Le sociologue (de gauche, forcément) et la femme-objet

Que je vous fasse partager mes lectures… Je lis, ce  matin tôt, comme d’hab, le Monde et autres canards gratuits sur la Toile ; et je tombe sur cette tribune. J’avais lu, il fut un temps – début février – un billet de Kamel Daoud (l’auteur de « Meursault, contre-enquête« ) à propos des agressions massives de femmes Blanches lors de la nuit de la Saint-Sylvestre à Cologne : « Cologne, lieu de fantasmes« . Il y disait clairement son point de vue, j’étais d’accord avec lui. Je résume grosso modo : Cologne, collision culturelle… le monde arabo-musulman a du chemin à faire – et il y gagnera – vers la reconnaissance des femmes comme êtres humains, au même titre que les hommes.

Badaboum, dix-neuf types lui tombent sur le râble : « Jamel Daoud recycle les clichés orientalistes les plus éculés« . Je résume encore à la louche : Daoud alimente l’islamophobie avec ses lieux-communs sur l’image de la femme dans l’Islam, en fait le noeud du problème c’est que c’est la faute à la société… Navré, je constate que Daoud prend ça dans les gencives, se tait…

Aujourd’hui, autre son de cloche, un journaliste du Monde reprend tout ça de manière assez synthétique : « Kamel Daoud ou la défaite du débat« . Outre, chers lecteurs, qu’au long de son article (lisible gratos et in extenso, allelouïa) on vous donne les liens vers les précédents billets – ce qui allège mon travail – ce journaliste, Michel Guerrin, vient à la rescousse de Daoud, et replace le débat dans son contexte politique. Un beau travail de synthèse…

…et une belle illustration in vivo de cette ligne de fracture entre la lucidité et le Politiquement-Correct, ce baillon de la pensée et de l’expression. Je suis ravi, évidemment, parce qu’on remet les dix-neufs contempteurs de Daoud (*) à leur place. Leur billet collectif méritait une mise au point, voilà qui est fait, et bien fait.

Certes, chers auditeurs, il pourra vous sembler ardu de vos taper la lecture de quatre textes assez exigeants : le mien, c’est fait ; il vous reste 1) Daoud, mais vous l’avez sûrement déjà lu ; 2) ses dix-neuf contradicteurs ; 3) le dernier intervenant, objet de mon billet : du pain sur la planche, mais ça vous stimulera les méninges, ça vous changera des « Feux de l’Amour ».

Tibert

(*) Contempteur, mazette ! ça change des métaphores sportives. Tenez, je lisais ça hier à propos de matches de foot : « Toulouse crucifie Saint-Nazaire » (ou l’inverse, ou Beauvais, je m’en fous) : ça va loin…

 

Travailleurs, travailleuses,

Deux inspecteurs du Travail avec un Grand T signent une tribune dans « Le Monde », et, chouette, on peut la lire in extenso sans payer. Profitez-en !

Ils, ces inspecteurs du Travail, traitent du projet hollandesque de refonte vite fait du Code du Travail, ce pavé devenu imbuvable : et plus précisément de ce qui concerne les « référendums » de salariés. Des référendums censés permettre aux non-syndiqués (de loin les plus nombreux, si l’on exclut les grosses citadelles et forteresses, notamment chez les fonctionnaires, CGT, FO etc…) de s’exprimer, à bulletins secrets, et non en clamant « tou-sensem-bleu-tou-sensem-bleu ouais » à main levée sous le regard vigilant des responsables syndicaux. Tenez, si vous voulez un éclairage sur ce sujet nouveau, voyez par exemple cet article.

Ces deux inspecteurs du Travail (fonctionnaires, donc, et dans une fonction qu’on peut sans hésitation qualifier de régalienne) sont en l’occurrence – ils en ont farpaitement le droit – syndiqués à SUD-Travail (Solidaires Unitaires Démocratiques). je vous offre ici un échantillon des thèmes et de la « coloration » de SUD-Travail. Et je lis dans leur prose du Monde ceci : qu’il convient de défendre « le primat au militantisme ancré dans la légitimité des luttes sur la représentation fondée sur l’électorat et le nombre, à ce titre doublement sous influence directe de l’employeur, en tant qu’électeurs et en tant qu’élus« . En d’autres termes, le militantisme ( donc les syndicats, what else ? ) doit garder sa primauté sur l’expression des salariés, d’autant plus suspecte et sujette à caution que derrière elle se profilerait l’ombre menaçante de l’employeur…

