Comme le homard : à l’américaine

On peut faire des tas de trucs à l’américaine (à l’états-unienne, en fait, l’Amérique c’est plus vaste) : Jacques Tati, le facteur du délicieux « Jour de fête » , faisait sa tournée à l’américaine sur son vélo à grelot. Mais c’est d’autres moeurs que je causerai, là : le civisme tel qu’on le conçoit aux USA comparé au nôtre. Une anecdote : un couple d’amis résidait dans un coin assez rural de l’Etat de New-York ; la femme, au volant d’une voiture de location, ignorante des us et coutumes locaux, doubla un « school bus » , un bus scolaire jaune-orange pétant, bardé de clignotants rouges et à l’arrêt, constatant que tous les gamins en sortaient pour aller du côté droit. Aucun flic n’y assistait, mais elle fut plus tard convoquée chez le shérif du coin et sanctionnée : on l’avait dénoncée ! Notez, à l’époque personne ne trimballait de mobile dans sa poche, personne n’était en mesure de filmer la chose : c’était du témoignage purement verbal. Aujourd’hui on aurait des preuves vidéo…

Eh bien chez nous ça ne se fait pas ! chez nous on ne « balance » pas, c’est comme ça que c’est qualifié : et d’une, on craint des représailles, vu que l’anonymat des témoignages n’est pas bien pris en compte ; et de deux, les flics (et les juges !) ont déjà assez de boulot comme ça. Mais ça pourrait changer, et ma foi ça finira peut-être par changer, car l’impunité de certains comportements est dangereuse pour tout un chacun, donc inacceptable. Tenez, à Montpellier, un chauffeur de bus bourré comme un coing… c’est super dangereux, ce genre de cas… l’unique passagère, choquée, a prévenu les flics. Elle a bien fait.

Ailleurs, chez les Auvergnats par exemple, les rodéos en ville sévissent à Clermont-Ferrand, et la police a du mal avec ça. Il y a déjà eu des morts du fait de ce genre de pratiques, pas seulement des motards – ça, on pourrait dire qu’ils l’ont cherché – mais des piétons tués. Devant l’ampleur du phénomène, le canard local informe que désormais il sera possible de témoigner simplement – je cite :

« …Un comportement dangereux et source de nuisances sonores (*) contre lesquels les autorités tentent de lutter. A ce titre, la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) du Puy-de-Dôme met en place une adresse mail à laquelle les habitants de l’agglomération de Clermont-Ferrand peuvent effectuer, anonymement ou pas, un signalement (lieux, description de la moto, etc.) : alerte-rodeo63@interieur.gouv.fr  » . NDLR : ce sera certainement anonyme à 99,95 %, à n’en pas douter, et il faudra donc, c’est essentiel, que l’anonymat soit bien protégé.

C’est là peut-être un tournant dans la lutte contre les « incivilités » (les délits, en français) qui nous pourrissent la vie : nous sommes invités à aider. Bien entendu, on objectera que c’est la porte ouverte aux dénonciations calomnieuses ! certes. Mais on a TOUS maintenant notre mobile à portée de main, voire scotché dans la main, pour immortaliser les faits délictueux (il faudrait carrément trois mains, d’ailleurs, ce sera pour la prochaine mutation génétique). Reste à casser certains… préjugés, réticences, craintes ? bref, passer du « pas mes oignons, j’ai rien vu » à « on peut changer les choses » . A condition que ça suive, derrière…

Tibert

(*) Au fait, les nuisances sonores ! les pots trafiqués / non homologués, c’est interdit. Enfin, sur le papier !

Don primate

( Rien… c’est l’été, non ? alors laissons-nous un peu de vacuité. Tenez, si vous insistez… TF1 et M6 veulent fusionner. Deux tonnes de pub plus deux tonnes de pub = quatre tonnes de pub, et toujours aussi peu d’appétit pour me poser devant ma télé à ingurgiter (*) des tombereaux de pub, justement, des Reality shows mornes et des « Super Nannie » ressortis du congèle. Qu’ils fassent donc affaire, je leur dédie la phrase chiraco-macronienne « : « ça m’en touche une sans etc etc... » .)

