Au pain sec et à l’eau ?

( Récits passionnants, dans vos divers Canards-Sur-Toile, de la journée d’hier au procès des attentats du 13 novembre : une magistrate belge, madame Isabelle Panou, y est intervenue longuement… mais vous n’en saurez quasiment rien, sauf à être abonnés au Soir, à la Libre Belgique, au Parigot, au Monde… c’est réservé aux lecteurs payants. Ah si… un canard vous les donne gratis, ces informations ! Un canard qui n’est pas à l’Est, plutôt de l’autre côté. Mais chuut ! je ne vous ai rien dit. )

Et puis cette histoire poignante d’un gamin qui n’a pas mangé à la cantine, parce que sa môman a négligé de payer sa note de 900 euros (*), rien que ça ! note due à la mairie d’un village du 3-3. La honte ! La maman en question est passée, forcément, à TPMP chez Hanouna sur C8, où elle a eu son quart d’heure de célébrité warholien – et putassier. Il est vrai que le sujet est propre à faire pleurer dans les chaumières, genre « Le petit Chose » , « Cosette et les Thénardier » , « Sans famille » et autres « Oliver Twist » . Chirley – la maman se prénomme ainsi, mais elle parle français comme vous et moi – assure qu’elle a reçu des relances de la mairie, mais pas de factures : voilà une fine procédurière, bien renseignée sur les manoeuvres dilatoires. Le gosse a été ramené chez lui par un policier municipal, brocardé – le gosse, pas le flic – par les autres bambins, témoins de l’évènement. Vous imaginez la violence, la honte, le choc ? manu militari, littéralement. Mais il paraît qu’il était gentil, le policier… c’est possible, ça ?

Au total, on nous enfume, ni plus ni moins, et ni vous ni moi ne saurons ce qui s’est dit, ce qui s’est réellement passé et pourquoi ça s’est passé comme ça. Tout sur le buzz, l’affect, la corde sensible ! monsieur Hanouna aurait pu inviter un représentant de la mairie incriminée pour dire sa version des faits ; ça n’aurait été que simple souci de vérité, mais il avait choisi son camp, et l’avait choisi pour vous. Si ce n’est pas de la manipulation, ça y ressemble bigrement.

Vous vous ferez peut-être votre opinion… moi j’ai un faible pour la solution du maire de Saint-Pourçain-Sur-Sioule, le coup du pain sec et de l’eau. D’abord, c’est juste le pain sec, en fait : l’eau, c’est ce qu’on boit d’ordinaire dans les cantines scolaires. On ne stigmatise pas les enfants, ils sont nourris – sur un repas, avec du bon pain bio de première pression à froid, ils n’en pâtiront pas – mais on met la honte aux parents indélicats. Il y a certes des parents qui sont vraiment dans la dèche, on peut essayer de les aider, mais les mauvais payeurs, si si, ça existe !

Tibert

(*) L’équivalent de 400 repas, soit 2,25 euros l’un : c’est abordable, non ? 400 repas, c’est quasiment deux ans d’impayé, ça fait quand même beaucoup.

Peuchère !

Macronious est à Marseille… au chevet d’une ville en déshérence. Ville superbe, sites splendides, des tas d’atouts, … et à la ramasse. Il va évidemment mettre la main à la poche, annoncer plus de police, mieux d’écoles, des investissements. Bien… rappelons toutefois deux choses :

a) Plus de police c’est bien, mais pour quoi faire ? pour continuer à voir la Justice, noyée sous les dossiers, parfois pleine d’une mansuétude néfaste, relâcher ou condamner à des peines symboliques,  dans des délais ridiculement longs, des délinquants endurcis « défavorablement connus etc etc… » faute d’accueil en prison ? pour continuer à fermer les yeux sur une économie carrément parallèle et des trafics juteux connus de tous ? pour faire comme si le haschich était illicite alors qu’il se consomme à ciel ouvert, tarifs affichés en vitrine ? pour aller timidement et en nombre « suffisant » faire par ci-par là des parades de dissuasion dans les quartiers ? C’est un changement radical de politique qu’il faut, et les moyens qu’il faut avec ; pas du cosmétique.

b) La mairie de Marseille a été durant des lustres en dessous de tous ses devoirs. Ne nommons personne… le folklore pastis-pétanque-cigales-cabanon (espadrilles, accent, bouillabaisse…) a bon dos ! ce fut le clientélisme comme politique (et en a-t-on fini avec ?). On a complaisamment embauché des tas d’agents municipaux inutiles, on leur a même doré le boulot sur tranche – le « fini-parti » des éboueurs, les chasses gardées des dockers, les horaires bidon de certains services sociaux… –  et l’on a laissé dormir ou filer en quenouille les dossiers essentiels, sécurité, transports, logement, éducation. La gouvernance laxiste de cette ville est lourdement fautive, et tout le monde le sait : elle a – elle avait – à la base autant d’atouts et pas plus de soucis que Nice, Strasbourg, Lyon ou Bordeaux.

