Cher pays

( Cher, à tous points de vue !) ici l’orthographe est la même, la cherté et le chérissement. Reste la chère, qui est chère et de plus en plus moche ; et d’une les restos envisageables sont en vacances, fermés, absents (*)…, bref pas envisageables ; et de deux, on est coincés entre « en bas » les gargotes façon kébab-pizza-hamburger et « en haut » les esthétiques et larges assiettes dressées où trône une modeste boule de compote de joue de boeuf, complantée d’un biscuit de dentelle de farine de pois chiche, et encerclée par huit petits pois et deux zébrures artistement disposées d’un épais liquide brun-roux, lointaine évocation d’un vinaigre balsamique qui aurait zappé son séjour réglementaire à Bologne. Entre les deux, blanquettes, garbures et gratins tentent de survivre.

Mais je digresse… je viens au propos de ce billet, cet imam marocain Iquioussen, qui prêche des trucs pas compatibles avec notre république et nos valeurs : le ministre de l’Intérieur veut l’expulser ; un tribunal administratif le désapprouve, estimant que la quiétude familiale de cet homme prévaut sur le danger qu’il représente (**) ; le Conseil d’Etat est appelé enfin en arbitre, et approuve le ministre. Donc on peut l’expulser, d’autant que le Maroc ne s’y oppose pas (?)… mais il a disparu, l’imam ! on le cherche… vous vous rendez compte du boulot pour expulser UN étranger indésirable ? Généralisons : il y a des milliers, sinon dix fois plus, de ce genre d’individus expulsables. C’est là où l’Etat de Droit avoue qu’il n’y arrive pas, « Non ce la faccio più » . Magnifique Etat de Droit, que le Monde nous envie, armé d’une petite cuiller et d’un seau pour vider la Brière !

Mais, pour vous remonter le moral et mettre un peu d’ambiance, un truc plus léger… j’ai par devers moi un manuel « scolaire » , deuxième édition, programme du 18 août 1941, « La femme au foyer » (économie domestique, enseignement ménager et hygiène, puériculture). J’en lis parfois des passages, pour me rafraîchir… Extrait :

—- Lecture —-
Simple bonheur
L’homme rentre du travail. La femme, qui l’attend, prend ses deux petits par la main et va à sa rencontre. Il sourit en les voyant si beaux et si bien tenus.
« Bonjour, dit-il, ça va ? – Tu vois ! » Et leurs yeux se disent leur joie de se retrouver. Mais les enfants crient: « papa ! papa ! » Il se baisse, les embrasse, prend le plus petit sur son bras, et lui et sa femme, tenant l’autre par la main, rentrent a la maison.
Sur le seuil, il s’arrête, regarde la salle claire et si propre où le dîner l’attend. « Ah ! la bonne odeur de soupe ! dit-il. — Et puis tu sais papa, dit l’aîné, joyeux, il y a une tarte ! – Une tarte ? – Mais oui, j’avais des mûres que j’ai cueillies hier en les promenant et, comme je sais que tu aimes cela.… – Quelle bonne et brave femme tu fais, dit le père, jamais tu ne recules devant la peine pour nous faire plaisir ! » Et posant le petit à terre, il l‘embrasse à son tour. Elle sourit, récompensée.
Y a-t-il un plaisir payé par l’argent qui vaille ce bonheur-là ?

… je vous pose la question. Madame Rousseau, Sandrine, va a-do-rer ! il manque juste le barbecue.

Tibert

(*) Je ne sais plus quel philosophe allemand contemporain et francophile affirme que trois locutions caractérisent notre pays : « fermé » ; « en grève » ; « en panne » .