Mais bon, lisez donc ce texte juteux tant qu’il est là et gratuit. Voici des fonctionnaires chargés, par des moyens coercitifs au besoin, de faire impartialement respecter la législation sur le travail, point-barre. Mais ce qu’on lit, c’est que 1) le patronat, ce pelé, ce galeux de qui vient tout le mal, avance masqué derrière le projet de loi ; 2) aucun dialogue potable en entreprise ne peut se concevoir hors les syndicats, seuls acteurs valables pour ce qui est des « modalités collectives de la discussion, de l’argumentation et de la critique » – tandis qu’un référendum, comprenons-le bien, c’est un bête (un « binaire ») Oui ou Non pipé – toujours au détriment des salariés, ces pauvres brebis soumises et bonnes à tondre.

Foin de la situation largement critiquable du syndicalisme racorni et arc-bouté sur ses « avantages acquis » que nous côtoyons actuellement en France ; on a droit ici, en 2016, à l’apologie sans nuance, quasi stalinienne (*) de l’Avant-Garde du Prolétariat, cette glorieuse et clairvoyante avant-garde, seule capable de faire pièce aux visées méprisables du Grand Capital et de ses suppôts désignés ici, l’Union Européenne et ce gouvernement félon et répressif. En somme, les syndicalistes – ici, je suppose, des militants de chapelles politiques opportunément coiffés de leurs casquettes de syndicalistes – prêchent pour leur paroisse : c’est bien normal. Je m’interroge juste sur la contradiction criante – bien que licite – entre un syndicalisme anti-patrons « de combat » et la mission d’un inspecteur du Travail.

Tibert

(*) private joke pour les amateurs.

Brexit kss kss kss

Les Bitanniques – les Anglais certes, mais pas que, ajoutons-y les Gallois, les Ecossais, les Nord-Irlandais – voudront ou ne voudront pas quitter l’Union Européenne, en Juin prochain. Ils y avaient adhéré par référendum déjà, en 1973 avec 67 % de « Oui », un bon 2/3, donc. Et voilà-t-y pas qu’ils se tâtent pour en sortir… quarante-trois ans d’amour (enfin, de cohabitation houleuse) et puis les valises ?
Ils s’en iront peut-être drapés dans leur superbe et leur superbe isolement, pour tourner le dos à ce Continent qu’ils n’aiment pas et d’où viennent tous les dangers et puis la vérole, pour contempler l’Ouest, toujours aussi dépités et cocus de s’être fait jeter il y a bientôt deux-cent-quarante années de ces terres lointaines de l’autre bord de l’Atlantique. Ah s’ils pouvaient se hâler jusques-z’à ces rives, s’ancrer à la Nouvelle-Angleterre faute d’avoir pu ancrer celle-ci à leurs côtes… mais bon. That’s life, « c’est la vie », comme ils disent.

Il est vrai que cette Europe de bureaucrates bruxellois est rien moins qu’exaltante, productrice de directives et de normes plutôt que d’envie d’y croire, à l’écoute bienveillante des lobbies mais pas vraiment des citoyens. De là à retourner à nos petits jeux hexagonaux  étroits assortis de dévaluations aussi ponctuelles que des feuilles d’impôts…

Mais si ces Britanniques nous quittaient, que nous laisseraient-ils ? clairement un sentiment de gâchis, qu’ils se sont foutus de notre gueule, pas européens pour deux balles mais hargneux à défendre leur seul intérêt grand-breton à tous les tournants, faisant monter les enchères pour soi-disant rester mais se barrant quand même. Et nous laissant en cadeau un joli foutoir, et cette langue que deux pays sur vingt-huit pratiquent aujourd’hui – eux et les Irlandais, qui pourtant ne les aiment guère et, tout comme les Etats-Uniens, les foutirent dehors il y a quatre-vingt-dix-sept ans. Ironie et farce de l’histoire, l’Europe Unie resterait unie dans l’usage surtout pas prescrit mais lâchement admis – en dépit des Latins – du langage de ce pays qui va peut-être lui tourner le dos, lui montrer ses fesses tout en lui faisant un bras d’honneur, ce qui demande une certaine dextérité.

Nous restera dans cette hypothèse, logiquement et à notre grand soulagement, à ouvrir tout grand les portes du Calaisis vers la Terre Promise des « migrants », et… mucha suerte ! migliori auguri ! gute Reise ! et bon vent !

