Unanimement unilatéral

Je vais pinailler un peu, aujourd’hui, pointer des trucs pas francs du collier. D’abord, les très récentes restrictions de Paris sur les visas accordés aux pays du Maghreb : Macronious, au bout de quatre ans et plus, s’avise, « mais je rêve ! c’est pas dieu possible !  » , que Maroc, Algérie, Tunisie traînent terriblement les pieds pour récupérer leurs concitoyens devenus indésirables chez nous. Des chiffres comme ça : 7.000 OQTF (Obligations de Quitter le Territoire Français) émises, 22 suivies d’effet ! Ces pays rechignent à fournir les papiers nécessaires… On apprécie la grande efficacité de nos lois et de nos décisions judiciaires, ridiculisées. Bref, comment se fait-ce qu’on ne l’ait pas alerté, le Grand Chef, en temps et en heure ? Ah mais, ça va pas se passer comme ça ! Si vous, à huit mois des élections, vous y voyez une mise en scène, une possible manoeuvre sur ce sujet très chaud, c’est que vous avez vraiment mauvais esprit.

Mais Le Monde titre sur la condamnation de la revue Valeurs Actuelles (VA) à la suite de la publication, à l’été 2020, d’une saga « humoristique » mettant en scène la députée mélenchonesque Danièle Obono : elle était représentée en esclave. Le jugement considère qu’il s’agissait là d’une injure raciste (elle est Noire, madame Obono). Dont acte ; personnellement je ne lis pas VA, et n’ai pu me faire mon opinion sur ce sujet controversé. Et Le Monde de dérouler son article : « Les condamnations politiques avaient été unanimes après la représentation de la députée… » . Objection votre honneur : les condamnations furent unanimes… à condamner, c’est là enfoncer des portes ouvertes. En revanche, et contrairement à ce qu’affirme Le Monde, il n’y a pas eu unanimité dans la condamnation ! la preuve dans l’article, plus loin : « ... Plusieurs témoins, tels que l’ancien directeur de publication de Charlie Hebdo Philippe Val, cité par la défense... » . J’ai eu l’occasion de voir et entendre Philippe Val à la télé sur ce sujet ; il considérait, lui, que la fiction parodique de VA était certes critiquable, mais de l’ordre de la caricature, pas de l’injure raciste. Il est expert en la matière, cet homme, il a pas mal bourlingué avec Charlie, et je doute qu’il soit seul de son avis.

Bref, l’unanimité n’est pas unanime ! Et rappelons-nous que le droit à la caricature fut, il n’y a pas si longtemps – suite à l’assassinat de Samuel Paty – défendu courageusement par le Grand Chef lui-même, ce qui suscita d’ailleurs des manifs anti-France violentes et unanimes, au Pakistan et ailleurs. L’unanimité façon « pas une voix discordante » est rarement le reflet d’une expression libre et vraie de la démocratie.

Tibert

PS – Savoureux titre, ce matin dans le Parigot, sur une affaire par ailleurs vraiment ignoble : « Il droguait sa femme (…) : neuf interpellés devraient être déferrés ce jeudi » . Déférés plutôt, sans doute ; pour les déferrer, il faudrait qu’on les eût préalablement ferrés. Bof, c’est pas grave, on comprend quand même…

Penchants pique-niques

Je lisais ça il y a peu dans Le Monde, à propos de Paname : « La Mairie a reçu plus de 6 800 demandes de cafés et de restaurants pour que les espaces ouverts en pleine crise sanitaire deviennent durable (sic, relecture paresseuse !). Celles et ceux inquiets des nuisances se mobilisent aussi » . Notez au passage l’admirable « Celles et ceux » , qui s’impose de nos jours à tout journaleux : génuflexion ostentatoire envers la gent féminine… des fois qu’on oublierait de les surligner ! Rappelons que le neutre (au masculin, pour le moment) englobe tout le monde, LGBT++ indécis inclus ; c’est synthétique, le neutre !

