Pffft, cinq fruits et légumes !

Eh non, désolé, il n’y aura que deux fruits-et-légumes aujourd’hui, je n’ai pas le courage, le temps et l’inspiration à traiter 5 sujets. Je sais, je vais me faire gronder, les gros yeux, mauvais Français, et les 45 minutes de marche, et « pour ma sécurité », et fumer dans les toilettes peut porter atteinte aux détecteurs de fumée, etc.

Premio : Monsieur Valls, dans le demi-cercle (l’hémicycle, en grec, mais revenons aux fondamentaux) apostrophant M. Goasguen, suite à une question de ce dernier sur la casse à Nantes : »… vous en venez, vous, de l’extrême-droite« . Certes, certes ! Il n’est que de lire les pages wiki sur monsieur Goasguen, c’est indiqué assez clairement, il a été jeune et d’extrême-droite (*).

Ce qui est rigolo, c’est de survoler les curriculi vitae de nombre de ces messieurs du PS qui de nos jours rondifient du bide derrière le gilet de leur costard 3 pièces. On y découvrira moult anciens (?) trotskistes, plus rarement maos, anars… eh oui, ils ont été jeunes et d’extrême-gauche (*).

Ce n’est pas pareil ? non, sauf que ça se vaut en matière de prétentions : foutre en l’air la démocratie. Et que ça se vaut aussi en bilan de malheurs, atrocités, cadavres, là où ça a fonctionné. Un partout, la baballe au centre, monsieur Valls, il faut combattre tous les extrêmes, sans distinction de latéralité.

Deuxio, Je lis ça :

La CSG non déductible ! le hold-up fiscal à l’état cristallisé, qui refait surface, après la première mouture façon Rocard, sous Tonton. On veut donc nous refaire ce coup dégueulasse, des fois que, besoin de fric, vous comprenez…

Attends que je t’explique, ami pigeon  à a plumer : tu payes la CSG, bien forcé : civisme, effort collectif gnagnagna, mais ça n’est pas décompté de ta déclaration de revenus ! comme si tu ne t’en étais pas privé, de cette putain de CSG. Et donc tu payes des impôts, entre autres, sur le montant de la CSG qu’on t’a prélevée. La double peine, quoi. C’est pas beau, ça ? moral ? social ? socialiste, à tout le moins.

Tibert

(*) Tout le monde peut se tromper, soupirait le hérisson mâle en descendant, dépité, d’une brosse à chaussures.

Comment prendre ses congés-maladie

Je vous entretiens ici des champions de l’absentéisme non planifié (quoique…) chez les fonctionnaires municipaux. Un site nous en parle, relayé par Le Figaro et Le Point, forcément, pour nuire, vous pensez bien, et nous donne le palmarès des villes où les employés municipaux sont les plus transparents, absents, indisponibles, pas à leur poste – en dehors de leurs congés légaux, évidemment.

Palme d’or : Montpellier – 39,16 jours d’absence par an, loin devant Grenoble, médaille d’argent avec 35,45 ; puis Strasbourg (31,96).

Cuillère de bois : Besançon – 14,16 jours d’absence par an « seulement ».

Voilà… bien entendu ceci ne comprend pas les congés payés, soit 5 semaines, plus les jours fériés légaux, genre 14 Juillet, Ascension etc. A la grosse, donc, à Montpellier ça fait 39 + 25 + 4 = 68 jours ouvrés d’absence du boulot par an, sur 261 jours ouvrés théoriques maxi (52 fois 5 jours +1) dans l’année : il en reste 193, 193 jours à travailler, tout de même, c’est pas rien.

Il n’est pas inutile de remarquer, ceci expliquant cela, ou hasard fortuit, que Montpellier est une des toutes premières villes pour le palmarès des taxes locales, foncière, habitation… qui y matraquent très lourdement les malheureux habitants. Des esprits malveillants pourraient avancer que les effectifs des fonctionnaires territoriaux sont peut-être abusivement gonflés, d’où des taxes insupportables. Mais ce sont de mauvais esprits.