Et puis la ville de New-York voudrait qu’on trouve une autre expression pour la « variole du singe » : c’est raciste et ça stigmatise ! eh oui, le singe est mal vu, quasi simiesque, en fait… on y associe inconsciemment l’Afrique, peut-être ? et puis, dû au fait que ce sont très majoritairement des infections liées à des rapports sexuels entre mâles, ça donne une image affligeante ! les ligues, les assoces et les lobbies LGBTQIA++ ne se sont pas encore emparés du sujet pour exiger une autre terminologie, mais ça ne saurait tarder. Le risque, semble-t-il, serait que, dégoûtés par des termes aussi péjoratifs et stigmatisants, les gens infectés renoncent à se faire soigner. C’est en quelque sorte le retour de la « chtouille » ou la « chaude-pisse » bien connues des bidasses de ma jeunesse, infections qui suscitaient ricanements et quolibets, « te v’là un homme, maintenant » . Sans tomber dans le bisounours genre « gâterie éruptive » ou « variolose des bois », on cherche activement des termes ni stigmatisants, ni racistes, ni… mais pas trop rassurants, tout de même ! une adaptation consensuelle de l’ineffable et ridicule « non-voyant » , en somme. C’est à vous !

Tibert

PS – Je vois qu’à l’Assemblée Nationale, avant que le gouvernement recadre les choses dans le « bon » sens, une coalition d’opposition a – éphémère victoire – voté un amendement revalorisant plus généreusement les retraites : l’épaisse Nupesse et le RN unis pour bichonner nos « séniors » . Comme quoi, si devant les caméras on se bouche ostensiblement le nez, chez nos Insoumis, dès qu’on évoque les troupes de Marine, « les heures les plus sombres » gnagnagna… c’est juste de la posture ! ils s’aiment bien, rassurez-vous.

(*) Des cerveaux vacants, comme disait le PDG de TF1.

Du rail duraille

( Chez les Poutiniens, on n’est pas à une salade près, c’est mensonges en rafales… on signe un accord sur les exportations des céréales ukrainiennes via la Mer Noire ? le lendemain « quelqu’un » bombarde Odessa : – Beuh non, c’est pas nous, on a rien fait… – Ah oui, en effet, on y a bombardé des installations militaires… mensonges à suivre.

Et puis le Tour de France est terminé, j’en suis bien aise ! toujours ça de moins à nous saouler. Remarquez, je ne regarde pas, mais ça déborde immanquablement sur les journaux télévisés, c’est pénible. Au fait, de plus en plus nuls, les journaux télévisés des chaînes nationales, 1 – 2 – 3 ; avant et après, des tombereaux de pub, Achetez donc ces magnifiques voitures ! à partir de 199,99 € par mois. Et puis le JT, assauts de niaiseries, le joli petit village niché, la canicule, les dentellières du Puy, la canicule, les baignades dans les fontaines, la retraite aux flambeaux… pendant ce temps-là il se passe des choses dans le monde, mais vous n’en saurez rien. Dire qu’on aura payé une redevance annuelle jusqu’en 2022 pour ces pauvretés ! )

Mais autre chose : le train. On sait, ou pas, que dans les « petites » gares il n’y a plus de personnel, juste un automate de vente de billets, et puis les courants d’air ; que les Intercités, alias Trains Corail, ont 50 ans, sont largement bons pour la ferraille, mais il faudra attendre encore 2-3 ans avant de pouvoir les remplacer. Justement, La Montagne, ce canard rustique ( ça m’évoque chaque fois Jean Ferrat, « Pourtant… queu la monta-gnébêêl-leu…« ), nous a pondu un article bien fichu sur les investissements du rail français. Des graphiques, des chiffres, des informations pertinentes, bref du journalisme digne de ce nom. C’est en tout cas un constat accablant, qui devrait au moins faire réagir les Verts, attachés en principe au développement des transports en commun. Pour le moment ils chahutent avec les LFI, font claquer les pupitres…

Citation de l’article, c’est dur mais c’est clair : « il n’y a pas de vision économique dans ce gouvernement. En 2018-2019, le rapport Spinetta confiait à l’avion le soin d’aménager le territoire. La question du coût de l’énergie était déjà sur la table […] Il n’y a aucune pensée, aucune projection sur ce qu’est un réseau structurant ou même minimum » .