(**) Curieux sens de l’intérêt de la nation, ce tribunal. Au fait, existe-t-il des instances qui évaluent, récompensent ou sanctionnent le travail et les décisions de ce genre de juges ? si oui, c’est vachement discret. On a juste le droit d’abonder ça avec nos impôts, on n’en sait pas plus. Entre pairs, n’est-ce pas… « cher confrère » …


Pipi en option

( Une bien bonne… le cascadeur Zapata, propulsé dans les airs par son dossard à réaction, faisait la course avec une vieille Formule-1, sur un circuit automobile, pour divertir les foules. Compte-rendu d’un canard dont je tairai charitablement le nom : « Le public était à fond, les gamins étaient complètement impressionnés », rapporte Franky Zapata, principal protagoniste de ce balai aérien, sur le circuit de Spa – Francorchamps, en Belgique » . Ce Zapata, c’est quasiment une sorcière, sur son ballet ! )

Et puis un procès va s’ouvrir, à Nice, pour l’attentat au camion du 14 juillet 2016. Il n’est question que de juger des complices du terroriste, celui-ci ayant été abattu. J’en ai déjà traité, mais la somme des négligences qui ont permis au tueur de faire plusieurs repérages préalables avec son camion, sur des zones interdites à la circulation, devrait elle aussi être questionnée. Un gros « bahut » maraude et stationne avec ses feux de détresse allumés, et on laisse faire ? le résultat du je-m’enfoutisme, du manque de sérieux et de courage de ceux qui étaient, sur place ou en cabine vidéo, affectés à surveiller ces zones sous contrôle, c’est qu’une terrible tuerie – plus de 80 morts et des centaines de blessés -, a pu être préparée sans aucun empêchement.

Pour finir sur une note moins sombre, le Fig’ragots nous parle des nouvelles dispositions tarifaires des compagnies aériennes pachères : on paye peu, enfin, pas trop, mais on remet la main au portefeuille pour choisir son siège, avoir l’Internet, une ruineuse bouteille d’eau, un en-cas du catalogue, un coussin, un magazine, des bagages de soute, hors gabarit… il paraît, vous n’allez pas le croire, que « ça rapporte gros aux transporteurs » ! Vous vous figuriez que c’était pour votre confort ? Le système est de plus en plus utilisé, et partout, y compris par les compagnies classiques : on vous facture la prestation « de base » (l’accès au véhicule), et puis tout le reste en fines rondelles, chacune étant payante. Hélas, la sécurité interdit de vous entasser debout dans l’avion, comme dans un bus aux heures de pointe, cramponnés à une barre de maintien ; on trouvera autre chose… on n’en est pas encore à vous faire payer pour accéder aux toilettes, mais… ça viendra. Ils en sont à peaufiner les tarifs, option PQ, serviette rafraîchissante, parfum d’ambiance, facturation au temps passé…

Tibert

Y a plus qu’à, monsieur le maire

( Un article très utile dans Ouest-France, ce matin, dans la rubrique « Psy » : « comment survivre à des vacances ratées ? » (je paraphrase un peu). Voilà une question qu’elle est bonne ! la réponse est là, avec l’interrogation : vous avez survécu, puisque vous vous posez la question. C’est déjà pas mal, non ? entre les noyades, les accidents, les piqûres, les insolations, les nuits trop arrosées… vous en êtes revenus. Laissez donc les psys traiter des problèmes plus graves. )

Mais je voulais en remettre une couche sur l’accident mortel de la trottinette, à Lyon. On a fait une marche blanche là bas, en hommage à Iris et Warren, ces deux ados qui n’iront pas plus loin dans la vie ; c’est trop court, c’est très moche et très con. En hommage ? le terme est idiot. On pleure, on déplore, on veut s’en souvenir, mais quel hommage à des jeunes qui sont passés au mauvais endroit au mauvais moment ? et en mauvais équipage, car – voir mon précédent billet – ils ont commis une infraction – ça ne s’inscrit pas au Casier Judiciaire, c’est administrativement véniel – mais surtout mis à la légère leurs deux vies en danger, en montant ensemble sur le même engin.

Et puis voyez l’article du Figaro qui traite du sujet : le maire de Lyon y va de son grain de sel. « Rappelant avoir instauré en mars une limitation de la vitesse à 30 km/h à Lyon, le maire de la ville, Grégory Doucet a pour sa part affirmé sur France Info réfléchir à «des mesures particulières qui pourraient être prises pour éviter à l’avenir ce genre de malheur». Il est pile-poil dans le délire trentalheure des maires qui veulent se faire mousser, le maire de Lyon ; évidemment cette mesure est inefficace, vexatoire et absurde dans une grande agglomération – j’en ai déjà traité – et pas respectée, bien entendu (30 km/h c’est infaisable, essayez donc sur plus de 300 mètres !), en l’absence de radars tous azimuts et donc d’une répression aveugle et féroce.

