Distrib’ de bons points

Je lis ça : on emmène les familles de Brétigny, dans le 9-1, pour une journée de trempette-bronzette à Trouville : c’est excellent ! des tas de jeunes n’ont pas pris de vacances ailleurs que chez eux. Bonne idée, belle initiative, etc etc.

En contrepartie, il faudra plus tard se prendre par la main et s’efforcer de nettoyer les espaces urbains souillés et dégueulassés par les indélicats, mauvais citoyens etc… : la journée à la mer on l’a eue, le nettoyage, ce sera plus tard !

C’est un deal, comme on dit, un deal citoyen pétri de bonnes intentions … mais si l’on tire les conclusions qui s’imposent et en industrialisant le procédé, il suffit de saloper l’espace public un max, et d’attendre que d’affectueuses municipalités, attentives au bien-être de leurs concitoyens, prennent des initiatives oblatives et  récréatives. C’est l’éducation civique 2.0.

Tibert

Du bon sens, mais c’est bien sûr !

Vous commencez à bosser, disons, à seize ans, grouillot chez un charpentier, par exemple. Arrivé à soixante ans, vous avez bossé – ou chômé, cherché à bosser, etc… – en tout quarante-quatre ans. Cependant que le gus qui a grimpé jusqu’à Bac + 8 ou 9, et touché sa première paye ( de cadre, non mais ! ) vers vingt-six ans n’en aura, arrivé lui aussi à la soixantaine, fait que trente-quatre au total.

C’est élémentaire, mon cher lecteur, mais pas pour les grosses têtes qui réfléchissent à la réforme des retraites : ils se battent les flancs à définir un âge-pivot ! meuuuh non, c’est le temps passé à travailler qui vaut, et basta !  Et Macronious a réalisé l’évidence de mes propos, puisqu’il y vient, lui aussi, au temps passé à trimer. C’est du bon sens et c’est tout !

Reste un constat : Il faudra probablement augmenter les durées de cotisation… on vit plus vieux, les caisses de retraite doivent équilibrer leurs comptes, gnagnagna. On sait tout ça, mais il est hors de question que des caisses de retraite « à part » parasitent le régime général !

Dans cette perspective, il est indispensable d’aligner les citoyens sur un système unique, sauf évidemment pour les « travailleurs de force » – ce qui reste à définir, et surtout pas en restant sur les régimes spéciaux iniques (prime de charbon, etc…) qui existent actuellement, avantages acquis et autres prés carrés aux petits oignons des syndicats de fonctionnaires.

Tibert

Baignoire perçée

Juste un petit mot… le coup de l’Amazonie qui brûle m’inspire deux remarques :

  • Premio, si le poumon vert de la Planète est là-bas, c’est bien dommage, c’est bien loin ! Au lieu d’assigner autoritairement au Brésil le rôle de Poumon Vert Planétaire Certifié, si l’on commençait par entretenir chez nous un peu de verdure ? hein ? voyez les espaces verts à Paris, du côté des arrondissements du Centre-Est : que dalle ! Il faut aller chercher la verdure au Père-Lachaise (un peu tristounet, tout de même) et aux Buttes-Chaumont, pas vraiment voisins !
  • Deuxièmo, donner du fric pour éteindre les incendies en Amazonie, c’est tenter de remplir le tonneau des Danaïdes, ou une baignoire perçée : on sait que ce sont des feux volontaires ! pendant que de coûteux Canadair ou autres vidangent leurs citernes sur les feux, de joyeux déforesteurs s’emploient à foutre le feu partout où ça les arrange, en toute impunité, pour aménager des terrains cultivables et rentables. Bref, on perd son temps, là, et son argent avec.