Voilà qui est dit : l’avenir du train en France est mal barré.

Tibert

Du conservatisme

« C’est le conservatisme qui est contre-nature » a dit madame la ministre (*) de l’Egalité hommes-femmes (c’est un raccourci, voyez l’intitulé complet (*) du poste). Ah… et ce lamentable conservatisme contre-nature, où se situe-t-il ? eh bien ce qui est en cause c’est la position d’une autre ministre, dont je vous ai causé, madame Cayeux, qui considère que le « mariage pour tous » – en fait surtout pour les homos, les autres s’en passant de plus en plus volontiers – est un « dessein qui va contre la nature ». Constatons que, dans un projet de vie commune incluant des enfants, la « nature » est terriblement conservatrice et favorise outrageusement les rapports homme-femme ; et quantitativement, on est dans des ratios 95 % hétéros / 5 % homos, de cet ordre là… et donc on serait à 95 % contre-nature. La nature marche sur la tête, en somme…

Donc, madame Lonvis-Rome, la ministre de l’Egalité gnagnagna…, forte de sa mission, et pour remettre la nature dans le bon sens des 5 %, a organisé un Dîner des Fiertés ! Des fiertés LGBTQIA++, j’en oublie sans doute. Toujours cette fierté incongrue, venue d’on ne sait où, fierté qui n’habite pas les rouquins pourtant souvent mal-aimés, et qui sont roux parce que, voilà. Ou, tenez, les gauchers… intéressant parallèle. Il y a environ 13 % de gauchers en France, bien plus que de LGBTQ+++ (**). Ils sont gauchers, c’est comme ça, tout naturellement, comme, paraît-il, on est naturellement hétéro, homo, bi ou queer. Ils concourent vaillamment à la diversité, ils aspirent à l’égalité des chances, mais ils subissent plein de brimades, les poignées, les souris, les matériels militaires, agricoles, les composteurs du métro, toujours du côté droit… ils n’en tirent aucune fierté ! Et on ne les invite pas à des gueuletons gouvernementaux, eux.

Cocasserie de l’histoire, les LGBTQ+++ des assoces invitées ont décidé de snober les petits fours ministériels – depuis certains dîners, on a peu de chances d’y trouver du homard. C’est qu’ils sont vexés des propos de madame Cayeux, ils veulent donc sa peau de ministre, pour l’excellente raison qu’il semble bien – non mais, vous vous rendez compte ? – qu’elle ne leur montre pas suffisamment d’estime.

Tibert

(*) « Ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances » … tout y est ? on n’a rien oublié ?

(**) Quant aux gauchers homos, ça donne – si l’on applique, en l’absence de toute étude de corrélation factorielle, une stricte proportionnalité – 4 % de 13 %, soit 0,5 % de la population. Et les rouquins (5 % des Français) ? on compte environ UN rouquin gaucher et homo pour 4.000 Français. Essayez donc de trouver ces chiffres ailleurs que chez Tibert !

Faut qu’ça saigne ?

Je reviens sur un entrefilet mignon et qui m’a empli d’aise. Pas végétarien, ça ne m’empêche pas de m’intéresser au sort de nos amies les bêtes comestibles, pas pour leurs protéines, mais par simple empathie. D’abord nous leur devons des conditions de vie correctes durant leur passage sur terre, et puis évitons de les maltraiter à l’abattage : entre autres, les abattoirs itinérants sont une bien meilleure solution, à développer, plutôt que les bétaillères qui traversent la France. Par ailleurs la loi impose un étourdissement préalable à l’abattage, sauf pour les procédures dites « rituelles » , halal et casher. Qu’on fuie les fruits de mer, qu’on snobe le cochon, les ruminants à sabot non fendus… sans imposer ses interdits aux autres, ça ne gêne personne, et surtout pas les cochons ! Mais qu’on invoque des textes supposément sacrés pour sacrifier les animaux en les saignant à vif et sans étourdissement, c’est inutilement cruel, et inutile.

