Trois petites notes de (ma) musique

Allez, on va d’abord se gausser (fi donc, ma chère !) de monsieur Emmanuel M., notre Macronaparte qui s’est fendu d’un magnifique anglicisme inutile lors d’un topo sur l’IA, l’intelligence artificielle : « la démocratie, le système le plus bottom-up de la terre« . Il faut admettre que ça le fait vachement mieux, indéniablement plus clair et parlant que de dire que c’est un « système du bas vers le haut« . Va donc, eh bottomeupe !

Et puis ensuite on découvre que le projet de déchéance de nationalité des bi-nationaux indignes de notre pays, qui avait été coulé-enterré sous le règne de Moi-Président pour cause de pas de gauche, ne partait pas de rien ! il existe déjà des dispositions en vigueur (pas bien vigoureuses, d’ailleurs !), dispositions pas de gauche probablement puisque jamais appliqués – encore des textes pas appliqués, grande spécialité nationale au même titre que le RTT du vendredi et le pastis de l’apéro. Tenez : « En l’état du droit,  l’article 25 du code civil dispose que seuls les binationaux naturalisés français moins de dix ans avant les faits qui leur sont reprochés (ou quinze ans pour les actes de terrorisme) peuvent se voir retirer la nationalité française« . Ceci dans Le Monde, dont les Décodeurs autoproclamés s’appliquent à démontrer qu’on ne peut décidément rien faire, contrairement à ce que suggère monsieur Wauquiez. Eh bien si, on aurait pu expulser vers le Maroc le fêlé du Super-U de Trèbes avant qu’il passe à l’acte : la loi actuelle, en l’occurrence, le permettait. Sauf que… sauf que pour expulser un terroriste, il faut qu’il se soit d’abord comporté en terroriste ! bref on est comme des cons, on ne peut effectivement rien faire ; nos lois bien ficelées – c’est le cas de le dire – sont des couteaux sans manche auxquels il manque la lame.

Enfin, une perle de Pâques. Vous connaissez évidemment Olivier Faure ? moi non plus ! c’est le nouveau Chef du PS, récemment et brillamment élu faute de concurrents, ça ne se bousculait pas. Il faut dire qu’entre ceux qui ont rallié la Macronitude, ceux qui ont viré Méluchiens et celles-zet-ceux qui se sont mis.es à l’écriture inclusif.ve militant.e et pointilliste avec Benoît Hamon chez « Génération.s », il en reste moins… mais bref, je lis ça en titre du Monde : « Olivier Faure a refusé de se positionner sur la ligne politique à adopter par le PS« . En d’autres termes : Venez à moi et ralliez-vous à mon panache rose ; pour aller où ? pour faire quoi ? alors là, euh… je vous dirai ça plus tard. Franchement, c’est pas le moment.

Tibert, aux cloches de Pâques

PS – Mes trois chapitres étant quatre comme les trois moustiquaires, que pensé-je du / des testaments de Johnny, LE sujet brûlant et palpitant qui court les canards ? eh bien, sauf à me demander mon RIB pour m’en verser un chouïa, et comme 99, 5 % des Français, je m’en contrefous. Ohé, des journaux, vous entendez ? ON S’EN FOUT !!! On peut passer à aut’chose ?

Le premier qui dit la vérité..

il doit être exécuté , ou du moins sévèrement sanctionné, et ça se vérifie encore. Il s’agit là d’un noeud d’articles que j’ai pu consulter en partie (merci Le Firagot et ses amorçes d’articles « réservés aux abonnés »). Voilà : Georges Bensoussan va comparaître en appel pour une affaire où il avait été relaxé en 2017 et en première instance. On l’accusait (moult associations auto-proclamées anti-racistes et droidelhommistes)  de provocation à la haine raciale ; il va passer en appel, monsieur Bensoussan, parce que ces associations (moins deux, qui ont  laissé tomber) et le parquet, eh oui, le ministère public ! vexés de s’être fait bouler, ont fait appel de cette relaxe. Y a pas à tortiller : il faut flinguer le soldat Bensoussan.

