Rayon de soleil dans la purée

Alleluïa alleluïa : l’élu officiel « testé et approuvé » de la Fort-Belle-Alliance entre la Carpe Réformatrice, le Lapin Vert et le Plésiosaure Presque Rouge, issu de la Primaire aux petits oignons, Benoît « Burn-out » Hamon,  voit ses divers étais foutre le camp.  Monsieur Mélenchon annonce, prophétique, qu’on vient d’assister « en direct » (en live, pour faire du rosbif) à l’éclatement du PS… c’est bien fait ! c’est un juste retour de bâton, vu que celui qui proteste à cor et à cri qu’on le trahit, est un des trois ou quatre qui n’ont cessé de piétiner la loyauté supposée des parlementaires socialistes envers leur camp et les initiatives de leurs chefs aux manivelles. « Pas assez à gauche », « à gauche nom de diou » clamaient-ils, les frondeurs : eh bien, les voilà bien calés à gauche, comme ils le souhaitent ; larguez les amarres, et bon vent, babord toute !

Ainsi va la vie politique, un prêté pour un rendu, et qui sait, qui sait ? peut-être qu’un jour enfin des « femmes et des hommes » (des hommes, quoi) seront capables, dans ce pays, de penser autrement qu’en termes d’appareils, de pouvoir, de fromages et de chasses gardées. La mort du PS, cette machine à accaparer le terrain – en particulier sur le plan idéologique – serait une excellente nouvelle : je boirai bien un coup pour fêter ça. En attendant que la Droite fasse à son tour son grand ménage de printemps.

De cette campagne présidentielle chaotique et archi-pourrie par des malveillants et des sournois sortira peut-être enfin du bon, du neuf, du frais, du propre. Ce qui nous changerait bigrement, convenez-en.

Tibert

La phobie ? ça craint !

On se souvient certainement  qu’en janvier 2015, deux fêlés ont assassiné onze personnes à Charlie-Hebdo – plus un policier dans la rue en repartant. On sait pourquoi, et la revendication de cette tuerie « pour venger l’Islam » a permis de donner corps et sens à une notion bien concrète : la crainte des tueurs et des forcenés qui se revendiquent de l’Islam.  Quant au terme « islamophobie » qui amalgame confusément cette crainte fondée, la critique lucide des règles de cette religion appliquées à la Cité, et la haine à caractère raciste envers les Arabes, c’est une autre affaire !

Parmi les douze morts de ce massacre : Charb, dessinateur-caricaturiste et patron de Charlie. Charb avait écrit un truc, « Lettre aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des racistes » : il y expliquait pourquoi ce terme islamophobie est biaisé et son instrumentalisation perverse.. je cite Charb : « Avoir peur de l’islam est sans doute crétin, absurde, et plein d’autres choses encore, mais ce n’est pas un délit. (…) Non, vraiment, le terme « islamophobie » est mal choisi s’il doit désigner la haine que certains tarés ont des musulmans. Il n’est pas seulement mal choisi, il est dangereux. »

D’aucuns ont projeté de faire une adaptation en lecture-spectacle de ce texte de Charb, qui est en quelque sorte son testament politique : eh bien ça ne se passe pas sur du velours ! A l’université Lille II, on a décidé d’y renoncer : on craint des débordements ! Tenez, La Voix du Nord y consacre un article assez détaillé.

Voilà, comme on dit quand on ne sait plus quoi dire : vu que le MRAP (*) et la LDH (**) sont opposés à toute lecture de ce texte dans des salles – il est paru en librairie et a déjà été lu en milieu scolaire et dans les centres sociaux – on baisse la tête avec respect et on rase les murs. Sainte-LDH, Saint-MRAP, priez pour nous, et adios la liberté d’expression, fût-elle utile au débat !

Tibert

(*) Pour ceux qui l’ignorent : MRAP, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples… du pour et du contre, en somme.

(**) LDH : Ligue des Droits de l’Homme.

Le blues du parlementaire

Juste deux petits mots :

  • Cabinet Noir ? voyez ce qu’en pense madame Pécresse, qui a des présomptions sérieuses, avec ce qui est arrivé à son grand fils l’an dernier… effectivement ça interroge. Pratiques assez sombres, si c’est avéré – mais… n’avouez jamais, bien entendu ! (*)
  • Et puis, cet article dominical du Monde, qui vous parlera des états d’âme des « petits » parlementaires, arrivés en 2012 au Palais Bourbon pour refaire le monde et qui y ont découvert le sectarisme, le clientélisme, la consanguinité, le « hors sol », et plein d’autres tares. Le blues du député… révélateur de nos problèmes,  d’une démocratie boiteuse et biaisée. A lire assez vite : ça passe, ça tourne, ça s’efface, ces petits moments de sincérité. Et l’on retombe dans la politique étroite d’appareils… le sempiternel gauche-droite usant et mortifère.

