Misère et boulet

Les Afghans réfugiés ou candidats au refuge nous le disent, avec leurs pieds, leurs suppliques, leurs gesticulations, les mouvements de foules affolées : le retour des Talibans en deuxième saison n’est pas une divine surprise ! c’est même une très mauvaise nouvelle pour des tas de gens (il en est tout de même qui se réjouissent, genre le Pakistan, les Talibans, leurs groupies, certains musulmans, etc). Sur le destin de ce pays, les USA ont aussi sérieusement merdé, et d’autres…

Mais disons aussi que les Afghans (les mâles, essentiellement, mais pas que !) sont les premiers responsables de leur malheur. Après un épisode de cinq ans pourtant clairement instructif et désastreux, terminé en 2001, et presque vingt ans pour en tirer les conclusions, ils se lamentent de retrouver aux manivelles des fanatiques rétrogrades et bornés, résolus à replonger leur pays dans l’obscurantisme religieux, la soumission et l’abêtissement des femmes, la barbarie de la Justice, la haine de la culture… Quand on n’est pas fichu de tirer les leçons d’un passé pourtant bien frais, de questionner ses croyances, ses moeurs, son mode de fonctionnement, c’est assez moche ! Il y a une profonde contradiction à vouloir la démocratie, à aspirer à la modernité, à la liberté, quand on reste englué dans des schémas rétrogrades et les raideurs tribales, religieuses et sociétales d’un pays à la ramasse.

Nous allons donc devoir accueillir des gens qui, certes, pour beaucoup, ont pâti du régime des Talibans ou craignent d’en pâtir, mais n’ont rien remis en cause de leur façon de penser et de se comporter. Et, comme dit fort justement le proverbe, on ne peut faire boire un âne qui n’a pas soif.  Bref, ça craint.

Tibert

Les hordes, en verlan : dehors !

[ En préambule, j’ai trouvé cet article suisse (ils ne font pas que du chocolat au lait et des votations citoyennes) assez bien foutu sur la situation actuelle en Afghanistan : comme on le subodore assez bien, le Pakistan, puissance nucléaire mais « pays musulman » (*) tire bien des ficelles, tire les ficelles chez son voisin de l’Ouest. Au fait, dans ma liste des pays nettement plus aptes que nous à recevoir des réfugiés afghans, j’ai oublié la Chine. Pas loin, la Chine ! très grands espaces peu peuplés, puissante et prospère. Juste qu’elle n’a visiblement pas envie, la Chine, de s’emmerder avec des réfugiés, musulmans à 99, 97 %, et de plus pas sinophones (**). Et puis il n’y a pas de Verts, de PCF, de PS, de LFI, de LDH, d’OXFAM, de pétitionnaires bras ouverts, de trotskistes en Chine, ils ont été éradiqués. Mais pour faire du business, pas de problème ! notamment pour le lithium. ]

Et puis un article de plus qui illustre un des problèmes majeurs de notre temps : on est trop nombreux ! trop nombreux, infoutus de comprendre et tirer les leçons de la célèbre citation pascalienne, « tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre » – remarquez, les compagnies aériennes sont contre, la SNCF aussi. Le Fig’haro, donc, nous le montre dans ce papier sur Porquerolles, île réputés idyllique, mais plus du tout. Quand les bateaux venus du Continent vomissent leurs touristes sur le quai, c’est l’invasion. Idem les énoôormes paquebots de croisières déballant leurs trois-mille visiteurs d’un jour sur la Place Saint-Marc, à Venise : c’est le nuage de sauterelles sur les champs de sorgho en Ethiopie. Je vous épargnerai les queues à l’Arc de Triomphe, au Taj-Mahal, sur le sentier du Puy de Sancy, à l’expo temporaire du célèbre peintre Dugenou, etc. Que faire ? à supposer que le Covid ne vide pas entièrement les rangs des séniors, on va rester trop nombreux. De plus en plus nombreux. Faudra-t-il un virus encore plus méchant ? la vasectomie pour tous ? ou la ligature des trompes pour toutes ? ou les deux ? supprimer les allocs’ ? instituer des numerus clausus un peu partout ? « Désolé, vous n’êtes pas pré-enregistré pour faire vos courses à notre magasin Karrouf ce jeudi soir 18h 30-19h, veuillez prendre un ticket d’attente pour un éventuel désistement en ligne » .

Tibert

(*) Comment le dire ? un pays qui a les structures politiques d’une démocratie, mais entretient et bichonne les coutumes, croyances et idéologies les plus rétrogrades, obscurantistes, clairement incompatibles avec la démocratie.