Dans la vertueuse Besançon, au contraire, on travaille 25 jours de plus par an qu’à Montpellier, soit largement 2 jours de plus par mois. Hélas, Lille, Amiens, Nice, Marseille ne figurent pas au palmarès, ces villes n’ont pas de chiffres, ou inexploitables…

Et pourquoi je vous raconte ça ? parce que ça signifie que les mairies de Montpellier, Grenoble, etc… sont incompétentes à gèrer leurs employés communaux, et qu’il serait justifié de virer les DRH (*) de ces villes. Car, de deux choses l’une :

– ou bien les conditions de travail y sont absolument infâmes, décimant les valeureux travailleurs, qui tombent comme des mouches,

– ou bien ces mêmes employés abusent et profitent impunément du  laisser-faire de leurs édiles.

Dans les deux cas, il est urgent de faire quelque chose, ça va mal. L’IFRAP, l’organisme qui a pondu ces chiffres, nous dit : « Un fort taux d’absentéisme révèle un problème de gestion d’équipe ou de motivation au travail. A Montpellier, certains agents semblent par exemple avoir un double travail» (**)

Rassurons-nous, munis de ces précieuses mises en garde, les élus de nos villes soi-disant mal gérées sauront redresser la barre, et rapidement : aux Municipales de Mars, tout le monde sera beau et gentil.

Tibert

(*) DRH, les Directeurs des Ressources Humaines, ou les Chefs du Personnel, en langage clair.

(**) Comme vous voyez, c’est juste un problème de motivation.

Tous cocus

Le « Monde », cet ex-prestigieux canard qui snobait les photos et cultivait le ton sobre et neutre de l’observateur objectif, le Monde, donc, nous régale, sur la Toile – et c’est gratoche, pas besoin d’être abonné – d’un long article très fouillé intitulé « A l’Elysée, la nuit où Closer est paru« . Dépêchez-vous de le lire in extenso avant qu’il passe à la trappe ou devienne payant, ce brillant exercice de journalisme. On dirait presque que l’auteure y était, dans le bureau fatal, planquée sous le tapis ou derrière un paravent.

Au fait, que cela ne vous empêche pas de vous tenir informés des médailles olympiques des Français à Sotchi, c’est super-important ! et puis s’il vous reste 5 minutes, de parcourir les échos de ce qui se passe à Kiev, en Ukraine, mais bon, c’est moins motivant, et c’est loin, et il n’y a pas de médailles tricolores à Kiev.

Mais revenons à notre article élyséen, à cette tranche de nuit, la nuit blanche, paraît-il, où Normal-Premier se rend compte, malgré la tripatouillée de conseillers de haut vol qui l’entourent, le bichonnent et tentent de faire semblant de lui trouver une solution, histoire de justifier leurs émoluments mirobolants, virgule, on respire – où il se rend compte, donc, que ça va se savoir partout, plus moyen d’acheter tous les exemplaires de Closer dans les kiosques, comme on sait le faire en haut lieu à Levallois-Perret pour des trucs de moindre envergure.

Bon, je ne vous en dis pas plus, ou pas beaucoup plus, lisez donc ce long et circonstancié monument de journalisme bien renseigné – et il y a de belles illustrations, genre gros plan sur une moulure d’un bureau du Mobilier National « Retour d’Egypte », etc. Vous y découvrirez que, non, Valérie T., pauvre femme, n’est pas la seule à plaindre dans son infortune. Nous aussi, nous aussi ! nous les cocus de l’anaphore, et les cochons de payants, rançonnés pour entretenir des petits marquis tourbillonnants et superflus, même pas capables de, je ne sais pas, moi… dynamiter une imprimerie, détourner et prendre possession du ou des semi-remorques qui trimballent les liasses d’exemplaires de Closer, ou prendre la patronne de ce magazine de ragots glauques en otage, par exemple.

Erreur de casting ! c’est Blueberry ou Rambo qu’il fallait embaucher, cette nuit blanche-là, monsieur le Président.

Tibert

L'apéro ne serait-il pas seulement de droite ?

