Petits boulots

Les USA sont champions des petits boulots. Par chez nous, pays marqués (France, Italie) par les restes encroûtés de l’idéologie marxiste, état-providence, tous fonctionnaires, tout ça, le « droit au travail » a dérivé – faute de travail considéré comme digne de ce nom, et même de travail tout court – vers un « droit aux indemnités » diverses et variées, chômage, RSA et autres compensations pour nous consoler de ne point travailler. Ce n’est pas chez nous que les supermarchés restent ouverts 7 / 7, 24 / 24, et il n’y a personne au cul des tapis de caisse pour emballer gracieusement les denrées dans des sacs en papier kraft. Ici faut tout faire soi-même, la caissière et l’emballeur. Les retraités états-uniens aux revenus chiches sont livreurs de pizzas, distributeurs de journaux, dames-pipi, vigiles de supermarchés… bref là-bas on bosse, car l’état-providence ne providencie pas grand-chose.

Un petit boulot très prisé aux USA, mais hélas exclusivement masculin – mesdames, ce n’est pas du sexisme, c’est simplement physiologique – c’est donneur de sperme. Chez nous la branlette dans l’éprouvette est gratuite, bénévole, et l’on ne bénéficie même pas d’un sandwich pour se requinquer de cette épreuve éprouvante. Chez eux, c’est de 50 à 100 dollars, de quoi se payer une bonne bouffe – mais ils sont peu doués de ce côté là. Là-bas aux « States » des hommes en vivent, non comme dans les films X, au titre de « hardeurs » pleins d’ardeur, mais comme donneurs de beaux et vigoureux spermatozoïdes. Et, tenez, vous le verrez dans cet article, c’est au point que moult chères petites têtes blondes issues d’inséminations artificielles états-uniennes se ressemblent bigrement, ça va friser bientôt la consanguinité : les « receveuses » veulent toutes qu’il soit grand, blond, et aux yeux bleus (riche, très intelligent et en bonne santé, si possible aussi, mais bon…).

Voilà de quoi inspirer nos employés de chez Popaul, alias Pâle-Emploi : « donneur de sperme », ça le ferait, comme boulot, si la législation suivait. « Donneur », d’ailleurs, serait inapproprié, puisque ce serait un don rémunéré : disons 60 euros la giclée, 10 fois par mois, ça ne vaut pas un Smic, mais ça permet de vivre dignement et rester propre. Et dans nos contrées, pays marqués par les restes encroûtés etc etc …( voir le début de ce billet) on se refusera toujours, et heureusement, y a pas de raison, à payer 40 euros le petit brun aux yeux marron et 80 le grand blond aux yeux clairs. Le même prix pour tous ! c’est en revanche, hélas, on l’a déjà constaté, assez inaccessible aux femmes, et ça risque de ne pas changer à court terme. Faisons confiance à nos inventifs technocrates pour concocter en conséquence une « indemnité féminine compensatoire de don du sperme » calée sur l’assiette de l’indice des loyers en région parisienne, et pondérée du quotient familial divisé par l’âge du capitaine, ça va sans dire.

Tibert

Eva donc, capitaine de pédalo !

Allez, on fait un peu de politique ? j’en ai plus que marre de voir partout où mon regard se pose le degré de mercantilisme débile où la période de Noël est tombée. Mes amis, comment fêter mieux la naissance du Petit Jésus dans sa crê-crêche, qu’en s’offrant dare-dare le dernier Smart-TV-3D référence TWR-26C298DGH de chez Samasonic ? avec une taille d’écran en pouces, évidemment, pour nous obliger à multiplier par environ 2,54 pour en obtenir la dimension en centimètres.