Tibert

(*) Tenez, encore un exemple de violation du secret de l’instruction (on appelle ça « fuites », c’est plus pudique) : « Le Journal du dimanche » révèle le système de défense développé par l’épouse du candidat à la présidentielle lors de sa première audition le 30 janvier ». On lit cette info juteuse dans le Monde de ce jour…

Quand les grosses mouches bombinent

C’est du Rimbaud, le titre – enfin, un petit bout de Rimbaud. « Voyelles« , ça s’appelle, et ce sonnet vous cause sûrement, vous l’apprîtes en vos jeunes années, peut-être l’aimâtes-vous :

"A, noir corset velu des mouches éclatantes

  Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

 Golfes d'ombre..."

…eh bien, pour moi c’est ça le Cabinet Noir. Pas celui du 55, Rue du Faubourg-Saint-Honoré ; celui-là on ne peut pas l’approcher – secret secret, passez au large – et l’on ne peut que l’imaginer. Pour moi c’est irrésistiblement, dans les années d’immédiat après-guerre, au fond du jardin, cette cahute de bois, sans fenêtre et fermée par une porte pleine mais laissant filtrer quelque peu le jour – et l’air pur ! – du haut et  du bas, avec un crochet de blocage pour préserver l’intimité de l’occupant – y avait-il un crochet ? j’aime à l’imaginer.

Une banquette de bois, percée de deux trous ronds de la taille d’une assiette, avec des couvercles en bois : le luxe, un biplace ! Des carrés de vieux journaux sommairement découpés au mur, accrochés à un clou plié. Ce devait être la « République du Centre-Ouest », ou ce genre de presse régionale ; une fois lus, les quotidiens alimentaient en effet le démarrage du feu le matin dans la cuisinière à bois, permettaient de torcher les poêles à frire avec du gros sel, et de torcher itou les fesses des utilisateurs de l’édicule. Tentez donc de faire de même avec la presse sur-la-Toile !

Ce cabanon m’intimidait. Le jour y pénétrait chichement  une fois la porte fermée ; sombre et inquiétant, avec ses deux trous menaçants prêts à vous avaler : pas de fausse manoeuvre ! En hiver on ne s’éternisait pas trop… en été c’était fortement odorant, et il y avait ces grosses mouches noires et velues qui vous tournaient autour, celles de Rimbaud, « puanteurs cruelles« , et qui « bombinaient« , quand ce n’étaient pas les notes suraiguës des mouches vertes au corset dur et brillant.

C’était mon cabinet noir, j’y fus maintes fois pour d’excellentes raisons et puis témoigner de son existence. On peut supposer que de nos jours un tout-à-l’égoût l’a envoyé aux oubliettes, ce chalet de nécessité. Mais les cabinets noirs ombreux et malodorants où ça bombine perdurent, depuis Richelieu, en passant par les officines abritées par l’Elysée du temps de Tonton, qui donnèrent lieu à procès et condamnations. C’est trop tentant, TOUT peut remonter au monarque, il suffit de claquer des doigts… Droite et Gauche se reprochent alternativement ces pratiques, chacun son tour. Comment ne pas imaginer les mêmes dispositifs subreptices sous l’aile bienveillante du futur ex-Président actuel, quand les juteuses révélations d’affaires sortent bien en rang comme à la parade, et que les journaux s’assoient quasiment tous les jours sur les secrets des instructions judiciaires ? ça doit bombiner, forcément.

