Fou de treuc et couleur du vert

Tenez, bille en tête, une citation : « Bao au pulled pork chez Substrat-La Panifacture, dans le food court Food Traboule, dans le Vieux Lyon, le 11 septembre 2021 » . C’est la légende d’une photo de plat (*) présenté au Lyon Street Food Festival qui se tient présentement à Lyon, on l’aura deviné. Il paraît aussi, à lire l’amorce d’article – bien évidemment réservé aux abonnés – que « le voyage, ce melting-pot de chefs… » mais on ne saura pas la suite. Le « pulled pork » ici en cisManche (**), c’est de l’effiloché de porc (ça fait tout de suite moins appétissant), et puis le « food court Food Traboule » on pourrait le traduire – je suis sympa, je fournis l’idée gratuitement – par « la cour à mâchons Traboul’ Bouffe », qui sonne nettement mieux. Mais je me creuse le ciboulot en vain, là ; bien évidemment  il faut que ce soit en anglais, sinon c’est indigeste.

Le food-truck est impropre : en fait ce n’est pas un truck au sens états-unien du terme (un pick-up chez nous : un gros 4×4 avec une benne au cul) ; c’est un fourgon, et ça vaut mieux ! Essayez donc de cuire des galettes saucisse-oeuf-gruyère, juché sur votre benne et sous la pluie ! Non, c’est le bon vieux Tub Citroën aux tôles nervurées, le Peugeot J7 des paniers à salade noir-et-blanc d’antan, convertis en friterie, saucisserie, pizzeria… qu’attend l’Académie Françouaise pour y proposer un substitut de notre cru ? il n’y a pas de food-truck devant le Quai Conti, à Paris ? de camion-p’tit-creux, de fourgon-mâchon, de bouffe-à-roues ?

Cerise sur ce gâteau anglomane, le melting-pot, c’est simplement un creuset. Ah bon, ce n’est que ça ? c’est plat… eh non c’est tout sauf plat, un creuset, c’est creux, ça vaut mieux d’ailleurs, pour y chauffer un mélange jusqu’à la fusion.

Mais un dernier mot : ici, un intéressant article sur la couleur du vert. L’écologie est-elle de droite, ou de gauche ? louable et apparente impartialité, deux experts y  sont conviés à débattre, chacun d’un bord. Ma foi, si vous avez du temps, ça vaut le coup.

Tibert

(*) Une assiette, plutôt : Il n’y a plus de plat, tout est assiette. C’est individuel, l’assiette, et ça s’organise comme un tableau, avec, forcément, le trait de vinaigre balsamique épais et brun disposé artistiquement en face des rondelles de radis. Il paraît que ça se mange…

(**) cisTruc : de ce côté du Truc. Par opposition à transTruc, de l’autre côté. Cisgenre, transgenre, par exemple. Les préfixes cis- et trans- font fureur, très cher, en ce moment.

Nouvelles chaînes

( Il appert clairement que la course à l’Elysée aiguise beaucoup d’appétits, à sept-huit mois de l’épreuve.  La maire de Paname, tiens, elle aussi, elle s’y verrait bien, pour « offrir un avenir à nos enfants, à tous nos enfants » . Pourquoi ce « tous nos enfants » , on devine bien un peu… (*) mais, et les parents ? « les papas et les mamans » , quel avenir pour eux ? Mais basta avec madame Hidalgo : c’est un candidat de plus, catégorie écolo/anti-bagnole/bonne-pensée/vivre-ensemble. Je vais vous dire, à la fin du match, ce n’est pas l’Allemagne qui gagne, c’est Macron ! la France est largement à droite, c’est visible, mais la Marine bouche la lumière. Elle fera donc deuxième, rebelote ! parce qu’elle n’est toujours pas au niveau. Il faudrait que les Français s’en aperçoivent…  La droite « normale » – la droite républicaine et européenne – saura à qui elle va devoir sa nouvelle déconvenue. )

