Mes mévœux

Chers visiteurs de ce blog, une intervention technique m’amène à cesser temporairement de l’alimenter dans l’attente – l’attente canadienne, évidemment – d’une inspiration salutaire autant que nécessaire, et vice-versa. Quant à cesser de m’alimenter, moi, alors là vous pouvez aller vous faire cuire un oeuf.

L’inspiration viendra-t-elle du contenu ténu des journaux-sur-Toile ? des voeux à venir, en pur bois de chez LangueDeBois de notre Normal de Président, qui occupe très normalement ce splendide, fort coûteux et très démocratique Palais de l’Elysée ? – au fait, il doit avoir une prime de chauffage, sinon il doit se les cailler, je vous dis pas ! avec le gaz qui va encore augmenter à cause de la SFITGCP, la Sainte Formule d’Indexation du Tarif du Gaz sur Celui du Pétrole, et ça nous est facturé, plein pot ! Vous ne voudriez tout de même pas d’un Président frigorifié dans son /notre Elysée, non ? qui vous formulerait ses veilleurs mœux avec une écharpe autour du cou, un gros bonnet tricoté par la Première Concubine sur son front altier, des mitaines aux mains, engoncé dans une doudoune en duvet synthétique ? « chères concitoyennes » glaglaga, « chers concitoyens » brrrrr, clac-clac des dents sur le menton bleui… ça aurait point d’allure, comme on dit à Québec. Je poursuis pour lui : « Ce sera une année difficile… sacrifices… dure crise… effort… redressement salutaire… espoir… mais lueur à l’horizon… 2014 ? 2015, qui sait ? radieuse perspective… si si, je vous assure… « .

Vous allez me dire : oh Tibert, arrête de nous bourrer le mou, c’est toi qui l’as écrit, le discours du Président Normal ? tu en connais la teneur, toi, avant qu’il nous l’ait balancé ? évidemment, évidemment… non mais qu’est-ce que vous croyez ? mais je vous laisse deviner, vous avez droit à une seule réponse :

– 1° C’est moi qui les lui écris, ses discours du Nouvel An. Il m’a fait téléphoner discrètement par un de ses grouillots : Cher Tibert, votre blog… fidèle lecteur… vous savez comme j’apprécie blablabla… m’écrire mon discours… une année difficile… sacrifices… dure crise… effort… redressement salutaire… espoir… vous voyez? je vous fais confiance… merci infiniment… mes amitiés à madame.

– 2° C’est à cause du décalage horaire. D’autant plus qu’avec les jetstreams d’altitude, à la hauteur où ça plane…

Tibert

– et bonne année, hein !

– merci… de même ! … et la santé, surtout !

…ah ça oui, la santé, c’est sûr ! et pareillement pour vous !

Logique bercyenne, ou l'entonnoir sur la tête

Notre Rose Premier Ministre l’a affirmé hier : « OK OK le Conseil Constitutionnel (je pense traduire sa pensée ici : cette bande de vieux débris) a censuré notre projet d’imposer les très hauts revenus à 75 %, certes, hélas… mais on s’en fout-eu, on le fera quand mêm’-eu, nananèr-eu ! « . Car, foi de Normal-Premier, c’est une promesse de campagne, donc on la fera, par la porte ou la fenêtre. Notez bien, ça va récolter 3 picaillons (*), faire fuir plein d’entrepreneurs et d’artistes, mais démagogie oblige, le Président – il s’en fout, lui – mais surtout les têtes pensantes et doctrinaires du PS y tiennent mordicus.

Hélas cette disposition fiscale est évidemment et avant tout démagogique, sans doute aussi confiscatoire – je ne suis pas moi-même visé – mais surtout inique : inégale. Je cite les « vieux débris » : méconnaissance de l’égalité devant les charges publiques, car les 75% s’appliquent à chaque membre du foyer fiscal, alors que l’impôt sur le revenu se calcule pour l’ensemble du foyer.

