Con trastes

Je lis ces deux informations, ce matin.

Je les trouve télescopantes et signifiantes, et propres à exciter vos neurones, ô lecteurs estimés. D’un côté la parano en gros sabots, de l’autre le laxisme le plus total en ce temps supposé d’état d’urgence. Comme disait Zazie, urgence mon cul !

Bref, 1) Premio dans une église du 4-4 (la Loire-Atlantique, en langage 9-3) au cours d’une messe, un correspondant de Ouest-France venu « prendre la température » pour un article se fait virer : il a – pas sur lui, évidemment, mais posés à côté de son prie-Dieu – un casque, un sac à dos, et puis en plus il est « bronzé », bref pas l’air catholique, voire carrément louche. Allez hop, interpellation des gendarmettes présentes, dehors, fouille, et terminé le reportage. Là on a sur-réagi au quart de tour, les forces de l’ordre veillaient, et l’on n’a pas fait dans la dentelle de chasuble.

2) Secondo, en contraste,  un car entier de 27 touristes chinois se fait braquer près de l’aéroport de Roissy ( là c’est le 9-3, le vrai ) en sortant de l’hôtel ; ils allaient rejoindre leur vol de retour, bagages, fric, appareils photo, smart-faunes etc. Dix agresseurs arrivés dans deux voitures, violents, et repartis fissa fissa. Bien entendu la Sûreté Départementale enquête, et se montre fort perspicace, tenez : « « la plupart du temps, ce sont des vols commis sur des petits groupes ou sur des couples. Donc attaquer vingt-sept personnes est exceptionnel». Voilà qui est finement remarqué, et qui va réconforter les victimes : c’était exceptionnel ! gravissime mais exceptionnel. Surtout avec l’état d’urgence, comme je le rappelais au début de ce billet. Cet épisode va fortement encourager les touristes chinois à venir en masse visiter nos belles banlieues-Nord, leur état d’urgence de Mickey et leurs attaques de diligence . Moi si j’étais Normal-Premier je me fendrais d’une solennelle déclaration d’excuses ; si j’étais le Premier-Valls je me fendrais d’un « c’est intolérable etc…« . Mais bof, vu que c’est exceptionnel…

Tibert

PS – Et le billet sur les sacs à dos ? ah oui, les sacs à dos.. une prochaine fois, promis.

Cachons les mochetés

Je pensais vous régaler d’un billet sur les sacs à dos dans les supermarchés, vous pensez comme c’est un sujet essentiel et jouissif, mais je vous le réserve pour une prochaine livraison. Ce qui m’inspire aujourd’hui c’est la dernière  ignominie islamiste commise par deux types dans la force de leur jeune âge, des d’jeunes, comme on dit, à l’encontre d’un vieil homme de quatre-vingt-six ans, curé prolongé faute de vocations et du fait de la maigreur des effectifs (*),  qui disait la messe matinale quelque part en Normandie devant une poignée d’anciens plus ou moins de son âge. Il n’y a certes pas de quoi être fiers de ce « haut fait d’armes » , et ma foi s’ils en sont morts je ne me fatiguerai pas à leur tresser une oraison funèbre : je suis juste triste qu’avant le grand Néant il n’y ait pas eu un petit espace de vérité, une révélation avant l’éternel Rien, une voix Off pour leur annoncer la non-suite : « Pauvre abruti, pas plus de Dieu ou d’anges que de vierges à  ta discrétion lubrique, pas plus de beurre en tranches que de lait au Miel : désormais, Rien. Rideau. » Voilà qui leur en aurait bouché un coin. Mais je t’en fiche, ce n’est pas comme à la SNCF, il n’y a pas d’annonce sur le quai de la gare Terminus.

Rideau, voilà qui par ailleurs me va bien : plusieurs journaux ou sites d’information ont décidé de ne plus publier les photos des têtes de terroristes. Ce me semble une excellente initiative  : marre de voir à longueur d’articles l’avantageuse tronche rigolarde des assassins barbus de Novembre 2015 ou d’ailleurs. L’ombre leur sied à merveille.

Tibert

(*) Je l’ai dit, au papam François, mais il se fait tirer l’oreille, en macho latino obstiné : y a qu’à autoriser les femmes à prêtriser ; ça résoudrait bien des problèmes d’effectifs, et je suis sûr que Dieu ne serait pas contre, en lui expliquant bien.

 

 

Donc Dieu rend dingue ?

Ce tout début, cette amorce d’un article du Monde-sur-Toile (article tronqué, réservé aux abonnés, na-na-nè-reu ! vous n’êtes pas abonné ? moi non plus, nous devrons donc imaginer la suite du papier) m’a interpellé, car ça touche un chouette sujet. En voici le titre : « Pour des esprits rationalistes et sécularisés, tout fou de dieu est un fou tout court« .

