Halloween et les soixante millions

Premio, en ces temps où la fête du cochon a des airs de provocation et la crêche de Noël doit demander la permission, je propose de mettre à la poubelle Diwali et Halloween, ces trucs indo-américains qui ont le mauvais goût de tomber en même temps et de ne pas être de notre culture, ou de ce qu’il en reste. Au diable les citrouilles, ou alors en soupe, en gratin…

Deuxio, on nous annonce que le mahousse fichier TES (Titres Electroniques Sécurisés) va voir le jour, simple raboutage de deux fichiers déjà en place, celui des passeports et celui des Cartes d’Identité. Y sont entre autres, c’était déjà « dans la boîte », les photos qui vont z’avec, la couleur des yeux, les empreintes digitales, les adresses  physiques et numériques… et puis ? d’autres trucs éventuellement, mais bon…

Et alors ? et alors ces données existaient déjà, vous pensez bien. Si votre passeport biométrique vous a été établi d’après formulaire électronique, bien évidemment ce formulaire n’a pas été mis à la poubelle ou passé à la déchiqueteuse… C’est en fait une simple consolidation, permise par les progrès des volumes et des bases de données (*). Et ma foi si ça peut faciliter la tâche de nos forces de Police, par exemple rendre plus difficile l’usurpation d’identité, ou empêcher un Français fiché « S » de revenir tranquillement de chez Daech sous un faux passeport syrien pour mitrailler dans le tas, pourquoi pas ?

D’aucuns poussent les grands cris, c’est affreux, Big brother… flicage…  viol  de la vie privée… bon, ce n’est pas inutile de le rappeler, ce fichier ne doit pas traîner partout et servir à des mercanti ou des aigrefins. Donc un sérieux bordage légal et technique est nécessaire, et si j’étais aux manivelles je me prémunirais très sérieusement contre les hackers. Mais soyons réalistes : ces fiches existent déjà, et puis concernant les d’aucuns qui poussent les hauts cris, je voudrais juste jeter un cil sur leurs pages Fesse-Bouc pour y voir ce qu’ils laissent traîner au vu et au su de tout le monde.

Tibert

(*) Comptez 3 méga-octets par tête de pipe, ça fait  grand maximum 20.000 giga-octets, soit 20 téra-octets, très abordable. Vous pourriez même l’avoir chez vous, le TES. Ce qui m’ennuierait.

 

Bob, Leonard, Georges et les autres

Il semblerait que Bob « Zimmerman » Dylan, après une phase de stupeur silencieuse, d’état de choc (« Fuck ! good Lord ! they nobelized me !« ) , ait recollé à la réalité : le voilà nobélisé « littérature », ce type qui s’obstine à chanter  à soixante-quinze ans, et, oui, il ira si possible à Stockholm, et pourquoi pas costumé en pingouin pour le traditionnel dîner des fracs de pingouins et des décolletés pigeonnants. Notons au passage que si les chanteurs à textes des années 50-80 arrêtaient de bosser assez tôt, soit que la Camarde les réduise au silence – Brassens, 60 ans, Gainsbourg, 62 – soit que, comme disait Goethe avant de mourir, « ça suffit comme ça » pour eux ou pour le public, ceux de nos débuts du XXI ème se montrent d’une longévité remarquable. Songez que Leonard Cohen va sur ses 83 ans, huit de « mieux » que Bob ; je vous épargnerai Aznavour (92), qui écrit et compose, certes, mais ne joue pas dans la même cour…  et Johnny (73) ? ah oui, Johnny… passons. Les membres du jury Nobel ont quand même le sens du ridicule.

