Pièces rapportées : rapportez-nous les pièces

Les premières dames, officielles, officieuses, crypto-secrètes ou subrogées donnent lieu à des frais à nos frais : nous le  savons tous, et c’est si vrai que la prochaine élection, l’orientation politique, j’oublie, et je vote pour un / une vrai(e) de vrai(e) célibataire endurci(e), et qui ne fréquente que subrepticement et occasionnellement les putes ou les gigolos, ne partouze pas au Carlton ni ne planque un(e) concubin(e). On fera plein d’économies, on redressera le pays.

Tenez, monsieur Mitterand : il entretenait un chien ; un assez gros chien, tout de même, pas un chihuahua, et nourri par les cuisines de l’Elysée. Bon, les restes de la cantoche gastronomique devaient largement suffire, mais les frais de véto ? hein ? on y pense aux frais de véto ? ; de plus, on a fini par le savoir, outre le clébard, une liaison discrète et aux petits oignons, et une crypto-fifille, rien que ça. Et encore, va savoir… c’était la face cachée en surface de l’iceberg.

L’actuel Normal-Moi, lui, est un célibataire endurci – même avec Ségolène, et pourtant, hein, Ségolène… il n’avait pas craqué, ni bague de fiançailles ni repas de noces au Grand Hôtel de Tulle – mais pour la télé et la ville il a une copine, assez officieuse pour ne pas figurer en ménage sur sa déclaration fiscale d’ISF, assez officielle pour disposer d’un bureau au Château,  et jouer assidûment la Première Dame, à croire que c’est elle, ma parole, ou alors elle joue bien.

Pourquoi je vous cause de ça ? les femmes ça coûte, c’est connu, c’est normal, depuis ce grand niais d’Adam, mais là on a une histoire de site internet pour l’ex-Première, madame Bruni-Sarkozy. La Toile bruit d’un chiffre :  410.000 euros pour la construction et le fonctionnement d’un site internet,  Carlabrunisarkozy.org. A ce tarif là, évidemment, on peut presque se payer la centrale de commandes en ligne de chez Ah-Ma-Zone, une salle informatique façon bunker, clim’ redondante, groupe électrogène redondant, serveurs redondants, équipe de hot line 24/24/7/7, tout ça : c’est un site stratégique, quoi. Disponibilité 99,999 %, maintenance toutes les nuits entre 2h35 et 2h47, bref le top.

Et alors, 410.000 euros, c’est boucoup ? oui c’est boucoup. Et il y en a, sur la Toile, qui réclament que l’ex-Première-Dame fasse un don de la même valeur à de bonnes oeuvres. C’est une idée qu’elle est excellente, je trouve – si du moins il est avéré que ces 410.000 euros c’est nous qui les avons financés avec nos impôts. On pourrait d’ailleurs élargir cette initiative à d’autres dépenses jugées un tantinet excessives.

Je vais vous dire : à ce train là, on va exploser les compteurs de générosité envers les bonnes oeuvres. Le Téléthon, enfoncé. Reste à créer une nouvelle et très utile Bonne Oeuvre : la FPRDF, la Fondation Pour le Remboursement de la Dette Française : je me sacrifie, j’assure la présidence, si vous voulez bien. J’attends vos dons.

Tibert

Rejets, rejetons…

Je le dis tout fort, calmement, mais fort, parce que ça me les gonfle menu :

– Les bureaux d’études « Plein ciel », « Energies bleues », machin, bref tous les arnaqueurs qui essayent 3-4 fois par jour de me vendre des panneaux solaires photovoltaïques sous prétexte qu’ils sont soi-disant en partenariat avec Saint-EDF et le bienheureux GDF : je vous compisse. Au passage, je vomis les salopards qui ont vendu leur fichier Clients, EDF ou GDF, à des marchands de soupe.

– Je me contrefous que la Reine d’Angleterre soit arrière-grand-mère : ni Kate ni William ni personne au palais ne m’ont jamais envoyé de faire-part. C’est un évènement digne d’un entrefilet de la Gazette du Coin, entre les nouvelles heures de permanence de la Mairie et la retraite aux flambeaux de l’amicale des boulistes. Et au diable tous les pisseurs de copie « royale » qui embousent nos sillons.