Bon, on ne va pas se lancer, ce n’est pas le sujet, dans des considérations savantes sur l’origine, les racines de l’antisémitisme (disons plus précisément l’anti-judaïsme) dans les populations d’origine arabe, et notamment en France : on peut en débattre à satiété, avec des arguments pour et contre. Non, le sujet, c’est que constatant des faits graves et l’écrivant, monsieur Bensoussan encourt les foudres de la Justice. Le roi est nu, mais chuuut, ça ne se dit pas. Tout ne peut que baigner, puisqu’on vous le dit, car il n’y a pas, mais non, de racisme anti-Juifs dans nos belles cités (*), ce n’est qu’une construction d’esprits malades et-ou pervers, et la méchante injure « espèce de Juif » qui se dit dans les familles musulmanes n’est qu’un qualificatif bien innocent, et qu’on profère sans y penser.

Voilà donc monsieur Bensoussan coupable de constats, aussi coupable que Kamel Daoud, qui avait en son temps, horreur et putréfaction, osé traiter des agressions sexistes lors d’une nuit de Nouvel An à Cologne. Il s’agit ni plus ni moins que de faire taire ceux qui décrivent l’Etat des Choses avec quelque exactitude, au lieu de se contenter des fables rose-bonbon d’un fantômatique « vivre ensemble ».

Tibert

(*) Cités de m… , disons-le. La Politique de la Ville dans tous ses désastres : 40 ans de plantations bétonnières au petit bonheur et à la va-comme-je-te-pousse dans des champs de betteraves.

PS – La marche « blanche » pour manifester la solidarité des Français avec les Juifs qu’on assassine parce qu’ils sont Juifs – qui plus est, âgés, faibles, bref faciles à assassiner – a été perturbée parce que des « pointures » de LFI et du FN s’y associaient et qu’on a prétendu les en chasser : là c’est le CRIF  (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France) qui s’est montré rejetant et coincé, coincé dans sa politique de soutien à Israël – sujet clairement hors-sujet en cette occasion.

Oxymaures

Il est des sujets qui nourrissent l’ardeur commentatrice des lecteurs « autorisés » car abonnés des canards : l’attentat de Trèbes en est. L’article du Monde dont je vous donne ici gratos le lien (merci qui ?) a cumulé jusqu’à présent 232 réactions, à propos de l’agresseur salafiste, de sa copine, etc… Bon, s’agissant de cette affaire tragique, c’est bien normal.

Ce qui m’a frappé c’est ce qui suit, sorti par un contributeur nommé abusivement « Chat » (ce n’est pas moi) : « … Votre chiffre de 60% est juste faux il a été énoncé en 2016 par un sociologue qui évaluait entre 40 et 60% la population musulmane en prison… gnagnagna… » (au fait, c’est moi qui ai mis en gras juste faux). Eh oui, juste c’est encore un anglicisme. Pas grave, mais ici c’est cocasse et croustillant, juste faux, chaudement froid, raidement souple, etc. Plutôt que « juste », qui est justement inapproprié, introduisant une restriction alors qu’il devrait signifier l’évidence, le français utilise « tout simplement », ou tout bonnement, ou carrément, ou visiblement, clairement, etc. « Juste » pour dire simplement « tout simplement », c’est juste de l’anglais pur jus  😉

Bon, allez, combat d’arrière-garde, je sais : les lecteurs patentés se foutent des anglicismes, ils s’étripent sur le bien-fondé et les limites du  « vivre-ensemble », cette tarte à la crème. Moi j’aimerais bien « vivre ensemble » sans risquer de me faire buter en allant acheter du cirage en tube et un bocal de cornichons.

Tibert

De la reproduction des bigorneaux

Il est imprudent de réagir à chaud quand l’actualité s’invite sur les blogs : on peut avancer des âneries. Mais c’est une vieille querelle qu’on va ressortir ici, sachant que l’actualité, c’est que de jeunes fêlés zélés et armés canardent dans les allées de nos supermarchés, où l’on peut trouver la mort alors qu’on y est venu acheter de la moutarde et des changes-bébé.

