Allo Grouchy ? ouais c'est moi… putain, t'es où là ?

Le Figues-à-rôts du jour nous le demande gravement, dans un de ces sondages débiles (ou « ses » sondages, ça le fait aussi, mais toujours débiles ) dont il est coutumier, nous questionne, nous interpelle, et c’est à nous de cliquer urgemment du mulot là oùsqu’y faut :

 » Faut-il interdire les smartphones dans les salles d’examen ? – Oui – Non   »

Vu que ça fait des siècles que les potaches, les étudiants et les candidats aux concours divers et variés passent des examens sans le moindre smartphone, et que jusqu’à présent ils y sont parvenus, je ne vois vraiment pas où est la valeur ajoutée d’un smartphone à rester allumé ou posé sur la table d’un candidat. Ou plutôt, je vois très bien où est la valeur ajoutée.

Donc : allez hop, le « super-mobile », le « cellulaire-d-enfer », au fond du cartable, éteint, bien évidemment. Si on a une petite faiblesse, une baisse de tension, une pâmoison, il sera toujours temps de le rallumer, d’appeler les pompiers.

Tibert

Les cousses de l'amour

Mais non, voyons, c’est un contrepet idiot : il s’agit des cours de la mousse ! la mousse, le demi de bière est annoncé à la hausse, le saviez-vous ? non ? eh bien vous le savez désormais, et je vous encourage vivement à foncer vite fait au plus proche magasin SuperMegaFantasticDiscount pour y emplir un ou deux caddies de packs de bière, et à en stocker dans votre baignoire. Vous avez sûrement, dans votre sagesse, empilé 500 paquets de café sous votre escalier – le café flambe, ça va être hors de prix le petit noir – mais vous trouverez bien une petite place, je vous fais confiance.

Au passage, remarquons que le « demi » n’est qu’un quart, car les limonadiers s’y entendent à nous faire prendre des dés à coudre pour des barriques, et encore faut-il vérifier que le liquide servi atteint le trait fatidique des 25 cl sur la paroi du verre : avec combien de bistrotiers me suis-je fâché pour cause de niveau trop bas ! Il est pourtant de notoriété publique que 25 cl c’est vraiment le minimum vital pour s’humecter le gosier, et nos voisins du Nord de l’Europe,  où pourtant il fait moins chaud, y vont, eux, de 33, 40, voire 50 cl, ce qui commence à être correct, décent, bref de taille humaine.

Il fut un temps – vers l’an 2.000 – où la mousse au comptoir atteignait ses 11-12 francs. En salle, ou en terrasse, alors là c’était hors de prix, vous pensez bien que le serveur avait à vous facturer l’usure de ses semelles, car vous n’êtes même pas cap’ de prendre vous même le verre sur le zinc pour aller vous installer à un guéridon – chez les Rosbifs ça se fait, ils ne sont pas si feignasses, mais ici en France, le consommateur est très très statique : soit il se pose au comptoir, soit il s’installe en salle, mais  jamais il ne passera de l’un à l’autre, il se ferait gronder très sévèrement.

Désormais ça tourne entre 2,50 – 3 euros le demi au comptoir, ce qui nous aurait fait 16 à 20 balles au temps du franc, eh oui. Attendez-vous donc à y aller de vos 3 euros minimum, et bien plus si affinités.

C’est la faute à la sécheresse, bien évidemment, et si on n’avait pas eu la sécheresse on aurait eu les sauterelles, ou la tempête, ou la guerre en Lybie, ou le tsunami au Japon, ou la faible pollinisation des haricots, mais de toutes façons il y a une excellente raison pour que les cours montent. Et pour qu’ils baissent ? il n’existe pas d’excellente raison.

Enfin, ajoutons-y le fait que les Français ont oublié que l’Euro est divisé en dixièmes d’euro, voire, le croiriez-vous, en centièmes d’euro ! Donc on compte chez nous comme ça : 1 euro, 2 euros, 3 euros… jamais 1,25 ou 3,40 ou 2,70. Evidemment ça manque de nuance, vous admettrez.