– A cette occasion, je propose qu’au cas où le royal-bébi serait circoncis – ciel ! quel suspense ! le sera-t-il ? – comme, paraît-il, tous les enfants mâles des Windsor, je propose, disais-je, que la royale rondelle de prépuce soit mise aux enchères chez Christies, ou, mieux, attribuée au plus méritant, au plus talentueux des chro-niqueurs « dynasties royales ». Nous avons en la matière, nous autres froggies, un redoutable compétiteur, l’incontournable, l’immense Stéphane Bern, le Paganini de la glose verbeuse, tartineuse et vaine sur les têtes couronnées. La rondelle à Stéphane !

Tibert

La crise, youpee

Le groupe Casino « coupe le son dans 450 supermarchés » : voilà une nouvelle qu’elle est bonne, et qui va m’inciter à fréquenter un peu plus souvent cette enseigne.

Et pourquoi coupe-t-il  la sono, Casino ? ça coûte trop cher, la SACEM se goinfre des millions. La crise, n’est-ce-pas…

Je vous l’avoue, que ce soit un resto, un magasin de quoi que ce soit – tout spécialement les magasins de fringues, grands spécialistes des décibels abusifs, inutiles et malvenus – je me barre à grandes enjambées si une zizique forte et envahissante y veut créer l’ambiance – l’ambiance à fuir. Voyez-vous, la musique, ça s’écoute, ou, mieux, ça se fait. En aucun cas ça ne doit se supporter, on supporte déjà assez de nigleries comme ça.

Donc : merci Casino, la crise a du bon. Et une suggestion à la SACEM : comme les cigarettes, montez donc vos prix, façon de décourager les enseignes acharnées du bruit musical. Nos oreilles vous diront merci.

Tibert

PS : Hélas, cette suppression bienvenue de la « musique de fond » devrait se limiter à ce deuxième semestre 2013. Ils font de l’humour noir, chez Casino, il est écrit dans l’article que je cite : « L’arrêt – ponctuel – de la musique dans les magasins n’est donc pas dramatique« . Il va falloir durcir la crise, ma parole !

Clopin clopant

On en cause, on en cause : interdire la cigarette dans les parcs et sur les plages ? encore une atteinte intolérable à la liberté.

Scène vécue, pas du tout « vu à la télé » mais il y a 4 jours sur une plage matinale du côté de Montpellier (*), vue de mes yeux vue, et sentie de mes propres narines, également. Une femme mûre, installée à 350 cm environ de mon éphémère surface vitale, fume (**), assise sur sa serviette, et remplissant une grille de mots croisés. La fumée vient naturellement de mon côté me grattouiller les narines, Loi de l’Emmerdement Maximum oblige, et je suis obligé de me détourner, respirer par la bouche, me déplacer, bref c’est tout à fait désagréable. Enfin, clope terminée, la dame plante tranquillement le mégot, bout-filtre inclus, dans le sable proche de sa serviette. Sachant la durée de vie d’un bout-filtre de cigarette en cellulose, la dame vient de laisser là aux générations futures un témoignage émouvant de son passage.

Autre scène, celle-là je ne l’ai pas vue, mais c’est « lu dans le journal« , trois « jeunes » de Marseille poignardent un quidam qui leur a refusé une cigarette. Carotide atteinte, mais heureusement pas trop grave. On secourt le quidam, la Police retrouve les fadas au surin, et ceux-ci expliquent que, voyez-vous, ce n’est pas le refus de cigarette qui leur a fait péter les plombs, c’est la façon dont ça été formulé.

Je vous le demande : comment faut-il dire à trois jeunes Marseillais désireux de fumer gratis, que l’on ne souhaite pas accéder à leur demande ? quelle formule employer ? attention à vos propos, et surtout, attention à votre ton : ça pourrait mal se terminer. Respect et civilité s’imposent, car franchement, vous êtes mal barré, là, radin que vous êtes, à refuser une cigarette aussi aimablement réclamée.

Tibert

(*) On prononce normalement Monpèllié, pas Monpeullié, mais à Paris ils ont changé tout ça, forcément.

(**) C’est une métonymie, évidemment. Tiens, vous la connaissez, celle-là ? deux copines bavardent :

– Tu fumes, toi, après l’amour ?

– Je sais pas, j’ai jamais regardé.

