La mesure de

On n’a pas pris la mesure du problème. Plutôt, reformulons : le problème a pris des dimensions telles qu’il n’est plus gérable. Le Stade de France samedi soir, et puis celui de Saint-Etienne hier dimanche… Je propose donc de faire comme les Britanniques en leur temps de hooliganisme aigu : on arrête tout, et l’on repart de zéro après avoir traité le problème à la racine.

On va me dire, « c’est pas possible » , les contrats, le fric, les enjeux, le… certes ! mais il est depuis un certain nombre d’années impossible en France d’organiser des évènements festifs de grande ampleur – spécialement de foot… – sans que ça déraille méchamment. Il reste des îlots de bonne tenue – le rugby, le tennis, la régate, le curling, le golf 😉 ne sont pas encore gangrénés – mais en règle générale dès que c’est festif ça castagne, ça dégrade, ça émeute, ça dépouille, ça déborde. Il faut se rendre à l’évidence, il y a des masses d’individus à l’affût de ce genre d’occasions – opportunités (*), en franco-rosbif – prêts à s’y agglomérer pour piller, casser, affronter les flics, se défouler. Le lendemain on constate rituellement les dégâts, on déplore…

Bref il serait sage d’annuler la Coupe du Monde de Rugby en 2023 et les Jeux Olympiques en 2024 : on ne saura pas faire ça correctement, proprement. Tout simplement parce que sur le plan de la sécurité nous sommes « à la ramasse » . On peut bien entendu déployer des nuées de CRS pour s’activer à contrôler et réduire les émeutes annoncées, mais c’est déjà un constat d’échec, outre les inévitables « violences policières » qui ici et là ne manqueront pas de se produire, et que les mélenchonistes de LFI attendent avec gourmandise. C’est en amont que ça se passe ! L’incantation verbale du « vivre ensemble » sert d’alibi pieux à l’abandon massif des règles de base de la vie en société, qu’on peut manifestement ignorer et violer en toute quiétude, ou presque. Mais monsieur Macron s’en fiche, c’est pour lui un problème subalterne ; monsieur Darmanin s’active, lui, à désigner des coupables : au Stade de France c’étaient les supporters anglais, la billetterie pirate, que sais-je encore…

Tibert

PS – Tenez, outre l’inadmissible situation du RER-B, chroniquement en grève quand il n’est pas en panne… la thèse défendue par monsieur Darmanin selon laquelle ce seraient les faux billets de match – anglais, évidemment – qui seraient la cause du bordel constaté samedi soir au Stade de Fance… mon oeil ! il y a des évidences, des vidéos, des gardes à vue, des condamnations, et les voyous venus en voisins n’y sont pas pour des prunes ! Mais chuuut, ce sont des choses à ne pas dire : ne pas stigmatiser, la situation locale est sous contrôle, tout est paix et harmonie dans le 9-3…

(*) A propos d’anglicismes, on a encore délivré en pagaille, ces derniers temps, les journaleux affectionnent ce verbe passe-partout qui leur évite de chercher le bon terme : au festival de Cannes, plutôt que de le décerner, le proclamer, avec France-info, « Carole Bouquet délivre un prix » (avec Peyo elle l’aurait schtroumpfé, ça marche aussi). Le Déliveroue du palmarès de Cannes, sur un scooter pétaradant sa fumée bleue, à contresens et en roulant sur les trottoirs.

Logique et logistique

Après le dernier carnage au Texas dans une école primaire – affliction, colère, révolte intellectuelle, résolution d’agir, prières et bonnes intentions, et puis rien, jusqu’à la prochaine fois – on peut tenter de mesurer l’ampleur de ce phénomène spécifiquement états-unien. Juste deux nombres : 119 personnes sont tuées chaque jour, cette année aux USA, par des armes à feu ; en France c’était 4,3 par jour en 2014 (*). Il est vrai que les râteliers de flingues sont mieux garnis là-bas : au bas mot 20 millions d’armes chez les particuliers. Chez nous seuls les flics et les chasseurs – et les malfrats ! – en disposent, ce qui explique la modestie de nos statistiques.

