Secouons le cocotier

Les chiffres de chômage baissent baissent baissent – 8,6 % paraît-il ; bref entre ceux qui disent que ça baisse, ceux qui se débrouillent pour planquer les chômeurs sous le coin du tapis, ceux qui vivent les doigts de pieds en éventail avec l’allocation chômage – j’en connais – et ceux qui galèrent à chercher sans succès du boulot, on a quand même un « point dur », une valeur sûre : les vieux – les plus de 50 balais, quoi ! – n’ont qu’à se terrer dans un coin en attendant « que l’heure de la retraite sonne ».

Nous sommes un pays d’entreprises jeunistes, gérontophobes, anti-vieux. Surréaliste constat, ce sont souvent des quinquas  racornis qui tiennent les rênes de ces boîtes qui ne jurent que par les 30-35 ans (« jeunes et expérimentés »).

Gâchis ? vous pensez que c’est du gâchis ? sûr, c’est se priver connement de forces et de compétences considérables ; et humainement, c’est une honte collective.

Allons, laissons-leur une chance : faisons monter les vieux au cocotier, et secouons pour voir ceux qui tiennent le coup. On leur trouvera bien un CDD sur un coin de table !

On fait ce qu'on pneus

On peut traiter d’autre chose que de la Présidentielle ? oui ? Bon, alors une bien bonne. De notre correspondant pemanent à Clermont-Ferrand, où comme chacun ne sait pas, il a neigé la semaine dernière, -10 degrés, vent glacial etc… et savez-vous quoi ? les rues étaient verglacées, oui messieurs-dames. Donc salage, sablage et poudre de perlin-pinpin.

Mais il se trouve que Clermont a son exceptionnel tramway sur pneus à guidage central, inauguré en Octobre, et qui depuis novembre se balade entre Croix-Neyrat et le CHU, via Carmes et Jaude, mais ça vous vous en foutez. Tramway sur pneus donc parce que, c’est un secret de Polichinelle, monsieur le Maire a prêté une oreille bienveillante aux conseils appuyés de la société Bib’Michelin, principal bailleur de notoriété de la ville. Accessoirement, on a argué des exigences techniques : fort besoin d’adhérence pour grimper le célèbre « viaduc » qui passe devant la « Muraille de Chine », bref des arguments, quoi. Les pentes du tramway à Nantes vers la gare maritime sont comparables, et ça grimpe sans problème avec des bonnes vieilles roues d’acier sur rails classiques, mais bon…

Donc, oyez oyez, le chouette tramway sur pneus de Clermont… a patiné sur la neige et le verglas ! qui l’eût cru ? il peut neiger à Clermont ! incroyable. Il a donc fallu tracter ces superbes machines rouges flambant neuves avec de bons vieux engins à mazout.

Tramway sans neige
Reste donc à inventer le tramway sur pneus à clous.

PS1 – Le tout début 1985 avait vu 10 à 15 cm de neige sur Nantes, et l’on inaugurait alors le premier tramway moderne… il n’y avait guère que lui qui roulait ce jour-là !

PS2 – Reste que la caméra fixe qui filme la place de la Victoire, à Clermont, montrait des images superbes, neige et blancheur, Urbain II tout seul, figé sur sur son socle, sur fond de cathédrale de lave noire… de la pure poésie. Voir : http://www.clermont-ferrand.fr/Webcam-de-la-place-de-la-Victoire.html

Mon n'Euro, tu me déçois

Eh oui, le Figaro (encore lui ! ) tartine sur « Les européens pas emballés par l’Euro » (voir sur :

http://www.lefigaro.fr/fil-info/20070129.WWW000000359_les_europeens_pas_emballes_par_l_euro.html

Bon, je pense que le journaleux avait la tête ailleurs ? c’est  » L’Euro déçu par les européens » qu’il fallait écrire. Des Rosbifs récalcitrants et mauvais joueurs (itou les Danois, Suédois …) des bistrotiers, boulangers, petits commerçants qui se ruent sur l’arrondi qui tue (cinq balles ? allez hop, 1 euro, soit 33 % d’augmentation), des ingrats qui traversent l’Europe d’Helsinki à Lisbonne sans changer un poil de monnaie et qui s’en aperçoivent à peine … tiens, Européens à la noix, médiocres, vous ne méritiez pas cette superbe idée.

La baballe au centre ?

Au PS on lave son linge sale, Hollande se fait remonter les bretelles par madame, le jeune Montebourg au piquet, le vieux Frêche qui broie du Noir car viré pour cause de propos pas dans la ligne … Royal de Luxe qui annonce « Je serai la présidente de la France métissée et qui se reconnaît comme telle » : si « métissé » tient lieu de programme…

De l’autre bord (eh oh, j’ai gommé les marges, pour cause évidente d’efficacité : tout ce qui est excessif étant insignifiant) ça ne va guère différemment ; le Petit Nicolas prétend toujours arbitrer et jouer le ballon en même temps, ce qui n’est pas très correct ; ses groupies « rigolos » font des blagues minables et essayent de faire mousser tout ça … pas terrible, les gars.

