Tous cocus

Le « Monde », cet ex-prestigieux canard qui snobait les photos et cultivait le ton sobre et neutre de l’observateur objectif, le Monde, donc, nous régale, sur la Toile – et c’est gratoche, pas besoin d’être abonné – d’un long article très fouillé intitulé « A l’Elysée, la nuit où Closer est paru« . Dépêchez-vous de le lire in extenso avant qu’il passe à la trappe ou devienne payant, ce brillant exercice de journalisme. On dirait presque que l’auteure y était, dans le bureau fatal, planquée sous le tapis ou derrière un paravent.

Au fait, que cela ne vous empêche pas de vous tenir informés des médailles olympiques des Français à Sotchi, c’est super-important ! et puis s’il vous reste 5 minutes, de parcourir les échos de ce qui se passe à Kiev, en Ukraine, mais bon, c’est moins motivant, et c’est loin, et il n’y a pas de médailles tricolores à Kiev.

Mais revenons à notre article élyséen, à cette tranche de nuit, la nuit blanche, paraît-il, où Normal-Premier se rend compte, malgré la tripatouillée de conseillers de haut vol qui l’entourent, le bichonnent et tentent de faire semblant de lui trouver une solution, histoire de justifier leurs émoluments mirobolants, virgule, on respire – où il se rend compte, donc, que ça va se savoir partout, plus moyen d’acheter tous les exemplaires de Closer dans les kiosques, comme on sait le faire en haut lieu à Levallois-Perret pour des trucs de moindre envergure.

Bon, je ne vous en dis pas plus, ou pas beaucoup plus, lisez donc ce long et circonstancié monument de journalisme bien renseigné – et il y a de belles illustrations, genre gros plan sur une moulure d’un bureau du Mobilier National « Retour d’Egypte », etc. Vous y découvrirez que, non, Valérie T., pauvre femme, n’est pas la seule à plaindre dans son infortune. Nous aussi, nous aussi ! nous les cocus de l’anaphore, et les cochons de payants, rançonnés pour entretenir des petits marquis tourbillonnants et superflus, même pas capables de, je ne sais pas, moi… dynamiter une imprimerie, détourner et prendre possession du ou des semi-remorques qui trimballent les liasses d’exemplaires de Closer, ou prendre la patronne de ce magazine de ragots glauques en otage, par exemple.

Erreur de casting ! c’est Blueberry ou Rambo qu’il fallait embaucher, cette nuit blanche-là, monsieur le Président.

Tibert

Du quinze contre un

Fort instructif article du Mondenligne sur le paparazzo qui a pris les désormais célèbres photos de Closer (Closer : Plus Près De Toi Mon François) dont auxquelles je vous en ai causé dans mon anté-pénultième billet. Ledit paparazzo expliquait en janvier 2013 aux journaleux du Monde (il y a un an, et donc environ 7,5 mois après la prise de fonctions de Moi-Président) que, on savait, pour les amours furtives qui font aujourd’hui bruire la sphère pipeule, et que ce serait le scoop du siècle que de les immortaliser. C’était il y a un an, notez bien.

Notez aussi que pendant ce temps, nous autres, braves bêtes, nous croyions dur comme fer à la Première Valérie que, qui, bref la concubine officielle. Secrétariat, bureau, gnagnagna… tout y était, ça avait presque l’air crédible, bien que fort vague statutairement – en clair, sans statut. Et sans statut, on fait ce qu’on veut.

Le sel de l’affaire, c’est le paparazzo qui nous le livre : la secrète élue du coeur, la crypto-Première avait un agent de protection ! Oui, un flic de chez Poulaga, affecté à la discrète surveillance du bien-être et de l’intégrité de l’actrice. Il a ainsi été possible, pistant l’ange gardien, de remonter la pelote de fil.

Au passage, l’article nous apprend que Tonton Mitterand, quand il dînait avec Mazarine au bistrot du coin – photo publiée en 1994, était entouré d’une quinzaine de vigiles vigilants, qui, eux, ne dînaient pas, vu qu’ils surveillaient.

C’est encourageant, car nous progressons dans la simplification administrative : en 20 ans, nous sommes passés de quinze personnels PRHPF (Protection Rapprochée des Hautes Personnalités Furtives) à un seul. Voilà qui démontre combien nos gouvernants sont attachés à suivre les admonestations de la Cour des Comptes, qui ne cesse de réclamer, plutôt que de nouvelles rentrées fiscales (traduisez : le matraquage des contribuables), des économies de l’appareil d’Etat. On avance, on avance…

Tibert

PS – remarquez, en additionnant les cerbères affectés à la première Première et celui qui couve la seconde, ça fait sûrement boucoup plus ; quinze je sais pas, mais plus, ça oui.

Addendum – attendez, je savais pas tout ! il semble que cette affaire date d’avant-avant, deux ans au bas mot, bien avant l’anaphore (*) victorieuse, c’est dire ! on nous a bien enfumés…

(*) une anaphore, pas des anaphores, comme certains journaleux incultes écrivent. « Moi Président de… « répété quinze fois ça fait quinze mensonges ou pas loin, d’accord, mais UNE anaphore.