Je suis ça depuis un bout de temps : cette histoire d’un candidat du Parti de Gauche (le PG) pour les Municipales à Périgueux, jeté de la liste par ses Chefs car il avait trinqué – on l’avait vu trinquer – lors d’un pot à la mairie, avec un ancien ministre gaulliste du coin, Yves Guéna. Horreur et putréfaction.

Ils sont décidément sérieusement tarés, au PG ! Ils n’ont pas le moindre bout de jugeotte, à chercher des poux dans la tête à l’un des leurs, pour s’être compromis avec l’ « ennemi de classe », ennemi en l’occurrence courtois, nonéganaire et retiré des voitures depuis longtemps, et qui ne puait pas du bec.

Eh bien je suis ravi de constater , tenez, lisez ça, qu’au PG il reste des gens sensés, pas sectaires, humains – pas seulement des machines à mordre l’ « ennemi de classe », des gens pour qui – et pour moi aussi – cette sanction est révoltante. Du coup le PG remonte dans mon estime – il revient de loin, je dois vous dire.

Monsieur Mélenchon, le Lider Maximo du PG – qu’on reconnaît à son écharpe rouge façon Tonton, mais il n’a pas osé plagier le bitos – s’en fout, des militants qui claquent la porte : « Si des gens sont mal à l’aise, mais qu’ils aillent à un autre parti, je ne leur en veux pas « , déclare-t-il. Vous voyez, il ne leur en veut pas. Lui non plus, finalement n’est pas seulement une machine à mordre. Ça vous étonne, hein ?

Tibert

Du gel du cliquet

Monsieur un ministre, j’ai oublié lequel, évoquait tout récemment l’idée de geler l’avancement des fonctionnaires.

Et puis il s’est rétracté :  meuh non je n’ai pas dit ça, mais…

Et puis le Premier Ayrault a embrayé, mais non mais non, quelle idée sotte et grenue, on ne va pas geler gnagnagna…

Et c’est tout simplement saisissant, ce débat gel-ou-pas-gel – en tout cas moi ça me saisit : c’est la photo grandeur nature de la France à deux statuts, à deux vitesses, à deux Droits du travail. La France de l’Egalité, comme ils disaient.

Car normalement un salarié capable, qui bosse bien, on le promeut, on l’augmente, on lui fait grimper l’échelle – jusqu’à ce qu’il ait atteint son niveau d’incompétence, selon la thèse de monsieur Peter, mais c’est un autre débat.

Inversement, un salarié cossard, tire-au-flanc, sans initiative, calamiteux, contre-productif, on le sanctionne, voire, on le vire, dans les cas graves.

Chez les fonctionnaires, pour peu qu’on fasse juste le minimum syndical, qu’on se fonde dans la masse, qu’on n’agresse pas physiquement le Chef, eh bien on avance ! Le cliquet, quoi : un cran en avant, jamais en arrière. C’est-y-pas chouette ?

Hélas, monsieur le ministre, quoi que vous fassiez ou pas, toute mesure ou non-mesure sera injuste :

Si l’on gèle, ce sera pain bénit et bien fait pour tous les bras-cassés de la fonction publique, les abonnés aux arrêts-maladie-voyage-en-Croatie, mais ce seront les fonctionnaires efficaces et travailleurs qui seront punis. A quoi ça servirait qu’il se décarcassent ?

Si l’on laisse aller sans geler, tourner le cliquet comme ça fonctionne depuis 1945, et puisque notre brillant humoriste Normal-Moi continue d’embaucher des fonctionnaires, au lieu de sous-traiter ce qui peut l’être, c’est droit dans le mur budgétaire qu’on va tous, sauf à inventer de nouveaux impôts, de nouvelles taxes, etc etc, nous connaissons, nous avons une pratique confirmée.

Il y aurait bien une mesure qu’elle serait juste : ni gel ni pas gel, on remet les statuts à plat, et le plan de carrière automatique à la poubelle ! On promeut ceux qui bossent bien, on sacque ceux qui se liment les ongles, et c’est tout. C’est idiot, injuste, soviétique, un plan de carrière automatique.

