On augmente, oui, mais on diminue aussi !

Le tarif du gaz « contractuel-GDF » (réglementé) va augmenter, une paille, de 7,45 % en juillet. On dit merci qui ? merci au « ministère de la Transition écologique et solidaire », qui s’est chargé de nous faire passer cette pilule. Au passage, admirez la « Transition écologique et solidaire » ! un titre comme ça, sobre et modeste, fallait le trouver, ça vaut bien +7,45 %. Ecologique, car bientôt on se paiera plus facilement des couches de pull-overs (en pure laine des Pyrénées sans glyphosate) que du gaz pour se réchauffer ; et puis, que diable, pensez qu’en payant de plus en plus cher votre gaz, vous êtes solidaires. Ahhh… soupir de joie… c’est réconfortant, avouez, ça tient chaud. Je m’efface en conclusion derrière un commentaire de lecteur du Parigot, commentaire qui me va bien :

« On nous a promis qu’il n’y aurait plus d’impôts. Mais on ne nous a pas dit : – hausse de la CSG – hausse de l’essence – hausse des impôts locaux – hausse des transports – hausse des tarifs postaux +10% – hausse des assurances +2% – hausse des frais bancaires – jour de carence (*) – hausse du tabac (*) – hausse des forfaits hospitaliers – hausse des journaux – hausse des autoroutes – hausse des amendes – hausse de la consultation médicale – hausse du stationnement Mais …. Baisse de la vitesse 80 km/h. Ouf ! « 

Eh oui, le pouvoir d’achat en prend un coup sur la margoulette tous les jours, oui, mais Macroléon veille dessus, ça rassure  😉

On le sait, le Premier Philippe tient mordicus à ses 80 km/h, tout en protestant de ne pas vouloir « emmerder les Français« , ce qu’il fait pourtant avec brio et vigueur (**), notamment tous ceux qui roulent sur des routes « provinciales » sans autre choix que d’y rouler : il n’y a que la bagnole pour se déplacer. Il avouait, ce Philippe, que du temps où il était simple maire du Havre, il lui arriva de se prendre une sévère prune, je cite : « le Premier ministre rappelle ce jour-là sur Facebook une anecdote personnelle, qui remonte au vendredi 2 octobre 2015. Peu après 21 heures, le maire du Havre roule à toute allure sur l’A131 en direction de Paris. Vite, trop vite. La portion est limitée à 110 km/h. Les gendarmes le captent avec leurs jumelles, à « 153 ou 154 km/h », selon ses propres souvenirs. Suspension de permis immédiate. Penaud, le maire appelle un taxi pour rentrer.  »

Voilà… question subsidiaire qui illustre l’absurdité, la stupidité de la décision philippesque sur les 80 km/h : si dans cette triste histoire la limite de vitesse avait été de 100 km/h au lieu de 110, à quelle vitesse excessive et interdite aurait roulé le maire du Havre ?  vous avez deux heures.

Tibert

(*) ça je m’en fiche ; jour de carence ? quand les fonctionnaires auront des statistiques d’absentéisme du même niveau que dans le privé, on reverra la question. Et puis la hausse du tabac, d’accord c’est con – tout le monde sait que le tabac est un poison, alors qu’a-t-on besoin d’un prix dissuasif pour se convaincre de sa nocivité ? – mais ça ne devrait toucher que quelques irréductibles intoxiqués, aux dents et aux doigts jaunis par la nicotine, à la respiration courte et sifflante – foutus, quoi.

(**) Bercy (les fonctionnaires des Finances) a prévu de récupérer un peu plus de 200 millions du fait des nouveaux apports de radars. Eh eh, on va pouvoir sanctionner l’inconscient, le pirate, l’assassin de la route qui roule à 84  km/h sur route droite, sèche et libre.