Bon, le Monde d’hier donnait la parole à un type qui annonçait que puisque c’était comme ça, il allait voter Bayrou ! Oui vous avez bien lu, Bayrou.

Eh bien, je ne sais pas grand-chose du programme de M. Bayrou, mais une chose au moins mérite un vigoureux assentiment : notre pays se porterait nettement mieux si au lieu de voir la Gauche au pouvoir s’empresser de détricoter tout ce qu’a fait la Droite, et inversement, on essayait de tricoter ensemble ! ça nous tiendrait plus chaud l’hiver. On doit pouvoir trouver chez nos Politiques (tous fonctionnaires, profs etc… j’y reviendrai) des gens sensés, pas haineux, pragmatiques, capables de laisser leurs Doctrines au vestiaire et d’écouter ce que leur dit le voisin.

Attention, prononçons bien « Baïerou », pas « Bèrou » : c’est un type du Sud-Ouest, putain con !

César et nos minets

Voici revenu le temps des Césars (allez, au pluriel, il y en aura pour tout le monde). La corporation des z’intermittents du cinoche va pouvoir se congratuler, s’admirer et se faire admirer. On y remerciera l’équipe technique et les producteurs, on y visionnera quelques morceaux choisis.

Mais c’est plutôt bien, par ailleurs, qu’on fasse ainsi la nique aux Oscars d’Amérique, car Hollywood n’a pas le monopole de la création cinématographique, et toc ! Et si Valérie Lemercier est en verve, ça peut se révéler intéressant.
Mais mon propos se veut ici plus grammatical que cinécentrique, car traitant de « nominé » : de l’anglais  « nominated » (précisément pour les Oscars) : on est rivaux des amerlocs jusqu’à singer leurs mots.

Donc que faudrait-il dire ? nomination -> nominé ? voyons : une …ation a pour verbe correspondant …er ! exemples : sommation sommer / ablation abler / rotation roter (burp) / crémation crémer / libation liber … impec’.

Bon, que sont ces films « nominés » ? ce sont des films retenus (sélectionnés, choisis, nommés)  pour briguer les Césars, et n’est pas forcément César qui est nominé … César qui est notre minet ! C’est bourré de fautes, ce billet.

Signé : Minet le bien nommé.

Bidochons

Il paraît qu’en chaque homme il y a un cochon qui sommeille – c’était un dicton de chrétien, maintenant avec les religions sans cochon, que dire ? – et je puis ajouter (« rajouter » en français de tous les jours, j’y consacrerai bientôt un billet) qu’en tout Français il y a un Bidochon qui sommeille.

Vous aurez noté que je n’ai rien dit concernant les Françaises, en qui le dicton ne voit sommeiller nulle truie, et si la célèbre Mme Bidochon (Raymonde) n’est pas citée ci-dessus, c’est qu’elle est clairement moins conne que son mari, bien qu’ayant ses limites.

Donc les média radiophoniques, et notamment une radio périphérique prétendument Numéro 1, ont aujourd’hui longuement tartiné sur une « bonne blague » faite par un humoriste à notre Royal(e) candidate, blague consistant à se faire passer pour un ministre canadien – vous imaginez l’accent de bûcheron québecois – et à extorquer à ladite Ségo quelques phrases imprudentes propres à dilater la rate des z’auditeurs.

Ah ah, je me marre (aux canards).

Gageons que le pitre qui a commis cette chose aura à coeur, par souci d’équilibre, de piéger téléphoniquement le petit Nicolas, par exemple en lui annonçant que sa femme le re-quitte (poilant !! on se bidonne !), ou toute autre farce propre à réjouir le bon peuple.

On est là dans la même veine que les sinistres et laborieux Guignols, experts dans le gras, le schématique et le lourdingue. De la politique pour abrutis.

Rengaine hivernale et autres

Hier mardi et cette nuit il a neigé en divers coins de la France : étonnant !

Pourtant nous sommes en Janvier, période où les sociétés d’ôtôroutes, si efficaces pour nous ponctionner 1 euro tous les 20 km en moyenne, n’ont évidemment aucun souci quant aux conditions de circulation sur leurs concessions ruineuses.

Donc comme d’hab’, poids lourds en travers, bouchons homériques, chasses-neige au compte-goutte et de toutes façons bloqués par les bouchons, milliers de passagers coincés dans leurs bagnoles toute la nuit, ou dans un gymnase avec des sandwiches dans le meilleur des cas …

Un routier, interwievé ce matin, nous comparait aux allemands, qui écoutent les bulletins météo (ouais, ils font ça !!), sablent / salent préventivement (c’est possible, ça ? ), mettent 2 chasses-neige par portion d’autobahn pour déneiger en tandem 2 voies de chaque côté à un rythme d’environ 70 km par heure … et c’est gratoche ! chez nous, un chasse-neige dans le meilleur des cas, 30-35 km/h, une seule voie déneigée, et on paye !

Et tous les ans ça recommence, et tous les ans les autoroutiers jurent qu’ils vont y mettre les moyens.

C’est carrément à désespérer de ce pays.