Comme l’affirmait à Guy Béart un Gainsbarre sérieusement humecté au pastis, la chanson est peut-être un « art mineur », et ce n’est probablement pas pour ses musiques que Bob D. a été distingué, ni d’ailleurs pour son canotier blanc en peau de zébu. Mais c’est dommage, c’est castrateur : dans les textes des chansons à texte, il y a de la musique, et autour, et derrière, sinon ça ne fonctionne pas bien. Tenez, lisez (écoutez) :

« Hey, Mr Tambourine Man, play a song for me
I’m not sleepy and there is no place I’m going to
Hey, Mr Tambourine Man, play a song for me
In the jingle jangle morning, I’ll come following you »

Vous lisez ça, c’est orphelin de sa musique… c’est un irish coffee sans gnôle… un beurre blanc sans échalote. Les Nobel, vous devez faire un truc, là : lancez un prix de la chanson, texte et musique. Et tâchez de nous dégotter autre chose que les infâmes soupes de l’Eurovision, Conchita Saucisse et consort(e)s.

Tenez, un autre exemple, celle-là, que j’aime beaucoup :

« Trois petites notes de musique
Qui vous font la nique
Du fond des souvenirs
Lèvent un cruel rideau de scène
Sur mille et une peines
Qui n’veulent pas mourir.
.

C’est une valse ! une valse, nom de nom ! un beau texte aussi, bien sûr, mais Alida Valli et Georges Wilson dansent  pudiquement là-dessus, tendres et attentifs l’un à l’autre, et c’est la superbe voix de Cora Vaucaire, tout ça va z’avec, et c’est comme ça que c’est beau.

Tibert

PS – encore un PS !! pfffft… Mais celui-là vaut le coup. Tenez, monsieur Cazeneuve (et sa collègue du Logement, à l’unisson) : Meuhhh nooon, les « junglistes » de Calais ne sont pas venus à Paris, enfin ! quelle idée saugrenue ! Et à côté : « « Selon les associations qui font des maraudes ici, même si tout décompte est très compliqué, on est passé d’environ 1 500 migrants à 2 200 en quelques jours ». Comme quoi les Calaisiens, peut-être enfin moins sous pression, ont partiellement refilé le mistigri aux Parigots, qui vont pouvoir apprécier la situation. Il est juste dommage que la station de métro Stalingrad ne soit pas voisine du Faubourg Saint-Honoré.

 

Trois incendies égalent un incident

Titre du Monde ce jour, à propos de la très médiatique liquidation des bidonvilles calaisiens (*) : Après des incidents dans la nuit, l’évacuation de la « jungle »…

Plus loin dans l’article : « Des incendies ont éclaté dans le camp de migrants dans la nuit de mardi à mercredi. (…) Ces incendies sont une « tradition, notamment pour certaines communautés qui mettent le feu à leur habitation au moment de la quitter ». (…) [puis façon Touïtteur, NDLR, donc économie de lettres] Bcp d’incendies cette nuit ds la  #jungle, des dizaines de mineurs sans cabanes accueillis ds les mosquées. »

Voilà… on apprend ainsi au détour de cet article que la #jungle de Calais a ses mosquées, que le communautarisme n’est pas mort, loin de là, et qu’il a ses traditions bien ancrées dans le Ch’Nord ; il semblerait ainsi que les Ch’tis mettent traditionnellement le feu à  leurs baraques à frites. Et  que certains sont assez communautaristes, traditionalistes et cons pour bouter traditionnellement le feu à leurs baraques avec des bonbonnes de gaz et des mineurs dedans. Tout  cela s’annonce prometteur pour les riants villages provinciaux des quatre coins de l’Hexagone, chargés de manière comminatoire – référendums locaux interdits par les zélés préfets – d’accueillir spontanément et dans la joie ceux qui sont visiblement des chances pour la France, jeunes mâles adultes et célibataires, Afghans, Somaliens, Erythréens, Lybiens, etc : en d’autres termes, des familles de réfugiés Syriens.

Tibert

(*) Nos Chefs se rengorgent et se montrent très fiers de cette superbe, complexe et fort tardive opération – du genre faire des petits tas un peu partout, ça se voit moins qu’un gros tas – ayant enfin pris conscience que la population de Calais en a plus que ras la casquette de faire les garde-barrières, avec tous les emmerdements qui vont avec, au bénéfice des Grands-Bretons, bien à l’abri derrière leur Channel et leur Brexit – qui s’annonce aussi proche que la Ligne Bleue des Vosges.

