Unilatéralité de l’extrême

( Un « professeur de droit public » de la fac de Grenoble et alentours s’exprime sur France-Info : monsieur Serge Slama estime que, je cite : « On est sur une pente glissante du point de vue des libertés » ; il fait référence, là, aux mesures de protection prises par les préfets et similaires pour permettre à Macronibus de paraître, circuler, s’exprimer, dialoguer dans des conditions acceptables, audibles, dans un cadre suffisamment calme, sans menaces physiques. C’est son point de vue, à monsieur Slama, et il le partage, il en a bien le Droit (public), tout comme France-Info a le droit de lui ouvrir une tribune. Tribune qui n’est hélas pas mise en perspective : monsieur Slama ? qui est-ce ? je ne suis pas abonné à son blog, ni lui au mien, si ça se trouve, et le voilà qui nous cause quasiment ex-cathedra, du haut de sa chaire. Corrigeons le tir, éclairons la scène et les coulisses ; un rapide coup d’oeil à la fiche wiki de ce monsieur permet de se convaincre de sa forte activité militante très à gauche, je résume à gros traits : les frontières c’est ringard, l’identité nationale c’est un concept xénophobe, etc. Rien d’étonnant donc à ses prises de position, farpaitement dans la ligne de son engagement. On peut en dire autant de France-Info, d’ailleurs ! )

Et puis à Saint-Brevin, dans le 4-4, Ouest-France, qui navigue de conserve avec France-Info, dans la même vague rose tendance « je pense Bien » , nous relate un affrontement manif /contre-manif : il s’agit d’un projet d’implantation d’un centre d’accueil pour « migrants » demandeurs d’asile dans cette bonne ville. Le titre de l’article : « Des militants d’extrême droite manifestaient contre le centre d’accueil des demandeurs d’asile de Saint-Brevin. Une contre-manifestation de militants de gauche leur a répondu » . Toujours le même vieux schéma, donc, certains veulent qu’on ouvre grand, on n’est pas assez nombreux et divers ; d’autres estiment qu’il faut restreindre drastiquement les entrées, qui par leurs origines tendent à déséquilibrer de manière irréversible ce pays (*). Chacun ses opinions, n’est-ce-pas… Mais le vocabulaire de l’article (article réservé aux abonnés, les veinards !) n’a pas cette symétrie : ceux qui veulent qu’on ouvre sont « de gauche » ; en face ils sont « d’extrême-droite » . En somme, topologiquement il n’y a pas d’extrême à gauche ! on peut y aller franchement, babord toute, ça ne risque pas la sortie de route ; en face c’est tout de suite excessif, extrême, eh oui… facho, peut-être ? heureusement les journaleux sont là pour nous éclairer, nous dire la Bonne Boussole. Sans eux, où irions-nous, je vous le demande.

Tibert

(*) Mayotte donne un exemple assez parlant de ce que donne une immigration massive – 50 % de la population effective du département n’est pas mahoraise, paraît-il. On peut dire que ça ne va pas sans quelques problèmes, c’est une litote.

Pour pleurer et pour de rire

( Une affreuse histoire, une gamine de cinq ans retrouvée morte dans un sac poubelle, dans un bourg supposément peinard du 8-8… TOUS les canards en causent, bien entendu, tartinent un max ; ça couvre presque le bruits des casseroles. Ce qui est infect, insupportable – par delà l’insupportable de cette histoire – c’est la couverture médiatique. Il a fallu qu’ils aillent cuisiner la mère ! qu’elle s’effondre bien éperdue, pantelante, devant les micros… on nous a révélé qu’elle n’avait pas dormi de la nuit ! un scoop ! mais quel parent dormirait après un truc comme ça ? alors, pas un poil de pudeur ? de tact ? de retenue ? les vautours survolent la scène… )