Tibert

 

Tout m’est chape

( C’était une psy débutante de mes amies, stagiaire dans un centre médico-machin pour gosses à problèmes : des ateliers-terre, modelage, vous voyez le truc… elle eut à rédiger son inévitable rapport de stage, comme de bien entendu, et y écrivit, entre autres considérations vaines et convenues, et dans le lyrisme abscons qui prévalait à l’époque pour toute communication intellectuelle  (« D’où tu parles ? », etc…) : « Tout m’est pâte, je suis pâte à moi-même« . Epatant, non ? )

Mais, foin du G7 et des menus des bouffes de ces messieurs-dames ! je m’en tape. Et je tombe, ce matin, sur le site France 24 qui énonce « Chappe de plomb sur le Cachemire« . Et d’une, mon correcteur orthographique proteste  sur chappe ; et puis je le savais, chape, pas chappe ! Bref je suis allé voir tout ça, et j’en reviens à peine. Car chape vient du latin cappa, avec deux p ! un p s’est égaré… mais tenez-vous bien, l’llustre Littré énonce ceci :

Chappe : poignée servant à fermer, à ouvrir un moule. On en apprend tous les jours !  Un moule, pas une moule, notez bien, quoiqu’un poignée d’ouverture des moules (pour les cuire en marinière, avec un Muscadet bien frais) serait bien pratique, et des huitres, donc !

Et j’y apprends par ailleurs que chape peut aussi bien s’écrire chappe ! Mes certitudes vacillent, en ce dimanche ensoleillé. Mon correcteur orthographique est un gros nul. Pour finir, je tombe sur Claude Chappe, le célèbre inventeur du télégraphe – et de ce mot, donc, qui le définit. L’industrialisateur des signaux de fumée, le type qui a permis de reléguer le coureur de Marathon au fond du classement : l’annonce d’une victoire en une heure à peine ! Je cite : « Le 1er septembre 1794, la ligne de sémaphore informa les Parisiens de la victoire de Condé-sur-l’Escaut (240 km de Paris, NDLR) sur les Autrichiens moins d’une heure après l’événement, grâce à une tour élevée sur le mont Valérien« . Philippidès le coursier grec n’avait, lui, que 42 bornes à couvrir pour annoncer la victoire, et il en est mort.

Bref, le télégraphe de Chappe, avec deux p, était en somme le précurseur de nos mobiles. Ceci dit, vu le boulot que c’était pour transmettre toutes les gesticulations signifiantes des bras articulés en haut des collines, on évitait d’en rajouter, à l’époque, et surtout pas des fake news – oups, pardon, des infox.

Tibert

 

Dans la (gou)gueule du loup

( Le sommet du G7, avec ses sherpas – normal, pour les sommets – et ses pléthoriques délégations : il y a un programme des Chefs, et un programme des conjointes, concubines, copines des Chefs… car le mari d’Angela, seul mâle pressenti, et instruit par les précédentes expériences, s’est fait porter pâle : il a déjà donné. Il en a marre de comparer la rutilance et la surface développée des chapeaux (*), les étiquettes des grands couturiers et de se taper la visite des orphelinats du coin ou des conserveries de sardines.

Au fait, ça dure trois petites journées le G7 : il y a vraiment besoin d’y véhiculer les Premières Dames ? pas moyen que ces messieurs s’en passent soixante-douze heures et se la mettent momentanément sous le bras – quittes à trouver sur place, en cas d’urgence,  une âme compatissante ? ça nous coûte un max, ces petits à-côtés, et si ça se trouve, ils seraient demandeurs d’un peu d’air frais, nos Chefs de la Planète : trois jours sans leurs moitiés, tiens… bonne idée ! pour la prochaine fois. )

Et puis l’autre jour, au cours d’une discussion un peu animée avec une amie, son mobile posé sagement à ses côtés, celui-ci s’est mis soudainement à jacter : « Je ne comprends pas la question« , énonçait madame Gougueule.  Non mais… on ne l’avait pas convoquée ! de quoi qu’elle se mêlait, celle-là… si ça se trouve, quand vous jouez à la bébête à deux dos, le mobile sur la table de nuit, elle est foutue, madame Gougueule, de vous casser l’ambiance !  : « Le temps demain à Bézouil sur Ortense sera généralement gris et maussade« …. ou, pire, de vous espionner en douce. Allez savoir ce qu’ils en font, de tout ça ? hein ?