Sécularisés, qu’ils disent. Vivant dans le siècle et s’y trouvant bien, et non dans la règle. Et alors ? c’est grave ? tout le monde ne peut pas s’enfermer à la Grande Chartreuse, il n’y a pas la place.  Et puis esprit rationaliste, qu’ils disent, et là je ricane tristement. Rationaliste ? disons sensés, rationnels. Cela fait des siècles que les humains un poil lucides se sont dit qu’ils n’étaient pas capables de tout expliquer (qui sommes-nous, d’où venons-nous, où allons-nous : vaste sujet) mais que mieux valait mettre un grand point d’interrogation plutôt que de se construire, pour tout expliquer d’un seul coup d’un seul, un vieillard barbu omnipotent, omniscient, ayant l’oeil sur tout, et qui bien entendu ne nous veut que du bien, sauf quand c’est visiblement le contraire, auquel cas « les voies du seigneur sont impénétrables« , ce qui clôt le débat.

Allez, je vais vous faire une confidence : dieu n’est que notre mécanisme anthropomorphe à nier la Mort. Le « fou de dieu » (fou d’un concept fumeux) ne veut bien sûr pas « mourir » à ce monde – c’est dur pour tout le monde – mais se précipite dans la mort, en emmenant si possible quelques mécréants avec lui pour faire sa B.A., car c’est la fin certaine des incertitudes, des supputations, des constructions délirantes ; et puis derrière le rideau, de l’autre côté, il y a forcément un autre côté, c’est paraît-il très très chouette, lait, miel, loukoums et petites pépées, et on a fortement envie d’y croire, sauf que personne n’est jamais revenu nous confirmer les petites pépées. Est-ce que tout ça a deux sous de bon sens ?

Tibert

Culturel, pas cultuel, nuance !

Ce « r » de cultu-r-el, la Mairie de Paris (entre autres *) le revendique, mais aussi discrètement qu’elle fête la fin du Ramadan cette année. La « bonne initiative » de l’ex-maire socialiste Delanoé – faut bien soigner ses électeurs – est reconduite d’année en année, mais chuuut, en 2016, comment dire… ça se doit d’être un peu plus discret. Dame, cent-trente Parisiens ou touristes assassinés en novembre dernier, justement, par des fêlés se réclamant de l’Islam, ça incite à une affection moins démonstrative.

Bien évidemment, au pays de la laïcité, on a dû ressortir l’argument de l’évènement « culturel », donc à cette Nuit du Ramadan 2016 à la Mairie de Paris point de religieux, mais non : on a eu droit à de la « culture », en l’occurrence de la musique Raï, c’est chouette le Raï. Je vous recommande la lecture de l’article des « décodeurs » du Monde, assez éclairant, et qui tranche pour une fois avec la complaisance qu’on connaît à ce canard. Pour ma part, ma religion est faite, si j’ose dire, et j’adhère pleinement au commentaires d’un des lecteurs – qui se termine sur le mode ironique, du moins je le suppose :

« Un peu gênés aux entournures , Hidalgo fille d’ antifranquiste ( ce qu’elle proclame ) et Julliard ( ci-devant Baron de l’ UNEF ). Comment flatter l’ électorat musulman sans lui organiser une teuf spécifique ? On va faire ça sur le mode culturel en loucedé et ça se verra moins. Ceux qui poussent des cris d’orfraie pour cette violation de l’esprit républicain n’ont qu’ à aller se rhabiller car nous socialistes qui sommes la lumière au milieu des ténèbres , allumons les chandelles quand bon nous semble« .

Voilà… certes d’un autre côté on a fêté en 2012 les 850 ans de la cathédrale parisienne, Notre-Dame, mais je ne sache pas que chaque année la Mairie de Paris se fende d’un évènement « culturel » autour de, disons, Pâques pour les Chrétiens : petits fours et canapés, boissons diverses, budget de quelques dizaines de milliers d’euros, lecture de poèmes de Péguy, ou bien les « tubes » de Soeur-Sourire,  quelques motets, que sais-je… culturel, vous voyez ? pas cultuel, ça non pas du tout. Et aucune arrière-pensée électoraliste, ça va de soi.

Tibert

(*) A Montpellier, la « Gazette » locale a pointé du doigt la sollicitude du maire PS dissident, monsieur Saurel, venu saluer les dignitaires musulmans lors d’une grosse cérémonie religieuse pour la fin du Ramadan. Gageons 😉 qu’on verra ce maire faire des gestes du même calibre envers les autres communautés religieuses de sa bonne ville… en toute laïcité, bien entendu.