Tibert

le diagnostiqueur fou, encore lui

Vous allez vendre votre logement ? bonne nouvelle, vous allez devoir faire faire un diagnostic de plus. Et vous ne pouvez pas le faire vous même, vous n’avez pas les outils, pas la qualification, vous n’êtes pas neutre, il faudra payer, nananè-reu !
Des diagnostics et mesures, il y en a déjà une belle brochette :

– La surface selon les normes Carrez, ça on peut comprendre. Pourquoi seulement dans les appartements, et pas dans les maisons individuelles ? parce que. Ne posez donc pas de questions oiseuses. Je poursuis :

– L’électricité
– le gaz
– Le plomb
– L’amiante
– Les termites, mais on aura bientôt les vrillettes, les capricornes, les lépismes du sucre, les blattes, les fourmis, les punaises des lits… important ça, les punaises des lits !
– La mérule,
– L’isolation thermique,
– Les risques naturels, miniers et technologiques.

Il y manque encore des trucs, là… il y a certainement moyen, dans le cadre des procédures en cours de simplification administrative, de tirer un peu plus, de gratter quelques taxes, de complexifier encore, après les brillantes avancées de la loi ALUR, cette loi qui plombe lourdement les transactions immobilières. On peut donc en remettre une couche – après avoir laissé le citoyen récupérer un peu, ensuite on presse à nouveau pour en extraire plus de jus. On va avoir droit au diagnostic sur la radioactivité naturelle !

Moi, tout con, je pensais que les « risques naturels » et la « radioactivité naturelle » c’était naturel tout pareillement ? pas du tout, c’est en plus, la radioactivité naturelle elle est naturelle, certes, mais il y faut un diagnostic spécial et indispensable – on se demande d’ailleurs comment on a pu vivre sans ça jusqu’ici.

Mais on a bien les risques miniers ? ah oui on les a, c’est déjà dedans – enfin, c’est écrit… Mais si on y distinguait plus finement ? il y a des mines spéciales… allez savoir… des mines de sel ? de potasse ? la dangerosité spéciale de la proximité des mines de potasse, tiens, ça mériterait peut-être un diagnostic à part ?
On a également à prendre en considération des risques jusqu’ici négligés, tenez, on est loin d’avoir tout raclé, allons-y, c’est fou ce qu’il y a de trucs à mesurer dans un logement :

– La qualité de l’isolation phonique, ou plutôt de l’absence d’isolation phonique – on entend le voisin se gratter sous les aisselles,
– Les risques de décollement des moulures de plafond,
– les risques de dessèchement du mastic des fenêtres,
– les risques de claquage des joints de plomberie,
– les risques d’occlusion de la canalisation des eaux-vannes (en clair : les chiottes bouchées),
– l’état du système de chauffage, chaudière, canalisations, radiateurs,
– l’état des ancrages et la hauteur des rambardes et appuis des fenêtres et balcons,
– les risques de descellement du / des lavabos,
– l’état et la conformité des boîtes à lettres…

J’arrête ; je suis serein et j’ai pleine confiance dans nos zélés et imaginatifs fonctionnaires du Ministère du Logement (durable ? Logement Durable, ça le ferait mieux, non ?), ou des Finances, ou les deux, ainsi que dans la pression amicale mais ferme des entreprises de diagnostics, avec l’appui et la bénédiction des ministres en place : ils sauront trouver de nouveaux contrôles et diagnostics inutiles ou redondants mais coûteux et susceptibles de nous emmerder un maximum – tout en augmentant significativement les délais et les coûts des transactions immobilières, ainsi que l’épaisseur des documents-papier afférents.

Tibert

Raiformon l'ortografe, suite

Je n’y résiste pas ! je sais, c’est compulsif, mais bon…

Voyez, en rubrique Politique, au sommaire-chapeau des articles, Le Monde de ce jour titre sur « Najat Vallaud-Belkacem : « La réforme de l’orthographe n’existe pas« .