Et puis cet article sur le Var… la terre est bonne, à Roquebrune-sur-Argens, merci l’Argens. De la bonne terre, agricole, en principe ! car la loi là-bas c’est comme partout chez nous, il y a l’écrit, et puis on peut tranquillement s’asseoir dessus, avec un réconfortant sentiment d’impunité. C’est le pendant, bien réel, du célèbre sentiment d’insécurité cher à monsieur Jospin. Tenez, je lis ça sur France-Info : « Existerait-il, dans le Var, un sentiment d’impunité face au détournement d’usage des terres agricoles ? » . Le maire assure que sa police municipale dresse chaque année des dizaines de procès verbaux pour des infractions à l’urbanisme… régulièrement sans effet, comme avec cet homme qui a transformé son terrain agricole en décharge ; en détail, « Il y a eu 4 procès verbaux d’infractions, 24 mains courantes et une procédure administrative » , tout ça en vain. Bref… je ne vais pas paraphraser le topo du journaleux, c’est le sien. La loi ? bof. La justice ? re-bof. Le bien commun ? laissez-moi rigoler.

Tibert

Choses vues ( merci Victor ! )

Oui, pour ceux qui ont le souci de se cultiver, « Choses vues » c’est ici, merci le Houèbe ! Ceci dit, me promenant dans la matinée, j’ai avisé un immeuble ancien (pierre du coin et mortier) en cours de travaux… bâché, échafaudé, mais on voyait distinctement les ouvriers en train de piquer l’enduit de façade pour mettre partout la pierre à nu. Piquage au marteau électrique : très bruyant, poussières, vibrations, mais ça va plus vite et c’est moins crevant. Eh bien, voyez-vous, le gars maniait son engin sans gants, sans casque, sans lunettes, sans bouchons d’oreilles ! Il plissait les yeux, le malheureux, comme si ça pouvait le préserver d’une saleté dans l’oeil ! Et puis on se lamente que la France soit le plus mauvais élève de l’Europe en matière d’accidents du travail ? eh bien voilà… on bosse mal, sans jugeote, sans contrôles.

Et puis une bagnole, garée dans la rue… une Jeupeot 0038, un numéro comme ça… un SUV, quoi… pas un gros mahousse comme les Jips, les Landroveurs ou les pick-ups rutilants façon baroudeur, non, un brave modeste SUV de chez nous. Sur le capot, peint à la bombe et au pochoir, un slogan en rouge vif : « climaticide » ! voilà, des cons bornés qui par exemple laissent couler le robinet en se lavant les dents, jettent les déchets végétaux dans la poubelle, se tapent des haricots verts importés du Kénya et de l’ail d’Argentine, n’éteignent pas les lampes en sortant d’une pièce… s’érigent en arbitres du climatiquement-correct, jugent et punissent. Tiens, si ça se trouve, ils n’ont même pas de toilettes sèches chez eux !

Et pour la bonne bouche, la manif anti-A69 Castres-Toulouse : eh bien elle s’est bien passée, sans heurts. Comme quoi c’est possible, on y arrive ! à partir du moment où les va-t-en-guerre vêtus de noir sont neutralisés ou envoyés exprimer leur testostérone ailleurs. Et je vais vous dire : ils ont grandement raison, les anti-A69 – même madame Rousseau, sur ce point-là du moins. 😉 Vu comment nos Chefs ont vendu NOS routes à des exploitants-exploiteurs qui se font des testicules en or sur le dos des automobilistes, ça suffit comme ça. Elargir la Nationale, faire des contournements, passer à 2 x 2 voies, tout ça, oui ! les autoroutes pompes à fric bétonnées / alphaltées, dévoreuses d’arbres et de terres agricoles, non.

J’en profite pour plaider la cause de Poitiers-Limoges, et vice-versa : un calvaire, ce trajet ! où je ronge mon frein assez souvent, hélas. Périlleux, truffé de pièges et de traversées de bleds, abruti de camions… on pourrait faire quelque chose ? des rocades de contournement (Lussac-les-Châteaux, quelle purge ! ), en finir avec la très pénible sortie sud de Poitiers ? etc… c’est une bouteille à la mer, ce billet, je sais, mais bon, c’est super pénible, Limoges-Poitiers. Une autoroute, à la limite, tiens, pourquoi pas ?