Cerise sur les bugnes, quid «des mesures particulières qui pourraient être prises pour éviter à l’avenir ce genre de malheur» ? il en est une évidente, d’une évidence aveuglante, monsieur le maire, c’est de faire respecter les lois et les règlements qui ne sont pas idiots. Si (si ma tante en avait deux…), si les deux jeunes avaient chevauché chacun une trottinette, il est raisonnable d’affirmer qu’un des deux au moins ne serait pas mort. Ils auraient peut-être entamé leur chevauchée huit secondes plus tard, le « mauvais moment » serait passé, ils seraient saufs tous les deux… Pour ça, il aurait fallu qu’ils fussent conscients d’encourir très probablement une « prune » , à enfreindre la Loi. Que font les policiers municipaux ? je n’en sais rien, mais s’ils verbalisaient vraiment et systématiquement les contrevenants, ça se saurait, ça dissuaderait les amateurs de trottinettes en duo.

Mais, je sais, c’est difficile… changer les comportements… sévir…pfff… tout ça… ? Non, voyons, une nouvelle loi – pas appliquée non plus, évidemment – devrait régler le problème.

Tibert

PS – Et voyez comme on a vite trouvé le coupable, le pelé, le galeux, « coutumier des infractions routières » , selon le journal. L’enquête ? pas besoin d’enquête, c’est le chauffeur de l’ambulance ! D’ailleurs, une femme le dit, il lui reste deux points sur son permis ? il n’est plus valide, son permis ! 2 = 0, c’est la mathématique du pilori.

La trop, l’atroce trottinette

Deux ados balancés à dix mètres et tués par une ambulance à Lyon, sur une voie « accidentogène » (quel terme débile ! (*)) : illustration d’un scandale quotidien et banal, la trottinette dans la ville. On peut zapper d’un canard-sur-toile à un autre, les compte-rendus sur ce tragique accident sont tous biaisés, malsains : et d’une, on tape sans vergogne sur l’ambulancier qui a envoyé les deux gamins ad patres : « si l’ambulancier conduisait avec un « permis valide », il avait fait l’objet de plusieurs procédures pour des infractions routières, conduisant à des amendes, des pertes de points et même une suspension de permis » . En somme, bien qu’il roulât en urgence patente et avec les signaux visuels et sonores ad hoc, délit de sale gueule ! patibulaire, mais presque, cet homme avait des antécédents, et donc il est forcément suspect ! mais qui n’a jamais fait de connerie dans sa jeunesse ? de points en moins sur son permis ? levez le doigt.

Et de deux, je re-cite, « les deux mineurs circulant à trottinette ont-ils manqué de prudence ? » Question ridicule, la réponse est évidente : ils (pluriel) roulaient à trottinette, au singulier ! J’ai pas mal ramé sur le Houèbe, ce n’était pas dit explicitement : ils étaient deux sur une trottinette – et puis sans casque, ce n’est pas obligatoire, et la jeunesse se voit immortelle. A deux c’est interdit, puni, avec prune et engueulade ; mais comme chacun sait, en France c’est tout théorique : on en voit partout des comme ça, bof, dans l’indifférence générale.

Bof ? s’ils avaient respecté la règle – règle de simple bon sens -, s’ils avaient été deux sur deux trottinettes, il y aurait eu, peut-être, UN mort, pas deux. Grosse différence ! ç’eût été un peu plus cher, certes, mais la vie d’un gamin contre quelques euros…

Ceci pour dire que les trottinettes en ville sont une calamité ; c’est du n’importe quoi sur les trajets, trottoirs, piétons, feux rouges, bagnoles, c’est le slalom ad libitum. Les moteurs débridés, des importations pas contrôlées, des types à 40-50 km/h sur la chaussée ou ailleurs, à la merci d’un nid de poule. Le projectile de 100 kilos net qui déboule silencieusement à 36 km/h (**) sur un angle d’immeuble face au passant, ou pire, dans son dos.