Mais autre chose : j’ai une box internet, la télé branchée dessus… comme de plus en plus de monde (**). Et quand j’allume la télé, je n’ai pas à l’écran la dernière chaîne vue, ni la liste des chaînes, la mosaïque, non ! j’ai à choisir entre Disney, Netflix, Vidéo-Club, Canal+, Prime-Vidéo, YouYout’entube… et il faut que je « décroche » de ces choix pour aller quand même voir les chaînes de la télé. Tenez, voyez ici, je ne suis pas le seul à m’interroger : Le Monde l’a constaté aussi, la zappette devient une machine à nous proposer les ténors du streaming, du VOD (le pay-per-view, en français… la vidéo à la carte, quoi !) mais pas les chaînes classiques. Ce qui nous change de l’ORTF, pas vrai ? la future télécommande sera donc dessinée au gré des fournisseurs de contenu, le plus gros bouton, jaune vif, bien visible au milieu, pour celui qui aura payé le plus cher le fabricant de la téloche. Et si je veux quand même mes vieilles chaînes ? appuyez plus de 5 secondes sur Ctrl-Alt-Del avec trois doigts, puis, rapidement – vous avez deux secondes – cochez la case « Je confirme être conscient des dangers de ce choix » . N’oubliez pas vos lunettes.

Tibert

(*) tous nos enfants… certes ! belle posture, de gauche, bien entendu. On pourrait aussi le comprendre avec l’accent sur le nos : nos enfants (pas ceux des autres). Rejoignant ainsi la très juste remarque de Michel Rocard, qui doutait que la France puisse « … accueillir toute la misère du Monde » .

(**) On se demande d’ailleurs à quoi sert, dans ces conditions, le tuner des télés qui capte l’antique râteau rouillé sur le toit : à rien ! avec un simple écran d’affichage piloté par la box, ça suffirait amplement. Evidemment, les télés seraient ainsi moins complexes et moins chères, le gouvernement ne pourrait plus nous ponctionner la redevance audiovisuelle… ça aurait plein d’inconvénients ! On oublie…

Humour et toilettage

On a pu voir un peu partout hier les échos et commentaires de la tournée macronienne à Marseille. Regardant tout ça ce matin avec un peu de recul, j’ai trouvé ce superbe reportage s’interrogeant sur l’initiative d’une mahousse et efficace opération de nettoyage… c’était à la Cité Bassens (Marseille 14ème, les quartiers Nord…), cité que, justement, hasard fortuit, Macronious devait peu après honorer de sa visite. Tiens donc !

Humour et clins d’oeil, les habitants ne sont évidemment pas dupes, et vouzémoi non plus : ce toilettage énergique et spectaculaire – et fichtrement utile ! – n’est pas dû aux orbites des planètes. Mais le gestionnaire des immeubles et de leurs abords, impavide, assure à son interviouhouer que c’est juste un télescopage de dates ! une pure coïncidence, cher monsieur. Si si, on devait nettoyer ce jour. Macron ? ben non, aucun rapport !… Plus loin, un djeune emmène le journaleux filmer un recoin oublié par les équipes TornadeBlanche, recoin dégueulasse et répugnant : l’ordinaire de la cité, comprend-on. Et de s’indigner, « Ouais, c’est jamais nettoyé, ils font rien pour nous, regardez ces tas d’ordures… » .

Question : QUI jette des saletés ? QUI néglige d’aller mettre ses déchets dans des poubelles, de les éliminer au bon endroit ? QUI jette par terre les mégots, les canettes vides, les seringues usagées, les vieilles grolles éculées, les emballages vides ? devinez. Allez, je vous aide : les mêmes qui déplorent, justement, que les services municipaux ne viennent pas nettoyer. Vous me direz, oui mais c’est une question d’éducation. Certes… vaste programme, on va devoir ramer dur – encore faudrait-il commencer à le vouloir – pour arriver au niveau de civisme et de propreté des Japonais (des Suisses, des Singapouriens, des Norvégiens…). En attendant, si l’on commençait à faire un petit quelque chose ? je vois depuis quelque temps des équipes toutes neuves d’agents à pied, uniformes labellisés « Propreté-incivilités » , arpenter le marché en bas de chez moi… je vous jure, j’ai observé : ils ne lâcheraient pas leur stylo et leur carnet de contraventions de la matinée, s’ils s’avisaient de faire leur boulot. L’embarras du choix ! Qu’est-ce qu’ils sont sales ! (pas les forains, ça on peut comprendre, on nettoie à la fin du marché ; non, les clients !). Mais bon, hein, on est en France… bof…  et puis, hein, Liberté, Liberté !

