Des excuses

Le policier qui a flingué Nahel à Nanterre s’est excusé, spontanément ou sous la pression de ses amis… Eh oui, il ne savait pas que Nahel était somme toute un brave garçon. « Connu défavorablement » selon la formule habituelle, qui n’avait pas le permis, trop jeune pour ça, un gamin ! qui se faisant une petite virée au volant d’une Merco jaune et survitaminée immatriculée en Pologne – quel loueur complaisant ou vénal lui avait-t-il confié les clés ? – et qui grillait des feux, roulait vite et dangereusement en ville, et n’avait pas l’intention de laisser les flics lui gâcher son rodéo illégal, périlleux, mais tellement jouissif.

Le policier regrette, mais bon, ça ne sert à rien. L’affaire est « pliée » : même Macronious trouve que c’est un cas accablant, limpide ; c’est jugé avant les conclusions de l’enquête, avant que d’être jugé ! des fois que ça calmerait les esprits…Mais l’enquête, justement ? Ils étaient trois dans la voiture, le troisième occupant s’est enfui et court toujours, on ne sait pas pourquoi… ça ne pose aucune question ? il manque des billes pour reconstituer toute l’histoire ; il était peut-être armé, menaçant, le troisième occupant ?

Et donc, après la « colère » , ce sont maintenant les soldes ! le soir venu, c’est open bar dans les magasins siglés et prisés des djeunes ! l’occasion de piller, se fringuer, s’équiper gratis, et puis casser, incendier, se défouler, avec une excellente excuse : il y a longtemps qu’une telle aubaine ne s’était pas présentée. Ici et là… Un Lidl de la banlieue Nord-Ouest de Nantes, tenez : façade fracassée par une voiture-bélier, et l’on peut se servir. C’est, redisons-le, la récolte fructueuse de dizaines d’années de laxisme, de laisser-faire, de lois « en l’air » jamais appliquées, de principes du civisme qui font ricaner, faits pour s’asseoir dessus. Les sauvageons chers à monsieur Chevènement sont bien conscients de la lâcheté des adultes et de l’impunité qui leur est consentie : tout leur est donc permis, et on leur trouve au besoin d’excellents motifs : ils sont « en colère » .

Tibert

Jeux de mots, laid

On n’en est pas encore à brûler les livres façon autodafé, mais ça vient, ça vient. On y est presque ! Le Scrabble, vous connaissez peut-être ? ce jeu de lettres, pour former des mots, en croix, en allongeant ou raboutant des mots déjà placés… on compte les points, un Z vaut plus qu’un E, etc. Le stock de lettres de départ est d’ailleurs critiquable, c’est maladroitement dérivé de la version anglaise…

Le juge de paix de ce jeu, c’est évidemment le dictionnaire, pour déterminer si tel mot est licite, valable, ou pas. Bien… on y trouve maintenant des trucs ahurissants, des abréviations absconses, des tas d’anglicismes abusifs – tenez, trend : c’est anglais, c’est pile-poil « tendance » chez nous : eh bien c’est valide ! c’est idiot, on a le même en VF, mais des employés de bureau, snobs ou anglolâtres, trouvent plus chic de dire connement trend que tendance : donc c’est valide ! Mais, restons calmes…

Les chefs du Scrabble ont décidé, pour apporter leur pierre à la noble cause du nettoyage de la langue, bien propre, bien lisse, de faire le ménage façon woke-LGBT++-féministe radical-Bonne-Pensée de leur dictionnaire. C’est édifiant, efficace, et donc désormais « nègre » , NEGRE au Scrabble, n’est plus valide. POUFFIASSE non plus, ou NABOT… la liste comprend 64 mots abominables et qui désormais, dieu merci, n’existent plus. Il n’y a plus de NABOT, juste des individus de taille réduite – Sarko, qui ne tutoyait pas les 180 cm sous la toise, était fréquemment brocardé ainsi par des cons obtus : qualificatif ignoble (*), oui, mais qui exprimait clairement ; un mot précis et pertinent, sinon plaisant.