La famille de Samuel Paty vient d’attaquer l’Etat pour « non-assistance à personne en péril et non-empêchement de crime » : là, c’est moins politique, moins sanglant, plus anecdotique, mais il est clair que c’est le même problème de négligence de l’Etat, faute d’utiliser les moyens légaux face à l’anarchie des trottinettes : on laisse faire. Eh bien, il y aura d’autres morts, et de plus en plus. C’est ça la Loi en France : elle est écrite… qu’est-ce que vous voulez de plus ?

Tibert

(*) Dangereuse, ça suffirait. C’est un truc fait pour qu’on roule dessus, et c’est dangereux : c’est générateur d’accidents ! accidentogène, en langue d’enflure verbale.

(**) E = 100*1/2(10*10) = 5.000 Joule ; et il y a du métal dans le tas : ça peut faire assez mal.

Soulever le couvercle

( Une nouvelle nouvelle, pas marrante : on sait que dès la mi-2023, TOUS les contrats de fourniture d’énergie seront obligatoirement d’ordre privé-privé, fini EDF-GDF et toutes ces coûteuses vieilles dames… moult Français sont déjà chez Ener-Pachère, chez Elec-Star, chez Mahouss-Gaz etc. Eh bien, la libéralisation du marché de l’énergie n’est pas un long fleuve peinard ! la boîte espagnole Iberdrola jette l’éponge, elle n’y arrive plus. A tous ses abonnés, un seul message : dehors ! barrez-vous ! où vous voulez, mais du balai ! Voilà qui laisse bien augurer d’un marché du kilowatt-heure qui n’a pas fini de chahuter, la rareté, la cherté, la guerre, la Russie, des contrats souscrits quand il faisait beau… à suivre, donc, mais ce ne sera pas de la tarte. )

Et puis cet attentat à la voiture piégée en Russie, où vient de périr – erreur de casting ? – la fille et héritière spirituelle d’un « penseur » russe assez radical, monsieur Douguine, le « Raspoutine de Poutine » , « Nationaliste russe, géopoliticien partisan de l’Eurasisme, théoricien de la primauté de la race blanche nordique… » , « plus à droite que lui en Russie, il n’y a pas. Après, c’est le détroit de Béring » (*). On découvre ainsi qu’il y a des gens, à Moscou, qui analysent le monde d’une manière assez terrible, carrément renversante, et capables de faire passer concrètement leurs thèses auprès des décideurs. Entre autres, ce monsieur Douguine appelait, il y a quelques années, à l’extermination des Ukrainiens, rien de moins ! Quand on sort le mot « nazi » , là c’est, semble-t-il, çui qui l’dit qu’y est.

Pêle-mêle, c’est la mise en avant d’un anti-libéralisme exacerbé – dirigé en fait contre la chouette civilisation qui a engendré Coca-Meta-Uber et tutti quanti -, la déploration de la perte, en Europe, des repères chrétiens et des « valeurs » des rudes et nobles peuplades blanches et nordiques, l’appel à un recentrage des continents valorisant la Russie au centre d’un ensemble Europe-Asie (faisant face, et opposé, donc, à un bloc atlantique centré sur les USA) : un catalogue assez dingue. Et si c’est sur ces théories-là, et ça en a l’air, que monsieur Poutine se base pour son aventure guerrière actuelle, on a du souci à se faire. Cet attentat, outre son résultat concret et premier, permet de lever un coin du voile sur un milieu très peu connu, soulever le couvercle d’une marmite assez bizarre où mitonne un curieux frichti, pas vraiment appétissant – c’est une litote.

Tibert

PS – Il est question, sur les topos consacrés à monsieur Douguine, d’alliance rouge-brun, un méli-mélo de communisme « national » et de thèmes d’extrême-droite : pour faire court, un hybride Marine-Mélenchon à la sauce russe. On constate d’ailleurs que les seules critiques du soutien français à l’Ukraine viennent de ces deux bords. Comme quoi les extrêmes se rejoignent, comme toujours ; si l’hémicycle de l’Assemblée Nationale, soit Pi, était doublé, ça donnerait un rond, soit 2.Pi : on pourrait ainsi vérifier cette assertion.