Tibert

De la mithridatisation de l’électeur de droite

Chaque jour la marée nous apporte son lot d’horreurs. Tenez, hier : outre les costards de grand luxe offerts à monsieur Moscovici (du PS) par un « véritable ami » et « sans contrepartie », ça va de soi, outre les emplois parlementaires à 55.000 euros des très jeunes filles de monsieur Bruno Le Roux (du PS), voilà qu’on nous en remet aussi, ça fait assez rengaine, une (n+1)-ième couche sur François Fillon. Pas un jour sans un nouveau scoop sur cet homme et ses supposées turpitudes ! On voudrait bien voir l’épaisseur  de la pile des scandales à venir, qu’on nous distille comme dans un feuilleton ; ont-ils (qui ça, ils ? ) assez de munitions pour tenir jusqu’aux élections ? Tenez, la dernière : il a été payé, monsieur Fillon, pour s’entremettre entre un client de sa boîte de conseil et monsieur Poutine. Ce serait épouvantable, nous dit-on…

Cette nouvelle de plus, encore une, suscite la réaction suivante chez un lecteur du Monde, réaction que je partage : « Incroyable mise à mort politique distillée au compte-goutte. Fillon assume ses erreurs auprès de sa famille politique en coulant dans le le naufrage qu’il a lui même engendré. » Notez qu’il y a là deux phrases bien distinctes ; la première est indiscutable : c’est d’une mise à mort- lent poison à petites doses répétées – qu’il s’agit. Savoir si ce goutte-à-goutte létal ne provoquerait pas une sorte d’insensibilisation de l’électeur filloniste ? une mithridatisation, en quelque sorte ? on verra bien. Courageux et opiniâtres électeurs fillonistes…

Reste que, s’il loupe son pari et se fait battre, notre François F. va se retrouver bien seul, et bien mal. D’aucuns, nombreux, vont probablement lui demander des comptes : dans ce cas, je vous parierais bien un paquet de cahuètes que la recomposition de la Droite est à venir incessamment sous peu.

Tibert, dans la voyance

Clause toujours !

Je me suis bien diverti au dessin que vous pourrez voir sur cette page web, où deux ouvriers du BTP, sur un chantier du même métal (décor de grues, de fers à béton etc…) échangent ces phrases :

Philinte :  « Ce béton est à point : il serait avisé de ne point lanterner »

Cléonte : « Coulons-le sans délai ! ».

Eh oui, il s’agit de la clause Molière, qui stipule que tout travailleur étranger détaché en France doit maîtriser suffisamment notre langue – ce qui suppose donc que les échanges écrits et verbaux se font en français. On imagine donc les Roumains, Polonais etc… passer un exam’ de français avant de pouvoir bosser chez nous. Remarquez, ce n’est pas con : il me souvient d’un ami qui a récemment fait refaire son appartement parisien par une entreprise employant majoritairement des Polonais (c’était farpaitement légal, rassurez-vous, et il y avait dans le tas le légendaire plombier polonais cher à monsieur Bolkestein) : je l’ai trouvé un jour sur son chantier, cet ami, tentant péniblement, dans un allemand fort rustique, de dialoguer avec l’électricien pour lui expliquer le câblage des fils-pilotes des radiateurs. Bizarre, non ?

Je vous résume, et si vous en voulez plus, voyez ici  : « Imaginée par l’élu angoumoisin Vincent You, la Clause Molière est un dispositif qui, inséré dans les appels d’offres publics, rend obligatoire la langue française sur les chantiers pour des raisons de sécurité. Si les entreprises ne peuvent se plier à cette obligation, la clause leur impose d’embaucher un interprète assermenté par le tribunal. (…) La  Clause Molière a déjà reçu l’aval de la Fédération française du bâtiment… ». La Clause Molière est évidemment destinée à contrer les boîtes qui abusent des travailleurs étrangers détachés, surtout ceux dont le coût salarial est largement inférieur à ce qui est pratiqué en France. C’est encore, à mon humble avis, de ces règles pieuses, « en l’air », dont l’applicabilité n’a jamais été validée sur le terrain, inapplicables donc et qui ne le seront jamais – tout juste invoquées en cas de litiges. Des interprètes assermentés, et quoi encore ?

Mais il y a des cas où ça pourrait fonctionner : en effet des tas de Français travaillent en France avec le statut de travailleurs détachés ! par exemple, vous, Français, vous cherchez du boulot ? vous allez voir un recruteur, il se trouve qu’il est luxembourgeois, ou belge, ou… et il va vous embaucher dans une entreprise de son pays, avec les lois de son pays, et puis vous envoyer bosser chez vous en France. Molière est content, la Clause Molière tourne rond,  et c’est la société luxembourgeoise, belge… qui fait son beurre.

Clause Molière donc, pondue par un ou des ronds de cuir retranchés derrière leurs bureaux. Disons Clause Courteline, ce serait plus adapté.

