L'identité de genre expliquée aux petits n'enfants

A madame Taubira t’obéiras, magistrat : elle t’a convoqué, ce lundi matin à 9 heures à Paris – forcément, à Paris, un Paris sinon rien – pour un stage sur  les « violences et discriminations à raison de l’orientation sexuelle». Et dans le corps du texte de la convocation, on développe, on explicite :

(…) le progrès [du mariage « pour tous »] « ne fera pas, à lui seul, reculer du jour au lendemain les expressions de peur, de rejet, d’intolérance, et de violence vis-à-vis de la différence relative à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre qui continuent de se manifester dans la société française». La citation est un peu longue, excusez, mais ça vaut le coup.

Car – je poursuis la logique de la pensée-Taubira, là – si ça « continue de se manifester », nom de nom, faut que ça cesse ! la peur de la différence relative à l’identité de genre ? meuh non faut pas avoir peur. As pas peur mon gars (ou ma petite ma lesbienne mon gay mon travelo hormoné/pas hormoné mon lesbien mon hétéro mon trans-MTF, mon trans-FTM, mon nullo, rayez les mention inutiles) , as pas peur, et pas de rejet, de violence, d’intolérance, faut tolérer, par la porte ou par la fenêtre.

Peut-être faut-il aussi définir, ou redéfinir ce qu’est le GENRE ? l’identité de genre ? réunir le Congrès à Versailles pour inscrire ces mots, ces termes, ces expressions dans la Constitution ? il y a peu on hurlait à gauche contre toute tentative de traiter d ‘ « identité », l’identité nationale en particulier, sujet maudit, sujet de droite, propre à ressusciter les Heures Les Plus Sombres De Notre Histoire. Mais la revoili la revoila, l’ identita, l’ identité à la sauce socialisto-trois-points, flanquée de son Genre en Papillotte et de ses Petits Légumes.

Eh bien, allons-y pour re-définir l’identité de genre… il nous faudra sans doute adopter l’une des deux démarches :

– soit supprimer toute référence à « il » ou « elle », à « monsieur », à « madame »  (« mademoiselle » on lui a déjà fait la peau), et définir un nouveau « genre » indifférencié, universel, propre à ne vexer personne, bref un non-genre,

– soit, à l’inverse, enrichir la nomenclature officielle, dresser un catalogue exhaustif, détailler finement toutes les variantes d’identité sexuelle présentes dans la nature humaine, afin d’épouser étroitement les courbes du terrain. Vaste programme, aurait dit De Gaulle.

Tibert

PS – Ecrivant « la nature humaine », je frémis : « humaine »… vous voyez le truc ? humain, humaine, du latin homo, l’homme. LA nature HUMAINE : comment qu’ils ou elles vont nous reformuler ça ?

Tibert

Gay comme un pynson

Eh ouy, on le sayt, ça y est, enfyn, et madame Boutyn peut rouscayller que nous sommes envahys de références au maryage homo. Bon, on peut passer à aut’chose ? j’en ay marre, qu’yls / elles s’ayment, et nous rendent notre adjectyf perdu.

GAI : enjoué, de bonne humeur, et pas autre chose, je persiste.

Au passage…

1° Je persiste aussi à penser que le petit enfant a besoin de sa mère, ou à la rigueur, d’une mère – de sexe féminin, avec des seins, etc…, c’est physique, symbiotique, et ce rôle ne peut être joué que très imfarpaitement par un homme mal rasé, fût-il très doux. A contrario, le gamin sorti de la petite enfance grandit mieux avec un père – un homme, quoi, qui fasse son boulot : fixer la Loi, les limites… c’est con, hein ? terriblement daté. Pathétique.

2° C’est la fin de la folie des clébards : teckels, scottish-terrier, king-charles… chez les couples homos, ils vont pouvoir passer à autre chose.

3° Nous avons pu admirer la gestion des priorités par Normal-Moi-Président, qui a déclaré la guerre au chômage, Priorité Nationale de Première Bourre – après le mariage homo, oeuf corse ! pas con, il sait que c’est LE truc qui va lui permettre de laisser une empreinte dans l’Histoire ; c’est toujours ça, faute de résultats mémorablement positifs sur les dossiers qui nous intéressent, nous concernent et nous cernent.