Tibert

La dernière séance

( Macronius, encore lui… pourquoi tant de haine ? et jamais UN SEUL interviouvé dans les micros-trottoirs pour dire qu’il apprécie ce président opiniâtre, équanime et stoïque sous les casserolades à sec. Popularité autour de 28 % ? ça fait un peu moins de trois avis favorables sur dix – suivant des sondages que je soupçonne fort d’oublier des tas de voix, dont la mienne ! Où sont-ils, ces oiseaux rares ? pas à casseroler, certes ! Ceci ne rend pas cette réforme bancale des retraites plus sympathique, mais qui trouverait des grâces à un projet qui va contraindre à travailler deux ans de plus (dans 7 ans) ? Ceci étant, je lis que le rade basquo-espagnol « Peña Pil Pil » à Pérols, dans le 3-4, où Macronious est allé impromptu boire une mousse – sans demander la perme, comme vous et moi quand nous avons soif – s’est retrouvé ensuite au coeur d’une tempête d’insultes : c’est d’une imbécilité crasse, malfaisante, pire encore que les concerts de poêles à sec. Le Houèbe charrie des tonnes de cochonneries, proférées par des hordes d’abrutis (*), ça se vérifie tous les jours. )

Et puis le cinéma… hier je passe devant une salle ; prix d’un billet standard : 10, 90 euros ! 11 euros, quoi, en comptant l’usure des semelles. Vous imaginez ? 11 euros pour être assis dans le noir pendant deux heures à mater un écran avec des images qui bougent ? On va où, là ? eh bien on va à la mort du cinéma, bientôt la salle à 11 euros la séance « finira en garage, en building-supermarché » , comme chantait Schmoll. J’ai à ce propos trouvé du sens à la gueulante de l’actrice Blanche Gardin, sollicitée pour se produire (une journée de tournage à 200.000 euros le cachet) dans une série de chez A-ma-zone. Non que je souscrive à l’ensemble de ses opinions, que je devine plus ou moins. Mais ce qu’elle dit du cinéma et de son devenir est pertinent, et malheureusement, involontairement, prophétique. « Je n’ai pas envie que dans dix ans plus personne n’aille au cinéma et qu’on soit tous en train de mater des séries sur le canap’ en se faisant livrer des burgers par des sans-papiers qui pédalent sous la pluie » . C’est très exactement comme ça que ça va se passer, et peut-être plus vite que ça, sauf peut-être la pluie et le pédalage – elle a un peu forcé le trait, là… Des rondelles de vidéo scientifiquement conçues et calibrées, qu’on accompagnera de pizzas (de makis, de burgers, de tacos, de chicken-wings, de wraps, de… mais surtout pas de blanquette de veau ni de truffade) au fond du canapé. Renoir, Bunuel, Hawks, Kaurismäki (**) et tutti quanti ? au musée !

Tibert

(*) Si vous m’appliquez ce propos, grand bien vous fasse. Personne n’est obligé de me lire.

(**) Je vous l’ai sûrement déjà dit, j’apprécie les oeuvres de cet auteur : laconisme, sobriété, humanité, et de l’humour, même dans le noir.