Mais ils ont étudié le problème, là-bas aux States, conscients que pour cartonner généreusement dans les écoles primaires avec des fusils d’assaut, il faut abonder les élevages : les pouponnières et les crèches. De nombreux Etats de l’Union, là-bas, ont donc adopté ou renforcé l’interdiction des avortements : eh oui, c’est qu’il faut de la chair à canon pour ce genre de tir aux pigeons.

Plus de bébé, donc, pour peupler les élevages, et plus de couches, de hochets, de tétines, de guili-guili, de biberons… et de lait infantile ! Et l’on arrive à ce problème de pénurie actuelle, il n’y a plus de lait Premier Age. Alors on organise des ponts aériens pour en importer d’Europe. Ce qui va permettre de poursuivre avec succès cette politique nataliste, propre à alimenter efficacement les pas de tir.

Tibert

(*) Je n’ai pas de chiffres plus récents, mais au vu des actualités c’est maintenant à l’arme blanche que ça tue de plus en plus, chez nous. Il faudrait d’ailleurs, peut-être, envisager des mesures ?

Gaffe à nous !

Une copine vient de se faire pirater sa boîte mèl : évidemment, l’escroc qui a réussi à déplomber le mot de passe – hélas du genre 1234 ou toto – a aussitôt changé ce mot de passe, s’est ainsi approprié ladite boîte, a recopié tous les contacts, et tente maintenant de leur soutirer du fric avec une histoire à dormir debout et à leur arracher des larmes de compassion. Eh oui, nos adresses tartempion@machintruc.eu sont « en vente libre » auprès de tous les rapaces de la Planète. Tenez, cet article du Monde nous alerte de plus belle : des naïfs laissent leur caméra d’ordinateur sans surveillance ! Des vidéos torrides et explicites sont ainsi en circulation, compromettantes et aux mains de gens mal intentionnés. Pourtant, un confetti autocollant sur la caméra, c’est économique et très efficace, même le plus génial des pirates informatiques sera infoutu de vous filmer à votre insu. Idem pour les micros : on nous espionne ! la preuve, laissez donc traîner votre mobile près de vous, et causez normalement : il arrive que l’Assistant Vocal ( je l’appelle familièrement madame Gougueul ) intervienne sans qu’on lui ait rien demandé : « Je n’ai pas compris la question » . De quoi je me mêle ? Posez donc votre mobile face dessous sur une surface molle, ça évitera les oreilles qui traînent.

Mais autre chose : à l’opposé de l’hyper-Roissy, de ses voies d’accès lamentables et de son univers anxiogène, je tenais l’aéroport de Schiphol-Amsterdam pour un bon coup ; je l’ai pas mal fréquenté jadis. Mais voyez ceci : c’est le bazar là-bas ! files d’attente interminables, avions manqués, bagages en déshérence, bagarres… ça va mal. La faute au manque de personnel, paraît-il. Sans doute… eh bien, embauchez, vingt dieux ! Citation : « Le cadre normal à Schiphol, tous secteurs confondus, est de 5 000 employés, et il en manquerait toujours au moins 10 %. Les syndicats dénoncent depuis des années une stratégie de privatisation, qui, selon eux, ne pouvait conduire qu’à la situation actuelle. » . C’est là où je veux en venir : on pose ainsi un postulat pervers et malhonnête, « privatisation DONC effectifs insuffisants et cadences infernales » . D’abord la manipulation des bagages n’est pas une tâche régalienne, nul besoin de fonctionnaires pour cela, les boîtes privées sont tout à fait indiquées. Et puis les contrats de service, les critères de qualité, les ajustements, ça se négocie et ça fonctionne. Ce n’est pas la privatisation qui entraîne un déficit d’effectifs, c’est l’illustration d’une politique malsaine d’ « optimisation » des coûts, ou de négligences, ou d’incompétences.

Mais, clin d’oeil aux voisins, dans le même article du Monde, on peut lire aussi : « Les aéroports de Roissy et Orly ont 4 000 postes d’agents de sûreté, de techniciens ou d’ingénieurs à pourvoir… et du mal à recruter » . Voyez, on est bien meilleurs que les Hollandais : on veut embaucher, nous ! mais au bout du compte c’est idem : on ne trouve pas de volontaires. Dire que jadis, on rêvait tous d’être aviateur !

