Messes en latin et chambres à gaz

… ou comment les négationnistes se planquent derrière Cicéron et Tite-Live.

Pour ce 501 ème billet ( déjà 500 divagations inutiles et chronophages…) je commence par un exercice de logique : le titre du Monde de ce jour nous clame « Monseigneur Barbarin s’engage contre l’antisémitisme« . Je vous pose la question : « contre l’anti-truc »  : ça signifie-t-il « pour le truc » ?? Si je réprouve les anti-nucléaires, suis-je « pour le nucléaire » ?  si je suis contre la contraception, suis-je pour la conception ?

Eh oui, bonne réponse, c’est non (vous suivez toujours ? ) : si Monseigneur Barbarin est contre l’antisémitisme, il n ‘est pas pour autant pro-sémite (d’ailleurs, que peut bien vouloir dire « prosémite » ? ) On peut juger les anti-nucléaires – animés des meilleures intentions, certes – assez alarmistes et irresponsables, sans pour autant vouloir tapisser la France de centrales EPR. On peut juger que les négationnistes des chambres à gaz (néga-sionistes, mauvais jeu de mots) sont des fêlés du chapeau, ou des provocateurs, ou les deux, sans pour autant adhérer à la politique d’Israël.

Mais ce qui interpelle, dans cette histoire, c’est qu’en somme le papam  des catholiques, Benoîtement,  a réintégré des fanatiques de la messe en latin (la belle affaire, direz-vous), mais derrière la messe en latin c’est toute la clique des vieux réacs, des peine-à-jouir, des anti-capotes, qui pointe son nez ; et le papam ne peut certainement pas l’ignorer… vu que dans le tas il y en a un qui nie notoirement les chambres à gaz du III ème Reich.

Drôle d’initiative, mon cher papam…

Bijoux et autres perles

Un cambriolage de bijoux pour une valeur de 500.000 euros, paraît-il, a été opéré au domicile – vide – de l’ex Mme Sarkozy, alias Attias (Cécilia, écrivait-on dans la presse Pipeule) actuellement en résidence à Dubaï. Connaissant la diligence et l’efficacité de la police dans l’affaire du scooter volé du fils Sarko, les coupables peuvent s’attendre à ne pas rester longtemps impunis !   cette affaire ne devrait pas se résumer au dépôt d’une main courante au commissariat du coin, contrairement à ma copine qui s’est fait voler la banquette arrière de sa C3 dans son parking.

Et pourtant, hein, de vous à moi, entre une banquette arrière de C3 et des bijoux, quel est le plus utile ? à votre avis ? Y a pas de justice.

Non, y a pas de justice, et voyez : deux décrets parus hier ou avant-hier établissent le « droit à la fibre optique » !! C’est-à-dire que tout locataire peut exiger de son proprio de faire installer la fibre optique dans son logement. Non mais ! Quand je pense que là où je crêche, les mobiles « passent » les jours de grand vent, quant à l’ADSL, c’est douucement le matin, pas trop vite le soir !!! autant dire que la fracture numérique a encore de beaux jours devant elle.

Noir c'est noir

Jeudi noir, qu’ils disent, qu’ils claironnent, qu’ils prophétisent. Noir pour les travailleurs qui envisagent d’aller travailler – faut gagner sa croûte, pas vrai.

« Pour l’emploi et le pouvoir d’achat » qu’ils disent. Donc on fait ch… ses voisins pour défendre son pouvoir d’achat : il serait peut-être plus judicieux de pousser les investigations, par exemple sur le grand écart de la viande, bien moins chère à la production, bien plus chère sur les étals des bouchers ou des hypermarchés. Pourquoi ? on pourrait pointer du doigt – et punir – les circuits de traitement-distribution qui se sucrent sur notre dos, mais c’est plus simple, on connaît déjà, on est habitué à République-Nation, on va encore claironner « Sarko des sous » et bloquer les trains les bus les métros les aéroports, pour punir le voisin.

Jeudi noir : c’est bien vrai. Jeudi noir des syndicats. Noir pour tout un tas de raisons. Noir de désespoir.