Bon, en conclusion, je m’en vais paraphraser  la célèbre répartie du regretté Philippe Noiret, Ripou de cinéma, au bougnat qui lui proposait un cigare… « Vous prendrez bien une petite mousse ? – pourquoi, petite ?  »

Tibert

Encore un Co

Tiens, on s’indigne, on se fout en rogne, on en reste révoltés, de tous ces voyages ministériels en « jet » privé, en « jet »-taxi, et surtout pas en « jet » de ligne : ça NOUS coûte les yeux de la tête, c’est une ruine pour la république et un bras d’honneur aux principes démocratiques. Bon, on en a causé abondamment, vous êtes bien d’accord avec moi, n’est-ce-pas ?

Eh bien, après le co-voiturage, le co-lunching, le co-piloting, le co-cooning, le co-ce que vous voudrez-ing, j’ai le plaisir de vous annoncer le coJetage ! Le quoi ? ben quoi, cliquez sur le mulot le lien là à gauche, ah je vous jure ! le gras en rouge là… ma parole, à quoi ça sert que je me décarcasse ? Bon, ça y est ? le coJetage !! c’est pas pour vous, c’est encore un peu cher ; c’est pour que vous le répétiez à la concierge du sous-secrétaire du ministre, qui le répètera etc, etc, et finalement les ministres vont savoir que ça existe, le coJetage. L’efficacité, le luxe et le non-promiscuitieux du jet privé, sans les révélations du Canard enchaîné ! le top, quoi.

Tenez, y a un coJetage vers Figari : alors, les ministres, inscrivez-vous, y a encore de la place. Pour quoi y foutre, à Figari ? je sais pas, moi, inaugurez un truc culturel, posez la première pierre d’une gendarmerie pas encore plastiquée, visitez une classe maternelle, ce sera toujours moins cher que la défense de la grande barrière de corail aux Seychelles.

Tibert

Marie-Mado la gaffeuse

J’aurais voulu vous entretenir, au fil de ce billet – le billet comme ruisseau, quelle fraîcheur dans l’image ! – de cette phrase prononcée, paraît-il, par Jésus le nazaréen lors de sa rencontre – pas fortuite du tout à mon avis – avec Marie-Madeleine, la disciple numéro 13, la groupie des groupies, le surlendemain du jour fatal où on lui passa l’arme à gauche de fort pénible façon. Récapitulons : le vendredi c’était la mise à mort, on met au tombeau vite fait because ça va être shabbat, et le dimanche matin, nous y voilà : Marie-Mado, venue terminer le boulot, constate que la tombe est vide. Ma parole, je rêve, j’hallucine, et elle se met donc à la recherche du corps inexplicablement  disparu. Elle aperçoit donc un type à quelque distance – à cette heure matinale, un dimanche, dans un cimetière, vous avouerez que c’est louche – qu’elle prend pour le jardinier !! n’importe quoi… il faut dire qu’avec des gants fourrés en synthétique, un sécateur, un bleu de chauffe et une brouette, ça prête à confusion.

Au fait, que foutait Jésus avec un sécateur et une brouette à cet endroit-là et à ce moment-là ? les évangiles sont tous quatre muets sur ce point. Je me perds donc en conjectures, mais on peut légitimement supposer que Jésus, au lendemain du shabbat, avait décidé de désherber les allées du cimetière, constatant que les employés municipaux avaient, premio, laissé tous leurs outils en plan, deuxio, bâclé le boulot, ah ces fonctionnaires territoriaux, je vous dis pas ! bref, plutôt que de se faire ch… à attendre le chaland – un chaland dans un cimetière, c’est vachement rare – Jésus se dérouillait les muscles en jardinant. Pourquoi pas, hein ? Notons juste qu’il ne devait pas s’y connaître beaucoup, moi j’aurais plutôt utilisé une binette qu’un sécateur. Mais bon.

