Enfin une bonne nouvelle

J’apprends, content, que le Conseil Constitutionnel a retoqué la stupide loi sur la pénalisation de la négation (ouf) du génocide arménien de 1915. Encore une de ces lois « mémorielles » destinées 1°)  à faire plaisir à des copains Arméniens, 2°) à graver dans le marbre une lecture d’évènements historiques, comme si l’Histoire avait besoin de ça. Laissons donc l’écriture de l’Histoire aux historiens, et les lois liberticides, baillonneuses et inutiles à la poubelle (de l’Histoire).

Non que je nie le génocide arménien.Loin de moi cette idée farfelue. Mais suivant le même principe il faudrait aussi punir gravement l’affirmation que le Parlement de Bretagne à Rennes a bien été incendié par des agriculteurs – pour ne pas peiner les agriculteurs – ou la négation du réchauffement climatique, pour s’attirer les bonnes grâces des écologistes. Ne jamais dire ce qu’il est interdit de dire, ne pas écrire ce qu’il est interdit d’écrire, sous peine de peine, en vertu de la loi Schmoll, de la loi Machin, ou de la loi Dugenou.

Bon, vous me direz, le Conseil Constitutionnel fait preuve de bon sens, et rien de plus. Mais le bon sens se fait rare, et dans le climat délétère que nous vivons, ça fait du bien d’apprendre que des gens, quelque part, ont encore la tête sur les épaules.

Tibert

Zéro de logique

Pour une fois lâchons-nous, et tapons-nous sur le dos en nous esclaffant, faisons comme les tas de gogos qui se congratulent – cocorico – à propos du triomphe de monsieur Dujardin, Jean, acteur, et du film où il joue à la vedette hollywoodienne perturbée par la survenue du cinoche parlant. Le film est titré ainsi, en Rosbif, mais on comprend, c’est simple. The artist, l’artiste.

Cocorico, donc. Et le Figues-à-rôts de cocoricoter lui aussi, hélas en oubliant un peu sa syntaxe au passage, excusez-les, ils ont bossé tard hier soir. Je cite : « … la statuette du meilleur film, remis pour la première fois de l’histoire à un film non anglo-saxon « . RemisE, zut quoi, relisez-vous, les gars. Mais, faute ou pas, on en déduit que « The artist », malgré son titre, n’est pas un film anglo-saxon. Bon. Ensuite…

… ensuite… suite du palmarès… ah ! meilleur film étranger : « Une séparation » (*) film  iranien blahblahblah. Notez bien, ça se passe à Hollywood, Los Angeles, en terre anglo-saxonne. Le film iranien est donc bien un (remarquable) film  étranger, OK.

Vous voyez la faille ? la logique qui part en vrille ? non ? je vous aide ? allez, vous faites pas plus nuls que vous êtes. C’est gros comme un camion. C’est bidon, les Oscars.

Tibert

(*) Je n’ai pas encore vu « The artist ». Mais « Une séparation », courez-y, et si possible en V.O., même si ce n’est pas un film anglo-saxon. Nobody’s perfect !

Heureux comme un futur porc en France

Un excellent article du « Monde » sur Toile nous détaille les problèmes et les absurdités du système d’élevage intensif du porc chez nous, et tout particulièrement dans l’Ouest, Mayenne – Ile et Villaine – Côtes d’Armor, ces usines à cochons et à lisier – et algues vertes, etc.
Lisez-le, mes amis, c’est l’illustration de la connerie productiviste et du rendement pour le rendement. Magnifique résultat, le Français mange de moins en moins de barbaque, mais il faut en produire toujours plus ; le porc sur papattes se vend autour de 1 euro 50 le kilo, et vous chers amis consommateurs – pas de pot, vous êtes au bout de la chaîne et du cycle de profit, tous les intermédiaires se sont sucrés… vous allez raquer votre côte de porc dans l’échine autour de 10-12 euros, le filet alors là  je vous dis pas.

Fort heureusement il se trouve à Bruxelles quelques fonctionnaires européens attentifs à un relatif bien-être de nos animaux d’élevage, et donc nos chers petits cochons serrés comme des harengs en caque vont désormais pouvoir  s’ébrouer un peu, se gratter les puces sans se cogner aux parois. Gageons qu’ils apprécient aussi la singularité qui les sauve de l’abattage rituel, la tête tournée vers le Mur des lamentations ou vers La Mecque (rayer la mention inutile), et pas besoin de mufti ou de rabbin pour les assister de leurs psalmodies dans leurs derniers instants. Contrairement à ce qu’affirme une candidate blonde et bretonne à la candidature à la Présidence, TOUTE la viande d’Ile de France n’est pas « hallal » : toute la viande, peut-être, sauf le porc.