(**) C’est très esthétique, la calligraphie chinoise, avec des bâtons d’encre de Chine, justement, qu’on délaye dans l’eau, de majestueux pinceaux et de belles feuilles de vélin crème, format 1/4-Grand-aigle. Mais pour ce qui est de l’apprentissage de cette langue, ça s’apparente à une enclume de forgeron à traîner, à pied et à l’aide d’un câble, sur vingt kilomètres d’une ancienne voie romaine aux pavés disjoints : il y a plus aisé et plus ergonomique.

Se décliner… et décliner

En Belgique, une fois, les Chefs avaient récemment nommé une musulmane, soigneusement et ostensiblement voilée dans ses interventions publiques es qualités, au poste de « Commissaire à l’Egalité Femmes-Hommes » :  peut-être était-ce pour promouvoir l’égalité hommes-femmes ? le voile pour les hommes ? ou, inversement, en libérer les femmes ? pas du tout.  Non non… Voyez, en Belgique existe, comme en France, mais sans doute avec des nuances, la notion de séparation églises / état ; mais cette madame Haouach expliquait que – je cite l’article de la Libre Belgique« le principe de la séparation de l’Église et de l’État pouvait se décliner en fonction du changement démographique » . Qu’est-ce à dire ? que ce principe devait, selon elle,  décliner – ooups, se décliner. Par exemple, imaginez qu’il y ait de plus en plus de Sikhs en Belgique… on tolèrera de plus en plus, voire on officialisera le turban et la barbe dans les instances publiques et officielles ! il s’agirait en somme d’une séparation déclinante, élastique, qui pencherait du côté de l’évolution démographique. On imagine assez bien à quelle évolution fait allusion madame Haouach. Par chez nous, Feu l’Observatoire de la Laïcité, sous la rigoureuse et vigilante  😉  houlette de monsieur Bianco, avait inventé les « accommodements raisonnables » , autre système élastique destiné à lâcher du terrain aux « minorités religieuses agissantes » , sans l’avouer. Un observatoire, ça observe, pas vrai ? quant à agir…

Madame Haouach a logiquement démissionné ; vous pourrez lire dans l’article belge cité plus haut d’autres détails, utiles, sur les faits et la polémique qui l’ont amenée à cette décision. C’est tout de même bizarre qu’un principe aussi simple et robuste, la laïcité, soit à ce point malmené. La sphère privée versus la sphère publique ! Tenez, moi… j’ai mes croyances, eh oui. Mais vous m’avez déjà vu haranguer les foules pour vanter mes certitudes théologiques, tenter de leur imposer mes gri-gris religieux ? rien du tout ! nada ! Faites comme moi.

Tibert

Diversité et concourance

( Notre Macronious arpente la France Profonde des Ploucs, disert et proche, « montant au filet » (*) pour répondre à tout bémol, toute objection. C’est, comment dire… pénible ; on sent la mise en scène, le procédé, l’artifice. Chirac flattait le cul des vaches, lui – il s’en était d’ailleurs fait une spécialité ; pardonnez-moi la vulgarité du parallèle, mais l’exercice macronien m’y fait furieusement penser. Sans les vaches. )

Mais autre chose : je pointais récemment la censure de nos Chaînes Nationales, radio et télé – celles pour lesquelles nous payons une redevance – sur certains faits, pourtant significatifs et juteux à traiter, qui demeureraient ignorés si d’autres n’en parlaient pas. Certes, les chiens écrasés, certes les pots de fleurs tombant malencontreusement de l’appui de la fenêtre, mais pas que ! Ouest-France, par exemple, regorge de faits divers, certains oubliables, mais d’autres instructifs. Ces petites infos, mises bout à bout, ça vous dessine une société ! Les « réseaux-sociaux » , par exemple, y apparaissent pour ce qu’ils sont : des caniveaux de lieux communs, d’inculture, de fautes de français, de vomissures et de désinformation. Et puis, si le communautarisme vous semble une idée creuse et « en l’air » , voyez ceci. Oh, pas dans Le Monde,  ou France-Info… c’est un entrefilet du Progrès de Lyon ! Evidemment c’est régional, c’est chez les Ploucs, mais Le Firagots traite aussi le sujet. Certaines religions sont fermées – il faut vraiment vouloir y aller, et encore ! – ; il y en a en revanche où c’est très facile d’entrer – c’est même vivement encouragé – mais quant à pouvoir en sortir – liberté de croire ou ne pas croire, qui ne devrait poser aucun problème dans ce pays laïc – c’est une autre histoire !