Salmigondis à l’eau

Tenez, je lis ce papier dans « Le Monde ». C’est une certaine Gisèle Sapiro, intellectuelle sociologue, qui s’inquiète de la « dérive des intellectuels médiatiques ». Apparemment elle ne se conçoit pas assise dans l’embarcation « à la dérive », elle la regarde juste passer, inquiète… le vocabulaire employé participe des psalmodies ressassées dans les milieux bien-pensants, islamophobie, amalgame, xénophobie, j’en passe.  Bref lisez donc ça, c’est intéressant. Je ne résiste pas à commenter une des phrases de ce topo pétri de Bonne-Pensée, bien dans la ligne journalistique du Monde  : « ils [ les intellectuels à la dérive] pratiquent l’amalgame jusqu’à imputer des actes terroristes à une religion [devinez laquelle] en tant que telle« . Moi je ne sais pas, mais tout comme l’Eglise catholique a pratiqué un terrorisme caractérisé jadis – voyez l’inquisition, voyez  la politique de Louis XIV à l’égard des Protestants – le fait de punir l’apostasie de mort, n’est-ce pas du terrorisme ? le fait de lapider à mort itou les fautifs supposés d’adultère, n’est-ce pas du terrorisme ? ou alors qu’est-ce ?

Je change de sujet : monsieur Macron s’est vu accrocher enfin une casserole aux fesses, ça lui manquait, et ça permettra peut-être aux nombreux qui lui trouvent les canines trop pointues de se rassurer : il va rentrer dans le rang, « il est des nô-otres, il traîn’ sa cass’role comme les au-au-tres! « . Il est vrai que c’est ballot de se planquer  des foudres de l’ISF (*), cet impôt démago, mal bâti et contre-productif,  quand on est ministre, ambitieux et pas encore marqué par une quelconque bidouille condamnable. Mais il est jeune, il apprendra à se méfier. Souhaitons-lui, outre de ne plus oublier sa déclaration de patrimoine, de rester inventif, actif, icônoclaste et pragmatique.

Je re-change (encore ! ) de sujet : hier des « antifas » manifestaient dans Paris pour commémorer l’anniversaire de la mort de Clément Méric, ce jeune homme tué dans une rixe avec des « skinheads » rencontrés par hasard dans un magasin de godasses.  Pour fêter dignement ça, certains ont cassé sur leur passage, comme d’hab.  Commentaires de nombreux lecteurs : « fascistes de gauche comme fascistes de droite, c’est du pareil au même« … « Oui mais c’est pas pour les mêmes idées« , rétorque l’un d’eux. Aaaah ! les commerçants aux vitrines démolies et aux magasins saccagés seront ravis d’avoir été agressés par des jeunes qui pensent à gauche : ça change tout !

Tibert

(*) Il est contre cet impôt, monsieur Macron, et c’est peut-être pour ça qu’il a oublié de se déclarer  😉  Il lui préfère l’imposition des héritages. C’est du bon sens : l’héritage, c’est la richesse en se tournant les pouces. L’argent amassé en bossant mais sans trop consommer, c’est… du boulot, eh oui.

 

Baptême et mayonnaise

Le pape (François, celui en exercice)  » se serait dit favorable à la création d’une commission chargée d’étudier l’ouverture aux femmes de la fonction de diacre« , selon Le Figaro. On n’aura pas la cruauté de rappeler ici le dicton fameux « quand on veut enterrer un projet, on crée une commission ». Supposons donc que ladite commission soit créée, qu’elle rende un avis favorable, que cet avis soit entériné, qu’on lance l’embauche de femmes pour faire diacre… des diaconesses, donc. Attention pas pour dire la messe ! que pour des tâches certes nobles mais subalternes, baptêmes, bénédictions, prêches… pour dire la messe il faudrait toujours du poil au menton et des chromosomes XY avec tout ce qui va bien, sinon ça vaut pas. Pourquoi ? parce que.

En somme la religion catholique se montrerait enfin un peu moins débile que jusqu’à présent, rejoindrait quelque peu les Protestants, qui en principe ont le même Dieu, ou à peu près, et considèrent les femmes comme tout à fait cap’ de faire le job et de conduire les cérémonies. Notez aussi qu’il y a des religions encore plus à la ramasse que le catholicisme,  qui imposent aux femmes de planquer leurs cheveux – foulards, perruques… –  et dans les lieux de  culte les parquent à l’écart des hommes, au fond près de la sortie, ou au promenoir, bref dans un coin.

Allez François encore un peu d’efforts, elles ne sont pas si nulles que ça. Certains jours, certes, avant la ménopause,  on leur déconseille la mayonnaise, elles la loupent ; mais à part ça elles fonctionnent pas mal du tout, je ne vois pas pourquoi Dieu serait contre, ou alors il faudrait qu’il explique.

Juste une remarque : féminiser les métiers ça se fait beaucoup, soit, mais alors trouvez autre chose que diaconesse : en France ça craint un peu. Un diacre, une diacre, ça le fait bien ; une diacresse, à la rigueur, mais pas plus.

Tibert