Donc je suis allé voir comment désamorcer cette espionne, cette Mata-Hari électronique et intrusive. Il semble que, oui, on peut lui river son clapet (quant à la rendre sourde, alors là… je ne parie rien !). Moult sites expliquent la manip, pas sorcière : j’ai retenu celui-ci, qui est assez complet, et dont le titre va bien à mon humeur : OK Google, tu m’énerves !.

Tibert

(*) Sur la photo, là, madame Donald tient largement la corde : ce galure, mes amis ! a la sombra sans problème toute la journée, avec ce truc.

Dans l’arrière-cuisine ?

L’actualité étant d’une maigreur anorexique en ce deuxième demi-août, je me bats les flancs pour vous trouver, estimés lecteurs, de quoi vous mettre un truc pas emmerdant et utile à lire. C’est dur… on pourrait rameuter les marronniers à la rescousse, mais j’y répugne. Et, voilà, je tombe sur le Fig’ragots qui nous entretient du prochain G7 qui va se tenir à Biarritz, ou à côté, incessamment sous peu. Bref ils-elles seront sept, plus 2.500 flics, gardes du corps, agents secrets, etc. Sept, mais sans Poutine ! puni, Vladimir, depuis qu’il s’est octroyé la Crimée en douce et sans la permission.

Privé de surboum, donc, Poutine, mais Macronious, compatissant, fait un geste : il va le recevoir. Si, si, allez faites pas de façons, venez dîner à la maison, à la fortune du pot. Poutine devrait, s’il est gentleman, lui apporter un panier des premières girolles de l’année… Au menu, donc, on peut imaginer, outre lesdites girolles – en omelette, ou avec un rôti de veau en cocotte, et pourquoi pas un Arbois rouge de 4-5 ans d’âge et assez frais -, les discussions à venir et les problèmes pendants – pendant le plateau de fromages, par exemple.

Et le Firagots de nous interpeller gravement :  » Emmanuel Macron a-t-il raison de recevoir Vladimir Poutine à Brégançon ? « . En voilà une question qu’elle est pertinente ! Pour la petite histoire, ils sont massivement pour, les lecteurs du canard. A vrai dire, c’est un point pas con à débattre : où recevoir Poutine ? hein ? J’ai regardé les restos autour du fort susnommé : Tripes-advisor en donne plein aux alentours, Bormes-les-Mimosas, Le Lavandou… des couscous, des pizzas, des kebabs, et d’autres ! Y a le choix. Mais bon, le resto, on sait ce que c’est, ça fait jaser. Sarko en sait quelque chose ! Et puis Macronibus a déjà donné : on a pu lire qu’il s’était montré récemment « avec ses proches dans une pizzeria du Lavandou, au milieu des autres clients« . Reste Brigitte : elle réussit bien dans les soufflés ; faudra penser à acheter des oeufs. Ou alors un taboulé ? ça se garde bien, le taboulé, si on fait beaucoup.  Il reste aussi des carottes râpées, un calendos au lait cru… y’aura qu’à commander une charlotte aux fraises chez le pâtissier du coin, il nous l’enverra par le Déliveroue du même coin.

Non, sérieusement, Brégançon ça doit pouvoir se faire.. évidemment y aura pas la vaisselle de Sèvres de l’Elysée, mais bon… Vladimir comprendra… à la bonne franquette… C’est clair, il a raison, Manu ! Je vote OUI ! qu’il le reçoive donc à Brégançon ; je suis d’accord.

Tibert

On peut rien faire !