(*) Citations tirées d’un article critique sur ce Douguine ; j’ai du mal à situer politiquement ce blog… à prendre avec des pincettes et des gants, donc, mais on y trouve des éléments intéressants. D’autres sites, politiquement plus neutres, donnent aussi des infos utiles, comme wiki, évidemment.

Eloge de la gadoue

( Des ayatollahs Verts traquent les mouvements des jets privés des grands patrons de la Planète (en fait, leurs bureaux), afin d’en dénoncer la nuisibilité, là où un RER-B ferait l’affaire, au cas où il fonctionnerait potablement aux heures creuses… on appelle ça en français le Flight Tracking : ben oui, quoi, faut y donner un nom, donc en anglais. Ce serait du suivi (traçage) de vol, ce serait nul à ch…, vous voyez bien. Au fait, à quand une application Houèbe de traçage des quads pétaradants et hors-la-loi sur les avenues dédiées, le soir, aux panaches bleus des rodéos ? )

Et puis Ouest-France nous tartine sur les bitumages, bétonnages… de plus en plus étendus sur notre sol national, ce qui se répercute très défavorablement sur les phénomènes climatiques : quand il fait chaud, ça emmagasine la chaleur et la restitue quand on devrait retrouver de la fraîcheur ; quand il pleut, l’eau ne peut s’absorber dans le sol et ruisselle là où elle peut, par exemple dans le sens d’une éventuelle pente. C’est un problème connu, une cause de tracas. Il existe pourtant des solutions :

  • pourquoi les aires de parking sont-elles bitumées ? ce n’est pas nécessaire, c’est même clairement nuisible. Tout 4 x 4 moderne peut crapahuter sur des sols boueux, détrempés, bossus, caillouteux. Qui plus est, ça découragera les amateurs de rodéos à donf‘ sur le parking des Carrouf’s et consorts, vu qu’au delà de 25 km/h c’est un essieu pété, au minimum. Reste à concevoir des caddies 4 x 4 robustes, munis de garde-boue, mais c’est technique, c’est un problème mineur…
  • de même, on veut re-végétaliser les villes, maintenant qu’on s’est enfin aperçu que les arbres jouent un rôle bénéfique essentiel : eh bien, à quoi bon refaire les chaussées ? des trottoirs propres, bien entendu, on ne va pas mettre des bottes de caoutchouc pour magasiner Faubourg Saint-Honoré (*) ; les pistes cyclables, d’accord, le vélo a toutes les vertus, surtout s’il fait beau et que ça descend ; mais laissons la terre, l’herbe folle, le chiendent et le plantain reprendre leurs aises sur nos avenues rutilantes et trop lisses. Il se dit même que la fleur de plantain à maturité agrémente bien les salades, avec son délicat goût de champignon…

Bon, ça ne va pas louper, les jamais contents vont hurler que les gros SUV 4 x 4, évidemment in-dis-pen-sables sur des voies et des aires de parking dignes des pires Paris-Dakar, sont des consommateurs scandaleux des pauvres ressources de la Planète ; certains en dégonflent même furtivement les pneus ! Il faudrait savoir : à vouloir tout et le contraire de tout, on va tourner chèvres.

Tibert

(*) C’est à Paris. D’ailleurs tout est à Paris, sauf indication contraire. Exemple : « bouchons dans le sens des retours » ? c’est bien évidemment « … des retours vers Paris » . Les provinciaux peuvent crever la gueule ouverte, sauf ceux qui approvisionnent Paris, ça peut servir. Il faut bien se nourrir, et les fleurs de plantain sur l’avenue de Wagram, ça va pas le faire.

