En principe, en théorie…

( J’en ai assez de lire des traductions aussi nulles : les Etats-Uniens usent et abusent de l’expression «  …fucking machintruc… » , il y a un fucking bidule à tous les coins de phrases. Par exemple on nous raconte les errements subversifs de Donald Trump lors de l’assaut au Capitole en janvier, citation : « Je suis le putain de président… » ; en remontant à l’anglais il a sûrement dit « I’m the fucking president blahblahblah… » , c’est comme ça qu’ils causent. Pas nous ! pas nous… une traduction propre et correcte en français, c’est « Putain (merde quoi, féchier, etc) c’est moi le président (je suis le président), amenez-moi gnagnagna… » . C’est un détail, je sais, mais tant qu’à traduire ce putain de président, autant le faire bien : le mot à mot donne des résultats piteux. )

Mais autre chose : une illustration lumineuse du système français des lois, décrets et réglementations… Je vous serine que nous sommes les champions des lois « en l’air » , inapplicables, inappliquées ; les enfreintes ne sont jamais sanctionnées. Nous avons donc un magnifique système législatif ! ultra-complet. Dès qu’un tricycle avec un frein arrière défaillant provoque un accident, on sort une loi concernant les tricycles défaillants du frein arrière. Sauf que c’est lettre morte, comme d’hab… personne pour faire appliquer ce truc, c’est mal pensé (*), on n’a pas les moyens, ou les effectifs, on a d’autres priorités….

Les encombrants déposés sur la voie publique à la sauvage ? c’est 135 euros d’amende, c’est affiché sur les camions-poubelles à Paris. Mais citez-moi un quidam qui aurait été sanctionné pour avoir déposé un encombrant sauvage… c’est pourtant courant d’en voir un peu partout sur les trottoirs. je vous passe les mégots, les papiers, les crottes du clebs, les… Idem, des zélés du vélo un peu sourcilleux se sont acheté un radar-vitesse ; la limite à Paris étant de 30 km/h (c’est inutilement répressif, naïf, aberrant, les types qui ont pondu ce règlement ne roulent qu’à l’abri d’une voiture avec chauffeur, lisant la presse du jour sur leur mobile…), ils ont voulu vérifier. Ils se sont donc « amusés » à mesurer la vitesse des engins sur les voies parisiennes : eh bien personne – en dehors des embouteillages, évidemment – ne respecte la règle ! Et une règle « en l’air » , une ! On pourrait en citer des tonnes comme ça.

C’est notre système, que voulez-vous. Un monceau d’empilements de directives et contraintes fines, détaillées… purement théoriques. Et tout le monde le sait !

Tibert

(*) Tenez, il faut théoriquement au moins 2 secondes d’intervalle entre 2 voitures se suivant : avec quoi on mesure ça ? avec rien, on ne mesure pas, c’est infaisable ; quand ce sera faisable ce sera obsolète.

Marqueur.e

J’ai pu voir une photo datant du jour de la « Fierté Homo » à Paris – au fait, pourquoi en être fier ? c’est comme ça, et puis c’est tout – avec la lunette arrière d’un bus où l’on pouvait lire « Paris fier.e » . La RATP allait de son petit soutien à la Bonne Cause, et donc tout Paris en était, nolens volens, et sous la houlette de madame Hidalgo, fier.e. Au fait, savoir si Paris est mâle ou femelle, alors là…

Et puis l’on me communique un tract rigolo, car trompeur, siglé et signé « Ensemble » ! a priori donc c’est du Macron ? ben non, c’est un « mouvement pour une alternative de gauche, écologiste et solidaire » , qui entretient la confusion… et ce tract (très utile, car imprimé sur une seule face, donc utilisable en brouillon, notes de courses sur le frigo, pense-bête… * ) y va de sa prose inclusive, lui aussi. Extrait : « Dans le 13e arrondissement, Sandrine Rousseau et Rodrigo Arenas sont élu.es pour la NUPES » – ça semble leur faire plaisir, bon courage les amis, mais là n’est pas mon propos. Car ce qui se voit clairement, c’est l’alignement très fort des sensibilités « de gauche » sur le choix et la révérence à l’écriture inclusive, cette néo-vérole grêlée. On sait ce que je pense de cette monstruosité grammaticale, que je mets au même niveau qu’un infinitif pour un participe passé. Le plus cocasse, c’est qu’ a contrario et à l’oral, on constate de plus en plus l’abandon du féminin là où il devrait figurer, « Où elles sont mes chaussettes noires ? – je les ai mis dans le tiroir du bas » ; aussi bien à gauche qu’à droite, d’ailleurs.