Eh oui, c’est une mesure hors-la-loi, j’explique : vous prenez un couple, normal (normal : pacsé ou  marié, quoi) qui gagne lui, 900.000 euros par an, elle 900.000 euros aussi, ils passent à travers ! C’est un foyer fiscal qui gagne 1,8 million par an, mais la taxation à 75 % les épargne. En revanche, si lui gagne 1,2 million et elle une misère (ou l’inverse, le Politiquement Correct m’oblige, mesdames, à citer les 2 hypothèses), soit un total nettement moins élevé, boum ça taxe ! 75 % de 200.000 euros, soit 150.000 euros, rien que ça. C’est idiot, n’est-ce-pas ?

Mais ce n’est qu’un exemple des dispositions ubuesques de notre Bercy national. A supposer que ce même couple ait des biens, qu’il ne claque pas tout au restau, au Fouquet’s, chez Laurent etc… il va se faire plumer ou re-plumer par l’ISF, l’impôt Sur la Fortune. Mettons qu’ils déclarent 2,4 millions de biens à eux deux… paf, ils se font taxer. Ce sera 0,25 % sur la totalité : 6.000 euros, pour un foyer de 2 têtes. Mais, tenez vous bien, un  célibataire possédant aussi 2,4 millions, à lui tout seul, va payer la même somme : 6.000 euros. C’est idiot : il est deux fois plus « riche »… eh oui, c’est idiot.

Mais si notre couple-exemple déteste se faire plumer, ils divorcent « pour de rire », ou ils vivent simplement à la colle, comme notre bon Président et sa Première Compagne. Et là, en répartissant harmonieusement les avoirs,  1,2 million chacun : pas d’ISF ! C’est idiot, en cette époque où le « mariage pour tous » est réclamé à cor et à cris.

Mon conseil fiscal et gratuit aux nombreux couples, homos ou pas, et riches : 1° ) ne vous mariez surtout pas ! vivez à la colle ! 2° ) répartissez vos avoirs et vos gains annuels entre vous pour rester sous les 1,3 million de biens et 1 million de gains, c’est optimal comme ça. A défaut, soyez célèbres et émigrez, ça fonctionne aussi.

Tibert

(*) ça suffira tout juste à financer les primes de chauffage des personnels fonctionnaires du Sénat, c’est dire !

Dans les cales de départ (*)

On sait que chaque année, et depuis quelques poignées d’années, pour la  St Sylvestre, les « d’jeunes’ vêtus de leurs sweats, Nikes aux pieds et capuches sur les têtes, rivalisent de bagnoles cramées : d’abord c’est un délit, donc c’est rigolo, et puis ça marque le passage à l’an nouveau dans une bonne odeur de pneus brûlés et d’huile chaude, et c’est une intéressante compétition entre cités voisines, à celle qui en aura cramé le plus.

Traditionnellement aussi, les statistiques concernant ces délits (faut-il les rétrograder au niveau des « incivilités », tels de vulgaires pieds sur les banquettes ou des crachats sur la voie publique ?), statistiques tenues par le ministère de l’Intérieur, sont tenues cachées : il est malséant d’alarmer le brave citoyen sur la fièvre banlieusarde et pyromane, et puis les chiffres donnent envie de faire mieux la prochaine fois…

Mais la Gauche va changer tout ça : foi de Ministre de l’Intérieur de chez Normal, on va les donner, cette fois, les vrais chiffres ! lesquels ? les vrais, tiens, puisqu’on va nous les donner.

Mais pourquoi publier ces invérifiables « vrais » chiffres ? voyons voir, voyons voir…

– c’est la première St-Sylvestre à la sauce hollandaise ;-), on peut donc invoquer sans trop forcer le classique « héritage » du précédent quinquennat. Les statistiques seront mauvaises, mais les d’jeunes n’ont pas encore perçu qu’on avait changé de Président, ils continuent comme d’hab’… on va leur expliquer, vous allez voir. On ne vous veut que du bien, les p’tits gars, ça a changé, cessez de témoigner ainsi de votre désarroi, de votre légitime sentiment de frustration, une AUTRE société est en marche, plus juste, plus humaine !