Bon, juste un mot sur l’actualité politique, justement : comme un seul homme et d’une seule voix, François et Jean-Marc, nos Grands Timoniers (de pédalo, suggérait le cruel Mélenchon) s’insurgent contre les urgentes et péremptoires  recommandations de la Commission Européenne à la France : non mais ! de quoi je me mêle ? d’abord c’est qui, ce Barroso, là ? qui c’est qui commande, ici ? qu’ils s’occupent des flacons d’huile d’olive sur les tables des restos, et basta !

C’est là qu’on voit qui c’est qui porte la culotte.

Tibert

Sainte Probité et ses trois copines

Madame Lebranchu, ministre de la Fonction Publique et de la VGM, la Vieille Garde Mittérandienne, se confiait il y a peu à un chat du monde.fr. Je Un chat ? miaou miaou ? meuuh non, prononcez un « tchatt‘ », une tchatche, quoi. Nous avons ce délicieux mot d’argot pour « bavardage », « causerie », les Québecois aussi, « placotage« , mais non, faut qu’on nous colle le « chat », l’anglais chat, the rosbif cat, maoww. Et que disait-elle, madame Lebranchu ? allez-y voir, aux dernières nouvelles le lien fonctionne encore, j’ai trouvé cette causerie fort intéressante, instructive, pleine d’informations.

Notons au passage que la refonte des structures empilées Etat-Régions-Départements-Sous-préfectures-Cantons-Regroupements de communes-36.000 communes (excusez du peu) c’est pour les Calendes Grecques, car « on ne supprime pas les départements en période de crise« . Et quand ça ira mieux, à l’horizon 2014 ( le mieux était annoncé pour 2013 mais l’horizon recule, vous voyez ?) on trouvera une autre excuse.

Voyons ce que raconte madame Lebranchu… gnagnagna… ah, tenez : « Il restera toujours un statut différent pour la fonction publique« . Moi personnellement ça ne me choque pas, la question étant : qu’est-ce qu’englobe la fonction publique ? si c’est le policier le juge le contrôleur du fisc le douanier l’inspecteur du Travail, je vote pour. Personnel assermenté, tout ça, rien à dire, ça ne se discute pas. Statut différent, bon.

Mais madame Lebranchu entretient soigneusement la confusion – et pour cause – entre Service Public et Fonction Publique, c’est à dire : est-il vraiment  nécessaire de faire appel à des fonctionnaires pour faire fonctionner un Service Public ?

Par exemple : pour tenir un bureau de poste ? certes pas. Répartir le courrier et le distribuer, vendre des timbres, c’est à la portée de tout un chacun, ce n’est pas régalien du tout – mais c’est un Service Public, et très utile, de plus. Mais pas besoin de fonctionnaires. D’ailleurs l’Etat salarie des tas de « contractuels », qui font exactement le même boulot : c’est donc que ça peut tourner comme ça… deux critères simples :

– un contractuel peut-il faire ce  travail ? si oui, pas besoin du statut de fonctionnaire.

– y a-t-il dans le « privé » des métiers identiques ? (jardiniers, enseignants, infirmières…) ? si oui, pas besoin du statut de fonctionnaire.

Mais voyons les arguments de la Défense : madame Lebranchu justifie les deux Droits du Travail au pays de l’Egalité, et la dévolution de tâches pas du tout du tout régaliennes à des fonctionnaires, car ils ont une déontologie, figurez-vous ! s’ils ont des droits, ils ont aussi des devoirs – je pensais que c’était le cas pour tout citoyen normal – et c’est pour ça qu’on ne changera surtout rien au régime des fonctionnaires, et qu’ils sont priés –  et ont intérêt – de continuer à voter PS : la tétralogie probité, impartialité, réserve et laïcité.

Et le discours de madame L. , qui cite les 4 saintes vertus de la fonction publique, nous amène à retourner le propos : a contrario donc, le salarié lambda qui n’est pas touché par la grâce de la déontologie et du fonctionnariat est dépourvu de ces quatre qualités, ou d’au moins l’une de ces quatre, c’est logique… il  faudrait alors qu’on m’explique en quoi le boulot d’une infirmière de clinique privée est différent de celui d’une infirmière d’hôpital. Remarquez, comme dans le Privé il n’y a pas de devoir, pas de règles de déontologie, l’infirmière « privée » pique normalement dans l’armoire à pharmacie (surtout les produits du Tableau « B », évidemment), pique Pierre en faisant exprès de lui faire mal tandis qu’elle chouchoute Paul qui lui a refilé un bifton, chante à tue-tête que le malade de la 23 a une chaude-pisse, et récite son chapelet pendant ses heures de travail.