C’est vrai que GOGOL c’est désagréable… allez hop on supprime GOGOL, symbole détestable de la gogolophobie. Je propose qu’on supprime aussi, dans la foulée, tous les mots déplaisants, négatifs, qui stigmatisent, qui donnent la gerbe, comme on dit, au même titre que l’épouvantable TARLOUZE (**), qui froisse les LGBT++ : CANCER (beurk !), GOITRE, LUPUS, FACHO, HEMORROIDE, OBESE…

À vos ciseaux !

Tibert

(*) La petitophobie, c’est valide, au Scrabble ?

(**) PEDALE, ils l’ont oublié, non ? c’est déplaisant, c’est anti-LGBT++ ça aussi. Mais pour faire du vélo (ah oui le vélo ! super le vélo, très positif, vélo = écolo, faites du vélo !) et actionner le pédalier ? y a qu’à inventer un autre mot.

Investies, les médias !

Le Monde, France-Info, notamment, titrent sur l’arrivée d’un lépreux-pestiféré-sidaïque, bref un facho, monsieur Geoffroy Lejeune, à la tête de la rédaction du JDD, le Journal du Dimanche. Cet homme, fraîchement débarqué de Valeurs Actuelles, intervenant fréquent sur CNews, est en somme marqué au fer rouge – de couleur plutôt brune, si vous voyez ce que je veux dire.

Il est bien évident – et normal – que les journaleux tartinent de préférence dans les canards qui correspondent à leurs convictions politiques : pondre un article modéré, nuancé, équilibré sur les initiatives de Macronious quand viscéralement on ne peut pas l’encaisser, c’est inhumain ! Ce qui interroge ici, c’est l’uniforme borgnitude de nos gratte-papiers hexagonaux, très sourcilleux d’un côté, d’un aveuglement total de l’autre, une hémiplégie mentale en quelque sorte. Le rédac’chef de l’Huma est certainement au PCF, non ? un parti qui bénissait le Grand Joseph S. et sa clairvoyante politique à l’égard d’Adolf H. ? un parti qui ne trouvait rien à objecter au dépeçage de la Pologne ? qui est tombé de l’armoire, « comment, qu’est-ce ? qu’entends-je ?  » quand on a levé le coin du voile sur le Goulag ? qui bénissait l’écrasement des révoltes de Budapest et de Prague ? et combien d’autres responsables des médias, qui sont des hémiplégiques de la pensée… trotskistes, verts béats ou enragés, baba-cools imprégnés de la Bonne-Pensée gnangnan… notre paysage médiatique, c’est presque l’unisson obligé !

Le Monde nous l’apprend : ce monsieur Lejeune, ça fait « une décennie qu’il fait sien le conseil livré en 2012 par l’idéologue d’extrême droite Patrick Buisson : « Investissez les médias » (merci de ne pas nous avoir infligé délivré au lieu de livré , un bon point). Mais je ricane tristement à lire ça : par exemple, celui qui dirige Pédiamart, et dirigeait Le Monde, y a manifestement laissé ses jeunes pousses poursuivre et amplifier la dérive sénestre de ce canard . Les partis politiques de gauche, les chapelles d’extrême-gauche n’ont pas attendu les conseils de monsieur Buisson ; ils ont largement investi les médias, et ça se lit, ça s’entend tous les jours. Que quelques couacs ici et là détonnent dans cet unisson, à défaut de corriger le tir, ça ferait presque du bien ! pour la diversité, la pluralité, la multiculturalité, ces valeurs si actuelles, et de gauche !

Tibert

Obsolescence du double champignon

( Le « Soulèvements de la Terre » estime que la menace de sa dissolution – le gouvernement s’y prépare, au vu des actions plurielles, de type terrorisme-saccage de ce mouvements (*) pluriels – est une décision politique : tiens donc ! on en reste sur le cul. Evidemment que c’est politique, en réponse à des initiatives très politiques, même peintes en vert pour faire jouli. )

Mais on va parler de train… à ce propos, tiens, encore un brillant parcours Paris-Clermont-Ferrand : presque 20 heures pour un récent convoi, dont les passagers ont passé une partie de leur nuit, assis ou vautrés sur les banquettes d’un TGV au repos, dans l’attente d’une solution de rechange. Ce genre de fait divers, fréquent, sur une ligne très secondaire, sur du matériel moribond – ici, c’est carrément grandiose, 20 heures pour 400 km, la vitesse du vélo – ne fait pas la Une des canards ; la traversée des Alpes pour un Lyon-Turin ferroviaire est une affiche plus sexy !