Mais la confusion ne dure pas, Marie-Madeleine le « remet » enfin, comme on dit chez moi, et lui, fâché et vexé, terriblement déçu qu’elle ne l’ait pas reconnu du premier coup d’oeil, de lui lancer : bas les pattes, vade retro (en hébreu ou en araméen, je ne sais plus), « ne me touche pas ! ». En latin, au cas où il aurait connu cette langue, ça aurait donné « noli me tangere ! ». Et toc. C’est du tutoiement, ça, en latin : ils se tutoyaient, Jésus et Marie-Mado. Va te faire cuire un oeuf, Marie-Mado, t’es même pas fichue, depuis qu’on se connaît – même qu’un romancier états-unien et vicelard ira prétendre plus tard que toi et moi on vivait à la colle – t’es même pas fichue de me reconnaître… ah les nanas, je vous jure  !

Bon, et alors ? et alors, c’est tout. Je trouve cette phrase superbe : noli me tangere. C’est joli, non ? même s’il l’a dit en hébreu.

Un dernier point : c’est le solstice, à partir de demain le soleil va se montrer de plus en plus feignasse : moi ça me fiche le bourdon tous les ans. Pas vous ?

Tibert

Mon Dieu que c'est confus !

Mes professeurs successifs, tant de lettres que de maths ou de philo, insistaient à juste titre sur la nécessite de clarté dans le propos, dans la démarche intellectuelle. Certains y ajoutaient l’exigence de légèreté, d’élégance. Mais bon, l’élégance, ça vient loin derrière les qualités premières : clarté, lisibilité, cohérence. L’élégance, c’est la cerise sur le propos.

Ils avaient bien raison, et je vais donc essayer d’être clair – clair sur le thème que voici, thème lancinant tant il est rebattu, et tiens, encore hier soir, dans le Monde : « Plus de 30.000 fonctionnaires non remplacés l’année prochaine« . Certains lecteurs y vont bien sûr de leurs anathèmes ou de leurs lamentations : « …ils accélèrent l’équarrissage de la fonction publique pour en privatiser des pans entiers« . La fin des haricots, la détresse, quoi… l’équarissage, vous voyez.

Ces protestations relèvent de la croyance dur comme fer dans l’absolu parallélisme entre Service Public et Fonction Publique. Eh non, ces deux concepts ne sont pas liés rigidement ! la Fonction Publique est au service du public : oui, je veux, et je paye pour ça, et vous aussi. Mais un Service Public n’est pas nécessairement assuré par un salarié de l’état, non. Pourquoi faudrait-il que la piqoûse intraveineuse sur le patient Paul Dutibiah à l’hôpital Dupuytren de Mézidon-sur-Bièvre soit assurée par un agent de l’Etat ? C’est une fonction d’Etat, infirmière ? alors que foutent-elles / ils, toutes celles-z’et-ceux qui bossent dans les cliniques privées ? ils se sont trompés de porte ?

Il est parfaitement possible de réduire le nombre de fonctionnaires tout en maintenant un service public de qualité : en passant des contrats avec des entreprises privées, qui feront le boulot aussi bien – dans la mesure, évidemment, où elles seront contrôlées, évaluées, récompensées, sanctionnées, mises en concurrence.

J’en profite ici – permettez moi de donner mon sentiment tout personnel – pour insister sur le maintien de services publics de qualité dans ce pays. Si si, j’y suis sincèrement attaché,  même si ça coûte. Mais pas forcément assurés par des agents de l’Etat, vous voyez ? la mise en concurrence, ça a du bon. L’émulation, tout ça…

A contrario, un exemple des chouettes résultats de la logique tout-étatique : du temps de feue la RDA, même les types qui concevaient les bagnoles socialistes, et ceux qui les construisaient, étaient fonctionnaires – d’ailleurs tout le monde bossait, ou ne foutait rien, c’est selon, pour l’Etat : ça a donné la superbe, l’inoubliable Trabant, 3 ans de file d’attente pour en avoir une, et en plus elle fumait bleu. Et ça a donné aussi la Stasi, pour empêcher de nuire ceux qui doutaient de l’excellence de la Trabant.

Allez, c’est tout pour aujourd’hui.