Vous l’avez perçu, le placotage de madame Lebranchu est selon moi un hymne à la gloire des idées les plus éculées sur les tâches de l’Etat, une ode à l’immobilisme hollandien. Fonctionnaires, mes amis, dormez tranquilles, tout est calme.

Tibert

Où erre-je ? où cours-je ?

Un député de la Gauche-gauche compare Normal-1er au chef d’orchestre du Titanic… (*) battant consciencieusement la mesure (« Plus près de Toi, Mon Dieu…« ) pendant que ça sombre. Pas faux… Personnellement j’évoquerais plutôt ces choeurs d’opéra façon Georges Bizet s’époumonant  de pied ferme, sans avancer d’un poil (normal, y a pas beaucoup d’espace pour manoeuvrer) : « marchons, marchons« . Eh oui, marchons, allons-y, mais où ?

Les Européens, les Allemands, pressent François d’engager hardiment des réformes fissa fissa.

La Gauche-gauche presse François d’engager fissa fissa des réformes hardies.

La Droite moque François, les deux pieds dans le béton, incapable d’engager des réformes.

Mais heureusement, le PS, imperturbable, droit dans ses boots, nous promet comme d’hab’ des lendemains qui chantent. Tenez, le Premier Ministre, en 2012, nous annonçait l’embellie « à l’horizon 2013« . L’horizon ? c’est « une ligne imaginaire qui recule au fur et à mesure qu’on avance« . Récession, baisse du pouvoir d’achat : tout baigne – façon Titanic.

Et moi aussi je le presse, François : alors, ces réformes urgentes et hardies, ça vient ?

Eh oui, mais lesquelles ? ah zut, comment savoir ? c’est pas les mêmes réformes dont ils causent à gauche et à droite… c’est difficile, vous comprenez… sur quel bouton appuyer ?

Les fonctionnaires ? le Droit du Travail à 2 vitesses ? les « avantages acquis » ? la Prime de Chauffage du Sénat et la retraite à 55 balais de la RATP ? aïe ! souvenez-vous de Juppé en 95.

Les 35 heures ? aïe ! le PS va me gronder, c’est sacré, c’est siglé Martine.

Les impôts ? aïe ! c’est plus possible, on est au taquet (quoique…). Ou alors des taxes ? ah oui, tiens, c’est une idée.

La compétitivité ? je l’invoque, je l’invoque régulièrement. Les surdoués de Bercy ont même trouvé une nouvelle usine à gaz  : le « Crédit d’impôt compétitivité » pour inciter les chefs d’entreprises à refaire des maths et décourager leurs initiatives ; c’est vrai que c’est vachement complexe.

L’invraisemblable imbroglio de nos lois, normes et règlements ? c’est trop compliqué à revoir. Mais j’ai nommé une commission, si ça fait pas de bien ça peut pas faire de mal.

Les structures obsolètes, ruineuses, enflées et ubuesques de l’Administration françouaise et de ses élus ? vous voulez ma mort ? c’est eux qui m’ont élu.

Les lobbies des taxis, des pontes de la médecine, des céréaliers, des labos, des… vous rigolez ou quoi ? autant vouloir déplacer une montagne avec une pelle à gâteau.

Bon, poussez pas, on y va, on y va.

Tibert « où ça ? où ça ? »

(*) Remarquez, il prend du galon : il y a 18 mois il était capitaine de pédalo.

Amusez vous, foutez vous d'tout

« … la vie est si courte après tout.

Car on n’est pas ici

Pour se fair’ du souci,

On n’est pas ici-bas

Pour se fair’ du tracas… »

Tiens, je vous livre le lien pour écouter ce tube délicieusement rétro, Albert Préjean nous le serine gaiement – euh pardon, avec allégresse. Et ma foi ce pourrait être une nouvelle devise pour notre beau pays, en lieu et place du vieux trio fatigué et vide de sens – la Liberté, je veux ! et tant pis pour les autres ; l’Egalité mon oeil, on en reparlera ; et la Fraternité, ouais à la rigueur, mais au sein de chaque communauté.

Si j’étais un dictateur voisin, j’envahirais la France le vendredi de l’Ascension : tout le monde étant en RTT, en pont, en récup’ d’heures supp’, bref en vacances, personne ne broncherait un cil. Et en plus, en général en Mai il fait beau.