Un peu de politique… tiens, hier midi je suivais le journal télévisé sur une chaîne que je vous dirai pas, « Mmmmadam’-monsieur Bon-jouuur, Bienvenue dans Votre édition, du 13 heures« , et madame Joly y répondait à un journaleux l’interrogeant sur ses ennuis de campagne (électorale)… elle lui disat en substance qu’à consulter les archives de la télé (l’INA, Institut National de l’Audiovisuel, pour les ignares) on en trouverait bien d’autres, et des plus illustres, qui ont eu aussi en leur temps du mou dans la voilure électorale !…  seulement, de son accent charmant – c’est pas pire que du Gaudin ou du Marchais – elle ne prononça pas « INA », mais INRA ! soit l’institut National de la Recherche Agronomique. Je suis sans doute le seul à  l’avoir entendu, je n’ai retrouvé ce lapsus nulle part.

J’apprécie beaucoup que madame Joly soit la candidate des Verts. En voilà une qui apporte de la fraîcheur, qui met la  pagaille dans le marigot politicard, parce qu’elle ne joue pas ce jeu, qu’elle n’en respecte pas l’étiquette, qu’elle pète à table et boit l’eau du rince-doigts. Ce n’est pas une politicienne professionnelle, posant ses valises électorales au gré des circonscriptions jouables, gagnables, donnant des ronds de jambe ici et là, rompue aux renvois d’ascenseurs et aux petits arrangements. C’est très bien, l’écologie est transversale aux courants politiques, ailleurs que dans le jeu droite-gauche, et l’on ne voit pas pourquoi il faudrait que madame Eva déroule le tapis rouge au second tour à monsieur Hollande – s’il y figure – sur la simple affirmation qu’il représente la gauche !

Tiens, au fait, j’ai beaucoup aimé le « capitaine de pédalo dans la tempête« , savoureuse saillie de monsieur Mélenchon à propos de monsieur Hollande. je n’apprécie pas beaucoup monsieur Mélenchon, qui fait partie de la bande des professionnels de la politique, mais reconnaissons lui un vrai talent de tribun. Concernant monsieur Hollande, l’Express de cette semaine – je ne sais pas pourquoi, je reçois l’ « Express » depuis 3 ou 4 semaines sans rien avoir demandé ni signé, alors je le lis… je lis tout, en fait, et y a plein de montres à 30.000 euros à acheter à presque toutes les pages, je n’aurai pas assez de la longueur de mon avant-bras gauche – l’Express, disais-je, titre en regard de la photo de monsieur Hollande, visage sérieux et index droit pointé : « Est-il un vrai chef ?  » Je me demande bien où ils vont chercher ça… pourquoi ils posent cette question. Vous vous la posez, vous ?

Tibert

La plupart, sinon rien

Je lis dans le courrier des lecteurs du Monde (un lecteur ça lit, normalement)  un commentaire désobligeant d’un abonné très assidu dans ses interventions – appelons le monsieur Dugenou – sur monsieur Hollande, qui n’est selon lui pas si bien que ça gnagnagna etc etc… bon, il a le droit de l’écrire, c’est clair, et puis à vrai dire moi-même n’est-ce-pas… c’est une rubrique qui est faite pour ça, pour que nous nous exprimions.

Réponse d’un autre lecteur à M. Dugenou, je cite in extenso, ça vaut son pesant de cacahuètes : « Vous vous trompez, ici c’est Le Monde. Vos contributions, les unes après les autres, et avec une grande assiduité et une grande constance, montrent que vous êtes corps et âme un lecteur du Figaro. si vous pensez que M. Hollande n’est pas un leader, vous vous sentiriez bien mieux sur la page d’Atlantico, car jusqu’à preuve du contraire Le Monde est plutôt de sensibilité « de gauche » comme la plupart de ses lecteurs« .

Je traduis : « vous n’avez rien à faire ici, c’est un canard de gauche, comprende ? »

Zut à la fin… on peut même pas être entre soi, peinards, entre » la plupart » des lecteurs du Monde, bien au chaud.

Hélas, » la plupart » ne peut faire taire la non-plupart, et il y a là comme une faille, irritante ; ça manque d’unanimisme. Faudra voir à y remédier.

