Noms d'oiseaux

Ce clair et beau matin de pluie, il pleut, l’équipe de France de football continue de faire ce qu’elle peut, mais elle peut peu, et le pétrole labellisé BP continue de couler à flots dans le golfe du Mexique ; si les bains d’hydrocarbures vous tentent, c’est le must des spots, comme on dit.

A part ça, tout baigne. Juste une phrase pour vous résumer l’ambiance du week-end de la fête des mères… la première secrétaire du PS, madame « 35 heures »  :

«J’ai un peu l’impression, quand Nicolas Sarkozy nous donne des leçons de maîtrise budgétaire, c’est un peu M. Madoff qui administre quelques cours de comptabilité».

Malgré les deux coquetteries destinées à alléger le propos : « un peu l’impression« , « c’est un peu » (un petit peu, c’est ça, voilà voilà !), madame Aubry a un peu poussé, et, bien évidemment, dans les rangs de la majorité, on la somme de s’excuser. Elle ne s’est pas excusée, pour le moment. Je ne vois pas, moi, où est l’offense : si ça se trouve, ce monsieur Madoff, escroc, certes, et quel escroc, est un excellent comptable, doublé d’un pédagogue hors pair.

C’est pourtant, chère madame Aubry – si je puis me permettre un commentaire désobligeant – nous resservir une Nième mouture du bon vieux discours : « on est peut-être mauvais, mais les autres en face sont aussi nuls que nous ». Les sportifs, eux, au moins, ont des formules plus lucides, plus positives : « on a été mauvais, mais on tâchera de faire mieux la prochaine fois ». On peut toujours faire semblant d’y croire.

Tibert

Merputations

Je lis dans une édition électronique du « Monde » que « le droit au logement opposable n’a pas fait baisser le nombre de sans-logis« . C’est une nouvelle navrante, certes ; vous pensez bien que si ça ne tenait qu’à moi, on aurait relogé tous ces pauvres gens vite fait, allez hop,  y a qu’à. Mais là n’est pas mon propos, ni celui de redire avec véhémence combien me mettent en rogne tous les députés-maires et sénateurs-maires de notre beau pays, professionnels du hold-up électoral et de la retraite à 82 ans. Non, je veux juste ici soulever une question, on étaiera (on étayera, si vous préférez) pour éviter qu’elle retombe trop brutalement.

Voilà : « droit au logement opposable » : qu’est-ce qu’un logement opposable ? je ne saisis pas très bien ce concept. Je perçois bien le sens de « logement exigu », « logement de fonction », « logement fastueux », « logement délabré », etc etc, mais « logement opposable » ? vous voyez, vous ?

Mais ne me prenez pas pour une bille, je sais pertinemment que c’est le droit qui est opposable, pas le logement. C’est « droit opposable au logement » qu’il eût fallu écrire. Contrairement au « poulet au vinaigre balsamique« , qui n’est bien évidemment pas un « poulet balsamique au vinaigre« .

Mais pourquoi le journaleux qui a commis cet article a-t-il commis également cette inversion de termes ? c’est là le fond de l’histoire : « droit au logement » est devenu une expression insécable, UN mot… comme « cor au pied » ou « Réaumur-Sébastopol » : on écrit « cor au pied volumineux », pas « cor volumineux… ». Donc « droit-au-logement », mettons-y les tirets. Manque le pendant : quid des devoirs au logement ?

Tibert

Pas touche !

On sait peut-être qu’un individu « suspect » a tenté, face à un contrôle d’identité aux Puces de St-Ouen, près de Paris, de flinguer un des policiers à l’aide d’un 6,35 (*) ; fort heureusement c’était une marque ou un modèle peu fiable, ou le pistolet était mal entretenu, et le coup n’est pas parti, etc etc… voyez le fait divers dans son intégralité ici.

Ce qui interpelle dans cette affaire, outre que décidément il y a un Bon Dieu et que force reste à la Loi, c’est la déclaration du syndicat de police « Alliance », qui s’indigne à juste titre de cette tentative d’assassinat : ledit syndicat a répété qu’il réclamait « des peines plancher pour les assassins de fonctionnaires« . Cette déclaration m’inspire deux remarques :

UNE, dès lors qu’elle est appliquée, une peine est toujours « plancher ». Le code pénal donne toujours une fourchette de sanctions, et dans une fourchette il y a toujours une dent à gauche et une autre à droite ( sinon c’est une pique, pas une fourchette ), ou un plancher et un plafond, pour reprendre la métaphore du local.