PS – Je lis dans Le Monde, encore : « Le plan de  ‘sécurité publique’ du gouvernement pour calmer la fronde des policiers » : ah bon, je pensais, moi, connement, que c’était pour améliorer la sécurité des Français. Mais c’est manifestement inutile : tout baigne, sauf ces !#@!?!! de policiers qui râlent pour rien.

Quand circulent les tarpés

Vous connaissez l’OFCE ? L’Observatoire Français des Conjonctures Economiques ? non ? son patron, Xavier Ragot ? non plus ? ah ah, je vous apprends donc son existence. Cet organisme « indépendant » (c’est moi qui ai mis des guillemets) revient ces temps-ci sur le devant de la scène, mis en lumière par Le Figaro : l’OFCE sort en effet un nouvel opus,  avec une proposition de taxer les « loyers implicites », entendez taxer les gens qui ont acheté, les salauds, leur logement principal, au lieu de payer un loyer comme devrait le faire tout Français normal  (note : si loyer il y a, c’est qu’il y a des bailleurs, non ? oui mais non, eux ont acheté des logements pour loger les autres, démarche altruiste et digne de respect, contrairement aux égoïstes propriétaires occupants).

j’ai donc été voir du côté du rapport de l’OFCE que Le Figaro épingle ce matin, et ma foi je l’ai lu, c’est ardu et tendancieux, mais j’y trouve, d’une part des formulations plus nuancées que celles que Le Figaro a choisi de monter en épingle – bon, ce canard n’est pas d’obédience trotsko-stalinienne, nous le savions déjà –  mais aussi de superbes âneries (ou malhonnêtetés ?), tenez :

Sur l’ISF, « C’est un impôt progressif sur le patrimoine des personnes physiques » : c’est clairement faux. C’est un impôt sur le patrimoine des ménages. Un ménage, ce n’est pas une personne physique, c’est une entité, ensemble de personnes physiques – une ou deux, du moins tant que  la polygamie n’est pas légale. Le célibataire « fortuné » paye donc actuellement l’ISF pour son patrimoine à lui tout seul, le couple paye pour son patrimoine à tous les deux ensemble… mais avec le même seuil, 1,3 M€, les mêmes tranches, et les mêmes taux !!

Sur la propriété immobilière, « Il n’est guère équitable que deux familles de mêmes revenus salariaux payent le même impôt si l’une a hérité d’un appartement tandis que l’autre doit payer un loyer ». On appréciera le « guère équitable« , formule qui ne fait pas dans la précision ! (*) C’est équitable, ou non ? eh bien c’est surtout une formule d’une extrême malhonnêteté, pour deux raisons :

  1. « ... doit payer un loyer » ? si certains sont fourmis, d’autres sont cigales, et l’OFCE n’aime pas les fourmis ! Quand un couple claque son fric connement, il « doit payer un loyer », peut-être, mais c’est son choix. D’autres en mettent de côté, empruntent (ou héritent, les veinards) pour acheter leur logement.
  2. « … si l’un a hérité » : je signale que l’héritage est déjà taxé, ils y ont pensé, à Bercy ! Par ailleurs tous les propriétaires-occupants ne sont pas héritiers : j’en connais qui ont acheté leur logement avec leurs propres sous, le croirez-vous ?

Bref la récente sortie de l’OFCE ne brille ni par sa neutralité ni par son indépendance. Extrait d’ambiance : « [selon certains économistes], taxer le capital ou ses revenus constituerait donc une double taxation. Mais ce point de vue est discutable : les revenus du capital constituent un élément de la valeur ajoutée… gnagnagna … Il est donc légitime de les taxer en eux-mêmes« . Où l’on passe d’un conditionnel « constituerait » à un indicatif « …est discutable » (discutable = ils ont tout faux, c’est la mauvaise orientation) suivi d’un affirmatif « il est donc légitime » : ça c’est de la discussion !

Tibert

(*) ça me rappelle le taupin qui, au tableau noir avec sa craie et son éponge,  s’était fait virer à coups de pompes dans le cul après avoir sorti au prof de maths, sur la comparaison de deux développements limités : « euh… ils sont à peu près équivalents…« .