Justement, à propos de trains, j’ai découvert le double champignon : rien à voir avec une lépiote ou une oronge qui aurait deux chapeaux, mais il s’agit de rails : de chemins de fer. Nos aïeux, économes et pas cons, utilisaient ces rails, présentant le même profil « en champignon » dessus et dessous. Astucieux : quand le rail était usé dessus, on le retournait ! ça servait deux fois, comme à la colo quand j’étais gamin. Pour le dessert (compote, petit-suisse, crème caramel, pain perdu…) on retournait l’assiette. Il reste de ces rails, notamment sur la très menacée ligne dite « de l’Aubrac », Clermont-Ferrand-Béziers via Saint-Flour, Neussargues, Millau.

Elle n’est pas LGV à grande vitesse, cette ligne, les bouseux n’en valent pas la peine ; les rails « à double champignon » y sont encore : il faut les remplacer, ils ne sont plus aux normes. Les remplacer un par un, à la mano, vu que les machines modernes ne savent pas faire. Alors ? alors la SNCF traîne les pieds, l’Aubrac en train ça va devenir de la science-fiction, en plus d’alimenter les tourniquets de cartes postales « c’était le bon temps » . La rentabilité, mes amis, y a que ça ! Faire des sous. Et puis changez vos bagnoles – indispensables vu que le train, y en aura plus – et surtout choisissez des électriques, pour la Planète ! C’est trop cher ? il y a des subventions, voyez https://changezdebagnolesansdouleur.fr. Pas de bornes de recharge ? il y en aura bientôt – si c’est rentable.

Tibert

(*) y a pas faute d’orthographe, c’est pluriel, c’est voulu. Le pluriel se dissout plus difficilement.

Fortuite piété concomitante

( Madame Panot, interviouvée à la télé, disait hier soutenir – évidemment – la manif anti-giga-tunnel en Maurienne : d’après elle, ce projet hénaurme, ampoulé, et qui doublonnerait avec le tunnel du Fréjus, devrait aboutir en 2048. Par ailleurs, on lit ici et là que ce tunnel sera opérationnel en 2032 ! Qui dit juste ? on ne le saura pas ici. Ce qui est sûr c’est que si c’est pour 2048, c’est un projet inutile, aussi inutile que de concevoir des becs de gaz au méthane issu des pets de vaches. A cette époque en effet, le télé-transport (le e-move) sera largement entré dans les moeurs ; on pourra ainsi envoyer en 14 secondes 3 dixièmes un container d’avocats du Pérou à Sidi-Ferrouk, par exemple, via un simple désintégrateur-réintégrateur à balayage synchronique isopotentiel. Les kyrielles de semi-remorques de 42 tonnes traversant les Alpes en souterrain… pfff ! quel anachronisme ! )

Et puis on glose beaucoup, actuellement, sur les quatre initiatives simultanées, dans trois établissements niçois – des classes de CM1-CM2 – de prières musulmanes à l’heure méridienne. Dans des bahuts laïcs, notons-le, sinon ce serait un non-évènement. Ces chers petits – des garçons, exclusivement – se prosternaient, peut-être déchaussés, et si ça se trouve, sur des tapis « de prière » introduits en catimini. Il est cocasse de lire, dans le Parigot, que ces quatre faits quasi identiques et synchrones, dans la même ville, se sont produits « a priori sans liens entre eux » . Tiens donc ! aurait dit Jean Gabin. C’est ce qui s’appelle prendre les lecteurs pour des neu-neu ! C’était évidemment téléguidé, et il sera utile de savoir qui tire les ficelles.