DEUX : on a cependant bien compris le sens de cette pétition du syndicat de policiers : ils veulent plus de sévérité pour de tels crimes. Mais pourquoi la vie du citoyen non-fonctionnaire vaut-elle moins cher que celle du fonctionnaire ? parce qu’il n’a pas passé les concours de la Fonction Publique ? parce qu’il ne bénéficie pas de l’emploi à vie ? parce que sa retraite sera calculée sur les 25 meilleures années de salaire, et non sur les 6 derniers mois de travail ? j’aimerais comprendre. En somme, la vie du fonctionnaire est sacrée, comme son emploi. Ne touchez pas à un cheveu de fonctionnaire ! les autres, pas de problème.

Et les contractuels ? hein ? allez, ils sont quand même un petit peu sacrés , non ? et les fonctionnaires à la retraite ?

Tibert

(*) 6,35 mm : le diamètre du projectile, soit 1/4 de pouce : pourquoi sur les ordinateurs, les télés, les… sont-ce des pouces, et des millimètres sur les munitions ? il y a un système international : le Mètre, le Kilo, la Seconde, l’Ampère. Au diable les pouces, les short tons et les British Thermal Units.

Spécialités régionales

La SNCF, cette grosse boîte qui est traditionnellement paralysée à grande fréquence par des grèves diverses et variées, qui a un site sur la Toile du genre Luna Park en plus flashant, qui de temps en temps affronte encore des bogues informatiques qui mettent son système de vente de billets à genoux… la SNCF est confrontée, malheur supplémentaire, à des malfaisants !

Après les bricoleurs de caténaires, voilà les « ferrailleurs », ces malfaisants qui coupent, arrachent et piquent des câbles de signalisation au long des voies… pour quoi faire ? bien évidemment pour, une fois brûlée la gaine des câbles, en récupérer le cuivre !  cuivre qui se revend paraît-il très bien, entre ferrailleurs. Et c »est ainsi que les TGV et Thalys se sont vus obligés de naviguer à vue, faute de signalisation…

Et alors ? alors, hier soir j’écoutais à la radio gloser sur le sujet : on nous y apprenait que « dans le Nord-Picardie, les vols de câbles électriques étaient fréquents, au moins une fois par mois« .

Voilà donc, avec la flamiche, la bière d’abbaye, les moules-frites, les petits quinquins, une autre spécialité régionale, similaire à cette pratique courante en ex-URSS et en Afrique noire : le vol de câbles, de préférence au long des voies ferrées, on risque moins de se faire électrocuter.

On nous a informés par ailleurs que la SNCF allait déposer plainte. Ah bon, nous voilà rassurés. Restent quand même deux questions : UNE, si ces vols sont si fréquents, si nous avons affaire à un ou des « serial  ferrailleurs », que ne fait-on appel aux profileurs façon « Les experts » pour décortiquer leur modus operandi et les débusquer ? DEUX : j’ai ouï dire que les câbles optiques fonctionnent fort bien. Des milliers d’internautes sont d’ailleurs connectés à la Toile grâce à la fibre optique. Fibre optique qui ne contient, elle, aucun cuivre : vous pourrez vérifier après y avoir mis le feu.

Allez, la SNCF, faut évoluer, le progrès technique a du bon !

Tibert

Je vous l'écrivais bien

Ecrire c’est dire, parler : faire parler sa « plume » – si plume il y a, et de moins en moins. La plume sans guillemets ( ici le corps parle aussi, écrit dans l’air la ridicule gestuelle des mains écartées à hauteur des épaules, les index et majeurs groupés griffant l’air : les « guillemets » qui permettent, ponctuant le verbe par le mouvement, de signifier qu’on cite, qu’on n’est pas l’auteur des propos, qu’on ne saurait en être tenu pour responsable ), la plume sans guillemets, donc – eh bien, il va y arriver, avec ses parenthèses interminables ? au fait, allez, au fait – est obsolète, carrément, et le couteau pour la tailler itou. « Tailler une plume » ne signifie plus tailler une plume, mais bel et bien « tailler une plume », car ceci n’est pas une pipe.

