Pudiques et chic ?

Les H & M, Uniqlo, Marks & Spencer etc, toutes marques de fringues fabriquées on ne sait pas trop où et payées à coups de lance-pierre dans des pays lointains, se sont avisées que les femmes juives-pieuses (très petit pourcentage) ou musulmanes observantes – soumises vestimentairement à leurs mâles – font un assez joli et volumineux marché. Songeons qu’il y a 4,5 millions de musulmans chez nous selon les statistiques ethniques hélas interdites (chuuut, je vous cite le chiffre off-the-records de la ministre des Droits des Femmes). Bref ces marques se lancent dans la mode « pudique », y a du blé à faire, et qu’est-ce qu’ils en ont à foutre de l’image et de la place sociale des femmes, du moment que ça se vend. Tenez, un des multiples articles qui en traitent, et si vous y tenez, voyez la moisson de réponses sur un moteur de recherche pour « mode pudique« , il y a même des sites islamiques qui vous vantent la chose.

« Pudique », la mode en question  :  ce qui par opposition place les autres créations en position d’impudeur. Femmes impudiques, celles qui osent montrer peu ou prou leurs jambes, leurs bras, leur cou, leur chevelure, leur décolleté, les courbes de leur corps, suscitant aussi sec chez les mâles – ce sont des mâles, le Créateur les a faits comme ça, ils n’y peuvent rien, c’est plus fort qu’eux – d’embarrassantes et volumineuses turgescences dans leurs pantalons… douloureuses, invalidantes et irrépressibles bandaisons… qui dira la détresse du mâle qui bande de voir et ne peut toucher, s’approprier ?

Bref tout ça pour dire, premio, que la ministre des droits des femmes a raison de se rebiffer contre ces « modes » arriéristes ; deuxiémo, que ces marchands de fringues, tous installés dans des pays où les femmes ont conquis leur dignité et leurs droits, ont droit à mon mépris. Mercanti !

Tibert

Tu vas la lire, ma pub, saleté ?!

(Parenthèse liminaire : Mme Cosse, la très récente ministre du logement, projette de faire étendre les encadrements de loyers à de nouvelles grands villes… en voilà une qu’a tout compris, et qui ne travaille pas avec des oeillères idéologiques  😉 mais bon, si tout va bien, acceptons-en l’augure, dans quinze mois maximum elle aura fini de nuire, de plomber encore un peu plus le marché du logement. Fin de la parenthèse).

Mais, revenons à mon sujet : depuis une semaine, c’est l’épidémie, pas un canard-sur-Toile (sauf Libé, allez, Libé est sympa, nonobstant son contenu consternant) qui soit lisible sans ennuis au pluriel. Il faut, me disent-ils tous, que je désactive mon bloqueur de pub, car, paraît-il, il doivent pouvoir m’infliger leurs placards de pub, c’est de ça qu’ils vivent : des placards de pub. Or, ils ont constaté, justement, navrés, que j’utilisais un bloqueur de pub.

Il est vrai que j’utilise ce truc, ce petit module additif à mon « butineur », mon esquif sur la Toile, bref mon navigateur-Internet : un « adblock ». C’est fou comme on navigue mieux avec un adblock, disparues toutes ces tartines colorées, criardes, répétitives de placards (des tartines de placards ! n’importe quoi…) qui envahissent l’écran, tout ça pour me vanter une bagnole, un séjour sous les palmiers, des fringues des godasses des chemises du parfum des grolles des costards des voitures des montres, etc etc. Pourquoi ? d’abord ces panneaux de pub plombent et ralentissent gravement l’affichage des pages, et moi justement mon accès Internet est poussif, car campagnard ; forcément, je n’intéresse pas les opérateurs de réseaux. Et puis j’ai une aversion non feinte pur la pub, c’est lourd, pénible, fatigant, contre-productif.

Donc, le Parigot refuse d’afficher ses pages, le Figaro se met à flouter les textes, Le Monde me culpabilise : ils me demandent instamment de désactiver mon bloqueur de pub ! eh bien, je vais vous dire, je l’ai désactivé pour eux. J’ai cédé – aaahhh se disent-ils, les annonceurs obstinés et invasifs, on a gagné. Oui, ils ont gagné de me faire ch… un peu plus encore : disposition d’esprit particulièrement favorable aux  achats impulsifs, vous pensez bien.