Mets ton habit, scaphandrière

Rappel de la Loi, qui est la même pour tous en principe : les tenues dissimulant le visage – notamment le niqab (dans les Emirats arabes, c’est le must, et ça se rencontre ici et là chez nous) ou la burqa (pas vraiment à la mode, mais chez les Afghanes, c’est le top) –  sont interdites dans l’espace public depuis Avril 2011. Il est en effet difficile de distinguer si ce sont Samira et Rachida qui se promènent ainsi bâchées, ou Jean-Paul et Joseph qui tentent de circuler incognito, dans des intentions pas forcément innocentes. Donc, et la Loi le précise, seules sont autorisées les tenues dissimulantes de type professionnel (scaphandriers, soudeurs, travailleurs du nucléaire…) et / ou à vocation de sécurité (casque intégral de motard, combinaison de biologiste bidouillant des bactéries féroces, etc).

Donc, pour contenter ET la Loi, ET les convictions religieuses de certains qui veulent absolument dissimuler au regard concupiscent de ces obsédés de mâles les formes ô combien excitantes de leurs compagnes légitimes ou non, il convient que celles-ci circulent par exemple à moto, intégralement casquées :  la Police n’y trouvera rien à redire, la Loi sera respectée, et ça évitera des émeutes dans les Yvelines.

Pourquoi dans les Yvelines ? parce qu’à Trappes (78), le Monde, Le Figaro et Le Parigot nous le racontent tous trois – mais c’est le Parisien qui semble le plus précis – le commissariat de Police du quartier « sensible » des Merisiers est assiégé depuis hier soir par des centaines de personnes « hostiles », paraît-il. Vous lirez ça si vous voulez ; mais en résumé un type a été interpellé car il s’est opposé violemment à un contrôle de Police sur sa louloute totalement, intégralement et donc illégalement voilée – sauf les yeux, évidemment. Et comme la Loi n’est pas appliquable aux quartiers « sensibles », ça vaut pas, et ça donne le résultat dont auquel je vous cause.

Je vous le demande : quelle idée saugrenue de construire des commissariats dans des quartiers « sensibles » : c’est de la provocation. A la cité « sensible » de la Cayolle, à Marseille, ça fait longtemps que le commissariat a été supprimé, et ils sont bien plus tranquilles comme ça, on n’a plus besoin d’y faire appliquer la Loi. Il est vrai qu’il avait été incendié, le commissariat ; les habitants étaient « hostiles ».

Tibert

PS : ah oui tiens j’y pense, il manque une loi, vite une loi pour interdire désormais aux activistes de Greenpeace de venir faire de la varappe dans les installations nucléaires. Et, tant qu’on y est, une loi aussi pour interdire de ramasser sur la voie ferrée les téléphones mobiles tombés par accident ou du fait de catastrophes ferroviaires.

Tout altère, hélas

Ube étude tombée du ciel nous l’affirme opportunément : en bagnole, « les régulateurs de vitesse altèrent la vigilance des conducteurs ».

Eh oui, pour notre sécurité, vielle rengaine qui justifie tout et n’importe quoi, il faudrait donc supprimer les régulateurs de vitesse, ces engins diaboliques qui permettent enfin de rouler tranquille et serein sur route dégagée : rester pendant des heures le pied droit pesant sur le champignon, surveiller, anxieux, le tachymètre dans la hantise du dépassement fatal de la limite de vitesse qui va nous coûter X points de permis, Y euros… tout en restant l’oeil rivé sur le ruban asphalté et sur les panneaux 30 – 90 – 50 – 70 – 30 – 90 – 70 – 50 – 70 – 50 – 90 – 110 – zut j’ai loupé celui-là – 90 – 50 – 30 etc etc.

Conducteur, conductrice, mon confrère ou ma consoeur, fais gaffe à ta vigilance, zut quoi ! évite donc…

– de te gratter les couilles / de remettre en place ton soutif’ (rayer éventuellement la mention inutile) : ça déconcentre.

– de regarder la jauge de réservoir, ça déconcentre aussi. De toutes façons les constructeurs vont bientôt se voir contraints de supprimer tous les cadrans sauf le tachymètre : c’est accidentogène, un cadran, puisque c’est une invite à détourner son regard du tachymètre.

– de battre la mesure du pied gauche en écoutant le requiem de Fauré. Tu pourrais louper la pédale de frein.

– de te curer le nez et les oreilles ; reste les deux  mains fermement agrippées au volant, sauf pour mettre un clignotant ou changer de vitesse.

– de regarder ton GPS : contente-toi de l’écouter, et puis d’ailleurs le GPS est accidentogène, mets donc ce truc à la poubelle. Le gouvernement a tenté de lui faire la peau, au GPS : ça fait baisser les rentrées d’argent procurées par les radars.

