Onze, et des couteaux

( J’ai une piste, pour les petites incivilités qui entachent le Tour de France : dans la nuit de dimanche, 11 vélos volés ; et pas des biclos à 179,99 en promo chez Leclaire ou Carrouf : des bolides à 12.999,99 euros pièce ! Voilà qui alourdit le « sentiment d’insécurité » , certes injustifié, mais palpable. On se perd en conjectures, à Boulogne-sur-mer et dans les milieux bien introduits… mais, rapprochons ce larcin d’un précédent, l’an dernier – je cite l’article : « Lors de l’édition 2024, c’est la Team (*) TotalEnergies qui était la cible de malfrats. Au pied de biche, ils avaient subtilisé 11 vélos ainsi que les trousses à outils…  » dans un hôtel du Cantal. On a là deux indices précieux : de une, les malfrats ont migré d’Auvergne vers le Ch’Nord : ils sont très mobiles. Et de deux, surtout : ONZE, chaque fois ! pas un hasard, ça c’est sûr. Onze : ce sont deux équipes (des « teams » , donc) de FOOT, qui s’équipent ainsi à bon compte : ils vont manifestement à l’entraînement, à vélo. Y a plus qu’à confondre les indélicats, les mettre en face de leur vilain geste, voire les punir : un stage de citoyenneté ! Ou un rappel à la Loi.

Et puis le Monde s’alarme, et nous alarme gravement : c’est l’inhumanité, c’est la violence étatique : « des images de gendarmes crevant à coups de couteau un canot de migrants dans la Manche » , voilà pour le titre. En arriver à ce degré de cruauté ! Sauf qu’on découvre, en lisant l’article – je l’avais eue ailleurs, cette info – que les gendarmes étaient à pied, avec les mollets dans l’eau : les « migrants » (donc des étrangers se trouvant illégalement sur notre territoire), entassés serrés sur un Zodiaque ou similaire, certains sans gilet de sécurité, étaient à 3,5 mètres du rivage, sur 40 cm d’eau.

On déplore, chaque semaine, les naufrages de « migrants » dans la Manche : des noyades, des morts, par dizaines : eh bien les gendarmes ont empêché carrément les « migrants » d’aller possiblement se noyer dans la Manche, leur sauvant ainsi la vie. La méthode dérange ? alors que faudrait-il faire ? leur demander un moment d’attention, et – avec l’assistance d’interprètes Afghans, Indiens, Syriens… – leur détailler les graves dangers auxquels ils s’exposent ? leur « lire leurs droits » ? Cette nouvelle façon d’intervenir est une excellente nouvelle : on a enfin compris que les pieuses invocations au Droit, c’est comme pisser dans un violon pour jouer du Berlioz. Et puis, là, concrètement, les Zodiaque en question ne risquent plus de repartir pour d’autres navettes vers les côtes anglaises.

Tibert

(*) Team ? c’est une équipe, en fait. Pile-poil, une équipe, pas plus, pas moins. Mais admettez, « équipe » c’est nul, même une épique équipe.

Alors, ça « matche » ?

( Monsieur Trump veut embêter les Ukrainiens – « embêter » signifie des morts en plus, des ravages, de la désolation : la guerre. Il va les priver de parapluie anti-missiles, et l’on sait que les missiles, eh bien, il en pleut comme à Gravelotte, en Ukraine : Vladimir P. a dit que l’Ukraine lui revient, de toute évidence soviétique – c’est un raisonnement assez analogue à celui des tenants du Grand-Israël : c’est Dieu, en personne, qui leur a donné cette terre, il y a de cela… bien longtemps, alors poussez-vous ! Pour l’Ukraine ce n’est pas Dieu, mais Vladimir étant descendant en droite ligne de Joseph S., et avec la bénédiction du Patriarche des Russies : c’est presque aussi valable, non ? Et pourquoi Trump fait ça ? euh… Zelensky a dû le contrarier, un truc comme ça. Ne cherchez pas, il y a sûrement une bonne raison, trumpienne. )

Par ailleurs, ça y est, on a enfin les résultats (*) des analyses toxicologiques après les trente cas d’intoxication alimentaire (dont un mortel) suite à ingestion de viande, du côté de Saint-Quentin, dans le 0-2. On avait suspecté six boucheries, quatre – ou cinq, ce n’est pas clair – sont incriminées : la « signature » génétique des bactéries E-Coli l’atteste. Le Parigot vous donne des détails, ce sont des boucheries hallal – ce qui suggère une origine unique pour cette contamination -, et puis certaines ont montré des défauts d’hygiène… bref, vous pouvez vous renseigner ici.