Tibert

Relâche

C’est la pause. Rien ne justifie qu’on me somme de tartiner aujourd’hui sur l’actualité ou mes ruminations. Non mais… ah si, allez, vous insistez, je vous en livre une, de rumination… un fait de société : les nanas rasent les murs, dans certains endroits de Brest. Il se dit qu’on peut les croiser « rue de Siam, souriantes ravies épanouies » , mais ici et là et place de Strasbourg les mecs sont lourds, insistants, vulgaires, agressifs, et ça c’est sûrement pénible. Dans certains pays extrémistes on enjoint carrément aux femmes de se bâcher afin d’éviter ce genre de désagréments : l’effacement de l’espace public, l’uniforme de la respectabilité, en quelque sorte ! Ou bien sortir accompagnées d’un chaperon mâle… Il y est ainsi admis qu’un homme, fatalement gouverné par la tyrannie impérieuse et légitime de ses couilles, est parfaitement fondé à à se comporter comme un sagouin, siffler, héler, brocarder, insulter, harceler. En France, ce mode de fonctionnement répréhensible est totalement banni, je vous rassure tout de suite : les femmes sont les égales des hommes, et jouissent des mêmes libertés. En théorie, du moins ! la France est justement le pays des lois théoriques, elles sont là pour la déco.

Et puis le Monde nous livre des tranches de vie – du moins l’amorce de tranches de vie, qu’il faut payer pour lire in extenso – tenez, ici : « 50 balais, et tu es toute seule comme une conne.” Mais c’est peut-être mieux qu’avec un con » (tiens, c’est presque dans le droit fil de mon paragraphe précédent). J’approuve tout à fait les propos de cette dame, mieux vaut être seule qu’avec un con ! et l’on peut inverser les genres, « seul » et « conne » , je vous assure, ça fonctionne aussi ! Ceci dit, il doit bien exister des individus fréquentables, non ? ou bien alors c’est à se flinguer.

Et puis je ne dirai rien du changement de ministre de l’Educ’Nat, un Blanquer pour un Ndiaye. Il est évident que le couple Macronibus-Borne a voulu nous signifier quelque chose, là, un truc subliminal, ne les prenons pas pour des neu-neus. Mais je m’en fiche et je me bouche les oreilles ! et j’attends de voir. L’école de la République est sur une pente mortifère, laxisme, communautarisme, valorisation de l’ignorance, de la transgression et des petits caïds. Il reste juste à la remettre dans le bon sens, et il y faudra du courage. C’est à vous, monsieur Ndiaye.

Tibert

Germains

ça fait des lustres qu’on ne se roule plus dans l’herbe des prés à Saint-Germain-des-Prés, du moins à Paris. Les prés ont cédé la place aux immeubles à 13-15.000 euros le mètre carré habitable, et les vaches n’ont plus les moyens. Pas d’herbe donc, sauf celle à Nicot, 10 balles le paquet, et la « Beuh » chère aux bobos du quartier, interdite certes, mais tout le monde sait comment et où s’en procurer : c’est ça la France, cartésienne, pragmatique…

Je lisais hier des réactions sur le burkini, ou burqini, selon l’orthographe : avec un q sans u, ça rappelle la bâche afghane grillagée – devenue obligatoire là-bas (*) sous peine de panpan-cucul, le rêve des salafistes ! – soit celle des bikinis avec un k, ces deux menus bouts de tissu voilant les lieux où le féminin se distingue clairement du masculin. Il est évident qu’au poids de coton-lycra, ledit vêtement cher à monsieur Piolle se rapproche nettement plus de la bâche intégrale que du minimum stratégique : ce mot qui nomme un objet « à nier » est un oxymore à lui tout seul.

