L’horreur du « mansplaining »

Je suis tombé, zappant comme j’ai coutume (*) sur les titres des canards-en-ligne, entre autres le Fig’ragots – sur cette vidéo. Le journaleux Samuel Fitoussi y expose la nature des normes actuelles de correctitude dans les films et les vidéos, en l’espèce, le surgissement normatif du woke ! Ma foi, j’ai regardé son exposé – 7 bonnes minutes – avec intérêt, et appris quelques trucs.

J’y ai compris pourquoi – je vous en entretenais dans mon billet précédent – il y a obligatoirement de la « diversité ethnique » dans les pubs de nos écrans : du blanc, oui, presque toujours, mais pas que ! diversité des couleurs, un Antillais… une Noire… deux nanas homos… un couple panaché, des gosses mélangés… c’est la règle ! de fait, Fitoussi argumente solidement, et mentionne les fermes positions « paritaires » de madame France-Télévision, Delphine Ernotte, et puis cette Bible 50-50 qui permet aux équipes de tournage de ne pas pécher, d’ avoir bon dans leur recrutement. Citation de ladite Bible, écrite bien entendu dans ce jargon pitoyable de bêtise, l’écriture « de gauche » (inclusive) : « Les recruteur•se•s peuvent facilement accéder à des équipes techniques et artistiques mixtes et paritaires, au-delà des habitudes et des préjugés  » .

Eh oui, il importe qu’une intrigue sur un chalutier du Guilvinec en campagne de pêche participe de la diversité : on mettra en scène deux Maghrébin.e.s 😉 dont une femme bâchée sous son ciré, trois caucasiens dont une femme (une amourette avec la musulmane ?), une femme ou un homme transgenre Noir.e, plus quelques figurants plus ou moins hâlés : le compte y est ! En évitant que le capitaine soit – préjugé lamentable, raciste, carrément – un mâle Blanc (**). Si les techniciens de plateau sont également en effectifs harmonieusement équilibrés – n’oublions pas les personnes en situation de handicap – il y a aura même un bonus financier à la clé.

On n’a pas encore réécrit les chefs-d’oeuvres du cinéma à la sauce woke, mais ça viendra : Eisenstein et son Alexandre Nevski sur le lac gelé bien blanc, Les fraises sauvages, de Bergman, Printemps tardif, d’Ozuce sera réjouissant de diversité.

Tibert

(*) Je chéris la diversité… dans l’information ! le son de cloche monocorde, très peu pour moi. Donc, je butine, à droite à gauche, c’est le cas de le dire !

(**) Le mansplaining ? horrible anglicisme, détestable scénario : un homme (Blanc, c’est le top dans l’ignominie) explique un truc à une femme, ou à un Noir, ou, pire, à une femme Noire (mettre de la moutarde dans la mayonnaise, le maniement d’une éplucheuse de petits pois…) : c’est détestable, ça véhicule les stéréotypes genrés, ça infériorise, gnagnagna… préjugé macho… bref c’est absolument à éviter.

Foot et pub, et vice-versa

( « A ma zone Praïme » , si vous êtes abonné à ce robinet de vidéos états-uniennes, va certainement vous demander un supplément d’environ 3 euros par mois pour échapper au découpage de vos séances par de la pub. C’est de plus en plus la règle : la pub vous emm… vous ennuie, sinon plus ? eh bien, payez ! preuve par (A + B), si vous ne l’aviez pas déjà ressenti, que la pub c’est vraiment une purge ! Avant le JT de 13 heures, sur les chaînes nationales, par exemple, c’est le déferlement des promos pour les bagnoles : des nanas au bord de l’orgasme à caresser le tableau de bord, des couples (*) extatiques fendant l’espace dans leur Alma-Rofeo ou leur Béhème silencieuse et planante… et tout ça pour seulement 299, ou 399, ou 499 euros par mois. Donc, vous voulez bouffer de la vidéo, hollywoodienne, et sans pub ? payez ! )