Mais bon, trêve de persiflage : qui va éplucher les chiffres des incendies de voitures la nuit de la St Sylvestre, sinon 1° les policiers et les pompiers, 2° les  auteurs ? car le citoyen lambda, lui, n’en a rien à faire, des chiffres vrais de vrais, sauf qu’éventuellement on lui a brûlé sa Citron C3. Voilà qui va entraîner une belle émulation : les Fauvettes de Mantes-les-Chevreuse surpasseront-ils la cité Paul-Vaillant-Teinturier de La Garenne-en-Brie ?

On va donner les vrais chiffres… ça m’évoque irrésistiblement le « starter » avec son pistolet au bord de la piste, l’index sur la queue de détente ; et les compétiteurs dans leurs blocs de départ, prêts à foncer. Mais je m’alarme à tort : le gouvernement a changé.

Tibert

(*) dans les starting-blocks, hé oui, ce serait français, paraît-il.

Tout est là

Vous auriez, vous, une Astonne-Martine dans votre garage sans avoir l’envie légitime de faire un p’tit tour avec ? évidemment, ou une Borsche, une Masareti, une Verrari, que sais-je ? une invitation à faire rugir le V8, à faire crier les pneus sur l’asphalte… quel homme y résisterait ? eh oui, on est des hommes, sauf les femmes, bien entendu.

Eh bien, un dentiste de l’Iowa, aux USA, donc, a viré son assistante dentaire après 9 années de bonne et loyale assistance dentaire car elle était là – c’est lui qui l’a dit – comme une Lamporghini dans son garage sans qu’il puisse en prendre le volant, et que décidément cette femelle lubrique se vêtait de manière trop aguichante, lui provoquant des bosses grossières sur le devant de son pantalon, et le déconcentrant dans son boulot. Il l’avait bien mise en garde, lui avait demandé instamment de mettre une blouse grise par dessus son opulent décolleté, un sac à patates autour de ses voluptueuses courbes croupières… rien à faire, il a dû se résoudre à la virer, question d’éthique dentaire. Elle a bien été se plaindre aux prud’hommes du coin, mais rien du tout, c’était légitime, ce licenciement, dixit la Cour Suprême, tout à fait justifié. Chez nous on aurait dit « motif réel et sérieux », allez hop, virée, va donc t’inscrire chez Popaul-Emploi, saaalope.

Tout est là… tout est là. Je vous rappelle, mesdames, que c’est VOUS, enfin votre aïeule, là, qui a incité Adam à bouffer un morceau de pomme, que c’était pourtant strengt verboten, absolument défendu, et elle le savait ! et avec les désastreuses conséquences que l’on sait, enfanter dans la douleur, et, attendez, bien pire, obligation de bosser ! obligation de bosser… vous rendez compte ? tout vient de là.

C’est leur faute, quoi, la faute à leurs formes, à leur nature, indécrottable. Faut les voiler, tchadoriser, planquer, brider, mater, séquestrer, soumettre, les descendantes d’Eve, sinon elles nous font faire que des conneries, on n’y peut rien, on est comme ça, nous, les héritiers d’Adam, la bosse sur le devant du pantalon qui nous mène par le bout du nez, comme des cons, c’est comme ça qu’on fonctionne, nous, c’est bien normâle.

Un primate

On a failli l'échapper belle

Le calendrier Maya ayant atteint sa limite physique, paraît-il, on devait constater hier la fin du Monde. Pas du monde Maya, non, allez hop : tout le Monde ! le Monde, quoi, puni à cause de ces cons de Mayas, pas foutus de mettre en place un compteur assez large. Notez bien que les informaticiens ont été moins nocifs que les Mayas, le 31 décembre 1999 à 23h 55 et 59 secondes : les conséquences de leur inconséquence se limitaient à un « bug ». Le bug de l’an 2000 en face de la Fin du Monde, avouez, c’était de la petite bière. Pourtant la cause était exactement la même : ces radins, ces cossards d’informaticiens écrivaient les années avec juste les 2 derniers chiffres. Soi-disant que c’était pour économiser de la place…