Freud sur roue arrière

Une fois n’est pas coutume, deux billets, ce jour, deux ! Là, je m’attriste à lire sur le Fig’ragots le récit d’une bavure non-policière : un gars de 19 ans, l’avenir devant lui, a trouvé en fait devant lui un poteau, et la mort, nonobstant le port d’un casque, en voulant épater un pote avec une « roue arrière » sur une grosse moto. Lever un vélo, une mob’ – jamais sur la roue avant, vous avez remarqué ? – c’est faisable ; une Yalasuzi 750 de 100 chevaux c’est autre chose… bref, De Profundis, à vouloir faire le cacou, comme on dit à Marseille, ça échoue parfois. Le manque de permis moto, le manque d’assurance, c’est en prime, c’est la cerise sur le gâteau.

Mais vous avez remarqué ? ce sont les mecs qui font, massivement, de la roue arrière, du rodéo. L’engin, bien droit vers le ciel, c’est masculin, c’est une évidence freudienne. Le message, limpide, c’est Regardez comme j’en ai une grosse bien dressée. Puisqu’on a de moins en moins d’heures de maths dans les lycées, que ne dispense-t-on des cours de psychanalyse ? à défaut de goûter aux joies des fonctions holomorphes sur C, on apprendrait à décoder, à lire ses pulsions, les questionner… voire à devenir des hommes. Ce qui est tout sauf facile, surtout quand la Parque numéro Trois, Morta-Atropos, coupe la ficelle prématurément.

Tibert

L’imparfait, oui, mais du subjonctif !

Interlude : fatigués de questionner les préjugés et les approximations de la Loi et des médias autour des termes anti… et …phobes (*), ayant levé un lièvre avec les …philes, tels les inoffensifs aquariophiles, les malheureux hémophiles, mais aussi des spécialités punies par la loi, notamment le trio pédo-zoo-nécro… comme quoi « aimer » et l’extérioriser peut être malsain et dommageable… fatigué, donc, virgule, si l’on causait d’autre chose ?

L’attentat contre Salman Rushdie… qui a lu les « Versets Sataniques », avant de conclure au scandale, à l’apostasie, au blasphème ? Un vieux schnock barbu et enturbannné condamne à mort le supposé blasphémateur : c’est de l’incitation à la haine pur jus. Il ne l’a pas lu, mais pas grave… 33 ans plus tard (un bail ! le temps de passer à plein d’autres choses), un fêlé à poignard veut sa prime « wanted, preferably dead » , mais ne parvient qu’à blesser l’auteur. Caramba, encore raté ! On le chope le couteau ensanglanté à la main, des tas de gens l’ont vu porter les coups, et il plaide… not guilty, non coupable ! Je vous fiche mon billet (de blog) que si son procès se tient, il va invoquer la Volonté Divine, impérieuse, comminatoire, son humble personne n’étant que le bras téléguidé (**), en quelque sorte, vu que Dieu ne fait jamais le boulot lui-même. Au fait, c’est vrai, ça… il ne s’adresse jamais en personne aux humains, Dieu, devant les caméras, les smartphones, les appareils photo. C’est toujours un intermédiaire, un « qui l’a vu » , mais jamais fait un selfie avec, et qui raconte des salades plus ou moins vaseuses aux foules ébahies. C’est bizarre, non ? c’est ex-ac-te-ment le même topo que le Monstre du Loch Ness, sauf que là il n’y a pas de fatwa écossaise pour flinguer ceux qui osent mettre en doute sa réalité. Si ça se trouve, Dieu, ou le Messie, c’est Nessie ? va savoir…

Touche de ridicule – qui ne tue pas, lui – pour finir : la presse aux ordres, la presse « voix de l’Iran » , à Téhéran, chante les louanges du surineur ! chez nous ça s’appelle apologie du crime. Plus fort encore, le gouvernement iranien nie tout lien avec ce type, mais approuve son forfait : ils n’y sont pour rien ! ben voyons…