Tibert

(*) A propos de filet… au tournoi de tennis de Roland-Garros, il n’y a plus un seul Français en lice dès le 3ème tour : soyons clairs, c’était couru d’avance. Vedettes vieillies, démotivées, au bout du rouleau, juste bonnes à vanter des pâtes à tartiner. Le tennis de haut niveau en France, c’est mort, c’est has been. Mais attendez les championnats de pétanque, vous allez voir !

1871, pieusement

C’est un truc que pointait CNews (*), hier soir, autour de vingt heures ; un fait divers qui, s’il avait mis en scène des musulmans ou des israélites, aurait forcément agité les rédactions à TF1, France 2, Arte et tutti quanti ; on aurait gravement traité de MachinTrucPhobie, les bonnes âmes auraient glosé sur la montée de la violence, inadmissible, faire barrage, gnagnagna… Mais là, que pouic ! silence radio et télé. C’était une petite manif’ comme tant d’autres – autorisée, paisible évidemment, avec UN flic, pas deux, comme dispositif de sécurité ; mais une manif-procession à contre-courant, puisqu’en mémoire de religieux catholiques fusillés par les Communards de 1871. Banderoles tricolores et pieuses, cantiques, paroissiens plus ou moins chenus, nonnes et scouts… et donc c’était insupportable, une provocation : une lecture de La Commune de Paris à l’envers ! une version versaillaise de l’Histoire ! Les « Antifas » et autres adorateurs de la Véritable Commune de Paris leur sont donc rentrés dans le lard, insultes, coups, pugilats. Echantillon de l’ambiance : « A mort les Versaillais ». Tenez, c’est ici pour en voir un bout.

Voilà donc nos télés gouvernementales muettes sur le sujet : c’est un sujet qui ne mérite rien, ou plutôt qui veut qu’on n’en dise surtout rien. Et d’une, la notion et le délit de christianophobie n’existent pas – contrairement aux deux autres religions dites « du Livre ». On peut donc, c’est normal, haïr impunément, insulter et taper sur les grenouilles de bénitier, les curés en soutane ou en clergyman, et les cathos en général. Mettez à la place un défilé musulman, ce serait une autre musique ! Et de deux, ces gens-là vont à contre-sens de l’Histoire de la Commune, telle qu’on la commémore pieusement et consensuellement à gauche. Ils ont tout faux ! Donc on cogne dessus, quoi de plus banal, normal ?

Il est même étonnant que nul, parmi les zélateurs de l’Histoire à lecture unique, n’ait encore réclamé la démolition du Sacré-Coeur, cette hideur sur la Butt’ Montmêrte, insulte au Roman National, bâtie pour « expier les crimes des communards ». Et puis, comment n’a-t-on pas encore proposé de débaptiser les nombreuses et choquantes avenues Thiers, de rayer de l’histoire de France Galliffet et autres répresseurs ? Ce serait bien dans le vent, quand d’aucuns veulent déboulonner Colbert, cet ignoble colonialiste.

Tibert

(*) La pluralité dans l’information est tout sauf un vilain défaut ! C’est très pénible de voir rabâcher tous les jours les mêmes antiennes par les mêmes journaleux compassés, brandir les mêmes valeurs creuses et incantatoires. Et puis hop, un petit coup de « Dernier Sabotier d’un délicieux petit village », et puis une séquence sur « L’amicale des Replanteurs de Haies Bocagères », ou un micro-trottoir sur la plage pour interviouver les vacanciers occupés à bronzer recto-verso : ça donne de l’onctuosité, ça aide à faire passer la morale-purée lisse, lénifiante et bi-quotidienne du Journal Télévisé.

Relax max, mais encore ?

( Hier 6.000 « migrants » (migrant.e.s, écriraient les zélateurs de la grammaire genrée), des Marocains, mais pas que, ont atteint à pied, juste en se mouillant les pieds, voire le  bas des jupes ou des pantalons,  l’Eden espagnol de Ceuta, bizarre enclave européenne en Afrique – de même que Gibraltar est anglais, allez savoir pourquoi. A ce propos et pour simplifier la géographie, pourquoi ne pas procéder à un échange simple, lumineux, évident : que l’on refile Ceuta aux Britanniques, les Espagnols récupérant Gibraltar ? non ? ah bon ?