Des délais, des délits

Préambule : BFM-télé fait aujourd’hui largement aussi bien, voire mieux qu’hier, et un bandeau informatif en bas d’écran défile, commençant par « Violences policières … gnagnagna…« . Le téléspectateur, qui commence à en avoir l’habitude,  rectifiera de lui-même : il s’agit des violences contre la Police. Moi si j’étais le responsable des bandeaux informatifs à BFM, je raserais les murs.

Mais passons… on voit ces temps-ci la Police sérieusement secouée, agitée de mouvements divers, manifestant à répétition et ce devant les Palais de Justice, tiens donc, suivez mon regard… il est vrai que ça devient très inquiétant, que les profs sont maintenant agressés sans vergogne par leurs élèves, que des soi-disant « sauvageons » s’y prennent à dix-quinze pour faire rôtir des policiers dans leur voiture, que des guet-apens dans les « cités » permettent à des « djeunes » de régler leurs comptes avec les flics et les pompiers… bref l’autorité de l’Etat et de ses représentants ne vaut plus tripette : c’est très grave. Pour paraphraser le délicieux euphémisme de monsieur Jospin à propos du « sentiment d’insécurité« , je dirais qu’aujourd’hui un vrai « sentiment d’impunité » court dans les milieux de la délinquance.

Et puis je constate que parallèlement monsieur Sarkozy, dans sa campagne pour gagner la primaire de la droite, se lance dans des propositions visant à punir automatiquement et immédiatement de prison ferme toute agression envers un policier, un gendarme, un pompier, voire un enseignant. C’est un discours très va-t-en-guerre, bien dans le style du Sarkozy 2016… mais encore ?

Mais encore, supposons que des lois dans ce sens soient votées fissa et mises en application ( il y a des lois qui sont votées mais jamais mises en application, c’est bien de chez nous, ça ! ). Encore faut-il pour que ça fonctionne que le délit soit constitué, le ou les coupables identifiés, jugés, condamnés, bref que la machine judiciaire se soit saisie du dossier et l’ait traité… encore faut-il qu’il y ait de la place en prison… nous connaissons les délais inadmissibles qui courent avant que la plupart des délits soient jugés ; nous connaissons l’extrême misère de notre parc immobilier pénitentiaire, qui jusqu’au départ de madame Taubira semblait satisfaire nos dirigeants – les écailles leur sont semble-t-il tombées des yeux depuis, mais c’est bien tard, quatre ans à nier la réalité, et les prisons ça ne se construit pas en trois semaines. On peut aussi supposer que toute une frange de la magistrature, les gauchistes ça va de soi, mais d’autres aussi, soucieux de justifier leur rôle, s’opposeront mordicus au principe des peines automatiques : soit par empathie pour ces malheureux délinquants – pauvres enfants malmenés par la méchante Société – soit pour signifier que la justice presse-bouton à tarif affiché d’avance, c’est la négation de leurs prérogatives.

Concluons : monsieur Sarkozy peut flûter, faire les gros yeux, durcir son discours… chante beau merle ! Il faudra un sérieux coup de tabac dans les structures politico-judiciaires, une violente remise à plat suivie d’un très sérieux effort de mise à niveau pour qu’enfin nos forces de l’ordre, de sécurité civile, de l’enseignement, soient respectées – et nos lois avec. Le problème, c’est que ça urge bigrement, « ya l’feu », comme on dit.

Tibert

Dans quel sens ça se lit ? bis

Je regarde assez volontiers BFM le soir sur mon écran bleuté : j’aime les débats qui ont de la tenue mais sans cols amidonnés – beaucoup moins les tonnes de pub qui s’y ajoutent, mais bon, faut bien qu’ils vivent. Il était tout récemment question de la fronde policière, suite aux récentes agressions dont les flics on été victimes dans nos riantes banlieues… et défilent, tandis que le speaker speake et que les débatteurs débattent, des bandeaux d’information divers et variés sur les sujets du jour, Duflot, la bourse de Francfort, les flics en colère, tout ça… et entre autres ce texte que je vois traverser benoîtement l’écran de droite à gauche, pom-pom-pom… :

« Violences contre les policiers – Manuel Valls : « Il ne peut pas y avoir d’impunité contre ces barbares« .