Et puis sur une chaîne télé, hier soir, on montrait un enregistrement des chants des supporters du PSG (le foot à Paris, au moins 80 % de professionnels non-Parisiens) lors du dernier match contre l’OM (le foot à Marseille, à peu près même proportion de joueurs non-Marseillais). Ignoble ! en gros, tous les supporters marseillais seraient des homosexuels masculins, en termes moins châtiés. Le chroniqueur qui commentait ces images lamentables déplorait cet état de choses, mais « on n’y pouvait rien » , ils chantaient tous ! C’est faux, on y peut ! Premio, il existe des instances nationales du foot, et elles doivent sévir sans faiblesse. Matchs à huis clos, matchs annulés, pénalités financières, les moyens existent de combattre ces comportements infâmes (à défaut de combattre ces idées, mais là c’est affaire d’ éducation, qui est devenu un gros mot). Deuxio, le délit de « manifestations homophobes » existe : on ne peut pas punir tout un stade ? certes non, mais on peut identifier 40 « chanteurs » au hasard, les punir selon les barèmes en vigueur, et l’on recommence la fois d’après. On appelle ça l’ exemplarité de la peine, mais ce concept n’est pas très en vogue, semble-t-il.

Tibert

(*) Petite digression statistique : amusez-vous à analyser-compter les scènes de pub avec couples. Ils sont, vous verrez, massivement d’origines ethniques différentes, parfois féminins-homosexuels (curieusement, pas de couples mâles). C’est désormais quasi obligatoire, c’est la norme, on a exclu de la pub les banals couples caucasiens hétérosexuels. Sans doute que ça ne fait pas vendre ?

Castagne et belles âmes

Le papam François est manifestement venu à Marseille pour réprimander, « remonter les bretelles » aux Européens, coupables selon lui d’inhumanité avec les migrants (*). Sa supposée autorité réside sur des fables vieilles de presque 2.000 ans, sur des « on dit » où l’on marche sur l’eau sans paddle, où l’on transforme l’eau du robinet en excellent pinard, où l’on ressuscite les morts, etc, j’en oublie… et sur une philosophie de renoncement et de masochisme – ici sur terre c’est moche, certes, mais c’est goupillé comme ça : après, vous verrez, ce sera super ! … en outre, macho comme c’est pas imaginable – comme dans les deux autres religions monothéistes, d’ailleurs, c’est un vaste consensus sur ce point. Les femmes, interdites de prêtrise ! les curés, célibataires ! sexe ô combien pervers, méfiance ! Et cet homme vient donner des leçons de bonnes manières, « poussez-vous, faites de la place » , yaka les accueillir, quel que soit le nombre, ce ne peuvent être que de braves gens ! Le papam sait pertinemment qu’au Vatican, la densité de population est limitée, il ne pourrait pas, lui, « accueillir toute la misère du monde » dans son micro-état, couvrir la place Saint-Pierre de huit couches de tentes individuelles Kéchua à touche-touche… mais ailleurs ça ne lui pose aucun problème : c’est chez les autres.

Et puis les manifs d’hier dénonçant « le racisme systémique » (systématique, écrit le journaleux de La Montagne, qui a tout compris !) et « les violences policières » : cocasse démonstration par l’absurde, ce sont les flics qui se sont fait violemment agresser, obligés de sortir un flingue pour tenir les casseurs en respect et sauver leur peau. Les LFI et autres Verts radicaux sont ainsi, de longue date, avec persévérance – « ça finira par payer » – à la manoeuvre pour déstabiliser les institutions régaliennes de ce pays ; on en a eu hier une bonne illustration. A suivre, sans aucun doute, connaissant ces oiseaux et leur but.

Tibert

(*) Mot aseptique désignant des groupes, d’Africains à 95 %, faible proportion de réels persécutés sous des régimes condamnables, grosse majorité de jeunes hommes en pleine forme, à la recherche d’un avenir moins nul que chez eux, au mépris de nos lois et des règlements frontaliers.)