Face à ce lamentable bilan, Macronibus aura-t-il le courage de dire les choses ? d’énoncer les bons diagnostics ? d’appuyer là où ça fait mal ? rien n’est moins sûr, à neuf mois des élections.

Tibert

 

Des tas de bonnes raisons…

… de se réjouir ! Passés les J.O. japonais en retard d’un an, et madame Hidalgo en personne ayant récupéré le schmilblick pour 2024 et pour Paris – ah, Paris, c’est vrai que ça manquait, les J.O… – on peut passer à autre chose. Ce matin tôt, je trouve, donc, dans la presse-sur-Toile, plein de bonnes nouvelles. Tenez :

Au Mexique, dans l’état de Sonora, il fait 40° à l’ombre comme de rien, il ne pleut plus, les troupeaux crèvent de chaud, de soif, de faim, c’est la cata. Vous comprenez, l’économie, là-bas, c’est la viande bovine sur pattes ; on en mange habituellement trois fois par jour (exercice : mettez cette phrase à l’imparfait).

– Au Vénézuela, on s’apprête à définir une unité monétaire 1.000.000 fois plus forte : on va enlever six zéros aux étiquettes. Le kilo de haricots à 265 millions de Bolivars va descendre à 265. Ouups, rectification, ça fera 1,35 $ : on paye quasiment tout en dollars, là-bas ; ça vaut mieux. Maduro et son prédécesseur Chavez étant des flèches, des types au dessus de toute critique, c’est généralement la faute à pas de chance, ou aux USA. Tiens, oui, les USA, bonne idée.

– A Madagascar, c’est la famine. Il est vrai que la gousse de vanille, c’est délicieux, mais peu nourrissant. Mais, justement, un complot vient d’être découvert, qui devait, paraît-il, faire la peau au président du pays, et, le croirez-vous, il y aurait un Français dans le coup ! Ne cherchez plus, on sait maintenant pourquoi ils sont dans la panade.

– En Turquie, le gouvernement menace de poursuites les médias qui montreront les incendies en cours dans le pays. Le mot-clé de Touïtteur #HelpTurkey fâche, là-bas en haut lieu : ça semblerait dire que la Turquie aurait besoin d’aide… non mais… pas du tout ! tout va super bien en Turquie, c’est officiel.

– Le Gulf-Stream, ce superbe et généreux courant marin qui tempère si bien nos climats européens de la façade atlantique, projette de faire une pause… il se ferait porter pâle. Du coup, le climat de Lyon serait bientôt celui de Montréal, au Québec. Réjouissant, non ? L’hiver, -15° C ou pire, jusqu’en avril.

– En Afghanistan, les Talibans conquièrent les capitales régionales, quasiment sans opposition. Bientôt le retour aux affaires pour eux, donc : démocratie à la trappe, chape de plomb, moyen-âge religieux, femmes interdites de scolarisation… charmantes perspectives. Ah, j’oubliais, le pavot, l’héroïne : les affaires, quoi…

… Mais justement, un romancier afghan, et d’autres, lancent une pétition pour que « les pays occidentaux recueillent les journalistes et artistes » menacés par le retour des Talibans. Voyez, c’est très simple : TOUS les Afghans lambda (et les Afghanes, donc ! ) vont pâtir du retour des Talibans, mais il faut sauver les journalistes et les artistes. Les sauver, eux, mais pas en Turquie, au Qatar, en Arabie Saoudite (16 habitants / km2, il y a de la place !),  pays développés, très-très musulmans et fiers de l’être, mais nous ! nous, les démocraties occidentales, bonnes pommes (*).

Tibert

(*) Tiens, bonne pomme : le gars qui a incendié la cathédrale de Nantes s’est de nouveau illustré, en Vendée, à trucider un des curés qui l’hébergeaient. Entre le masochisme des catholiques, la somnolence bienveillante de la justice, le gouvernement « c’est un problème subalterne » , personne n’a été fichu de mettre ce fou sanguinaire à la porte. Le Pays des Droits de l’Homme… à Narguer ses Lois.