A capella, a casserola

( Il n’y a pas d’accent sur « a » , a contrario (inversement, en latin), a capella (à voix nues), au contraire de « à la bonne vôtre » , qui est bien de chez nous). Ceci précisé, merci maître Kapellôt, on a le droit d’apprécier les concerts de cuillers de bois – l’outil idoine pour touiller la semoule – sur les fonds de poêles ou de casseroles, mais c’est exactement la même démarche, quand on fait ça au moment où Macronious cause en différé dans le poste à 20 heures, que de vouloir, Nupessiennes et Nupessiens « en colère » , rendre le débat inaudible (vociférations, chahut, insultes) ou l’enliser dans des milliers d’amendements absurdes. C’est puéril, pas à la hauteur, et ça ne sert qu’à cabosser les poêles, se faire une tendinite, et accessoirement rendre sourd, ce qu’on obtient de manière plus jouissive grâce à des manoeuvres solitaires et furtives. )

Mais Canto ? depuis hier soir je sais que ça existe. Peu après que des concerts de percussions de cuisine avaient tenté de couvrir le discours enregistré, le même Macronibus, dans la pénombre nocturne d’une rue parisienne, poussait la chansonnette avec des passants. Un chant pyrénéen, pourquoi pas ? les Pyrénées lui bottent, très bien, ça vaut la Lorraine et le Rouergue, c’est de chez nous. C’est aussi clairement moins furtif, moins dangereux qu’un scooter très matinal regagnant l’Elysée à l’issue d’une tendre nuitée, casque non bouclé. Le Parigot raconte cette chorale mâle et pyrénéenne, et l’assortit d’un terrible bémol : « Problème (et polémique) : cette application est proche de l’extrême droite » . Allons bon ! Je suis donc allé voir chez Canto… voyons voir… voyons voir… Canto… bzzz… ah… voilà… plein de trucs… tiens, au hasard, les chants du XXème siècle… ben y a de tout ! La butte rouge (la Commune de Paris), c’est extrême-droite ? Bella Ciao, Le chant des partisans, Mon vieux Pataud ? c’est « facho » ? On ira pendre notre linge sur la ligne Siegfried ? c’est pro-nazi ? On marche sur la tête, là. C’est le journaleux qui a perdu sa boussole, ou la sienne se sera coincée d’un côté.

Ah, effectivement il n’y a peut-être pas « On est lààà… on est lààà » . Je ne suis pas allé vérifier, faites-le si ça vous chante (sic). Je constate simplement que, pour certains médias, chanter « Le refuge » (dans les montagnes pyrénéennes) c’est droite extrême ! Et chanter La Jeune Garde, ou L’Internationale, c’est pas l’extrême en face ? Comparons, faisons le parallèle, le décompte des cadavres, c’est une échelle qui parle : au son de L’Internationale – versions russe, chinoise, albanaise, est-allemande, hongroise, tchèque, polonaise, vietnamienne, cambodgienne… combien de morts ? même question pour le Horst Wessel Lied, les hymnes de la Phalange, des colonels grecs, le Duce, Pinochet, Salazar… en face. C’est assez équilibré, pas vrai ? ça se vaut, dans l’inhumanité.

Au son du Refuge, combien de morts ? ceux qui n’ont pu s’y abriter.

Tibert

Les tas de droits

( C’est une provocation ! affirment des têtes de la gauche, de la gauche-gauche, et de la droite-droite : Macronibus aurait signé la promulgation de la loi funeste, dite « des 64 balais » , à 3 h 28 le 15 avril… l’heure où les rats rongent les reliefs de bouffe au pied des poubelles, l’heure où les tagueurs compulsifs peignent leur désir d’exister sur les murs ; l’heure indue où les infirmières de nuit se font un cahoua après avoir été changer des perfs et consulter des moniteurs qui clignotent et font bip-bip. Alors donc, le Chef-en-Chef n’a pas le droit à l’insomnie ? à la rumination nocturne ? à satisfaire une envie d’uriner, puis à se dire, miction accomplie, « mais tiens, tant que j’y suis, si je signais ce truc ? ça sera toujours ça de fait » ? … Je vais vous dire : à 22 h 54, à 6 h 07, à 11 h 23, ce n’aurait JAMAIS été le bon moment. Le bon moment, le geste pas provocateur, la décision qui aurait permis aux opposants de crier victoire on a gagné il est foutu, c’est s’il s’était dit que c’était une loi conne et mal fichue, et donc, poubelle, on reprend tout depuis le début.