Ce lundi matin – maudit lundi – le pays engourdi se remet péniblement de son interminable absence ; les réflexes sont lents, le moral dans les chaussettes… dire qu’il va falloir bosser jusqu’à la Pentecôte !

Tibert « c’est quand le prochain pont ? »

Pingouins et guignols

On voyait hier aux infos de treize heures à la télé, lors de la « remontée » des Champs-Elysées (c’est donc qu’on les avait auparavant descendus, ces illustres hectomètres – effectivement ils sont en pente – sinon on se serait contenté de les « monter »), la bagnole officielle de Normal-Premier, fenêtre entr’ouverte sur un bras mol et languissant qui s’agitait par ci par là, avec une main au bout. Saluts timides ou nonchalants d’un bras vers une foule fort clairsemée, il faut dire aussi qu’il pleuvait, et puis faire le pied-de-grue pour admirer un bras dans une veste bleu sombre qui s’agite à la fenêtre d’une bagnole, fût-elle rutilante, hein, même en supposant qu’il y a un président au bout du bras, ça ne motive pas des masses, ni les masses.

Mais en synchronisme avec la bagnole noire et rutilante se mouvaient des motards en grande tenue, et pas sur des mob’s customisées ! et puis des Gardes Républicains. Des Gardes Républicains… vous savez, ces types avec des casques Troisième Empire aux queues de cheval, qu’on voit défiler, lâchant du crottin derrière leurs bourrins le long du boulevard Henri IV (à Paris, forcément, what else ?), jouant des airs martiaux sur leurs fifres et tambourins – et sur leurs bourrins, et puis ces mêmes figures obligées, figées sur le perron de l’Elysée, revers rouges de la redingote retroussés sur le pantalon blanc, casque derechef sur le chef, louchant au garde-à-vous sur leur sabre brandi vers le ciel quand le Président sort fumer une clope ou recevoir – tiens, c’est gentil de passer nous dire un petit bonjour, Valérie viens voir qui c’est, vous prendrez bien une tasse de café ? Sa Grandeur Machin-Truc ou le fils du roi de Mésopotamie.

Eh bien, tiens, précisément, je me demande chaque fois à quoi servent tous ces pingouins et combien nous coûtent ces cérémoniaux ampoulés et ridicules dignes de Badinguet ou de Feu le monarque centrafricain Bokassa Premier. On est en République, non ? en démocratie ? un trio de gardes du corps discrets, en costard sombre, surtout pas la tenue GIGN cagoulée, feraient bien mieux l’affaire, et puis si ça se trouve il y en a, des gardes du corps, des vrais, en plus… faut dire, un Garde Républicain au garde-à-vous ça ne doit pas rassurer beaucoup, le temps qu’il bouge, se débarrasse de son plumeau et de sa cuirasse, brandisse son sabre…

Je l’ai la réponse : ils sont à peu près 3.000 en comptant les bourrins, nos Gardes Républicains, et ils nous coûtent 280 millions d’euros par an, soit environ 94.000 euros chacun – ça fait cher la potiche casquée au coin du perron de l’Elysée. Ca fait cher, et puis surtout ça fait désordre dans un contexte 1° républicain et démocratique, 2° de président « normal » qui prétend vivre normalement, 3° de crise où tout le monde racle ses économies pour boucler les fins de mois, 4° où ça ne sert effectivement à rien. Vous voyez, même la Cour des Comptes se rend compte que si ça sert un peu, peut-être…  ça ne sert pas à grand-chose, et puis ça nous coûte la peau des fesses.

Personnellement je m’en balance, si vous saviez, de la Grandeur de la France et de ses Gardes Républicains façon pots de fleurs ! je la préfère moins Grande mais efficace, réaliste, moderne, pugnace, démocratique, bosseuse, vivante. Pas vous ?

Tibert

Vieilles lunes, vieilles rengaines

Je ne t’apprends rien, lecteur estimable – et estimé – en évoquant la morosité de l’industrie françouaise, le blues des entrepreneurs… le pic de chômage, tout ça… pendant ce temps-là en Allemagne et plus généralement en Europe du Nord ça se passe mieux sur ce plan-là, mais il est interdit de se poser la simple question : warum ? (pourquoi ?) et surtout d’y répondre, des insanités bien entendu, des anathèmes sûrement mensongers, ils bossent plus, ils n’ont pas des tonnes de ponts oisifs en Mai, ils sont plus libres d’entreprendre, le travail manuel y est respecté et valorisé, les élites sont aussi celles du mérite, pas seulement celles de la naissance ou du diplôme… etc… bref que des vérités sans intérêt.