Tibert

Bretons ? oui mais non

Chers z’auditeurs, (« chères auditrices et chers auditeurs« , diraient les hommes-et-femmes politiques), ce que j’écrivais à propos de la « demande » d’aéroport Grand-nantais de la part des Bretons était bigrement vrai, et se confirme haut et fort. Tenez, lisez cette amorce d’article du Monde-Sur-Toile (si vous êtes abonnés (abonnées ou abonnés), veinards (veinardes et veinards), vous le lirez in extenso. Les Bretons (les Bretonnes et les Bretons) le veulent, eux, leur aéroport nantais à NDDL, Notre-Dame etc etc, à vingt-cinq bornes de Nantes. L’aéroport « du grand-Ouest », qu’ils (qu’elles et ils) le nomment, et comme chacun (chacune et chacun, pfff, ça devient épuisant le langage politico-correct, j’arrête) sait, Nantes est bretonne, Nantes « Naoned », le château des Ducs, Anne de Bretagne, Gilles Servat, Fougères et Clisson, etc.

Oups ! chers auditeurs, on me fait signe en régie que, non, Nantes n’est pas en Bretagne. Deux régions en effet ont échappé aux charcutages idiots des Nouvelles Régions :  la Bretagne et les Pays-de-Loire. Nantes, stupidement, reste donc dans cette immuable immobilisme régional « paysdeloirain » de par la volonté absconse (manips politicardes, très probablement) de nos Maîtres Vénérés. Et donc, si Pays-de-Loire il y a, les Vendéens, eux, par exemple, citoyens paysdeloirains s’il en est, n’ont aucune envie que l’aéroport nantais déménage à perpette au nord du fleuve. Que les Bretons ostracistes se fassent, sans Nantes, leur GAB à eux, leur Grand Aéroport vraiment Breton 100 %  pur Breizh à Rennes, Lannion, Brest, Quimper, Morlaix, Quimperlé, Vannes, Redon, Plonevez-du-Faou, Plufur, Le Faoüet, Lézardrieux, que sais-je. Faut avoir un peu de cohérence, tout’d’même ; faut assumer ses choix. Et,  kenavo !

Tibert.

Pourquoi ne peut-on pas s'épiler les sourcils ?

J’ai appris un truc en lisant un article (gratuit in extenso, profitez-en, ça ne durera pas) dans Le Monde-Sur-Toile. On y relate la conversion à l’Islam d’une jeune femme « caucasienne ». Elle raconte, Marine (c’est son prénom d’article) que le port du voile, le non-porc à table, l’abstinence d’alcool et de sorties en boîte, le non-vernis à ongles, les cinq prières par jour… pas de problème, mais que la non-épilation des sourcils, ça ça l’a perturbée.

Pourquoi elle ne peut pas s’épiler les sourcils ? Marine explique : « Chaque partie de notre corps a une fonction bien précise, en l’occurrence les sourcils sont une barrière naturelle qui protège les yeux des poussières (*)« . Interdiction d’altérer les fonctions du corps… moi je veux bien, mais quid des cheveux ? ils ont une fonction naturelle bien précise, non ? couvrir la tête, protéger du froid, des matraques, faire jouli, etc… alors pourquoi mettre un voile par dessus ? je perçois mal la logique.

Et, tenez, je vais vous dire, je vais généraliser : je perçois mal la logique qui voudrait qu’un Super-être super-puissant ait créé tout ça, la Terre et la Voie Lactée, la galaxie Gamma-42B12 à six-cent-douze années-lumière de chez moi, Bételgeuse et les Trous noirs, la dilatation de l’espace-temps, l’eau qui gèle à zéro degré Celsius pile-poil (**) et le boson de Higgs, aux seules fins de… de quoi, au fait ? un jour d’ennui, ce super-héros s’est dit, tiens si je créais l’univers, pour voir si j’ai pas perdu la main ?