Cathédrales

Ce n’est pas le Styx, et la barque de Charon n’y passe pas les morts ; c’est le STIC(*), le fichier aux 83 % de fiches erronées, et la barque de la Police y embarque (vous suivez ? embarquer = monter dans une barque !! quelle belle langue que la nôtre !) pêle-mêle les victimes et les agresseurs, les suspects avérés ou pas. Et ce n’est pas un petit fi-fichier de 3 sous : 36 millions d’entrées, mazette ! Le problème, c’est que ce fichier, critique, ô combien, car traitant de votre moralité, est faux…

Ce qui est surprenant, c’est qu’on puisse penser qu’un fichier si mahousse puisse être exact. Sur le volume, il y a toujours, forcément, des erreurs. Mais 17 % de fiches sans bavures, on est d’accord, c’est peu. Imaginez que le fichier des tarifs et codes-barre soit faux à 83 % chez votre hyper Mamoutte habituel : la crise !! la paralysie des caisses, le nervous breakdown des caissières, le dépôt de bilan vite fait.

C’est une mauvaise manie française que de bâtir des cathédrales informatiques jamais finies. On conçoit de magnifiques choses, on définit des structures intellectuellement belles, on y passe des ans, et quand c’est à peu près au point on constate que c’est obsolète, que le monde a changé entretemps, qu’on peut jeter le truc et en recommencer un autre(**). Et comme ce n’est pas avouable, on reste souvent avec son « usine à gaz » complexe et ingérable, absconse et pas au point car trop sophistiquée. On fait avec.

Une autre tare bien d’chez nous, c’est que l’intendance ne suit pas.  Beau fichier, immense effort de conception, vaste édifice, mais 3 bouts de ficelles pour le maintenir en état et à jour. Non par manque de fric : du fric, il y en a, l’administration française sait pressurer le contribuable ; mais parce qu’on n’y pense pas, c’est subalterne, voilà tout.

Pour en sortir, une idée : sachant que tout acheteur de bagnole est désormais taxé « prévisionnellement » de 4 euros pour la bonne gestion du futur système informatique des cartes grises (système qui n’est pas encore en place, sauf la taxe, bien entendu, voir mon billet là-dessus), pourquoi ne pas taxer de 4 euros tout individu « bénéficiant » d’une fiche dans le STIC ? pour qu’il puisse espérer, prévisionnellement, qu’un jour lointain la fiche le concernant sera correctement renseignée, avec les coches dans les bonnes cases ?

(*) STIC : Système de traitement des infractions constatées

(**) Le problème, c’est la CNIL : Si ces enfoirés ne mettaient pas leurs grosses patasses là où ça ne les regarde pas, le STIC aurait pu continuer à vivoter tranquille, faux comme une casserole mais doit y avoir quand même du bon…

Sollicitude

Tempête oblige, il y a encore des dizaines, qu’écris-je, des centaines de milliers de Français qui sont toujours, à l’heure où je mets sous presse, privés de courant électrique. Cette tempête donc, la plus grosse de tout le Sud-Ouest depuis décembre 1999, en est responsable. Et je me dis : quel acte de solidarité puis-je proposer pour soulager la misère de tous ceux qui n’ont plus de jus (plus de chauffage, d’eau chaude, le congélateur qui moisit, la lessive froide à la main, pas de téléphone, les mobiles ont épuisé leurs batteries (d’ailleurs les relais cellulaires sont en rade) … et pas le moindre accès à la Toile !! ) ?

Je vous le dis avec sollicitude, vous l’écris, chers amis du Sud-Ouest : les colonnes de ce blog vous sont ouvertes, si ça peut vous aider. N’hésitez pas à me contacter par téléphone ou par mèl, à vous connecter sur mon site, à occuper l’espace de cette page. Ce blog est à vous !!