Tibert

Du Pakistan et de la Chine

Du Pakistan d’abord : Libé-ration quotidienne nous conte une belle histoire de ce beau pays. Un homme, un musulman, comme 99,78 % des Pakistanais, soupçonnant les fils de sa voisine d’avoir abusé de son épouse et de l’avoir mise enceinte en son absence – en sa présence, ç’aurait été plus ludique, et de l’ordre de la vie privée – a,  aidé de ses frères, agressé cette voisine : « Ils l’ont traînée hors de sa maison, ont déchiré ses vêtements et l’ont forcée à marcher nue dans la rue », écrit Libé.

Commentaire d’un lecteur abonné à Libé (pas-abonnés, vos commentaires, vous pouvez vous les garder pour vous, ça n’intéresse personne) : « cette histoire paraît être invraisemblable selon les coutumes de l’islam. En l’espèce, il est impensable que des musulmans croyants intentent quoique ce soit contre une mère de garçons. »

Nous voilà rassurés, c’est sûrement une histoire bidon, car l’Islam est bien bon qui protège les mères de garçons – quant aux mères incapables de procréer au moins un mâle, ces salopes, ces connes, allez hop, à poil dans la rue, ça leur apprendra.  « Y », le spermato… Y, c’est pourtant simple, non ? (*)

Tout autre chose à présent. On sait, ou pas, que nos députés viennent de  rejeter une proposition socialiste visant à légaliser le mariage homosexuel. Bon, on est pour ou contre, ça se discute – droits et égalité des citoyens d’un côté, lois de la nature et structure familiale de l’autre – mais tout de même, ça interroge quelque part. Il est patent que le mariage, depuis quelques décennies, en a pris un coup sur la cafetière : on ne se marie plus guère, et si on se marie on divorce pas mal, on se Pacse à la grande rigueur, on se met à la colle, on concubine notoirement, on se fait un bout d’essai dans la vie, et ça fonctionne très bien comme ça. Mais non, certains homos, et les socialistes avec eux, forcément – c’est même une de leurs priorités pour 2012, si jamais ils gagnaient les élections, c’est su-per-important – veulent mordicus qu’on se marie homo.

C’est un proverbe chinois qui dit en quelque sorte : le mariage est une forteresse assiégée ; ceux qui sont dehors veulent à toute force y entrer, ceux qui sont dedans cherchent désespérément à en sortir.

Tibert

(*) au fait, vu qu’y a pas de lettre latine dans l’alphabet arabe, comment qu’y font avec les chromosomes X et Y de chez nous ?

CAS : que d'ors !

Le CAS, qu’est-ce ? Le Conseil d’Analyse de la Société ( comme existe le CAE, E pour Economie, et un deuxième CAS, S pour Stratégie… la liste serait longue de tous ces organismes « Théodule » comme les charriait De Gaulle ), ce CAS numéro 1 existe, et nous en payons le fonctionnement, à défaut de savoir précisément ce que ça nous coûte, ce qu’il produit et à quoi ça sert.

Le CAS, 32 membres en principe – mais j’en ai dénombré 34 dans la liste obligeamment fournie par nos Maîtres – sert au moins à monsieur Luc Ferry, ex-ministre de l’Educ’Nat’, prof ‘et agrégé de philosophie, à justifier qu’il ne dispense pas les cours pour lesquels une université parisienne le paye cette année (*). Trop occupé, pas le temps : le CAS lui bouffe toute son énergie et occupe ses pensées, à plein temps, vous pensez bien. Une séance pleinière par mois, rien que ça, plus des groupes de travail par ci par là… et un rapport annuel à pondre. Or il se trouve que monsieur Ferry est le moteur de cet organisme, la tête : c’est écrasant, vous pensez bien, il ne peut rien faire d’autre.

Fort légitimement, le président de l’université dont je vous cause, et qui emploie monsieur Ferry – salaires, mise à disposition de locaux et infrastructures – a protesté : monsieur Ferry a bien touché son salaire de prof’, mais pas assuré ses cours. On ignore d’ailleurs si les étudiants ont exprimé les mêmes insatisfactions, l’histoire ne le dit pas ; non plus que de nous renseigner sur le remplacement de monsieur Ferry par un autre pédagogue, ou si ça a été quartier libre, parties de flipper et bistrot du coin. Cent-quatre-vingt-douze heures de flipper, ça permet de progresser, mais ça ne remplace pas la Critique de la raison Pure.