Sur ce sujet, je regardais BéheFfèMe sur la 15, vendredi soir… le journaleux, monsieur Boursier, y dialoguait avec un type incolore, inodore et sans saveur, et puis madame Julie Graziani, que je découvrais, et qui énonçait, elle, des trucs défrisants. Je résume sa pensée – voir la vidéo citée plus avant : en toile de fond, c’est quoi, la laïcité, selon elle ? c’est la tolérance, l’ouverture… Et plus précisément : a) la loi de 1905 s’applique aux établissements et aux personnels y affectés, pas aux élèves (*) ! donc ces derniers n’étaient pas en situation d’enfreinte aux lois… b) alors qu’on s’échine actuellement à combattre les violences dans les bahuts, le harcèlement scolaire, tout ça, ces jeunes, paisibles, ne menaçant personne, ne faisaient rien de mal, bien au contraire !

Je me suis renseigné sur les orientations politiques de cette dame : elle est catho de chez Catho, Manif-pour-tous, etc, vous verrez ça sur wiki, qui reste factuel. En somme, elle en veut à la loi de 1905, à la laïcité, qu’elle interprète à sa sauce permissive ; elle porte un regard très indulgent, voire complice, sur l’islam conquérant à l’école : ma foi, si la procession de la Fête-Dieu pouvait faire le tour de la cour, en balançant des pétales de roses, hein ? en chantant « Christus vincit, Christus regnat, etc... » , ça aurait de la gueule, non ?

Tibert

(*) Les « signes religieux ostensibles » de toute obédience étant proscrits pour les élèves, un groupe de gamins à prier dans la cour relève-t-il de cette sphère ? à mon humble avis, oui.

Aspic d’oestrogènes

( Un truc qui m’a toujours paru scandaleux, révoltant : les Britanniques, en sports collectifs.. la France, UNE équipe de foot, pas vrai ? on n’a pas triché en ajoutant Monaco, la Corse, la Guyane et la Martinique ? eh bien, de l’autre côté de la Manche, QUATRE équipes de foot ! Angleterre, Ecosse, Galles, Ulster. Et, tenez-vous bien, une cinquième ! Qui va jouer ce soir contre nous – enfin, contre les footeux français : Gibraltar ! Gibraltar, moins de 7 km2, légitime bout de l’Espagne, anachronique appendice ridicule et choquant du colonialisme britannique. Pourquoi ne pas y ajouter les Malouines, Jersey, Guernesey, Aurigny etc… tant qu’on y est ? De fait, ces gens-là multiplient leurs chances de gagner dans les compétitions, un peu comme d’acheter 5 billets de loto pour le prix d’un seul. Ils ont UN roi, pas vrai ? UN roi, UNE équipe de foot, c’est logique, non ? )

Mais, restons calme… la cuisine a-t-elle un genre ? c’est là la (lalala…) question lancinante que traite Le Monde, illustration à l’appui. On peut ainsi admirer une photo de plats typiquement féminins, fleurant bon les hormones de la même eau. Par exemple, une assiette « huîtres, livèche et kiwi » : ce serait donc de la cuisine féminine… Il est clair que la cuisine – voir le 3K, Kinder, Kirsche, Küche des nazis, qui cadrait brutalement le sujet – est historiquement liée au travail des femmes, des mères de famille, rendant comestibles les laborieuses prises des mâles – à cru c’était assez indigeste : cuissot d’auroch en daube, castor à la broche, cartoufles à l’étouffée… le Monde s’attache ici à défaire cette idée têtue mais filandreuse selon laquelle il y aurait, chez les restaurateurs, une cuisine « de femmes » . J’ignore si le rognon de veau s’accommode différemment selon les attributs sexuels du cuistot, et je m’en moque, du moment que c’est bien fait et savoureux. Donc, cuisine de cheffe ? bof, passons à autre chose.

En revanche, l’article cité met le doigt sur une réalité qui interpelle : « les Français qui ne consomment pas de viande sont en grande majorité des femmes (67 %), de même que les flexitariens, qui tentent de diminuer leur consommation de viande (65 %) » . Je résume : 2/3 des non-viandards (pas beaucoup ou pas du tout) sont des femmes ! Vous aurez, comme moi sans doute, découvert aujourd’hui le terme flexitarien (2/3 flexitariennes, 1/3 flexitariens) : la personne qui veut limiter sa consommation de viande. Flexi-t’as rien… d’autre à bouffer, fais-toi donc griller, saignant et bien chaud, un onglet – strié d’un beau rouge sombre, avec de l’échalote hachée, du persil, une noix de beurre – à la poêle ; mais un petit, hein !

