Casseroles et procrastination

Vous vous souvenez, quand la Suède en 1967 a changé le sens de roulage sur ses routes ? ça s’est fait un dimanche, avec très peu de bobos (*) mais la préparation avait demandé auparavant des mois de boulot acharné. Eh ben, ici c’est pareil : les femmes saoudiennes vont avoir en juin 2018 le droit de conduire la bagnole de leur mari – avec sa permission, ça va de soi, sinon deux baffes. Bon, c’est une grande victoire des droits de la femme saoudienne, vous en conviendrez et vous en réjouirez avec moi, mais il y faut énormément de travail préparatoire, d’où le délai de juin 2018 : neuf mois intenses pour chapitrer les flics locaux – si si, hélas c’est désormais légal, lamentable mais faudra s’y faire, plus de contraventions – et puis modifier les postes de conduite : elles ont juste les yeux qui dépassent du voile, forcément ça gêne, et puis surtout elles n’ont pas de couilles, ça change tout !

Et puis je me suis fort diverti à lire l’article du Monde sur le projet de « casserolades » de monsieur Mélenchon. Voilà un homme qui n’a pas peur du ridicule ni de devenir sourd. Pour corser le tableau, pourquoi, tel Philipullus-le-prophète muni de sa poêle-gong (cf Tintin,  « L’étoile mystérieuse« ), ne pas se mettre un drap de lit sur les épaules ? ou un entonnoir sur la tête, façon Michel Debré ? Non, c’est franchement une idée qu’elle est cocasse, les lecteurs du Monde ont joliment apprécié et commenté avec humour. La politique se révèle rafraîchissante, parfois.

Tibert

(*) bobo : petit accident de la vie, pas le bourge parisien aisé mais à gauche, forcément, qui n’achète que du veau bio et qui vote pour madame Hidalgo.

Des rues

(Au fait : il y a des élections sénatoriales aujourd’hui : vous le saviez, hein ? moi non plus. Avouez, ça valait le coup de vous en causer : moment crucial de démocratie !! où le sort de ce pays se joue, entre continuer comme d’hab ou faire comme si de rien n’était).

Mais passons ! J’ai ouï samedi une toute nouvelle anaphore, une assez bien roulée quoique moins somptueuse que l’illustrissime « Moi Président… » : « C’est la rue… c’est la rue… c’est la rue gnagnagna…« . Anaphore mélenchonesque ce coup-ci (couça), qui entendait signifier à Emmac-Les-Rouflaquettes que la rue… la rue, bref, la rue déboulonnait les méchants : les méchants, alias la « chienlit libérale« , claire récupération-citation des illustres termes gaulliens de juin 68. Et de nous citer le dégommage des rois (Louis XVI : couic, et puis Louis-Philippe plus tard), des nazis ( « la rue », curieuse dénomination pour les combattants russes et alliés, avec l’appui de la Résistance), du plan Juppé en 1995 et du CPE de Villepin en 2006. Le lendemain – hier donc – pour étayer son propos et alourdir le trait, monsieur Mélenchon y ajoutait d’autres prouesses de « la rue », la création des sections syndicales et la quatrième semaine de congés payés.

En somme, je résume, le propos du Lider Maximo des Insoumis tend à claironner que si Macron tient une toute petiote légitimité des urnes… pas bien vigoureuse… contestable… des pouïèmes de voix en plus de lui, le glorieux arrivé quatrième juste derrière, lui Méluche tient la sienne, de légitimité, et une grosse, de la rue ! la rue qui lui serait donc bien évidemment acquise, tenez, cent-cinquante-mille manifestants comptés à quelques  unités près (trente-cinq mille, selon la Police). Moi, je voudrais juste ajouter ici un petit grain de sel. Car « la rue » fait bien des choses, et des pires ! tenez, le lynchage d’ Alain de Monéys en 1870 : pas beau du tout… et tant d’autres ! la rue mise à sac, où se défoulent les trublions cagoulés des queues de manifs, occupés à casser du flic et des devantures de magasins…

Et puis parlons-en, tiens, du plan Juppé de 1995 ! mis à mort par les syndicats cheminots arc-boutés sur leurs privilèges, prenant tout le pays en otage pour le maintien de leur statut obsolète et inique. « Toussensembleu toussensembleu ouais, ouais ! ». Et ouais, « la rue » a gagné en 1995 : la rue corporatiste et arrogante, détestable ; la rue de ceux dont le statut en inox chromé et la position stratégique leur permet de paralyser un pays.