Mais bon… ceci dit, je parcourais il y a quelque temps les rues de la capitale, effaré de voir combien les cafés, tavernes, bistrots, rades, restos, gargotes, sandwicheries, kébabs, pizzerias, fastes-foudes, brasseries, mangeoires… ont grignoté l’espace des trottoirs, voire des chaussées dans certaines rues, dès lors fermées aux bagnoles ! Tenez, en bas de la rue Mouffetard, donc en pente – sinon il n’y aurait pas de « en bas » – avec des trottoirs en fort dévers, des consommateurs assis en biais et penchés sur des tables loin de l’horizontale occupaient quasiment tout le trottoir, obligeant le passant à descendre sur la chaussée, ou à louvoyer soigneusement, lorgnant de près la mousse, le cahoua, le spritz (*) et les tapas sous son nez. Les liquides penchent, les cahouètes roulent, les buveurs soignent leur scoliose en corrigeant la posture sur une fesse… Des tables sont au ras des murs – que moult malotrus compissent, le soir venu -, au ras des portails d’immeubles : surprise pour le Parigot sortant de chez lui sous le nez d’une salade nommée César !

Il est clair, et c’est heureux, que la prolongation de ce genre d’occupation abusive – un peu, bon, d’accord, mais là c’est de l’invasion – ne tiendra pas le coup, le mauvais temps venu ! pluie froid et vent mauvais auront raison de cette mode de bouffer sur le pavé. Sauf à installer des braséros pas écolos du tout, des couvertures sur les genoux et des parapluies… il faudra vraiment y tenir, à sa pizza de plein air ! Au passage, j’ai été assez impressionné par le nombre et la densité de Parigots qui bouffent et boivent ailleurs que chez eux : ça finit par coûter un pognon de dingue, cette manie ; à se demander, aussi, s’ils se trouvent vraiment bien, chez eux….

Tibert

(*) Le spritz, c’est super-tendance ces temps-ci, les Vénitiens ont conquis le monde. C’est cher, aussi, bien que le prix de revient « maison » tourne entre 1,30 et 1,50 euros. Multipliez par 4 ou plutôt 5, assis à la terrasse d’un troquet. Allez, je vous dis tout : 6 cl de crémant brut, Prosecco si possible ; 4 cl de Camp’Harry si vous le voulez viril – et plus rouge – ou Apérolle, couleur très orangée, pour plus de suavité ; 2 cl d’eau minérale gazeuse (une giclée, quoi) ; une rondelle de citron ou d’orange, bio bien entendu (l’orange va mieux). Le tout, soit 12 cl, largement suffisant, et bien frais. Et, achtung ! attenzione ! à consommer con moderación, por favor.

Monsieur Brun, fact-checker des Douanes

Le débat-pugilat entre Zemmour et Mélenchon sur Béheffème a donné ce qu’on attendait, une cacophonie. On ne reviendra dessus que si ça vaut le coup… ils sont au moins d’accord sur un point, ces hommes, c’est la sortie de l’OTAN. Ce pourrait être un point de départ, une amorce… et ma foi si Macronious avait l’idée de les rejoindre sur ce point, ce ne serait pas absurde : le coup des sous-marins, là, c’est franchement tordu et malotru, ça mérite autre chose qu’un froncement des sourcils. Et le parapluie états-unien, vu son efficacité en Afghanistan, on peut avoir des doutes…

Mais bon… ce soir-là, ils avaient, chez BFM, une équipe de fact-checkers (de vérificateurs, de vérification, en langage non-journaleux) : excellente idée, il fallait s’attendre à des tas de chiffres, autant en contrôler la pertinence, bref les vérifier. Hier soir, fort de son audimat astronomique, le journaleux de cette chaîne en a remis une couche, et là j’ai vu rouge : « Nous allons fact-checker gnagnagna… » . Zut quoi, on veut nous imposer du rosbif ? pourquoi ? en quoi fact-checker est-il plus précis, pertinent, concis que vérifier ? d’abord c’est très laid, ce mot-composé avec son …aktch… si ça continue comme ça je vais rayer BFM de ma liste.

Ah oui, le titre… il vous souvient peut-être du délicieux Robert Vattier, dans le rôle de monsieur Brunnngn, le vérificateur des Douanes de la trilogie pagnolesque ? en fait c’était un fact-checker ! tentez donc de le prononcer avé l’assent !