Tibert

Pluriels et volumes

( J’aime bien les titres bicéphales : Doublepatte et Patachon, Ceinture et Bretelles, fromage ET dessert, Picoler ou Conduire… c’est le classique schéma discursif thèse-antithèse ; ne manque plus que la synthèse, qui est de votre ressort. En ce jour de bac philo, je vous soumets, à titre d’échauffement, le dilemme suivant : l’Etat de Droit, ou Les Tas de Droits ? (*)

Et puis cet article de France-Info, relayé par Le Figaro sur le même sujet : des militants « écolos » avec plein de guillemets ont saccagé des serres de maraîchers, dans le 4-4, près de Nantes, donc. A visage découvert, tranquillou, on arrache, on coupe, on tague, on piétine, on détruit. C’était sous la bannière des « Soulèvements de la Terre » … vous avez sûrement noté ce pluriel, qui tranche avec les appellations politiques courantes : LES soulèvements, qui veut exprimer le plusieurs, la multitude, le foisonnement… de fait, ils étaient, à cet abordage destructif, « des centaines » , dit France-Info.

Si l’on compare cette action avec celle du commando de même obédience, d’environ 200 individus indifférenciés car vêtus de combinaisons blanches anonymisantes, et qui a saccagé méthodiquement une usine Lafarge dans le 1-3, on relève que sur ce dernier cas (le premier, chronologiquement) la justice et la police se sont mises en branle, que des gardes à vue sont en cours ou l’ont été, que des poursuites sont engagées… tandis que la mise à sac de ces derniers jours, que dalle ! motus et silence radio. Le Figaro pointe d’ailleurs la chose : « l’étrange impunité... » . Eh oui, d’un côté c’est compris comme de la délinquance – un commando de sabotage, en fait – et de l’autre, une « manif » qui se serait juste fait plaisir ? comparable aux débordements désormais banals, « normaux » des Blaqueblocs. Sauf qu’un tel débordement – « les soulèvements » – a été planifié, mûri, structuré, dirigé. Rien n’a probablement débordé : la désolation des lieux après le saccage, c’était le plan.

Ce qui pose la question des volumes : un criminel solitaire, une paire de gangsters, trois-quatre malfrats, ça va… on gère. Un commando de 200 délinquants, on y va quand même, mais ça devient coton. Une « manif » – manif mon c…, c’était un commando aussi, mais plus massif – de « plusieurs centaines » de saccageurs, qu’est-ce ? de la subversion ? un bras d’honneur à l’Etat de droit ? les deux ? vous avez deux heures.

Tibert

(*) J’ai déjà traité de la chose, vous pouvez vous en inspirer, mais je vous préviens, au bac j’ai eu 2/20 en philo ! heureusement j’avais bon en calcul mental et en gymnastique.

Des parents

Séquence nostalgie, le Littré, terriblement daté, sexiste, facho, ignoblement LGBTQI++phobe : « Parent : Le père et la mère, collectivement (c’est la signification étymologique et propre). Un enfant doit obéir à ses parents. » (sic)

Mais bon, le Littré… pourquoi pas le Néolithique ? Prolongation de mon précédent billet sur le très discret Conseil National du Bruit – chut, ne le réveillez pas ! – cet article du Parigot tartine, genre « micro-trottoir » , sur les djeunes des banlieues parigotes qui font de la moto… du rodéo… du wheeling (du cabrage), du gymkhana etc… avec des engins « vrooom-vrooom » , sonores ô combien, et pas clairement licites ni adaptés. Ici pour une fois on trouve des prénoms sans fard : Ilyes, Amine, Mohamed et Yacine sont cités, c’est le mot qui va bien ! Extrait du papier : « À notre époque, on commençait à 15 ou 16 ans, se remémore un quadra passé dans le camp des c’était mieux avant. Maintenant, les gamins s’y mettent dès l’école primaire ». Bref, des gosses qui font n’importe quoi, qui risquent leur vie et celle des autres, si ça se trouve sans assurance, sans permis, sans… en toute inconscience. C’est vrai qu’à douze ans on se sent immortel, qu’on est impétueux, qu’on n’a pas la notion du risque comme un adulte.