Et s’il est capable, Qui que ce soit (Qui ? ils ne sont pas d’accord, les religieux : c’est Lui, non c’est Lui, non t’as tout faux c’est Lui, d’abord y a que le Mien qu’est le bon, non c’est le Mien, etc, bref c’est assez cacophonique, attendons qu’ils accordent leurs violons…), s’Il est capable, donc, de créer des galaxies de taille ééééénorme à Pétaouchnock aussi bien que des punaises de lit carrément dévastatrices juste sous nos fesses, qu’est-ce qu’Il en a à cirer qu’on s’épile les sourcils ou pas ? qu’est-ce que ça peut Lui foutre ? Il est tatillon, sourcilleux à ce point là ?  Bref j’ai des doutes ; à mon avis Il a un problème d’Ego. Tenez, rien que de devoir lui répéter tous les jours ad nauseam qu’Il est grand, qu’Il est bon, qu’Il est puissant, c’est gonflant, à la fin. Il a des doutes ?

Tibert, sceptique

(*) Mal conçus, les sourcils, de ce point de vue : je me prends souvent des poussières dans l’oeil dans les descentes en faisant du vélo.

(**) Vous avez remarqué ? l’eau gèle à 0°C EXACTEMENT, pas 17,99 °C pendant les soldes, non : Zéro pile. Confondant, non ? ça peut pas être un hasard, c’est forcément la volonté de Dieu.

 

On nivelle, on arase, on égalise

« Le Monde-sur-Toile » se soucie énormément de la réduction des inégalités à l’école. Tenez, à la rubrique « Education » de l’onglet « Société«  de ce jour,  quatre (quatre ! ) articles contigus et convergents, beau tir groupé :

– Pour une école sans exclusion.
– Le lien très fort entre difficulté en lecture et difficulté sociale s’est aggravé.
– Notre système scolaire est terriblement inégalitaire.
– La suppression partielle des notes réduirait les inégalités entre élèves.

On en est bien d’accord, l’intelligence innée, la fourniture de base en neurones, ne suffit pas à épanouir, éveiller les capacités intellectuelles des gosses ; les sollicitations du milieu ambiant sont essentielles, et mieux valent pour un gamin de sept-huit ans les lectures, les jeux créatifs, les dialogues au vocabulaire riche que les Bisounours ou les Simpson en boucle à la télé, agrémentés d’une palette de 800 mots maximum. Tous trucs de milieux aisés et instruits (enfin, c’est la thèse sous-jacente…).

Certes… mais les bibliothèques municipales sont gratuites, la télé n’est pas obligatoire, on joue souvent beaucoup mieux avec trois bouts de ficelle et un couvercle de boîte à cirage qu’avec ces ignobles monstres-supermen de plastique multicolore des boutiques laides des centres commerciaux hideux.

Le dernier titre me remplit d’aise : supprimer (en partie) les notes réduirait les inégalités entre élèves ! de l’art d’enfoncer les portes ouvertes. En somme, si l’on ne note plus les élèves, il n’y a plus de hiérarchie, d’inégalité… pas con du tout. Voilà qui va grandement stimuler l’émulation et l’envie de progresser.

Tibert

Moi, mon adrénaline et ma liberté

Le Figaro nous surprend le matin au saut du plumard. Non qu’une journaleuse chroniqueuse de fashion ou de make-up ou de dress-code en fasse des tonnes dans le Rosbif aujourd’hui ; non, il s’agit de graf, de graffiti, de grapheurs, d’une plongée dans les motivations, les délices, les jouissances du graf. Le Figaro donne la parole à des grapheurs célèbres…
Vous descendez de chez vous et pour la quatorzième fois vous constatez que le portail de votre immeuble a morflé une coulée de bombe à peinture en forme de zébra cabalistique ? c’est qu’un salopard s’est encore soulagé sur cette porte, pensez-vous, et de maudire le laxisme de nos gouvernants qui permet que les villes, nos villes, soient devenues hideuses en plus d’être sales. Vous avez tout faux : ce graffito , cette chiure sur la porte, a permis à un artiste nocturne et furtif de jouir, et c’est l’essentiel – pour lui. Vous, il s’en fout. Ecoutez : «Quand je descends dans la rue pour taguer, ce que je veux ressentir d’abord, c’est la pulsion de liberté. Le reste est secondaire.»
Secondaire, votre liberté à vous et le respect de votre environnement. Secondaires, les frais de remise en état de la porte. Secondaire, la laideur. Je veux jouir, disent les grapheurs. Moi. Ma sensation de liberté, ma montée d’adrénaline. Moi.