On peut ainsi, au fil des massacres, constater des constats assez constants : jeunes, mâles la plupart du temps mais pas que, très souvent bi-nationaux, bien vus dans leurs cités – qui aurait pu penser que, si gentil, un p’tit gars sans histoire… – bref on est désarmés devant ces descriptions lénifiantes, ah ma pauv’ dame, qui aurait pu prévoir ?

Eh bien justement il y en a qui auraient pu prévoir et empêcher que, mais la Bonne-Pensée masochiste – et mortifère – les a anesthésiés : il avait été question sous le morne et oubliable quinquennat de Normal-Premier, de déchoir de la nationalité française les bi-nationaux indignes d’habiter ce pays, ou plus prosaïquement dangereux. Moi-Président lui-même, dans un éclair de velléité d’agir, soutint un moment cette idée  – c’était dans l’émotion des attentats de novembre et du Bataclan – puis les âmes charitables et pétries de bons sentiments emportèrent le morceau, Droits de l’Homme Double Peine gnagnagna, et ce projet fut enterré comme vilain pas beau : pas de gauche !

Voilà, encore une fois : trop bon, trop con. C’est hélas le constat que l’on peut faire, par delà les phrases confites convenues et rengaine que l’on va nous servir à l’occasion de cette n ième tuerie. Et puis soyons cohérents et logiques, une fois, comme on dit à Bruxelles : s’il est impensable de déchoir une crapule ou un traître bi-national de la nationalité française, alors interdisons la bi-nationalité, ça éliminera le problème. Moult pays le font, et imposent de choisir ; double culture – ou inculture – bien sûr, pourquoi pas, ce peut être une richesse ; deux passeports, ce sont deux portes ouvertes aux bidouilles, et ce n’est pas vraiment nécessaire pour voyager.

Tibert

En comptant des moutons

(Au fait : on ne nous l’avait pas dit, mais la ridicule, brimatoire, stigmatisante (pour les provinciaux, si si, ils existent) et inefficace mesure de limitation à 80 km/h sur TOUTES les routes sans séparateur médian : eh bien, ils hésitaient entre 70 et 80, et, sympas comme tout, ils en sont restés à 80. Mais ce n’est que partie remise, et au prochain massacre causé par un fêlé bourré, sans permis et / ou bourrant à 140 à l’heure, on va avoir droit aux 70, « pour votre sécurité » bien entendu, ça va de soi, quelle question ! Et ainsi de suite… merci bien monsieur le Premier Ministre ! )

Bon, ça sert à rien, ils sont sourds, mais ça soulage. J’en viens donc à mon billet…  voilà, Le Parigot clame que désormais ce sera plus comme avant : on va avoir grâce à lui les VRAIS effectifs des manifs. C’est tout con : on comptabilise les têtes vues de dessus au passage d’une ligne imaginaire perpendiculaire à l’axe de la rue quelque part entre Bastille et République, ou Bastille et Nation, ou… bref, un comptage électronique basé sur la reconnaissance des têtes vues d’en haut, chevelues glabres nues coiffées de bitos de bonnets de foulards de chèches de.. et l’on peut annoncer, non pas « y avait 80.000 manifestants selon les organisateurs, 22.000 selon la police » mais : « y avait exactement 47.329 manifestants ». Vous voyez le progrès !

Ben non. Il y avait une certaine poésie au flou des comptages ; Verlaine l’avait écrit joliment : « De la musique avant toute chose / Et pour cela préfère l’impair / Plus vague et plus soluble dan l’air etc etc« . Et puis « ceux qui comptent leurs pieds (puis divisent par deux) ne sont pas des poètes, ce sont des dactylographes », ajoutait Léo Ferré, bien d’accord avec Verlaine sur ce point. Les lendemains qui chantent, Camarade Syndicaliste en lutte pour la  Défense des Travailleurs et du statut des cheminots – chouettes retraites spécifiques en déficit de 3,3 milliards d’euros, compensés par qui ? par nous, bonnes pommes -, ces Lendemains Chantants, disais-je, ont besoin de souffle, de lyrisme, d’élan, pas de comptages pointilleux, mesquins et chichiteux.

Outre le souffle ample et flou, il se trouvera certainement, c’est réglé à l’avance comme du papelard à musique, prévisible à 98, 7 % , qu’un opportun sondage sorti de derrière les fagots journalistiques nous apprendra le soutien massif des Français aux gréves SNCF RATP etc… comme d’hab, annoncées et à venir. On prend les paris ?