Chauffage au bit

Provocant, ce titre ? meuh non. On nous dit, sur Le Monde, on nous annonce, donc, que les centres de données bouffent des Méga-Kilowatt-heure à la pelle. Ceusses comme moué qui connaissent le sujet n’en sont pas surpris : maintenant c’est 2 ordinateurs-serveurs par programme, un pour la marche normale, un en roue de secours… les données sont, elles, stockées à part, 2 fois si possible, et recopiées N fois par sécurité… vous mettez des ordinateurs pour superviser tout ça, ça vous fait des salles « blanches » complètement noires, où 200 ordinateurs, empilés par palettes entières, ronronnent 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Comptez 300 watt par bête, vous bouffez 60 Kilowatt de puissance, rien que pour 1 centre de données…

Et pas besoin de chauffage : d’abord il n’y a jamais personne dans ces salles, sauf par ci-par là de rares techniciens qui viennent changer une carte ou un cable… et puis ça chauffe un max !! des ventilos partout pour extraire les calories, tenter de garder tout ça à des températures supportables, pas que ça follaye, que ça divague… l’ordi qui chauffe, c’est la panne assurée.

Alors, puisqu’on a le chauffage urbain (pas chez moi, c’est la cambrousse), à base d’ordures ménagères, pourquoi pas le chauffage au bit ?? brancher de gros échangeurs sur les toits de ces centres de données, et récupérer la chaleur, pour chauffer les immeubles du coin. C’est simple, fastoche, rentable. Qu’est-ce qu’on attend ?

Apologie

En anglais aussi bien qu’en amerlock, « apology » c’est « excuses ». Ayant reçu ce petit mèl, intitulé justement « apology », d’un mien ami américain, ami à moi donc qui n’est pas sans humour ( mais pas que ! la preuve), je ne résiste pas, dis-je, à retranscrire pour vous sur mon blog le texte de ce mèl. Tout frais du 21 janvier, décalage horaire de Dallas inclus.

——–

« Dear  World:

We, the United States  of America, your top quality supplier of ideals of democracy, would like to apologize for our 2001-2008 interruption in service. The technical fault that led to this eight-year service outage has been located, and the software responsible was replaced November 4. Early tests of the newly installed program indicate that we are now operating correctly, as of January 20.

We apologize for any inconvenience caused by the outage. We look forward to resuming full service and hope to improve in years to come. We thank you for your patience and understanding,

Sincerely,
THE UNITED STATES OF AMERICA
« 

————- Je traduis pour les réfractaires à « my taylor is rich », ou « my sister is not a boy » :

Cher Monde,

Nous, les Etats-Unis d’Amérique, votre super fournisseur d’idéaux de démocratie, souhaitons nous excuser pour notre interruption de service entre 2001 et 2008. Le défaut technique responsable de cette panne de 8 ans a été détecté, et le logiciel fautif a été remplacé le 4 novembre dernier. Les premiers tests du programme nouvellement installé indiquent que nous fonctionnons désormais correctement, ce depuis le 20 janvier.

Veuillez donc nous excuser pour tous les soucis occasionnés par cette panne ; nous nous efforçons de rétablir un service complet, que nous espérons améliorer dans les années à venir. Nous vous remercions de votre patience et votre compréhension.

Sincèrement,

LES ETATS-UNIS D’AMERIQUE

Castro.. long

Un canard romand (mais il y en a d’autres qui l’écrivent) nous dit que le Lider maximo, le Castro, Fidel, donc, le Chef en chef de Cuba, irait mal, serait sub-claquant. Et son frère, Raoul (pas si cool, Raoul), de démentir, non mais qu’est-ce que c’est que ces conneries, il se porte comme le Pont Neuf, etc etc.

Ceci pour rappeler que Cuba est un pays à part, entièrement à part, objet d’un blocus débile et meurtrier de la part des USA (comme en son temps l’Irak de Saddam, d’ailleurs), pays qui va à la godille, coincé entre un dictateur cacochyme mais qui mord encore et son envie de vivre.

Alors, si le nouveau débarqué à la Maison Blanche avait la bonne idée, outre la fermeture du camp de Guantanamo (bravo, c’était une verrue assez disgracieuse) de faire cesser le blocus soi-disant anti-castriste mais en fait anti-Cubains, ça aiderait certainement. Le sub-claquant Lider maximo ne s’en porterait pas mieux, il n’en a plus pour longtemps ; le peuple Cubain, lu, en revanche, apprécierait.