Bref, si à l’oral on s’assoit souvent sur le féminin, c’est fatigant – d’ailleurs le genre des mots un peu rares est souvent trahi -, à l’écrit et « à gauche » on serre les rangs, l’écriture inclusive, y a qu’ça ! c’est une belle merde posée sur notre beau langage, « et ça marche » ! et tant pis pour le français, qui peut aussi se faire du souci pour d’autres excellentes raisons, anglicisation galopante, orthographe aux oubliettes, langage SMS, verlan ou sabir des banlieues… .

Allez, une goulée d’air frais…

Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous, / Seigneur, que tant de mers me séparent de vous ?
Que le jour recommence et que le jour finisse / Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice…

Tibert

(*) Pour les tracts imprimés recto-verso, il reste les marges, l’allumage du barbecue, les cocottes en papier…

Les Pierrot lunaires, à la rigueur

( Je lis avec avidité les petites amorces d’articles du Fig’ragots : c’est souvent alléchant 😉 et il était question des meilleurs restos de l’été… à Paris, forcément à Paris. Bon… je butine un chouïa… je vais voir… j’affiche la carte du mieux noté… miam ! cher peut-être, mais on est à Paris, n’est-ce-pas… tenez, ce plat du menu-déjeuner à 38 euros, texto : « Filet de Lieu jaune snacké, piperade (poivrons, olives noires, pignons de pain, coulis fumée, herbes), beurre blanc » : notez le « coulis fumée » (quesaco ?) et puis les « pignons de pain » : les intolérants au gluten éviteront. )

Mais, autre chose… à Poitiers, il est très mal venu de se grimer la figure en noir, même en privé, pour faire la fête et si on a une grand-mère martiniquaise ! c’est, en français, du (de la ?) « blackface » , et c’est très-très malpoli ! menaces de mort en perspective… les stagiaires-flics municipaux qui se sont livrés à cette fantaisie au cours d’une petite soirée festive ont été suspendus. Comme quoi on considère comme acquis, dans notre belle société Politiquement Très Correcte, que les Juifs, et eux seuls, ont le droit de raconter des blagues juives, mais là, faites le parallèle, ce n’est même pas vrai ! si, tout de même… un « caucasien » bien pâle pourrait se tartiner la figure au blanc d’Espagne, se grimer en clown blanc, ça pourrait passer sans que ça provoque des réactions disproportionnées : il se dit que le racisme anti-blanc n’existe pas.

Et pour terminer, je constate que j’étais très pessimiste sur les résultats du Bac : ce n’est pas du 89 %, c’est du 97,5 % l’an dernier. Allons, encore un effort, il reste 2,5 % de cancres… l’épaisseur du trait… il faudra bientôt « traiter » le correcteur sur sa copie (« nik ta race sale p… » , etc etc…) pour encourir une mauvaise note. Le Monde nous apprend aussi, que, phénomène curieux, des correcteurs ayant rendu leurs notes supposément verrouillées, les ont vues gonfler inexplicablement… et de s’interroger gravement, cela ne va-t-il pas conduire à la dépréciation de ce diplôme ? tu l’as dit, bouffi !

Tibert

Souple, l’ardoise

( Madame Borne, qui tient toujours les manivelles à Matignon vu que Macron le lui a demandé, est invitée par la gauche (les députés, mais pas que : il y en a qui s’en mêlent et ne sont pas concernés) à demander un vote de confiance à l’Assemblée. Si vous y voyez une tentative de croc-en-jambe, une manoeuvre malveillante destinée à la dégommer, c’est que vous avez l’esprit mal tourné ! c’est d’un vote « de confiance » qu’il s’agit : c’est pourtant clair, non ? )

Mais les orages dévastateurs se suivent et après leurs passages ça ressemble de plus en plus à des champs de bataille. Ne me racontez pas que c’est nouveau : du côté de 1985 à Nantes, j’y étais, j’ai pu assister au hachage menu du toit de mon immeuble par des grêlons « gros comme des balles de ping-pong » ; après ces premières vagues de destruction, il pleut, forcément, la laine de verre pendouille aux plafonds crevés, gorgée d’eau, ça pèse des tonnes, les plafonds cèdent, etc etc… vous voyez le tableau. Mais il est vrai que c’est apparemment plus fréquent de nos jours. Les assureurs assiégés… bâchage des toitures… pénurie de bâches… interminables démarches pour faire réparer… couvreurs surbookés… escrocs qui tentent d’en profiter… c’est la cata, et ça devient chronique.