Corps du texte : « La ministre de l’éducation nationale juge la polémique « absurde » et dénonce le rôle des anciens ministres de l’éducation nationale qui l’ont, selon elle, alimenté. »

Alimenté, é : masculin singulier, c’est donc… voyons voir…. le rôle, pas d’autre choix dans la phrase. Donc les anciens ministres ont alimenté leur rôle… houlala… vous suivez ? Ah si c’était la polémique qu’on avait alimentée, évidemment, ça aurait un sens…

Allez, avant de réformer, il serait bon de maîtriser un chouïa, pas vrai ? sinon on va faire n’importe quoi. Et non, n’imputons pas méchamment cette erreur d’accord à la ministre  ; c’est sans doute le journaleux qui aura transcrit phonétiquement.

Tibert

Diversité dans la mesure

L’illustre Association Française de NORmalisation – AFNOR – a des attributions attendues ; on sait qu’elle a pour charge de, disons, définir la section, la conductivité électrique, la longueur et l’écartement des broches d’une prise électrique, la distance minimale à respecter entre un relais de téléphonie mobile et les habitations les plus proches… bref elle norme, l’AFNOR, et elle fait ça très bien. Des savants, des ingénieurs, des physiciens… tenez, Boris Vian y a travaillé, c’est dire le sérieux !

Mais l’AFNOR, c’est amusant, a bossé à normer la Diversité ! oui, la diversité. La diversité (des origines, des populations), la diversité dans l’entreprise, dans les structures sociales… ce n’est pas formulé comme ça froidement, « Norme de la Diversité », mais on a défini un « Label Diversité » (*). Label, donc mesure de qualité, donc des consignes, des fourchettes de valeurs, des pourcentages… Ce label, votre entreprise, votre structure sociale peut l’obtenir – moyennant finances tout de même. Tenez, je vous en régale d’un extrait savoureux mais bref, la totalité du pavé étant de bonne langue de bois massif et assez indigeste.

« Vous fédérez les salariés autour d’un projet commun d’organisme.
Vous améliorez votre performance économique par une intégration réussie des nouveaux salariés.
Vous fidélisez par les valeurs humaines.
Vous développez une culture d’entreprise basée sur la diversité. »

Et, tenez-vous bien, le Département du 9-3, la Seine-Saint-Denis donc, a postulé pour, et obtenu le Label Diversité. Le Département, c’est-à-dire non pas tout le département, mais l’entreprise-Département du 9-3. Ce Département qui, le premier en France, ‘développe une culture d’entreprise basée sur la diversité, etc‘.
Deuxième épisode, avec le FBI, mais pas celui que vous croyez : le FBI, Front des Banlieues Indépendant, ça existe, et j’avoue, j’en ignorais l’existence jusqu’ici. Ce FBI hexagonal, donc, a protesté vigoureusement devant les locaux de l’AFNOR-93 contre cette labellisation abusive à ses yeux. Non le Département du 9-3 n’est pas digne de ce label, clament-ils, les manifestants du FBI. Tenez, voyez leurs arguments. En gros la diversité en question n’est pas de la bonne vraie diversité, ça vaut pas.

Moi ça me laisse pantois, ce truc. Elle est valable ou pas, cette diversité ? à quelle aune ? comment l’AFNOR peut-elle mesurer la diversité ? parce que je vais vous dire, on n’a pas le droit de la savoir, la diversité : les statistiques ethniques sont interdites, interdit de compter et d’additionner, diviser, faire des proportions (**). Ou alors c’est de la diversité d’autres trucs ? des couleurs de cravates, des accents, des costumes, des diplômes, des religions, des coiffures, des régimes alimentaires…
Moi je vais vous dire, vive la diversité, c’est le contraire de la monotonie. La diversité, pas la cacophonie.

Tibert

(*) Non ce coup-ci ce n’est pas la faute de Normal-Président : le Label en question a été créé en 2008, sous la présidence Sarkozy.
(**) Et le Soleil tourne autour de la Terre, ce centre de l’univers immobile et plat.

Referendum est !

En latin le pluriel de referendum ce serait referenda, – merci maître Capello – mais c’est ici une question oiseuse : en France on a tous les ving-cinq ans au mieux UN referendum sur le feu, jamais deux, et c’est quand vraiment on est coincés, que toutes les solutions gouvernementales, autoritaires, politicardes, démagogiques ont été essayées et ont échoué. Allez je vais vous le franciser : « référendum(s) ». Parlons-en donc, et au singulier, comme de bien entendu.
Donc, voyons voir, ce futur référendum unique et exceptionnel, qui doit sortir Normal-Premier du bourbier de la querelle sur l’aéroport grand-nantais. Bonne idée : qu’en pensent les habitants du coin ? Idée stupide : si c’est d’intérêt national, ou même seulement régional, à quoi ça sert qu’on ait un exécutif ? hein, monsieur Hollande, à quoi ça rime ? un gage aux écolos de la dernière promotion ? C’est bien flou, tout ça… Je m’en vais tâcher d’éclairer votre lanterne. Un aéroport grand-nantais à 25 km de Nantes, contre 12 actuellement, pourquoi faire ?