Comment se retirer à temps

Nous ne traiterons pas ici de la hantise de nos pères : de nos pères, « papas », s’entend, pas « nos ancêtres ». Merci à eux, soit qu’ils ne se soient pas retirés à temps, soit qu’ils se soient trouvés décidément trop bien pour se retirer,  soit qu’ils aient décidé de ne pas se retirer, tel De Gaulle en 68, nous sommes là pour écrire notre petit billet.

Non, il s’agit du retrait des troupes d’Israël de la bande de Gaza. De naïves interprétations pourraient lier l’intervention militaire dans cette bande, intervention dite du « plomb durci » (déjà que, du plomb pas durci…) aux prochaines élections à la Knesset : le 10 février, donc très très bientôt. Il se serait agi, peut-être, pourquoi pas, de montrer ses biscottos aux électeurs, en quelque sorte… mais que va-t-on chercher là !

On pourrait aussi naïvement penser que l’arrêt de cette opération « plomb durci »  juste-juste au moment où W « Deubel-You » Bush s’en va, juste-juste au moment où Obama déboule, que cet arrêt, disais-je, tombe bien à propos, pile-poil, en quelque sorte. W, lui, donnait sa bénédiction les yeux fermés, à la limite il s’en foutait, il faisait ses cartons ; tandis que son successeur, hein, va savoir ? Donc Israël se retire juste-juste à temps, « plomb durci interruptus« .

Pensées naïves, certes. Il reste que, grâce aux destructions manifestement assez réussies, la communauté internationale (pays arabes, Europe, USA aussi) va pouvoir de nouveau mettre plein d’argent de sa poche pour reconstruire les bâtiments Gazaouites détruits, tel Sisyphe poussant indéfiniment son rocher ; les creuseurs de tunnels clandestins (tunnels à vocation surtout alimentaire, vu le blocus chronique de ladite bande) vont pouvoir reprendre leurs pelles et leurs pioches, après avoir creusé pour enterrer leurs morts.

Et comme aux élections chez nous, chacun va déclarer – c’est déjà fait, en fait – qu’il a gagné ; le Hamas mettra certainement un point d’honneur à balancer de nouveau des roquettes aveugles et stupides vers le Nord ; les dirigeants Israéliens vont derechef se fâcher, non mais on n’est même plus en sécurité etc etc…

Et tourne et tourne le petit moulin.

Vingt-deux euros au grattage

Un canard du Sud-Ouest, à Bordeaux donc, nous conte qu’une dame de Bruges (en Gironde, Bruges, en Gironde, pas en Belgique, une fois) s’est fait verbaliser au volant pour une cigarette allumée : 22 euros et probablement un petit sermon avec. Il importe que tout conducteur bzz-bzz-bzz-bzz gna-gna-gna ( et idem, toute conductrice) soit à tout moment prêt à la manoeuvre !!

C’est déjà difficile de conduire, il faut être vigilant… mais il m’arrive, je l’avoue, de me moucher, notamment si je suis enrhumé. J »empoigne donc un mouchoir et souffle dedans : paf, 22 euros. J’ose aussi jeter un coup d’oeil sur le tachymètre(*) pour voir si je suis dans les bonnes vitesses, et notamment à l’approche d’un radar : 22 euros. Ou bien, je regarde ma montre, ou celle du tableau de bord, ou la jauge d’essence, je rajuste mes lunettes…

Il arrive même, le croiriez-vous, que mes testicules – problème masculin, purement masculin, je vous l’accorde) se coincent de biais dans mon slip ; dans la position assise du conducteur, c’est gênant, voire irritant ; il me faut donc glisser une main – généralement la droite, car le clignotant est à gauche – derrrière la ceinture, dans le pantalon, aller chercher l’objet du litige, ou plutôt les objets, et les remettre en bonne position. J’en profite même parfois pour me gratter, ça fait du bien. Et bon, hein, à supposer que je sois pris sur le fait : 22 euros !

(*) ?? compteur de vitesse