En revanche, sur Le Monde et sur Libé, vous ne saurez pas que ces boucheries sont hallal. C’est d’ailleurs grosso-modo le même article, signé AFP… Mieux, si je puis dire, Le Monde se fend d’une photo : le rayon boucherie d’Intermarché, le seul des magasins qui n’a rien à se reprocher ! On le sait, l’abattage rituel, hallal ou casher, se fait dans les mêmes abattoirs que l’abattage normal : certains jours c’est « rituel », d’autres, non. Mais le « rituel » pose des problèmes supplémentaires : 1) – les bêtes souffrent – ça plaît à Dieu, soi-disant, alors il faut qu’elles se fassent une raison ; et 2) – étant égorgées vives, elles peuvent régurgiter par l’oesophage, chose qui ne risque évidemment pas d’arriver si on les étourdit par choc frontal avant de les saigner.

Commentaires : d’abord, le porc n’étant jamais hallal, ni casher, c’est LA viande qui, paradoxalement, présente le moins de problèmes. Je fréquente d’excellents charcutiers qui fabriquent des merguez « décalées » , au porc fermier, et je m’en porte à merveille. Ensuite, on peut se demander pourquoi Le Monde et Libé cachent à leurs lecteurs la nature « viande rituelle » (hallal en l’occurrence) des produits responsables des intoxications. Ne serait-ce pas pour d’excellentes raisons, politiques ? Enfin, comment se fait-ce que les cantines scolaires de Saint-Quentin commandent massivement leurs produits bovins à des boucheries confessionnelles, dans ce pays officiellement laïc ? ne cherchez pas, il y a sûrement de, pieuses, raisons.

Tibert

(*) les échantillons ont matché ! je déteste ces génuflexions journaleuses envers la version anglaise : chez nous ça correspond, ça colle, ça coïncide. Pourquoi écrire matché plutôt que coïncidé ? ne cherchez pas, il y a sûrement une raison.

Piques et clopes

( Un très abondant article du Monde, pour dénoncer et démonter une enflure médiatique : toutes ces femmes (essentiellement des femmes), des centaines, supposément piquées lors de la Fête de la Musique. En gros, nous dit Le Monde, c’est tout du vent ! Des moustiques, oui, des piques en bois pour apéros, des ongles pointus, ça oui ; mais des seringues pour injecter des cochonneries, ou porteuses de sang contaminé, voire de bave de crapaud recueillie un soir de pleine lune… ? pensez-vous ! Il reste que nonobstant ces rassurantes dénégations, ladite fête laisse un bilan de violences assez désastreux ; et que des abrutis ont appelé, sur des réseaux-poubelles, à piquer les femmes (*). Mais non, nous dit-on, rien que de très bénin, là… c’est toujours ce fameux Sentiment d’Insécurité ; ça s’est bien passé, belle fête, inclusive, tout baigne paisiblement. Et puis bof, c’est banal, anodin, rien de méchant, à piquer – amicalement, bien entendu – des femmes dans la foule, s’il n’ y a pas de substance nocive au bout.)

Et puis, un tour de vis de plus contre les fumeurs abusifs : Le Parigot nous l’annonce, « Fumer à la plage, au parc ou sous un abribus sera interdit à partir de dimanche. Cette interdiction ne concerne pas les terrasses de cafés et restaurants et ne mentionne pas les cigarettes électroniques » . Maintenant, il reste à voir comment ça va se passer… si ma remarque, polie, sans agressivité, à un quidam clopant près de moi sous l’abribus déclenche une réponse du genre « T’as un blème ? je te démonte ta gueule » , je sens que je ne vais pas insister. C’est toujours la même question : c’est bien de sortir des lois qui vont dans le sens du respect des autres ; mais voilà, il y a plein de gens qui n’ont aucun respect pour le respect des autres !

Question subsidiaire : si des djeunes désoeuvrés ont fracassé les vitres latérales de l’abribus, juste pour rigoler un coup, est-ce toujours un « abribus » au plein sens du terme ? car on a, supposé-je, le droit de fumer au pied d’un arrêt de bus sobrement matérialisé par un poteau et une pancarte, et donc correctement ventilé ?