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« Trop de loi tue la loi » … Bien content ! Le Monde reprend mes thèmes (voir « Lire la loi’). Voyez donc :

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-858601,0.html

Je cite : « La production est non seulement plus importante au fil des ans, elle est cumulative. « Dans la tradition britannique, explique un fonctionnaire du Parlement, les textes se suivent et se remplacent. Chez nous, ils se complètent. »  Eh oui, les engliches n’aiment pas les empilages de textes se référant les uns aux autres – on les comprend – , tandis qu’en France – patrie de la Clarté, comme chacun sait – certains … « défendent le système en expliquant que « la tradition française oblige à comprendre la règle dans son épaisseur historique ». Et puis, objecte-t-on, « ne nous leurrons pas, le droit n’a jamais été, nulle part, accessible au quidam !« .

Et wouala, c’est dit ! Admirez … j’aime assez les arguments du style « épaisseur historique » : les lois c’est comme un Big Mac, plus c’est empilé meilleur c’est ! Les incultes qui avancent ces âneries n’ont sans doute jamais pris connaissance des techniques documentaires d’historisation des textes, qui permettent de consulter toutes les versions d’un même topo, tout en préservant la lisibilité de chacune.

Et retenez, Quidam, que le Droit n’est pas destiné à vous être accessible.

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Entendu hier soir l’ineffable M. Didier Migaud, parlementaire socialiste, fustiger les propositions du petit Nicolas à propos de sa « politique de toujours moins d’impôt ».

Puis-je lui faire remarquer qu’il manque à sa diatribe des précisions importantes quant au point de départ de cette politique ? Usons d’un parallèle avec le sport cycliste : si nous nous trouvions avec notre bécane au sommet du col du Galibier (ou de l’Iseran, ou du Somport etc…) quelle autre politique que de descendre ? hein ? M. Migaud ? hein ?

Retrouvailles

Devinez quoi ? En partant pour Bordeaux, j’ai récupéré un vieux sac de cabine un peu fatigué. Et dedans il y avait mes lunettes de soleil et ma carte SNCF disparues depuis deux ans !!
Ca m’a fait un choc… St Antoine est un salaud, il me les a retrouvées trop tard, juste pour me faire « bisque-bisque rage !!
Voilà à quoi mène l’agnosticisme,  cause d’un manque de dévotion…
Pourtant j’avais fait brûler un cierge… certes je ne l’avais pas payé !
Dieu s’en remettra, maintenant qu’il a l’abbé Pierre dans son giron.

Michèle

Cappuccino

Toujours sur Pierrot la soutane, si vous suivez … alias feu l’abbé Pierre : il fut d’abord père capucin, comme chacun ne sait pas, avant de passer dans le ‘civil’, pour cause de santé fragile ; mais bon, on n’est pas ici sur l’hagiographie de M. Grouès, d’autres s’y emploient avec ardeur ; on parle de capucins : de l’italien cappuccino, petite capuche !

Vous voyez, la petite capuche ? le dôme de lait mousseux saupoudré de cacao, crépitant de petites bulles blanches (tiens, tu fais du sous-Delerm, façon « Première gorgée de bière », plagiaire ! ) à la surface de la tasse fumante et parfumée ?
Tout ça nous ramène inévitablement – voir un de mes précédents billets sur la furtivité – à la grande confrérie des capuches : coiffures humbles d’hommes dissimulant leur piété sous l’anonymat de ce couvre-chef uniforme, adeptes de l’ombre sur les yeux. Et dans ce genre les pères capucins furent donc des précurseurs, suivis – bien des siècles plus tard – par leurs disciples à sweat-capuches, d’jeunes des quartiers, qui sur le plan du couvre-chef n’ont donc rien inventé …

Reconnaissons toutefois que cet autre incontournable de la tenue de quartier, le très patatoïde pantalon « baggy » – qui fait irrésistiblement penser à une panne de sphincter anal – ne relève pas, lui, de la tenue historique des pères capucins.

Grouès sur le quai

Celui qui avait choisi ‘ l’abbé Pierre ‘ pendant la dernière guerre comme pseudo de clandestinité – comme d’autres Morland ou Fabien – , alias Pierrot la soutane pour ses amis d’Emmaüs, a cassé sa pipe, et pourtant il ne fumait pas.

J’ai eu la surprise, par un beau soir clair et frais de septembre 1997, sur le quai de la gare de St Gervais – non loin de Chamonix – de le trouver, attendant là un train en correspondance avec un ami. Je partais avec quelques collègues faire le Mont-Blanc, que je me suis fait, merci.

Il était parfaitement conforme à l’image que nous donnaient les télés, avec sa soutane, ses lunettes, sa barbe, son béret et sa canne. Reconnaissable entre tous.

Nous ne l’avons pas abordé, monsieur Henri Grouès, sur ce quai ; d’ailleurs, que lui aurions-nous dit ? et puis ne souhaitait-il pas voyager peinard, loin des z’interviouzes, des media, des journaleux, des badauds ?

Alors bon vent vers Dieu le Père, s’il y en a un, Monsieur l’abbé. Avec ou sans Lui, ce petit billet a été écrit pour vous saluer, pour saluer un homme qui s’en va.