Bon, mais ce n’est pas cela qui me pousse à gratter un billet ce matin. Je lis qu’à Saint-Nazaire, les salariés des chantiers navals sont inquiets : le principal actionnaire, le groupe coréen STX, veut retirer des billes, se désengager quelque peu. Et comme l’Etat, notre Etat chéri, est actionnaire pour 1/3 des parts, la complainte unanime des syndicats est évidemment : na-tio-na-li-ser ! bon sang mais c’est bien sûr, nationaliser !

Un problème de carnet de commandes ? Une difficulté à payer les salaires ? Une conjoncture morose ? nationalisons, nationalisons (air des lampions) ! l’alpha et  l’omega des procédures curatives industrielles : l’Etat-poule, l’Etat-papa, l’Etat qui éponge toutes les dettes, pardonne toutes les conneries de gestion, gomme tous les déficits, et finalement entretient sous perfusion tous les canards boîteux.

Et comment parvient-il, l’Etat-papa-maman, à tous ces miracles ? justement, il n’y a, hélas, pas de miracles : il pompe dans les poches des contribuables, ce qu’il sait très bien faire, ça il faut reconnaître. Ou bien, comme au bon vieux temps du Franc, il actionne la planche à billets, dévaluation « compétitive » assurée en  bout de course.

Et, posez-vous la question, croyez vous que de nationaliser, ça va remplir les carnets de commande des Chantiers de Saint-Nazaire ? si c’était vrai, ça se saurait. En fait, il est clair qu’en cas de mauvaise passe et pour des entreprises stratégiques , l’Etat doit donner un coup de main. Certes… aller, par exemple, vanter aux Chinois l’immense savoir-faire, la réactivité, la grande compétitivité de nos chantiers navals. Mais la nationalisation n’est qu’une piqûre d’antalgique doublée d’un somnifère – ça soulage temporairement et localement, ça ne guérit rien du tout.

Tibert

Aphorismes de la Normalité

Les syndicats de journalistes s’insurgent et réclament des procédures disciplinaires contre leur confrère qui a osé filmer le « mur des cons » chez les magistrats tendance SM : « manquement à la déontologie », qu’ils disent. Personnellement je voterais plutôt une médaille audit journaleux, qui met le doigt là où le sectarisme fait mal à notre Justice. Au reste, on a là un magnifique exemple du « deux poids deux mesures » dans cette affaire : les écoutes clandestines et largement exploitées par la Justice chez la richissime Bettencourt seraient bien normales, n’est-ce-pas (c’est de l’anti-Sarko donc c’est tout bon) tandis que violer l’intimité d’un local syndical, ça vaut pas, et ça relève de la faute grave.

Les 3/4 des Français en ont marre de leurs stupides partis : ils voudraient bien, les Français, que ces messieurs-dames arrêtent de vouloir appliquer chacun son tour des doctrines rigides, poussiéreuses et / ou aberrantes, et qu’ils s’occupent enfin, ensemble, en adultes intelligents, ouverts  et raisonnables, des problèmes du pays – pragmatiquement, sans recourir à Jaurès, Trotski, Keynes ou Thatcher. Dans cet esprit, voilà-t-y-pas que monsieur Tapie, LE Bernard Tapie, vient à la rescousse, lui aussi : il serait « prêt à aider Hollande » ! De façon toute désintéressée, vous pensez bien.

On pourrait évoquer ici l’union de l’aveugle et du paralytique – l’aveugle sur les épaules du paralytique, évidemment.

Ca convoque aussi irrésistiblement cette citation : « Mon Dieu, protégez moi de mes amis ; mes ennemis, je m’en charge« .

Et pour finir dans le même esprit, la fable de l’ Ours et l’amateur des jardins (*) :

« Un jour que le vieillard dormait d’un profond somme, (*)
Sur le bout de son nez une [mouche, NDLR] allant se placer
Mit l’Ours au désespoir ; il eut beau la chasser.
Je t’attraperai bien, dit-il. Et voici comme.
Aussitôt fait que dit ; le fidèle émoucheur
Vous empoigne un pavé, le lance avec roideur,
Casse la tête à l’homme en écrasant la mouche
… »

PCC : La Fontaine

(*) [ c’est assez bien vu, non ?