Mais, attendez, ça va recommencer ! et dans pas longtemps ! indécrottables, nos nullissimes spécialistes en logiciels des systèmes d’ordinateurs ont placé dans les machines une bombe à horloge que, à côté, celle des Mayas va ressembler à un pet de souris : ils ont encore mis un compteur de temps trop juste, qui démarre stupidement au 1er janvier 1970, et qui ne fait que 32 bits. Trente-deux bits seulement ? vous vous rendez compte de l’exiguïté de seulement 32 bits ? non ? ah bon. Pourtant, ça devrait : la valeur maximale de ce compteur correspond au 19 janvier 2038 vers 3h du matin. C’est affreux, non ? tenez, à ce moment-là…

– soit le compteur repart à  zéro : on se retrouve au 1er janvier 1970, sous Pompidou, à fêter la Nouvelle Année en pattes d’èph’ et gilet en peau lainée, devant la télé noir-et-blanc, ventrue à coins ronds avec des gros boutons, et sans télécommande. Avouez, ça serait assez catastrophique.

– soit le système constate, atterré, que, une fois les 32 bits tous remplis à mort, il ne sait plus comment en mettre d’autres : boum, tous les ordinateurs explosent, et il y en a partout, des ordinateurs, en 2038… votre Aïe-Pad-37 vous pète dans les doigts, le programmateur de  la cafetière électrique fond, la machine à laver saute au plafond, votre bagnole fonce sur un radar au bord de la route, tous warnings allumés, klaxon bloqué… l’horreur.

Et là, attendez, c’est pas le pire : le 19 janvier 2038 à 3 heures du matin environ, heure locale (ça devrait être l’heure d’hiver, d’ailleurs), même à Bugarach ça va mal se terminer. Y a pas de raison, quoi, là-bas aussi il y en aura, des ordinateurs, tout plein d’ordinateurs, embarqués ou pas.

Vous avez échappé à la Fin du Monde (sauf Bugarach, OK OK) : ces abrutis de journalistes entassés dans leurs camions-satellites au long des trottoirs de Bugarach, traînant leur ennui et leurs micros baveux à la recherche de fêlés du chapeau diserts et télégéniques, en ont été pour leurs notes de frais au bistrot du village ; mais vous perdez rien pour attendre. Si vous êtes pas morts le 19 janvier 2038, vous allez voir ce que vous allez voir, ça va être terrible : mon blog va s’auto-détruire.

Tibert, un poil perturbé

Enthousiasme et normalité

Question : peut-on s’enthousiasmer pour le normal ? ne vous fatiguez pas les neurones, je vous fournis la réponse aussi sec : non bien entendu. Car l’enthousiasme ne peut naître pour ce qui est connu, déjà vu, bref, ordinaire.

Et alors ? et alors ? et alors il nous aurait effectivement fallu un Zorro, là où nous eûmes droit à un Normal. Mais Zorro n’est pas arrivé, et nous pataugeons dans la soupe des restes des années Mitterand, servis à peine réchauffés. Tenez, notre intrépide Ministre du Raidissement Progressif, se rappelant toutes ces brillantes et efficaces nationalisations des années 81-83, nous proposait tout récemment une enthousiasmante nationalisation (provisoire, pourquoi provisoire ?) de l’acier lorrain de Florange : NOUS tous les Français aurions été quelque peu propriétaires, chacun un pouième, de ces deux superbes hauts-fourneaux, de leurs déficits et de leur obsolescence. Il suffisait de payer, et sur ce plan là, et à tous les niveaux, reconnaissons-le, nos brillants gestionnaires savent magnifiquement nous faire payer.

Bon, revenons à nos moutons, qui sont là pour se faire tondre, sauf à se réfugier outre-Belgique : monsieur Dany Cohn-Bendit, pour qui,  je l’avoue, j’ai un faible, car c’est un des très rares élus qui n’use pas de la langue de bois, qui appelle un chat un chat, Dany, DCB, donc, use, en revanche, de la litote, et comment ! tenez, cette interview à BFM : DCB n’est « pas déçu » par Hollande (…) en revanche, il « n’est pas enthousiaste ».