Tibert

 

Blattes et cancrelats

Ouest-France, qui se tient pas mal comme canard sur Toile – c’est un compliment, les Auvergnats et Languedociens pourraient en prendre de la graine – nous sort une amorce d’article sur les dangers de la navigation, justement, sur la Toile. Un jeune homme y raconte avoir, effrayé, reçu un mèl d’un quidam prétendant avoir le total contrôle de son ordi : caméra, micro, fichiers, souris, tout ! mon p’tit gars t’es à ma pogne ! avec demande de rançon en crypto-monnaie, sous la menace de diffuser à tous les contacts de son carnet d’adresses les images et vidéos cochonnes supposément matées, voire enregistrées… il est vrai qu’il est des tranches d’âge plus sensibles que d’autres à ce genre de stimuli, les hormones se montrant tyranniques.

Moi-même j’en suis à la n-ième agression de ce style… mais vas-y mon gars, diffuse, diffuse donc mes nombreuses vidéos compromettantes ! on n’est plus en 1927 avec les ligues de vertu, les gens de toutes inclinations sexuelles se câlinent et se roulent des pelles dans la rue, et l’on a trouvé le vaccin contre la surdité post-masturbatoire. Mais c’est bidon, évidemment, ces mèls : le hackeur ne contrôle rien du tout, il a tout juste chipé, acheté, emprunté une liste d’adresses électroniques et va à la pêche au pigeon craintif, ça pourrait mordre.

Aussi vicieux, la chasse aux infos bancaires ! là aussi c’est la troisième tentative à mon encontre. Loubanger, ou DCiscount, ou Ah-Masone m’informe que ma commande n°… d’un montant … (élevé ! élevé, le montant, genre 935,67 €) va être livrée à M. Mouloud (Hocine, Mohamed…) BenMachinTruc (nom clairement arabe), habitant le 9-3 (le 5-9, le 9-5…). Mais si vous souhaitez annuler cette commande, cher monsieur, cliquez donc sur ce lien. C’est bidon, évidemment, l’achat sur la Toile étant assez bien protégé maintenant. Le but, c’est de vous extorquer vos coordonnées bancaires… sous prétexte d’annuler la commande et de vous rembourser, par exemple.

Mais blague à part, premio il faut signaler toutes ces arnaques, tenez, c’est ici, le site gouvernemental signal-spam ; deuxio ça met l’accent sur une vraie mocheté, une putasserie. On titille là le ressort du réflexe raciste du Français moyen, furieux de se croire arnaqué par Abdel (Ahmed, Samir… ). Tous des voleurs, c’est bien connu ! si le bénéficiaire du SuperRobotCuistot à 935,67 € s’appelait Jean-Paul Dugenou, la provocation serait nettement moins crédible, n’est-ce-pas ? Bref, visiblement, les hackers nous supposent, nous espèrent irascibles et racistes. Les hackers, ces insectes furtifs du sombre, répugnants cloportes masqués du Houèbe.

Tibert

Sinistres (et) constats

Il y avait, dans ce village de bord de mer que je connais, aime et fréquente depuis cinquante ans, bien en vue au coin de deux rues, le réputé « Charcutèr » , plébiscité pour ses délicieuses saucisses – saucisses pour mécréants – et pour le duo « ie » terminal absent à son enseigne. C’est de nos jours un salon de coiffure de plus, un parmi six ou sept. Vos saucisses « fabriquées en France » si possible, vous irez donc les acheter, rutilantes et bien roses dans leurs barquettes scellées sous plastique (miam ! ), muni de votre caddie ou d’un panier ad hoc, à quelques encâblures de là – voiture quasiment obligatoire – chez Super-Hue, Lideul, Aldie ou Carrouf-Marquète. En revanche, si vous voulez acheter une propriété plutôt que 60 cm de saucisse, aucun problème : l’embarras du choix ! les agences immobilières ont poussé comme champignons après la pluie en automne.