(Dieu merci !).

Tibert

Fouquet's : ça bégaye dans le rizotto

Un des reproches les plus cons et qu’on ressort ad nauseam à  l’encontre de notre futur-ex-Président, c’est sa soirée d’investiture au Fouquet’s, un resto plutôt cher et typé « gastronomique » des Champs-Elysées, à Paris. Con, car où est le mal d’aller fêter ça ? de s’en jeter un avec des amis, de manger un morceau – un rizotto crevettes-artichauts – tout en commentant les matchs de la dernière soirée de Ligue 1 ?

Si ç’avait été chez Roger-la-frite, au Couscous-de-Constantine, au Bosphore-Kebab, à la Pizza du Marais, on aurait hurlé à la démagogie. Le seul comportement « neutre » du Petit Nicolas aurait été de s’envoyer subrepticement et en vitesse un jambon-beurre-cornichons et un Fanta-Light (burp) dans un coin sombre derrière sa bagnole. Encore se serait-il trouvé quelques papas pas rasés pour immortaliser ces instants inoubliables.

Donc, le Fouquet’s, hein, qu’on les lui lâche avec ça. En revanche, qu’on reproche ses copains à monsieur Sarkozy, soit, il ne les choisit pas à la CGT ni sur le boulevard de Belleville, excusez le, il vient de Neuilly. Monsieur Mitterand, lui, fréquentait entre autres d’anciens fonctionnaires Vichystes – René Bousquet par exemple – et cultivait ses propres amis milliardaires ; il avait, paraît-il, son rond de serviette chez Le Divellec – autre cantine assez dispendieuse – et au Fouquet’s, justement, au Fouquet’s, table numéro 83. Qui le lui reprochait ?

J’en sais un rayon, hein, sur les comparatifs biaisés Mitterand-Sarkozy, Mitterand l’icône rose et Sarko le fils maudit. Et j’en sais des tartines sur les coulisses de cette fameuse soirée du Fouquet’s qui fait tant scandale chez les borgnes de l’indignation unilatérale. Et comment je le sais ? par les journaux, tiens.  Je lis dans le Figues-à-rôts que monsieur le Président « regrette le Fouquet’s » ; ah bon, voyons voir les commentaires des lecteurs… il y en a un qui a l’air super-informé, ma parole, il devait y être ! le menu, les boissons, tout ça… la table 83 de monsieur Mitterand… je veux en savoir plus… un coup de moteur-cherche-cherche, « Mitterand Fouquet’s« , rien de probant, et je m’obstine, « bing » (le moteur de recherche : Bing, car j’en ai marre des abus de Gougueul ) « risotto Robert Hossein« , et bingo, toute une tartine sur le même article ! pile-poil le même topo de mon lecteur du courrier des lecteurs, repris N fois par différents auteurs : « Aux crevettes, pas aux langoustines, ni aux gambas, comme le classique de la maison, le fameux risotto « Robert Hossein« , qui aurait fait exploser le food cost (*), car... »

Vous ferez l’expérience vous-même si vous voulez : 5 fois exactement la même citation dans la première page de résultats de « Bing ». Il semble que tout ça soit une série de copié-collé flemmards et abusifs d’un article de Jean-Claude Ribaut dans le Monde daté du 16 février… à moins que ça remonte à encore plus loin.

Deux conclusions possibles :

– De nos jours, on n’invente plus rien, on copie. L’authenticité des commentaires de lecteurs, j’ai des doutes.

– Le risotto (rizotto va bien aussi) plus c’est réchauffé, meilleur c’est.

Tibert

(*) Ridicule et con. « L’addition », « la douloureuse », « la note », eh anglomane de mes deux.

Schizo schizo mad'mazelle

« Une demoiselle sur une balançoire… » on ne l’entendra plus. Adieu Mireille et Jean Nohain, ce terme est rayé du dico. Ou plutôt, c’est « mademoiselle » qui disparaît : sexiste ! « Demoiselle » suivra bientôt à la poubelle des mots malvenus, m’ayez crainte, les zélés raboteurs de l’Expression Correcte vont nous faire une langue toute propre, lisse, sans saveur.

