Le temps réel, au bout du couloir à gauche

Cocorico de nouveau (après la Caravelle, le SECAM, le Minitel, Transpac et tant d’autres merveilles franco-françaises), EDF va nous installer gratoche – du moins vu de la surface ce serait, paraît-il, gratoche, mais va savoir… – un super nouveau compteur électrique intelligent et communicant. Waoowww !  évidemment il porte un nom à racine anglaise, what else, sinon ce serait nul de chez Nul : Linky, clin d’oeil à link, lien. On n’aurait pas pu le nommer Albert ou Josette, vous vous rendez compte la honte ? Bon, il sera jaune fluo, du meilleur goût, et on s’en fout, vu qu’il sera le plus souvent planqué au fond d’un placard, au bout du lotissement sur une borne collective, au sous-sol de l’immeuble dans une armoire technique.

Mais bonne nouvelle, on ne sera plus obligé de poireauter à la maison le jour où l’agent EDF viendra relever le compteur : il relèvera le compteur depuis son bureau, bien au chaud. Ahhhh ! et par ailleurs, l’autre intérêt de Linky, ce sera de nous permettre de suivre notre consommation électrique « en temps réel » ! j’explique : on allume une plaque pour faire bouillir l’eau des pâtes… on fonce au bout du couloir de l’escalier C, on ouvre l’armoire des compteurs avec la clé qui est accrochée au clou derrière la porte coupe-feu, on braque sa loupiote de poche sur son compteur, et on lit qu’on consomme, disons, à cet instant précis, 19,45 ampères, ou 4258 watt (sous 220 volt environ, ou 230, 228 ? allez, 228 !). En voilà une information qu’elle est utile !

Eh oui, voilà qui nous aide puissamment : on a la télé qui beugle, l’ordinateur du gamin avec l’imprimante en veille, un sèche-cheveux dans la salle de bains (réglé sur 1 ou 2 ? euh… la porte de la salle de bains est fermée à clé ), il y a 7 ou 8 ou 9, qui sait, lumières allumées, le frigo ? le frigo ? ah, on retourne chez soi en vitesse vérifier si le frigo ronronne ou pas, oui il ronronne !  la chaudière ? ah, la chaudière… on sait pas, elle est dans un placard. Attendons donc que le frigo s’arrête… ah zut l’eau des pâtes bout.

Non mais je suis vraiment trop critique, là.. je ne vois que le mauvais côté des choses, ma parole… je dénigre à plaisir… d’ailleurs, sachez-le, une expérience pilote a été menée, et 10 % des consommateurs ont tenu compte des informations de Linky pour modifier leurs habitudes. Enorme  succès ; les 90 % qui s’en sont foutus ont sûrement tort et ce sont des vieux schnocks.

Cerise sur le gâteau, c’est sur Internet que vous pourrez dépouiller au calme, le soir à la chandelle, vos passionnants relevés de consommation Linky. Quoi ? vous n’avez pas Internet ? bandes de ruraux arriérés, indécrottables otages de l’Opérateur Historique. Qu’est-ce que vous foutez à plus de 5 km d’un central téléphonique ? et comment ça se fait que vous n’avez pas l’argent pour vous payer Internet ? et vous ne savez pas vous servir d’un ordinateur ? mais qu’est-ce que vous avez appris à l’école ? ah bon y avait pas d’ordinateur ? c’est possible ça ?

Tibert

Il n'ya a que male qui m'alle

Je lis ça sur l’étiquette d’une bouteille de pinard de 75 cl, ma foi honnête et très buvable, un vin de cépage Pinot Noir en provenance du Languedoc  – région où cette variété est peu cultivée (*), et c’est ça qui m’avait incité à me fendre de 4 euros 50. Donc je lis ça, ce court topo censé expliquer à quel point nous avons bien fait de choisir cette boutanche : » …hectares gnagnagna vignes… blahblahblah… cueillis à maturité optimal et vinifiés… etc etc etc …« .