( Tenez : je viens de trouver cet article sur un truc super-branché : le « Niksen » (c’est du batave). Ce concept prometteur théorise et justifie le farniente en tant qu’activité, oxymore juteux… ! Buller, glander de manière organisée et structurée, c’est l’idée : ça fait un bien fou. Je confirme, je fus pionnier en la matière, expert en coinçage de bulle, mais incapable toutefois d’y donner un cadre structuré : il aurait fallu y travailler…)

Mais, au boulot ! je constate qu’on progresse dans la stupide quête du tout-correct / pas un poil qui  dépasse. D’aucuns, en effet, interrogent : Y-a-t’il trop de cigarettes dans les productions Netflix ? et d’autres rouspètent au nom de la cause animale, parce que deux ministres (*) sont allés assister à des corridas. Notez bien qu’ils n’y étaient pas es qualités, ces deux ministres ; il et elle y sont allés (ensemble ? eh eh, c’est à vérifier, ça, voyez Gala ou Clôser) sans costard-cravate ni tailleur-executive-woman, en simples illustres particuliers, possiblement en vacances et en espadrilles.

Et alors ? moi je déteste la corrida, je trouve ce spectacle ignoble. Qu’il y ait une beauté à ces tueries chorégraphiques (**), sans doute… soit… mais à mes yeux ça ne justifiera jamais de martyriser de braves mammifères pacifiques – avant qu’on vienne les emmerder salement. Battons-nous donc pour qu’on en finisse avec ces spectacles barbares. Mais un ministre en vacances y assiste ?  et alors ? c’est un quidam de plus dans la foule des amateurs de frissons tauromachiques. Si ça se trouve, la ministre de la Santé clope « off the records » comme un pompier, le président de la Ligue antialcoolique ne crache pas sur un bon Côtes-de-Nuits-Villages… tenez, dans moult films classiques, de Touchez pas au grisbi à Casablanca, ça fume à en obscurcir l’atmosphère. « The barber« , des frères Coen : ça pétune à mort du début à la fin ! des cigarettes à gogo, des gros cigares… et alors ? le film est contestable ? moins beau ? Bref, pour moi, à choisir entre un bon film-à-clopes et un navet aseptique, c’est vite vu ! Ce que nous subissons du Politiquement Correct est d’un pénible… peine-à-jouir… répressif ! Et ça ne va pas en s’arrangeant.

Tibert

(*) Jacqueline Gourault, ministre de la Ville, et Didier Guillaume, pour l’Agriculture.

(**) Les Romains appréciaient de voir les premiers chrétiens se faire déchiqueter par des fauves à jeun. C’était beau… et Jeanne d’Arc, se tordant dans les flammes de son bûcher : magnifique !

 

C’est pas parce qu’on a du mal avec sa page blanche que…

Un titre de film – un nanar – des années « porno » au début du septennat Giscard énonçait : « C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule« , citant une boutade d’Audiard. Dans la même veine, il y eut : « Je sais rien mais je dirai tout« , « Comment réussir quand on est con et pleurnichard« , etc. Ces titres à rallonge sur des scénarios improbables et farfelus tentaient d’attirer l’attention des  clients – mâles, essentiellement – partis se rincer massivement l’oeil : la loi de 1975 libérant le porno filmé avait quasiment asséché la veine du cinéma « normal ». Dans l’enthousiasme et l’ivresse des débuts juteux, les promoteurs de films de cul aimaient à orner leurs productions de titres ronflants et inventifs du genre « Avec quoi tu soulèves l’édredon ?« , « Couche-moi dans le sable et fais jaillir ton pétrole« , et il doit y en avoir d’autres. Façon de compenser l’indigence, la minceur des scénarios et la répétitivité de scènes stéréotypées, connues d’avance.