Au fait, oui, pour quoi faire, cet aéroport ? si enfin les Français et nos visiteurs avaient le choix de quitter ou regagner leur pays en vol long-courrier ailleurs que par Roissy, Roissy le cauchemar, ça vaudrait le coup… alors nous aurions, au large de Nantes, un « hub » international ?  hélas ça ne se décrète pas, les compagnies se posent là où ça les intéresse, là où est le marché, et les étrangers s’agglutinent spontanément à Paris. Qu’iraient-ils foutre au large de Nantes, à 400 kms de Paris ? prendre un train pour s’y rendre en deux heures ou plus ? une navette pour visiter la Grande-Brière en barcasse ? la maison natale de René-Guy Cadou ? le Passage Pommeraye ? c’est au Moulin-Rouge qu’ils rêvent d’aller.

Pour les malheureux Rennais qui prennent l’avion à Nantes ? ça leur ferait plus court, ça éviterait de traverser la Loire… sauf que les Rennais ne vont plus guère prendre l’avion à Nantes, ils atteindront Paris par le TGV en moins de 1 h 30 dès 2017. Les Sarthois ? pas concernés, trop près de Paris. Les Angevins ? comme Rennes, Paris est si vite atteint… les Mayennais ? encore plus près de Paris que les Rennais.

Pour les Nantais ? l’aéroport nouveau sera nettement plus lointain, avec des liaisons non encore définies, alors que le tramway les amène actuellement à un jet de navette (courte et gratuite) de leurs avions pour le prix d’un billet urbain. Enfin, les Vendéens sont chauds partisans du statu-quo, ça leur fait bien plus court.

Pour permettre un trafic plus important ? il y a encore boucoup de marge à l’aéroport  actuel avec sa piste unique : voir Genève, et d’autres, à piste unique et qui ont un trafic bien supérieur. Tenez, lisez ça, ça confirmera ce que j’avance, ils sont d’accord avec moi.

Pour éviter de survoler Nantes à basse altitude ? (quant au lac de Grandlieu les jours où les vents ne sont pas de Sud-Ouest : on s’en fiche, ça n’effraie que les aigrettes et les pluviers). Excellente raison, sans doute la seule qui vaille. Eh bien demandons aux habitants de la communauté urbaine de Nantes, c’est eux seuls que ça concerne… qu’ils cochent la case :

– Oui –  ils veulent qu’on éloigne ce putain d’aéroport, pour qu’enfin on ne voie plus les avions faire du rase-toitures au dessus de la Tour de Bretagne ; ça coûtera ce que ça coûtera.

– Non – ça ne les empêche pas de dormir, et les inconvénients (béton à gogo, circulations chamboulées, éloignement, coûts d’accès…) seraient plus importants que les avantages.

Voilà, cher Président…  c’est-y-pas plus clair comme ça ? hein ? heureusement que Tibert, LE-Tibert-le-Chat est là, et qu’il veille.
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Je change de sujet… un joli néologisme, ça vous irait ? je lisais ceci hier dans un bouquin espagnol – ‘L’imposteur’, de Javier Cercas : « Le pire ennemi de la gauche est la gauche elle-même ; c’est à dire : le kitsch de la gauche ; c’est à dire : la conversion du discours de gauche en une coquille vide, en un sentimentalisme  hypocrite et de pacotille que la droite a qualifié de bonisme« . Ce bonisme me plaît, ça dit bien ce que ça veut dire, ça ne dépare pas dans le groupe lexical de la Bonne-Pensée : bien-pensance, bien-pensisme, politiquement-correct, bref le discours culpabilisant à oeillères intégrées. Tenez, je vous en fais un aperçu : C’est 1) la faute de la société ; 2)  ou alors la nôtre ; 3) ou bien les deux.