Mais, fermons cette parenthèse politiquement suspecte. Autre chose, l’occupante de l’appartement du dessus ayant passé une mauvaise nuit – pipis, chutes d’objets sur le plancher, meubles qu’on traîne, déambulations… j’en ai profité pour mal dormir moi aussi, et dans ma tête, ayant déterminé mentalement, aux alentours de 02 h 30, que 437, nombre pas trop gros pris au hasard, n’était pas premier ( 437 = 19 x 23), je me suis penché (facile, j’étais allongé) sur les Germains et Germaines. J’ai eu une tante Germaine, qui habitait Saint-Hilaire du Harcoüet, dans le 5-0 ; ce qui m’a permis de dériver sur les saints (rien à voir avec les monokinis des piscines grenobloises). Il est d’innombrables références aux saints, en France ; c’est un précieux héritage du passé culturel de ce pays, il faudra du temps pour en effacer les traces tenaces, relooker son Histoire à la sauce Bien-Pensance

J’ai ainsi fréquenté assidument Saint-Germain des-Fossés, dans le 0-3, du moins sa gare : lieu mythique, néons grésillants et blafards, lumière sautillante au plafond de la salle d’attente, SDF assoupis ronflant sur leurs hardes près des radiateurs, sur les coups de 5 h 30, dans l’espoir du possible mais incertain TER Moulins-Clermont (**) de 6 h 15. Quels fossés ? je l’ignore, on ne les distinguait pas dans l’aube obscure et somnolente. Et puis Saint-Germain-du-Bel-Air, dans le 4-6, où j’ai des ancêtres endormis au cimetière : je préfère celui-là, question de climat, d’ambiance, d’accent, de gastronomie, de… et pas de gare glauque ! Pas de gare du tout, d’ailleurs.

Ceci m’a conduit, tôt ce matin, à découvrir qu’il existe en France environ 96 communes comportant les deux mots « Saint-Germain » dans leur désignation ; dont quatre « Saint-Germain-des-Prés » , dans le 24, le 45, le 49 et le 81. Le numéro complémentaire ? ce sera pour ma prochaine insomnie.

Tibert

(*) Dernières nouvelles, la municipalité de Kaboul statue présentement, pour renvoyer l’ascenseur à Grenoble, sur l’autorisation de la tenue « seins nus » dans les piscines municipales.

(**) Les syndicalistes cheminots de la région Auvergne étant particulièrement dynamiques et revendicatifs pour préserver le Service Public, ledit service public (le TER, en l’occurrence) se trouvait fréquemment supprimé impromptu, et les voyageurs priés de se démerder.

Evidences

Et d’une, je ne pense pas me tromper en constatant que madame Borne est le premier Polytechnicien à rejoindre la liste – innombrable, c’est fou ce qu’on en use ! – des premiers ministres de la V ème République. Je parle évidemment là des individus, pas des seules femmes, auquel cas j’aurais féminisé mes termes, « la première Polytechnicienne gnagnagna » …. Giscard n’a jamais été premier ministre, que je sache. Et c’est très bien comme ça, je suis heureux qu’on s’aperçoive enfin que les ingénieurs ne sont pas plus cons que les spécialistes du complexe feuilleté qui sous-tend les structures administratives de ce beau pays. De plus il est toujours utile de savoir, au débotté, calculer le volume du paraboloïde hyperbolique (H0) engendré par le déplacement d’une droite (D) entre deux plans (P1) et (P2) non parallèles – sinon ce serait trop simple – sur un coin de nappe en papier chez Roger-La-Frite, en touillant son café.

Et puis on s’est enfin avisé que les motos, ces engins capables de rouler à tombeau ouvert dans un vacarme déchirant, munis d’ABS, de disques ajourés, de pots catalytiques trop souvent « améliorés » , d’injection directe, de… et qui coûtent un bras, sont peut-être dignes elles aussi de passer au contrôle technique, vu qu’elles partagent la route avec les bagnoles : on est loin des Mob’ de ma jeunesse ! ça va déranger ? eh oui, et je connais des tas de types fachés qui vont devoir démonter leur pot « Vrooom Spécial Décibels ++ » et réinstaller celui d’origine avant de passer le contrôle : ce n’est que justice, ça rend sourd et ça pourrit la vie d’innombrables paisibles citadins. Au passage, je note que nos édiles se foutent de ce problème comme de leur première brassière, qu’aucune municipalité, y compris les provocateurs « écolos » burkinis-seins-nus (*), n’a engagé de campagne sérieuse pour faire respecter la Loi et les normes de volume sonore : ce n’est pas assez clivant, ça ne mousse pas, c’est secondaire !