Sexiste aussi, « UN vagin », annexé abusivement pendant des siècles par le genre masculin. UNE vagin serait plus correct politiquement ; rendons aux femmes ce qui leur est propre. Et LA bite ? en sens inverse. « Noir » ? raciste, encore un mot malvenu, à la poubelle ! on ne dit pas « un petit noir« , on dit « un nabot de couleur« . Culinairement parlant, notre français étant un camembert – au lait cru, what else ? –  et odorant, un livarot bien mûr, il s’agit de nous en faire un « Bêle des chants » bien blanc et pasteurisé, l’équivalent pseudo-fromager des pseudo-tomates hydroponiques en provenance de Hollande.

Mais bon, tâchons de rester calme… tiens, pour finir, un petit truc marrant, schizophrénie de nos institutions et de nos politiques : madame Le Pen, Marine, candidate à la candidature à la Présidence, rame pour rassembler 500 signatures d’élus. Gageons que la publicité des noms des signataires est un frein puissant au coup de stylo en bas du formulaire de parrainage : ce serait, paraît-il, mal vu de signer pour que madame Le Pen puisse concourir. Pendant ce temps, il se trouve que la Gauche, toute la Gauche bien rouge, on un peu rouge, ou rosâtre, et y compris celle de couleur verte, clame qu’il faut faire voter les étrangers, si si, y a pas de raison.  En résumé, une représentante d’un courant politique d’environ 20 % des Français  va peut-être se trouver réduite au silence ; en contrepartie, on presse les étrangers de s’exprimer. Je caricature ? je caricature. C’est la liberté du caricaturiste, qui hélas fait rarement dans le propre et lisse.

Tibert

Nicht inhauslehnen / E pericoloso sporgersi !

Un sujet léger pour récupérer de toutes ces émotions – le verglis ça glasse et ça fait mal, le Président est candidat, quelle surprise, vraiment, et son siège de campagne est à Paris, le croiriez-vous ? quel jacobinisme obtus, alors que Fécamp, Dreux, Aire-sur-Adour ont de si beaux sites. Mais bon…

Sujet léger, sujet léger… tiens, les Lettons se sont fendus d’un référendum, hier. En voilà qui l’utilisent, la consultation populaire, pas comme chez nous où l’on propose d’en ressortir une de la naphtaline tous les 25 ans à la veille d’élections. La Lettonie, un peu moins de 65.000 km2, langue  d’alphabet latin, 37 % de russophones, donc 63 % de lettonophones si vous me permettez ce néologisme hardi.

On leur posait la question suivante : Voulez-vous (Oui /Non) qu’on fasse du russe notre deuxième langue officielle ?

La réponse est NON, à environ 81 %. Et je gage que  là-bas la volonté populaire fait force de loi. Exit donc le russe en deuxième langue officielle. Je ne sais pas si vous réalisez, mais la Lettonie, c’est 3,7 % de la superficie de la Russie, c’est peanuts face à la Russie, quasiment Monaco face à la France – le fric mis à part. Ce n’est pas un bras d’honneur au russe et aux Russes, mais c’est encore, à n’en pas douter, une de ces réactions frileuses, xénophobes – pour ne pas dire racistes – face aux gentils Russes qui ne veulent que du bien à leurs voisins, pas du tout hégémoniques, et j’ai Monique au téléphone, excusez-moi un moment.

Bon, où en étais-je ? reste que 37 % des Lettons parlent russe, mais officieusement : ce qui veut dire que la liste des ingrédients sur les paquets de biscuits lettons ne figurera pas en russe, et toc ! et que les notices de montage des meubles Ikea en agglo de peau de lapin resteront, impavides, à base de schémas, dessins et pictogrammes, démerdez-vous, vous les avez voulus.

Pourquoi je vous raconte tout ça, hein ? on s’en fout, des Lettons (le cuivre, en revanche, avec les prix qui grimpent…).

Parce que le russe a failli devenir la 419 ème langue officielle de l’Union Européenne ! eh oui. Les lettons sont dans l’Europe, et TOUTES les langues officielles des pays membres sont valables. Donc si les Lettons avaient dit OUI au russe, nous aussi, et paf, on se serait retrouvés avec 2.627 traducteurs à Bruxelles, une fois, au lieu de 857. On l’a échappé belle, je vous le dis. Déjà qu’on se cogne l’alphabet grec, il aurait fallu assimiler itou le cyrillique, vous voyez le tableau ?