Dans cet esprit, la société SVA , avec ses deux abattoirs de Vitré et Trémorel, a décidé de supprimer les sessions « rituelles », qui représentaient 15 % de ses activités : c’est au nom du bien-être animal, et c’est une excellente initiative. Et d’une, ce sera autant de morts moches en moins, et de deux, on aura un poil plus de chances d’échapper à l’achat de viande halal / casher sans le savoir – puisque le gouvernement persiste à nous refuser cette information « consommateur » sur les barquettes des supermarchés.

Mais – je vous en ai déjà causé, alors c’est une redite, tant pis – on a quand même, sur ces barquettes, le code de l’établissement d’où vient la viande ! Tenez, FR 42.052.001, c’est celui de Charlieu (département 42, code commune 052, établissement numéro 1) : il ne fait pas d’abattage rituel (*) ; si votre rosbif vient de là, bonne nouvelle, il est forcément laïc, il ne finance aucune chapelle ! Voici une liste supposée complète, sauf les deux récents ajouts de la société SVA. Liste agrémentée de remarques saignantes, « rappelons que la meilleure viande est celle que l’on ne mange pas, la viande étant cancérigène ! » . On n’est pas obligé d’obtempérer, on devrait renoncer à plein de bonnes choses…

Tibert

(*) Ce serait très simple de mettre « Charlieu » avec le code de l’abattoir… ce serait tout aussi simple d’indiquer « laïc » , « halal » , « casher » … mais on nous le refuse, et nous savons pourquoi : pour de moches raisons.

Amnésie et borgnitude

Madame Panot, la parolière en chef des députés LFI, y va de ses approximations douteuses sur Macron, Pétain, et vas-y que je te badigeonne tout ça à la sauce « vigilance contre l’extrême-droite » : c’est affreux, il y a 89 députés RN ! rappelons-lui qu’il y a 72 députés d’extrême-gauche, de l’autre côté symétriquement, si je ne m’abuse. De la vigilance, il nous en faut, bilatéralement ! la politique n’est pas borgne. Quand elle déclare à propos des 80 ans de la Rafle du Vel’d’Hiv, « lorsqu’il y a devoir de mémoire il y a aussi un devoir de vigilance sur les résurgences du passé dans notre présent » , elle parle d’or, mais je parie un paquet de cahuètes qu’elle pense borgne, justement. Qu’elle omet, par exemple, le pacte germano-soviétique, la position qui fut celle du PCF- se calquant sur Staline – jusqu’à ce qu’Hitler déclenche l’opération Barbarossa : la posture c’était la guerre à la « guerre impérialiste » , bref on restait en retrait. Thorez fut même déserteur de l’armée française ! Moins gênant, et plus près de nous, rappelons la mirifique période 1981-83 où Mitterand et l’Union de la Gauche nous ont chanté les nationalisations, les salaires bien meilleurs, le fonctionnariat galopant… jusqu’à ce que monsieur Maurois siffle la fin de la récré, moins de deux ans plus tard : il n’y avait plus de sous ! Mais à méditer ce genre de leçon d’histoire, on y noierait ses promesses, le SMIC à 1.500, titulariser 700.000 contractuels, on rase gratis, etc etc.

Et puis il reste que la délétère haine des Juifs, qui nous vaut cette apostrophe très contestée de madame Panot – disons l’anti-judaïsme, anti-sémitisme (*) n’est pas approprié – prospère dans des milieux divers, notamment d’indécrottables nostalgiques de Pétain, héritiers des anti-dreyfusards ; mais aussi, et très clairement, chez les islamistes, salafistes, musulmans fanatiques, précisément ces gens que le groupe LFI défend bec et ongles, y allant sans vergogne de son soutien sans nuance à la louche et prétendue « lutte contre l’islamophobie » . En somme, madame Panot a perdu une excellente occasion de se taire.

Tibert

(*) Selon Le Robert, Sémite :-1) Personne appartenant à un groupe ethnique originaire d’Asie occidentale (de langues apparentées -> sémitique). 2) Abusivement : Juif. Abusivement, on est d’accord.