Du respect, un mur et du vent

Notre Normal-Président est enfin arrivé à ses fins – sauf possible avis contraire du Conseil Constitutionnel – pour marier TOUS les autres dans toutes les combinaisons possibles – mais pas lui, évidemment. Il essaye donc de passer en douce à des choses plus essentielles – chez lui, on commence par les dossiers secondaires, c’est sa façon de travailler. Cherchons, cherchons l’apaisement…

Discours : « je cherche, et j’appelle chacun à chercher l’apaisement, c’st à dire la compréhension, le respect », a insisté François Hollande. Très bien, bravo, vive lui. Mais quand on punaise au mur d’un syndicat de fonctionnaires – chargés de nous juger –  les trombines de gens qu’ils jugent « cons » (essentiellement des gens de droite, et spécialement les amis, les relations du Petit Nicolas, la bête noire du SM) où est l’apaisement, le respect ? (et, accessoirement, l’impartialité de la Justice ?)

Promesses, extrait de la tirade des MoiPrésident : « Moi Président…  je ne serai pas le chef de la majorité, je ne recevrai pas les parlementaires de la majorité à l’Elysée ». C’était au cours du débat contradictoire précédant l’élection, l’an dernier. Mais bon,  on dit ci, et puis on fait ça… mardi 23 avril, Normal-Moi a reçu dans sa modeste gentilhommière une dizaine de parlementaires du PS pour boire un coup et discuter. Il aurait même l’intention de remettre ça tous les mardis. Au fait, qui est-ce qui paye les consos ?

Bref, un Président bien normal : paroles, paroles… fadaises… vains refrains… pipeau… rien ne change.

Tibert

Où l'on ressort Topaze de la naphtaline

Il y a tellement à dire – à écrire ! … il paraît que Normal-Moi aurait invité des blogueurs dans sa modeste garçonnière du faubourg-Saint-Honoré (à Paris, forcément !)… honoré, je ne le fus point, n’ayant pas été invité à la sauterie, ou alors le carton s’est perdu ? va savoir… oui, c’est cela, le carton se sera perdu…

Mais je lis que dans les locaux du Syndicat de la Magistrature (le « SM », la Justice à gauche-gauche) figure un grand placard mural intitulé « Mur des cons« . C’est le Figues-à-rôts qui le sort, ce petit scoop, pas la « Gazette du Palais », j’ai vérifié ! ma foi, les locaux d’un syndicat sont privés – quoique alloués par l’Administration de la Justice – et la déco est donc au gré des occupants, libre à eux de clouer au « mur des cons » qui ça leur déplaît. Je fais juste remarquer que c’est un tableau évidemment très consensuel, syndicat oblige, et l’on n’y voit guère monsieur Mélenchon, madame Taubira, monsieur Mamère, qui encore ? euh… bon, on ne va pas passer la journée là-dessus, mais à mon humble avis ça mériterait des commentaires plus circonstanciés.

Non, je voulais juste saluer ici la nouvelle passion de nos Gouvernants pour l’instruction civique : ça s’appelle maintenant la Morale Républicaine, vous pensez bien. Où l’on redécouvre des nécessités pourtant basiques, où l’on comprend enfin, horrifié, que les familles ne sont pas toutes bien armées pour correctement éduquer leurs rejetons, où l’on remet les profs face à leur boulot d’enseignement – éduquer et faire passer le savoir -, où l’on foule au pied les funestes élucubrations des Nouveaux Pédagogues (le champ lexical, les groupes de besoin, tout ça…) comme quoi l’apprenant (l’élève, en français) doit « se construire son propre savoir » : mais oui, c’est de la bouillie pour les chats, du charabia post-soixante-huitard à la sauce Bourdieu. Relisez ou revoyez  « Topaze » : le petit instit’ Fernandel faisant anonner aux marmots (des garçons : à l’époque c’était unisexe, l’école, et en blouse grise, et ça fonctionnait) : « Bien mal acquis ne profite jamais« . Ecrit bien gros, à la craie, en pleins et en déliés, sur le tableau noir, et lu collectivement à haute voix en suivant à la baguette.

« Bien mal acquis ne profite jamais« … ! ce n’est pas l’apprenant qui se construira ça tout seul, surtout avec tout ce qu’on voit, ma pauvre dame ! ah ça c’est vrai, ça !

Tibert