Oui, écrire c’est parler, car on ne dit pas « je vous l’écrivais bien » quand on écrit ou qu’on a écrit, mais « je vous le disais bien ». Primauté du verbe sur l’écrit, donc, même si « verba volent, scripta manent » (tu l’as dit, bouffi !).

Bon, d’accord, mais chers-z’auditeurs, où voulais-je en venir ? hein ? avec mes citations latines et mes plumes ? de plumes, y en a pus, sauf sur les fesses des danseuses du Lido. On est passé aux stylos, puis aux stylos-billes, et des stylos-billes, y en a pus ! maintenant on claviote sur son ordi. Et quand on dit (en réalité on écrit) « je vous l’avais bien dit« , en fait on ne dit pas qu’on l’avait dit ; on écrit qu’on l’avait écrit… on met à disposition sur la Toile un billet où l’on a rédigé, à l’aide d’un clavier d’ordinateur, un texte où l’on prétend avoir « dit », alors qu’en fait, on a tapé sur son clavier d’ordinateur pour composer les mots « je vous l’avais bien dit », vous suivez ?

Bref, je vous l’avais bien clavioté sur mon ordi : « Les prix des médicaments font le grand écart« , titre le Figues-à-rôts de ce jour. Pour constater que les médocs non remboursés par la Sécu sont proposés à des tarifs divers et variés ! Il me souvient bien y avoir consacré un billet en son temps, billet qui avait soulevé des protestations. Je persiste donc : les médocs non remboursés sont souvent vendus sans étiquetage lisible du prix (à 4  mètres derrière le comptoir, avec des étiquettes qu’il faut déchiffrer avec des jumelles) et à la tête du client. Donc : ruraux qui avez besoin d’un antalgique ou d’un tube de dentifrice un peu spécial, nettoyez vos lunettes, prenez vos jumelles, votre bagnole, faites le plein, et en avant pour la tournée des pharmacies. « C’est combien, la boîte de 12 Paracetamol générique dosé à 400 milligrammes, s’il vous plaît ? j’arrive pas à lire le prix… 8, 25 ? et ça existe en gros conditionnement ? oui ? etc etc… bon merci, j’hésite, je vais réfléchir… ».

On va sûrement vous accueillir à bras ouverts.

Tibert

La société du spectacle, en 16/9

Je suis un technopathe, je sais (mais je me soigne). A priori hostile à tout nouveau machin du genre « i-bidule », surtout frappé du sceau de la pomme rongée, surtout en blanc laqué : attention gadget cher et i-nutile. Mais il m’arrive de devoir renouveler le matos, comme on dit, et de balader mon mulot du côté des sites du genre grosfred.com, matos.fr, votre-ordi.eu, ma-zone.com, etc. A la recherche du machin sans chichi, pas cher, assez puissant, et qui fonctionne.

Bien… tout ça pour vous dire que, tous les jours, je râle contre ces écrans nullissimes qui nous affichent les pages de Toile par petits bouts horizontaux : vous voyez, la page du Libé(ration) du jour, ou des Echos, ou de La Stampa, etc : normalement c’est plus haut que large, une page ? oui ? vous suivez ? eh bien sur mon ordinateur c’est l’inverse, plus large que haut. Donc je dois user immodérément de mon mulot pour monter-descendre, monter-descendre au long des pages journaleuses. Irritant, pas vrai ?

Et ceci ne fait qu’empirer : maintenant il est quasi impossible de trouver un écran en format large mais pas trop-trop, du genre 4/3 : le fin du fin du marquétinge c’est le format cinoche, le 16/9 : ah là là des écrans en 16/9 tu t’en trouves à la pelle mon ami, mais pour lire le journal avec ça… regarder le dernier tube de Spielberg ou de Cameron (on dit un blockbuster en rosbif, façon d’enrichir votre vocabulaire en lisant ma prose),  ça c’est fastoche, mais pour lire la dernière interview de notre chère Angela M. dans Le Monde, alors là, « demerden Sie Sich » !