Tibert

Le fier drapeau sur son colombin

Je passais il y a quelques jours, piéton flânant dans Paris – il faisait beau, ça aide à flâner – longeant sur les trottoirs, de ci de là, des entrées de bureaux : dégueulasses, les entrées de bureaux ! on y croise des plantons obstinés et graves, hommes et femmes diserts ou taciturnes, souvent munis de gobelets de café soluble probablement tiède, et surtout tirant « toutes et tous » sur des clopes.  Et, au sol, face à ces sentinelles de la tabagie embrumée, des tapis de mégots. Comme ça, sur le trottoir, allez hop, les mégots dans la rue. Plein de mégots.

Mais la maire de Paname, madame Hidalgo, vient d’annoncer des mesures fortes pour la propreté de sa ville… acceptons en l’augure ! On ne va pas se fâcher, on est hélas condamnés aux immondes tags qui défigurent quasiment partout le paysage : c’est du street art – de l’art de rue, quoi, en prose – bref des tags, des cochonneries sur les murs. Mais pas touche, certains haut placés apprécient ça, et si un Banksy se planquait derrière les furtifs peinturlureurs nocturnes ? allez savoir…

Alors, à part les tags ? tenez, il paraît que «  les immeubles de bureaux (…) devront équiper en cendriers les points d’entrée et de sortie de leur personnel« . Bien vu, ça, pas con ! pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt ? et si les cafetiers se voient menacés de sanctions s’ils ne collectent pas les mégots, quid des bureaux ?

Et les colombins, donc ? chaque chien-chien de la capitale conchie les trottoirs une à trois fois par jour. Crottes qu’on est censés ramasser… chante beau merle ! de jeunes touristes japonaises laborieusement francophones déclaraient l’autre jour, devant un micro-trottoir de FR2 « il y a boucoup de cacas de chiens !« . Ce n’est pas faux… alors, que fait-on, madame Hidalgo ? on fait quoi ? vos services administratifs et répressifs seraient-ils au bord du burn-out (du surmenage, cher Benoît H.) ? crouleraient-ils sous les avis de contraventions visant les propriétaires indélicats de chiens crotteurs ? Heureusement quelqu’un agit, un obscur et discret Super-Dupont, héros de la lutte anti-crottes. Outre les tapis de mégots baveux, j’ai pu en effet admirer, au cours de ma promenade, l’ingéniosité de ce modeste et exemplaire Français : faute de verbaliser – il n’en a sans doute pas la prérogative – il balise !  et il balise bleu-blanc-rouge, en patriote, voilà qui fait chaud au coeur ! Reste, il est vrai, que les malvoyants  n’en profitent pas ; mais qu’est-ce que c’est rigolo quand un aveugle marche sur une crotte de chien !

Tibert

Surprise, étonnement et gras-double

Monsieur Benoît « Burn-Out » Hamon a des lettres, personne n’en doute, mais l’émotion a eu raison de sa rigueur syntaxique et de sa maîtrise de la langue : tenez, ce bout d’entrevue avec un gus de TF1… on lui demande de commenter la décision de Manuel Valls qui, sans appeler à voter ailleurs (suivez mon regard vers d’élégantes et jeunes rouflaquettes) ne  recommandera pas ledit Benoît à « ses amies et ses amis ».  Notez, on s’en doutait un peu, que Manuel V. ne brûlait pas d’enthousiasme pour supporter le héraut désigné de la gauche pas rebelle, un des meneurs, justement, qui lui ont pourri sa Première-Ministritude, l’obligeant à de savantes manoeuvres, à de dévastatrices rafales de 49.3…

Bref donc, visiblement troublé, Benoît H. répond au journaleux : « Mais… mais je découvre… cette décision… elle m’a… honnêtement surprise…mais en même temps… gnagnagna…« .