Donc, qu’est-ce qu’on attend pour modifier nos tuiles, nos ardoises, nos plaques de zinc, nos… bref notre façon de couvrir nos toits ? on est condamnés à se cailler les sangs pendant des lustres chaque fois qu’un orage à grêles sera annoncé ? il doit bien exister des trucs pour ça, non ? des surfaces élastiques, des films souples, des… des tuiles à absorption de chocs, je sais pas, moi… ingénieux ingénieurs, on attend vos avancées techniques – oooups… technologiques, ça fait plus savant.

Tibert

Ludique ?

( Je vais quitter un temps la politique, du moins la politique vue de près. Un peu las, c’est dur la politique, et puis il faut que ça décante, que ça mûrisse. Notre Mélenchon d’insoumis, décidément toujours très en verve, demande à madame Borne ( « Aucune légitimité, zéro ! » ) de se soumettre – ce n’est pas le verbe employé mais ça y équivaut – à un vote de confiance (traduisez : de défiance, si possible) des députés… et d’où il cause, lui ? il est député ? non. Quelle légitimité a-t-il ? même pas au niveau d’un Poulidor, bien qu’ayant progressé d’une place. )

Mais le bac de français, j’y suis allé y jeter un cil, alerté par des commentaires ici et là. Commentaire de texte, justement, comme de coutume chaque année, et cette année c’était un extrait d’un roman d’une autrice (une auteure, une écrivaine) vivante ! pas de la conserve, donc, comme le plus souvent. C’est une Sylvie Germain, une Germain donc, à ne pas confondre avec la matheuse Sophie Germain, qui illustra les sciences exactes au 19ème siècle. Je fais une digression sur cette Germain, parfaite autodidacte des maths – elle étudiait à la bougie la nuit, il n’y avait pas de LED ni d’ailleurs d’électricité – et qui pour progresser dans cette science, se mit au latin et au grec ! et entretint une correspondance savante avec monsieur Gauss lui-même, LE Gauss, bref le plus grand. C’était une époque où étudier était considéré comme une promotion… mais passons.

Bref, l’extrait du roman « Jours de colère » de Sylvie Germain sur lequel ont tenté de plancher nos chères petites têtes blondes comportait quelques difficultés – c’est le bac, c’est super sélectif le bac, exigeant !! oh combien ! pas un jeu pour débiles vers 12h 15 à la télé ! – et notamment le mot « ludique » … hélas, ludique fut jugé abscons, abscons étant lui aussi hors de la liste des 800 mots connus et utilisés. Les mots qu’on a utilisés abondamment sur les réseaux-poubelles, une fois l’épreuve terminée, c’était du genre « Nique bien ta race Sylvie Germain à vouloir nous faire cracher des refs à Tarzan » . Un autre : « Jvais te niquer ta grosse mère (…) Tu es qui wsh ???? » . Madame Germain, carrément menacée, y est allée de son petit commentaire personnel, et ma foi j’adhère à son point de vue. Extrait… « C’est grave que des élèves qui arrivent vers la fin de leur scolarité puissent montrer autant d’immaturité, et de haine de la langue, de l’effort de réflexion autant que d’imagination, et également si peu de curiosité, d’ouverture d’esprit » .

Il est assez ahurissant qu’on s’en prenne à Sylvie Germain, qui écrit ce qu’elle veut ! autant insulter tout effort de réflexion, de création… Les fautifs sont ceux qui ont largement surestimé le niveau des potaches, et trouvé pertinent de faire plancher sur ce texte des gosses immatures, incultes et fiers de l’être, les autres étant selon le terme consacré des bouffons. Mais pas de souci, on aura les 89, 5 % de réussite. Voire plus ! c’est dire si le niveau est bon – et progressera encore, en évitant des écueils tels que « ludique » .