Tibert

(*) D’autres, sur les mêmes réseaux, mais dans la mouvance islamique radicale, condamnaient cette fête : il ne fallait surtout pas y aller, la musique c’est haram, c’est péché, paraît-il.

Un(im)puissance

( Je reviens brièvement sur la mirifique idée de monsieur Lang (*), cette Fête de la Musique que le Monde nous a copiée. Il me souvient de jazz-bands amateurs rue Mouffetard, à Paris, d’un quintette de vents dans la cour d’un hôtel classé à Montpellier, d’une chanteuse avec deux choristes, une gratte et un synthé… c’était sympathique, ça donnait envie d’écouter, ou pas, et de découvrir. Cette année, c’est sonos-boum-boum à péter les tympans dès 15 heures, beuveries, rixes, dégueulis, odeurs de pisse partout, saccages, flics et pompiers agressés… vous l’avez vu. Et puis des bagnoles brûlées, des boutiques pillées : c’est la « tradition » , désormais. J’ai juste une suggestion : si c’est devenu ça la Fête de la Musique, on s’en passera avec profit. Il vaut mieux rester sur de beaux souvenirs que laisser partir en eau de boudin. )

Et puis je vais, bizarrement, rendre hommage à monsieur Trump, Donald, mister MAGA. Un énergumène politique, certes, infréquentable, macho ( et autres qualificatifs désobligeants…), mais voilà un homme qui annonce des trucs, et qui agit. Pas forcément comme on voudrait, mais qui se bouge. Qui écrit une histoire – contestable, discutable, à n’en pas douter – mais qui ne regarde pas passer les trains, comme tant de nos très policés Grands-Chefs, tout juste bons à dire comment il faudrait faire, et sans bouger un cil. Tenez, les Européens… encore à débattre, et blablabla, et oui mais non… de comment et quand ils vont décréter un dix-huitième train de mesures anti-Poutine… et puis notre Chef, prodigue de voeux pieux sur le conflit Israël-Iran ; qui annonçait reconnaître « incessamment sous peu » la nation Palestinienne : c’est une idée qui se défend, dans la logique du principe de la coexistence de deux nations ; ça va fâcher Netanyahu, c’est sûr. Mais on fait quoi, alors ? on attend ? comment il disait, hier, Donald ? « what the fuck » ?

Tibert

PS – Ce matin, les Iraniens annoncent que leurs installations nucléaires sont gravement endommagées… si j’étais eux, je dirais pareil, quel que soit l’état réel des choses. On les croit, ou pas.

(*) Les Instances Supérieures l’auront sans doute oublié au fond du bureau du Grand-Chef de l’Institut du Monde Arabe, d’où sa confortable retraite d’un tas d’emplois somptueux aurait dû l’avoir chassé, si les affaires étaient correctement menées. Ce qui n’est pas le cas.

Quidam est mort

( La temporalité n’est pas la même, on le constate ! à Nantes, riante cité bretonne – sauf pour l’administration – les commerçants des halles de Talensac, vieille institution de la bonne bouffe (bonne chère, dans tous les sens du terme) râlent ferme, car les lieux sont en déshérence. Des travaux, lourds, sont « urgents » … depuis la dernière grosse intervention, il y a 22 ans. Madame la maire, socialiste, ex-groupie de monsieur Ayrault et madame Hidalgo (des références ! ), envoie un second couteau au contact des rouspéteurs, qui leur sort ça, je cite : « Maintenant, nous arrivons sur une période électorale où tout le monde devient fébrile, y compris du côté de l’opposition qui utilise ce sujet. Evidemment qu’il y a des travaux à faire, mais vu le sujet dont on parle, cela demande de l’anticipation et de la planification » . Ah ! les besoins sont évidents… dont acte. Et puis on entre dans une période électorale : ça doit être pour ça que les commerçants rouspètent, forcément ; sans doute manipulés par l’opposition, non ? Et surtout : ça demande de l’anticipation : depuis 2003, vous pensez bien, ils n’ont pas eu le temps d’anticiper. On tente de les prendre au dépourvu, là… c’est pas du jeu. )

Je voulais enfin, ici, entonner un chant funèbre à Quidam. Je ne suis pas Bossuet, mais je vais essayer. Il est mort, Quidam, et sérieusement. Tué par 1) la cupidité, 2) l’administration, 3) les réseaux sociaux. L’administration, vous l’avez tous constaté, maintenant tout est « en ligne », ou presque. On est pistés, et gravement. Et les réseaux sociaux, en plus, c’est de votre faute ! quel besoin de bavasser à longueur de journées sur votre quotidien ? ça intéresse quelqu’un ?