Six-mille, c’est un record – provisoire, comme tout les records. Obtenu entre autres grâce à une inefficacité, remarquable d’efficacité, de la Police marocaine, qui regardait ailleurs, allez savoir pourquoi. Il va évidemment se trouver chez nous des acharnés de l’accueil mordicus, des portes grandes ouvertes, welcome et toutes ces sortes de choses, des qui sont « fiers de ne pas détester etc etc... » (voyez mon précédent billet) mais si ça continue ainsi ça va forcément mal finir, d’un côté ou de l’autre. )

Mais, autre chose : monsieur Mélenchon – décidément je m’acharne, mais c’est lui qu’a commencé, m’sieurannonce que les députés de son parti, forcément insoumis à son instar, ne se joindront pas à la manif des policiers demain 19. Il est contre, voyez, et ses collègues aussi. Il a des arguments à l’appui : revendications étroitement catégorielles, mobiles pas valables, etc (notez, à la manif contre l’islamophobie, concept fumeux et hautement récupérable pour le profit de l’islam politique, ils étaient pour). Et parmi les raisons invoquées pour sécher la manif des flics, le jefe, le lider critique une demande des syndicats de police pour plus de sévérité envers les tueurs de flics ; je cite : « le code pénal actuel prévoit déjà que le meurtre d’un fonctionnaire de police peut être puni de la réclusion criminelle à perpétuité. Quoi de plus ? ».

Quoi de plus ? eh bien, voilà : a) il y a perpète et perpète ; la perpète est hautement élastique, au gré des remises de peine quasiment automatiques ; b)  Certes, le maxi est bien calibré au taquet, si « perpète » veut dire perpète  ; mais le mini ?  le mini il n’y en a pas, et c’est là que le bât blesse ! les peines-planchers, ça a eu existé, comme disait Fernand Reynaud, mais il n’y en a plus, madame Taubira les jugeait méchantes. Au vu des dernières actualités, il serait judicieux de corriger le tir, de border la mansuétude des juges – il a eu une enfance difficile, il était sous l’emprise d’un hallucinogène, gnagnagna... – que les malfrats tueurs de policiers sachent que c’est « de base » très cher, voire dissuasif.

Tibert

PS – Le lendemain, (« … elle était souriante / à sa fenêtre, chacun pouvait la voir... » , air connu), le 19 au soir donc, le lider maximo Mélenchon a qualifié la manif des policiers en ces termes :  “manifestation à caractère ostensiblement factieux » : en effet, je cite, « elle s’en prend non pas aux causes pour lesquelles ces malheureux [les flics trucidés, NDLR] ont été assassinés mais aux institutions comme l’institution judiciaire ». Eh oui, les flics mettaient clairement en cause hier la Justice et son fonctionnement, et donc ? c’est factieux, de dire que la Justice fonctionne mal ? il me souvient avoir vu à la télé un furieux qui postillonnait, faisant barrage de son corps, « la République, c’est moi ! » quand d’aucuns, sur décision judiciaire, entendaient perquisitionner les locaux de LFI.

Cherchez la femme

« Si tu vois la foule se ruer vers la droite, va à gauche ! » (mon père)

Je sais, je suis mal placé pour en causer. Mécréant mâle, je vais vous causer de la place des femmes dans les trois grandes religions monothéistes : sur les strapontins !

Moi ça m’a interpellé : regardez ces photos de la catastrophe d’un pélérinage juif avant-hier ; notamment celle où ils sont – beaucoup trop nombreux, et trop serrés – tout en noir, feutre noir par dessus la kippa, papillotes redingotes et lunettes de myopes – car ils sont l’immense majorité à porter des lunettes (*) : sans masques, bon, ils sont paraît-il tous vaccinés, et puis ce n’est pas le sujet. Le sujet ? que des hommes ! Dans les synagogues les femmes sont à l’étage, les hommes dans la nef en bas ; dans les mosquées les femmes sont isolées « derrière » ; chez les Chrétiens c’est moins pire si je puis dire, ça se mélange quelque peu, ad libitum, sauf que les prêtres catholiques doivent impérativement porter testicules, il semblerait que Dieu attache de l’importance à ce détail. Il n’est que les Protestants pour se montrer modernes de ce point de vue.