A l’unisson

Les ligues de vertu bombent le torse et donnent de la voix, mieux armées : spectre de compétences plus large, pilori « en ligne » , engins à faire mousser l’indignation. Les deux derniers vilains-pas beaux dans le collimateur : monsieur Coquerel et madame Cayeux. L’un dans l’opposition d’extrême-gauche mais doté d’un poste ronflant au parlement, l’autre au gouvernement. L’un aurait eu des invites ou des gestes, ou les deux, déplacés envers le « sexe faible » (*), l’autre étant ouvertement de l’avis que la nature, le naturel, c’est un homme et une femme. La malheureuse, non seulement ne veut pas en démordre, mais en a remis une couche ! traitant cellzéçeux (et entre les deux) qui ne fonctionnent pas comme ça de « ces gens-là » . C’est péjoratif ? sans doute, depuis la chanson de Jacques Brel ; mais un autre chantait cette évidence, « on n’peut pas aimer tous les gens » : moi j’ai horreur du rap, entre autres ; dois-je me repentir ? S’agissant de madame Cayeux, c’est la bronca dans les travées, dans la presse, sur les réseaux : ce serait inadmissible, pendable… du coup elle a cru bon de faire des excuses, repentance, etc.

Les féministes ont monsieur Coquerel dans le collimateur, on lui suggère même de démissionner de son superbe poste. Passons sur cet homme avec qui je n’ai aucune affinité, le sachant affublé du faux-nez des démocrates, quand son but intime c’est le Grand Soir. Bon vent monsieur Coquerel, si vous avez eu des gestes déplacés ça s’annonce éprouvant (**), madame Sandrine Rousseau est à vos basques. Mais madame Cayeux… les ligues de défense homos, LGBT et assimilés, l’ont en ligne de mire. Elle n’est pas suspecte de drague lourdingue ou de mains baladeuses – au contraire, dirais-je ! Non, Madame Cayeux pense mal ! Elle a une opinion « déviante » sur certains sujets, et le dit. Le déviant, ce furent l’inverti, le libertin, le couple à la colle ; maintenant c’est le partisan du couple traditionnel. Monsieur Hollande, à l’affût du coup de comm’ et désireux d’imprimer sa marque à un quinquennat d’anthologie 😉 nous a donc sorti et goupillé, avec l’assistance de la flamboyante madame Taubira, le « mariage pour tous » . On est comminatoirement priés de communier, de s’extasier ! Il est aussi devenu très chic de prôner l’homo (le « gay » , qui peut être triste, ce qui fait linguistiquement désordre), l’intersexué, le « pas clair », le transgenre ; et puis de questionner son orientation, son genre, questionnons, questionnons. Vous n’aimez pas cette évolution ? vous êtes à jeter. Les propos de madame Cayeux sur la glorieuse loi du quinquennat Hollande, « réforme de caprice » , « dessein qui va contre la nature » , sont banals, partagés par des millions de Français ; mais les censeurs du Bien-Penser sont lancés. Et au gouvernement, il faut de l’unanimisme : visiblement on y pratique aussi – en façade, du moins – la Bonne-Pensée de rigueur, et certains lui font désormais « la gueule » . Bref, madame Cayeux a moins d’estime pour certains que pour d’autres, en tient pour la famille classique – point de vue très largement répandu, mais pas tendance – et a le culot, l’honnêteté, de l’assumer : elle est donc condamnée.

Tibert

(*) Selon la terminologie en vigueur, il fut un temps. Faible ? je n’en pense pas une miette. Du côté des biceps, peut-être, et encore…

(**) Amusante juxtaposition des thouïttes de monsieur Mélenchon sur les écarts sexuels supposés de son « pote » Coquerel et de l’ex-ministre Damien Abbad : pour le second, ah que oui il faut entendre la parole des femmes, mais pour Eric C., ce ne sont qu’insinuations calomnieuses. Pas très homogène, tout ça.