– de fumer, boire, manger, lire la presse, brosser tes mocassins, évidemment, ça va de soi.

– de fouiller dans la boîte à gants, c’est inutile, il n’y a pas de gant.

– de mettre des cassettes ou des CD dans la fente : viser la fente, ça déconcentre. Seule solution, qui demande de l’entraînement, prendre à tâtons un CD et l’introduire idem à tâtons dans la fente idoine.

– de lorgner sur le décolleté de ta passagère, si la configuration du poste de pilotage est favorable à ce type d’initiative : ça déconcentre. Regarde la route de temps en temps, le tachymètre en permanence, les panneaux avec assiduité, les autres bagnoles éventuellement ; ça devrait suffire.

Ceci étant, il faut relativiser tout ce remue-ménage autour de la conduite en voiture, et ne pas en faire tout un fromage : les Ministres des Transports et de l’Intérieur peuvent mouliner des bras, invoquer des objectifs toujours plus exigeants, convoquer les études les plus sérieuses pour culpabiliser le Français au volant, la mort sur la route fait vraiment petit joueur face aux poids lourds des statistiques :

– le cancer du poumon, 10 fois plus de morts que sur la route – à quand le permis de fumer à points ?

– les accidents domestiques, 5 fois plus – et le permis de monter sur l’escabeau avec sa perçeuse à percussions à points ?

– les suicides, 3 fois plus (surtout ne pas se rater, ça ôte des points).

Les suicides, parlons-en ! attention donc à ne pas broyer du noir, c’est très accidentogène. Sur ce dernier point, mes chers concitoyens, le gouvernement agit cependant avec autorité et vigueur : tout dernièrement, notre Lider Maximo, Chef-Normal, nous annoncait, alleluia, le jour même de la Fêt’Nat’, que « la reprise elle est là« . Non pas « la reprise est là« , phrase banale, propre syntaxiquement et sans relief, mais « la reprise elle est là« . On y fait, dans cette phrase, les questions et les réponses : la reprise (soupir ou virgule ou point d’interrogation)…  elle est là (point d’exclamation). Bon sang, mais c’est bien sûr. Dire qu’on la voyait pas !

Ce n’est pas une boîte à outils qu’il trimballe, notre Moi-Président, c’est un nécessaire à repriser.

Tibert

Là, c'est Plus(s)

Bon, dépêchez-vous avant qu’on l’ait enterré sans fifres ni tambourins, en catimini un soir de brume et de nouvelle lune. Lisez donc ça, ils ont tout pompé sur mes constats personnels.

Et régalez-vous également des réactions des lecteurs. Qui donc prétend qu’il n’y a pas de consensus possible en France ?

Donc, +1 pour moi sur ce rapport de la Cour des Comptes, et avec vigueur !

Tibert

Plus plus ? plus ?

Ce matin tôt (au fait, avez-vous comme moi le bonheur d’entendre le concert des oiseaux sur le coup de 5h 15- 5h 30, quand Potron-Minet montre le bout de son museau ? tiens, une chauve-souris qui volète, elle va bientôt se rentrer et se mettre au plume… fin de la parenthèse naturaliste – mais vous pouvez dormir la fenêtre ouverte, vous entendrez les piafs depuis votre lit, c’est moins fatigant), bref, disais-je, tôt ce matin, virgule, je lis dans la presse du matin (celle de la veille au soir est, ce matin, identique à son contenu de la veille au soir) deux points ouvrez les guillemets Plus de femmes chez France-Télévisions à la rentrée fermez les guillemets point

Et, comme j’étais dans l’incertitude de la date de début du Ramadan, était-ce hier ? était-ce ce jour ? les théologiens musulmans se déchirent sur ce point, et je m’en désole, j’en étais à me demander, peu après le concert des oiseaux, si j’allais me taper le reste du rosbif froid du repas d’hier midi, sur une belle tranche de pain frais, avec de la mayo, de la moutarde (*) et une tasse de thé, ou si ça valait la peine d’attendre l’heure officielle de la rupture du jeûne nocturne – ça s’appelle communément « petit déjeuner », la rupture du jeûne nocturne – muni de la seule tasse de thé. Mais vous vous en foutez, je le sens, je n’insiste pas. Avouez, tout de même, c’est quèque chose qu’on soit aussi incertains sur la date d’ouverture du Ramadan, en 2013, zut quoi.