Il fut un temps – pas si vieux – où l’on achetait un trajet, en car, en train, en métro… on s’appelait madame (monsieur…) Anonyme, et c’était très bien comme ça. Le contrôleur contrôlait que le billet était valide, ou pas, et basta ! Avec la carte de réduc’ qui allait avec, ou pas. Maintenant on scrute des billets nominatifs, comme si le Paris-Trouville « plein tarif » de monsieur Dugenou était d’essence différente du Paris-Trouville « plein pot » de madame Schmoldu. La SNCF sait quand vous voyagez sur ses lignes, peut vous sortir l’historique de vos trajets, se permet de vous abreuver de pubs pour des hôtels, des bagnoles de location, des machins à-côté. Idem en avion, à la RATP… partout !

Vous me direz : oui, mais… on pouvait vous le voler, le billet ! Oui certes ; aujourd’hui aussi : ça s’appelle usurpation d’identité. Et puis, en cas de problème, on peut vous joindre, vous envoyer un texto, un mail… d’accord. Mais si MOI je décide que je m’en passe, des mails de retard prévu ? je prends le risque, et je préserve mon anonymat. La vie privée, zut quoi. Je me demande ce que fiche le Conseil Constitutionnel : existe-t-il, quelque part, un droit à la vie privée ? si oui, on doit le surnommer « peau de chagrin » .

Tibert

Stades déserts et hameaux moches

Je constate, selon le Monde, que les habitants des villes « touristiques » en ont ras la casquette d’être assiégés par les touristes. Ils protestent ! j’avais d’ailleurs, il y a de cela 4-5 ans, pu côtoyer une manif’ des autochtones à Séville, Andalousie : ils en avaient déjà marre, à l’époque, des valises à roulettes, des boîtes à clés, des immeubles squattés par des vagues de malotrus bruyants et intrusifs parlant des langues exotiques. Disons-le : je n’étais pas fier ; c’était moi l’envahisseur, coupable de respirer l’air des Sévillans, de bouffer leurs victuailles, de faire mes besoins chez eux, d’occuper leur espace, massivement. C’est clair, il nous faut désormais, en ces temps de loisirs massifs et grégaires, habiter des bleds mornes, des courées grisâtres, des villes-dortoirs sans aucun charme, des Trifouillis-les-Riens désespérants d’ennui : on ne viendra pas, avant quelques décennies, nous pomper notre air. Les cars « troisième âge » ne feront que passer, nul mentor ne précédera dans nos rues, parapluie en l’air, des troupeaux de visiteurs bovins, occupés à tuer leur demi-journée (*). Habitons moche, le salut est là.

Et puis j’ai pu apprécier les progrès du foot dans notre beau pays : un match d’équipes « U10 » (donc sous les 10 ans) a tourné au pugilat. C’était une équipe de Tournefeuille, dans le 3-1, contre une supposée équipe de Frontignan, dans le 3-4. En fait pas du tout ! après enquête, l’équipe dite « de Frontignan » n’avait aucune existence légitime, c’étaient des usurpateurs… bref, ça a mal tourné : un blessé grave atteint aux cervicales, bagarre générale, l’éducateur responsable des bambins de Tournefeuille écope de 10 jours d’incapacité. C’était une rencontre de gosses, de gamins… chères petites têtes blondes ! accompagnés de leurs familles, bien entendu, persuadées que ce sont tous, absolument tous, de futurs Mbappé, des Ronaldo en devenir, forcément. Familles prêtes à faire la peau à quiconque semblera mettre en doute la classe immense de leurs rejetons. Voilà où nous en sommes. Mais que cela n’occulte pas le côté ludique du foot, et puis la grande fraternité du sport 😉

Tibert

(*) Tous munis de l’indispensable « smartphone » , pour faire des souvenirs ; et quelques selfies, si possible.

Mondobouffe

( On apprend qu’à Marseille se tient une « Slow Fashion Week » : la « semaine de la mode lente » , ou la « lente semaine de la mode » , comme vous voulez. Je préfèrerais, mais c’est syntaxiquement erroné, la « mode de la semaine lente » : en voilà une idée qu’elle serait bonne, une semaine un peu plus lente. Qu’on aurait le temps de voir passer, du lundi matin au dimanche soir. Mais savoir qu’il faut que ça se dise en anglais, au pays de Pagnol, Mistral et Giono, ça me rend tout chose. Notre langue fout le camp à grande vitesse, même Macronibus lui donne des coups bas genre brainwash. On va vers une sorte de langage gloubi-boulga planétaire. Huit-cents mots, pas plus.