Et, en fait, c’est même pas vrai, le coup du 3 h 28 ! il a signé, je cite, entre 17h30 et 23h56 le vendredi 14 avril, en sirotant sa camomille édulcorée, pas encore en pyjama. Ah, vous voyez ! c’est pas du tout provocateur, ça. )

Mais autre chose : Je lisais hier que des voleuses à la tire fort jeunes, en bandes, manifestement des gamines issues des ethnies de l’ex-Yougoslavie, écument la gare de Chessy, qui permet de rallier EuroDisney, en banlieue parisienne. Une touriste imprudente et mal inspirée s’est fait piquer 8.000 euros en liquide ! Evidemment, les flics arrivent parfois à gauler les fautives ; mais voyez : « Elles refusent systématiquement les prises d’empreintes et les photos. Au commissariat, elles baissent la tête, mettent leurs cheveux devant les yeux, de crainte d’être filmées. Lorsqu’on leur donne un gobelet d’eau pour boire, elles tirent sur leurs manches pour ne pas laisser d’empreintes digitales… » : elles connaissent la musique, on les a chapitrées. Mineures ou réputées telles – et allez donc prouver qu’elles ne le sont plus ! – on ne peut quasiment rien faire pour les empêcher de nuire et re-nuire, dès qu’on les relâche dans la nature, faute de moyens pour les mettre hors circuit criminel. Nous avons ainsi chez nous un copieux arsenal de lois garantissant les droits de…, les droits des…, de sorte que le droit à la sécurité, le droit de ne pas se faire dépouiller, passent largement après ! Très sombrement, très logiquement, l’Etat de Droit, qu’on invoque à tout bout de champ, dont on se gargarise, permettra à notre démocratie de périr à coup sûr. L’image que ça m’inspire, c’est le gentilhomme un peu versé dans le noble art de la boxe, et qui affronte chevaleresquement un groupe de malfrats rompus au maniement du surin, aux coups de genoux dans les joyeuses et aux coups de boule : on ne joue pas la même partition ! mais hélas on joue dans la même cour ; il serait pertinent, un beau jour, de s’en aviser.

Tibert

Variations sur l’humain

(J’ai lu sur Le Parigot ce titre : « Une personne morte heurtée par un train » : ce train TER a donc heurté un cadavre, c’est tragique et idiot, me suis-je dit. Quelle idée de se suicider sur la voie ferrée avant le passage du train ! juste pour emm..der le monde, quoi !… A moins que ce soit un crime, et que, ne disposant pas de scie adéquate, on ait transporté le corps sur les rails pour laisser la loco faire la découpe ? Mais pas du tout : à lire le corps (sic) de l’article, on découvre qu’en fait le train a percuté un être vivant, le tuant. Mais ça change tout ! Le journaleux, les idées claires dans sa tête, aurait pu titrer « Un homme (une femme, un humain [mot épicène, NDLR]…) tué au passage d’un train, le trafic TER, gnagnagna... » . Comme quoi le titre ne suffit pas, il faut aller creuser, chercher la vérité plus profond. )

Et puis ça bruit autour de la LDH, la Ligue des Droits de l’Homme : elle est dans le collimateur de monsieur Darmanin, on en cause… et la gauche politique, des LFI, des PS, des écolos, des PCF… se fend de communiqués de soutien ; vous pouvez même faire un don. Du coup (*) j’ai été jeter un coup d’oeil aux sites Houèbe de la LDH. Etonné que ce noble organisme – créé il y a 125 ans à l’occasion de l’affaire Dreyfus – n’ait pas changé son blaze pour « LDH – Ligue des Droits des Humains » ; en effet, là où est l’Homme, la Femme est invisible ! nous serinent les féministes radicales et radicaux ; l’humain (qui inclut l’humaine, donc ?) est bien plus approprié, paraît-il.