Bref pourquoi grands dieux – c’est le cas de le dire – faut-il que les femmes soient systématiquement absentes, ou en retrait ? ça ne leur pose pas de problème, aux dévots mâles ? ça leur paraît normâle ? Remarquez, un bien pour un mal : lors de la bousculade mortelle dont nous traitons plus haut, et bien qu’aucun bilan ne le détaille, les femmes y ont très probablement échappé. Je ne vais pas dire – ce qui est survenu est affreux – que c’est bien fait, mais tout de même…

Tibert

(*) Quand on lit, l’Echo des Savanes, le Talmud, la Bible, Les Rougon-Macquart, Feu le Catalogue de la Manufacture des Armes de Saint-Etienne, … bref ce que vous voulez -, quand on lit, il faut y voir clair, de la bonne lumière ! sinon on se crève la vue, je vous parle en connaisseur.

Tempête dans un verre d’eau minérale plate ?

Je reviens un peu plus en détail sur l’incident monté en épingle hier : vers 15 h, un touïtt publicitaire de l’eau d’Evian (ridicule, à mon avis, mais bon…) : « RT Si vous avez déjà bu 1L aujourd’hui ! » (*).

Première réaction d’un touïtteur malintentionné et qui n’a que ça à foutre :  « Pourquoi aujourd’hui spécifiquement ? C’est vicieux quand même ». C’est en effet le début du Ramadan, et alors ? Evian envoie ce genre de touïtts quasiment tous les jours… ce n’est pas ce jour, spécifiquement. Et quand bien même ? la République n’interdit à personne de boire entre le lever et le coucher du soleil. Or, voyez comme on déforme les choses, le site France-Info énonce : « Dans la foulée, un premier tweet souligne simplement le « Pire timing », pour vanter les mérites de l’eau au 1er jour du Ramadan quand les musulmans sont en plein jeûne et ne pourront boire,[c’est moi qui ai mis en gras, NDLR] ni manger, avant le coucher du soleil. »

De une, Evian n’écrit pas qu’il faut boire après le lever du soleil : c’est trop long, et puis on a le droit de boire son litre d’eau AVANT, non ? au petit-dèj’, par exemple. De deux, ce ne sont pas « les musulmans », mais ceux d’entre eux qui veulent.  Et puis c’est surtout faux et assez vicieux d’écrire « … sont en plein jeûne et ne pourront boire… » : c’est un choix, le jeûne ; c’est voudront, pas pourront.  A la différence des pays où l’Islam et ses contraintes sociétales sont imposés nolens volens à tout le monde, Pakistan Arabie Saoudite Algérie Indonésie etc…, en France – et heureusement ! – on est libre de pratiquer, ou pas, la religion qu’on veut. Personne n’oblige le jeûneur à jeûner. Si je raffole des rillettes mais ai décidé d’en réduire ma consommation, je suis en droit de faire censurer toute pub pour les rillettes ? d’interdire à quiconque d’en manger sous mon nez ? c’est débile !

Voilà, c’est tout, une bien mince affaire, mais de méchants imbéciles – des trolls, selon la terminologie en vogue –  ont monté ça en mayonnaise malsaine. Pire, peut-être, Evian s’est excusé, a fait tapis, comme on dit au Québec. Lamentable couardise face à un mauvais procès : « Bonsoir, ici la team Evian, désolée pour la maladresse de ce tweet qui n’appelle à aucune provocation! ». Des fois qu’au Pakistan ils incendient notre ambassade et boycottent l’eau d’Evian…

Tibert

(*) RT : Re-touïtt. Incitation à propager des propos schématiques et souvent sans aucun intérêt. Ce faisant on perd son temps, et on encombre les réseaux…

R ou T ? C c’est T !

Une fois par ci-par là, le Parigot nous gratifie d’un article utile, pertinent, révélateur (*). Il s’agit ici, excusez l’atroce anglicisme, de food-checking, chez nous on dirait « Vérif-bouffe », mais avouez que c’est moins classe, ce n’est que du français. Il s’agit de vous poser la question : si je mange de la viande autre que porcine (celle-là est hors-concours), mangé-je de la viande, bovine, ovine, voire chevaline ? obtenue par abattage classique, repéré par la lettre T = Traditionnel (animal étourdi avant que de le saigner sans plus de souffrance),  ou abattage rituel = R, c’est-à-dire hallal ou casher (saigné à mort, encore conscient un bon moment) ? eh bien si c’est de la barquette de supermarché, vous ne pouvez pas le savoir ! R et T ont disparu, à vous de deviner.