Apologie du tiers

( L’Azerbaïdjan a les dents longues, il y a du territoire à récupérer. Situation intéressante, Moscou, jusqu’ici gendarme protecteur de l’Arménie, est en difficulté vers l’Ouest, et puis les Arméniens lorgnent de plus en plus vers l’Occident, les ingrats ! donc ça castagne là-bas – Poutine regarde ailleurs, diminué et vexé – avec la bénédiction des Turcs, qui y retrouvent des effluves de l’Empire Ottoman. Revoyant la carte de cette région, je constate avec effroi que le Nakhitchevan m’avait échappé ! c’est encore plus noeud de vipères que supposé, il y a deux enclaves allogènes, symétriques, le Haut-Karabakh (à l’Est, de peuplement arménien, mais en Azerbaïdjan), et le Nakhitchevan à l’Ouest, de peuplement azéri-turcophone, et en territoire arménien. Voilà un petit bout des séquelles des déchirements du siècle dernier, et il y en a d’autres. Je vais vous dire : il y a du souci à se faire ! )

Et puis cet article du Fig’ragots sur le niveau de maths, alarmant, chez nos jeunes écoliers du primaire : résultat de décennies de démission dans la pédagogie et l’exigence. Qu’on puisse écrire 0,8 + 1 = 0,9 ! Qu’on ignore combien de quarts d’heure dans trois quarts d’heure ! Pensez, il fut un temps, pas si lointain, où les trains se croisaient, l’un à 60 km/h, l’autre à 80, les baignoire fuyaient tandis que coulait le robinet (*) … et il fallait trouver les solutions !

Mais une chose me chiffonne, là : oui ils sont nuls, maintenant ; oui les jeunes Français sont bons derniers en Europe, en maths, les filles encore plus nulles que les gars, et personne ne s’en émeut. Un expert énonce – voir l’article du Figaro – que les mots «moitié» et «quart» doivent être connus dès le CP… moi ça m’interroge : et le tiers ? le tiers, zut quoi ? c’est trop dur, de couper en trois ?

Tibert

(*) Des énoncés comme ça on n’en fait plus : c’est vachement difficile, et puis ce serait censuré, les écolos hurleraient au gaspillage d’eau.

Mélanges de genres

( Vendre du carburant à perte : idée saugrenue et néfaste. Madame Borne sait très bien QUI se sucre grassement avec les carburants : les raffineurs, et le gouvernement. Les distributeurs, loin derrière ! Les grandes surfaces feront peut-être l’effort de vendre à perte, ici ou là, ponctuellement, pour attirer le chaland ; les pompistes indépendants ne pourront pas suivre, et vont donc péricliter, mettre la clé sous la porte, direction Popôle-Emploi. Si c’est ça qu’on veut… )

Mais bon… si en France on évoque l’écriture inclusive, le genre plutôt que le sexe (*), les droits des Helgébétés, le désormais omniprésent « celzéçeux » , les mea culpa post-colonialistes et toutes ces génuflexions devant les exigences de minorités de plus en plus impérieuses et dominatrices, on dira : c’est de gauche ! bonne réponse. A l’opposé, eh bien… c’est l’opposé ! Enfin… en gros, parce que ce n’est pas si simple. Par exemple, l’immigré : pour la gauche extrême, c’est le nouveau Prolétaire, le ferment et le socle du Futur Radieux, matériau précieux, à bichonner ! Cet immigré dont une forte proportion est musulmane, et qui, s’il est Français, vote ! Chez LFI, on l’a bien compris, et l’on y caresse avec ferveur les votes musulmans, quitte à s’asseoir sur des lustres de combat laïc, à renier les analyses marxistes sur les religions. Amer constat, les religions, et les religieux, ne cadrent pas vraiment, pas du tout en fait, avec les discours et les thèmes « de gauche » !