Encore heureux que les Chinois soient encore assez loin. Quoique…

Tibert

Arithmétique et logique, termes en hic

Un peu de maths, ou plutôt de calcul. Et de la logique pour finir.
Un  député de l’UMP, monsieur Vanneste, parle « de la fameuse légende de la déportation des homosexuels » pendant l’occupation allemande. On le flingue donc et le marque du sceau de l’infamie, car en France de nos jours il n’est plus possible de prononcer certains mots sans se voir clouer au pilori. J’y reviendrai.

Moi-même j’étais resté sur des informations extrêmement sommaires – le triangle rose, la persécution des homosexuels par le régime hitlérien. Je suis donc « tombé de l’armoire » en apprenant la teneur du discours de monsieur Vanneste. Il déraillait ou quoi ?

Et puis je suis donc allé voir plus creux, et notamment les chiffres donnés par la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, laquelle, vous me l’accorderez, n’est pas suspecte d’apologie du nazisme. Ces gens sont a priori crédibles, et ont travaillé en historiens. Bon, voyons voir, et allez-y donc voir vous aussi, car c’est précis à l’unité près.

Il ressort que 7 Français homosexuels, non résidents d’Alsace-Lorraine, ont été emprisonnés puis déportés en camp de concentration (un nombre nettement plus grand – quelques dizaines – est à déplorer au total en incluant les départements annexés par le Reich). Mais ce qui est frappant, c’est que ces 7 Français ont en fait été déportés avec un convoi de « politiques », et épinglés du triangle rouge – pas rose.

Résumons nous :

– Les chiffres sont effectivement minuscules au regard des statistiques mortuaires de la seconde guerre mondiale. Vis à vis des morts de froid et de faim en Russie, vis à  vis du massacre des Juifs, c’est peanuts, et de ce point de vue monsieur Vanneste peut effectivement parler de « légende » –  si l’on considère que la déportation « en masse »  est communément et aveuglément admise.

– De nombreux homosexuels avaient d’autres activités que celle-là  (être homosexuel, ça laisse du temps libre), et aussi des opinions politiques, figurez-vous. Ils pouvaient même se trouver être Juifs, francs-maçons, communistes, résistants…  la déportation en tant qu’homosexuel et rien d’autre est donc chose délicate à comptabiliser. De ce point de vue c’est le flou le plus complet.

– Il n’est nulle part question des homosexuelles : ça n’existait pas sous le IIIème Reich ? c’était non répréhensible ? tant mieux pour elles, mais c’est bizarre, et assez « macho ». Sujet à creuser, donc.

– Monsieur Vanneste n’a pas explicitement affirmé qu’aucun homosexuel n’a été déporté en tant que tel ; non, mais c’est cependant un peu ce qu’on croit lire : une légende, c’est du domaine de la fable, de l’irréel. Mais n’y aurait-il eu qu’UN seul homosexuel « français de France » (non résident en Alsace-Lorraine) déporté – on en a compté 7 – cela aurait constitué une déportation, pas une légende. Quant aux homosexuels allemands ou annexés, là on n’a pas de doutes, ils ont effectivement été persécutés.

Voilà les pendules remises à l’heure quant aux faits, aux chiffres objectifs. Restent deux questions :

– Pourquoi monsieur Vanneste lance-il cette polémique ? pourquoi maintenant ? dans quel but ?

– Si l’on fait le parallèle entre les idées reçues – déportation massive et systématique des homosexuels pour ce seul motif – et les chiffres des historiens, on peut effectivement se poser des questions sur cette erreur d’échelle, de perspective. Et, au lieu de diaboliser monsieur Vanneste, de crier au loup, au lepénisme, au révisionnisme etc, si l’on argumentait ? car on peut argumenter, réfuter, les faits sont assez précisément établis. Mais on traite là d’un des thèmes répertoriés à l’inventaire de la Pensée Unique : l’anathème et le pathos tiennent lieu d’argumentation. C’est regrettable.

Tibert

Parcours du fou sur la diagonale des soins

Les économies avec la Sécu, c’est facile.