Le bon tag et le mauvais tag

Je hais le tags, cette lèpre des murs. En un poil plus nuancé : il y a des tags qui ne sont pas plus moches que ce qu’ils recouvrent et maquillent, voire moins moches, murs d’usines ou palissades lépreuses : eh bien va pour le tag, s’il a permis à un obscur malade de la bombe de peinture de se soigner sans trop de dégâts, ou, qui sait, en améliorant le paysage. Il y a même un ou deux types – une poignée – qui font de petites merveilles, Banksy évidemment, mais d’autres sans doute. Ceci étant, le tag est dans son immense majorité un gros ramassis de merdouilles narcissiques pondues partout là où c’est physiquement possible pour montrer qu’on en a une plus grosse (bombe de peinture) que les autres. Le thème du tag de base, c’est une signature ampoulée, hypertrophiée, moïque.

Mais, le croirez-vous, c’est interdit, le tag !! sauf invitation expresse à s’exprimer. Si si, je vous assure, c’est puni par la loi !! c’est pourquoi on en voit partout, et qu’on ne chope quasi jamais les fauteurs – une loi de plus qui compte pour du beurre. J’ai vécu mon enfance dans un pays sans tags, inconscient de ce bonheur visuel ; je vais me résigner à vivre ma fin de partie avec des tags immondes ou simplement laids tout partout.

Mais on se souvient parfois que c’est interdit, le tag, et là on daigne se déranger et lever le cul de sa chaise pour faire quèqu’ chose – « c’est inadmissible« , « c’est scandaleux » – quand on a affaire à des tags racistes ou homophobes. Alors là, non non pas question, « le fascisme passera pas« , « halte à l’homophobie » etc. Tenez, cette expo à Metz, caviardée de tags homophobes : tout le monde s’émeut, on se mobilise, et toutes ces sortes de choses. On est d’accord, saloper une expo – artistiquement estimable ? politiquement équilibrée ? je n’en sais rien – par haine de l’homosexualité, c’est con et lamentable. Ce qui me chiffonne, moi, c’est qu’en principe TOUS les tags sont condamnables. Alors qu’est-ce que c’est que cette mayonnaise de monter en épingle UN cas de tag, justement un tag homophobe ? quand on lit un peu partout des messages du type « je nique ceci, je nique cela » (la police, la France, les bourges, les Feujs etc…) c’est mieux ? c’est exactement aussi dégueulasse… mais personne ne bronche un cil. Dans cette affaire de Metz, ses dits et ses non-dits, sa publication, on est pile-poil dans une forme cristallisée du Politiquement Correct : un cas d’école.

Tibert

Sic transit (intestinal) le cirque des Guignols

Une info qui m’avait échappé et dont il convient de se réjouir, car il y a enfin une fin heureuse à cette entreprise calamiteuse : les Guignols de Canal + ont mis la clé sous la porte ! Trente ans de gags poussifs, de morale à deux balles, de marionnettes complaisantes – Chi-chi, Poivre… – ou haïssables – Baudis, Morano…- et d’éducation politiquement orientée des braves cons de téléspectateurs à coups de blagues et de sketches supposés humoristiques. Du balai ! et bon débarras.

A cette occasion, un mot sur la profession de journaleux : ce n’est pas à eux d’éduquer les foules, pas plus qu’il n’est pertinent de demander à un people quelconque — chanteuse de ritournelles de variétés fades ou footballeur estimable quant à son jeu du pied – de commenter doctement l’état de la Planète. Les grand-messes du 13 heures sur la Une ou la Deux ont mangé leur pain blanc ; ces menus formatés « Bonne-Pensée » sur la Deux, « France Profonde » sur la Une ne font que compiler plus ou moins malhonnêtement des informations qui sont disponibles partout, mais brutes de fonderie : à quoi bon les revoir, serinées à la mode des principes directeurs de la chaîne ?

Il fut un temps où un canard comme Le Monde avait un regard critique mais sans oeillères roses sur les évènements : aujourd’hui c’est un fer de lance inconditionnel de la Bonté nigaude. Il devient périlleux de lire ce canard, sauf à s’équiper d’un gilet anti-Bonne-Pensée. Alors ? alors, que les organes de communication cessent de se parer de missions éducatrices ! Nous sommes des citoyens responsables, à respecter comme tels, sans nous chatouiller sous les aisselles pour nous arracher mordicus un rictus, ni nous saoûler de principes moraux hors-sol et masochistes.