Tibert

L'ortograf nouvel est tarivé

Tel le beaujolais nouveau du troisième jeudi de novembre, l’orthographe nouvelle arrive, gouleyante à souhait. Sauf que ça fait trois lustres que l’on l’a (*) préconisée, et qu’elle arrive maintenant… pourquoi maintenant ? parce que. Et puis ça fait diversion, ça change de sujet, on ne stigmatise aucune catégorie de la population, il n’y est pas question de double nationalité.

Pourquoi cette nouvelle mouture ? en principe pour rationaliser, simplifier, corriger des incohérences – qu’ils disent. L’oignon va perdre son i, sa coquetterie, sa pelure d’oignon, pour donner un bête ognon… à quoi ça ressemble, un ognon ? pourquoi pas onion, tant qu’on y est ? il nous manque ici le tilde espagnol, le « ngnie »…  qui donne justement assez bien le « gn » de l’oignon (tenez, la preuve dans Astérix chez les Ibères : « Soupaloñion Y Croùton« , pas « Soupalognon« ) : on pourrait emprunter le tilde ibère pour l’oñion. Mais je divague…

Toute une histoire, l’oignon. Wiki vous la raconte, cette saga ; la Gaule du Nord y a vaincu les Romains, et ailleurs qu’à Gergovie : le latin populaire gaulois « unionem« , précurseur de notre oignon, a prévalu sur le latin classique « caepa« , conservé partout ailleurs (ciba, cipolla, cebolla, cive, ciboulette…). Mais je vois que vous vous en foutez, vous baillez ostensiblement, j’abrège.

Donc on veut nous rationaliser l’orthographe ; supprimer les traits-d’uñon des mots composés… « entretemps » et « portemonnaie », bof, à la rigueur… et puis il n’y a pas là dedans que des âneries avec un â, « évènement » rejoint « avènement » et reproduit mieux les sons du terme parlé que « événement », mais…

Mais pourquoi diable faut-il mettre en vrac notre orthographe ? cahotique, illogique, contrastée, mais qui nous parle, avec son histoire – ça fourmille de références historiques – et surtout, qui s’apprend. Oui on peut apprendre l’orthographe, du grec ancien oρθός (orthós), et de γράφω ‎(gráphō), l’écriture droite. La preuve, il y a des compétitions d’orthographe, et il y a même des gens qui font zéro faute à la dictée de Pivot. Perte de temps ? pas plus que de se taper des CandyCrush, des Tetris ou des casse-briques sur son smart-faune dans le métro ; ou alors allons-y pour carrément en gagner, du temps, et ménager les circonvolutions cérébrales : « T ou la ? » ; « ki C ki i va ?« .

A vouloir simplifier et raboter le excroissances du langage, on va y perdre notre âme et notre histoire. On peut faire bien plus simple, tenez, un pluriel à la malaise ou à l’indonésienne : en malais, mon livre, buku saya ; mes livres, buku-buku saya. Vous en déduisez que buku c’est livre (de racine latine 😉 : bouquin, book, buch…) et saya : mon, mes. Pour le pluriel ? on redouble le mot, buku-buku, beaucoup donc. On pourrait ainsi faire table rase des pluriels en s, en x, des chevaux et des festivals : « mes livres » ? : « mon livre-livre ». Chouette, non ?

Je conclus et j’aborde ma péroraison : le français est complexe, plein de pièges et d’exceptions. Les nouvelles dispositions orthographiques aussi ! tenez, je cite : « Devant une syllabe muette, on écrit donc toujours è, sauf dans les préfixes dé- et pré-, les é- initiaux ainsi que médecin et médecine. » On est bien avancés, pas vrai ? C’est censément plus logique et plus simple, sauf… et… et puis… et encore… et qu’il faut se taper une bordée de nouvelles règles et d’exceptions. Pffff… autant garder l’orthographe actuelle : celle-là au moins on en connaît des bouts.

Tibert

(*) J’aime bien ces sonorités là, « l’on l’a », lonlère, ça chante.

Ce qui les meut

Je lis ce jour que monsieur Mélenchon, bientôt soixante-cinq ans, vivement la retraite, et politicien professionnel depuis 1986 – trente ans de métier – se présente dès à présent au suffrage des électeurs pour la Présidentielle de 2017… ça me rappelle irrésistiblement le superbe Michel Jazy des Jeux Olympiques de Tokyo en 1964, démarrant son sprint très tôt, trop tôt sans doute, dans le final du 5.000 mètres et se faisant gratter dans la dernière ligne droite, pour finir quatrième – même pas une merdaille de bronze : quatrième,  comme Mélenchon en 2012 au premier tour. Mais métaphore sportive mise à part – Jazy avait les moyens de gagner, lui – il a ses raisons, monsieur Mélenchon, il court pour lui, pour son ego et ses lubies, pas pour la Gauche, si l’on accorde encore foi à l’existence d’une Gauche, concept bien hypothétique quand on en dénombre les groupes et groupuscules.