Sur une étiquette, hein, un truc que TOUT le monde lit ! D’accord, si c’était les tout petits petits caractères quasi illisibles de la page 487 du contrat d’assurance de votre baraque, stipulant que toutes les garanties souscrites sont réputées nulles si vous avez omis de lancer une poignée de sel derrière l’épaule gauche en faisant la génuflexion une nuit de pleine lune, vous ne l’auriez pas lu, et tant pis pour vous. Mais là, une étiquette de pinard, ça se lit, je veux. Savoir si on va se régaler, s’il a de la cuisse, s’il goulèye… une étiquette de pinard, ça se doit donc d’être exemplaire, académique, irréprochable.

Alors, zut quoi, ça se présente mal.  Maturité, c’est pas optimal, loin d’être optimal, c’est même mal ; optimalE, nom d’un chien. Maturité c’est pas mâle, donc c’est pas mal ni mâle, c’est male.

Dommage, le pinard était pas mal.

Bébert

(*) eh oui, le Pinot Noir s’épanouit, et comment, en Bourgogne – la grande classe, et plus anecdotiquement en Alsace, sur la Loire… Il aime les climats plus frais, ce petit, la chaleur du Midi le déprime ; généralement, il n’y est pas au mieux.

Appropriation de l'inapproprié

Ainsi s’exprimait l’ex-Président Bill Clinton, saxophoniste à ses heures, mais aussi amateur de cigares, à propos de ses gambades avec Mlle Lewinsky, laquelle avait eu la délicate idée de conserver sur une de ses robes, puis d’exhiber à titre de preuve, les traces juteuses de la fougue copulatoire du Premier des Etats-Uniens : « a relationship that was not appropriate ». Une relation qui n’était pas appropriée… une relation inappropriée, en plus concis.

Et ce qui fut énoncé le soir où l’Audimat explosa, madame Chazal interrogeant monsieur DSK sur son affaire de Sofitel et sa rencontre avec madame Diallo :  » une relation inappropriée, une faute« . Façon de s’approprier la formule clintonienne, qui, n’en doutons pas, fut mûrement pesée, ciselée, calibrée avant d’être lâchée dans la nature et sur les ondes. Par delà des situations clairement incomparables – de multiples galipettes dans une évidente complicité d’un côté, une rencontre unique et très probablement fortuite – et mal emmanchée – de l’autre, les formules coïncident. Inapproprié.

Approprié : adéquat, qui correspond au besoin, à la situation, au contexte. L’usage d’une fourchette pour avaler sa soupe est in-approprié, pas adéquat, ne constitue pas une réponse efficace au besoin. L’usage d’une femme de ménage d’origine guinéenne qui « sait ce qu’elle fait, ce type a de l’argent« , d’une stagiaire indiscrète et probablement cupide, sinon stupide, sont des relations inappropriées. Messieurs, avant d’engager une relation, brève, longue, torride ou plan-plan, demandez-vous si elle est appropriée… n’essayez donc pas d’avaler votre soupe avec une fourchette.

Bébert *

(*) d’un  Chat l’autre, pour paraphraser Louis-Ferdinand, fidèle partenaire du célèbre « Bébert » – possible clin d’oeil argotique au Tibert du Roman de Renart.  Ca fait du bien de changer de temps en temps.

PS – Les Sénatoriales : basculement du Sénat à gauche ou pas, deux remarques constantes :

1° – usés, rassis, cacochymes : voilà ce qu’on peut dire de nombreux sénateurs. Une planque dorée pour retraités de la politique. De l’air, du balai, place aux jeunes !

2° – de gauche comme de droite, des cumuls de mandats à gogo : c’est toujours aussi immoral, scandaleux, inadmissible. Mais on  peut flûter… cause toujours…

Raisonnement Primaires

Surprenant, étonnant : les primaires du PS, comme pour montrer la dimension éminemment nationale de ce parti, sont ouvertes aux non-militants, aux non-encartés du PS. C’est donc une initiative bien différente des précédentes, qui exigeaient une carte du PS et avec des cotisations à jour, non mais.