Pourquoi prive-t’on le consommateur carnivore de savoir si la viande qu’il va manger vient du R, hallal-casher ou du T, traditionnel ? C’est inique : achetant  du hallal sans le savoir, par exemple, 1) on cautionne un abattage inutilement cruel et qu’on réprouve ; 2) on verse une obole involontaire, voire contre son gré, au culte musulman. Pourquoi ? la réponse est facile : parce que ça vous inciterait (moi oui, en tout cas) à chercher autre chose ! de la viande pas confessionnelle, de la viande sans Dieu ni violence superflue.

Bref, résumons : en principe, achetant du « bio » vous êtes sûr de ne pas manger du R : Rituel ne peut pas être bio (**). Vive le bio, donc. Et puis le porc, pas de problème : du porc fermier, du Label Rouge, du porc qui a vécu autre chose que l’enfermement, l’entassement et le béton hors-sol. Autrement ? il reste une centaine d’abattoirs qui ne font pas le R, des abattoirs profanes, laïcs, en quelque sorte. Le site oaba.fr vous les liste. Or, si ni R ni T ne sont indiqués sur vos barquettes de viande, le code de l’abattoir, lui, y est obligatoire. Amis soucieux de ne pas cautionner les pieuseries et les traitements cruels, emportez vos listes d’abattoirs recommandables chez Carrouf’, SuperHue et tutti quanti. Et adressez un grossier signe de réprobation aux lobbies qui nous privent de savoir si c’est du R ou du T.

Tibert

(*) On pourra se passer de la vidéo associée : c’est saignant et pas beau à voir. Et puis le texte à lui seul est assez explicite.

(**) Corollaire : la barquette de boeuf « hallal » ET « bio », c’est du merle blanc !

Une fourmi de dix-huit mètres….

… avec un chapeau sur la tête / Ça n’existe pas, ça n’existe pas.»

Merci monsieur Desnos, madame Greco, pour ce frais poème, qui se termine par « et pourquoi pas ? ». Ceci pour mettre « ça n’existe pas » en perspective : j’avais soupesé cette formule dans un précédent billet , formule brandie par les enseignants-chercheurs zélés de l’intersectionnalité et de la repentance décoloniale : « l’islamo-gauchisme, ce n’est pas un concept scientifique, ça n’existe pas » – comme la fourmi de 18 mètres. Mais voyez l’article de Franssinfo sur cette sale attaque ad hominem à Sciences-Po Grenoble, où de courageux syndicalistes anonymes désignent nommément les têtes de profs à raccourcir pour cause de non-soumission à l’obligatoire islamophilie : on a peinturluré sur les murs le slogan « l’islamophobie tue ». Superbe inversion des faits, tout d’abord, quand on compte les morts ! Rappelons aussi que « phobie » n’est pas haine, mais crainte, et ce bricolage sémantique mérite un petit coup de boomerang : l’islamophobie, ce n’est pas un concept scientifique, ça n’existe pas.

En cadeau bonus, cette controverse bien française, et conne, façon sexe des anges et pieuse-pensée, qui voudrait que le « passeport sanitaire » – permettant aux vaccinés du Covid de revivre plus normalement – soit impensable, condamnable, voire carrément anti-constitutionnel… l’argument massue, le voici : inégalité ! ceux (ooops… celzéceux, excusez) n’ayant pu se faire vacciner (*) seraient brimés, eh oui, ce serait pas juste, donc brimons les vaccinés. Et puis, enfin ! quand quasiment tout le monde aura été vacciné, ce passeport deviendra inutile (**), pas vrai ?

Sauf que c’est un débat dépassé, vain. Ce passeport est déjà en vigueur, ailleurs, tenez, deux exemples : aux USA, les vaccinés et porteurs d’anticorps peuvent se réunir sans masques. En Israël, les restaus sont ouverts sans chichi aux porteurs du « passeport » ; la compagnie El-Al a inauguré un vol « sans Covid », et de nombreuses compagnies aériennes s’apprêtent à faire de même, se basant sur ce fameux document. Un peu partout dans le monde on va pouvoir échapper à la quatorzaine d’isolement à l’hôtel grâce au « passeport » ; bref, voyager normalement. Officiel ou pas, tatoué sur la peau, carte à pu-puce ou bout de papier tamponné, le passeport « vaccin anti-Covid » a déjà commencé à fonctionner, ailleurs. Ergotez, flûtez, psalmodiez, invoquez donc la Constitution ! c’est un combat d’arrière-garde.

Tibert

(*) Moi non plus. Et pourtant, j’yédroit !

(**) De même, quelle ânerie d’avoir développé le Minitel, le code Morse, les ampoules à filament… la preuve, c’est tout parti à la poubelle !