Et puis à passer en revue les articles visibles sur les divers sites LDH, je constate une très grande similarité de thèmes avec ceux de LFI, Nupesse et tutti quanti. En grappillant ici et là, tenez, le site de Clermont-Ferrand est assez éclairant : articles sur les mégabassines, sur les « violences policières » (**), avec des « toutes et tous » , des « … les observatrices et les observateurs... » : on est en plein dans les fondamentaux de la langue « de gauche » , là, l’écriture inclusive obligée, les thèmes LFI et assimilés. Cerise sur la flognarde ou le pounti, on y dégote un renvoi – renvoi d’ascenseur ! – vers un article de La Montagne (je vous en ai causé) qui met en garde, pendant que des ultras de gauche cassent et brûlent un peu partout, contre les agissements de l’extrême-droite à Clermont !

Bref ce sont les mêmes, ou sinon ça se superpose bigrement ! Evidemment, la LDH se drape dans sa glorieuse histoire, ses combats – entre autres en faveur de la laïcité, il y a bien longtemps – pour argumenter contre les attaques qui la visent. Mais la LDH des nos jours est à ce point calquée sur les partis politiques cités plus haut qu’on ne peut s’empêcher de trouver ça bizarre, curieux, et sûrement pas fortuit. Serait-ce, comme disait plaisamment Jacques Duclos, Bonnet-Blanc et Blanc-Bonnet ? ou l’inverse ?

Tibert

(*) Du coup, très tendance ! on met des du coup partout. Quel coup ? j’ignore, mais il paraît que ça vaut le coup.

(**) Le Monde s’est fendu d’un article savant et chiffré pour étayer (angle de tir, distance, vitesse du vent, impact…) une présomption de tir tendu d’un lance-grenade – c’est prohibé, normalement – de la part des forces de l’ordre à Ste-Soline. Je n’ai en revanche trouvé aucune étude sur les angles de tir des coquetels Molotov qui ont mis le feu aux gendarmes ou à leurs véhicules.

Les hordes

Il y a deux-trois jours, le Monde titrait sur la détresse d’Etretat, petit bourg marin et normand, qui a la malchance de jouxter des falaises crayeuses, vertigineuses, découpées, bref spectaculaires : eh bien à Etretat la mairie a entrepris de tenter de sauver ce bled des ravages touristiques. Etretat étouffe.

Saint-Malo étouffe itou, tenez, c’est encore Le Monde qui en cause. Les indigènes se font jeter, place aux touristes, aux visiteurs, aux résidents secondaires, aux R-bi’and-bi.

Venise, je ne vous dis pas, c’est carrément infernal : 50.000 habitants héroïques, 30 millions de visiteurs par an. Saint-Tropez, petit village peinard de pêcheurs et de boulistes des années 50, on a renoncé, ça bouchonne et le Perriet-tranche est à 20 balles chez Sénéquiet. Le Mont-Saint-Michel, visitez-le un mardi, un jeudi, en plein milieu de janvier par temps de pluie, après avoir vérifié qu’il n’y a pas de vacances à ce moment-là.

Les touristes, ravageurs, c’est l’Attila d’aujourd’hui. Là où ils randonnent, l’herbe qui borde les sentiers ne repousse pas, piétinée indûment par des armées de godillots à la recherche de la plus courte trajectoire. En souvenir : mégots, papiers gras, barquettes et PQ usagés, cadavres de bouteilles, canettes et emballages… Mais ça ne s’arrête pas là : les commerces, c’est la cata ! C’étaient des bouchers, quincaillers, primeurs, droguistes, poissonniers, bistrots…. ce sont des agences immobilières, des coiffeurs-visagistes, des agences immobilières, des galeries d’ « art » , des boutiques de souvenirs, des agences immobilières, des kébabs-pizzas-falafels-sandwiches-tacos, des Fissa-bouffe, des salons de thé, des brasseries chic… et des agences immobilières. Avec des boîtes à clés planquées un peu partout.