Eh bien, si j’étais de droite – Dieu m’en garde  ! (s’il veut bien s’occuper de moi 2 minutes, et à supposer qu’il existe, qu’il ne soit pas sourdingue, pas trop mal luné, et réellement intéressé au sort des humains, ce dont on finira par douter, quand on aura aligné des exemples comme le steak-and-kidney pie, les piercings aux têtons ou la basilique du Sacré-Coeur, fin de la parenthèse) – je me dirais, finaud comme je suis, eh bien, je vais aller voter aux primaires du PS, et je vais voter pour celui ou celle des candidat(e)s qui, au second tour des Présidentielles, a le moins de chances de l’emporter contre mon idole, mon chouchou, mon bichon, mon actuel Président préféré.

C’est pas con, non ? caviarder, biaiser le vote des primaires du PS pour saboter leur campagne. Bien évidemment, tous les regards se tournent vers UNE option, celle qui a déjà fonctionné. Qu’un des trois post-nommés Valls, Montebourg, Baylet arrive en tête  aux primaires serait fort étonnant, même avec un vote massif de caviardage. Ce serait louche, carrément louche.

Reste donc que madame Aubry et monsieur Hollande sont crédibles, y compris au second tour, même si leur programme nous met plus tard et rapidement dans la panade. Monsieur Hollande a de nouvelles lunettes, il a maigri, gommé ses sourires de « ravi », et puis madame Aubry a du culot, du coffre, nous a légué un bâton merdeux – les 35 heures – qui fait l’admiration de la Planète, et c’est le chef. Donc, reste madame Royal, le bon choix pour planter le PS au second tour de la Présidentielle de 2012, et ça a déja marché, ça doit donc pouvoir encore le faire. Votez, votons  Ségolène, mes amis !

Hélas, sera exigée une signature lors du vote : une signature attestant qu’on est de gauche, même si pas encarté au PS, ni au NPA, ni au PCF, etc – vous pouvez y aller, des groupuscules, y a en a des nouveaux tous les jours. Vous vous assiériez là dessus, vous ? les principes, votre signature ?  vous vous en foutriez ? moi non. Enfin quoi, on a encore un peu de cohérence, vous je sais pas, mais moi oui.

Donc, tant pis, on la jouera pas comme ça, on la jouera pas du tout. Ils ont tout prévu, au PS, même que nous serions cohérents et honnêtes, bien que de droite. Reste à espérer que les votants, vraiment de gauche, ou vaguement,  ou malhonnêtes, craqueront encore une fois pour madame Royal et son investitude. Forza Poitou-Charentes ! allez Melle !

Tibert

Un dit niais

C’est une relecture à la psy-machin tirée par les cheveux, « un dit niais » pour « indigné« , je sais, mais les Lacaniens en ont fait d’autres, et des plus vaseuses, ineptes, oiseuses.

Monsieur Delors, ex-grand Chef de l’Europe, vitupère les dirigeants européens. Il est indigné, « … c’est une honte », etc, etc.

Mais si monsieur Delors exprime des inquiétudes légitimes quant à la pérennité de l’Euro, quant à la solvabilité de la Grèce si les Européens continuent à tarder à la renflouer, ce monsieur indigné a la mémoire bien courte, et ferait mieux de nous régaler d’un mea-culpa, une confession intimiste façon DSK face à madame Chazal, un dimanche soir au coin de la téloche. Ca ne réparerait pas les dégâts, mais au moins on compatirait.

Car si l’Europe n’est plus une belle idée, mais un large foutoir incohérent, une vague zone de libre-échange ouverte à tous les vents malfaisants des « marchés »(*), avec des pays qui n’ont rien à y faire, qu’ils soient là en « suçeurs de roue »  façon cycliste planqué au fond du peloton, ou pour freiner des quatre fers et mettre des bâtons dans les roues façon Grand-Bretons, ou simplement pour prendre le fric offert, c’est bien sous la Présidence de monsieur Delors, une présidence de 10 ans, 1985-1995, que ça s’est fait en grande partie.