Tibert

Le nez dans le ruisseau c’est la faute à…

( Monsieur Corbière, proche acolyte du Lider Maximo Mélenchon, a une réponse toute trouvée à la question : « C’est la faute à qui si le RN a obtenu 89 députés ? [chose qui n’était jamais arrivée, NDLR] » : pour lui c’est clair, ce sont les Macronites qui ont tout faux : eux, aux LFI, vous pensez bien, ils sont pleins de sollicitude et de « valeurs humanistes » prêtes à l’emploi, à employer pour le classique « pacte républicain » qui fait habituellement barrage au RN, ce maudit. Visiblement, ça n’a pas fonctionné ce coup-ci, et elle a désormais du plomb dans l’aile, la douce fable du « pacte républicain » . Que ceux qui tous les jours encouragent les entorses à la laïcité, justifient l’immigration massive et incontrôlée, veulent désarmer la police, vantent les régimes façon Chavez-Maduro-Castro, se fassent leur examen de conscience. )

Et puis les LR, Les Républicains, qu’ont disait moribonds, reprennent du poil de la bête : dans la nouvelle répartition des forces, où le RN est le plus fort parti d’opposition à Macron (*), ils sont en excellente position pour permettre à celui-ci – moyennant des concessions de sa part, évidemment – de gouverner quand même… ils ont bien perçu l’occasion, chez les LR, et ça donne des variations amusantes. Quand un Christian Jacob affirme haut et fort « il n’y aura pas de pacte ni de coalition avec le gouvernement » (**), Roger Karoutchi énonce que le gouvernement « va devoir faire des concessions pour que les députés LR votent ses textes gnagnagna » … ah ! donc ce sera au coup par coup… mais vous verrez, ça va se faire, gentiment, en bons voisins, et puis ça permettra de discuter…

Tibert

(*) La Nupesse est plus nombreuse que le RN, mais c’était une machine de guerre pour aller aux élections, un arrangement ponctuel entre LFI, Verts, PS, PCF et « divers gauche » ; chose cocasse, Mélenchon voulait en faire « son » groupe parlementaire, il se voyait déjà avec sa petite Nupesse à Méluche derrière lui – qui d’ailleurs ne siègera pas à l’Assemblée ! Mais les autres composantes du patchwork ont dit non : pas question. Chacun son groupe ! fragile Nupesse… n’éternuez pas trop fort.

(**) Mon oeil ! c’est de la posture, ça.

La prochaine cata

( Je ne vous cause pas des Législatives : d’ailleurs c’est déjà « dans la boîte » , ce matin au marché aucun tract : les opinions sont faites. Avec les grêlons gros comme des pamplemousses, les inondations, les incendies, les tsunamis, les nuées de sauterelles, deux ans de Covid à variantes, les ravages des antivax, la canicule au mois de mai, la pénurie d’huile de tournesol, Poutine qui envahit l’Ukraine, la variole du singe appliquée à l’homme… c’est la Fin du Monde qui arrive ! l’Apocalypse qui se pointe, avec les trompettes du Grand Orchestre du Créateur Barbu, et la prochaine catastrophe, ça va être, si ça se trouve, Mélenchon Premier Ministre (en plan B, il paraît qu’il est sur un coup, un casting pour faire doublure de la Reine d’Angleterre).

Demain donc on ira taquiner le brochet, sinon on fêtera sa fête à papa à midi, avec, évidemment, autre chose qu’un collier de nouilles ; un cendrier-pâte à modeler ! peint à la gouache bleue, avec un emballage-cadeau. Ou bien un after-chèvre, une boîte de cigares, un Cognac un peu classieux, une cravate à pois, un bon pour un tatouage de son choix, plus rarement un bouquet de fleurs… les hommes, ça ne fonctionne pas tant que ça au bouquet de fleurs… on est là, vous le constaterez, les deux pieds dans le stéréotype de genre, c’est affreux. J’entends d’ici les couples lesbiens protester, ça commence à rouspéter du côté des LGBT++, je tire donc prudemment l’échelle.

En fait je voulais vous parler de Trintignant… vu que le CNFF, le Comité National des Fêtes Funèbres a quasiment vidé sa cagnotte pour enterrer Djohnny en grandes pompes – des santiags’ – puis Michel Bouquet avec des fleurs, et qu’il en garde un peu sous le pied pour le prochain décès de monstre sacré – Delon, BB, Arlette, Line Renaud ? va savoir… – il n’y aura rien pour Trintignant, vous pensez bien ! Nonagénaire, il vient de tirer sa révérence… on va dire qu’à cet âge c’est statistiquement assez normal. Mais moi je vais vous dire : j’ai une histoire personnelle avec lui, avec Trin-trin, comme on l’appelait. Il était à part : d’abord sa voix ! une voix comme on n’en fait pas deux, bon, tout le monde vous le dira, la voix de Trintignant… OK. Mais le truc qui moi m’a toujours scié chez Trintignant, c’est quand il courait. Sa manière de courir. Personne ne courait comme lui ! La scène de « Un homme et une femme » (chabadabada) où il se met à cavaler sur la jetée pour se jeter, justement… oui, certes, mais tenez, sur le port de Nice, à la fin de « Sans mobile apparent » , quand il court comme un dératé… avec un flingue à la main… ce déhanchement, cette façon de jeter les bras et les jambes et le buste avec… c’était sa patte, si je puis dire, sa signature. Evidemment, avec le temps, il a moins couru, ou moins vite – dans « Amour » , plus du tout. Quand c’est triste on ne court pas.