Mais un dernier mot, un De Profundis pour l’imparfait du subjonctif : Proust est mort, c’est trop dur, et l’on peut passer à autre chose, par exemple se gaver d’âneries Youtubesques. Pythagore aussi, d’ailleurs : le carré de l’hypothénuse, vachement difficile, et puis en demandant à madame Gougueule sur son smartphone, on a la réponse, alors… Mais bref, sur le meurtre de Colmar – une broutille, juste un « sentiment d’insécurité » , un jeune réfugié afghan flingué à mort par l’ami d’un motard « mouche à merde » à pot trafiqué – je reproduis cette phrase de France-Info : Le maire LR de Colmar a cependant déclaré qu’il n’était « pas entièrement convaincu » que l’assassinat était lié à « un phénomène de rodéo urbain », notant que « ce n’est pas parce que quelqu’un est en scooter qu’il fait un rodéo ». Là, c’est de l’imparfait du subjonctif qu’il fallait, rien d’autre : que l’assassinat fût lié ! et avec l’accent circonflexe, zut quoi. Qu’est-ce qu’on leur apprend, dans les écoles de journalisme ?

Tibert

(*) Vous l’avez peut-être remarqué, on dit islamophobe, mais jamais judéophobe ; il s’agit pourtant de deux religions « du Livre » et parallèles, n’est-ce-pas ? Mais s’agissant des Juifs, c’est de l’ antisémite qu’on nous sort. Outre que sémite est imprécis et abusif – c’est des Juifs qu’il s’agit, pas des peuples sémitiques -, on n’est clairement pas dans la crainte, l’aversion, mais dans l’opposition. Pas la même approche !

(**) Pour les fanas de Blake et Mortimer, ce serait une transposition de La Marque Jaune, le colonel Olrik, alias Guinea-Pig, téléguidé par le professeur Septimus pour exécuter ses fatwas. By Jove !

Les antis etc. III – Si phobie hait…

Citation de l’administration française : « L’incitation à la haine, à la violence ou à la discrimination est le fait de pousser par son attitude des tiers à maltraiter certaines personnes, en raison de leur origine, de leur religion, de leur sexe ou de leur orientation sexuelle » (*) .

Et voilà, en une phrase, mises sur un même pied la haine, la discrimination et la violence ! la violence, on sait tous ce que c’est, et la maltraitance aussi, au prétexte de l’origine, de la religion, du sexe ou de l’orientation sexuelle. C’est condamnable, sans discussion. Mais – laissons la discrimination pour plus tard – quid de la haine ? de l’incitation à haïr « en raison de gnagnagna… » ?

Et d’abord, qu’est-ce qu’haïr ? keskhahir ? détester, éprouver une aversion profonde. Exemple, Jules Laforgue et Juliette Gréco semblaient détester les dimanches : « Je hais les dimanches » , chantait cette dernière. Eh bien, il y a toujours autant de dimanches, et aussi nuls ! cette haine n’influait que sur les choix de vie de feue Gréco : une haine inoffensive à la société. Idem, des tas de haines, recuites ou pas, restent cantonnées à ceux qui les éprouvent. Moi, tenez, je hais les talcs-chauds oiseux du soir tard (**), à la télé, où des animateurs bourrés (de bons mots), excités comme des poux, échangent des propos creux et complices, des piques et des compliments, avec une brochette de gens plus ou moins connus, plus ou moins utiles, le tout dans une ambiance de marrade obligatoire à tout propos. Le résultat de cette haine, c’est juste que je ne regarde jamais ces âneries, voilà tout.

Et donc, quid de l’incitation à la haine ? Si je dis à un ami : « Robert (***), tu devrais haïr PTMP, ce talc-chaud putassier et bas-de-gamme » … c’est littéralement de l’incitation à la haine, vraie de vrai. Si je suis persuasif, l’animateur de PTMP va peut-être perdre encore un téléspectateur, mais son émission, son intégrité physique, sa famille, ses proches… ne sont pas menacés, que je sache ; mon ami n’est pas un violent. Et puis zut, on modifiera l’émission pour qu’elle soit moins nulle, si des dizaines de milliers de Lucien s’abstiennent de regarder PTMP.