Elargir, élargir, qu’ils disaient ! Largement trop large, l’Europe. Et il va encore se trouver des fêlés de l’élargissement pour s’obstiner à vouloir y faire adhérer la Turquie, vous verrez…

Un dernier mot : je fus amèrement déçu par la décision de monsieur Delors de ne pas briguer la magistrature suprême en 1995. Nous avons donc eu droit à monsieur Chirac, douze ans ! Je voyais à l’époque en monsieur Delors un homme politique rigoureux, réaliste, honnête, moderne… ce renoncement me donna une autre image de cet homme, moins positive. Il est évidemment plus fastoche d’engueuler ceux qui rament – dans une barque qui fait eau et avec  les avirons pourris qu’on leur a légués – que de ramer.

Tibert

(*) ah, les « marchés », les marchés ! il n’y en a plus que pour eux. Comment vont réagir les marchés ? que vont faire les marchés ? quelle est la tendance des marchés ? tremblez, humains, les marchés sont là.

En passant par la Lorraine avec mes sabots de 1 pied chacun

En passant par la Lorraine, donc, je découvrirai peut-être plein de pétrole et de gaz !! Eh oui, et si que ça serait vrai ? Le Monde nous l’affirme, messieurs-dames. Du gaz de schistes, bien évidemment, en quantités phénoménales, mais aussi, et c’est écrit donc ça doit être vrai, – c’est comme « vu à la téloche » : 2.200 milliards de pieds-cubes de gaz, du gaz normal, pas de schistes, juste à mettre un tuyau et ouvir la genouillère, et la bobinette cherra.

Le gaz de schistes, on est bien d’accord, c’est caca, on oublie. Ou bien la Lorraine ressemblera à une poubelle huileuse et noirâtre, et on ne boira plus d’alcool de mirabelle – avec la moderacion, caramba ! ne pas oublier, avec modération, la Mirabelle de Lorraine.

Mais le gaz qu’est pas de schistes, le gaz tout court ? 2.200 milliards de pieds-cubes ? c’est quoi un pied-cube ? heu… 12 pouces au cube. On n’est pas plus avancés avec ça… sachant qu’un pouce c’est 2,54 cm, soit 0,0254 m, ça donne 2,2 x 10 e12 x (0,0254)e3 x (12) e3 mètres cubes.  Allez : 2,2 x 10 e12 x 16,4 x 10 e-6 x 1728 = 62346 x 10 e6 = un peu plus de 62 milliards de mètres cubes.

Ouais, à la louche, Grosso et Modo, puisque, grâce à la Toile, un petit coup de moteur de recherche, et on vous dira sans vous torturer les méninges qu’1 mètre-cube c’est environ 35 pieds-cubes, donc on divise 2200 par 35 et hop, on retrouve mon résultat, et j’avais bon.

Mais ça, au « Monde », on ne le sait pas. On ignore que dans un mètre-cube il y a 35 pieds-cubes et des cailloux, et on nous balance des pieds-cubes dans les gencives, comme des petits pains – et tant pis pour nos unités (les seules qui soient internationales, mais les Etats-Uniens sont tellement crasses qu’ils sont incapables de se passer de leurs pieds).

Je suggère à Gaz de France de facturer aux journaleux du « Monde » leur consommation de gaz de ville en pieds-cubes, ça va sûrement leur parler.

Ah je vous jure, y a des coups de pied-cube au cul qui se perdent.

Tibert

Flagornerie, cirage de pompes…

Fin de l’interlude : 2 pannes cumulées, messieurs-dames, m’empêchaient d’accéder aux délices de la Toile. Pannes réparées, ou du moins contournée, pour l’une d’elles.

Mais basta : dernier commentaire (en anglais, je ne sais quel aveuglement guide les lecteurs anglophones de blogs vers mon site) sur mon dernier billet ‘Interlude » :

(je traduis) : « Ce blog, et spécialement cette page, méritent vraiment d’être mis en marque-page : des tas d’informations pertinentes et intéressantes« .

C’est peut-être de l’humour ? du second degré ?

Allez, poubelle, poubelle ! mais pour la suite, vroooom, vrooom, c’est reparti. Pourvou qué ça douré !