Amen, Tibert

Haines et (im) postures

( Juste un mot sur feu-Autolib, cette superbe idée idéaliste, qui a fait plouf ! : il va y avoir des tas de longueurs de trottoirs qui vont se libérer à Paname, là où les moches et grises bagnoles grises dopées à l’ EDF se garaient et s’alimentaient. La mairie de Paris va-t-elle rendre aux pauvres Parigots les emplacements piqués « pour la bonne cause » ? je vous fiche mon billet qu’elle va trouver des tas de bonnes raisons pour ne pas le faire. La haine de la bagnole, c’est sa ligne directrice. Ils vont y mettre des pots de fleurs, des poubelles de rue, des… on fait le pari ?  Moi j’ai une proposition : récupérer ces emplacements pour y garer les « 2 roues », et puis sévir enfin contre les motards qui squattent les trottoirs ).

Mais au fait ! Les auto-proclamés « leaders » pays européens (Allemagne, France, et l’Espagne, toute ragaillardie de son changement de majorité et de la nouvelle position en retrait de l’Italie) veulent accorder leurs violons – et ceux des autres – sur les « migrants ». Et notre Macronaparte de rouler les mécaniques : ouais, on va obliger tout le monde à se répartir les « migrants » autorisés à rester… et puis on va organiser le stockage de tous ces braves gens à leur arrivée sur le continent… et puis on va punir les affreux qui rechignent… et puis…

Mais c’est se moquer du monde ! Au moins six pays, la Pologne, l’Italie, l’Autriche, la Tchéquie, la Slovaquie, la Hongrie ont clairement exprimé avec plus ou moins de raideur leur ras-le-bol des « migrations » incontrôlées et leur refus de la complaisance ou du je-m’en-foutisme qui a prévalu jusqu’ici. Et, c’était prévisible ! Madame Angela M. a pété une durite, un câble le jour où elle a décidé qu’elle pouvait le faire, qu’ON pouvait le faire, ouvrir tout grand les barrières, SES barrières – et puis les nôtres par voie de contagion. Non on ne peut pas, Angela ! sous peine de crouler sous la charge ; et les ministres bavarois de sa coalition bancale le lui ont signifié. A notre Jupiter à rouflaquettes de comprendre où sont les dangers et d’où souffle le vent. Certes, les postures généreuses et humanitaires sont plus faciles à prendre et plus flatteuses que les durs constats et les révisions lucides : les Bonnes-Ames apprécient, et puis il est commode, au nom des Grands Principes, de s’essuyer les semelles sur ceux qui osent douter de la pertinence, dans le présent contexte, de la Bonté Humaine à tout crin. L’opinion publique n’est certes pas un fil conducteur très fiable en politique, mais sur ce sujet elle est constante, têtue, massive, et depuis longtemps ! et c’est une co… grave erreur de lui tourner le dos.

Tibert

Les Dularex de mon enfance

On fait du Perec, là… « Je me souviens »… des assiettes transparentes Radulex que nous utilisions, au réfectoire de mon pensionnat ; avec la couronne extérieure genre pétales de marguerite. Les soirs de potage façon brouet clair amélioré aux pâtes-alphabet, on alignait les lettres du bout rond du couteau, on touillait le bouillon pour faire des phrases, histoire de tordre le nez sur la bouffe. Et parfois – mais si c’est vrai ! – faute de vaisselle idoine, et comme la tradition orale le rapporte, pour accueillir la bouse de compote de pommes « sortie de boîte » ou le petit-suisse dans son cylindre de papier, on retournait l’assiette, après l’avoir épongée convenablement .