Eh bien, magnanime, et pour couper court à toute polémique mal venue, le Premier Ministre – ou ses services – a décidé de rembourser sur ses fonds les salaires versés en pure perte à monsieur Ferry. Aahhhh ! direz-vous, c’est sympa, c’est mieux comme ça. Sauf que, les universités, c’est sur le budget de la Nation qu’elles fonctionnent, et les services du Premier Ministre… aussi ! tout ça sort de NOS poches.

Epilogue : je n’ai pu savoir si le CAS avait un budget, si ses membres étaient rétribués, ou indemnisés. Silence là-dessus. Je n’ai pas plus été en mesure de savoir où siège ce CAS : ils se réunissent une fois par mois, est-ce dans l’arrière-salle du Zanzi-bar à La Garenne-Bezons ? avec un panach’ ou un diabolo-menthe pour siroter en discutant ? mystère. Si vous avez des lumières, éclairez-moi.

Tibert

(*) On ne peut s’empêcher de rapprocher cette affaire embarrassante avec les révélations incomplètes mais suggestives de monsieur Ferry sur les supposés loisirs pédophiles d’un ex-ministre… renvoi d’ascenseur ?

Une ou deux perles pour vous rafraîchir

Foin des charges véhémentes contre le Franglais les barbarismes à-peu-près contre-sens et autres boues de l’écrit : je lis ce matin un article épinglant l’ex-ministre et Charente-Poitouiste éminent, j’ai nommé monsieur Bussereau, du fait qu’on lui a imputé pour  757.130 euros de frais d’avions-taxis au cours de son mandat au maroquin de l’Agriculture (les Marocains de l’agriculture, c’est d’un autre ordre, je ne vous apprends rien !).

Le chiffre est intéressant, non que ce soit une somme effrayante – pour un porte-avion nucléaire, c’est peanuts, une goupille et une rondelle du 3ème châssis pivotant de la tourelle babord numéro 5 – mais parce que ça représente 26.108 euros par mois de ministère.

Bon… et alors ? sachant que les lignes intérieures françaises n’ont pas de « Première », seulement des classes « Affaires » à proposer aux femmes-et-hommes politiques, on comprend que monsieur Bussereau répugne à se mélanger au vulgum pecus des hommes d’affaires avec leurs attaché-cases et leurs dossiers. Fi donc ! allez hop, chauffeur, au Bourget, taxi (avion-taxi), et que ça saute ! Le contribuable peut payer.

Pour comparaison, le précédent ministre – un ministre, c’est fugace, ça change, ça change… de vrais courants d’air ! – avait dépensé en moyenne 2.100 euros par mois pour le même poste budgétaire, soit 12 fois moins : ou bien il était super casanier et pantouflard, ou bien il faisait tout par téléphone, visio-conférences et internet, ou bien il voyageait en classe Eco chez Ryan-Air ou EasyJet. Miteux…

Ensuite, et c’est là que c’est cocasse et juteux, le commentaire de l’intéressé sur cette affaire : Dominique Bussereau a expliqué qu’il ne s’agissait pas d’un « rapport officiel de l’Inspection générale de l’agriculture mais d’un document individuel rédigé par un inspecteur, par ailleurs élu socialiste ».

Comprenez bien : premio, ce rapport n’est pas officiel, et je m’asseois dessus ; deuxièmo, c’est un vulgaire inspecteur qui a gratté ça, et pire, c’est un socialiste ! donc ça vaut pas ! (corollaire : si c’était un UMP, ça vaudrait, mais de toutes façons il m’aurait pas cherché des poux dans la tête).

Bon, c’est tout pour aujourd’hui. Si je m’appelais Philippe Meyer ou Pierre Desproges, je m’obligerais à clore mon billet par une phrase-jingle, du genre « nous vivons une époque moderne », mais ma médiocre notoriété m’en dispense, vous le comprendrez.

Tibert

Tête et tais-toi !