Il reste deux solutions (en excluant le dernier i-ardoise de chez MaPomme, boucoup trop cher et volontairement mal foutu) : le bouquin électronique… ouais mais ce n’est pas un ordinateur, pas polyvalent. Ou autrement, l’écran qu’on peut pivoter en format portrait ou paysage, au choix : vachement cher ! et pas du tout adapté aux portables, évidemment. Au moment où je vous cause dans la bécane sur mon clavier, j’ai mis ladite bécane debout sur la tranche droite – comme un livre ouvert, quoi – et je pianote la tête à 90 °, les mains l’une par dessus l’autre, usant du pavé tactile (les rosbifiants disent un touchpad, c’est plus riche) car j’ai dû renoncer au mulot : il ne tient pas en place, verticalement. Pas franchement pratique, hein !

Tibert

Bêlons ensemble

Il paraît que la journée du baiser a été reportée, ou annulée, ou interdite, je ne sais plus. Il s’agissait de rassembler le plus possible de monde en un lieu hautement fréquenté et connu – le parvis de Notre-Dame de Paris, l’esplanade du Trocadero à Paris, bref, vous voyez : à Paris, forcément – et d’y entreprendre massivement, par paires je suppose, un bisou à faire durer 150 secondes, soit 2 minutes et demie. Le but ? euh… pour protester contre la future hausse des cotisations sociales ? pour signifier au volcan islandais qu’il commence à nous les gonfler menu ? pour introduire dignement la journée anti-homophobie ? va savoir…

Et c’est ainsi pour moi l’occasion d’introduire dignement, donc, la journée anti-homophobie. Interro écrite : anti-phobie = pro-philie ? hein ? allez… la réponse ?  si je suis contre la phobie envers les homos(-sexuels, pas -plates, évidemment, enfin quoi ! ), aimé-je ainsi logiquement, mathématiquement, les homos ? … oui ?

Non. En toute logique, pas nécessairement, je l’ai déjà démontré moult fois sur ce blog. Il y en a que j’aime bien, des homos (Gigi, Choupette, Hiacynte…) et d’autres que je ne puis pas encadrer, trop folles, ou trop ceci ou pas assez cela.  Donc la journée anti-homophobie n’est pas la journée d’amour de l’homophilie, et toc ! ce qui nous laisse une occasion de réclamer une journée pro-homophile, y a pas de raison.

Tout ça pour remarquer que c’est la tendance « troupeau bêlant » façon « Q.I. à deux balles » qui s’affirme. Quand c’est pas l’apéritif Fesse-Bouc sur la Grand-Place à Neuneu-les-Mimines, proposé par trois irresponsables un soir d’ennui, c’est la journée du baiser de deux minutes trente, le jour anti-machin ou pro-truc, l’intronisation de l’OM champion de France du Vieux Port, et « tou-sen-sembleu-tou-sen-sembleu, ouais, ouais ! ».

Et biture obligatoire, bien évidemment. En dessous de 2 grammes c’est pas valable.

Tibert

Cool, les mecs !

Tenez : ils sont comme ça tous les jours, frénétiques.

C’est normal : c’est le casino, la roulette, le black-jack et le loto réunis. On nous dit par exemple : « la société de bourse Waddel (…) a passé un ordre de ventes de 75.000 contrats «e-mini». Que sont-ils ? Des contrats à terme très liquides qui permettent aux investisseurs de gérer leur exposition à l’indice Standard & Poor’s 500. Autrement dit, cette société a massivement parié sur la baisse de l’indice. » La roulette et le loto, en beaucoup plus gros : avec des trucs comme ça, la bourse de New-York a brièvement chuté de 9 % , soit plus de 1.000 milliards de dollars de capitalisation boursière. Pfffft, en fumée- enfumés.

Ils vont nous péter une durite, ces gars-là, à s’agiter comme ça… du calme, du calme….

Bref, comme chantait Vian : « Y a quèqu’ chose qui cloche là-dedans« .

Tibert

Comportement quelque peu perturbé
Comportement quelque peu perturbé

Ode au bouclier

Yahoo-France me le disait hier, Libé-ration aujourd’hui : les attaques contre le bouclier fiscal fusent de partout, à gauche évidemment – faisons payer les riches ; quand il n’y en aura plus on avisera – qu’à droite, car c’est un thème récurrent d’attaques de la part de la gauche, et puis c’est impopulaire ! et difficile à expliquer.