J’ai déjà proposé qu’on mesure les taux de coagulation des gens qui ont des problèmes (de coagulation) avec des appareils légers, déplaçables, rapides, et n’appartenant pas à l’ère néanderthalienne des labos d’analyses médicales. Voir mon billet « Une médecine de (casque à) pointe. Aux dernières nouvelles, on aurait nommé une commission…

Mais v’la aut’chose ! tenez, vous avez des soucis de coeur. Pas à cause de la Saint-Valentin, tant mieux, et votre médecin traitant officiel – appelons le « Dr Référent » vous donne une ordonnance pour aller consulter un cardiologue, échographie des coronaires, que sais-je. Bien … vous y allez donc.

Ledit cardiologue vous trouve ceci, cela, ouais mais… faut voir…  vous fumez ? vous faites du sport ? à votre âge… je vais vous prescrire un test d’effort. Et de téléphoner à son pote Schmurz de la clinique Des Forts, qui fera ça très bien etc. Il vous fait une ordonnance pour. Et vous raquez, disons 70 euros.

Vous allez donc, muni de votre ordonnance du cardiologue, pédaler à la clinique Des Forts chez Schmurz, le copain du cardiologue, qui vous donne vos résultats, pas mal, c’est pas Anquetil mais bon, rien de pendable mais soyez prudent gnagnagna. Et vous raquez, disons 80 euros.

Vous avez une mutuelle, la Sécu fait donc suivre à la mutuelle, laquelle vous pond un décompte – on est moderne, ça se fait par email ; on vous retient 10 euros ! 10 euros de votre poche…

Ah mais, pourquoi ? Vous téléphonez, outré, car c’est le circuit nominal, une chaîne d’ordonnances bien motivées, pas des fantaisies de votre part. A la mutuelle, on vous répond que « ce n’est pas dans le parcours de soins ». Ce n’est pas le bon Dr Référent qui vous a prescrit ce test d’effort ? donc pas le parcours de soins. Dans le baba !

Mais c’est le Dr Référent qui m’a dirigé vers ce cardiologue, lequel m’a ensuite…

Mais non mais non mais non. Pas valable.

Moralité : il faut TOUJOURS repasser – connement, c’est clair – par la case du Dr Référent. Vous auriez dû opérer ainsi :

Le cardiologue : « je vous fais une ordonnance pour un test d’effort »

Vous : « non merci, sans façon, je vais y être de ma poche ; faites-moi plutôt un mot pour mon médecin référent dans ce sens« .

Puis vous reprenez dare-dare rendez-vous chez le bon Docteur Référent- 23 euros(*), merci – lequel, au vu du mot du cardiologue, vous fait, lui, une ordonnance pour un test d’effort. Là, vous avez bon ! là, vous avez perdu votre temps, fait perdre son temps à votre toubib, mais vous ne serez pas pénalisé de 10 euros. Vous ne serez pénalisé que de la retenue forfaitaire du toubib référent. C’est chouette, non ? merci la Sécu !

Tibert

(*) s’il est conventionné secteur 1, bien entendu. A vous de refuser les autres.

Fouzitout du lundi

C’est dingue, je découvre de jour en jour de nouveaux talents en matière de chanson. Après Amy Winehouse, dont j’ignorais totalement l’existence avant qu’elle parte en voyage sur les rives du Styx, c’est au tour de Whitney Houston de me révéler et son ex-existence et son défunt talent à l’occasion de sa mort tragique dans une chambrette de l’hôtel « Formule 1 » de Beverly Hills, à la Garenne-Bezons. J’ai eu longuement l’occasion de rattraper mon retard culturel hier devant ma télé, les chaînes d’information – sauf Al Jazeera en arabe – rivalisant d’hyperboles dans l’hagiographie Houstonienne.

J’ai eu bien évidemment droit à la « scène culte » (‘est comme ça qu’il faut dire, paraît-il) d’un vieux « Sacré soirée » d’archives, avec Michel Drucker, la défunte Houston et monsieur Gainsbourg, chanteur-compositeur ; « culte » car ce monsieur s’y montre d’une goujaterie rare, marmonnant assez clairement à l’adresse du présentateur « I want to fuck her« , et ce devant madame Houston, qui comprend l’anglais, et la France qui digérait – y compris les mouflets, et sans carré blanc. Il y a des claques qui se sont perdues ce jour-là.