On les aperçoit un peu partout, ces marmots de 2, 3, 4 ans et parfois plus, à pied, donnant la main à maman-papa, en poussette… et la bouche bouchée par le bouchon, la « tototte », la tétine, la suçette. On les voit de plus en plus muets et têtant, ces chers petits, pour le plus grand repos des oreilles des parents.

Oui, tête ta tototte et tais-toi, Cindy, Oscar, Balthazar, Kevin, Léandre, Mustapha, Juliette : pendant ce temps, tu fous la paix à maman, tu ne risques pas de dire, manifester, crier, parler, formuler, participer. Que du bonheur ! plus tard tu machouilleras du chewing-gum en suçottant une cigarette, sans oublier le baladeur aux écouteurs vissés dans les oreilles. Ajoutons-y le mobile dont tu tapoteras frénétiquement et inlassablement les touches. Et un plug dans les fesses, pour couronner le tout.

Tibert

Casques Bleus dans le Neuf-Trois

A Sevran, Seine-St-Denis – on se demande ce que le pauvre St-Denis vient foutre là, il doit en perdre la boule, ma parole – ça canarde à vue dans les rues, c’est le Parabellum et la Kalachnikov à ciel ouvert, c’est Chicago-en-France. Au point que le maire de la ville, muni de ses 5 flics et de ses 3 policiers municipaux, en appelle à l’OTAN, à l’ONU, aux Casques Bleus, aux hélicoptères de combat qui, si on l’écoutait, feraient un petit détour depuis Tripoli, arrêteraient un moment de canarder monsieur Kadhafi pour venir tournoyer au dessus de sa ville.

Evidemment ça fait débat, l’armée dans Sevran ! vu que tout ce que nous voyons de l’armée, en général, ce sont 2 ou 3 braves piou-pious cabotant et cahotant à pied au long des quais des gares ou des aérogares, le fusil automatique non chargé et plié pour moins de risque, et s’emmerdant visiblement, vivement la relève, que j’aille m’en jeter un, j’ai une ampoule au gros orteil gauche, marre de crapahuter !

Le courrier des lecteurs, consacré à ces faits, m’a permis de redécouvrir une expression que j’avais oubliée, car inemployée au fond de nos campagnes profondes. Mais très fréquemment utilisée dans le milieu des techno-fanas, des zinzin-formaticiens, des amerloc’lâtres, ceux qui lisent les niouzes du Nouveau-Monde dans le texte.  Un lecteur-commentateur, donc, écrivait hier ceci : « … blahblahblah… Sevran… gnagnagna… armée… il faudra avoir le courage d’adresser cette question etc etc... ». Adresser, au sens de « faire face à ».

Notez bien qu’il avait écrit, ce lecteur, « adresser », non « addresser », ce qui aurait aggravé son cas. Vous avez sûrement rencontré aussi des « traffic » au lieu de trafic » : merci les anglos-machins pour cette pollution orthographique. Ceci étant, est-ce qu’on adresse chez nous, en français donc – avec un seul d – un problème, une question ? évidemment non. C’est typiquement du Rosbif, ça, traduit connement, servilement, mot à mot.

Par chez nous, on traite un problème, on l’étudie, on l’affronte, on y fait face, on le décortique, on le prend à bras-le-corps, et on le résout (si c’est possible!). Notez qu’on ne le solutionne pas, barbarisme atroce, horrible, af-freux : la solution, c’est quand on le résout (putain, les verbes du nième groupe, je te dis pas !).  Mais on n’adresse jamais un problème, encore moins avec 2 « d ».

« Je vous adresse mon neveu Paulou, il est bien brave et vous lui trouverez sûrement un bon poste ». Comme ça, ça fonctionne. Ou :  » je vous adresse ce problème, vous y jetterez bien un coup d’oeil et si vous aviez la bonté de me fournir la solution… » pareillement. Mais adresser n’a jamais jamais été pris dans le sens de « traiter », transitif, par cheux nous. Qu’on se le dise, à Sevran comme à Yeurs.

Ah oui, au fait, vous connaissez Yeurs ? délicieuse cité du Tarn-et-Meuse, bucolique et verdoyante, loin des règlements de comptes entre dealers du Neuf -Trois… c’est bien connu, à Yeurs l’herbe est plus verte.

Tibert