Tibert

Un tyran reste au quai

(Non, ce n’est pas un commentaire sur Kadhafi ou Néron, c’est un contrepet : je vous aide ? allez… « mesdames-messieurs… rester propre… une petite pièce, un tick… »)

Bon, on y va ? attachez vos ceintures.

Monsieur Wauquiez, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche – vous savez ce que je pense de cet assemblage Enseignement /Recherche :  c’est 75 % bidon, mais ne le répétez surtout pas – estime qu «  ‘être payé quand on est malade, ce n’est pas très responsabilisant« . Certes ! d’ailleurs dès que je peux choper au voisinage d’une personne visiblement enrhumée, souffreteuse, malade, un de ses virus vicieux et violemment contagieux, par exemple en lui léchant discrètement les mains, je m’empresse de le faire, et toc, ça me fait un arrêt maladie aux petits oignons, au fond du lit, malaaade, fiévreux, mal en point mais quel bonheur ! quel agréable sentiment d’irresponsabilité ! Puis-je ajouter que les fonctionnaires, à comparer les quotas de jours de carence, ont un sentiment d’irresponsabilité 4 fois plus important que les salariés du « privé » ; il faudra remédier à cela, monsieur le Ministre.

Monsieur Wauquiez en a, et comment, des lumières, sur le sentiment d’irresponsabilité : on vient d’apprendre que le désamiantage du campus universitaire de Jussieu (à Paris, forcément, sinon je vous dirais où c’est) aura coûté (NOUS aura coûté) 1,85 milliard d’euros, au lieu des 183 millions estimés au départ. Evidemment, un chantier 10 fois plus coûteux que prévu, ça interpelle quelque part au niveau de la feuille d’impôts… et donc, notre ministre de déclarer qu’il a … « « l’intention de tirer les enseignements des erreurs qui ont pu se produire pour continuer d’améliorer les procédures de gestion des projets immobiliers par une organisation efficace, transparente et irréprochable ». Mon commentaire : n’en restez pas aux intentions, monsieur le Ministre ! si par hasard, inadvertance, malchance, des erreurs ont pu se produire (vachement peu probable, nous en convenons tous), et si 1,7 milliard d’euros ont pu s’évaporer vers les caisses des entreprises de désamiantage ou vers je ne sais quelle fuite dans un tuyau d’euros, nous sommes intéressés à ce que vous « continuiez d’améliorer les procédures« , il y a largement de quoi faire.

Bon, autre chose : vous avez compris pourquoi, quand on veut vendre des pull-overs, il faut montrer une photo du pape roulant une pelle au grand mufti ? ils ont même pas de pull-overs… c’est nul, comme pub’. Benetton, à la benne, j’irai acheter mes pull-overs ailleurs.

Enfin : des Cathos intégristes rouspètent et perturbent une pièce à Toulouse (à Toulouse, cong !) intitulée « Golgotha picnic‘ ». Il paraît que c’est blasphématoire. Et les organisations de Gauche, LDH CGT NPA PCF etc etc… de s’étrangler(*), et de clamer « Non aux intégristes, liberté d’expression ! ». Vous admettrez qu’il y a là un superbe paradoxe, un oxymore logique, un sujet de dissertation philosophique : si  la liberté d’expression est un droit intangible, pourquoi les intégristes doivent-ils fermer leur gueule ?

Tibert

(*) il me souvient qu’au NPA, partie prenante des protestations « de gauche » à Toulouse contre les cathos intégristes, on avait présenté une candidate musulmane et voilée, et voilà…  cet intégrisme-là, en revanche, ne les défrise pas plus que ça, au NPA.