Tibert

Sens unique

Alban Gervaise, ça vous dit quelque chose ? Gervaise, sûrement, si vous avez vu le film éponyme de René Clément – tombé dans l’oubli – ou bien lu « L’assommoir » . Eh non ce n’est pas la Gervaise de Zola, pas non plus l’assommoir, mais le coup de couteau mortel, et puis l’omerta, comme titre Le Figaro : à part les sites Houèbe classés très à droite, c’est – ce fut, et vite passé – pour la presse nationale un fait divers au rayon des chiens écrasés ; et puis « pas de vagues » , selon la célèbre devise. On a fait des trucs nationaux, discours, flonflons… pour un rocker belge pénible, pour un estimable Michel Bouquet, mais pour un excellent médecin militaire qui a bien servi son pays, assassiné devant l’école de sa fille par un type qui a crié en arabe « Dieu est le plus grand » , rien, circulez. En revanche, si c’était un crime raciste, par exemple un Maghrébin ignoblement agressé par un « facho » ou un « suprématiste blanc » , on aurait eu des marches blanches, des fleurs et des pancartes dans les défilés, des comités de soutien, des émeutes de banlieue, des bagnoles cramées, des saccages de centres commerciaux, des pillages, des mortiers d’artifice, des… bref on en aurait abondamment entendu causer. Ici c’est simple et l’on passe vite à autre chose : manifestement l’assassin est fou, il a forcément un « pet au casque » , et basta.

C’est comme ça qu’on nous informe… Au passage, au lieu de pleurer à l’omerta, le Fig’ragots pourrait mettre son article sur la mort du docteur Gervaise en tête de gondole, et en lecture libre et gratuite : ça aiderait à la briser, l’omerta !

Mais on vous donne les bonnes informations, n’en doutez pas. Si le docteur Gervaise ne vaut pas une larme journalistique, en revanche la politique du gouvernement britannique envers l’immigration « économique » illégale est pointée du doigt (ici, Le Monde) par les bons journaux : « c’est inadmissible, Boris Johnson a entrepris de renvoyer les « migrants » africains en Afrique ! » . Mais il fait tout simplement son boulot, Boris, comme le devrait son homologue français. Les lois interdisent l’immigration sauvage ? eh bien il les applique, ou tente de les appliquer, nonobstant… a) la Cour européenne de Justice, qui juge « en l’air » , n’est pas anglaise et n’a aucune notion des volumes en jeu – elle ne veut surtout pas le savoir ; b) toutes les assoces éprises d’immigration – notamment les assoces d’immigrés déjà installés ; c) tous les mouvements de la gauche-extrême, pour qui c’est pain béni, un vivier électoral à bichonner, le Nouveau Prolétariat appelé à jouer la masse de manoeuvre pour le futur Grand Soir.

C’est sûr, il fait plein de conneries, Boris ; il festoie imprudemment quand tout le monde est confiné ; il veut réviser unilatéralement les accords du Brexit là où ça le gêne… mais sur le problème des « migrants » (des immigrés illégaux), il fait juste son boulot, Boris, il applique les lois. Le Monde a une tout autre lecture, et vous l’explique, en fait « il s’adresse directement à l’électorat qui vote Conservateur depuis le Brexit ! » Je résume le sens de la chose : manifestement il est de droite, Boris ; il faut donc taper dessus.

Tibert

Genré ? – j’enrage !