Les adultes, justement… mais où sont les parents ? qu’est-ce qu’ils foutent, les parents ? Ils trouvent ça bien ? ça ne les interroge pas ? où exercent-ils leur autorité, leur rôle d’éducateurs affectueux, attentifs et droits ? Autre extrait du topo : « Leurs parents sont-ils au courant ? « De quoi ? » interroge le gamin qui ne comprend pas la question. « Ah, ben oui, la moto est rangée sur le balcon… »  » . Eh oui, ils sont au courant, les parents. Forcément, ils voient bien ce qui se passe, ou ils s’en doutent bien… mais ils ne fonctionnent pas comme des parents. Ils font des gosses – ils touchent les allocs, à l’occasion – et ils laissent pousser tout ça : c’est exigeant, ça prend trop la tête, ça les dépasse, ou ils s’en moquent.

L’école des parents n’existe pas, et ça manque cruellement. Significatif retournement sociétal, l’enfant règne désormais sur la famille ; on a théorisé les interdits sur la maltraitance : une baffe « à chaud » quand le gosse fait une co.. une bêtise ? c’est désormais streng verboten, hautement interdit, les psys patentés vous l’assèneront. Surtout ne pas les traumatiser, ces chers petits ! La relation aimante, voilà l’alpha et l’omega, « mon amour » , « ma chérie » , « mon trésor » . Les parents ? aux abonnés absents, à la dérive, ou otages de leurs rejetons.

Tibert

Zone Silence

( Un entraîneur de foot bénévole a pris un coup de boule et un coup de couteau, heureusement bénin. Il s’occupe de gamins, et, dans sa sélection pour l’équipe-phare de la prochaine saison, a commis l’énorme erreur de ne pas retenir le petit Fausto (le prénom a été changé) : or c’est le futur Lionel Mbappé ! enfin, du moins selon le père de Fausto, qui, indigné de cette injustice, est allé exiger manu militari que son rejeton soit sélectionné. C’est simple : Vous êtes contrarié ? votre gamin surdoué n’est pas apprécié pour ses immenses talents ? attrapez un couteau et allez arranger ça. Tout le monde a un couteau, non ? le dialogue constructif, menaces de mort à l’appui, c’est simple comme un coup de couteau. )

Et puis hier, je regardais les nouvelles, zappant ici et là pour éviter les niaiseries et les marronniers – l’avant-dernier sabotier, le moteur à eau, le corso fleuri, la délicieuse « folie » nichée au creux du vallon… – et me suis retrouvé sur TF1, eh oui ! que voulez-vous, la pub sur la 15, la pub sur la 16, la pub sur la 26 (des bagnoles, des bagnoles)… alors on zappe. Et là, superbe sujet, un dialogue à propos des nuisances sonores du bricolage de voisinage, et des conflits qui peuvent en résulter… le docte consultant, répondant aux questions de la spiquerine, nous informe donc que, suivant les règles édictées par le CNB, le Conseil National du Bruit, les horaires licites sont, gnagnagna… Un Conseil National du Bruit ! ça existe, et je l’ignorais ? Je me rue sur mon moteur de recherches – eh non ce n’est pas Gougueule – et découvre cette entité essentielle mais trop modeste, disons même : pudique ! effacée ! une vraie rosière.

Le CNB, donc… « commission à caractère consultatif placée auprès du ministre chargé de l’environnement » : ah, l’environnement. Qui y participe ? voilà : un effectif que je trouve ma foi assez fourni. J’ai courageusement épluché la liste ci-dessus référencée, et ai compté 38 titulaires, et des tas de suppléants. Pas mal, pour le boulot fourni, non ? Ils sortent 2-3 topos par an, dans une certaine discrétion ! je n’ai jamais été alerté de leurs publications. Et c’est un député qui préside cet utile organisme. Organisme qui organise, comme il se doit, organise, donc, depuis 1991, un concours « Décibels d’or » : c’est, en 2023, la 19 ème édition (si ça vous inspire…). Rapide calcul, 2023 – 1990 = 33, et j’en déduis que ce n’est pas un concours annuel, par crainte de surmenages – oooups, de burnes-out.