Éléments de langage

( Apaisez-vous, rapaisez-vous, qu’ils disent, maintenant. Une circulation apaisée… un quartier apaiséApaisé, c’est l’omniprésent adjectif qu’on trouve un peu partout dans les outils de propagande des mairies du bon côté rose-vert – avec quelques belles photos du maire, souriant, évidemment. Ajoutez-y la végétalisation : très importante, la végétalisation. Apaisé-végétalisé, c’est le top ! Et puis la bienveillance ! aaah… une ville bienveillante… je vous souhaite d’y habiter. Avec des lunettes teintées, en rose ou vert, comme vous voudrez, ou les deux. Apaisés, végétalisés, en bienveillance. )

Mais je lis ce matin dans l’indispensable Montagne clermontoise qu’un restaurant reçoit des tombereaux d’insultes, menaces de mort… à la suite d’un malentendu sur un problème d’allaitement. Une môman voulait pouvoir nourrir son bébé au sein, on lui dit que vu les consignes anti-Covid ce ne sera pas simple… bref, voyez l’article, où l’orthographe et la précision des termes sont quelque peu malmenées (« …après plusieurs publications sur les réseaux sociaux, réalisés par une maman de 30 ans... » ). Ceci pour dire que les justiciers masqués des Réseaux-Poubelles – tous planqués derrière leurs écrans et leurs pseudos, évidemment – font monter une mayonnaise assez puante sur une micro-affaire qui ne mérite pas ça. Des menaces de mort, rien de moins… mais peut-être que c’est juste histoire de causer, de passer le temps ? Bêtise et méchanceté fleurissent au ras du caniveau, quand elles peuvent s’exprimer incognito. Et ça ne sent pas la rose.

Tibert

PS – Y repensant – ça m’arrive – je me demande par quel mécanisme pervers cette allaitante cliente du restau a eu besoin d’épancher sa rogne sur les Résoss ? où est la moche nécessité d’étaler un différend de ce genre urbi et orbi ? de jeter des noms aux chiens ? sale époque…

Paradoxes et curiosités

Les râleurs anti-vaccin – au singulier, car la douzaine de vaccins déjà obligatoires ne font pas de vague, eux – rouspètent, manifestent, même, car en théorie on va les refouler des bistrots en l’absence du précieux sésame vaccinatoire. Ah… et avec une cigarette au bec ? c’est idem, refus, sauf en terrasse. Comment ! oser attenter à ma liberté de fumer ?  c’est la dictature, l’étoile jaune, le goulag, les Hlpsdnh (*), bref c’est un scandââle, comme disait Georges Marchais. Sauf, sauf que c’est légal depuis jolie lurette, et partout, et bien normal : les voisins n’ont pas forcément envie, n’est-ce-pas, de sentir la clope dans leurs cheveux, de se goudronner les bronches malgré eux ?  le virus c’est kif-kif, camarades réfractaires : vous n’êtes pas seuls sur une île déserte ; ne le refilez pas aux voisins, ils ne sont pas preneurs.

Et puis monsieur Dupont-Moretti – EDM pour faire court -, ministre des juges, est convoqué par des juges (la Cour de Justice de la République) pour être entendu et possiblement mis en examen puis jugé. Il est connu que la vendetta couve sous cette procédure, possible resuçée (**) de Règlements de comptes à OK Corral, et puis l’on peut s’interroger sur le bien-fondé de ce montage où le serpent se mord la queue. L’impartialité nécessaire y sera hautement suspecte, et suspectée ! Et puis ça va jaser dans les chaumières. Qui, alors, pour examiner les possibles torts de EDM ? bonne question, personne n’est au dessus des lois, on doit pouvoir le juger s’il faute. Mais pas ses subordonnés, puisqu’en quelque sorte c’est ça la hiérarchie. Là, c’est un peu gros, non ?

Tibert

PS – Le scoop : il est mis en examen, EDM, au motif qu’il aurait voulu profiter de son poste de ministre pour régler des comptes avec certains magistrats qu’il avait dans le nez… bonne, excellente ambiance au Ministère et dans les hautes instances de la Justice ! Moi si j’étais Castex-Premier, j’irais y jeter un oeil, voire y lancer un audit : c’est ce qu’on fait, quand on veut faire le ménage en grand ; on lance un audit. Impartial, bien entendu.