Eh oui, c’est pas parce qu’on a rien à dire etc etc… : un long titre permet de masquer l’indigence du sujet. C’est ainsi que j’avais prévu de vous entretenir de l’indigence des actualités telles que les chaînes de télé nous les fourguent ; à vrai dire c’est quasiment cuit ! si j’étais producteur de JT, de Journal Télévisé, je songerais sérieusement à me recycler. Toutes les infos sont déjà connues au moment où le présentateur vous les réchauffe sous le nez ! On est saturés d’informations, on a même pu les visionner sur son mobile, sa tablette, on en reçoit même si on n’en veut pas… bref, le JT, c’est mort, nonobstant les reporters cadrés en plan américain devant l’Elysée et les reportages sur le nouveau café-épicerie-boucherie qui fait revivre le centre de Bouzeuil-sur-Gartempe. Mais, vous vous en doutiez ? oui ? … c’est bien la peine que je me décarcasse à faire un billet, tiens… ah c’est pas comme sous Giscard, quand Poivre d’Arvor surgissait sur l’écran du 20 heures : il allait nous dire des trucs qu’on ne savait pas, il nous apportait des nouvelles ! fraîches ! c’était une autre époque, on achetait le journal…

Maintenant c’est tout du réchauffé. Tiens, l’autre jour, à propos de cinéma, justement, Mocky rendait l’âme ; trois secondes plus tard c’était diffusé, quasi en direct : J-P Mocky est mort ! J’ai toujours été – ça n’engage que moi – réfractaire au cinéma de Mocky ; évidemment on lui a servi la soupe à titre posthume, la télé nous gratifiés d’une de ses oeuvres,  « Le miraculé« … j’ai bien essayé, je confirme : c’est vulgaire, moche, outré, même Jeanne Moreau y est détestable, c’est dire. C’est pas parce qu’on veut flinguer la religion et les pélerinages à Lourdes qu’on est obligé de faire ça de manière aussi crasse. J’ai abandonné au bout de cinq minutes. On en regretterait presque des trucs comme « Coupe-toi les ongles et passe-moi le beurre » : au moins le titre était marrant, à défaut d’autre chose.

Tibert

Quand ça déliveroue (de vélo)

Un délicieux article de ce site branché engins électroniques et autres gadgets indispensables, nous énonce que « Apple va délivrer des iPhone à des hackers pour renforcer la sécurité d’iOS« . Délivrez-nous des anglicismes stupides ! de fait, plus loin dans l’article sur les iPhone à des hackers, on se reprend, c’est reformulé en presque français : Apple va distribuer des iPhone « jailbreakés » (*) à des hackers pour qu’ils recherchent tous les défauts… eh oui, délivrer c’est chez nous supprimer une contrainte, couper des entraves (… mais délivrez-nous du mâle, par exemple, pour une prière féministe), et non faire une livraison, qui peut se dire tout connement livrer, distribuer, fournir, ou autre, suivant le contexte. Délivrer un message ? livrez-le donc, ça suffira bien.

Ce qui m’amène à évoquer les soubresauts de la plate-forme de livraison de bouffe à domicile et à bicyclette Deliveroo. Les émoluments des livreurs à vélo (pas les délivreurs, notez bien !) ayant changé en faveur des courses longues,  ceux-ci rouspètent, car ils préfèrent faire 3-4 courses courtes qu’une seule longue, c’est plus rentable pour eux – moins crevant aussi, peut-être ? Mais le système qui lie un restaurant, un client, la plate-forme de commandes-livraisons et le coursier, a sa logique perverse : il est tentant pour Deliveroo et consorts de court-circuiter les restaurants, c’est plus juteux ! donc on installe des cuisines « maison » (**) quelque part en banlieue, on y mitonne les trucs habituels – souvent « ethniques » – prisés des urbains branchés (kebabs, couscous, sushis, tacos, chicken wings et autres vacheries exotiques, beaucoup plus rarement du tablier de sapeur, du gratin de nouilles ou de la tête de veau ravigote), ça supprime un acteur, c’est tout bénef… mais il faut véhiculer la bouffe depuis cette lointaine cuisine ! et à vélo…