Deux Droits de droit

Il existe en France 2 classes dans les trains, 2 versions d’andouilles : celle de Vire et celle de Guéméné, et 2 droits du travail. L’Etat est en effet un employeur qui a les moyens – avec nos impôts, merci – de faire travailler ses employés selon SON droit, qui n’est pas le droit des clampins qui bossent pour Pierre Paul ou Jacques. Il y a donc des salariés à 2 vitesses, ceux qui en cas de maladie se voyaient jusqu’à présent  retirer 3 jours de salaire (jours de « carence ») et ceux qui n’étaient pas pénalisés du tout, zéro carence, mais restez donc chez vous ma bonne dame, soignez vous, ça ne vous coûtera rien : les fonctionnaires.

Cette situation bizarre suscitait bien des blagues plus ou moins drôles – celle des 2 nanas dans leur bureau paysager  bavassant derrière leurs ordinateurs : « et toi, tu les a pris, tes congés de maladie ?  » – et donc le gouvernement, soudain conscient qu’un être humain du « privé » est en principe malade de la même manière et pour les mêmes raisons qu’un fonctionnaire (*), a rectifié le tir, vers plus de justice et d’égalité (Egalité : une des trois papattes de notre devise). Dorénavant, donc, ce sera QUATRE  jours de carence pour  le « privé », et UN jour pour les fonctionnaires, et toc. C’est nettement plus égalitaire, en maths on pourrait calculer que ça fait maintenant un rapport de 4 fois plus de carence seulement pour le « privé », alors qu’auparavant c’était infiniment plus !

On progresse, on progresse !

Tibert

(*) Notez, vu que les salariés du « privé » n’ont pas l’emploi à vie – autre petit avantage supplémentaire – ils peuvent en ressentir une certaine fragilité, une plus grande sensibilité aux germes, microbes, virus… et donc on peut être fondé à penser qu’ils sont susceptibles de tomber plus souvent malades. Avec 4 jours de carence au lieu de 3, ça va certainement leur remonter le moral, et les dissuader de forcer sur les arrêts de maladie.

De la pertinence des jetons de présence

Mesdames et messieurs les députés viennent de rejeter une proposition de leur collègue Lionel Luca, lequel souhaitait que l’Assemblée se serre elle aussi la ceinture, y a pas de raison, la crise c’est pour tout le monde : 10 % de moins d’indemnité parlementaire, s’ils étaient d’accord.

Ils ne sont pas d’accord… ! tu parles Charles – il s’appelle Lionel – les députés ont rejeté cette offensive « populiste », « démagogique » etc.  Bien évidemment, « faites ce que je dis, pas ce que je fais », on rogne partout y compris sur les bouquins, on rabote notre pouvoir d’achat, mais pas celui des députés, ils veillent au grain.

Le plus drôle – ou le plus moche, c’est selon – c’est que sur cette question, la gauche… s’est abstenue ! plus faux-cul que ça tu meurs. Ils s’en sont lavé les mains (ça me rappelle irrésistiblement la chanson « Ils ont les mains blanches, les mains maquillées… »), les Ponce-Pilates de l’indemnité parlementaire « de gauche », assurés que de toutes façons le travail  serait fait et bien fait par par leurs collègues de droite. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé, comme prévu.

Donc, résumons-nous :

– Français, sauf les députés – les sénateurs, les… etc, serrez-vous la ceinture, c’est de votre faute après tout si tous VOS gouvernements sont incapables de gérer un budget.

– Députés, mes amis, veillez sur vos sous, et cumulez, ça fait des sous en plus.  D’ailleurs les Français s’en foutent, ils ne  s’aperçoivent même pas qu’on se paye leur fiole. Et puis continuez donc à fréquenter l’hémicycle en pointillés (votre lieu de travail numéro 1, l’autre étant votre circonscription), au gré de vos emplois du temps sur-char-gés. Vous gagnez de jour en jour en crédibilité. Juste une proposition mais malheureusement elle ne vient pas d’un député : qu’on vous paye à l’heure de présence au Palais-Bourbon.

Tibert

AA… oops !!! sorry, AAA (ahhhh !)