(*) Les Heures Les Plus Sombres De Notre Histoire. Le point Godwin est tout proche là, au coin de la rue.

(**) Resuçée existe bien, nonobstant mon ignare correcteur orthographique. C’est le joli terme de chez nous, équivalent à remake, qu’on peut renvoyer chez les Grands-Bretons vu qu’on a le même à la maison.

Nettoyage de printemps

( Je sais, je me fais rare… mais pourquoi ajouter de la mousse à la mousse de l’actualité ? pour que ça mousse ? je ne vais pas me lancer sur l’exégèse des récentes déclarations mélenchonesques « … comme par hasard, une semaine avant l’élection, un incident dramatique… écrit d’avance… » , vous en savez autant que moi. Le spectaculaire, là-dedans, c’est l’arrivée des pompiers, la prompte rescousse des seconds rôles, « Il faut sauver le soldat Méluche » , dès le lendemain matin sur le pont médiatique. Il urgeait d’étayer, expliquer, expliciter, paraphraser, mettre en lumière, remettre en perspective, décrypter pour nous la Pensée-Mélenchon – la fulgurante pensée du lider maximo – qui parfois nous désarçonne, il est vrai. Dans le concert des assistants secourables, j’ai, faut-il l’avouer, préféré l’assistante, Clémentine Autain ; mais pas pour des raisons politiques.)

Ceci étant, madame Lebranchu, ex-Garde des Sceaux, s’interrogeait il y a quelques jours à propos des futurs « Etats Généraux de la Justice » annoncés par Macronibus.  C’est vrai qu’on sort des lois à la cadence d’un canon anti-aérien ; nombre de nos lois ne sont pas vraiment appliquées, respectées ; elles sont là « au cas où » et a posteriori, pour les litiges et pour border les débats s’il y a lieu. Et madame Lebranchu de se, de nous questionner : peut-être y a-t-il trop de lois ? Tenez, elle développe : « Je pense qu’il y a peut-être trop de lois qui s’empilent. On ne fait pas de bilan de la loi précédente et on ajoute une loi parce qu’il y a eu malheureusement un drame. (…) Il faudrait peut-être dire : on arrête de faire des lois, on fait le bilan de tout ce qui a été fait. On fait un vrai bilan, mais un bilan public ». C’est parler d’or. Je prolonge : qu’est-ce que ça signifie, faire le bilan d’une loi ? la loi parfaite, c’est celle que tout le monde respecte, et donc ne donne évidemment lieu à aucune sanction. On peut donc la supprimer !  A l’inverse, la loi nulle à ch…, c’est celle que personne ne respecte, sans qu’aucune sanction intervienne : on peut donc la supprimer, et revoir sa copie. Entre ces deux extrêmes, une bonne loi, c’est une qui ne redonde pas avec les voisines ; qui est connue et comprise, plutôt respectée mais pas totalement, donne lieu à des contrôles suffisamment fréquents et serrés – contrôles entraînant des sanctions significatives et réellement appliquées. Voilà, madame Lebranchu nous a mis au pied du mur : il faut passer notre gigantesque arsenal de lois au crible de la redondance, de l’obsolescence, de la pertinence, de l’utilité, de l’applicativité, de l’efficacité – et de la clarté ! Hercule ouvrant la porte des écuries d’Augias AVANT nettoyage devait faire la même trombine.

Tibert

C’est la nuit qu’on nuit

Le Parigot relaie enfin avec quelque constance l’exacerbation des habitants de Paname à propos de la saleté ambiante, et notamment des tags. On sait l’ampleur qu’a atteinte cette sale mode sur les murs de nos villes, à Paris entre autres : à croire que les bombes de barbouille sont gratuites, distribuées à la sortie des collèges. Bref, des tas de citoyens se sont mobilisés pour rouspéter, exiger des actions : il y en a même qui ont piraté le site internet de la Ville, V majuscule, pour protester contre ce fléau.

Et voilà-t-il pas que la Ville entend, s’émeut : quoi ? des tags ? serait-ce possible ? ciel ! morbleu, il faut urgemment y remédier ! Donc ça se bouge, ça va se bouger, et l’on va les traiter, ces tags, grâce au travail assidu des très-très nombreux fonctionnaires municipaux, des sous-traitants aussi, peut-être : gratter, nettoyer, kärcheriser, repeindre par dessus, etc – sauf les Banksy et les trompe-l’oeil, évidemment. Enfin l’on s’avise à l’Hôtel de Ville que c’est sale, hideux, inquiétant, menaçant, ces peinturlures sauvages.