Et donc, je lis « Plus de femmes chez France-Télévisions à la rentrée » et je me demande : Plus ? ils ne veulent plus de femmes à FT ? ou ils veulent plus de femmes à FT ? eh bien le titre est infoutu de me dire ce qu’il en est, et on ignore, le lisant, si on n’en veut plus (plu), ou si on en veut plus (plusse). Alors je vous le demande : à quoi ça sert un titre, si ça peut signifier tout et le contraire de tout ? faut aller lire les articles, maintenant ? où on va, là ?

Mais bon, le Politiquement Correct veillait, et, ouf, c’est « plusse » qui valait, bien évidemment. Des femmes en plusse à FT à la rentrée, donc. Ahhh ! vous pensez comme je suis heureux de l’apprendre. Reste à savoir comment elles vont gérer, avec leur mec, à la rentrée, avec leur boulot à FT, ces femmes, la garde du loupiot ou de la loupiotte (ou alors loupiote ? le dico est muet sur ce point) qui ne contrôle pas encore ses sphincters. Car, madame Pécresse l’a dit, le congé parental pour les hommes dans les premiers mois du bébé, c’est un mauvais plan, « Pensez-vous que le plus grand nombre sont les pères qui ont envie de changer des couches ? « .  C’est bien un truc de femme, ça, d’avoir envie de changer des couches.

Tibert

(*) et à cette heure matinale encore quelque peu obscure, précision importante, on pouvait distinguer le jaune de la moutarde issue de l’industrie agro-alimentaire dijonnaise du jaune de la mayo, qui était, faut-il le préciser, une mayonnaise Maison.

Boulots d'avenir : écrivain public sur Toile

La fracture numérique existe, j’habite juste à côté.

Tantôt ce sont des immeubles de centre-ville, hyper-branchés en fibre – Orange se bagarre avec Free pour brancher avant l’autre -, des ménages pour qui l’ordinateur, Internet, commander des machins sur la Toile… tout ça c’est du banal de chez Banal.  Le petit dernier joue en ligne, papa va sur les forums qui lui bottent, mamma tchatche sur Fesse-bouc…

Ailleurs c’est tout juste si l’on vient de mettre au grenier – on ne sait jamais – le modem 56 K qu’on branchait une fois par jour pour relever ses mails – en priant le Ciel pour qu’il n’y ait que du texte ! – parce que l’Internet, tintin, trop loin, trop isolé, on peut crever. Mais avec du pot, le hameau peut bénéficier de l’ADSL –  poussif, athmatique et qui se traîne à 512 K. On arrive même à surfer, c’est dire…

Et puis il y a Paulette et Roger, ou Lucette et Maurice, les anciens, qui quel que soit le branchement, fibre supersonique ou modem 56 K à pédales, rechignent, traînent les pieds, ces cons. Internet pour eux c’est du chinois, l’ordinateur du grec ancien. Alors on va à la poste, on écrit, on se déplace aux guichets pour la Sécu, pour les trains, pour s’inscrire à ceci ou cela… on achète des tas de timbres… on s’emmerde la vie parce que de plus en plus on est foutu si l’on n’a pas Internet, vous le savez comme moi.

Et, tenez, les avides du Fisc, les gloutons qui avalent tout cru les picaillons que naïvement nous croyions nôtres, projettent de rendre les déclarations d’impôts « en ligne » obligatoires pour « certains contribuables », sans qu’on sache lesquels. Et, naturellement, si Paulette et Roger sont concernés, comment feront-ils ?

Eh bien, le Ministère y pense, oui, ils y pensent, aux « anciens » récalcitrants, aux mal-voyants têtus, aux nécessiteux qui ne peuvent pas se payer une bécane et une connexion Internet  : ‘ l’administration fiscale prévoit de « promouvoir la télédéclaration pour compte d’autrui », au travers de « partenariats faisant appel à des organismes sociaux ou des associations » ‘. Reste à savoir si ce sera du boy-scoutisme « à vot’ bon coeur » ou du boulot enfin reconnu. Parce que je vous parle d’expérience, je préfère cent fois – c’est la parabole maoïste du mec affamé au bord de l’eau que je vous ressers, là – filer du poisson à celui qui a faim que lui apprendre à pêcher : d’accord, c’est moins politiquement correct, ça fait mauvais genre, pas pédagogique du tout, mesquin, tout ça, mais si vous saviez le boulot que c’est d’expliquer à Paulette ou Roger (au meilleur des deux) les subtilités du clic droit du mulot, et que pour Arrêter, il convient de Démarrer !