Idem, hier je cherchais, au port voisin, les retours de petite pêche locale où j’avais l’habitude d’acheter sur place, raides encore, des maquereaux, des plies, des… poissons, ce qu’il y avait dans les casiers. Rien du tout ! je me suis rabattu sur le centre-ville, vers la superbe et opulente poissonnerie où j’allais parfois. C’est devenu une grosse agence immobilière ; il y en a trois autres aux alentours : ça manquait ! Il reste bien encore une petite poissonnerie, mais mal fichue et chère, non merci.

Ah, en revanche… si après avoir acheté une maison, un appartement, et avant d’acheter le prochain, vous désirez bouffer, vous restaurer d’un kebab, un hambourgeois, une galette garnie, un wrap, une barquette de frites, aucun problème, le choix est de plus en plus riche. Les délicieuses petites villes de bord de mer, Les Vacances de Monsieur Hulot ? alignements d’agences immobilières, de salons de coiffure, d’esthéticiennes, de relaxothérapies, de fleuristes, de foirfouyes à produits chinois. Et puis des traiteurs asiatiques, des pâtissiers-confiseurs, des gargotes. Et là-bas au loin, une fois passés les panneaux « 30 » les bardées de ralentisseurs les chicanes les placards de pub, des supérettes aux néons permanents et à la zizique « yaourt » américaine. Pour des citrons en provenance d’Afrique du Sud, des aulx arrivés d’Argentine ; pour y tourner en rond en poussant des caddies.

Et les autochtones ? bof, il y en a de moins en moins. Ils sont vieux.

Tibert

Con cours russo-états-unien

( Juste un court commentaire sur le tout récent congrès du RN… en fait de RN, c’est manifestement la famille Le Pen qui les tient encore, les RN, les rênes, pour la plus grande satisfaction de Macronious : avec la concurrente qu’on se propose là de lui opposer l’an prochain, ça s’annonce peinard, cool, comme disent les jeunes. )

Mais deux choses : d’abord un superbe concours de connerie – désolé, c’est le terme qui me vient pour ce truc. Un concours à çui qui avalera le plus de hot-dogs, de chiens-chauds, en dix minutes. Record : 7,6 hot-dogs à la minute, soit moins de 8 secondes par chien. Rythme tenu pendant dix minutes (burp) ! L’histoire ne dit pas si le type qui a réussi cette « prouesse » a été autorisé à se fourrer ensuite deux doigts au fond de la gorge, penché sur la lunette des WC. Gageons que le règlement du concours l’interdit : quand on fait des trucs à ce point débiles, on assume.

Et puis, dans une autre dimension, mais de la même veine, la Russie, qui a déjà annexé unilatéralement (*) la Crimée – ça on savait – vient aussi de s’octroyer la Champagne, sans coup férir. Monsieur Poutine a donné son aval à cette modification géographico-politique : dorénavant le pinard nommé Champagne, et produit en France dans la région éponyme selon un procédé précis, long et exigeant, devra être étiqueté en Russie « vin pétillant », tandis que le mousseux russe sera, lui, du « champagne » (j’ai enlevé la majuscule). Ce qui signifie que les AOC, les AOP, les cahiers des charges, les terroirs, les labels ? rien à cirer. Remarquez, il y a des précédents ; le chablis désigne, aux USA, un blanc sec abondamment « boisé » et plutôt à base de chardonnay, mais n’y cherchez pas l’origine dans l’Yonne. Rétorsions à envisager : les cornichons Malossol, la vodka et le caviar russes, les poupées-gigognes… allez hop, c’est chez nous, ça !