Voyez cet exemple wallon – et l’on constate ici qu’en Wallonie c’est comme chez nous, c’est la beauté de notre communauté linguistique. Cet article du Figaro, une fois… la photo qui l’illustre nous montre une mer de musulmanes sévèrement bâchées, manifestant contre le projet EVRAS (un cours de 2 heures, d’un bloc, dans l’année, pour 2 classes des collèges, sur l’ Education à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle : énorme programme ! ). Pêle-mêle, elles condamnent de supposés encouragements à la masturbation, la promotion des déviances, de la pornographie… je vous en passe. Et à côté de ces dévotes voilées, qui, majeures, votent peut-être pour les Wallons-Insoumis (ça existe ?), on trouve, comme chez nous, des complotistes de droite, de gauche ou du milieu, et des cathos tendance soutane et messe en latin, évidemment pas trop branchés LFI ! Car la complexité des nuances et des intérêts qui traversent les milieux « progressistes » – où les religions, normalement, devraient être très mal vues, « opium du peuple » etc… – trouve son reflet, inversé, dans une même complexité, en face.

Mais ça c’est la Wallonie… et de m’interroger : quid des Flamands ? ces mêmes conflits ne les traverseraient-ils pas, et de manière aussi contradictoire ? eh bien, l’herméticité de leur langue m’interdit de lire « De Standaard » en V.O. et d’en déduire une ligne générale. Tenez, ce qui est dit sur ce même sujet de l’ EVRAS : « Bezorgde ouders en complotdenkers strijden tegen seksuele opvoeding op school » . Vous avez repéré, vous, où ça traite de l’encouragement à la masturbation ?

Tibert

(*) Le sexe ne change pas : c’est du XX ou du XY, c’est ferme et définitif. Le genre, en revanche, c’est souple (« flexible » , en franglais), ça change même selon le nombre : un amour éperdu, des amours enivrantes. C’est problématique, souvent, on s’interroge : caténaire, c’est mâle, non ? non. Et amphigouri ? c’est à vous.

Con trôles

( Des faits divers gratinés ? tiens, un ado de 15 ans se suicide, c’était très probablement du harcèlement. Les parents s’étaient inquiétés, avaient réagi, déposé une main courante, alerté le rectorat du coin… on a pu apprécier la réponse dudit rectorat, pleine de sollicitude 😉 , qui en fait menaçait les parents ! menaçait de porter plainte, vu qu’ils faisaient rien qu’à les embêter, au rectorat. Pas de vagues, surtout pas de vagues ! )

Et puis cette histoire que nous conte La Montagne (… pourtannnt… queu la monta-gné bêêê-leuuu...) et qui illustre de façon grinçante le slogan putassier « à nous de vous faire préférer le train » – et la dérive mercantile « rentre-dedans » de tous les transporteurs, SNCF en bonne place. La femme qui a payé en tout 477 euros pour un trajet vers Biarritz en TGV 1ère classe avait tout faux : le billet « plein pot » , pourtant valide, pour le bon trajet, le bon train, payé nickel, n’était pas à son nom (au nom de sa mère, qui avait fait l’achat sur le Houèbe) ; elle a dû, en vain, en faire la preuve, devant un contrôleur auguste et inflexible : il avait levé un gros poisson ! J’ai, nous avons tous voyagé en train pendant des décennies avec des billets anonymes, « au porteur » , achetés en gare, à un automate, etc : aucun problème, mais c’était trop simple ! Certes les détenteurs d’une carte de réduction devaient la montrer, avec leur trombine agrafée dessus – rien là que de très normal – mais pas plus ; ce système fonctionnait sans histoire, un billet c’est un billet, c’est Jean Duval qui le présente, ou Paul Dugenou, quelle importance ? les vols de billets SNCF sont extrêmement rares, anecdotiques.

Mais voilà, on ne nous pistait pas efficacement, les fichiers « clients » étaient bien minces… il faut, il faut absolument qu‘on nous suive à la trace, qu’on sature nos boîtes mail, qu’on nous vante les forfaits de l’hôtel Des Blots Fleus à Perpette-sur-Mer, le houikinde en TGV à tarif aux petits oignons, etc : du bizness. On a notre date de naissance : « Bon anniversaire, Marcel, ou Kevin, ou Jean-Pierre » (*), nous susurre notre transporteur chéri (et revenez vite sur nos lignes !) C’est… « 1984 » et Big-Brother 39 ans plus tard, en plus fort. La marque de votre slip, bientôt ; vous verrez !