Enfin, et pour la bonne bouche, le scoop du mois ! une très sérieuse étude publiée ici dans Ouest-France nous apprend que « Le Covid a affecté le moral des retraités ». Je tombe de l’armoire, là… c’est ahurissant ce qu’on nous annonce là. On ne pourra désormais plus dire qu’on ne savait pas ! Merci à Ouest-France, qui a courageusement dévoilé la chose. Moi qui croyais… allez, je n’en dis pas plus, c’est au delà des mots.

Tibert

(*) Toute question sociétale de laïcité mise à part, il faudra qu’on m’explique pourquoi on a édicté des règlements, dûment punaisés à l’entrée des piscines, pour interdire aux mâles le port des shorts de bain pour des raisons d’hygiène – d’aucuns seraient tentés de les garder sur eux à la ville comme à la piscine, et c’est malsain – quand des vêtements intégraux (**) beaucoup plus couvrants, possibles nids à poussière, crasse et microbes, seraient autorisés. Ceci dit, si c’est pour la pudeur… voyez plutôt James Bond 007, Ursula Andress sortant des flots telle Aphrodite : quoi de plus érotique qu’une robe ruisselante sur un juvénile corps bien moulé ?

(**) (C’est l’histoire des poupées russes, (*(**(***))) etc…) Non, blague lispienne (***) à part, ce « burkini » na pas été prescrit il y a des siècles dans un vénérable livre sacré, mais a été inventé par une Australienne vers 2003-2004. Comme quoi quand on vous raconte que c’est une antique coutume religieuse, vous êtes fondé à lever un sourcil dubitatif – en termes plus crus, on vous bourre le mou.

(***) LISP = langage d’intelligence artificielle dont la syntaxe est basée sur des parenthèses imbriquées, délimitant des prédicats (des assertions, en langage vulgaire). Acronyme blagueur de « Lots of Insipid and Stupid Parenthesis » . Et vous voilà, sinon plus intelligent, du moins plus instruit.

Enchères et en os

( Chaud-Bize : le concours de l’Eurovision, ce truc ringard et lamentable qui chaque année prétend attribuer des prix à des pousseurs de chansonnettes « Ouiiii Jeu t’ai-meuhhh » avec trémoussements et paillettes, a couronné l’équipe ukrainienne. N’y voyez surtout au-cun message politique, voyons quelle idée. Nonobstant toute la sympathie que je porte à ce pays manifestement agressé et qui se défend avec courage et panache, je vous le demande : qu’est-il venu faire dans ce cirque, et pourquoi cette mascarade de concours ?

Toujours dans le grand tourbillon vain du chaud-bize, Madame Britney Spears, dont j’avoue ne posséder aucun opus et n’en éprouver aucun inconvénient, annonce qu’elle vient de faire une fausse couche… je suppose qu’il est important pour elle qu’on le sache ? eh bien voilà, vous voilà au courant, elle a fait une fausse couche. Heureusement qu’il y a les journaux pour nous « délivrer » (nous sortir, quoi) ces informations essentielles et de première bourre. Merci France-tv-info ! )

Autre chose, du poker… Mélenchon avait arrêté une proposition croustillante pour le SMIC : le monter à 1.400 € net ; comme il se prépare à faire Premier Ministre, il faut mettre les petits plats dans les grands. Bien… et voilà que le gouvernement annonce 1.302 € et des poussières ! même pas 100 balles de plus, monsieur Mélenchon ? c’est petit joueur. Du coup, fort de son brelan de Dames, il monte les enchères et balance une plaque de plus sur le tapis : 1.500 ! Et paf ! notez bien que le financement de cette mesure n’est pas détaillé, mais on va trouver le fric, pas de souci. Et d’ajouter que son parti (lequel ? les LFI, ou les NUPESSES ? ce n’est pas précisé) était là « pour faire avancer la vie des gens » : eh oui, avancez, avancez, les gens. La vie ça vient ça vient, mais avec lui ça avance. D’où l’expression « un âge avancé » , la vieillesse, en d’autres termes. « Un naufrage » comme disait De Gaulle. Le naufrage – collectif, le naufrage – qui nous attend si c’est monsieur Mélenchon qui fait « avancer notre vie » .