Vous lisez ça, que comprenez-vous ? voyons voir… l’impunité contre ?… ça ne me  dit trop  rien… ah mais si c’était POUR les barbares, d’accord, pas d’impunité pour ces barbares, ah oui là OK… donc alors c’est l’inverse… et CES barbares ? où ça ? les policiers, évidemment, c’est le début de la phrase, CES fait référence aux individus nommés en début de phrase. C’est syntaxiquement clair, non ?

Bref,  je vous invite à un certain recul envers les bandeaux de bas d’écran, à les observer avec circonspection avant de les assimiler, sinon vous allez faire des contresens, vous allez penser que monsieur Valls a pété un câble, ou qu’il fait dans la confusion mentale, ce qu’à Dieu ne plaise : qu’il en reste au moins un qui garde quelque lucidité.

Tibert

 

De l’opportunité de se taire

Je reviens sur le bouquin écrit par deux journaleux et qui vient de paraître, « Un président ne devrait pas dire ça« . Là-dedans il y a des informations carrément détonantes, décoiffantes : Normal-1er y déclare – c’est du moins ce que rapportent les deux écrivaillons – qu’il a ordonné 4 (quatre) « homo »  (pas des gays, non non, mais, en jargon du métier, des exécutions ciblées, c’est-à-dire la mise discrète et définitive hors d’état de nuire d’individus connus pour leur dangerosité et qu’il serait vain, voire contre-productif de capturer, trimballer, emprisonner, juger, punir etc.

Je rejoins – c’est là un des rares points où je suis d’accord avec lui – le jugement lapidaire et précis de monsieur Ayrault, l’actuel Ministre des Affaires Etrangères : « «Un président ne devrait pas dire ça… la réponse est dans le titre« . Bien dit. Mais monsieur Ayrault poursuit : « C’est la seule chose intéressante du livre« . Et là je dis non, il y a plein d’autres trucs intéressants, eux, et utiles à connaître.

Quant à cette information même, les gens sensés ne vont pas lever les yeux au ciel en poussant des exclamations horrifiées : ça se fait, ça s’est toujours fait, ces choses là, et c’est très bien ainsi, quand c’est pour le bien de notre pays. Mais non, dix fois non, ça ne se dit pas. Et là les journalistes ont commis une faute lourde, ou alors sérieusement merdé : ils le savent très bien, eux, que ça ne se dit pas.

Tibert

Bicyclette et religion

J’apprends ce jour que le tracé du Tour de France 2017 (à vélo de course, pas à trottinette) est publié. Je vais vous dire : ayant vérifié qu’il ne passera pas chez moi – chouette ! –  je m’en balance, et comment que je m’en tape, du Tour de France 2017 à vélo de course, avec ses bagnoles-Mickey, ses casquettes Rikard et ses majorettes tortillant du croupion. Il peut bien faire le tour du Montenegro ou des Cornouailles, et qu’il aille au diable.

Ceci dit, je lis également que pour monsieur Macron, qui était tout récemment à Montpellier pour, entre autres, y visiter une enclave urbanistique genre « quartier » nommée La Paillade – alias La Mosson, c’est pareil – « aucune religion n’est un problème« . Et de nous expliquer que certes, la France a un sujet avec l’Islam (un « sujet » ? bizarre formule… de satisfaction ? de préoccupation ? cela n’est pas dit) mais qu’en France chacun est libre etc etc…, voyez l’article du Monde que je vous indique ici. Il a un positionnement et des formules décapants, monsieur Macron, et j’apprécie sa volonté de se démarquer des vieux clubs racornis et des paniers de crabes de gauche comme de droite ; mais prétendre que la religion, les religions ne font pas problème, c’est décourager le progrès, c’est capituler devant l’obscurantisme. Bien évidemment que si, les religions – et certaines plus que d’autres – font problème, à nous prendre pour des billes, nous conter des fables à dormir debout, nous empêcher de vivre en hommes (*), nous détourner d’une nécessaire et salutaire lucidité. Certes il faut faire avec, pour combien de décennies, de siècles encore ? quant à trouver que ça ne pose pas problème… enfumage et complaisance.