« Nettoyer c’est bien, ne pas salir c’est mieux » : vous connaissez l’adage, et c’est bien vrai, ça ! Tenez, à Singapour et Osaka c’est propre ; à Singapour on salit très peu (*), et puis on nettoie ; à Osaka on ne salit pas, il n’y a pas de poubelles de rue… les gens  jettent leurs déchets à la maison. Mais bon… on est en France, on est des Latins, voire plus. Il serait ainsi plus judicieux, pensent les esprits logiques, d’empêcher l’apparition des tags plutôt que de les traiter ensuite. Par exemple, mettre en oeuvre les deux volets d’une politique fort simple : a) On pourchasse et appréhende, de nuit, les tagueurs –  ils agissent quasiment toujours la nuit ; b) On confisque les bombes de peinture ; on ne défère pas les fautifs au tribunal, au juge des enfants, au substitut du Procureur ou similaire, pour un dossier pénal, un TIG bidon (**), un édifiant Rappel à la Loi ou équivalent : contravention ! 135 euros (+ 135 pour non-respect du couvre-feu, tant que ce sera en vigueur) ; récidive ? une grosse somme. Ce serait peut-être efficace, ça… on n’engorgerait pas les tribunaux pour des queues de cerises, et rapidement les tagueurs se calmeraient. Cerise sur le quatre-quarts, on économiserait de la barbouille.

Ah oui mais non, il faudrait patrouiller de nuit. Heures supp’, roulement des effectifs (insuffisants, les effectifs, faut-il le préciser ?), complexité des rotations, primes de risques… non, on pourra pas le faire, ça… bah tant pis, on repeindra.

Tibert

(*) Les gommes à mâcher, notamment, y sont proscrites ; omniprésentes sur nos trottoirs, super dures à enlever.

(**) Quoique… un TIG à effacer des tags, ça aurait de la gueule.

Logements de ponction

( Les manoeuvres politicardes de début Mai en région PACA laissent augurer de futurs et superbes retournages de vestes, coups fourrés et bidouilles d’appareils. On est là face à une moche et peu exaltante perspective, se préparer psychologiquement au scénario-catastrophe, sinistre mais attendu pour le printemps 2022 : Emmanuel re-face à Marine, ou Manu l’Attrape-Tout versus l’indéboulonnable Héritière du Flambeau. Mais je l’ai déjà vu, ce film ! )

Ceci dit, je voulais souligner l’humour, si si, l’humour, qui met de la bonne humeur y compris dans nos formulaires administratifs les plus rugueux. Tenez, en Isère ils ont, à la préfecture, une lettre-type pour enjoindre aux squatteurs de quitter les lieux illégalement occupés. On sait que depuis peu on constate des progrès, les propriétaires légitimes ont maintenant quelques chances de récupérer leurs biens avec l’aide de la Force Publique, qui s’est avisée qu’effectivement, bon sang mais c’est bien sûr, le squat constitue une violation du Droit français, et que donc, gnagnagna… (soupir…) il est nécessaire de faire les gros yeux aux contrevenants.

La lettre-type en question ? voici la substance : « Aussi je vous invite sans délai (*) à trouver un autre squat afin de libérer les lieux litigieux (**) avant l’intervention de l’huissier et des forces de l’ordre ».

Si l’on souhaitait vraiment éradiquer cette plaie que sont les squats, on ne s’y prendrait pas autrement, non ? aux dernières nouvelles, on va retoucher la lettre-type.

Tibert

(*) Le préfet « invite sans délai » à quitter.. ? Voyons… je suppose que le préfet invite « à quitter sans délai », non ? Avouez, c’est super dur à formuler.

(**) lieux litigieux ? ce ne sont pas les lieux qui le sont, vu que le titre de propriété indique clairement où ils se situent et à qui ils appartiennent. C’est l’occupation des lieux qui est litigieuse, voire, osons le mot, illégale.

Sous cloche ?

Le tout récent attentat islamiste dans le commissariat central de Rambouillet a suscité horreur et réprobation, et notre Intérieur de ministre Darmanin est bien entendu intervenu dans le même sens sur ce sujet : il appelle à protéger les forces de l’ordre. Renforcer la sécurité des commissariats : les citoyens sont invités à s’inscrire pour des patrouilles autour et aux abords de ces édifices, où les flics vont vivre retranchés durant les heures ouvrables… le clampin lambda, muni d’un casse-croûte, de jumelles et de Kro, va faire des planques discrètes dans sa Clio 2015 banalisée, surveillant les rues où crêchent les policiers de son quartier, pour que ces derniers puissent vivre tranquilles… On y est, on marche vraiment sur la tête, là.