Tibert, une seule tête vue du dessus.

 

Pipi et francophonie

Re-pipi ! eh oui… encore… le Parigo(lo) nous l’annonce : on va trouver, là où les mâles incivils – ou qui n’en peuvent plus à chercher en vain un lieu licite – pissent, à savoir de préférence dans les coins concaves, sombres et contre les murs, des dispositifs dissuasifs : une peinture miraculeuse et spécialement dure fait que le jet jaune et odorant rebondit vigoureusement et vient gicler sur les godasses et le futal de l’indélicat.

D’abord trois bémols : si le jet est anémique (ah cette prostate !) ça ne va pas bien fonctionner… non plus si l’incivil qui se tient, ce cochon, par la queue, urine « en l’air », sans obstacle devant lui (*). Ultimo ma non minimo (dernier argument mais non le moindre), le mâle est puni certes mais le mal est fait ! il serait plus efficace de la lui mordre sauvagement AVANT tout épanchement urinatoire…

Trois bémols donc, et puis deux remarques : Une, les femmes sont, une fois de plus, avantagées dans l’affaire ; contre elles, rien n’est prévu ! Deuss, s’il y avait des pissotières en nombre correct dans les villes, si trouver un coin propisse n’était pas une totale galère, une quête chimérique – sauf à allonger deux balles aux bistrotiers de plus en plus rares, chers et discourtois, pour avaler sur le zinc un cahoua lamentable, âcre et tièdasse qui vous tordra les boyaux et vous donnera envie de ch… – on n’aurait pas à chercher des coins sombres pour faire ce qu’il faut faire urgemment. Zut quoi ! réprimez les incivilités, soit, mais qu’on donne enfin les moyens de n’y pas recourir !

Et puis en France les chiottes sont toujours sales, puantes et rebutantes ? c’est vrai, hélas. Eh bien dans les autres pays on les nettoie ! souvent, assidûment, et on salarie même des gens pour ça. Petits boulots, certes, mais utiles, et qui finissent par donner le goût aux utilisateurs de ne pas saloper les lieux.

Bon, je change de sujet, ayant vidé ma vessie mon sac. Tenez, si vous vous demandez pourquoi l’abruti de caviste à côté de chez vous a une pancarte « Yes, we are open » sur sa porte, lisez donc ça. Il y en a d’autres que moi qui se demandent pourquoi il faudrait absolument tout nommer en anglais, market par ci et Deliveroo par là. Figurez-vous que ce n’est pas indispensable ! il y en a  même qui trouvent qu’en français ça le ferait aussi bien, voire mieux – avec un peu d’imagination, en utilisant l’argot par exemple – « Chouettes Moments » par exemple au lieu de happy hours.  Voyez, pour une fois on termine sur une note optimiste…

Et, au fait, c’est le Printemps !

Tibert

(*) Il y aurait une étude psycho-sociologique à faire là dessus : le mâle a besoin d’un truc vertical, mur, tronc d’arbre…  devant lui pour le compisser. Pour cacher l’attirail ? c’est archaïque ? d’où ça vient, cet instinct ?

Rosbif veggie

Le Firagot nous régalait  hier ( et sans viande !) d’une rafale d’anglicismes tous plus irremplaçables les uns que les autres…

Légende de la photo : « L’association végétarienne de France a baptisé « Veggie Town » une zone des IXème et Xème arrondissements qui concentre des adresses véganes, végétariennes ou végé-friendly. Le street artiste Invader a pris possession des murs. »

Voilà donc Végétaré-Village envahi, invadé par le verbe anglomane et par le bien nommé Envahisseur, l’artist de rue ( artist : sans e final car 100 % grand-breton)… : on l’a donc nommé « Veggie Town » en pur rosbif, ce quarter, ce coin trendy, branchouille – sans ceintures de cuir ni pulls en laine, mohair, alpaga, cachemire etc… selon la Règle de l’Ordre Véganne. Envahisseur l’ invader (l’envahisseur, donc) a envahi, pris possession des murs, marqué de son empreinte, de sa papatte et de sa papalette les walls, donc, et peinturé tout partout. Tremblez bouffeurs de barbaque ! infâmes meat-friendly, rasez les murs, donc, et sans spoiler les paintings de l’Invader : vos jours sont comptés à Veggie Town (en fond sonore : musique genre Dimitri Tiomkin dans « Règlements de comptes à OK Corral« , mais sans bovins).