Tibert

(*) Les hommes : le genre humain… les femmes aussi, donc.

Hara qui rit froid

Je voudrais aujourd’hui, chers auditeurs, faire ici un peu de politicaillerie, glosant sur les productions littéraires de la semaine dernière – sur l’une d’elles en fait – le désormais fameux bouquin intitulé Un président ne devrait pas dire ça… (les secrets d’un quinquennat). Bien plus fort que le « Casse-toi pov’ con » qui fit hurler les vierges effarouchées – bien sûr qu’un président doit s’abstenir de dire ça… – voici les aphorismes façon Normal, on pourrait presque dire Normaliens.

D’abord, il est écrit sur la page de titre, et je recopie servilement, « président », pas « Président ». Un président normal, donc, pas un Président-Majuscule. Et puis il est question d’ UN quinquennat, pas deux… voilà qui est clair, non ? ça ne vous éclaire pas ? alors enfonçons le clou, c’est là où je veux vous amener, c’est la pierre de touche de mon propos : Normal-Président nous livre là son « Salut les gars« , « Ciao ragazzi« , « See you » etc. S’il avait estimé avoir l’ombre d’une chance de rempiler victorieusement pour un deuxième mandat, évidemment qu’il aurait mis le holà à la publication de ses croustillants, cyniques, lucides, désabusés, consternants… commentaires sur la vie politique de ces quatre années écoulées. Il sait blaguer à froid, Normal, et – j’ai déjà eu l’occasion de vous le confier – j’apprécie chez lui cette forme d’humour, que je pratique moi-même plus modestement. Mais là si blague à froid il y a, c’est très très fort, et je lui tire mon chapeau : personne n’a l’air d’apprécier, ce qui est le fin du fin pour le blagueur à froid, le private joke du feu de dieu.

Voilà… ceci est une des pièces de son testament, apocryphe évidemment puisqu’il ne l’a point rédigé lui-même, mais avec son imprimatur, ça c’est sûr. Et que cela consterne dans son camp – son camp-panier de crabes, où des tas d’ingrats jusqu’auboutistes lui ont savonné la planche alors qu’ils lui doivent leur bifteck – me réjouit profondément. C’est un joli pavé dans le marigot que Normal nous lègue là. Cynique ? certes, contestable, oui bien sûr, mais dépouillé de toute langue de bois, et ma foi, rafraîchissant.

Tibert, in petto épaté

Dans quel sens ça se lit ?

« La femme voilée d’aujourd’hui sera la Marianne de demain« ;  c’est paraît-il un aphorisme hollandien. Je vous renvoie au commentaire du Figues-à-rôts, avec lequel je suis globalement assez d’accord, et notamment aux explications – éclairantes et positives – que Normal-Moi a données de son propos lapidaire et ambigu.

Mais s’il a fallu des explications, c’est que le sens en est foutrement mal tourné, ce qui étonne, s’agissant d’un homme qui manie l’anaphore comme un chef, « moi Président… moi Président… gnagnagna… ». A le lire benoîtement,  ce petit bout de phrase balancé comme ça vous annonce que Marianne se prénommera bientôt Maryam, et qu’elle sera bâchée…  On le sait, Marianne, deux-n-e, a  sa coiffe statutaire – c’est le cas de le dire – qui n’est pas un tchador, ni un niqab, encore moins une burqa – sinon comment la reconnaîtrait-on ? mais un bonnet, phrygien paraît-il. Il a voulu faire court et percutant, Normal-Premier, et son énoncé court et percutant se prend les pieds dans le tapis. Avec les explications postérieures,  ça passe, d’accord, mais alors ça fait une accroche un peu longuette et tarabiscotée. Il aurait voulu rattraper une bourde, il ne s’y serait pas pris autrement.

Tibert