A propos de gloubi-boulga « world-food » (beurk), j’ai pu en apprécier un échantillon hier, flânant sur une place centrale de la métropole clermontoise ; il y faisait une chaleur de bête, on rasait les murs et les devantures du côté ombreux. C’est un alignement ininterrompu, sur une soixantaine de mètres – en face je ne sais pas – de, dans le désordre : paninis (panini, singulier panino, en italien), bowls (des bols, donc, mais avec un « w » ça devient un menu), burgers (cheese, double, hot, etc), nuggets, tacos, shawarma, falafels, kebabs, pizzas (*), et je dois en oublier. Et puis des frites, avec, pour charger en lubrifiant. Un Caco-Lalo pour faire glisser tout ça ? ça fait roter. C’est notre avenir, là, et c’est tout de suite.

Tibert

(*) On voit fleurir dans nos campagnes les automates à pizzas… rondelles de pâte industrielle surgelée, peintes au brumisateur de sauce tomate, on y dépose en rond diverses bricoles, bouts de chorizo, bouts d’olives, bouts de jambon, bouts de… etc, lamelles de gruyère de la Mayenne, un coup de micro-ondes, un coup de chalumeau, et hop ! régalez-vous. Juxtaposé au dit distributeur, vous avez l’automate à sodas : elle est pas belle, la vie ?

Flexibilité d’une riposte très graduée

( Une journaleuse de France-Info se fait rudoyer, virer et traiter de « facho » par un militant-manifestant (visiblement de sensibilité LFI) lors d’une manif : il y avait bien évidemment méprise, car France-Info, question orientation politique… donc, les instances de ladite boîte ont protesté énergiquement : «après des mois où on a accusé l’audiovisuel public d’être un repère de militants gauchisants, c’est bien la première fois qu’on nous traite de facho» (on est toujours le « facho » de quelqu’un) : il fallait lire, et d’abord écrire repaire, bien entendu. Notez, repère, repaire… les deux peuvent fonctionner.

Et puis je lis ailleurs : « de plus en plus de jeunes choisissent le travail indépendant pour gagner en liberté et en flexibilité » . Ceci vous paraîtra anodin, mais vous le constaterez si vous y prêtez attention, le terme SOUPLESSE a quasiment disparu (*), au profit exclusif de la « flexibility » – oups, la flexibilité, en français. C’est en quelque sorte le terme anglais qui a gagné. Pourtant, souple, c’est bref, harmonieux… ça le fait mieux que flexible, non ?

Tout ça pour en venir à cet article de Ouest-France, où madame VDL, Von der Leyen envisage une dix-huitième bordée de sanctions contre la Russie de Poutine, au cas où elle n’arrêterait pas son agression contre l’Ukraine. Si ce n’est pas de la flexibilité, ça… hein ? 18 trains de mesures punitives ! je pose donc, innocemment, cette question : si l’on avait empilé dès le début les 18 paquets de sanctions anti-Poutine, ça n’aurait-il pas été plus convainquant ? plus efficace ? on dirait un sketch du genre : Aaattentioon ! mémé VDL va se fâcher très fort ! je compte jusqu’à 3 : 1… 2… 2 1/3… 2 1/2…, 2 3/5… je vais me fâcher… fais bien attention…

Tibert

(*) De même que « difficile » ; « difficile » a disparu, on ignore pourquoi. Maintenant, tout est compliqué.

Brain quoi ?