Et alors ? et alors ce serait l’égalité des salariés , de tous les salariés. L’Egalité, quoi. Le deuxième mot, au milieu, là, sur la devanture de la mairie.

Tibert

Bientôt les petits pas

Après les Municipales (… demain on rase gratis, l’avenir est radieux, etc, vous connaissez…), le vote « Blanc » sera comptabilisé. Aahhhh enfin.

Hélas, on déchante rapidement : « les bulletins blancs seront désormais comptés séparemment (sic, c’est pas moi qui ai fait la faute) des bulletins nuls, sans pour autant influencer les résultats« .

En clair : c’est presque juste pour du beurre. Pourtant, monsieur le Rapporteur de la loi nous affirme : «  L’absence de reconnaissance de la voix de l’électeur qui se déplace pour accomplir son  devoir civique était choquante en démocratie ». Oui, mais le gus qui écrit « bande de guignols » sur son bulletin rageusement rayé, celui qui glisse la photo de sa chanteuse préférée dans la petite enveloppe, ils se sont  déplacés eux aussi, non ? ils sont venus s’exprimer. Alors, pourquoi sont-ils considérés comme « nuls », inintéressants – moins intéressants que le « blanc » ? Blanc et nul, même combat, c’est pourtant le bon sens même.

D’autre part, les « blancs » ne pèseront rien dans la balance ; ça va juste modifier les comptages votants / abstentionnistes, autant dire les statistiques de participation. Les résultats des élections n’en seront pas affectés, vu que seuls les suffrages valablement exprimés compteront. Pour du beurre, je vous dis.

Enfin, qu’est-ce qu’un vote « blanc » ? pas clair. Wiki nous en cause, et on n’en est pas plus savant pour ça. Vous avez deux possibilités :

– si l’on met obligeamment à votre disposition des bulletins vierges, mais alors vierges, bien blancs avec surtout rien dessus, vous en glissez un dans l’enveloppe (les vrais bulletins à voter pour de bon, vous les gardez pour faire des listes de courses, à afficher sur le frigo). Interdit d’écrire « Bande de guignols », « Non au cumul des mandats », etc. Ne vous épanchez surtout pas.

– sinon, ne surtout RIEN mettre dans l’enveloppe du vote. Vous la refermez, vide, et vous aurez ainsi voté « blanc ». Et ça ne modifiera rien au vote – sauf les statistiques.

Mais c’est une avancée, on progresse, tout doucement, soyons-en persuadés.

Tibert

Démocratie et votations, pièges à cons ?

La CHuiche, qui a le secret de n’être point en Europe tout en y étant en plein milieu, la  Suisse, donc, a la sale habitude de demander directement à ses habitants leur avis à propos de tout plein de questions essentielles et existentielles (ou inversement ? l’existence précède-t-elle l’essence ? vaste sujet). La Suisse fait des « votations », comme nous ferions, nous, des votes sur des questions référendaires, si par extraordinaire nos Dirigeants Bien-Aimés (bien aimés de quelques-unes) avaient l’idée suicidaire de nous demander notre avis.
Car, nous informe « Le Monde« , toujours à la pointe de l’info (*), « la Suisse [est]  habituée des votations populistes« . Populistes ? votations pas bonnes, beurk, où l’on a coché la mauvaise réponse. « Populiste », qu’est-ce que ça vous évoque ? euh… démagogie, nationalisme frileux, promesses en l’air, flattation des bas instincts, rejet des élites, poujadisme… pas bien, quoi.

Il est évident que pour tout journaleux pourvu d’une vraie conscience professionnelle de journaliste français, les récentes votations suisses sont révoltantes : le coup des minarets, de l’immigration, de l’expulsion des criminels étrangers… populiste, vous dit-on. Nationalisme frileux , démagogie… et tout ça parce qu’on leur demande leur avis ! y a qu’à pas leur demander leur avis. On ne fait pas le bonheur des gens avec eux, ils n’y connaissent rien.

Rassurons-nous, par chez nous on ne risque pas d’overdose de votations populistes : on ne nous demande JAMAIS notre avis – sauf tous les 5-6 ans, pour choisir ceux qui vont ensuite éviter soigneusement de nous demander notre avis.