Tibert

Métonymie et compassion

Le Monde a des titres ébouriffants de déplacement d’objet, tel ce « Au procès de la voiture de police incendiée…« . Diable, quel crime a donc commis cette bagnole ? eh non, bien sûr, c’est du procès des agresseurs / incendieurs « antifas » d’une bagnole de police – et de ses occupants, surtout ! – qu’il s’agit. C’est de la métonymie, ne prenez pas les journaleux du Monde pour des bénêts bornés. « Le boulanger est ouvert ?  » c’est, tout le monde le sait – on l’espère ardemment, sinon ce sera pain sec – la boulangerie qui est peut-être ouverte ; le boulanger, lui, on s’en fout.

L’article du canard susnommé laisse songeur : il se centre essentiellement sur les regrets, les remords, la contrition d’un jeune homme de bonne famille – eh oui, encore des jeunes mâles, comme d’hab, comme chez Daech, comme partout et toujours quand il s’agit de violence théorisée et idéalisée. Jeune homme bien propre sur lui, et qui n’a, on le comprend, pas envie de se taper 5,  6 voire 7 ans de taule pour un après-midi de défoulement antif-flics ; alors, faut ce qu’il faut, on est contrit, on regrette, profil bas, j’ai pas bien réfléchi, j’ai pété les plombs, faites excuse… brave petit ! L’empathie du journaliste envers ce violent occasionnel – mais de gauche, attention ! et profondément démocrate – fait chaud au coeur.

Antifa et anti-flics, donc, se revendiquent-ils, ces gens-là… on en déduit aisément que flic = fasciste (*) pour ces esprits cartésiens, équation simple, rustique et carrée, qui nie simplement que toute société, même et surtout démocratique, doit se protéger et pour cela y mettre les moyens. Evidemment on va ressortir, on ressort les violences policières. Certes ! inexcusables, ça va de soi. Mais de nombreuses réactions des lecteurs de cet article le soulignent : il s’en sort bien le p’tit gars péteur de plombs : on est en France ! aux USA, il serait probablement mort le jour de sa prestation, flingué par un flic clairement en état de légitime défense.

Tibert

(*) prononcez « fâchiste », comme « fâchination » ou « fâchicule ». Cherchez pas pourquoi, ch’est comme cha.

Deux entrefilets saignants

Je lis ce jour que Feu le PS va vendre son futur ex-siège chic et très-très bien situé à Paris 7ème – situation superbe sauf pour acheter sa baguette de pain : faut aller à perpette, mais le petit personnel est là pour faire les courses, ou bien on fait livrer… C’est sans doute pour ça que le PS ne s’est pas auto-détruit après la débâcle de Juin : il fallait bien conserver une structure pour liquider les dépouilles ! quelque cinquante-cinq millions d’euros à espérer de cette vente, ça permettra d’éponger les ardoises. A ce sujet, on peut se demander – pourtant c’était criant – comment une structure politique se proclamant « socialiste » a pu sans vergogne, sans scrupules et sans états d’âme se chercher – et trouver, et y rester – un siège aussi rutilant d’insolence friquée, un tel bras d’honneur à l’image du militantisme « socialiste ». Péter dans la soie tout en caressant verbalement et dans le sens du poil les classes laborieuses, c’est le raccourci savoureux que cela m’inspire. Allez, les Poubelles de l’Histoire ont encore de beaux jours utiles devant elles.

Et puis je lis qu’une femme « Lanceur (lançeuse ?) d’Alerte » est passée en correctionnelle à Toulouse – jugement délibéré à rendre en novembre – pour avoir diffamé une structure de soins où elle avait bossé cinq ans et quelque : elle dénonçait la maltraitance envers des jeunes pensionnaires d’un IME du Gers, un Institut Médico-Educatif. Comme quoi on ne fait pas que des magrets et du foie gras, dans le Gers ! Bref, je vous conseille la lecture éclairante de cet article, qui illustre bien la politique « surtout pas de vagues », « dormez braves gens, on s’occupe de tout » qui prévaut généralement dans le paysage social. Le « papier » du Monde  cité ici est certes très unilatéral, n’informant en aucune manière sur le point de vue des dirigeants de l’IME mis en cause… et puis, et puis, la « diffamatrice » en question est adhérente, détail affreux, de La France Insoumise ! mais ça fait lourd tout de même : il y avait déjà eu des signalements de maltraitance auparavant, en pure perte pour les pensionnaires de l’IME et pour les signaleuses. Question : quelle dose de masochisme faut-il pour adhérer au mouvement des lanceurs d’alerte ?