Cynisme et éructations

(( J’aime bien les titres liant deux termes A et B, Réaumur et Sébastopol, etc… ça équilibre.) Oui, je disais, nous avons un président qui parle très bien, disert, éloquent et tout et tout. Sauf que parfois, sans qu’on sache pourquoi, ça dérape. Comme si à la fin de l’oraison funèbre d’Anne de Gonzague, Bossuet lâchait un pet sonore dans un silence recueilli… vous voyez ça ? eh bien ça y ressemble, mutatis mutandis. Citer du Chirac de foire aux bovins, bas de gamme et putassier, façon { tête de veau + bière au goulot + rôt sonore }, je ne vois pas la valeur ajoutée. Bien au contraire. Ce qui n’enlève rien au personnage, mais donne un éclairage, disons… nuancé. )

Et puis vous savez sûrement qu’on a sollicité, en haut lieu, les sociétés d’autoroutes pour qu’elles soient un peu sympas avec les automobilistes, vu que l’inflation, l’essence… alors, des tarifs contenus, voire des ristournes, des efforts ?… et le résultat : réduction de 10 % accordée – par les principaux réseaux d’autoroute – sur les dépenses de péages payées en chèques-vacances. Ouah ! remarquable ! Voyez cet article de France-Info : ça devrait coûter aux concessionnaires 0,3 à 0,4 % de leur chiffre d’affaires. Bel effort, vraiment.

Et comment paye-t-on les péages en bons-vacances ? c’est impossible aux bornes de paiement, et puis avec les ruées des samedis et les queues aux barrières ce serait épouvantable. Non, tenez, voyez cette notice de Vinci : pour utiliser ces chèques-vacances, il faut d’abord souscrire un abonnement de télé-péage Liber-T ! eh oui… en France les péages bouchonnent tous les ans à chaque vague de vacances, annulant le temps gagné, mais il faut PAYER pour avoir le télé-péage, quand dans des tas de pays moins débiles c’est télépéage « de base » pour tout le monde. Ensuite il faut créditer ses bons-vacances sur son compte Liber-T, et voilà… simple et facile 😉

Si vous n’utilisez pas de bons-vacances, vous pouvez aller vous faire cuire un oeuf (avec la canicule, c’est aisé : sur le capot, en faisant la queue au péage) et vous paierez plein pot, comme de bien entendu. L’auteur de l’article que j’ai cité parle de « mesurettes » : il a tout à fait raison, c’est même retenu, comme commentaire ; lui a su dire ça sans grossièretés.

Tibert

Albedo au mur

( Ah ! un nouvel os à ronger pour les LFI, obnubilés par leur haine anti-macronienne, tous les coups sont bons : les « Uber Files » , pourquoi en anglais ? ça s’est passé en France : l’affaire Uber, les fuites Uber. Macronibus aurait grenouillé, au temps où il travaillait à l’Economie – façon de parler – pour monsieur Hollande : pour faire évoluer radicalement le vieux marché des taxis, favorisant l’émergence des nouveaux services VTC que nous connaissons. Je ne pense pas qu’Uber soit un modèle virginal blanc-bleu en matière de Gestion des Ressources Humaines, ce n’est pas mon propos ; du point de vue essentiel pour moi du CLIENT, je puis attester que si le verrou corporatiste, antédiluvien, scandaleux des taxis d’avant a sauté, c’est pour notre plus grand bien ! Je ne dis pas qu’il faut attribuer pour cela une médaille au soldat Macron, je dis juste qu’il a effectivement réussi – si c’est lui – à dynamiter le vieux et stupide monopole hérité de monsieur Pasqua, entre autres. )

Et puis l’albedo… vous avez dit albedo ? c’est une grandeur – masculine, UN albedo – exprimée par un nombre sans unité entre zéro et 1… 0,42 ce peut être un albedo : le taux de réflexion des rayons lumineux, du soleil notamment. Albedo 0,0003 : les tableaux de monsieur Soulages à l’ombre, ou une entrée de tunnel SNCF bien charbonneuse ; albedo 0,917 : un miroir bien foutu. Très important, je traite ici de l’albedo des villes, par opposition à l’albedo des champs, qui va bien, lui, vous vous en doutiez.

Eh oui, par ces temps de canicule (nom féminin, du latin « petit chien » , vous en apprendrez aussi des tas sur la planète Sirius si vous êtes curieux de canicule) les villes souffrent, parce que pas assez d’arbres, et puis les murs et les toits ont un albedo lamentable, genre 0,3 : 70 % des rayons du soleil sont absorbés ! les murs, les trottoirs, les chaussées sont brûlants le soir. Les toitures en ardoise, je vous dis pas… et le goudron… pourquoi le goudron doit-il être noir ?