( En petite musique de fond, on entend les discrets mais de plus en plus audibles coups d’archet des barytons (sic) de la droite « humaniste » , « sociale » et autres qualificatifs de bon goût. Les Philippe, Bayrou… et autres Raffarino-compatibles poussent leurs pions : eh oui, Macronious se fait des cheveux, ou fait semblant ; s’il veut pouvoir gouverner sans trop de gêne il lui faudra peut-être « faire avec » , avec des alliés fréquentables. A godiller à vue, comme il a l’habitude de faire, et au gré des sondages, entre les électeurs de gauche, de droite et vice-versa, on gaspille ses forces. Un petit coup de MODEM, une lampée d’ Horizons, ça requinque !… )

Et puis je lis dans La Montagne (le canard-sur-Toile, pas le Puy Mariou) que ça canarde à Lyon, plus précisément aux abords d’une de ces délicieuses et riantes cités que nous ont léguées les très inventifs architectes des années 60-70 – ils se sont bien gardés d’y emménager. Deux blessés par balle, deux ! Je cite : « … un règlement de comptes, dans un secteur où cinq mineurs avaient déjà été blessés par des tirs sur un point de deal en mars dernier. – Quelques mois auparavant, en octobre 2021, trois policiers de la brigade anticriminalité (BAC) avaient essuyé des coups de feu dans le même quartier. »

Et donc, après l’avancée des pistes cyclables « non genrées  » – de nouvelles voies vélocipédiques, aussi bien mâles que femelles, et toutes nuances intermédiaires – qu’attendent les audacieux et modernes édiles Verts de Lyon pour décréter les règlements de compte non genrés ? au pays des Bisounours, où les rodéos sur roues arrière rugissantes se tiennent juste sous les fenêtres de la mairie, on a ici une preuve de plus, s’il en était besoin, qu’il est urgent – en accord avec le programme de la Nupesse à Mélenchon – de supprimer les BAC, les Brigades Anti-Criminalité : comme ça on ne n’aura plus besoin de leur tirer dessus ! D’où baisse des tensions, économies de munitions, quartiers « apaisés » …

Tibert

La vérole ou la chtouille ?

Il est un problème pendant, pendant cette semaine entre-deux, entre deux tours de scrutin aux Législatives : on va trouver, dans quelques poignées de circonscriptions, un duel RN-Nupesse. Les électeurs macronieux et autres nuances plus centristes, ou moins radicales, vont se gratter la tête, outre le choix simple et rustique du ni-ni : le vote blanc, ou la pêche à la ligne. Mais madame Borne, la ministre-en-chef, énonçait clairement la stratégie de son bord : rien, nada ! pour le RN ; quant à la Nupesse, alors là, avec des pincettes, parti anti-européen, démagogie, anti-police, irresponsabilité… elle déconseille fortement.

Et puis le Figaro a lancé un sondage : « approuvez-vous, chers estimés lecteurs, la consigne des macroniotes de faire barrage au RN, et pas à la Nupesse ? » … score : 80 % désapprouvent, c’est massif et très clair. On est au Figaro, hein, pas chez Libé ou Médiapart. Et alors ? alors les lecteurs du Fig’ragots ont plus de bon sens que madame Borne, qui ne fait que scander les mantras habituels de ceux qui se bouchent ostensiblement le nez dès qu’on traite du RN. Certes c’est un parti populiste et anti-européen ; il y traîne encore de vieux nostalgiques des « heures les plus sombres de notre histoire » , certes. Mais à l’opposé c’est idem : anti-européen et populiste, et en outre très « souple » avec la laïcité, quand il s’agit de certaine religion – disons même : complaisant ! Et puis au vu des références historiques, c’est largement aussi noir, aux décomptes des morts et aux bilans ; les régimes actuels vantés par La France Insoumise et ses otages de la Nupesse sont assez peu ragoûtants. Bref, le public du Figaro a du mal à comprendre ces consignes dissymétriques, cette douce mansuétude pour des partis – un parti, surtout, sans oublier les « Verts-pastèque » à la mode grenobloise – qui ne visent en fait, derrière le discours de façade, qu’à faire tomber la république.

Tibert

PS – Savoureux lapsus du décidément omniprésent Mélenchon – il doit être très-très photogénique ? on ne voit que lui… c’est dans Ouest-France, je cite : « Jean-Luc Mélenchon est revenu dans un tweet sur son lapsus. Lundi soir sur France 2, l’Insoumis avait appelé les « fachos fâchés » à voter en faveur de la Nupes au second tour des élections législatives.  « C’était un lapsus. Désolé. J’en appelais aux fâchés pas fachos. Non l’inverse », a-t-il écrit. »

C’est le coup « des chaussettes de l’archiduchesse » , mais en plus politique… au passage, même si ça vous fâche, vous noterez que seront considérés comme « fachos » tous ceux qui ne voteront pas pour la Nupesse et son avenir radieux.