Tibert

Chuut, c’est confidentiel !

Il est des articles qui vous laissent perplexes à les lire : ils sont cons, inconscients ou malfaisants ? « ils », les types qui publient ça… ce qu’écrivant, je me demande si je ne devrais pas moi-même la fermer, vu que je donne de la publicité à des gens qui auraient mieux fait de la boucler…

Mais, tenez : après le récent attentat du subway à Londres, « il importe d’autant plus de rester vigilants« , écrit le Parigot, qui divulgue, je cite, « une note confidentielle de 7 pages rédigée début septembre par la Direction générale de la police nationale que nous avons pu consulter« . Bravo les gars ! Ils ont pu la consulter, et donc aussi sec ils nous la balancent, c’est ça le journalisme coco !

Et ledit canard de nous détailler toutes les idées tordues, les projets criminels pas chers et faisables que Daech suggèrerait aux fêlés qui souhaiteraient suivre ses errements. Bref si vous djihadiste esseulé et en manque de martyre et / ou de massacre aveugle et ignoble vous ne savez pas quoi faire comme tuerie, si vous hésitez, le Parisien vous donne des billes. A vous de jouer, en quelque sorte…

Tibert

J.O. 2024, fuyons !

C’est décidé après un suspense terrible, le barnum olympique va planter ses chapiteaux, étaler ses fastes et ses flonflons à Paris et alentours, en 2024. Pensez, cent ans qu’ils l’attendaient, nos entêtés des J.O. Curieusement, il n’y avait pas d’autre candidat… mais va savoir, avec 100 % de chances de les avoir, si des fois ils ne les avaient pas eus ? une malédiction, un mauvais oeil… mais non, ça y est, on l’a (on l’a dans le baba ! )

Bizarrement, et par un mystérieux effet de siphonnage, les autres villes initialement candidates s’étaient en effet ravisées, même Los Angeles, ces goinfres : « Ben… non, bof… finalement on n’y va pas« . Et Paris de triompher  sans adversaire, et tous les groupies des J.O. 2024 parigots – forcément parigots, qui pourrait imaginer une seconde des J.O. à Lyon ou Bordeaux ? – de s’esbaudir et se congratuler. Pas une voix discordante, sauf la mienne, c’est clair (*).

Ces très-très maigrelettes candidatures aux futurs J.O. préfigurent, espérons-le, la fin des haricots et des J.O. revisités Grand Cirque, car l’enflure, le pognon, les chantiers pharaoniques et les embarras qui vont avec, les énormes ardoises laissées au final et aux contribuables, les compromissions, les bidouilles et magouilles l’auront bientôt achevée, la flamme olympique. On ne se bouscule plus pour s’inscrire, on y va à reculons, et bientôt il faudra désigner les volontaires, leur remonter le moral, allez soyez courageux !

Il y avait déjà au départ un gros bémol, un vrai malentendu à ces Jeux de l’ère moderne : pour Coubertin, « l’essentiel, c’était de participer« , mais la devise clamait tout autre chose, « plus vite, plus haut, plus fort« . Qui fallait-il suivre ? On a suivi l’enflure affairiste, « plus cher, plus gros, plus spectaculaire » – il y a du fric à faire, en effet : si les budgets olympiques sont systématiquement explosés, cet argent que nous, clampins de base, devrons sortir de notre poche pour renflouer les caisses, une fois les lampions éteints, ne sera pas perdu pour tout le monde !

Tibert

(*) Soyons honnêtes, Le Monde (voir le lien plus haut) se montre dubitatif, lui aussi ; l’unanimisme affiché ne le convainc pas, et les commentaires des lecteurs vont grosso-modo dans le même sens.