Voilà… si je pouvais mettre « surprise » en double gras je le ferais, mais ça n’existe pas, le gras double, sauf à la lyonnaise : prenez des oignons doux taillés en rondelles, faites-les blondir et fondre lentement dans une excellente huile de goût neutre ; saupoudrer de farine et singer (*) avant d’y incorporer les tripes taillées en lamelles ; laisser mijoter, rectifier l’assaisonnement… mais je m’égare, là, revenons à notre Hamon. Il n’a évidemment pas voulu dire ça, la confusion des genres ce n’est pas sa tasse de thé, mais « surpris » serait déjà nettement plus indiqué. Et puis, tenez, cette célébrissime boutade liée à monsieur Littré le lettré, qui, outre son dictionnaire, était en train de prendre du bon temps avec la bonne de la maison – je cite le Wiki :

« Un jour qu’il la lutinait [la bonne, donc, NDLR], Madame Littré poussa la porte et s’écria : « Ah, monsieur, je suis surprise ! » Et le regretté Littré, se rajustant, lui répondit : « Non, madame, vous êtes étonnée. C’est nous qui sommes surpris. »

Voilà, Benoît. Rectifions donc, l’émotion passée : « Mais… mais je découvre… cette décision… elle m’a… honnêtement étonné…mais en même temps… gnagnagna…« . Allons donc ! tu parles, Charles, qu’elle t’a étonné !

Tibert

(*) Singer : vieux et savoureux terme de cuisine, qui se perd, hélas. On laisse légèrement roussir la farine dans le gras de la préparation, pour épaissir et « griller » quelque peu le fond de sauce (ensuite on procède au mouillement… un demi-verre de blanc sec, pas plus !). Fariner pour singer, oui, ça remplace vaguement, mais il y manque le tour de main. Et puis, j’oubliais ! une tombée de coriandre fraîche hachée, sur le gras-double à la lyonnaise.

Le Gain de Dieu et le costard à 48.000 balles

Cherchant à alimenter encore et encore – feu à volonté – les ragots sur monsieur Fillon, Le Parigot, qui doit rouler pour le NPA ? ou Debout-la-France ?  à moins que ce ne soit pour la Marine, ressort les costumes chicos et hors de prix du candidat de la Droite-et-du-Centre. C’est un truc qui date de bien 5-6 ans, j’avais lu ça faute de mieux dans un vieux numéro de l’Expresso, ou du Pointu, ou de Marie-Patch, bref ces revues hors d’âge et fatiguées qu’on feuillette quand on s’emmerde dans la salle d’attente d’un toubib et qu’on n’a pas un Sud-au-Cul à se mettre sous le crayon : on y glosait sur la classe politique aisée et de tous bords qui s’habille et se chausse ailleurs que chez Taty, le croirez-vous ? après les montres à 50.000 euros d’un ex-trotskyste-ex-Touche-pas-à-mon-pote, c’étaient les bottines sur-mesure de monsieur Dumas, le bitos à 10.000 euros de Tonton, etc. Et, donc, la superbe veste « de chasse » de chez Arnys que plusieurs élus, dont monsieur Fillon, se sont fait faire sur-mesure itou, et franchement plutôt cher. Le Parigot touille tout ça, allonge la sauce et tente de faire mousser, ça fait deux jours qu’il tartine dessus… je le cite (il cite en fait à son tour le Journal du Dimanche, qui lui a fourni la pique qui va bien) : « Rien d’illégal au niveau pénal selon le JDD, aucune enquête ouverte, mais nul doute que ces nouvelles révélations sur le train de vie dispendieux de François Fillon et son rapport à l’argent ne manqueront pas d’être exploités (sic : …ées, c’est féminin, les révélations) par ses adversaires politiques« . C’est joliment enveloppé, non, ces « nouvelles révélations » d’il y a 5-6 ans ? Tartuffe, va… et l’air de pas y toucher…

Mais passons à autre chose : vous connaissez monsieur Godwin et sa Loi ? oui ? non ? alors on va en causer. Je rappelle la Loi (empirique) en question :

« Plus une discussion en ligne dure longtemps, plus la probabilité d’y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Adolf Hitler s’approche de 1« .

En d’autres termes, quand une discussion, un tchat conflictuel, s’éternise en vain, fatalement l’un des intervenants va finir par invoquer les horreurs de la Seconde Guerre Mondiale, et spécialement celles des Nazis. La discussion atteint alors, selon monsieur Godwin, un point critique, au delà duquel il n’y a plus guère d’arguments qui vaillent – pas la peine de poursuivre, ça tourne en eau de boudin : le « point de Godwin » (*).

Et justement, le Figaro en cause, du truc en question : « Invité de France Info, l’ancien ministre Vincent Peillon a cru bon de se livrer à un étonnant point Godwin pour fustiger le positionnement politique d’Emmanuel Macron. »

[ Note du rédacteur : « se livrer » à un point Godwin ? pas terrible… imprécis. J’aurais écrit « a donné un  bel exemple de point Godwin alors qu’il fustigeait gnagnagna... ». ]

Que disait-il, monsieur Peillon ? il pointait péjorativement les ralliements et soutiens de membres du PS et de l’UMP (il retarde, monsieur Peillon, c’est les LR, à présent) à monsieur Macron : « Vous savez, il y a quelque chose, heureusement, de têtu dans l’Histoire – c’est comme ça qu’on sait qu’il y a eu des chambres à gaz et qu’on ne peut pas le nier… (…) Je suis sur des faits« .

