Donc Dieu rend dingue ?

Ce tout début, cette amorce d’un article du Monde-sur-Toile (article tronqué, réservé aux abonnés, na-na-nè-reu ! vous n’êtes pas abonné ? moi non plus, nous devrons donc imaginer la suite du papier) m’a interpellé, car ça touche un chouette sujet. En voici le titre : « Pour des esprits rationalistes et sécularisés, tout fou de dieu est un fou tout court« .

Sécularisés, qu’ils disent. Vivant dans le siècle et s’y trouvant bien, et non dans la règle. Et alors ? c’est grave ? tout le monde ne peut pas s’enfermer à la Grande Chartreuse, il n’y a pas la place.  Et puis esprit rationaliste, qu’ils disent, et là je ricane tristement. Rationaliste ? disons sensés, rationnels. Cela fait des siècles que les humains un poil lucides se sont dit qu’ils n’étaient pas capables de tout expliquer (qui sommes-nous, d’où venons-nous, où allons-nous : vaste sujet) mais que mieux valait mettre un grand point d’interrogation plutôt que de se construire, pour tout expliquer d’un seul coup d’un seul, un vieillard barbu omnipotent, omniscient, ayant l’oeil sur tout, et qui bien entendu ne nous veut que du bien, sauf quand c’est visiblement le contraire, auquel cas « les voies du seigneur sont impénétrables« , ce qui clôt le débat.

Allez, je vais vous faire une confidence : dieu n’est que notre mécanisme anthropomorphe à nier la Mort. Le « fou de dieu » (fou d’un concept fumeux) ne veut bien sûr pas « mourir » à ce monde – c’est dur pour tout le monde – mais se précipite dans la mort, en emmenant si possible quelques mécréants avec lui pour faire sa B.A., car c’est la fin certaine des incertitudes, des supputations, des constructions délirantes ; et puis derrière le rideau, de l’autre côté, il y a forcément un autre côté, c’est paraît-il très très chouette, lait, miel, loukoums et petites pépées, et on a fortement envie d’y croire, sauf que personne n’est jamais revenu nous confirmer les petites pépées. Est-ce que tout ça a deux sous de bon sens ?

Tibert