Tibert

(*) Ce week-end dernier, le « Figaro » a devancé le « Monde » d’une vingtaine d’heures sur une info. En Une du Figaro, et bien bien plus tard, le Monde a fini par en causer aussi ; ça ne devait sûrement pas être très intéressant. C’était à Rennes, et il s’agissait de « casseurs », mais des casseurs de gauche, ah bon ! c’était une manif’ pour protester contre une réunion du FN.

Airs connus, scies, rengaines…

Vous connaissez les réparties enfantines – et stupides – des cours de récré, le style « c’est çui qui l’dit qu’y  y est« , « tu l’as dit l’premier« , etc.

A l’âge adulte, et même parfois très très avancé, la vie parlementaire est tout aussi riche d’arguments débiles. Je m’énerve à juste titre et à longueur de billets contre les tartufferies les mensonges et les sournoises manoeuvres de nos Chefs Aux Manettes, j’ai nommé Normal-Premier et ses sbires Roses-et-Verts, mais sincèrement en face c’est exactement la même lamentable soupe rance.

A désespérer de voir un jour émerger des élus responsables, adultes, assumant leurs erreurs, HONNETES. Des élus travaillant pour leur Pays avant leur Parti.

Tenez, la dernière mouture du vieux scénario « c’est çui qui l’dit qu’y  y est » , l’affaire Faletti, ce magistrat qui, paraît-il, serait sournoisement poussé dehors : le très classique Promotion-Placard de la Fonction Publique – les dépenses afférentes étant à nos frais bien entendu. Je lis ce matin ce résumé :

L’affaire Taubira-Falletti indigne la droite, qui dénonce la main mise des socialistes sur le pays. Le gouvernement renvoie l’opposition aux précédents limogeages politiques sous Nicolas Sarkozy.

Et voilà. « Magouilleurs ! » clament les uns. « Magouilleurs vous-mêmes », répondent les autres, « qui êtes-vous pour nous donner des leçons ? » (*) ;  et c’est ainsi que la démocratie fait glou-glou-glou, en coulant, non pas des jours heureux, mais sous l’eau saumâtre et nauséabonde du marigot parlementaire.

Tibert

(*) J’ai la réponse : les mêmes piètres femmes-et-hommes politiques, juste inscrits sous d’autres bannières, avec les mêmes comportements de gamins immatures : lamentables.

Quand face à l'Hydre recule Hercule

Je comptais glander un chouïa sur mes récents billets ; outre qu’il fait froid, mais vraiment très froid, je me fais de temps en temps des pauses-billets. Histoire de me ressourcer, de prendre du recul. Mais je t’en fiche…

… mais là c’est de la provoc’, je ne puis que me remettre face à mon cla-cla, mon clavier. Je lis en effet cette délicieuse accroche dans Libé – le croirez-vous, la teneur intégrale de cette friandise est réservée aux abonnés, je n’en ai que l’entame, je suis frustré :

« François Hollande alimente l’hydre réactionnaire« .

Que fait la majorité de gauche face à la propagande de la droite minoritaire et réactionnaire qui se déploie dans la rue et sur les réseaux sociaux ? Elle recule etc etc… »

La majorité de gauche…

La propagande

La minorité de droite…

Et réactionnaire, avec ça, la droite minoritaire. Tout faux, vraiment rien pour elle.

C’est l’hydre, nous dit-on, pire, c’est l’hydre réactionnaire – encore plus moche que ce que vous pouviez imaginer. Pas tout à fait La Bête Immonde au sens brechtien, mais pas loin, hein, attention.

En somme, déplorent messieurs Ecoiffier et Tassel dans leur article très mythologique, Hercule-Normal est face, là, non à de titanesques 😉 Douze Travaux mais aux Quinze Engagements de l’Anaphore et de la Normalité ; et il est las, là, las de couper des têtes, vu que quand il en coupe une, il en repousse deux. D’où l’hydre, vous voyez ?