Tibert

(*) J’ai en horreur cette mode états-unienne de nous interpeller par notre prénom. On n’a pas joué aux billes ensemble, à la récré, que je sache.

Bestialité et goupillon

( Rebondissant sur l’anniversaire du « golpe » qui avait renversé le gouvernement Allende au Chili, le Lider Maximo de la gauche « sud-américaine », béat devant les exceptionnelles réussites sociales du Nicaragua, du Venezuela… le Mélenchon que le monde nous envie 😉 donne à l’équipe Macron-Borne « le même visage bestial » que Pinochet et sa clique de militaires chiliens… même Libé (pourtant, hein, Libé ! ) trouve ça excessif. Y aurait-il un plan secret, au Château, pour rafler les députés LFI , les Nupessiens ? les parquer dans un stade, les y torturer ? )

Et puis le papam François va venir à Marseille – pas en France, à Marseille, nuance ! Et Macronibus (avec son visage « bestial » , voir plus haut) doit assister à une messe en plein air, festive donc, dudit pape. Tollé dans les rangs : laïcité ! faux-pas ! compromission ! clame-t-on ici et là, et plus précisément à gauche (*). Moi-même, je vais vous dire, je m’interroge : que va-t-il faire dans cette galère, Macronious ? il pourrait se contenter de serrer la cuillère à François, de chef d’état à chef de tout petit état, et basta, non ? A bien y réfléchir…

a) il a le droit, Manu-les-Rouflaquettes, il a bien le droit de croire au Bon Dieu, non ? ( De Gaulle avait l’air d’y croire, il pratiquait, lui, sans se cacher… deux églises se partageaient ses faveurs). Alors, à supposer que ce soit dans ses convictions, qu’il biche à l’idée d’assister à cette cérémonie, il devrait y aller incognito, à la messe du pape ? avec une fausse barbe et des lunettes noires ? costumé en chaisière ?

b) il m’est arrivé X fois d’entrer dans des églises – il y en a de fort belles, le Roman auvergnat notamment, mais pas que – pour y écouter des chants, de l’orgue, des prières (les sermons, j’évite, les Bossuet sont rares), ou simplement « assister » à ce qui s’y passait – au fond, près de la sortie, en général, pour ne pas déranger. Non que je sois un batracien de bénitier, si je l’ai jamais été ça m’a passé, mais ça fait partie de mon histoire, il arrive que ça me parle ; c’est grave ?

c) ceux qui crient au scandale, ce sont les mêmes qui assistent es qualité à la rupture du jeûne du Ramadan, l’ombre venue et le soleil couché : le Ramadan et ses bouffes vespérales, « ça vaut bien une messe » , non ? comme disait Henri IV, qui à ma connaissance n’a jamais assisté à ce genre de cérémonies – ou alors, incognito.

Tibert

(*) Pas à une contradiction près, cette gauche qui hurle au liberticide quand il s’agit d’interdire dans les écoles l’ abaya, cette tenue manifestement, ostentatoirement confessionnelle, symbole de l’effacement et de l’infériorisation des femmes.

Entendez vous, dans nos campagnes ?

Les paroles de la Marseillaise (datées, effarantes, de nos jours ! mais c’est un autre débat) c’est en fait « … dans les campagnes » . Mais il s’agit ici de campagnes moins rurales, sans sillons abreuvés de sang impur (berk !) : de campagnes gouvernementales de sensibilisation. Il y en a deux sous le coude : une qui traite des incestes intra-familiaux (*) ; vous verrez, c’est pas mal fait, et ô combien nécessaire ! une autre, ou plutôt deux, plus banales, qui alertent sur les dangers de l’alcool. Eh oui, Coupe du Monde de rugby, donc pintes de bière à gogo, arrosages festifs, viande saoule, etc… mais ces deux dernières campagnes en projet ont été retoquées, et l’article cité ici évoque, pour l’expliquer, les pressions des lobbies du pinard… vrai ou faux, exagéré ou pas, ce n’est pas mon propos. Nous savons tous que l’alcool est un poison – addictif, avec ça ! – , qu’il faut y aller doucement, avec modération, comme on dit.