Tibert

(*) A y réfléchir, que serait une annexion non unilatérale ?

Ce que « like » la ménagère sous les 50 balais

( J’ai vu cet article sur La Montagne : charmante et récente photo, des tas de braséros nocturnes et anti-gel sur les vignobles du Chablisien… Macronious en personne a, paraît-il, apprécié ce cliché et s’est fendu, sur sa tribune Instagram, d’un pieux et plat message de soutien aux courageux vignerons. On lit ensuite : « Deux heures seulement après ce post [ce message, en français], le cliché saisissant était déjà aimé par plus de 40.000 personnes ». Aimé… je vais vous dire, j’aime cette formule, était déjà aimé ; déroutante au premier abord, mais charnue, expressive. Et tellement plus belle que l’immonde liké que nous a fourgué l’états-unien Fesse-Bouc ! Notre langue manque de nuances dans l’amour ? Il doit bien y avoir une raison, alors aimons, point-barre. )
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Mais, ça fait bientôt trois ans maintenant que, grâce au progrès à reculons des RGPD (*), et chaque fois qu’on visite un site Houèbe, il faut EN PLUS dire que oui, je sais, les couquizes, bon, OK, pfff… et un clic de plus, pour rien ! Car on est ciblés ! abusivement ciblés, et ça se sait, nous sommes « profilés » aux fins de nous vanter ce qui est supposé nous brancher…. Devant les abus des couquizes, Gougueule annonce qu’il va s’en passer dès l’an prochain sur son navigateur « Chrome » et assimilés. C’est une délicate initiative pour mieux respecter notre vie privée ? c’est ça, croyez-le ! En fait Gougueule, qui se fait des testicules 18 carats avec ses contrats publicitaires, va changer de technique : place au FloC. En gros (pour plus de détails, lisez par exemple cet article assez circonstancié) nous serons affectés à des groupes homogènes de consommateurs… les fanas de bagnoles, les footeux fous, les abonnés aux sites de jeux en ligne, les amateurs de ragots sur les Pipôles, etc. Bref : on va continuer de faire des affaires, sur notre dos. Le doux nom de cette initiative gougueulienne ? la Privacy Sandbox, alias la Boîte à Sable de notre Intimité. Intime boîte à sable, dis-moi quelles pubs efficaces je pourrais bien soumettre au naïf internaute ?

Tibert

PS – Le Grand Chef des Eaux d’Evian s’excuse piteusement, platement : une récente pub de sa boîte demandait sur Touïtteur à ses suiveurs :  « … s’ils avaient déjà bu au moins un litre d’eau en milieu de journée ? ». Il paraît que ça offense les musulmans qui font Ramadan ! D’abord, il y a maldonne : ce n’est absolument pas une incitation à boire en milieu de journée ; on peut avoir bu ce litre d’Evian au petit dèj’, non ? Mais j’ y reviendrai, ça mérite un billet.

(*) RGPD : Règlement Général sur la Protection des Données. Progrès bidon ! cette mise en garde systématique sur les couquizes vient comme un cheveu sur la soupe ; on ne va pas passer cinq minutes chaque fois à paramétrer des listes d’options plus ou moins obscures. Bref, on clique pour tout refuser, ou tout accepter (sinon certains sites refusent d’aller plus loin), et basta. Un clic de plus, merci la CNIL ! La seule vraie bonne précaution, c’est au minimum de supprimer tous ces petits espions –  certains sont parfois utiles à la navigation, tout de même – à la clôture du navigateur internet.

R ou T ? C c’est T !

Une fois par ci-par là, le Parigot nous gratifie d’un article utile, pertinent, révélateur (*). Il s’agit ici, excusez l’atroce anglicisme, de food-checking, chez nous on dirait « Vérif-bouffe », mais avouez que c’est moins classe, ce n’est que du français. Il s’agit de vous poser la question : si je mange de la viande autre que porcine (celle-là est hors-concours), mangé-je de la viande, bovine, ovine, voire chevaline ? obtenue par abattage classique, repéré par la lettre T = Traditionnel (animal étourdi avant que de le saigner sans plus de souffrance),  ou abattage rituel = R, c’est-à-dire hallal ou casher (saigné à mort, encore conscient un bon moment) ? eh bien si c’est de la barquette de supermarché, vous ne pouvez pas le savoir ! R et T ont disparu, à vous de deviner.