Mais p… de b… de m… ça fait 50 ans que les « mouches à merde » – les cyclomoteurs trafiqués et déplombés -, les motos à pots customisés, les H-D « je n’ai besoin de personne… » à double canon à décibels, nous pourrissent la vie, nous déchirent les tympans. Le docte CNB a-t-il daigné se pencher sur le sujet ? je l’ignore. Mais comme ça, intuitivement, j’aurais tendance à le ranger parmi ces quelques centaines d’institutions subreptices et ruineuses, procureuses de planques quiètes, les « comités Théodule » que fustigeait De Gaulle.

Tibert

L’eau, inclusivement

( « Victory belongs to the most tenacious » : c’est le slogan de Roland-Garros, au fronton des tribunes de tennis, et pas traduit ! On est content de l’apprendre, en anglais, et l’on constate que les doctes pondeurs de maximes ronflantes et creuses s’essuient les semelles sur notre langue – certainement pas une démonstration de servilité lèche-bottes, non non, mais une volonté d’universalisme ? rappelons-leur que a) aucune loi n’a jamais institué l’anglais comme langue planétaire ; b) les étrangers auraient eu l’occasion d’apprendre quelques mots de français : La victoire va au plus tenace. C’est aussi creux, mais plus court et plus harmonieux. Eh bien, c’est loupé. ) – Voir le PS.

Mais passons… j’ai pu lire une tribune copieuse, émanation de N associations comme Attac, LDH, Oxfam… de la gauche labellisée pur beurre. Intéressant manifeste, intitulé « Boire ou gaspiller, il faut choisir » . Bigre ! pas d’autre choix ? boire, et irriguer, et produire intelligemment, ce n’est pas possible ? Vous vous ferez votre opinion, cet article a le mérite d’alerter sur la pénurie d’eau qui menace. Mais quelle belle couche d’idéologie ! outre l’écriture inclusive, évidemment (*) – un marqueur « de gauche » ritualisé, ceux qui y manquent vont se faire bientôt traiter de fachos – on y relève des analyses curieuses. Tenez : « souhaitons-nous continuer à privilégier un modèle d’agriculture intensive et destructrice, entre prélèvements excessifs et méga-bassines, au détriment d’une agriculture paysanne, nourricière et économe en eau ? » . En somme, allez hop, les bassines sont forcément trop grosses et pour les gros, quand l’agriculture « paysanne » (qu’est-ce qu’une agriculture « paysanne  » ? ) a toutes les vertus, sans qu’on nous en donne une définition.

Plus loin : « … placer l’intérêt général devant celui des classes privilégiées et des secteurs économiques polluants, afin de poser les contours d’une société de demain égalitaire… » . Diantre ! la société de demain sera donc égalitaire. Je déteste ce concept, qui m’évoque la mornitude pesante de la RDA, l’étouffoir, la blouse grise pour tout le monde. A grands coups de clichés simplistes, on nous somme de choisir (la deuxième option, ne vous trompez pas !) entre « l’arrosage de golfs et le fonctionnement de complexes hôteliers avec piscines et spas, ou les potagers des particulier-ères » . Voilà : le riche (le très-très riche ne sert d’ailleurs à rien, selon madame Tondelier) arrose – ouups ! fait arroser – le green de son golf ; le/la « particulier-ère » arrose, chichement, goutte-à-goutte, ses salades. C’est le pot de terre, quasi vide, contre le pot de fer plein à ras bord. C’est Dickens, c’est Zola… tenez, mettez-moi les deux.

Tibert

PS : Ooups ! le slogan figure aussi en français, avec « opiniâtre » au lieu de « tenace » – bof, c’est pareil. Il est affiché sur la tribune qui fait face à celle qui exhibe la version anglaise ! Et comme les caméras de la télé ne montrent que quasiment cette dernière, on n’a pas droit à la version de chez nous. Toutes mes excuses ; mais pourquoi en anglais, et pas en tamoul ? on apprendrait quelques mots de tamoul…

(*) Le « chapeau » qui introduit cette tribune n’est pas, lui, de cette mouture grammaticale « les femmes-et-les-hommes » ; il y a encore des journaleux qui écrivent en français. On leur est reconnaissant – moi, du moins.