Non, moi je vous parlerai ici de la drogue, de la dope, du chichon, de la coke, de la marie-jeanne, de l’extasy, du cannabis, du crack, du joint, des fixes, etc. Tout ça est interdit, évidemment, théoriquement réprimé, puni, DONC pas la peine d’en causer : c’est la politique apparemment en vigueur, car, vous le constatez vous aussi, on ne nous en dit RIEN. Rien ! position stupide et faux-cul à un point effarant, quand on sait que des millions de Français se droguent impunément tous les jours, tandis que la Loi regarde ailleurs (fumer un joint, la loi définit ça comme « se droguer » , même si c’est une fois par ci par là, bénin, inoffensif, pas de quoi en faire six caisses).

Donc, quid de campagnes d’information sur les méfaits de la dope ? les conséquences sur le cerveau du cannabis à haute dose – idem la coke, les amphétamines, les… ; les gangs qui prospèrent ; l’économie parallèle qui pourrit les cités (des chiffres ! les chiffres sont éloquents) ; les épaves humaines qu’on croise dans la rue… car, je l’ai écrit il y a quelque temps, et tout le monde le sait, le premier fautif, c’est le type qui veut se procurer et se procure de la dope : pas de client, pas de trafic ! Faisons un parallèle avec l’alcool : les lobbies de la dope seraient-ils influents au point de museler toute communication sur la chose ?

On nous met en garde contre le verre de trop : nous voilà prévenus. Mais, la fumette de trop ? non ? pourquoi ?

Tibert-la-morale

(*) Presque un pléonasme, l’inceste « intra-familial » . Enfin, c’est nommé comme ça…

Désobéir, avec civilité

On sait peut-être (on sait aussi que c’est la coupe du monde de Rugby, oui oui, super, mais on peut traiter d’autre chose ?) que se tient en ce moment un procès contre des militants anti-« mégabassines » , militants impliqués ou pas – le procès tranchera – dans les affrontements très violents qui ont ensanglanté une manif à Sainte-Soline, dans le 7-9 (interdite, cette manif !). Les télés leur ont tendu un micro complaisant . Je résume leurs propos, tenus sans débat, sans recul, sans contradicteurs : colère légitime, ne pas subir, agir pour la Planète en grand danger. Un mot résume cette posture : la désobéissance civile, appelons-la plus sobrement DC.

Il se trouve que, par ailleurs, le Garde des Sceaux Dumont-Poretti pousse au même moment un coup de gueule contre la DC ( il en a « ras le bol » ) : « Ras-le-bol de ceux qui pensent qu’on a le droit de ne plus obéir à la loi lorsqu’on est porteur d’une cause légitime » . Lui répondant à distance et à Niort (morne plaine !) , la cheffe de la CGT, madame Sophie Binet, l’invite à « réviser son Histoire » , et illustre son argumentation, voyez vous mêmes.

Voilà le décor planté… effectivement, c’est clair, la DC a permis des avancées sociétales significatives. On pense à Rosa Parks évidemment, cette Noire qui s’assit (sans violence) dans un bus à une place réservées aux Blancs ; chez nous, les 300++ « salopes » qui déclarèrent (sans violence) avoir avorté (c’était alors puni par la Loi)… Madame Binet nous le dit avec clarté dans son propos, et c’est fondamental : « la désobéissance civile, elle est par nature pacifique » . Voir Sainte-Soline ! Et puis elle nous sort ça, et c’est selon moi abusif et faux, « elle est à l’origine de nos principaux acquis sociaux et sociétaux » . Le Front Populaire et les congés payés, ces sont les urnes, madame Binet, pas la DC. Le Mirage pour Tous (*) de Moi-Président, les 35 heures de madame Aubry, la CSG non-déductible de monsieur Rocard (je blague, là) : des avancées sociétales décisives, votées par le parlement, etc.