Pourquoi prive-t’on le consommateur carnivore de savoir si la viande qu’il va manger vient du R, hallal-casher ou du T, traditionnel ? C’est inique : achetant  du hallal sans le savoir, par exemple, 1) on cautionne un abattage inutilement cruel et qu’on réprouve ; 2) on verse une obole involontaire, voire contre son gré, au culte musulman. Pourquoi ? la réponse est facile : parce que ça vous inciterait (moi oui, en tout cas) à chercher autre chose ! de la viande pas confessionnelle, de la viande sans Dieu ni violence superflue.

Bref, résumons : en principe, achetant du « bio » vous êtes sûr de ne pas manger du R : Rituel ne peut pas être bio (**). Vive le bio, donc. Et puis le porc, pas de problème : du porc fermier, du Label Rouge, du porc qui a vécu autre chose que l’enfermement, l’entassement et le béton hors-sol. Autrement ? il reste une centaine d’abattoirs qui ne font pas le R, des abattoirs profanes, laïcs, en quelque sorte. Le site oaba.fr vous les liste. Or, si ni R ni T ne sont indiqués sur vos barquettes de viande, le code de l’abattoir, lui, y est obligatoire. Amis soucieux de ne pas cautionner les pieuseries et les traitements cruels, emportez vos listes d’abattoirs recommandables chez Carrouf’, SuperHue et tutti quanti. Et adressez un grossier signe de réprobation aux lobbies qui nous privent de savoir si c’est du R ou du T.

Tibert

(*) On pourra se passer de la vidéo associée : c’est saignant et pas beau à voir. Et puis le texte à lui seul est assez explicite.

(**) Corollaire : la barquette de boeuf « hallal » ET « bio », c’est du merle blanc !

Demi pressions

( Le Parigot, pas malin, annonce fièrement qu’avec de l’astuce et une seringue ad hoc, on peut tirer, eh eh, d’un flacon de vaccin Pfizer pour 6 injections, une septième dose ! Sachant que Pfizer avait commencé en facturant 5 doses puis a corrigé le tir avec 6, que croyez-vous qu’il va arriver, maintenant que la combine a été naïvement éventée ? on n’est pas chez les Bisounours, là. Tsss… pas cap’ de garder un secret. )

Mais bref… cette histoire de menus « végétariens » aménagés et uniques pour toutes les cantoches scolaires de Lyon fait des remous, c’est clair. D’abord, remarquons que ça implique une cuisine centrale ! Tous les repas sont préparés au même endroit, puis distribués aux différents établissements, réchauffés sur place, reconditionnés etc… : c’est le marteau-pilon administratif, anti-écolo au possible, gaspilleur d’énergie et déresponsabilisant. Les cuistots « locaux » ne font plus rien de créatif…

Mais au delà de ce constat, la décision du Maire de Lyon (*) n’est pas stupide, loin de là. Monsieur Doucet a finement fait remarquer, et toc ! que monsieur Collomb, son prédécesseur, avait pris la même initiative, sans que personne ne se soit indigné. Premio, ce ne sont pas des menus végétariens (lentilles / pois chiches / haricots noirs, rouges, blancs (prouuutt) / tofu / riz complet… gnagnagna…), mais juste sans viande, nuance !  Avec oeufs ou poisson, donc pas de carences en protéines animales, pas de clins d’oeil aux vegans et autres sectes alimentaires extrêmistes ; c’est possiblement équilibré. Deuxièmo : pas de lever de boucliers hallal, casher, hindou… les religieux n’y verront pas d’embrouille (**). Troisio : rien à choisir, donc ça va simplifier et accélérer la rotation des élèves à la cantine, problème difficile avec les contraintes dues au Covid. Donc c’est bon pour les mesures sanitaires…bien.