Quoi de plus normal ? le prévisible, l’ordinaire, le banal ne peuvent décevoir, vu qu’on s’y attend. Et, bien sûr, aucun enthousiasme ne peut naître à se voir servir comme prévu la soupe à laquelle on s’attend. Cher DCB, vous n’êtes pas enthousiaste ? c’est bien Normal. Moi non plus, d’ailleurs.

Tibert

Y a de l'écho

La dernière remarque innocente que je formulais au bas de mon pénultième billet – qui fut brièvement l’ultime avant que je ne le ravalâsse au rang précédent en cette occasion présente – a suscité de l’écho. Moi, modeste, vous me connaissez, je faisais juste allusion à la mairie d’un petit village de moyenne montagne qui « se la pète », qui érige à grands frais un magnifique bâtiment dont l’utilité restera longtemps une énigme pour les habitants de la commune. Dans le genre pas franchement évident, pas mal de comm’, un zeste de social, avec une rondelle de sports… bref un machin ruineux qui va encore nous faire grimper l’addition des impôts locaux, comme si c’était le moment. Hélas oui, nos élus ont NOS moyens, ils en usent et abusent.

De l’écho, donc, et comment, chez le Figues à rôts du matin, qui m’emboite le pas avec une fort éloquente photo de l ‘Hôtel de Région du Languedoc-Roussillon à Montpellier, prétentieuse meringue architecturale façon Bofill, qui « se la pète », elle aussi, et va également coûter la peau des fesses, s’il en reste, aux habitants de ladite région. Et je vous fais grâce de la nouvelle mairie de Montpellier, justement, qui alourdit encore la barque. Je résume : à Montpellier, les impôts locaux sont assez abominables, mais quels magnifiques édifices publics, quel prestige pour les Languedociens-Roussillonnais ! ils s’en rengorgent de fierté, les yeux pétillants d’allégresse. Non, je blague, là.

L’article en question du Figues-machin semble assez fouillé et précis ; on notera avec une grimace de dépit que la région Languedoc-Roussillon, comme sa copine la Bourgogne, en toute transparence, ont refusé de communiquer leurs comptes à ce torchon de journal de droite, qui ne leur veut que du mal, vous pensez bien ! Les administrés de ces deux entités devront donc se renseigner auprès de leurs élus, après avoir justifié de leurs bonnes intentions.

Je fais dans le populisme, là, le misérabilisme, je sais. Et je me demande, et je vous  demande : comment contrôler ces mégalos qui nous administrent, qui érigent des monuments à  leur gloire façon Ceaucescu, et reviennent tous les six ans réclamer nos suffrages, pousser, la main sur le coeur, la romance de la saine gestion et des lendemains meilleurs ? il y a des failles sérieuses à la démocratie locale, je le crains.

Tibert

+1, et les deux pieds avec s'il faut

Monsieur Depardieu s’exile, déjà à gauche de la gauche on parle de revanche, sa tête sur une pique, déchéance de la nationalité françouaise, que sais-je ? quand on file la nationalité française à qui lève le doigt ou presque…, ce serait cocasse, on n’en est pas à une aberration près.

Monsieur Demorand nous fait à cette occasion un édito façon lamentations de Jérémie – l’inventeur des jérémiades – sur ces salauds de riches, et tout ce peuple qui souffre, nonobstant les avantages fiscaux des journalistes qu’ils tiennent fermement à conserver.

Ma foi, je m’apprêtais à pondre une réplique de mon cru à ce monsieur, car ce genre de discours putassier m’insupporte. Mais le courrier des lecteurs attaché à l’édito du Demorand en question m’enlève les mots de la bouche : l’un des intervenants écrit exactement ce que j’aurais écrit moi-même. Donc, cher lecteur de Libé, c’est à vous :

« Eh non, Monsieur Demorand…, …le paiement de l’impôt n’est pas forcément un acte civique, et il ne l’est que si les politiques publiques qu’il finance sont légitimes, efficaces, et la dépense strictement mesurée. De nombreux exemples montrent qu’il est possible de mieux réussir en dépensant moins. L’effort est donc à faire du côté des finances publiques. Et quand il atteint le niveau confiscatoire de 75%, s’en abriter devient un acte de légitime défense. »

