A l’unisson

Les ligues de vertu bombent le torse et donnent de la voix, mieux armées : spectre de compétences plus large, pilori « en ligne » , engins à faire mousser l’indignation. Les deux derniers vilains-pas beaux dans le collimateur : monsieur Coquerel et madame Cayeux. L’un dans l’opposition d’extrême-gauche mais doté d’un poste ronflant au parlement, l’autre au gouvernement. L’un aurait eu des invites ou des gestes, ou les deux, déplacés envers le « sexe faible » (*), l’autre étant ouvertement de l’avis que la nature, le naturel, c’est un homme et une femme. La malheureuse, non seulement ne veut pas en démordre, mais en a remis une couche ! traitant cellzéçeux (et entre les deux) qui ne fonctionnent pas comme ça de « ces gens-là » . C’est péjoratif ? sans doute, depuis la chanson de Jacques Brel ; mais un autre chantait cette évidence, « on n’peut pas aimer tous les gens » : moi j’ai horreur du rap, entre autres ; dois-je me repentir ? S’agissant de madame Cayeux, c’est la bronca dans les travées, dans la presse, sur les réseaux : ce serait inadmissible, pendable… du coup elle a cru bon de faire des excuses, repentance, etc.

Les féministes ont monsieur Coquerel dans le collimateur, on lui suggère même de démissionner de son superbe poste. Passons sur cet homme avec qui je n’ai aucune affinité, le sachant affublé du faux-nez des démocrates, quand son but intime c’est le Grand Soir. Bon vent monsieur Coquerel, si vous avez eu des gestes déplacés ça s’annonce éprouvant (**), madame Sandrine Rousseau est à vos basques. Mais madame Cayeux… les ligues de défense homos, LGBT et assimilés, l’ont en ligne de mire. Elle n’est pas suspecte de drague lourdingue ou de mains baladeuses – au contraire, dirais-je ! Non, Madame Cayeux pense mal ! Elle a une opinion « déviante » sur certains sujets, et le dit. Le déviant, ce furent l’inverti, le libertin, le couple à la colle ; maintenant c’est le partisan du couple traditionnel. Monsieur Hollande, à l’affût du coup de comm’ et désireux d’imprimer sa marque à un quinquennat d’anthologie 😉 nous a donc sorti et goupillé, avec l’assistance de la flamboyante madame Taubira, le « mariage pour tous » . On est comminatoirement priés de communier, de s’extasier ! Il est aussi devenu très chic de prôner l’homo (le « gay » , qui peut être triste, ce qui fait linguistiquement désordre), l’intersexué, le « pas clair », le transgenre ; et puis de questionner son orientation, son genre, questionnons, questionnons. Vous n’aimez pas cette évolution ? vous êtes à jeter. Les propos de madame Cayeux sur la glorieuse loi du quinquennat Hollande, « réforme de caprice » , « dessein qui va contre la nature » , sont banals, partagés par des millions de Français ; mais les censeurs du Bien-Penser sont lancés. Et au gouvernement, il faut de l’unanimisme : visiblement on y pratique aussi – en façade, du moins – la Bonne-Pensée de rigueur, et certains lui font désormais « la gueule » . Bref, madame Cayeux a moins d’estime pour certains que pour d’autres, en tient pour la famille classique – point de vue très largement répandu, mais pas tendance – et a le culot, l’honnêteté, de l’assumer : elle est donc condamnée.

Tibert

(*) Selon la terminologie en vigueur, il fut un temps. Faible ? je n’en pense pas une miette. Du côté des biceps, peut-être, et encore…

(**) Amusante juxtaposition des thouïttes de monsieur Mélenchon sur les écarts sexuels supposés de son « pote » Coquerel et de l’ex-ministre Damien Abbad : pour le second, ah que oui il faut entendre la parole des femmes, mais pour Eric C., ce ne sont qu’insinuations calomnieuses. Pas très homogène, tout ça.

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