Le PCF ou ce qu’il en reste n’était pas au courant, et son porte-parole nous dit avoir appris cette candidature « en regardant le journal sur TF1« . Entre le si pittoresque sabotier de Frileuze-en-Combrailles et les premiers mimosas sur la côte d’Opale. On regarde donc TF1, au PCF… et alors ? c’est pour mieux en faire la critique dialectique.

Billard politico-prospectif à trois bandes… Mélenchon y va, donc Duflot aussi, vu qu’ils se marquent à la culotte, et puis les deux-trois chapelles trotskistes, et les Verts, zut y a pas de raison – plusieurs verts, Waechter bouge encore – et un ou deux farfelus-chapeaux-pointus. Le PCF ? il va rejoindre Mélenchon en rouspétant. Disons, une bonne huitaine de candidats, entre 0,5 % et 10 %. Autant de moins pour Normal-Président-candidat, qui va donc se prendre une veste dès le premier tour ; ensuite, droite contre droite-droite, comme en 2002… la droite dans un fauteuil, mais plus étroit qu’en 2002 : Marine fait moins peur que son papa.

Qu’est-ce qui les motive, tous ces coureurs de fond (ça fait un contrepet épatant, coureur de fond) de la Présidentielle perdante ? à quoi bon ? pour nous ânonner leurs « travailleuses, travailleurs » lors des rituels prêchi-prêchas télévisés les yeux dans les yeux qui s’en tapent ? on sait déjà leurs credos divers et variés, inlassablement rabâchés, comme si à force de nous en rebattre les oreilles ça devait nous convaincre.

Ce qui serait plus convaincant, ce serait d’avoir affaire à des gens de gauche conscients des réalités de la Planète, soucieux de nous – là, ici, dans notre pays – et non pas de théories à la noix ou de leur petite personne, et débarrassés de la détestable manie de nous infliger in vivo leurs expériences de labo sociétal visionnaire. Des gens sensés, pragmatiques et fraternels.

Mais, comme disait l’autre en V.O. : « j’ai fait un rêve ».

Tibert

Et les nommés sont…

Il y a eu récemment une manif à Calais (interdite, évidemment, c’était une manif dans le mauvais sens) hostile aux campements – précaires mais pas trop, on les démolit, ils se reconstruisent aussi sec – de « migrants » aux aguets pour traverser la Manche clandestinement, par tout moyen possible, pour rejoindre l’Eldorado britannique où coulent le lait et le miel, milk and honey.  « Migrant » est le terme récent et politiquement correct, confondant globalement le « réfugié » – qui n’a aucune raison d’aller à Calais – et le « clandestin », qui dit trop la clandestinité, justement, la situation irrégulière sur notre sol.
Manif interdite, police qui donc intervient, interpelle, au gnouf, puis comparution immédiate… et vlan, prison dont deux fermes pour Arnaud P., Cédric C. et Romain D., nous annonce « Le Parigot » (Le célèbre général P. qui était aussi de la manif et capturé itou par la Police, a vu son jugement renvoyé à plus tard, pour causes médicales).

Autre fait divers… toujours Le Parigot-en-France, trafic de drogue autour de Paris, armes de guerre :
« La semaine dernière, le filet s’est refermé : cinq personnes, originaires de Saint-Ouen et des Hauts-de-Seine. En perquisition, une quarantaine de kilos de résine de cannabis, un peu plus de 200 g de cocaïne (…) ; des armes ont aussi été trouvées. Des pistolets mitrailleurs, deux kalachnikov avec des cartouches. Une huitaine d’armes de guerre en tout. »
Voili voilà… jolie prise… en revanche sur ce coup « Le Parigot »  ne vous sort pas les prénoms des cinq personnes interpellées à Saint-Ouen. A quoi bon, hein ? tenez, si je vous dis, je ne sais pas, moi… Paul E., Albert S., Joseph D. etc… qu’est-ce que ça peut vous dire ? en quoi ça pourrait vous être utile ?

Tibert C.