Vous imaginez les diners d’état à l’Elysée avec de la vaisselle transparente Rudalex ? un peu fatiguée, la vaisselle, usée par les tournées de lave-vaisselle, transparente mais pas trop, quasi atteinte de cataracte… la reine de Mésopotamie torchant d’un bout de pain les restes du boeuf miroton (ou blanquette de veau, petit salé aux lentilles, pot-au-feu…) dans son assiette avant de  la retourner pour y loger le calendos crémeux et puissant, le pain perdu du chef ? ben non. Il y faut un peu de décorum, tout de même. Faire valoir le contenu des assiettes, et les assiettes avec.

Combien ça coûte, ce prestige national ? ça coûte cher ! les dîners d’état à l’Elysée ça coûte cher, plus cher que le mythique risotto crevettes-artichaut du Fouquet’s ou la salade de mâche à la truffe blanche de chez Laurent. Tiens, rien que de stipendier le nombreux personnel des cuisines, sans qu’il bouge un cil, avant même qu’il saisisse le couteau économe pour plucher les courgettes, ça coûte un max ; faut ce qu’y faut. Alors on a un gros débat sur les bras : combien a coûté le paquet de vaisselle en porcelaine (mille-deux cents assiettes) qui vient d’être acheté par l’Elysée à la manufacture de Sèvres ? cinquante-mille euros ou dix fois ce prix ? les gars de chez Mélenchon, les Insoumis, ceux qui croûtent dans de la vaisselle KAIEA à trois balles et en sont fiers, évidemment, ils en font des caisses, de cette histoire de vaisselle. Monsieur Ruffin, inévitablement inspiré par les révélations du Palmipède-Entravé, ironise sur le sujet, c’est du tout cousu : « ils pètent dans la soie, là-haut (*), pendant que nous on racle les fonds de frigo pour trouver à croûter sur un coin de table« .

Moi je vous fiche mon billet que Macroléon n’a même pas vu passer sur son bureau la commande des assiettes de porcelaine : ce n’est pas son job. Quatre-cent-quinze euros UNE assiette pour la reine de Mésopotamie ? et alors, que voulez-vous que ça lui fasse ? il n’a même pas idée de ce que ça coûte. C’est très certainement un vague, un obscur intendant-fonctionnaire qui a signé le truc. Moi j’aurais fait un appel d’offres, c’est tout de même un minimum pour une somme pareille, j’aurais demandé des devis. Mais bon, à part cette entorse évidente aux règles administratives, ça fait bosser les entreprises françouaises, et puis ça augmente le PIB. C’est bon ça coco l’augmentation du PIB, les Insoumis eux-mêmes en sont d’accord.

Tibert

(*) Dans un de  mes vieux numéros de Hari-Kira, le regretté professeur Choron avait publié une fiche-bricolage à cet effet. Simple et efficace : on coud à l’endroit adéquat un carré de soie au fond de son slip, et voilà !

Tous potes, même Benoît

(A l’heure où nous mettons sous Toile, nous apprenons, ravis et heureux, que monsieur Hamon, Benoît, retisse, tel Pénélope, le lien avec le PS : il a bigophoné à l’illustrissime Olivier Faure (y aurait-il des élections en perspective ?). Mais que de bonnes nouvelles ! sans compter le gros succès des signatures de son bouquin par Normal-Pépère dans les centres commerciaux : il est question qu’il fasse aussi la caravane du Tour cet été.)

Mais au fait ! le 18 juin c’est le jour de l’appel éponyme – pas l’appel à tarte ni de la forêt, encore moins du muezzin. Et c’est assez solennel ; on va au Mont Valérien dans le 9-2, on met son costard de cérémonie, on aligne quelques gardes républicains en rangs d’oignons avec leurs casques et leurs capotes à revers rouges, on fait un discours : bref c’est  cérémonieux. Et quand un collégien vous apostrophe dans la foule des badauds avec un (en fredonnant mezzo voce (*) les premiers mots) « Cella luh-tteuhh finah-leuu… ça va Manu ?  » on lui remonte les bretelles… en le tutoyant : « Non, ça tu ne peux pas, non, non, non, non« .