Tibert

Interlude

Je sais, je sais, je me fais rare. Pause « technique » ! mon accès internet – en zone rurale, donc dégroupée, donc c’est « lOpérateur Historique » qui administre les lignes, et j’ai eu l’idée saugrenue de prendre un fournisseur d’accès qui n’est pas l’Opérateur Historique. Donc, panne intermittente, puis sévère et générale depuis 6 jours. On vivote, on recourt à des expédients, aux voisins, au MacDo’ du bled d’à côté. Mais avouons-le : c’est la galère.

Donc, contraint et forcé, forcément, plus de nouveau billet sur mon blog. Je le regrette autant que vous. Celui-là, ce billet, c’est une bouteille à la mer : si vous connaissez un chef dans mon coin dans les équipes techniques de l’Opérateur Historique, plaidez donc ma cause auprès de lui – je vais bientôt déprimer. Merci, et à bientôt peut-être.

Tibert

(suite…) : rien… mardi 13 septembre… rien… ah c’est sûr on est à l’ère du tout numérique ! je vous dis que ça ! c’est l’Amérique, quoi. Bientôt les 2 boîtes de conserve avec une ficelle tendue : ça, ça fonctionne.

Indicible pentagramme

On sait que « Dieu » ne se dit pas – ne se représente pas, ne s’invective pas etc… –  dans certaines religions, notamment la religion juive, sauf à doses homéopathiques. On ne prononce pas Son nom, le tétragramme YHWH, c’est interdit. Bon, si ça leur va comme ça… moi, YHWH, je peux vivre sans.

Il y a un autre nom qui est imprononçable, c’est le pentagramme L-O-B-B-Y. Vous avez dit « lobby » ? le lobby de l’hôtel Meurice ? pas de problème. Le lobby des limonadiers ? des marchands de canons ? des cigarettiers ? des labos pharmaceutiques ? des taxis ? des céréaliers ? les lobbies qui hantent les couloirs de l’Europe à Bruxelles,  les lobbies des lobbyistes ? bien entendu. Lobby, oui oui. SAUF lobby juif, ah non, pas çui-là.

C’est un truc qui n’est pas. Qui ne se peut pas. Impossible, aberrant, scandaleux. Mais l’AIPAC aux Etats-Unis, qu’est-ce ? euh… un « groupe de pression visant à soutenir Israël… » (voir la page wikipedia en anglais consacrée à cet organisme : « The American Israel Public Affairs Committee is a lobbying group that advocates pro-Israel policies... ». Eh oui, « groupe de pression » en anglais, c’est lobby.

Mais en France le terme « lobby », flanqué de l’adjectif « juif », « lobby juif » ou « groupe de pression juif », on ne peut pas le dire. Pourquoi ? euh… les juifs sont sans doute les seuls à ne pas avoir le droit d’animer des groupes de pression. Tenez, le CSA cherche des noises à Sud-Radio parce que lors d’un débat, un auditeur a émis l’hypothèse que monsieur DSK aurait pu bénéficier de l’aide des Juifs, bref, d’un lobby juif.

Certes, le CSA argumente non seulement sur la terminologie employée, mais aussi sur la façon insistante dont cette question a été abordée. Certes, il y a différentes façons de dire une même chose. Mais constatons-le, on est désespérément accro’ à 39-45 par chez nous ; on ne loupe pas la moindre occasion de seriner le jingle-épouvantail : « les heures les plus sombres de notre histoire » ; de même qu’un tram affrêté pour transporter un groupe de Roms provoque aussi sec des cris d’horreur et des références à la rafle du Vel’ d’Hiv’ ou à « Nuit et Brouillard » – excusez du peu, ne manquent plus que les pyjamas rayés, « Arbeit Macht Frei » et les fumées des crématoires – de même « lobby juif » déclenche des clameur d’indignation : c’est Céline, Vichv, Gringoire et les Croix de Feu tout à la fois.

Il serait peut-être temps de constater que la guerre 39-45 est terminée, qu’Hitler est mort depuis deux tiers de siècle, et que le contexte a changé. Allumez donc la T.S.F sans crainte, les patrouilles vert-de-gris bottées de noir ne passent plus dans la rue ;  il n’y a plus de brouillage ; « Ici Londres… », « les carottes sont cuites » : c’est fini tout ça.

Tibert