L’idée de faire plutôt payer les riches que les pauvres tombe sous le sens : paye celui qui peut ! le seul ennui dans cette approche, c’est qu’il faut éviter de tuer la « poule aux oeufs d’or ». A trop ponctionner on épuise le filon, tout comme les chalutiers industriels épuisent le cabillaud – la morue fraîche, pour faire branché – en Mer du Nord. Et la métaphore du cabillaud montre ici ses limites : si le chalutier peut pousser ses recherches de plus en plus loin, quitte à désertifier les océans, le fisc français, lui, ne peut guère aller draguer à l’extérieur de l’hexagone, sauf exception.

En fait la limite de harcèlement du riche est facile à définir, suivant deux catégories : le riche mais néanmoins patriote, et le riche tout court… sachant que le riche patriote peut se découvrir moins patriote qu’on ne le pensait ou qu’il le pensait, si on l’emmerde trop. Mais en principe, le riche patriote en supporte beaucoup, surtout s’il est vraiment très riche. Il en supporte d’autant plus que s’il se démerde bien, il n’a officiellement pas grand-chose, le gros de ses avoirs est ailleurs, ou dans des sociétés à tiroirs, ou à des prête-noms : on l’a deviné, il peut se payer de bons conseillers fiscaux.

Le riche tout court, lui, n’est pas plus patriote que ça ; payer ses impôts en France ne le fait pas rêver, saliver, bander. Etant là où il est, et sachant que tout changement de lieu de vie représente un effort conséquent, des dépenses, des soucis, des sacrifices, des arbitrages parfois difficiles, il reste… il reste si on ne le ponctionne pas au delà d’un certain seuil. Quel seuil ? variable, selon l’épaisseur du cuir, du portefeuille, et le tempérament. Mais en gros, si le harcèlement fiscal lui donne plus de boutons que d’aller s’installer à Lausanne, Bruxelles ou Montreal, il déménage. A sa place, vous en feriez autant. Ah ? justement, vous n’êtes pas à sa place ? et ça vous dirait ?

Bon, un peu de psychologie, rassurons-les, ces pauvres riches craintifs : riche, soyez patriote ! préférez le fisc national ! jetez votre bouclier, il ne vous sera fait aucun mal.

Tibert

Pas belle, Babel

Extrait d’un article relevé ce matin trèèèèès tôt, donc frais pondu, dans la page-titre de Boursorama :

« Des pirates somaliens (…) se sont emparés d’un chimiquier allemand (…). Un porte-parole de l’opération EU NAVFOR-Atalante, a précisé que l’équipage du « Marida Marguerite »était composé de 19 Indiens, deux Bangladais et un Ukrainien (…). Le bateau en route pour la Belgique était parti d’Inde. »

C’est pas la mondialisation, mais ça y ressemble fichtrement ! Bon, alors, interro écrite : quelle est la nationalité du capitaine du bateau ? – réponse : ukrainien, fastoche. Par ailleurs, l’histoire ne précise pas où est immatriculé ce chimiquier, et moi je m’en vas vous l’écrire : selon le site Marinetraffic, ce « chimiquier allemand » (sic) n’est pas allemand du tout, il est immatriculé aux Iles Marshall. Il est marshallien, ce bateau. Et toc.

Et où sont-ce, les Iles Marshall ? en Micronésie (vachement loin de l’Allemagne), superficie 180 km2 au total, une poussière d’îles, capitale Majuro, bref reportez-vous à votre Wikipedia favori. Minuscule état doté d’une putain de flotte de commerce que je ne vous dis pas. C’est bien simple, il doit y avoir un bateau (cargo, chimiquier, bananier, minéralier, pétrolier, porte-containers…) par habitant. Je sais pas à quoi ils jouent avec ça, mais moi je vous le dis : c’est louche. Pas étonnant que les pirates somaliens s’y soient intéressés.

Reste à savoir combien il y a de pakistanais, maliens, cap-verdiens… parmi les pirates somaliens, dont la barcasse serait, paraît-il, immatriculée à Panama.

Tibert