Sauf que les acteurs de la filière « viande animale » sont furieux ! Ils rouspètent, et on ferait, je ferais pareil à leur place. Monsieur Doucet, apaisant et rassurant, comme son nom le laisse suggérer, énonce que c’est une mesure temporaire. Et c’est là qu’on peut l’attendre au tournant du virage, si je puis dire. Car n’oublions pas sous quelle bannière il opère, monsieur Doucet : écolo écolo, dur de dur. Il est évident, que sous cette initiative innocente en surface, pas conne, il tente, planqué derrière son petit doigt, de promouvoir son credo légumier-légumineuses-anti-viande-local-bio et tutti quanti – antiennes connues. Il ne sera pas inutile de surveiller sur la durée les menus des cantines scolaires lyonnaises : les adeptes du boeuf-miroton, de la bavette à l’échalote et du poulet-curry – sans oublier le glorieux tablier de sapeur et la classique salade de clapotons – sont prévenus.

Tibert

(*) Désolé, je ricanais malgré moi et hors de propos : ça me rappelle irrésistiblement le Merdelyon, mais c’était dans un autre temps, et un autre sujet.

(**) Hélas, on fait la génuflexion devant les interdits carnés, stupides et d’un autre âge. Laïcité, qu’ils disaient !

Quand on dîne avec le Diable…

… on se sert d’une looongue cuillère, c’est bien connu, mais aussi, on passe par une porte dérobée, avec un grand chapeau, une écharpe sur le nez et des lunettes noires (*). Mais c’est dingue le ramdam façon « cancel culture » qui bruit depuis qu’un macronien notoire a déjeuné (discrètement, pourtant) avec une pestiférée, façon « les heures les plus sombres gnagnagna… » : madame Marion Maréchal-Le Pen.

C’est qu’on a le droit de déjeuner avec qui on veut, en principe, mais en fait non ! Les hurleurs et manifesteurs chroniques aux « lois liberticides », article 24 etc… sont ceux-là même qui interdisent de bouffer en la compagnie de qui on veut. J’ai écrit « cancel culture », je traduis : l’ annihilation des accusés. Polanski est supposé violeur ? il doit disparaître sous terre, il n’existe plus ! Idem ici pour le présumé fautif de ce repas dérangeant, je cite : « Certains réclament déjà le départ de Bruno Roger-Petit pour cet entretien vu comme contraire aux principes républicains ». Notez bien : entretien, pas repas ! Ce n’est peut-être pas cette petite bouffe qui les choque – quoique… -, c’est qu’en se tapant le filet de sandre beurre blanc et le soufflé au vieux Comté, ils ont causé ! C’est terrible, non ?

Moi je vais vous dire : ceux que ça dérange, ce ne sont que jaloux, envieux et pisse-vinaigre. Marion et Bruno partagent en fait la même passion pour l’introuvable « moulet », ce plat de fraise de veau rustique et savoureux, hérité des rudes émouleurs de la montagne thiernoise. Il n’y a que deux-trois restaus à Paname qui le font à peu près bien, dont un seul qui peut vous permettre la discrétion. Alors, forcément… au fait, ça va très bien avec un rouge, Côtes-Roannaises assez frais, Boudes, Saint-Pourçain. Et puis en se tapant la cloche, on cause, sinon à quoi ça rime ? C’est tout naturel, on cause de ce qu’on bouffe, de qui on a vu, on fait un large tour d’horizon, on refait le monde. Et vous savez ce qu’ils disent aux censeurs, aux coincés du gueuleton, aux Gardiens de la Pureté Républicaine, les deux en question ? vous savez ?

Tibert

(*) Mitterand utilisait la même discrète porte dérobée donnant sur un petit salon pour aller déjeuner avec Pierre, Paul ou Mazarine P. Et mesdames Adjani ou Deneuve ne se déplacent à l’air libre qu’avec un grand chapeau, des lunettes noires et une écharpe sur le nez. Allez savoir pourquoi !