Quand on prend le melon

… et que ça vous reste, en dépit des faits ! la grosse tête, contre toute évidence, et en dépit de la Grande Horloge, qui pointe à 66 ans – et ça ne va pas dans le bon sens ! Un melon plein d’éloquence, d’ailleurs, tenez, cette superbe phrase : « Nous sommes à l’heure où les feux de la vigilance sont allumés et toutes les mauvaises graisses fondent, en quelque sorte« . Elle est pas belle, cette image ? les mauvaises graisses fondant sur les feux de la vigilance… mais qui-t-est-ce qui cause si bien ? notre Chavez-Maduro, le lider maximo de la gauche qui a évidemment raison contre tous, l’ex-futur-président qui a merdé à 600.000 voix près, et qui ne s’en est pas remis : Jean-Luc M., on dit familièrement Méluche quand on prétend être de ses potes.

Il va sortir ce jour dans La Provence une interview juteuse – dame, il dit son amour pour Marseille, figure obligée de l’élu du coin juste parachuté il y a peu – mais le Figaro, qui lit avant nous la presse marseillaise, nous en donne la primeur, des extraits saignants : si Hamon s’était retiré à temps, lui Méluche serait Président et Hamon Premier Ministre ! si si. Non mais Benoît tu te rends compte ? ta faute, ta responsabilité écrasante devant l’Histoire ?

Bon, je vous laisse imaginer le tandem, avec Pierre Laurent pour pédaler dans la soute et Clémentine Autain en pasionaria. Enfin, c’est juste de la politique-fiction : si Mélenchon avait été au second tour devant Fillon et Le Pen, s’il avait battu Macron, si LFI avait gagné les Législatives, si…

Non mais vraiment Benoît, tu te rends compte ? t’as pas honte ? la prochaine fois c’est foutu, trop vieux…

pcc : Tibert

Des « peu-travaillants » ? des « non-laborieux » ?

Il y en a paraît-il que ça fâche, quand EmMac dit à Athènes et aux Athéniens – mais pas qu’à eux, vous pensez bien, ce n’est pas dit en grec : « Je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes». Et alors ? le problème ? où il est le problème ? c’est fainéant qui fait problème…

Fainéant c’est péjoratif ! pas laudatif du tout. A l’école, dans les années cinquante, on disait ça d’un potache qui n’en foutait pas lourd, et vous imaginez le traumatisme ! stigmatisation, ost-racisme anti-cossards, que sais-je ? bref monsieur Macron aurait fait une grosse faute, là… froissé du monde…

Mais que faut-il dire, alors ? on a supprimé les sourds, il nous reste les malentendants ; les aveugles, on a les non-voyants ; les maniaco-dépressifs, devenus bipolaires… donc, que ceux que ça défrise, fainéants – notamment les ténors de la CGT – proposent un autre terme, je ne sais pas, moi… un truc bien lisse, qui ne hérisse pas le  poil de ceux qui veulent que rien ne change au Code du Travail (*), ces Tables de la Loi à couverture rouge et gravées dans le marbre.

Pour ma part fainéant me convient, ça dit bien ce que ça dit, sobrement, clairement. Et je dirai même plus, comme disait Dupont (Dupond ?), tant qu’un énorme fossé subsistera entre le statut des fonctionnaires ou assimilés et celui des salariés du secteur privé, je considérerai que la réforme du Code du Travail est timorée, borgne, inaboutie… paresseuse, tiens. Rien que ça.

Tibert

(*) Macron précisait ainsi ce terme, fainéants : «tous celles et ceux (sic) qui pensent qu’on ne doit pas bouger en Europe et en France». Il ratisse large, là.

Deux milliards d’amis

Je ne vais pas vous causer des élections sénatoriales à venir, ce serait trop triste : ce sont 170 sinécures à pourvoir, aux petits oignons et pour neuf années peinardes, cantine de luxe, trésor de guerre, cadre grandiose et boulot à peu près totalement inutile, vu que le Sénat peut flûter – quand il s’en donne la peine – ça ne change rien au cours des choses, il y a toujours les moyens de passer outre.