La semaine de quatre jours, dont on vante les grands mérites, qu’on expérimente ici et là, va certainement arranger les choses, vous verrez ça. Avec quelques jours fériés judicieusement placés, ça va faire des mois de mai toute l’année, des loisirs à ne plus savoir qu’en faire – vu qu’on ne lit plus -, des Cabourg-Deauville-Etretat-Dinard-Saint-Malo en rafales. Des Pointe du Raz non-stop 24/24, 7/7. Des Musée Soulages à la queue comme tout le monde ! Réservation en-ligne obligatoire.

Si vous connaissez un petit endroit peinard, sans aucun intérêt touristique, musée, grotte, gouffre, cascade pittoresque, vierge noire, église classée, rétable moyenâgeux, beffroi étonnant, roche tremblante, tradition curieuse, tympan typique, jacquemart original, que sais-je, surtout gardez-vous le jalousement. « Ils » seraient fichus d’en faire un site touristique, d’y jeter des kyrielles d’autocars troisième-âge, si vous avez oublié, détail affreux, qu’à la Saint-Macaire on y processionne derrière la Confrérie des Joueurs de Manille-Coinchée.

Tibert

Le goût et le coût

( J’ai vu récemment un film à la télé – sur Arte, peut-être ? – intitulé « La lutte des classes » : sympathique scénario, rien à voir avec Marx et Engels ; il s’agit des soucis et des embarras des classes de Primaire dans les quartiers ethniquement « mélangés » à Paris (forcément, à Paris !). Plein de doctes poncifs sur le racisme et comment s’en débarrasser ; monsieur Baer y campe un plausible percussionniste un peu foutraque dans un groupe de rock genre « métal lourd » … on a ainsi droit à un échantillon militant de la production de ce groupe sous le métro aérien – sans doute Nation-Etoile par Barbès – en soutien aux « migrants » . Le texte est, pour une fois, audible et pas anodin : on y déclare (usant d’un verbe plus vulgaire) sodomiser le pape ! Plus loin, tentant de minimiser la chose, si je puis dire, ledit batteur énonce qu’il aurait pu aussi bien s’agir de déféquer (en terme plus choisi) sur Mère Teresa… je vais vous dire : cramponnons-nous à la liberté d’expression, il y faut de la conviction, même si l’on s’attaque là, de manière ordurière, à une religion inoffensive (*). Car s’en prendre pareillement au Grand Rabbin aurait évidemment déclenché des tollés, voire des procès ; quand à une troisième religion monothéiste, je vous laisse imaginer. Liberté d’expression, ouhlaaa! très prudente, donc. )

Et puis je vais encore pousser un coup de gueule : il est décidé, en haut lieu culturel et financier, qu’à la rentrée de septembre les achats de bouquins en-ligne seront grevés, en dessous de 35 euros, de frais de port de 3 euros. Le but, nous explique-t-on, c’est que nous fréquentions plus les libraires ! au lieu de traîner nos fesses derrière un clavier d’ordinateur, à commander paresseusement chez A-ma-zone ou à la Fnaque. Allez donc, disent-ils, allez humer l’encre des livres appétissants que le libraire – profession très menacée – a disposés pour vous sur ses présentoirs… parcourir les rayonnages, lire furtivement deux-trois pages savoureuses, repartir avec quelques chouettes achats, promesse de beaux moments. Ouais… encore une fois, les bouseux peuvent crever. Car au Carrouf’Marquète ou au Tabacs-Journaux de Broignoulat-sur-Creuse – pas de librairie digne de ce titre à moins de 23 km à la ronde – il y a bien des bouquins sur deux tourniquets, si si ! on y trouve les opus de Guillaume Lévit et Marc Mussaud, deux-trois polars d’industriels de la chose, la dernière production de madame Nos-tombes, des trucs sur Comment guérir ses verrues ou Soigner son arthrose par la méditation … j’arrête là. Pour trouver autre chose ? eh bien… quand on a le houèbe à la maison ou chez un voisin obligeant, et qu’on aime lire, on passe commande ! c’est idiot, hein ? et ça va coûter plus cher. On le devra aux ministres des Finances et de la Culture réunis.