Bref j’ai trouvé intéressants ces deux articles, l’un du Monde, l’autre par ByBeton, qui causent de la chose… Je suggérais il y a peu de revoir les normes de nos tuiles, qui telles qu’elles sont conçues ne résistent pas aux bombardements de grêle, de plus en plus fréquents et meurtriers. Mais j’oubliais un truc dans le cahier des charges : des tuiles caoutchouteuses, vernissées et de couleur très claire ! on n’y est pas du tout… le site ByBeton prêche pour sa paroisse, évidemment, et vante le béton clair. On peut le peindre en blanc, à défaut… poussant le bouchon bien plus loin, monsieur Ban Ki-Moon, ancien secrétaire général de l’ONU, voulait qu’on peigne tous nos toits en blanc ! D’où l’intérêt d’acheter fissa des actions de chez Rippolain ou Vahlantine, il y a un marché énorme. Et puis des lunettes de soleil, pour éviter d’être ébloui.

Il y a des bémols, toutefois, attendez avant de peindre ! Vous avez sûrement arpenté, pieds nus, une plage du Sud aux heures chaudes : eh oui ça chauffe ! on se brûle les pieds. Mais il est impossible, du moins très laborieux, de peindre les plages en blanc. Et puis on évitera, dans un excès de zèle, de peindre les parois de la cathédrale de Clermont-Ferrand, et les panneaux photovoltaïques… ceci dit, il y a urgence, nos villes étouffent, nous sommes dos au mur – blanc, si possible.

Tibert

La monoculture fout le camp

Le Monde nous sort une superbe amorce d’article (l’intégralité est payante, mais on peut s’en passer) : « Comment l’extrême-droite a infiltré les médias » . A vrai dire, le « comment » n’y est pas, du moins dans la partie gratuite du topo ; c’est le simple constat que depuis quelque temps il est des stations télé, des radios – les canards, c’était déjà en place – qui propagent ou laissent s’exprimer des thèses et des thèmes dits « de droite » . Et de nous citer des noms, au Figaro, à Valeurs actuelles, à CNews, etc… Dans une « bulle » sur un dessin (humoristique ?) illustrant le sujet, un type commente « … maintenant on a un écran géant 4K pour suivre l’épandage de fange sur la monoculture » . Voilà un clé de lecture : les thèmes de droite c’est la fange, pour rester poli, et avant c’était la monoculture… de gauche, forcément de gauche. C’était le bon temps… Daniel Mermet… Marie Colmant… on communiait.

Autre clé de lecture, je cite : « A l’arrivée, 91 députés d’extrême droite, dont 89 du Rassemblement national (RN), viennent de faire leur entrée à l’Assemblée nationale » . C’est donc la faute à la fange – à l’épandage de ce lisier, pour être clair – perturbateur de la monoculture, si autant de députés RN ont déboulé ! ( et les électeurs ? les 40 % d’électeurs du RN et assimilés ? où étaient-ils ?). Sinon, vous pensez bien, l’inarrêtable Mélenchon serait premier ministre…

Eh bien ma foi, moi, je suis ravi d’entendre – si ça me chante, librement, suivant mes humeurs – des voix discordantes ! ravi de ne pas avoir à subir l’exclusivité des prêchi-prêcha « Bonne-Pensée » de France-Inter ou de France 2-3, les analyses biaisées et patelines des chroniqueurs patentés « Pays des droits de l’Homme » (*), les compassionnistes des pauvres délinquants multirécidivistes malmenés, les explicateurs « c’est la faute à la société » , les vindicatifs d’Oxfam, les pasionarias de l’abrogation immédiate des frontières et du relativisme culturel « tout se vaut » (**). Chacun peut se faire son miel, de droite, de gauche, du milieu, panaché, nuancé… et c’est largement préférable à la monoculture.

Tibert

(*) C’est curieux, « Droits de l’Homme » – terriblement macho, non ? – n’a pas encore fait place à une version corrigée inclusive, « Droits de la Personne Humaine » par exemple. Alors, ça roupille, à la LDH ?

(**) En toute logique, si tout se valait, on serait mal embarqué pour définir les fameuses « valeurs » dont on se gargarise, et à critiquer les idées de droite !