Tibert

Comment peut-on ?!

( Une ou deux brèves… le Parigot titre sur le retour des maths en première (1 h 30 au moins, scrogneugneu !) et sur les difficultés attendues, vu que les profs de maths se font aussi rares que les cheveux sur la tête de monsieur Blanquer ! Mais je reste atterré par la stupidité insondable de cette « réforme » qui a voulu laminer l’apprentissage des maths, sans doute parce que c’est réputé exigeant, rebutant, et que l’air du temps dans ce pays est au laisser-aller, à la prime aux feignasses : hop on remonte les notes. Le pire, c’est qu’ils n’ont même pas honte !

Et puis du côté des PNEUS, ooups… des NUPES, ça branle dans le manche pour les LFI du Rhône : l’un des militants cooptés pour postuler aux Législatives est accusé d’agressions sexuelles, et jette l’éponge. Meeeuuh non ce n’est pas pour ça, c’est à cause, nous assure-t-on, d’une ignoble campagne raciste contre lui. Et, le croirez-vous, c’est la police interne aux Insoumis qui va tirer cette accusation au clair. Je cite monsieur Mélenchon : « Je compte sur la commission ad hoc de LFI pour établir la vérité » . Evidemment, quand on passe son temps à débiner la Police, ça ressemblerait à quoi de confier l’enquête à la Police ? je vous le demande. )

Enfin, je vous livre pour réflexion ce morceau d’anthologie à propos du Covid et de la Chine : « Nous devons garder la tête claire et adhérer à la politique générale du zéro Covid sans fléchir. Nous devons combattre résolument toute parole et tout acte qui déforme, interroge ou remet en question notre politique de prévention de l’épidémie ». C’est Le Monde qui rend compte, là, des travaux du petit groupe qui gouverne la Chine. On le sait, on le constate, les pays qui ont massivement vacciné et décidé de cohabiter avec le virus sont – pour le moment – tirés d’affaire avec la pandémie, quand la Chine est abominablement engluée, paralysée avec sa politique du « Zéro Covid » , qui démontre très clairement qu’elle a échoué (pourtant, monsieur Ping ne s’est pas privé de nous faire la leçon, nous on savait pas s’y prendre, alors que lui…). Et le pire, on persiste ! le Glorieux Parti aux manettes ne peut pas se tromper, voyons ! c’est impensable, criminel d’en douter. Comment pourrait-on, au vu de ce qui se passe, « interroger notre politique » ? Soupir… c’est un cas typique et dramatique d’entêtement dans l’erreur – ce qu’il y a de plus con, en fait.

Tibert

Et le lendemain…

Deux ou plutôt trois choses, en ce jour où monsieur Poutine met en scène ses fables bellicistes et les énormes biroutes nucléaires qui fondent sa puissance de destruction et son Ego démesuré.

D’abord l’émotion… hier c’était, outre la Victoire de 1945, une émission de Musique « Le Bach du dimanche 8 mai » à la radio éponyme : on peut encore l’écouter. Notamment la célébrissime Chaconne en ré mineur, dans une version assez inouïe adaptée pour deux hautbois et cor anglé – détail, c’est du re-recording de trois instruments avec un seul interprète. C’est un poil mou et nonchalant, mais que c’est beau ! Et comparé aux musiques militaires des défilés, comme on dit, « y a pas photo ! » .

Mais autre chose, moins harmonieux : les PNEUS, ou NUPES si vous l’aimez dans le désordre. On note ici et là des tiraillements. A Paris 20ème, monsieur Jospin soutient mordicus madame El Aaraji – candidate que les LFI ont écartée au profit de leur propre pouliche, Danielle Simonnet – et clame à l’injustice. Il y aura d’autres coincements, les tractations LFI-PS-PC-Verts ayant été ardues, difficiles et sûrement sources de rancoeurs.