Tibert

Ma maman…

Citation de monsieur Jadot, écolo « de gouvernement » extraite du compte-rendu, sur le Parigot, d’un débat Jadot / Rousseau, genre « c’est mon programme le meilleur » : « Ma maman (*), quand elle va faire ses courses, elle ne peut pas y aller à vélo. ». Enfin si, elle pourrait peut-être – j’ignore comment elle se porte – mais ce serait, quoi qu’il en soit, difficile, avec sur le porte-bagages le pack de 24 bières la bouteille de porto les poireaux le baril de lessive le céleri-rave le bocal de cornichons le pot de rillettes les essuie-tout… Ah, voilà un écolo responsable, monsieur Jadot ! il n’ignore pas, lui, que si la voiture est peu adaptée à la circulation intense des métropoles, elle est indispensable, vitale ailleurs ! Essayez donc de commander chez Fissa-Pizzah une « brocoli-chorizo-burrata » 30 cm avec un bucket de nuggets sauce barbecue et un Grand Côla dans votre hameau du Mâconnais, à 4 km de la mairie-école du petit bled le plus proche ! il faudrait d’abord avoir du réseau…

En face, sa concurrente madame Rousseau déroule les délires radicaux – elle se revendique telle, d’ailleurs – des fumeurs de moquette Verts. La haine de la bagnole… le SUV ? l’horreur absolue, forcément un gros truc ridicule de CSP+ parisien friqué, qui se pavane dans son mahousse Râve-4 ou son énoorme Haudy Q7 sur la contre-allée des Champs-Elysées… elle n’a jamais eu besoin, madame Rousseau, de transporter des piquets, une tarière, un écheveau de barbelés, un bidon d’essence, une masse et diverses bricoles jusqu’au fond d’un pré boueux pour y retaper la clôture ! de se farcir les départementales verglacées du 1-9 en hiver – attention, pas plus de 80 km/h, la vitesse tue ! (**).

Elle rejoint aussi, madame Rousseau, les lubies sociétales, dont j’ai déjà traité jadis, d’un élu Vert de la mairie de Nantes : tous en ville ! Je cite, elle est, madame Rousseau, « pour une politique de « démobilité » visant à limiter au maximum le nombre de trajets, en mettant fin à l’étalement urbain ou en mettant en place des flottes de véhicules partagés » . Heureux, entassés dans nos denses tours, à contempler la barre d’immeubles d’en face. Quel bonheur, cette faible empreinte carbone !

Le débat d’hier dont je vous cause ici ne relève donc pas le niveau dans la fumosité verte : il y a quelques jours, monsieur Bayou, le Grand Sachem des Verts, m’a fait hurler de rire : il expliquait que « la chasse est aujourd’hui un hobby de citadins, de cadres CSP+ et la majorité des ruraux, les vrais, est opposée à la chasse parce que ce sont des nuisances sans fin » . Qu’il vienne donc voir voir mes voisins, le week-end à la battue aux sangliers… les CSP+ en boots Lou-Boutin !

Tibert

(*) ça devient inquiétant, cette tendance à parler bébé, « le papa et la maman » … ça s’infantilise vitesse Grand V, ça régresse ferme.

(**) Madame Hidalgo, elle aussi, déteste la voiture. D’ailleurs elle a viré les véhicules de service et muté les chauffeurs. Pour rentrer chez elle après le boulot à la mairie, elle prend son vélo, si on ne le lui a pas piqué. Un gilet orange, un casque et une loupiote clignotante au bras… Elle trouve aussi que 130 km/h sur autoroute, c’est beaucoup. Les statistiques (pas ethniques, celles-là sont interdites, ça pourrait inquiéter ; non, des accidents de la route) le disent pourtant, c’est sur autoroute qu’on se tue le moins, c’est très sûr les autoroutes – c’est très cher aussi. Mais ça ne fait rien, il faut en finir avec la bagnole ! Pour le hameau du Mâconnais ? qu’ils changent à Réaumur-Sébastopol !