Griotte sur le gâteau de l’article figaresque : un grapheur illustre se retrouve « chez Trintignant » (l’acteur, pas le coureur automobile), place des Vosges à Paris… et son fils de lui dire, genre « viens chez moi, j’habite chez une copine » : « ah c’est toi Machin ? tu peux rester ici aussi longtemps que tu veux« . L’article ne précise pas, mais on l’imagine bien, c’est une belle histoire, que Machin a pu, en retour, enjoliver de son illustre barbouille en boîte la porte cochère de l’immeuble en question. Les tags sur les portes cochères de la Place des Vosges, outre l’exquise montée d’adrénaline, ça fait jouli ; d’aucuns en sont notoirement amateurs, d’ailleurs.

Tibert

Overdose (oups ! surdose)

Je lis ça, ce matin…

« Les bons conseils make-up pour aller travailler : Concilier job et féminité… un vrai challenge pour les working girls à l’agenda de ministre. Pas besoin d’un MBA maquillage pour être au top grâce aux conseils de pros et aux astuces des femmes actives. »

C’est l’accroche d’un  article du Figue-haro, je vous épargne gentiment le nom de la journaleuse anglo-dingue qui a sorti ce poème. Je traduis :

make-up = maquillage, et rien d’autre. « make-up » est plus court de trois lettres, c’est sans doute son intérêt.

job = boulot, très exactement.

challenge = défi… là le français est plus court, nananè-reu.

working girls = femmes au travail, à peu près. Impropre et très approximatif, aussi bien « girl » (fille) que « working » (au travail).

être au top ? allez, celui-là on lui laisse si l’on cherche un mot-à-mot ; mais je mettrais « rayonner » ; c’est français, élégant et plus imagé. Faut chercher, un peu… écrire, c’est un travail.

Bon on ne va pas gloser sur cet article hors-sol façon soyez riche et pétée de thunes, « Top managers women, votre coach-beauty vous conseillera pour votre make-up, et allez donc au spa Chanel qui va ouvrir au Ritz » (je n’invente rien) ; mais si ça vous amuse, c’est là… le make-up des power-girls. Waouuu !

Dans son premier et dernier bouquin, Fabrice Luchini conte un entretien avec des éditeurs de presse… ils discutent de la couverture de la revue à paraître… la cover, disent ces messieurs les journalistes. La cover par ci, la cover par ça… comment dit-on journaliste, en anglais ?

Tibert, au top

Deux ou trois p'tites choses

Un ex-chef d’Action Directe sorti de taule sous conditions se laisse aller à des louanges aux terroristes du 13 novembre dernier : il les qualifie de « courageux ».  Ce qui pour lui signifie juste qu’ils avaient des couilles, des cojones, précise-t-il plus tard, embêté qu’on prenne ça pour de l’apologie de l’islamisme radical : lui, communiste et anti-autoritaire, et pas varié d’un pouce sur ses convictions, les machines totalitaires genre Daech ce n’est pas du tout sa tasse de thé, pensez donc. On veut bien le croire, on se demande juste deux trucs : 1) comment peut-on avoir aussi peu de jugeotte pour tenir ces propos imbéciles ? 2) et surtout, quelles sont les motivations infectes des journaleux qui sollicitent et reproduisent de tels propos ? ils ont envie qu’il retourne en taule aussi sec, l’ex d’Action Directe ? les Brésiliens  ont cette expression, « jeter la merde au ventilateur« . C’est exactement ça.