Maintenant, haïr et inciter à haïr des individus « en raison de leur origine etc etc…  » c’est stupide et moralement condamnable – ou alors il y a d’autres raisons, pertinentes, et nous dirons alors que ce sont des individus haïssables, j’en connais. Mais où est le délit ? haïr n’est pas agir, même pas projeter d’agir. Tout ça pour constater que la loi condamne « L’incitation à la haine... » , qui pourtant n’extériorise que du ressenti, aucune violence. En somme, « ne haïssez pas » , nous enjoint-on. C’est toujours cette injonction à aimer, à « liker » comme ils disent. Je hais « liker » , terme laid et grimaçant : c’est sûrement condamnable.

Tibert

(*) Oui, enfin, il y a tout de même des orientations sexuelles répréhensibles, voire haïssables, je peux citer les pédophilie, nécrophilie, zoo… toutes « philies » , et non « phobies » , et contraires à la loi, eh oui.

(**) Le soir tard, c’est la suite du soir tôt, alias « prime time » en franco-rosbif. Mais le soir-tôt ou le soirtôt n’ont aucune chance de faire carrière, vu que c’est simplement du français vaguement adapté. Le Prime Time, en revanche, ça a de la gueule !

(***) Pour éviter les représailles de PTMP (PTMP-phobie), Robert n’est pas Robert. Jeu : trouvez son vrai prénom, grâce à un indice dans le texte.

Interlude en CO2

Le terrible gaz à effet de serre, deux atomes d’oxygène pour un de carbone, qui nous vaut – lui et d’autres, l’ozone, la surpopulation… – ces canicules en rafales, a été désigné ennemi de l’année. Les écolos, vert franc, vert-rouge, vert-kaki, sont remontés à fond-à fond contre la production illégitime de CO2, et décernent ( délivrent ? (*)) ces temps-ci des blâmes un peu partout, des blâmes aux vilains irresponsables qui, que… mais à sens unique !

Tenez, des militants de la Verdure suivent d’un oeil critique les allées et venues du jet privé de monsieur LVMH, Bernard Arnault : c’est une catastrophe écologique, le jet privé de monsieur Arnault, qui produit 1.000 fois plus de CO2 qu’en prenant le train ! Dans la même veine (de charbon), la très Verte madame Sandrine Rousseau, ayant appris que Macronious, qui coule des jours paisibles de vacancier à Brégançon avec Brigitte, avait fait une sortie en jet-ski, s’étrangle d’indignation, « il ne comprend pas le réchauffement climatique. Et aujourd’hui il est criminel de ne pas le comprendre » . Criminel, bigre !

Mais de l’autre côté, si l’on peut dire, quand des grévistes ou des manifestants font cramer jour après jour, épaisses fumées noires, force pneus et palettes aux portes des usines bloquées ou occupées ? rien, no comment. Quand des djeunes, fêlés de tapage nocturne et de rodéos, en nombre, casqués ou pas, qu’il y ait des gosses à jouer dans le coin ou pas, font vrombir et hurler pendant des heures, aux abords des cités ou sur les rocades urbaines, des motos, des bagnoles, des quads voraces en carburant et en oxygène, juste pour tuer le temps (voire des passants), montrer comme on en a une grosse bien dressée, épater la galerie… les indignés de la verdure regardent ailleurs ! L’inconscience criminelle des amateurs de rodéos envers le réchauffement climatique, ça n’émeut pas du tout les Vilipendeurs Verts, les pasionarias du bilan carbone à la loupe.

Au fait, outre le jet-ski, il paraît (vous pouvez consulter à cet effet Voici, cette feuille de chou indispensable, dont j’ai perdu le lien 😉 ) que Macron a fait également du kayak, ou du canoé, à Brégançon : c’est mieux, ça va dans le bon sens ! Mais si ça se trouve, il aura lâché des pets, annulant du coup tout le bénéfice de la chose.

Tibert

PS – Il faudra très vite, madame Rousseau, affronter le défi planétaire de la crudité ! faire cuire les aliments, ça va devenir criminel, au vu de l’urgence climatique. Il paraît qu’ils bouffent du gigot, à Brégançon… du gigot de sept heures ! c’est carrément de la provocation. Pour commencer, si vous faisiez interdire les fours à pizzas ?

(*) tels les journaleux anglo-footeux : « Sandrine Rousseau, la latérale gauche, délivre un shoot puissant et tacle le jet-ski macronien » .