A la pêche au péché

Causons de monsieur Zemmour… il est quasiment à la Une de tous les canards, cet homme ! Tenez, Elle, cet hebdomadaire (?) féminin, truffé de pub à tous les coins de pages – nanas jeunes, lisses, fermées, posture hiératique, moue sévère voire méprisante, ostensiblement porteuses d’un sac Goutchi, d’une écharpe Air-Messe, du fond de teint L’encaume – Elle, donc, lui consacre plusieurs pages (*), démontrant et démontant son machisme et sa misogynie supposés… voilà déjà connu l’un des angles d’attaque destinés à le dézinguer, cet homme, si le besoin s’en fait bientôt sentir. A vrai dire, sachons qu’on fera feu de toute munition : il dérange madame Marine dans son objectif de finir deuxième, il trublionne la primaire des Républicains dont, d’ailleurs, monsieur Bertrand ne veut pas, persuadé d’être LE légitime. Restons calmes : si Zemmour doit y aller, comme on dit, on aura tout loisir de potasser, commenter, critiquer son programme : il faudra bien qu’il ait un programme… Et puis il vient de sortir (auto-édité, paraît-il, car son éditeur habituel a retiré ses billes) un bouquin, « La France n’a pas dit son dernier mot » (et lui non plus). A ce propos, Ouest-France, zélé chasseur de coquilles à marée basse, a trouvé un angle de critique pertinent : une faute d’orthographe ! « Dès les premiers mots, Eric Zemmour commet une faute d’orthographe… » . Ce n’en est pas une – le correcteur de l’ordinateur ne bronche pas – mais si, en fait, et d’une grande banalité. Comme d’aucuns écrivent à tort  « Il ne voulait pas finir en tôle »  quand il s’agit de taule, lui a trébuché sur la pêche (aux bigorneaux, ou de vigne, selon le contexte ) et le péché. Ce qui donne « J’ai pêché, je le confesse… Pêché d’orgueil, pêché d’arrogance …». C’est un péché bien véniel, on en conviendra, en ces temps où l’orthographe fait figure de science des imbéciles. Ouest-France en profite pour émettre l’hypothèse que l’auto-édition, cette solution de débrouille, de raccroc, exclurait la relecture : Zemmour n’aurait pas eu de correcteur ! C’est évidemment absurde, tout texte un peu fourni peut et DOIT être relu, pour y débusquer les maladresses, les contradictions, les coquilles, les allitérations disgracieuses… et les fautes d’orthographe ! Disons que son ou ses relecteurs ont péché par distraction…

Juste une remarque pour finir : Ouest-France cite une consoeur qui commente le pêché zemmouresque : « On sait que chez Proust comme chez Balzac, la première phrase est capitale et résume tout le roman » . Balzac ? sûrement pas. Balzac ne se lit pas d’un bloc, comme Simenon d’ailleurs ; Balzac c’est un feuilleton ! des romans, au pluriel. Concernant Proust en revanche, si « Longtemps je me suis couché gnagnagna… » a pu acquérir cette immense notoriété – supérieure au « ça a débuté comme ça » de Céline – c’est que nombreux sont ceux qui n’ont pas été beaucoup plus loin !

Tibert

PS – Je viens d’apprendre la mort de Julos Beaucarne. Adieu Julos (adios, donc, ça rime), on va te regretter chez les Wallons, chez tous les francophones épris de musique, de leur langue et de ses particularismes locaux – et savoureux !

(*) Au passage, un coup de chapeau, de bibi, à Elle pour un bon et long reportage sur les femmes afghanes et le retour des Talibans, reportage qui prend position fermement et sans ambiguïté, pour les femmes, justement.

Si vous avez loupé ça…

Eh oui, les informations… on croule dessous, on en laisse échapper des tas, parfois essentielles.

– Le mot-clé #anti2010 : plus con que ça, on meurt. Harceler (pas seulement dans les cours de récré, les réseaux-socio-poubelles ont le bras long) les gosses nés en 2010 parce qu’ils sont nés en 2010 ! triste image du niveau de débilité atteint à l’Educ’Nat. il existe des dispositions légales contre le bizutage stupide et agressif, c’est comme ça que ça s’appelle : il faut les appliquer.

– Un orchestre britannique, l’English Touring Opera, vire 14 de ses musiciens (désolé, le site est en rosbif, mais c’est plus près de la source des informations) parce qu’il entend introduire de la diversité dans son recrutement. Il s’agit, est-il affirmé, de « dessiner l’orchestre moderne » . Traduisons : en Europe, les musicos blancs font désormais tache dans un paysage que certains zélés veulent voir se barioler (selon monsieur Mélenchon, c’est déjà fait, il nomme ça la créolisation). Ce n’est plus la qualité du jeu d’un flûtiste qu’on va chercher avant tout, c’est sa couleur de peau, qui se doit d’être « diverse » . Poussons le raisonnement : il faut 50 % de femmes minimum, et avec ça un savant mélange de 8 % de Pakis, 7 % de Noirs, X % d’Asiatiques… une dose de discrimination positive… quelques LGBT++ pour cadrer tout ça… leWoke arrive, les amis, le futur s’annonce radieux.