Hier ce fut une journée de grève, une de plus, et comme de bien entendu les acteurs dotés de pouvoir de nuisance ont nui. Pas aux puissants, aux décideurs, aux gouvernants félons aux idéaux de la Vraie Gauche de chez Gauche « avantages acquis » ; non, nui aux clampins normaux qui n’y sont strictement pour rien. RER, trains, métros, tout ça… comme d’hab. Soupir… Un type qui soutenait le mouvement anti-Loi du travail a touïtté qu’il serait bien venu manifester, mais y avait pas de train… eh oui. Et on va, une fois de plus, nous dégoter ou concocter un sondage opportun pour signifier l’adhésion majoritaire des Français à cette initiative. On parie ?

Enfin, notre Sarkozy national sort une liste d’initiatives post-élection présidentielle : en gros, il veut – enfin – rendre à la fonction publique son sens strict et légitime, ce qui signifie des suppressions de postes massives là où l’on confond fonction publique et service public (*), des modifications profondes aux statuts abusifs, un retour enfin à une égalité de traitement des Français devant le travail et la retraite. Bref, sur l’essentiel il me rejoint, l’ex. Rendons à la fonction publique sa noblesse et son sens, qu’elle remplisse ses missions régaliennes, rétribuées selon leur haute exigence, et basta. Juste une interrogation : si ce magnifique programme de modernisation et de retour aux « fondamentaux »  de la démocratie est destiné à la corbeille à papier au même titre que la promesse de karchérisation des cités gangrénées par la délinquance, autant qu’il reste chez lui, monsieur Sarkozy. Les contes de fées, ça lasse.

Tibert

(*) Suppressions de postes de fonctionnaires, mais pas mises au chômage pour autant. Pfff… je me répète, mais la pédagogie c’est ça : un service public non régalien (conduire un bus, distribuer du courrier, poser un cathéter, enseigner…) peut parfaitement être assuré par des salariés « normaux », pas fonctionnaires pour deux ronds. La preuve, ça se fait tous les jours. Et ça fonctionne aussi bien… mieux même, des fois.

Gérontocopinage

Tenez, lisez-moi ça : une bio d’une membre du Conseil Constitutionnel, madame Nicole Belloubet : « … présidente du groupe de travail « la réussite scolaire pour tous » auprès du comité de pilotage chargé de piloter la concertation sur l’avenir de l’école, ministère de l’Education nationale… »

D’abord, qui a entendu parler des immortelles productions du groupe de travail « La réussite scolaire pour tous » (*) ? allez, je vous aide, c’était en 2012… personne ?  ça vous étonne ?

Et ce libellé ! « … le comité de pilotage chargé de piloter… » !  ça vous a l’air d’un enfonçage de porte ouverte de première, non ? moi j’aurais été au Ministère de l’Educ’Nat, j’aurais biffé en rouge, exigé une formulation moins enflée, moins conne : « le comité de pilotage de la concertation sur l’avenir de l’école » : ça suffit bien et c’est plus clair – mais c’est toujours aussi creux et vain, encore du vent, un comité pour brasser de l’air histoire d’avoir l’air occupé.

J’ai trouvé cet extrait savoureux en consultant le site du Conseil Constitutionnel : en fait je calculais la moyenne d’âge des neuf membres nommés pour neuf ans – excluant, par honnêteté, l’ex-président VGE qui pointe à 90 ans cette année et n’est pas nommé, lui. Allez, je vous donne le chiffre : à la grosse, c’est 71 ans, septante-un ans en Suisse. Pas mal, non ? Trois femmes, six hommes, les femmes nettement plus « jeunes », 64 ans en moyenne, les hommes ça donne 75 ans. La plus « jeune » ? justement, Nicole Belloubet, 61 ans. Le doyen hors VGE : Lionel Jospin, bientôt 79 ans – on sait qu’après sa veste des élections de 2002, il s’est retiré définitivement de la politique 😉 . Monsieur Fabius, lui, né en 1946, vient de rejoindre cette institution pour la présider : il démarre à 70 ans une nouvelle carrière pour neuf ans. Ce qui devrait lui permettre de joindre les deux bouts jusqu’en 2025 – après, ce sera, eh oui, la retraite des Vieux, l’hospice, tout ça.