Mais bon… continuons notre revue du week-end : l’annulation, 5 minutes avant l’heure,  du match de rugby prévu samedi soir à St-Denis (93) vers 21 h,  pour cause de pelouse gelée. On va siffler le début du match, et… putain, good Lord ! la pelouse elle est gelée ! quelle surprise ! quelle  cruelle déception inattendue, par ce froid polaire et à la nuit noire ! Il paraît que les annonceurs n’auraient pas admis, eux qui avaient déjà réservé, payé  et préparé pour cette tranche horaire leurs pub’s connes, débiles et inutiles – mais coûteuses – que l’on avançât à l’après-midi les hostilités sportives ; pourtant vers 14-15 heures ce samedi, ou le lendemain à la rigueur, on aurait eu de bonnes chances 1°) de trouver une pelouse accueillante et souple 2°) de rassembler le public qui de toutes façons avait payé et réservé sa demi-journée pour l’occasion – notamment tous ceux qui avaient fait le déplacement depuis l’Irlande.

Mais les impératifs des écrans publicitaires sont  impitoyables. Ce samedi après-midi, il y avait à la téloche un autre match de rugby, entre Soustons et La 1ère réserve de La Réole. Il eût été impensable de diffuser simultanément DEUX matchs de rugby, on aurait confondu les pub’s, vous pensez… il y a des pub’s pour l’après-midi (la bière, les biscuits pour l’apéro, les perçeuses à percussion…) et les pub’s pour le soir (fuites urinaires, mari qui ronfle…) : ça ne se mélange pas ! le désordre et l’à-peu-près  dans la réclame ou, pire, le rien du tout – pas de pub’, grands dieux ! ) , quelle  insoutenable perspective. Tiens, rien que d’y penser, le sang me caille.

Mais on le jouera, ce match, si si. Les spectateurs irlandais n’auront qu’à reprendre des billets d’avion, et les Français itou par le train. Quand on aime on ne compte pas, c’est bien connu.

Tibert

Vieux motard que j'aimais

Les Suisses, les Helvètes, ces veinards d’habitants d’un pays dont on peut dire qu’il est la Suisse de l’Europe, à l’abri de leurs remparts de fric et des portes blindées des coffres replets, que même Hitler leur a fichu la paix – si ça se  trouve, il avait ouvert en douce un compte numéroté à Zurich – les Suisses, donc, votent, font des votations régulièrement, souvent, pour des questions importantes ou moins importantes. Et naturellement, on se fout de leur gueule, vu que c’est, selon les canons de la Pensée Correcte, faire oeuvre de démagogie, faire appel aux réflexes identitaires, xénophobes, rétrogrades, bref tout plein de vilains sentiments.

Pourquoi cette levée de boucliers ? parce que les Suisses votent généralement de vilaines décisions. Expulser les criminels étrangers, interdire la construction de nouveaux minarets… et le pire, c’est que leur choix fait force de loi. Réflexe xénophobe ou pas, lamentable décision ou pas, on ne peut plus construire de minarets en Suisse, et vous admettrez qu’il reste néanmoins tout à fait possible de prier malgré l’absence de minaret, et plus généralement de tout chapeau pointu architectural.

Chez nous le référendum est de deux types : tel que prévu par la Constitution, et le Grand Charles l’utilisait avec talent, jusqu’au jour où il lui a pété dans les doigts ; ou d’ « initiative populaire », selon les voeux de certains à Gauche et ailleurs – là où la pensée est plus verte. Et c’est là que le bât blesse. Il s’agit de « consulter le peuple » – pas de le laisser décider, eh oh ! les élus n’ont aucune envie qu’on leur pique leur boulot.

Et voici que notre Grand Chef, bien tardivement, à quelques encâblures de la votation décisive pour sa réélection ou pas, découvre tout d’un coup que le référendum ça existe, que ça peut aussi se faire chez nous. Chic alors ! nous sommes bien d’accord, même à plus de 1.000 parlementaires, on ne représente que très imparfaitement les sentiments et les opinions des citoyens. Il faut nous demander notre avis, direct depuis l’isoloir, et souvent, et pas seulement 2 mois avant une élection présidentielle. Votons donc, votons, cher Président, sur les devoirs de chômeurs, sur le droit de vote des étrangers, sur… tous ces thèmes si porteurs.

Reste  à savoir : c’est pour nous demander de décider, ou juste pour prendre la température ? chiche qu’on fait comme les Suisses, ces veinards qui votationnent tous les quatre matins – pas seulement pour prendre la température.

Tibert