– Si vous habitez en montagne, vous allez devoir rouler, par exemple à Clermont-Ferrand, à 30 km/h maxi – merci monsieur le maire, qui veut faire comme les copains, non mais ! – mais avec des pneus-neige o-bli-ga-toires de novembre à mars inclus. On tolèrera d’abord des « 4 saisons » labellisés M+S, mais attention, c’est une tolérance temporaire. Vous habitez Toulon ? gardez bien entendu vos pneus habituels, là-bas ça ne craint pas ; mais si vous passez par l’Allier ou le Cantal, hop les pneus-hiver ! Ou bien installez des chaînes sur les roues motrices en arrivant dans le département classé « de montagne », peu importe s’il a neigé ou pas : ça bousillera peut-être votre essieu mais vous évitera une prune. C’est une décision lumineuse, directement inspirée par le réchauffement climatique  😉 et exécutoire d’ici six semaines ! Grouillez-vous, prenez vite rendez-vous chez votre garagiste, qui va lever les bras au ciel, ça va vous coûter entre 350 et 600 euros voire plus, sans oublier d’avoir à stocker quelque part vos pneus actuels, si vous y tenez encore. Et pourquoi cette soudaine obligation ? comme d’hab, PVS : Pour Votre Sécurité.

J’en avais d’autres, du même calibre, mais on a assez pour aujourd’hui.

Tibert

 

Fou de treuc et couleur du vert

Tenez, bille en tête, une citation : « Bao au pulled pork chez Substrat-La Panifacture, dans le food court Food Traboule, dans le Vieux Lyon, le 11 septembre 2021 » . C’est la légende d’une photo de plat (*) présenté au Lyon Street Food Festival qui se tient présentement à Lyon, on l’aura deviné. Il paraît aussi, à lire l’amorce d’article – bien évidemment réservé aux abonnés – que « le voyage, ce melting-pot de chefs… » mais on ne saura pas la suite. Le « pulled pork » ici en cisManche (**), c’est de l’effiloché de porc (ça fait tout de suite moins appétissant), et puis le « food court Food Traboule » on pourrait le traduire – je suis sympa, je fournis l’idée gratuitement – par « la cour à mâchons Traboul’ Bouffe », qui sonne nettement mieux. Mais je me creuse le ciboulot en vain, là ; bien évidemment  il faut que ce soit en anglais, sinon c’est indigeste.

Le food-truck est impropre : en fait ce n’est pas un truck au sens états-unien du terme (un pick-up chez nous : un gros 4×4 avec une benne au cul) ; c’est un fourgon, et ça vaut mieux ! Essayez donc de cuire des galettes saucisse-oeuf-gruyère, juché sur votre benne et sous la pluie ! Non, c’est le bon vieux Tub Citroën aux tôles nervurées, le Peugeot J7 des paniers à salade noir-et-blanc d’antan, convertis en friterie, saucisserie, pizzeria… qu’attend l’Académie Françouaise pour y proposer un substitut de notre cru ? il n’y a pas de food-truck devant le Quai Conti, à Paris ? de camion-p’tit-creux, de fourgon-mâchon, de bouffe-à-roues ?

Cerise sur ce gâteau anglomane, le melting-pot, c’est simplement un creuset. Ah bon, ce n’est que ça ? c’est plat… eh non c’est tout sauf plat, un creuset, c’est creux, ça vaut mieux d’ailleurs, pour y chauffer un mélange jusqu’à la fusion.

Mais un dernier mot : ici, un intéressant article sur la couleur du vert. L’écologie est-elle de droite, ou de gauche ? louable et apparente impartialité, deux experts y  sont conviés à débattre, chacun d’un bord. Ma foi, si vous avez du temps, ça vaut le coup.

Tibert

(*) Une assiette, plutôt : Il n’y a plus de plat, tout est assiette. C’est individuel, l’assiette, et ça s’organise comme un tableau, avec, forcément, le trait de vinaigre balsamique épais et brun disposé artistiquement en face des rondelles de radis. Il paraît que ça se mange…

(**) cisTruc : de ce côté du Truc. Par opposition à transTruc, de l’autre côté. Cisgenre, transgenre, par exemple. Les préfixes cis- et trans- font fureur, très cher, en ce moment.