Il remplace d’ailleurs à ce poste Jean-Louis Debré, né en 1944, lui. Atteint par la limite d’âge ? elle est bien dépassée, la limite d’âge, mais il rempile aussi sec à bientôt 72 ans à un poste moins exposé et peinard : le Conseil  Supérieur des Archives. Ce truc « doit se réunir au moins une fois par an« , c’est vous dire comme ça turbine. Vous avez entendu parler des productions du Conseil Supérieur des Archives ? des Conseils Inférieurs, alors, peut-être ?

Voilà-t-y pas un beau pays, où plus de quatre millions de chômeurs battent le pavé de Popaul-Emploi, mais où l’on ne laisse pas tomber les vieux potes dans le besoin, issus fourbus et sans le sou des rouages parlementaires et étatiques. L’âge de la retraite ? dans la fonction publique, c’est au plus tard 66 ans. Sauf les vieux copains de la politique.

Tibert

(*) Ce comité a brillamment réussi : on va bientôt tendre vers les 99, 95 % de réussite au Bac. Comme quoi le niveau monte, monte… le niveau de remontée des notes trop faibles, bien entendu.

Labeur et l'argent du beurre

Le projet de loi dit « El Khomri » –  voilà un nom de loi qui change des intitulés passe-partout – fait plein de vagues, et c’est bien normal, il s’agit ni plus ni moins que de retoucher un tantinet le Code du Travail, ce code plus épais que le catalogue-papier (*) de la Redoute 1978, lourd comme un âne mort et complexe à souhait, un régal pour les disséqueurs de pilosités fessières et fins connaisseurs, un cauchemar pour l’entrepreneur lambda qui a le projet d’entreprendre, pas de présenter une thèse de Droit.

J’ai tenté de me renseigner sur les évolutions proposées… c’est complexe. Le Monde prend un cas « concret », « Michel », 50 balais, salarié… du secteur privé, au hasard. Notez comme nous nous sommes américanisés – comme on nous a américanisés, moi je n’ai rien demandé – c’est « Michel », pas « Monsieur Dugenou ». « Michel, votre réponse ? c’est votre dernier mot ?  » ; « Michel, que diriez-vous de valoriser votre épargne ? « , voilà comment on nous cause, comme si on s’était tapé sur le ventre à l’âge de jouer aux billes. Mais bon… Michel Dugenou, donc, n’est pas fonctionnaire, et sa boîte… des hauts et des bas… gnagnagna… licenciements… heures supp… prudhommes… compte pénibilité… toujours aussi complexe, mais pas pareil ; il y aurait plus de souplesse, nous dit-on. Ah bon… et les acteurs de s’étriper sur le sujet – touche pas à mon Code, c’est un incunable ! – et les futurs cadres du PS genre UNEF etc… de mobiliser les troupes lycéennes militantes quelque peu désoeuvrées ces temps-ci, pas trop d’os à ronger ni de mousse à remuer : gros chahut donc en perspective, avec débordements ça va de soi, et avec un peu de pathos autour ça durera bien jusqu’à Pâques… jusqu’au Bac, va savoir ?

Un cadre du NPA (Nouveau Patronyme pour lA JCR trotskyste) nous explique sans rire qu’il est stupide de rendre les licenciements plus souples aux fins d’embaucher plus facilement .  Je cite le canard du NPA : « À quoi sert de faciliter les licenciements ? À faciliter les licenciements ! Pas à faire de l’embauche. Ce projet de loi vaut déclaration de guerre à 18 millions de salariés ». Moi qui pensais connement que la rigidité des contrats CDI, CDD actuels décourageait les initiatives d’embauche… j’ai tout faux !

Dix-huit millions de salariés… eh oui, chiffre exact, bravo le NPA, bonne estimation, car il s’agit du secteur privé ! La loi El Khomri, en effet, se garde bien de « déclarer la guerre » aux six millions de salariés du secteur public –  pas fou, non ?

Et pour les fonctionnaires, justement, silence radio… rien. le Code du Travail des fonctionnaires, rien. On continue donc à nous vendre DEUX codes du travail au pays qui proclame l’égalité des citoyens.

Tibert

(*) Pas d’alternative, que du papier, du massif, et avec 28 encarts, bouts de papier, plis pré-timbrés, bons de réduction, offres spéciales, « Oui madame Machut, vous avez gagné cette magnifique Masareti Grand Sport…! » : toute une époque.