Belle image. J’évoquais Brecht, on n’en est pas loin.

Tibert

Au loup, au loup !

C’est avec les bons vieux cris d’orfraie qu’on agite le marigot – qu’on fait du bon buzzz, selon les termes en vigueur. Monsieur Valls s’emploie ces jours-ci, des deux mains et de la voix, à rameuter les âmes sensibles pour défendre la République en danger. C’est la résurgence, dit-il, prétend-il,  des « ligues » (allez hop, 1934, les Croix de Feu !), c’est la naissance d’un « Tea Party » réac de chez Réac façon moustaches gauloises. « Au loup, au loup« , nous crie-t-il, en somme – on connaît l’histoire.

Tenez, dans la même veine, cette superbe déclaration que n’eût pas reniée Georges Marchais, mais qui nous est pondue par un influent du PS, ex-trotskiste à ses heures, comme beaucoup d’influents du PS : les « réactionnaires » reviennent, ce serait même très « tendance », affirme monsieur Julien Dray.

Bon, on ne va pas faire l’analyse approfondie de cette diatribe de monsieur Dray, pleine d’unilatéralités et d’a-priori, vous vous ferez une opinion vous-mêmes. Le « réactionnaire », ce repoussoir, ce punching-ball cher au PCF des années 50-70, reprend du service, donc. « Au loup, au loup réactionnaire« , nous crie-t-on. La conclusion du topo Draysien mérite d’être citée :

« Mais les idées qui sont émises, ce ne sont pas des idées, ce sont des délits. Parce qu’elles produisent, quand elles sont appliquées, de la barbarie« .

Tout est mis là dans le même sac, allez, pas de détail pour les « réactionnaires » (de tout poil, naturellement) : l’expression de l’anti-judaïsme(*), du racisme, de l’homophobie – qui sont effectivement selon la loi française des délits – voisinent avec le rejet du mariage homo, le refus de la PMA et de la GPA pour tous, le refus de l’élargissement des conditions d’accès à l’IVG, etc… qui, certes, sont des expressions d’opinions discutables, contestables, et d’ailleurs pas dans la ligne du PS, mais en aucun cas délictueuses – selon les lois en vigueur, pour le moment. Reste à nos mousseurs d’opinion à faire mousser, à faire des amalgames subtils ou sommaires, prétendre que s’opposer au mariage homo c’est être homophobe, etc…

Et puis tiens, voilà les barbares, voilà la barbarie ! ce lien grossièrement ficelé entre « barbarie » et « délit » est détestable, pervers. Ils sont en fait liés comme la gaufre et la crème-Chantilly : la barbarie c’est en option. D’ailleurs la Justice le sait, qui juge les délits en alourdissant violemment les peines en cas « d’actes de barbarie ».

Au reste, et regrettons-le, monsieur Dray, les idées « réactionnaires » ne sont pas les seules à « produire de la barbarie« . La barbarie c’est tout ce qui nie et piétine l’humain. Dans ce domaine, la paille dans l’oeil des uns vaut largement la poutre dans celui des autres, vous voyez ce que je veux dire. Goulag, camps de rééducation et KoncentrazionLager sont trois des mamelles de la barbarie.

Mais j’apprends, suite à la très grosse manif de la Manif-Pour-Tous hier, j’apprends que le gouvernement, messieurs Ayrault et Valls d’accord pour une fois, que la GPA et la PMA ne seront pas aménagées, à la grande colère des députés PS et des écolos (les écolos !! l’élargissement de la PMA bénéficierait-il au bilan carbone ?) Et là c’est une autre partition qu’on nous joue : après « au loup, au loup », c’est le coup du flic méchant et du flic gentil. Encore un scénario éculé.

Tibert

(*) J’écris à dessein « anti-judaïsme », pas « antisémitisme », terme flou, impropre, pifométrique, vu que moult individus de type sémite (voir ce mot dans wiki) ne sont pas juifs, de même que des foultitudes de Juifs n’ont rien de sémite. Ce qu’on nomme « à la louche » antisémitisme, c’est l’aversion envers les Juifs, ni plus, ni moins.