Au pain sec et à l’eau ?

( Récits passionnants, dans vos divers Canards-Sur-Toile, de la journée d’hier au procès des attentats du 13 novembre : une magistrate belge, madame Isabelle Panou, y est intervenue longuement… mais vous n’en saurez quasiment rien, sauf à être abonnés au Soir, à la Libre Belgique, au Parigot, au Monde… c’est réservé aux lecteurs payants. Ah si… un canard vous les donne gratis, ces informations ! Un canard qui n’est pas à l’Est, plutôt de l’autre côté. Mais chuut ! je ne vous ai rien dit. )

Et puis cette histoire poignante d’un gamin qui n’a pas mangé à la cantine, parce que sa môman a négligé de payer sa note de 900 euros (*), rien que ça ! note due à la mairie d’un village du 3-3. La honte ! La maman en question est passée, forcément, à TPMP chez Hanouna sur C8, où elle a eu son quart d’heure de célébrité warholien – et putassier. Il est vrai que le sujet est propre à faire pleurer dans les chaumières, genre « Le petit Chose » , « Cosette et les Thénardier » , « Sans famille » et autres « Oliver Twist » . Chirley – la maman se prénomme ainsi, mais elle parle français comme vous et moi – assure qu’elle a reçu des relances de la mairie, mais pas de factures : voilà une fine procédurière, bien renseignée sur les manoeuvres dilatoires. Le gosse a été ramené chez lui par un policier municipal, brocardé – le gosse, pas le flic – par les autres bambins, témoins de l’évènement. Vous imaginez la violence, la honte, le choc ? manu militari, littéralement. Mais il paraît qu’il était gentil, le policier… c’est possible, ça ?

Au total, on nous enfume, ni plus ni moins, et ni vous ni moi ne saurons ce qui s’est dit, ce qui s’est réellement passé et pourquoi ça s’est passé comme ça. Tout sur le buzz, l’affect, la corde sensible ! monsieur Hanouna aurait pu inviter un représentant de la mairie incriminée pour dire sa version des faits ; ça n’aurait été que simple souci de vérité, mais il avait choisi son camp, et l’avait choisi pour vous. Si ce n’est pas de la manipulation, ça y ressemble bigrement.

Vous vous ferez peut-être votre opinion… moi j’ai un faible pour la solution du maire de Saint-Pourçain-Sur-Sioule, le coup du pain sec et de l’eau. D’abord, c’est juste le pain sec, en fait : l’eau, c’est ce qu’on boit d’ordinaire dans les cantines scolaires. On ne stigmatise pas les enfants, ils sont nourris – sur un repas, avec du bon pain bio de première pression à froid, ils n’en pâtiront pas – mais on met la honte aux parents indélicats. Il y a certes des parents qui sont vraiment dans la dèche, on peut essayer de les aider, mais les mauvais payeurs, si si, ça existe !

Tibert

(*) L’équivalent de 400 repas, soit 2,25 euros l’un : c’est abordable, non ? 400 repas, c’est quasiment deux ans d’impayé, ça fait quand même beaucoup.

Nouvelles chaînes

( Il appert clairement que la course à l’Elysée aiguise beaucoup d’appétits, à sept-huit mois de l’épreuve.  La maire de Paname, tiens, elle aussi, elle s’y verrait bien, pour « offrir un avenir à nos enfants, à tous nos enfants » . Pourquoi ce « tous nos enfants » , on devine bien un peu… (*) mais, et les parents ? « les papas et les mamans » , quel avenir pour eux ? Mais basta avec madame Hidalgo : c’est un candidat de plus, catégorie écolo/anti-bagnole/bonne-pensée/vivre-ensemble. Je vais vous dire, à la fin du match, ce n’est pas l’Allemagne qui gagne, c’est Macron ! la France est largement à droite, c’est visible, mais la Marine bouche la lumière. Elle fera donc deuxième, rebelote ! parce qu’elle n’est toujours pas au niveau. Il faudrait que les Français s’en aperçoivent…  La droite « normale » – la droite républicaine et européenne – saura à qui elle va devoir sa nouvelle déconvenue. )