( On sait, ou pas, que les grosses plate-formes gratuites de contenus porno sur internet ont fermé boutique en France, pour protester contre les chicanes qu’on veut leur imposer : il s’agit en effet de s’assurer que les « visiteurs » sont bien majeurs… par des moyens carrément intrusifs, d’ailleurs (*). Outre que cette décision suscite des réactions alarmées de la part des acteurs porno (on dit « créateurs de contenu » , ça fait plus noble) qui vivent de leurs « productions » sur ces plate-formes – comment vont-ils gagner leur croûte, maintenant ? en travaillant ? – on a constaté que les vendeurs de solutions techniques pour contourner le blocage se font, eux, des testicules en vermeil : c’est simple, le VPN, pour « réseau privé virtuel » permet de paraître habiter au Zimbabwe, au Guatemala… quand on surfe depuis La Garenne-Bezons. Citation : « Dans les 24h qui ont suivi ce prétendu « blocage » , Trucmuche-VPN a vu ses inscriptions augmenter de 1000% en France » (eh oui, ce n’est pas gratuit) . Décidément, quand on est motivé, on y arrive toujours. )

Mais autre chose : Macronibus a, comme tout le monde, constaté hier qu’il y a juste un an, il dissolvait conn… par erreur l’Assemblée Nationale : il peut donc désormais recommencer ! sauf que ce ne serait pas forcément plus pertinent. Il est gêné, ça se voit, il n’a pas vraiment les manettes en mains, pas les coudées franches, et se retrouve un peu « en marge » , regardant le gouvernement gouverner. Alors il tente d’exister, il vitupère… prétend qu’on fait fausse route, qu’on sacrifie à tort l’écologie, que l’on nous manipule avec des (faux) problèmes d’immigration incontrôlée et d’insécurité. Comme s’il avait son petit VPN personnel, qui lui montrerait une autre planète : pas de délinquance débridée, pas de trafics de drogue en plein boum, pas d’immigration « buffet gratuit » , ou si peu… et il nous le dit comment ? qu’on fait oublier le combat pour le climat en préférant « brainwasher sur l’invasion du pays et les derniers faits divers ». Vous connaissez le « lavage de cerveau » ? lui, non. Mais les peaux de saucisson devant les yeux, en revanche…

Tibert

(*) On demande, par exemple, au « visiteur » de montrer sa trombine à la caméra de son téléphone : c’est évidemment assez pifométrique, il y a des « vieux » qui font jeune, et inversement ; et surtout, comment garantir que ce ne sera pas stocké pour utilisation ultérieure ? une utilisation malveillante, par exemple ?

J’en ai mare, mare à boue…

… bout d’ficelle, etc. Vous connaissez. Mais avant les mares, cet entrefilet saignant : trois footeux professionnels ont été sanctionnés par la Fédération (de foot, évidemment) car ils avaient signifié, plus ou moins discrètement, leur refus de participer activement à la « journée anti-homophobie » organisée par ladite fédération. Il s’agissait d’arborer un badge sur son maillot… Notez que ces footeux n’ont à aucun moment crié « à mort !  » ou autres gracieusetés : deux des trois se sont contentés de masquer le badge sur leur maillot, signifiant silencieusement que telle n’était pas leur opinion : c’est clairement un délit d’opinion, chose fort incongrue en Droit.

Un lecteur du Monde pointe par ailleurs une superbe hypocrisie, derrière cette campagne de façade : « Que les responsables politiques qui veulent se faire une virginité homophile sur le dos des joueurs de football professionnels commencent à contester le financement du PSG par le Quatar » . Eh oui : au Qatar l’homosexualité est punie de mort, et voilà qu’on fait le grand écart à prôner chez nous, dans des clubs abreuvés du fric du Golfe Persique, très répressif, non la seule neutralité – entre adultes consentants la liberté de choix est une évidence – mais la très haute bienveillance. Ce commentaire sur la « virginité homophile » en dit long sur la chose : c’est nous imposer la logique « ne pas être homophobe = être homophile » . Mais pas du tout ! Je n’ai rien contre les colombophiles, mais franchement je m’en fous, de leurs pigeons. Qu’ils ne me demandent pas d’adhérer !

Et puis je vous signale ce long article du Monde, illustré abondamment : une ode aux mares. Une mare, apprend-on, ça commence à 1,50 mètre de diamètre : une baignoire ferait l’affaire ! Je vous laisse apprécier ce retour aux sources naturalistes, qui hélas ne peut concerner que les possesseurs d’un terrain, apte à héberger ce genre de dispositif. On y apprend entre autres que la création d’une mare, précieux apport à la bio-diversité, etc etc… nécessite une autorisation en mairie. Et je vois là pointer notre travers chéri : il va falloir légiférer ! tout comme les piscines, les puits, les fosses septiques…. C’est dangereux, une mare, c’est « accidentogène », et vont fleurir les interdits, les bâches obligatoires, les hauteurs minimales (maximales), les catégories, les clôtures, les contrôles, les… et les impôts ! j’oubliais les impôts.

Tibert