Et puis surtout trois pointures historiques des Verts, Besset, Bové, Cohn-Bendit, poussent un coup de gueule dans la livraison du Monde : « L’accord des Verts avec la France Insoumise est une escroquerie » . Ce n’est, certes, que l’amorce de l’article, il faudrait payer pour voir... mais assez significatif néanmoins. Notamment sur le scepticisme des LFI à l’égard de l’Europe, et puis les thèses de « non-alignement » chères à monsieur Mélenchon, qui se verrait bien en Maduro gaulois : le non-alignement quand Poutine prétend dépecer l’Ukraine et en faire sa chose, c’est carrément révoltant !

Tiens, quand le même Mélenchon glosait devant le micro de Thomas Sotto, à France 2, et qu’il y allait d’un couplet sur le glyphosate, et puis sur les risques de manque d’eau l’été prochain… on le voyait caresser les écolos dans le sens du poil ! ce n’est pas son discours, ça, c’est de la ventriloquie.

Tibert

Méli-mélo et roulements de tambours

Une courte revue de presse en ce matin de fête… des bribes, des petits trucs, en complément des défilés, des monuments aux morts et des clairons.

D’abord une histoire de main… Sur Ouest-France, qui exulte car l’équipe de foot de Nantes a gagné hier soir face à celle de Nice : l’arbitre, une femme – c’est notable et c’est très bien – « a débridé vraiment le match en sifflant une main sévère » (non elle n’a pas mis une claque), main sévère que l’on retrouve ensuite dans celle de notre Président Macronious, venu assister au match… Légende d’une photo de l’article, traditionnelle poignée de mains entre personnalités, mains que d’habitude on serre : « Antoine Kombouaré sert la main du président de la République Emmanuel Macron. » . A quelle sauce l’a-t-il servie, ce n’est pas dit dans l’article.

Et puis Mélenchon sur le plateau de France 2, un peu plus tôt, expliquant benoîtement à Thomas Sotto – qui n’y trouve rien à redire – que la France, c’est en gros trois tiers : un tiers de gauche, un tiers majorité présidentielle, un tiers extrême-droite ! Ayant quelques notions de physique, je trouve le tout un peu déséquilibré, et j’ai du mal à situer le centre de gravité… c’est l’escamotage en une phrase de deux entités pourtant clairement identifiables dans le paysage politique, la droite qui ne fredonne pas « Heili-Heilo » , et l’extrême-gauche, qui elle claironne les lendemains qui chantent après l’indispensable révolution. Y a plus d’extrême-gauche ! Raminagrobis-Mélenchon s’est en quelque sorte dissous dans son hologramme, ou plutôt dans le NUPES, affreux signe très laid, union de la carpe, du lapin et de la pâte à joint, machine de guerre pour cohabiter. C’est l’anagramme de PNEUS, ça ne vous a sûrement pas échappé ! c’est donc un sournois message subliminal, subventionné par une grande marque tricolore de pneumatiques sise à… mais le sponsor a demandé de la discrétion.

Enfin, délicieuse imprécision du discours chez monsieur Piketty, éminent gourou économiste « de gauche » , qui se félicite de la création de la NUPES (c’est féminin, NUPES, pas besoin de point épicène). Monsieur Piketty, qui en expert apprécie la très grande efficacité de l’ISF, ce cher ISF dont les Gilets Jaunes s’époumonent à réclamer le retour, tel le Messie salvateur… bref, je résume et je cite Le Monde : « … en ces temps marqués par l’inflation, il sera indispensable de mettre à contribution les plus aisés. » Ah bon ? ils ne sont pas déjà à contribution, les plus aisés ? Le « pognon de dingue » dont parlait Macron à propos du système actuel de redistribution des richesses, ça reste à mettre en place ? Il se dit que la France est déjà championne du Monde de la redistribution… tenez, cet extrait d’une étude sur le sujet : sur les 60 milliards de prélèvements (principalement l’impôt sur le revenu), 50 milliards sont redistribués sous forme de prestations. Mais monsieur Piketty n’est peut-être pas au courant ?

Tibert