Mais autre chose : j’ai une box internet, la télé branchée dessus… comme de plus en plus de monde (**). Et quand j’allume la télé, je n’ai pas à l’écran la dernière chaîne vue, ni la liste des chaînes, la mosaïque, non ! j’ai à choisir entre Disney, Netflix, Vidéo-Club, Canal+, Prime-Vidéo, YouYout’entube… et il faut que je « décroche » de ces choix pour aller quand même voir les chaînes de la télé. Tenez, voyez ici, je ne suis pas le seul à m’interroger : Le Monde l’a constaté aussi, la zappette devient une machine à nous proposer les ténors du streaming, du VOD (le pay-per-view, en français… la vidéo à la carte, quoi !) mais pas les chaînes classiques. Ce qui nous change de l’ORTF, pas vrai ? la future télécommande sera donc dessinée au gré des fournisseurs de contenu, le plus gros bouton, jaune vif, bien visible au milieu, pour celui qui aura payé le plus cher le fabricant de la téloche. Et si je veux quand même mes vieilles chaînes ? appuyez plus de 5 secondes sur Ctrl-Alt-Del avec trois doigts, puis, rapidement – vous avez deux secondes – cochez la case « Je confirme être conscient des dangers de ce choix » . N’oubliez pas vos lunettes.

Tibert

(*) tous nos enfants… certes ! belle posture, de gauche, bien entendu. On pourrait aussi le comprendre avec l’accent sur le nos : nos enfants (pas ceux des autres). Rejoignant ainsi la très juste remarque de Michel Rocard, qui doutait que la France puisse « … accueillir toute la misère du Monde » .

(**) On se demande d’ailleurs à quoi sert, dans ces conditions, le tuner des télés qui capte l’antique râteau rouillé sur le toit : à rien ! avec un simple écran d’affichage piloté par la box, ça suffirait amplement. Evidemment, les télés seraient ainsi moins complexes et moins chères, le gouvernement ne pourrait plus nous ponctionner la redevance audiovisuelle… ça aurait plein d’inconvénients ! On oublie…

Brouteurs et casse-bonbons

( Madame Buzyn, ex-ministre de la Santé, se retrouve avec un procès aux fesses, pour « mise en danger de la vie d’autrui » : c’est une excellente nouvelle ! Et d’une, les ministres aussi doivent rendre des comptes s’ils délinquent – s’ils prennent sciemment des décisions dommageables pour les citoyens que nous sommes. Et de deux, ceci lui permettra, j’en suis persuadé, de démontrer que personne – elle non plus – n’avait, avant la vague virale, lu dans le marc de café le futur de l’invasion covidienne. Les sachants, les « y avait qu’à » , « il fallait que » furent et sont aussi aveugles que tous les doctes économistes qui nous expliquent gravement après le krach pourquoi l’économie a plongé. Voyons, c’était évident !… )

Mais deux trucs : les Ivoiriens sont, paraît-il, champions à arnaquer les Français crédules (les françaises surtout) sur le Houèbe. Leur surnom :  les « brouteurs » . J’ignore pourquoi, mais j’ai une vague idée, que je garde pour moi… Donc, mesdames, faites gaffe. Trop mignon, trop câlin, trop flatteur, avec de menus problèmes d’argent (mon minou, si tu pouvais me dépanner ponctuellement… ?), passez au large.

Et puis ceci : je vois de plus en plus de gens qui, bien qu’ayant une box internet, on supprimé leur téléphone fixe : rangé dans un placard, coulé par le fond ou revendu sur LeConBoin. Ils ont craqué, harcelés dix fois par jour – même pendant la sieste ! – par des emmerdeurs aux accents des Galapagos, de Tunisie, du Zimbabwe… (la chaudière, les panneaux solaires, la mutuelle trop chère, une enquête, un devis gratuit…). C’est vrai, quoi, à force d’insulter son harceleur, on s’attrape une tachycardie, une extinction de voix, n’est-ce-pas ? Il paraît que, malgré des dispositifs légaux soi-disant renforcés et dissuasifs, les arnaqueurs du téléphone fixe continuent à sévir. Je vous le dis avec tristesse, moi aussi j’ai craqué : j’ai éteint mon fixe, rangé dans un tiroir. Je le rallume ponctuellement par ci-par là pour passer des appels, et basta. C’est dur… c’est comme quand on a mis nos Minitel « 36-15 Hulla » au rebut : c’est la fin d’une époque, ça fiche un coup de blues.

Tibert