Tibert

(*) En 1766, le chevalier de la Barre fut torturé et mis à mort pour moins que ça – des soupçons de blasphème, rien de plus. La liberté d’expression a bien progressé… enfin, pas partout !

Intolérance, des tollés rances

(Syllogisme : monsieur Poutine déclarait, il y a quelques jours, que « l’objectif de l’armée russe était de repousser les Ukrainiens « à une distance telle qu’ils ne pourront pas nous infliger de dégâts » . Voilà qui répond enfin à une angoissante question : mais keskiveu ? que veut-il, le Poutine ? Hélas, c’est là un syllogisme redoutable ! qui ne fait que jeter de l’encre sur une incertitude glaçante. Car s’agissant des territoires conquis au printemps 2022 par les Russes, Donbass et Louhansk à l’Est, au Nord de la Crimée jusqu’à Kherson, des référendums bidon en ont organisé le rattachement à la Russie : ce serait la Russie ! C’est donc à partir de ces nouvelles limites de territoire qu’il faudrait « repousser les Ukrainiens à une distance telle que… » ? à suivre itérativement cette logique { repoussement / référendum / annexion / nouvelles frontières } on voit clairement où ça peut mener. Reste à souhaiter que ce soit un projet foireux. )

Et puis ça intolère de partout, ça devient critique d’intolérance, de refus de l’autre. Tenez, la toute nouvelle députée PS de l’Ariège, madame Froger… à gauche, oui, mais moins hargneuse, moins couteau-entre-les-dents qu’à la Mélanchonie ; elle a eu le grand tort de battre la candidate LFI : elle avait pas le droit ! On l’a ainsi aspergée d’eau, traitée de collabo, de facho ; « Il y avait vraiment de la haine sur leur visage, c’était impressionnant » , dit cette élue, encore toute remuée. Le facho, selon la définition en vigueur à LFI, c’est juste de l’autre côté de la bordure !

Ailleurs, et dans la même veine – venant du même bord – on a vu d’aucuns tenter d’empêcher des mitingues ou des apparitions publiques de monsieur Zemmour ; madame Agacinski interdite de parole, monsieur Finkielkraut devoir s’enfuir par une porte de service, etc. En face, si je puis dire, le chanteur de variétés Bilal Hassani – pas du tout du tout ma tasse de thé, et très connoté LGBT – a du renoncer à se produire dans une ancienne église, désacralisée et servant de salle de spectacles depuis longtemps ; à Nantes, deux saltimbanques, qui communiquent façon pédagogie souriante sur la question très tendance du genre, se sont fait emmerder, et la mairie a porté plainte , une association très catholique ayant fait du foin contre le spectacle pour enfants intitulé « Fille ou garçon ? » (*) . Bref la liberté d’expression est malmenée, et très mal perçue, comme vous voyez. C’est pourtant essentiel, tout comme le droit symétrique à protester et contredire ! On peut ainsi, à voir le paysage ambiant, redessiner la frontière de la gauche vrai-de-vrai, telle qu’elle se voit, arbitre autoproclamée des bonnes manières : si l’on n’en est pas c’est qu’on est un facho !

Tibert

(*) Pas vu ce spectacle, évidemment, j’ai passé l’âge-limite. Si c’est pour promouvoir l’égalité, que les mâles peuvent sans inconvénient faire la vaisselle, repasser le linge et jouer à la marelle – et symétriquement pour passer la tondeuse, le barbecue, la bagnole et le foot – j’applaudis des deux mains ; si c’est pour promouvoir le changement de sexe ad libitum, je suis plus réservé…