Tibert

LibLeMonde ? Le Mondlibé ?

Quand on voit double…

————————– Le Monde de ce dimanche-sur-Toile :

« La BBC a dû s’ excuser, samedi 6 juillet, après qu’un des journalistes sportifs vedettes de la radio britannique a tenu des propos sexistes à l’encontre de la joueuse de tennis française Marion Bartoli, victorieuse du tournoi de Wimbledon, déclarant notamment qu’elle n’était pas « un canon ».
« Nous admettons que la remarque était désobligeante et nous nous en excusons », a déclaré un porte-parole de la BBC. « Pensez-vous que le père de Bartoli lui a dit quand elle était petite ‘Tu ne seras jamais un canon, tu ne seras jamais une Sharapova, donc tu dois t’accrocher et te battre’ ? », a demandé Joh, Inverdale à ses auditeurs lors d’une émission de radio samedi, après le succès de la Française en finale de Wimbledon face à ‘Allemande Sabine Lisicki.

Cette intervention lui a valu un déluge de critiques sur le réseau social Twitter, sous le mot-clé #everydaysexism (sexisme de tous les jours).

Bartoli, âgée de 28 ans, a minimisé l’incident. « Ce n’est pas important. Oui je ne suis pas blonde. C’est un fait. Est-ce que j’ai rêvé de devenir mannequin ? Non, désolé. Mais est-ce que j’ai rêvé de gagner Wimbledon ? Oui. Absolument », a-t-elle réagi. John Inverdale a expliqué qu’il avait déclaré cela sur le ton de la plaisanterie, ajoutant qu’il était un grand fan de la joueuse qui a remporté sur le gazon londonien son premier tournoi… »

——————————– Libération, ce même jour sur la même toile :

 » La BBC a dû s’excuser samedi après qu’un des journalistes sportifs vedettes de la radio britannique a tenu des propos sexistes à l’encontre de la joueuse de tennis française Marion Bartoli, victorieuse du tournoi de Wimbledon, déclarant notamment qu’elle n’était pas «un canon»«Nous admettons que la remarque était désobligeante et nous nous en excusons», a déclaré un porte-parole de la BBC.

«Pensez-vous que le père de Bartoli lui a dit quand elle était petite ‘Tu ne seras jamais un canon, tu ne seras jamais une Sharapova, donc tu dois t’accrocher et te battre ?’», a demandé John Inverdale à ses auditeurs lors d’une émission de radio samedi, après le succès de la Française en finale de Wimbledon face à l’Allemande Sabine Lisicki. Cette intervention lui a valu un déluge de critiques sur le réseau social Twitter, sous le mot-clé #everydaysexism (sexisme de tous les jours).

Bartoli, âgée de 28 ans, a minimisé l’incident. «Ce n’est pas important. Oui je ne suis pas blonde. C’est un fait. Est-ce que j’ai rêvé de devenir mannequin ? Non, désolé. Mais est-ce que j’ai rêvé de gagner Wimbledon ? Oui. Absolument», a-t-elle réagi. John Inverdale a expliqué qu’il avait déclaré cela sur le ton de la plaisanterie, ajoutant qu’il était un grand fan de la joueuse qui a remporté sur le gazon londonien son premier tournoi… »

———————– Moi, Tibert, qui hallucine : sur quel site erre-je ?

Bon ben c’est pas la peine de se payer la lecture de deux canards différents, ça va m’épargner de la revue de presse.

Remarquez, ce n’est que du sport, du sport-pipôle, limite ragots de couloirs. Bon, accordons leur le bénéfice du doute, sur des sujets plus discriminants, politiques, sociétaux, que sais-je ? Le Monde et Libération devraient cesser de se copier servilement. Mais quand j’entends parler – sérieusement ! – de la nécessité de « quotas de Journalistes de Droite », sans nier le problème,  qui est réel, je m’interroge : avant d’avoir des journaleux de Droite – à dose évidemment très faible, ça ne se trouve pas sous le sabot d’un cheval, un journaliste de Droite – si nous pouvions lire la prose de journalistes qui écrivent par eux-mêmes ?

(Remarquez, ce long billet m’a coûté très peu de sueur de clavier : le copié-collé est une chouette invention.)

Tibert