Je vote donc +1, et si je trichais je reviendrais voter +1 autant de fois que possible, comme à l’UMP pour voter Copé ou Fillon. Tant que ces messieurs-dames de là-haut (*), là où ça gouverne, agiront comme des paniers percés avec notre impôt, aucun patriotisme économique ne pourra se justifier. Les « primes de chauffage » des fonctionnaires du Sénat n’en sont que la surface de l’écume de l’iceberg des gaspillages des deniers publics – gaspillages pas perdus pour tout le monde, évidemment, car, ami lecteur, le fric fout le camp par le trou du panier, certes, mais il ne se perd pas, non non non.

Tibert

(*) ça vaut à tous les niveaux. Combien de mairies où l’on claque nos impôts locaux en conneries inutiles et ruineuses ?

Merputons, oh pardon, permutons !

L’armoire est tombée sur les Italiens : le Cavaliere, le spécialiste des berlusconneries et des boutades débiles, des femmes quasi à poil omniprésentes sur les plateaux télé, y compris les émissions littéraires – quand il en reste – et des encouragements aux sinistrés des tremblements de terre du genre : « ça va vous faire des vacances au camping »… monsieur Berlusconi, qui a très largement l’âge de la retraite, veut revenir en politique. Plaignons l’Italie.

L’armoire est tombée sur les Français : NOTRE Gégé, LE Gégé Depardieu, s’exile à un jet de pierre de la Mère-Patrie, chez les Belges, qui, moins cons, accueillent les « riches » sans les assommer et leur faire la peau. Drame national ! épouvantable nouvelle ! adieu, Gérard, vous nous décevez, le patriotisme économique fout le camp… une grande perte…

Et si Depardieu allait s’exiler en Italie ? là-bas aussi ils sont moins cons, ils ne saignent pas les « riches » à blanc. Objectivement, le climat est tout de même meilleur ; cerise sur le panettone, ils font du bon vin. Et surtout ça épargnerait un épisode lamentable à la politique italienne, car, inversement, on pourrait proposer au Cavaliere Berlusconi de revenir en politique, mais en Belgique ? en voilà une idée qu’elle serait bonne, pour résoudre la crise permanente de ce pauvre pays déchiré entre Flallons et Wamands. Ils se retourneraient tous ensemble contre l’infâme, retrouveraient leur unité perdue. Et puis ça nous ferait une histoire belge.

Tibert

C'est trop gros, ça doit être un canular

Insistante, la rumeur d’une prime « de chauffage » pour les fonctionnaires du Sénat – pas les sénateurs, probablement, ils sont au dessus de ça – se diffuse un peu partout, je la trouve ici et là, et ma foi ça m’interroge. Il serait bon que madame ou monsieur l’économe du Sénat démente cette rumeur, parce que ça fait désordre dans ce paysage de poches vides un peu partout, ou qu’on finit de nous vider soigneusement, à la petite cuiller, pour financer de mirifiques avancées sociales, le remboursement des dettes imprudemment contractées par nos Grands Chefs – c’est pas leur faute, donc c’est à nous de nous serrer la ceinture -, le mariage « pour tous », un aéroport inutile de plus, etc.

Car cette « prime de chauffage » se monterait à plus de 4.000 euros annuels. Ceci, pour plus de 1.000 bénéficiaires. Un canular ? c’est forcément un canular… c’est pas possible… je suis donc allé voir sur les sites de signalement des canulars (hoaxbuster, etc…) : eh bien non, on ne dit pas que c’est un canular.

Sachant qu’à Paris on se chauffe, disons, d’Octobre à Avril, soit 7 mois, ça fait, à la grosse, 600 euros par mois pour se chauffer – chez soi, pas au Sénat ! au Sénat c’est chauffé – pendant les mois de froidure. Non, c’est sûrement une blague… de la provocation, forcément. Quelqu’un doit en vouloir aux respectables institutions de la République.

Tibert