La troisième Parque des notes financières, les celles qui coupent les cifelles des pays pendus à leur dette souveraine, la Parque Standard & Poor’s, la copine du maudit Moody’s et du fichu Fitch, S&P, comme ils disent entre connaisseurs, a gaffé. Le croiriez vous ? ils peuvent se tromper, chez S&P. Ils nous ont mis une mauvaise note, et c’était pas vrai… c’était pour de rire, sans doute, l’humour anglo-saxon…

Toujours est-il qu’ils nous ont à l’oeil, chez S&P, chez Fitch et chez Moody’s, ils nous scrutent, et visiblement ils fourbissent le « A » de moins, ce « A » de trop en moins qui permettra à ceux qui depuis des semaines jouent l’euro à la baisse, de se faire plein de fric sur notre dos. Peut-être S&P a-t-il donné là un petit coup de canif,  juste pour voir ?  ça leur aura échappé, ils en  ont tellement envie.

Allez, S&P, au piquet, bonnet d’âne, et un mea-culpa s’il vous plaît, en bonne et due forme. Elle est comment, la note de S&P ? elle est pas bonne du tout.

Tibert

Inadaptés ou inappropriés ?

Monsieur Baroin, qui derrière ses petites lunettes rondes et son nez pointu à la Grand-Duduche façon Cabu, cache une voix de basse profonde et une solide pratique parlementaire, a, paraît-il, selon le président du perchoir de l’Assemblée Nationale, prononcé « certains propos inadaptés« . Il est  vrai qu’il a envoyé à l’adresse des Socialistes ces propos :  « … des vieilles lunes socialistes qui vous ont certes conduit par effraction au pouvoir en 1997″. Souvenez vous, braves gens, monsieur Chirac, qui avait sans doute ce jour-là forcé sur la Corona ou la tête de veau ravigote, ou les deux, avait décidé en 1997 de dissoudre l’Assemblée Nationale ! et hop, vague rose au palais Bourbon, et pour monsieur Baroin c’était pas du jeu, y avait faute, c’est-à-dire effraction, les Socialistes auraient dû faire profil bas et admettre que monsieur le Président désirait conforter sa majorité branlante, pas la voir couler corps et biens. Ah, cruels, que lui avez-vous donc fait !

Monsieur DSK, lui, aurait sans doute qualifié ces propos d’inappropriés. Vous saisissez la nuance ? moi non plus.

Mais ce qu’on peut saisir c’est le sentiment de possession exprimé par notre présent Ministre des Finances et du Nouveau Serrage de Ceinture des Français Afin de Sauvegarder le Triple AAA de Moody’s : le gouvernement de la France appartient à l’UDR (au RPR à l’UMP etc…) de toute éternité et par délégation divine. Casser cette certitude c’est de l’effraction.

Je ne pense pas être suspect d’affection pour les molroses du PS et leurs bons sentiments dévastateurs pour notre pays, leur complaisance pour les ennemis jurés de la laïcité, leur empathie masochiste envers l’agresseur plutôt que l’agressé. Mais ici l’agressé c’est eux, non ? et nous aussi. La chambre rose de 1997 a été votée par les Français, monsieur Baroin (moi, comme d’hab’, confronté à un député-maire notoirement cumulard, j’ai voté « nul » par un bulletin biffé et proclamant « non au cumul des mandats »). Le Palais-Bourbon n’appartient pas à l’UMP, et vous nous devez des excuses, monsieur le Ministre : à nous, les Français complices de cette « effraction » inadaptée – ou inappropriée, comme vous voudrez.

Tibert

Il bouge encore

Le vieux lion, celui de la MGM qui rugit au début des pelloches sur les écrans blancs des salles obscures, le vieux lion rugit encore, à Belfort. Monsieur Chevènement se réveille pour l’évènement et l’avènement quinquennal ; il fait semblant d’aller encore un coup chercher son bâton de Maréchal – en vain nous le savons tous – mais il peut encore donner de méchants coups de papattes…

Il va prendre encore 3 % ou quèqu’ chose comme ça, et ce sera ça de moins pour monsieur Mélenchon, monsieur Besancenot ou son successeur, la nouvelle madame Arlette, madame Joly etc… et tous ces braves gens risquent fort, désormais, de ne point atteindre les 5% fatidiques qui leur permettraient de rentrer dans leurs frais : merci monsieur Chevènement, cela va donc accélérer la débandade des gauches à mini-chapelles, et la fin finale du vieux PCF, qui sait ? lui aussi bouge encore.