Bref, outre que par chez moi  les livreurs cyclistes seraient vite rebutés par le dur relief du terrain, outre que la conurbation où je crêche n’a pas la taille critique permettant de rentabiliser un service de livraison, je reste convaincu que cette évolution à commander des plats stéréotypés, improbables et tiédasses au lieu de se mitonner son petit frichti soi-même est une régression dans la civilisation. Boycottons donc tous ces pourvoyeurs, ces délivereurs de tambouille, non pour faire plaisir aux coursiers mécontents, mais pour préserver un peu d’humanité, de créativité, de noblesse à la fonction de manducation. Bénéfice secondaire, ça coûte moins cher.

Tibert

(*) jailbreakés ! oh qui dira le délicieux frisson du jargon technique pour épater le lecteur ! débridés, déplombés auraient fait l’affaire, mais ça n’est pas assez obscur.

(**) on appelle ça des dark kitchens ! bien sombres, les cuisines en question. C’est pour ne pas effrayer les cafards ?

Peau de chagrin chez les ploucs

C’est du vécu, une belle tranche de vécu. Tout frais : voilà, je dois poster un colis assez urgent – du matériel électronique à réparer. Samedi c’était trop tard pour aller à la poste, j’attends ce lundi. Et ce lundi matin 9 heures je vais au bled le plus proche, what else ?, 4 km à parcourir, trop long pour aller à pied, trop crevant à vélo (gros dénivelé), et donc je prends ma caisse. Patelin vivotant mais vivable, 2.000 habitants environ, deux boucheries, deux boulangeries, trois restos, deux supérettes, un dentiste… et une poste ! pas une agence postale, non, une Vraie Poste. Mais… la poste «est fermée le lundi toute la journée».

C’est nouveau, avec un bel écriteau en dur sur la porte. Notez bien que le courrier est distribué, on voit vaquer les facteurs-et-les-factrices dans la rue, mais le bureau, lui, est fermé… en juillet elle était ouverte le lundi. Rude nouvelle, mais bon… le service public, hein, il y a des hauts mais aussi des bas… donc je reprends ma caisse – diesel, 10 ans d’âge, environ 7 litres aux 100 – et je vais au bourg le plus proche, 6 km de là, plus gros, avec une belle poste. Mais la poste… est close : elle «ouvre de 10 h. à 12 h. le lundi». Il est 9h 20… que faire ? attendre quarante minutes ? pfff… je décide, puisque j’ai deux-trois courses à faire au chef-lieu de canton, d’y aller  aussi sec : on y dispose de deux bureaux de poste ! c’est 10 km plus loin.
Rendu sur place à la première poste, la plus importante : elle est fermée ! pour cause de rénovation. Eh bien… mais 2,5 kilomètres plus loin, la deuxième poste, elle, est ouverte ! alleluïa, merci Mon Dieu et le Service Public.

Bref j’ai roulé 40 km aller-retour pour aller poster un colis, j’ai perdu un temps considérable, j’ai brûlé 3 litres de gasoil soit environ 4,20 euros. Que dire ?  C’est un service public de m… qui nous est fourni, malgré des taxes et des impôts mahousses. On veut clairement pousser tous les «ruraux» à peupler, eux aussi, des achèlems blêmes avec vue imprenable sur la barre d’en face et les rodéos de Mobs trafiquées en dessous, les contraindre à fuir les cambrousses : les cambrousses ne sont pas rentables !

Au fait, ce serait trop demander, puisque les buralistes, les bistrots, les… font couramment office de point-relais pour retirer des colis, qu’ils le fassent aussi pour déposer des colis ? c’est trop dur ? pourtant ça n’a pas l’air si compliqué, même les postiers y arrivent !…on veut nous faire crever, ou quoi ?

Tibert, fatigué