Et voilà donc une discussion « en ligne » qui aboutit à un superbe point Godwin. Monsieur Peillon avait moult exemples de « faits factuels » à sa disposition, depuis La Terre tourne autour du Soleil (quoique…) jusqu’à l’Eau est mouillée en passant par Deux plus deux font quatre. De mon temps 😉 les discussions finissaient invariablement, quand ça s’éternisait, sur la bombe atomique et le climat détraqué. La loi de Godwin a donc dérivé, et en ce sens n’est pas aussi intemporelle que la Loi de Murphy, en français « Loi de l’Emmerdement Maximum » : si un écrou vous échappe lors d’un démontage, c’est toujours dans un recoin inaccessible. Version pour les non-bricoleurs : quand une tartine tombe, c’est toujours sur le côté beurré – à moins que vous n’ayez beurré le mauvais côté .

Tibert

(*) En français le « point » Godwin peut aussi se comprendre comme un « bon point » : monsieur Peillon a gagné un point-Godwin. Savoir s’il en fait la collec’ ?

Rions un peu en cette morne grisaille

Les Journées respectives des Femmes, des Grand-Mères et des Perruches du Japon étant maintenant derrière nous, on va pouvoir traiter les vrais sujets, ceux qui comptent. La renaissance du Centre en politique ? ouaaaiiiis… ça me parle… de fait, les Bayrou Borloo et autres pâles Radicaux du Milieu du Mitan sont maintenant quasi derrière nous – je vous fais grâce des arapèdes (*) centristes du PS, les inénarrables Radicaux de Gauche ; place donc au Nouveau Centre.

Mais non, allez, c’est trop sérieux tout ça. Un peu de déconnade, je vous fais une petite récréation, aujourd’hui c’est la Journée des Facéties. Quelques facéties, ce n’est pas pécher, Seigneur… tenez, le Figaro du jour m’a fourni la totalité de mes munitions, c’est donc à coups de citations que ça se joue.

D’abord, sur Johnny « Queue je t’ai-meuh queue je t’ai-meuh » : « La légende du rock français atteint d’un cancer assure être sur scène pour son prochain concert le 10 juin prochain avec Eddy Mitchell et Jacques Dutronc« . Vous entendez ça, il assure être, la légende atteint d’un cancer.

Et puis cette délicieuse accroche à la rubrique Madââme Figaro : « Cinq astuces pour bien conserver ses restes dans le frigo« .  Elle a de beaux restes, madame Figaro. Et c’est nettement plus économique que la crémation ou l’inhumation, surtout avec un frigo réglé bien froid, si possible de classe A++, que je vous recommande chaudement. L’article, toutefois, ne  dit pas comment on s’y prend.

Mais une suggestion vient avec ce dernier article : une intéressante initiative pour décourager les agressions. On sait en effet qu’un rhinocéros du zoo de Thoiry a été tué par des braconniers pour lui scier et subtiliser sa corne, excroissance fort estimée, censée qu’elle est soigner les molles érections cacochymes, une fois broyée, réduite en poudre et incorporée à 0,01 % dans les préparations magiques des grands marabouts. Eh bien, le Figaro nous informe que les zoos français songent à priver préventivement tous leurs rhinocéros de leurs cornes nasales : comme ça personne n’ira la leur piquer, et toc. Rien n’est dit, évidemment – Secret Défense – du trésor de guerre et de turgescence que notre pays va ainsi se constituer.
La voilà la bonne idée : préservons préventivement nos avantages, messieurs, des convoitises coupables de nos compagnes, de nos copines, de nos rencontres, de nos meufs : l’ablation préalable et préventive découragera tout braconnage. Et, tenez, relisez l’article précédent : ça prend sens ! comment conserver vos restes dans le frigo. Parce que, tout de même, ça serait dommage de laisser perdre.

Tibert

(*) UN arapède ! c’est masculin, l’arapède… mais on dit UNE bernique, UNE patelle ; c’est la même bébête, mais ailleurs.