Car c’est tragiquement simple : si le flic doit maintenant se protéger et être protégé pour pouvoir exercer son métier de protection, il ne peut tout simplement plus travailler. Paraphrasons Mao : « Le flic doit être dans la population comme un poisson dans l’eau ». Ce n’est que du bon sens, mais on en est très très loin, dans certains quartiers… et même maintenant aux abords des commissariats dans de paisibles villes réputées sans problème. Il est donc essentiel, si l’on veut remettre les choses à l’endroit, que les agressions envers nos policiers, gendarmes, pompiers (*)… soient punies dans des délais brefs (**), systématiquement, très rigoureusement : que ce soit vraiment dissuasif, en un mot. C’est un vieux pieu, un voeu pieux ? eh oui, hélas. Car nos gouvernants peuvent faire les gros yeux, peuvent flûter, « des peines extrêmement fermes gnagnagna», c’est – faut-il le rappeler – c’est la Justice qui prononce les peines, en toute indépendance, et personne d’autre. Monsieur Darmanin a le droit de souhaiter qu’on punisse très sévèrement et de façon dissuasive les agresseurs de flics ; mais c’est le juge qui a le droit de sévir. Les peines-plancher, par exemple, assureraient une « sévérité minimum », et le juge, tenu d’appliquer la Loi, ne pourrait aller en deça. Ah oui, les peines-plancher… mais c’est de droite, ça ! même que madame Taubira les a supprimées, en 2014. On vit bien plus en sécurité depuis, non ? … non ?

Tibert

PS – Ah, au fait… ça va nécessiter qu’on se bouge enfin, là-haut. C’est possible, ça ?

(*) Empêcher un pompier d’intervenir, c’est encore plus condamnable : ils sont là pour secourir, voire sauver des vies.

(**) ça nous changera !

Du bleu et du blues

Macronious était ces jours-ci à Montpellier, douce ville du Languedoc – son traditionnel marché aux voleurs du boulevard Gambetta – et qui traîne comme partout ses problèmes récurrents de djeunes, de petite et grosse délinquance, d’incivilités, de drogue, de cités en déshérence – la Mosson, la cité Gély, le Petit-Bard… – bref une ville comme bien d’autres. On ne vient pas en visite les mains vides, et donc il a annoncé, Macronibus, des effectifs de police en supplément, « plus de bleu dans les rues » : cinquante en rab’ à Montpellier. C’est gentil, ça part d’un bon sentiment. Mais le problème est sans doute largement ailleurs…

a) Il y a depuis quelque temps une claire entreprise, instrumentalisée par les marionnettistes de l’ultra-gauche, de « démolition » de la police sur deux fronts : et d’un, on la vilipende et la déconsidère (les campagnes de hurlements « halte aux violences policières ») ; et de deux, on intimide, menace, agresse frontalement les policiers : ça décourage les vocations, tout ça.

b) Faut-il le rappeler, à part les contraventions, menues incivilités – moto sans casque, pipi sur la voie publique… le policier ne punit pas ; il interpelle ! c’est la Justice qui punit, redresse, etc. Et – je sais, je l’ai déjà écrit – elle ne juge pas « au nom du Peuple français » ; elle fait ce qu’elle peut avec le peu qu’elle a, et puis elle fait ce qu’elle veut, la justice !  Voyez par exemple le curieux et tout récent procès en appel des incendiaires  de policiers de Viry-Chatillon (*). Les délais de traitement sont ridiculement longs ; les prisons sont indignes, et il y manque des milliers de places ; les petites peines ne sont pas appliquées ; les peines appliquées sont systématiquement réduites. Sans oublier, détail affreux, l’empathie déclarée de certains juges en faveur des prévenus plutôt que des victimes.

Bref, Macron le plombier nous fait un devis d’évier bouché, quand c’est la canalisation d’égoût qui refoule ! ça ne va pas le faire… et, coup de blues, rien n’annonce qu’il ait l’intention de s’attaquer un jour au problème.

Tibert

(*) Les peines prononcées en première instance pour ces manifestes tentatives de meurtre sur des policiers n’étant pas à la hauteur des faits établis, le parquet avait fait appel. Et en appel, donc, les réquisitions ont été en deça des sanctions initiales ! Curieux, non ?