Reste les ténors, la gauche molrose à la bonté dévastatrice, qui depuis 2002 et la veste à Jospin continue de réciter le chapelet des Bizounours, et la droite à Rolex – cher et m’as-tu-vu, « vous allez voir ce que vous allez voir ». Gageons que monsieur Chevènement ne se fait aucune illusion sur ses chances de coucher à l’Elysée en mai 2012 ; il  sait encore pouvoir brouiller l’écoute – c’est un contrepet : je vous aide, là – des ténors. Et c’est tant mieux.

Accessoirement, je ne sais pas s’il l’entonnera, il pourrait nous redire, le temps de quelques brefs passages à la téloche, que la république est laïque, que la Justice ne se rend pas au bout de 5-10 ans à coups de sanctions non exécutées, que la probité des élus est une vertu cardinale, que le cumul des mandats est une insulte aux électeurs, et qu’on peut gouverner sans pour autant mobiliser un bataillon de flics et de motards à chaque fois qu’on va acheter un paquet de cigarettes au tabac du coin.

Allez, le Ché, poussez-vous que je leur dise tout ça moi-même !

Bébert

" Il n'y a de Dieu que le mien…

.. le tien c’est de la grosse daube ». Voilà en gros ce que depuis plus de 2.000 ans nous entendons, nous et ceux qui au fil des siècles et des étripages inter-religieux nous ont précédés. C’est idiot, n’est-ce pas, puisque par définition si Dieu existe, il est assez grand – il est même Très Grand, paraît-il – pour intervenir et nous prouver qu’il est lui, et pas un autre. Mais bernique, il se garde bien de le dire, et je pense savoir pourquoi – ou alors je suis sourd ?

Donc, soyons clairs : croyez à ce que vous voulez, même aux Martiens, tiens, mais souffrez, admettez que moi je n’y croie pas, et c’est là mon droit le plus strict, tant que vous n’aurez pas d’autre argument à me déballer que votre ignorance des origines de l’Univers, et d’autre motivation que de survivre quelque part à votre mort.

Mais bon, on pourrait à la rigueur admettre que l’idée de Dieu touche à l’ineffable, au transcendantal, bref au divin  – c’est du truisme pur beurre que je vous sers là – et donc ce serait « sacré », et donc pas-touche, il serait interdit de se foutre de la gueule de Dieu et de ses prophètes, ses prêtres, ses rabbins ou ses muftis… on pourrait l’admettre. Sauf que… sauf qu’il se trouve que certaines religions – qui sont en principe des affaires privées, c’est bien connu – prétendent régenter nos vies et nos comportements, et de manière coercitive. Alors là, c’est intrusif, abusif, et ça justifie les critiques, et comment ! et sur tous les tons, y compris sur le mode humoristique  façon Charlie-Hebdo.

Un certain nombre de principes de vie en société sont essentiels, et aucune religion ne peut prétendre à les nier. Entre autres, une femme = un homme, et donc un ménage c’est UNE femme et un homme ; on ne pratique pas les châtiments corporels (*) ; on respecte le droit à la contraception ; la capote anglaise – bien qu’anglaise, personne n’est parfait – a droit de cité ; on a des frigos et des inspecteurs sanitaires pour s’assurer que la viande de porc, elle aussi, est saine et comestible. Et on a le droit d’en manger, je veux ! et aussi de ne pas en manger, oeuf corse. Mais vous avez tort.

Tibert

(*) sauf le plus méchant, la peine de mort, ici ou là… on n’est pas encore tout à fait sortis de la barbarie.