On l’avait prédit à l’avance (sic) : le XXI ème siècle sera religieux : ma foie 😉  c’est bien vrai ça !

Tibert

PS – dans la veine du pléonasmique « prédire à l’avance », j’ai trouvé cette délicieuse pub dans le même Firagot : « PFG  – Pourquoi financer ses obsèques à l’avance ? « . Tiens donc… pourquoi, en effet ? voyons voir, voyons voir…

L’artiste qui a faux a tout faux

Je regardais à la téloche, effaré, les images de l’entrée d’un concert où monsieur Cantat, Bertrand, chanteur en titre du groupe musical « Noir Désir » se faisait agonir d’insultes et d’injures, en gros et en résumé : « assassin ». Lequel Cantat tentait crânement de faire face, de dialoguer avec ses insulteurs et insulteuresses, mais en vain : ils lui en voulaient vraiment beaucoup !

Restons cohérent : s’il est sain et juste selon moi – et plein d’autres – de ne pas juger la qualité de l’oeuvre de l’écrivain Céline en y mêlant son antisémitisme dingue, les films de Polanski ou de Woody Allen en fonction des soupçons et accusations de pratiques sexuelles condamnables qui leurs collent aux fesses etc… alors pourquoi faudrait-il juger l’artiste musicos Cantat à l’aune de sa violence meurtrière – qui l’a conduit jadis à cogner à mort Marie Trintignant ?

De une, il a payé, il a « purgé sa peine ». Assez, pas assez ? baste, il a été jugé et il a vraiment payé. Quand on a payé on est quitte, en principe. De deux, quel rapport entre la musique et les textes de Noir Désir, et la violence inacceptable (à laquelle on peut supposer qu’il a renoncé) envers les femmes ? aucun. Alors ? personnellement je n’ai jamais versé UN centime au groupe Noir Désir, et donc à son chanteur, pas plus qu’à Johnny, Sylvie, Sheila, Sardou, Carlos, Indochine, Téléphone, Clayderman, Rieu, Christophe, Adamo, Villard, Farmer, Lenorman… j’arrête là, la liste serait trop longue : ce n’est pas de la musique que j’aime. D’ailleurs la musique c’est comme le foot : au lieu de rester sur son cul dans les tribunes à beugler, il faut s’y mettre soi-même, c’est tout de suite plus jouissif, voire sportif.

C’est ainsi, contempteurs (et surtout contempteuresses) de monsieur Cantat, que vous pouvez lui manifester votre inimitié, car vous n’êtes pas obligés de l’aimer !  Vous détestez l’homme, sa musique, ou les deux ? n’allez donc pas dépenser vos sous à ses concerts, à la limite en s’y mettant à beaucoup ça l’enverra à la soupe populaire, et il changera de métier. Pour le reste, cet acharnement, ces vociférations haineuses et sourdes ressemblent bigrement à de la furie anti-mecs, fondamentalement aussi stupide et délétère que la haine anti-Juifs de Louis-Ferdinand.

Tibert

Déglingues

On ne tartinera pas sur les friandises pipeul du Firagot, qui a finement analysé-commenté les tenues vestimentaires de madame Macron lors de la visite de notre couple présidentiel en Inde (au fait : hasard rarissime et gros coup de bol, le Taj-Mahal était désert lors de leur virée touristique). Passons, passons, à des trucs plus consistants.

Tenez, j’ignorais ce dispositif des « Cadets de la république » : vous n’avez pas de diplôme ? savez peut-être à peine lire écrire compter ? tout merdoyé à l’école ? pas de problème, la fonction publique recrute, bonne pomme, et vous embauche quand même. Dans cet exemple, qui illustre les bienfaits de ces bonnes mesures, c’est une « adjointe de sécurité » qui a bénéficié de ce magnifique coup de pouce, et a su s’en montrer digne, prouver sa reconnaissance en piquant deux pistolets automatiques au râtelier de son commissariat – la morale est sauve, elle s’est fait gauler. Moi je pensais naïvement effort, mérite, droiture… bizness, magouille et communautarisme, répondit l’écho.