Ce seront 160.000 « grands électeurs » qui vont les désigner, ces bouches à peu près inutiles à bichonner et chouchouter de nos deniers. Des élus électeurs, élus des mairies, des conseils généraux et tutti quanti. Gageons que ce ne sera pas copinages et renvois d’ascenseurs – non, je blague, là…

Ce qui est rigolo tout de même, c’est que c’est un record de candidatures cette année pour ces 170 postes à renouveler (la moitié du Sénat) : 1.971 candidats ! eh oui, que voulez-vous, les élections des députés au printemps ont laissé sur le sable nombre d’insubmersibles figures du paysage politicien, Cécile et Najat et d’autres encore ; il faut bien qu’ils croûtent (*), ces braves gens, qu’ils dépassent cet échec, et ma foi il vaut mieux faire sénateur que dame-pipi aux Galeries-Farfouillettes. Il m’intéresserait d’ailleurs de voir qui parmi les illustres ténors et divas recalés de l’Assemblée Nationale tente de se trouver un abri au Sénat, mais bernique, ces infos ne se trouvent pas comme ça.

Voilà… not’ Président avait semblait-t-il la louable intention de rétrécir drastiquement cette très coûteuse enflure d’institution, mais on dirait qu’il a du mou dans la voilure… alors ce sera pour les Calendes Grecques, la refonte salutaire de nos Chambres de Représentation. Peut-être vivrai-je assez vieux pour voir ça ; tel Simeon entonnant son cantique, ces mots me viendront alors aux lèvres, tremblant d’émotion et de bonheur citoyen  : « nunc dimittis…« , maintenant je puis partir en paix !

Tibert

(*) Tout de même il leur reste quelques menus « avantages acquis »; tenez lisez ça, c’est rassurant pour beaucoup d’entre eux.

PS – ah oui, au fait, le titre ? deux milliards d’amis ? eh zut, je voulais vous causer de Fesse-Bouc et de son charismatique PDG ; dans ma fougue je me suis laissé entraîner ailleurs. Faites excuse… une autre fois, d’accord ?

Corvées sexistes d’enterrement

J’ai pu visionner il y a peu une vidéo triste avec un titre hilarant – excusez-moi, c’est nerveux… Bref, je passe sur les projets macroniques – macronesques ? de s’occuper sérieusement de la SNCF – fin du monopole, fin du régime de retraite aux petits oignons, pincez-moi… s’il le fait il va sérieusement remonter dans mon estime – je parcourais goguenard les canards, et que vois-je ?  »
Brigitte Macron absente des obsèques de Mireille Darc, la polémique enfle« . Effectivement, madame Macron n’y était pas, je n’y étais pas, la ministre de la cuculture non plus… et alors ?

Alors, dit l’article, « … il est reproché à la première dame de ne pas avoir fait le déplacement pour saluer l’une des plus grandes actrices de sa génération. Non-Stop-People vous en dit plus« . Non-stop-People (quel nom à la con !) est légèrement à côté de la plaque : Mireille Darc était une actrice estimable, mais clairement pas l’une des plus grandes actrices de sa génération ; minois avenant et plastique bien faite, chute de reins bien introduite dans « Le grand blond« , et voilà. Le jeu d’actrice ? euh… bof. Au cinéma on fait ce qu’on veut, on refait la scène autant de fois que nécessaire ; le théâtre est plus discriminant, plus « raide », mais je n’ai jamais vu Mireille Darc au théâtre – elle en a fait un peu, tout de même. Donc, hein, l’une des plus grandes actrices de sa génération ? doucement l’emphase et l’enflure !

Et puis quand bien même ? où est-il écrit dans la toute récente Charte de la Première Dame qu’elle doit se taper tous les enterrements des people et ex-people ? c’est triste, un enterrement, c’est la corvée. On y va à  reculons, surtout le sien.

Mais cet article du Figaro et de l’inénarrable Non-Stop-People, ce charlot, c’est encore une fois du sexisme, de l’abominable sexisme. Pourquoi MADAME Macron à l’enterrement, et pas Zeus-Jupiter en personne ? le sous-entendu est ici bien lisible : parce que c’est une femme qu’on enterre ! futilités, fanfreluches, chute de reins, donc c’est madame qui s’y colle ! Ah évidemment si c’était l’un des plus grands acteurs de sa génération (je ne nomme personne, par crainte du mauvais oeil.. Jean-Pierre, Jean-Paul, Jean-Louis, Jean, Michel ? stop stop, j’en ai trop dit) bien sûr qu’on s’attendrait, qu’on exigerait de voir EmMac dans la cohue éplorée des costards sombres. Mais une actrice ? de films pas sérieux ? avec des textes d’Audiard ? c’est pour madame.

Tibert