Bref, la DC, légitime ou pas ? Il se trouve qu’elle est, par nature, clairement hors-la-loi ! c’est la remise en cause d’un rapport de forces ; sa « légitimité » (illégale) repose essentiellement sur la volonté de renverser ce rapport de forces perçu comme injuste. Donc, la désobéissance ?… pourquoi pas, si la cause le mérite, est légitime… mais a) en pleine conscience et acceptation des risques encourus et des sanctions éventuelles – eh oui, on est dans l’illégalité… b) n’oublions pas l’adjectif, « civile » , c’est-à-dire avec civilité. Ce qu’on a vu à Sainte-Soline en est un parfait contre-exemple. Je vous la ressers, celle-là, c’est madame CGT qui le dit, et je suis d’accord : « la désobéissance civile, elle est par nature pacifique » .

Tibert

(*) Je sais, je l’ai fait exprès.

Veiller sur : sur-veiller

Il vous est sûrement arrivé d’entendre votre mobile (*) causer tout seul, comme ça, sans lui avoir rien demandé : c’est que madame Gougueule, avec ses grandes oreilles, vous écoute, 7/7 – 24/24 au besoin, prête à répondre à vos sollicitations ; parfois elle croit à tort qu’on l’interpelle, et hop elle intervient ! Evidemment vous en plaisantez, vous vous en fichez, ce sont des milliards de conversations qui sont ainsi captées, analysées, et les vôtres dans le tas, pfff… c’est infinitésimal. Sauf que…

… Sauf que pas du tout : on exploite vraiment vos données, on mémorise vos centres d’intérêt, on vous balance des pubs ciblées, par exemple. Pas méchant, certes, mais un peu fâcheux, non ? La fondation Mozilla – à l’origine du butineur bien connu « Firefox » , entre autres – s’est penchée sur les données échangées par les utilisateurs de voitures électriques avec les constructeurs… eh oui, tout est géré par des ordinateurs, et via le Houèbe. C’est assez affligeant, et inquiétant, si vous tenez à votre vie privée. D’abord rien des échanges n’est chiffré : tout est en clair, y a qu’à se servir. Renault et ses filiales s’en tirent un peu moins mal que les autres, mais grosso modo, vous êtes fliqués ! Ce n’était pas le cas lorsque je pilotais ma Deudeuche sur les petites départementales : rien ne transpirait de mes humeurs, de ma façon de conduire, de mes choix d’itinéraires, de mes conversations avec les passagers, de mes haltes, de la température dans l’habitacle, de mes stations de radio (je n’avais pas de radio, d’ailleurs) : 6-Troënes ne me surveillait pas.

C’est un constat assez affligeant, et je vous invite à consulter l’article cité plus haut. Un point me chagrine particulièrement, parce qu’on trouve un peu partout cette formule sournoise, vague et inquiétante, abusive pour tout dire ! Thessla, La firme de monsieur Musk, « propose certes à ses clients de désactiver la collecte [des données] sur demande, mais précise que l’opération “peut entraîner une réduction des fonctionnalités de votre véhicule, des dommages graves ou une incapacité à fonctionner” . Voilà : vous refusez qu’on analyse-traite-conserve vos données personnelles ? vous risquez la panne, grave, et les emm… les ennuis qui vont avec. Et sur votre mobile (*) c’est pareil ! si vous avez l’idée saugrenue de faire de la place, de virer des programmes pré-installés qui ne servent jamais, genre Play-Bidule, Machin-Optimizer ou autres, vous pouvez le faire… mais achtung ! on vous prévient, c’est suicidaire ! malheureux ! ne faites pas ça ! « Si vous désactivez une application intégrée, cela peut provoquer des dysfonctionnements gnagnagna… » : ça en provoque, des dysfonctionnements, ou pas ? Si vous avez des réponses, ça m’intéresse. Parce que le fournisseur du mobile, ce n’est pas lui qui va nous donner un coup de main.

Tibert

(*) Du moins sur Androïde… chez Appeul je ne sais pas, je n’en ai jamais eu et ça ne me manque pas : j’ai horreur des produits fermés à la concurrence.