Mais bon… autre entrefilet du Parigot, ce cru reflet france-îlien de notre paysage social : le Préfet de police de Paris dépêche 50 flics à la mosquée d’Alfortville ; ce lieu étant exigu, les prières débordaient sur la rue, et c’est illégal. Mais ce n’est pas du goût du député PS du coin, qui défend la méthode douce : « le préfet du Val-de-Marne adressait au président de l’association des musulmans un courrier valorisant une méthode concertée et un dialogue soutenu afin de trouver des solutions…« . Il s’agit là de ce qu’on nomme de façon feutrée accommodements raisonnables, terme indolore pour désigner des reculades et l’abandon des bases laïques de notre république.

Cerise sur la tarte aux truffes, ( truffe : tartuffo en italien), il y a bien un terrain vague qui jouxte la mosquée en question : ça tombe à pic, les musulmans locaux vont l’acheter pour y agrandir leur édifice ! ben voilà, la solution elle est là : « La communauté musulmane doit récupérer le terrain mitoyen du lieu de culte. Une fois les Roms qui occupent la parcelle illégalement, évacués.« . Chouette pays ! y a que chez nous qu’on peut voir ça.

Tibert

Sans des, ça bidonne mieux

Un titre qu’il est un tantinet tendancieux (c’est Le Monde qui abonde la Maire de Paname, excellente puisque PS) : « A Paris, habitants et élus se rassemblent pour que les voies sur berges restent piétonnes« .

Je rectifie : A Paris, des (quelques) habitants et des (quelques) élus se rassemblent pour que les voies sur berges restent piétonnes. Combien ? des centaines, selon le canard. Allez, au grand maxi deux-mille. Sur combien d’habitants ? voyez la marée humaine… mieux que la manif des « Je suis Charlie », peut-être ? restons dans la mesure, c’est très peu.

Mais qu’en est-il exactement ? la pollution des voies sur berges a diminué, c’est probablement certain (!), mais elle s’est reportée massivement sur les quais juste au dessus, et les Parigots sont certainement bien plus nombreux à habiter le long des quais enfumés que le long des voies sur berges ! Bref la pollution globale reste, c’est évident, empire même – ça roule moins bien, ça bouchonne – MAIS certes oui les voies sur berges sont peinardes, calmes – voire carrément désertes – un peu moins polluées et peinardes, vélos joggeurs et promeneurs. Bien.

Ceux qui ne sont pas peinards ce sont les gens qui DOIVENT se déplacer en voiture / camion / camionnette à travers Paris, vu qu’en faire le tour est souvent pire, et ils galèrent bien plus qu’avant ; pourtant ils font vivre cette ville, approvisionnements chantiers etc. Certes la figure emblématique du bobo parigot – forcément socialo – ou le lecteur du Figaro qui habite le 13ème et travaille en bureau vers Javel peut laisser sa bagnole au bord du  trottoir dans sa rue. MAIS le plaquiste qui habite Maisons-Alfort et va retaper un appart’ du côté de Clichy, il fait quoi, comme on dit élégamment ? il trimballe son matos – plaques de 2,50 x 0,6 m, plâtre, outils, lève-plaques etc… – sur son vélo ? le gars qui va livrer des packs d’eau minérale au Bonnard-Discount du cours de Vincennes, il charge ses palettes sur son dos ?

Voilà… un petit millième des Parigots a manifesté pour que LEURS voies sur berges restent piétonnes. Voies privées, privatives, donc. C’est ni plus ni moins que de l’appropriation abusive des équipements collectifs. On ne va pas pour autant défendre ici la politique désastreuse de Pompidou en faveur de la bagnole dans Paris, mais il s’agit de trouver des solutions sensées pour l’intérêt commun, pas des mesures à la hache pour quelques happy few – oups, un anglicisme ! pour quelques privilégiés.

Tibert