Et on a bien raison de les lui remonter, les bretelles qu’il ne porte sans doute pas, ce jeune collégien malotru et insolent. La distance, nom de nom ! La distance indispensable à la vie en société. J’ai un ami québécois qui a même théorisé ça avec la « bulle ». Chacun a droit à sa bulle protectrice, son enveloppe invisible mais d’une épaisseur suffisante, quasi palpable, sinon les rapports sont agressants (et un néologisme, un !). A fortiori dans la solennité de l’instant, avec tous les signes visibles qui vont avec, on doit respecter les distances ! Tenez, moi… j’en ai marre, moi, de recevoir des tas de mèls commerciaux à la noix dans lesquels on m’apostrophe avec des « Albert (**), profitez vite de cette opportunité (***) fantastique ». Un minimum de politesse et de distance  veut qu’on me donne du « Monsieur Dugenou, profitez etc etc… » sinon poubelle ! (en fait, poubelle systématiquement, mais je grossis le trait à dessein pour les lecteurs peu aguerris).

Restent deux constats terribles : 1) On tutoie les collégiens, et ma foi ça m’interroge, ah oui, gravement. Est-ce bien pertinent ?  2) On peut plus roter en douce, maintenant. Il y a toujours des forêts de micros et de caméras, sinon de mobiles aux aguets pour immortaliser nos éructations, voire nos flatulences. Honvahoù, là ?

Tibert

(*) En principe l’entonnation – et hop, un second néologisme !  – du chant de l’Internationale veut qu’on lève le poing droit serré au dessus de la tête.  Sinon ça vaut pas.

(**) Pour des raisons de sécurité, le prénom a été changé, et le nom avec – tout, quoi. Eh non, je ne m’appelle pas Albert Dugenou, encore moins Paul Delépaule.

(***) C’est un anglicisme. Une opportunité ? une affaire, une occasion, une aubaine…

Deux coups de blues en juin

( Je sais, je sais, je manque à tous mes billets. On va rectifier le tir. C’est pas une vague vague de chaleur qui aura la peau de ce blog, tout de même. Ni les surdoses de foot à la télé ).

D’abord, une lamentable histoire : la Poste ! la Poste, vous savez, « J’ai une manie singulièèè-reu / je  suis amoureux des postièèè-reu » ; eh bien, la Poste lance une banque « en ligne », une de plus, pour les jeunes, paraît-il – les vieux sont trop cons pour savoir se servir d’un mobile. Quasi pas de personnel aux guichets – pas de guichets non plus, d’ailleurs  – et puis tout se fait via la Toile, sauf les remises de chèques et les mouvements d’espèces, évidemment.  Et vous savez comment ça va s’appeler ? « Ma French Bank » ! Si si, je vous assure, y a pas d’erreur. Plus débile, plus putassier anglomane inculte que ça tu meurs. C’est affligeant… boycottez cette horreur, les amis.

Et puis j’ai rencontré mes voisins du dessus au Super-Méga-Discounte du coin où je vacance présentement. La baraque ? une ancienne quincaillerie-droguerie à l’ancienne, mastic, équerres métalliques et balais-brosses, et  dont le rez-de-chaussée-boutique a été converti et vendu en appartement, le vieux couple de gérants – dans les 82-85 balais sans brosses – restant à l’étage. Autour des paniers à roulettes et des provisions, on fait gentiment connaissance. Le monsieur « a eu un cancer« , et je le complimente, « le cancer ne l’a pas eu« . Sourires, propos paisibles… on évoque la suite, et madame nous balance ça tout de go : « On voudrait partir ensemble« . Où ça ? où ça ? et puis je réalise, « partir » ! nom de dieu… ça prend un tout autre ton. Alors on évoque la loi, les interdits, la Suisse, la Belgique, ce film « Miele« , dont l’héroïne va au Mexique acheter des médocs vétérinaires létaux pour rendre service aux vieillards las de batailler pour tenir, et pour quoi, et jusqu’à quand ? Bref, cramponnés à nos chariots respectifs, on a parlé de choses graves, d’initiatives difficiles et décisives, de choix lucides à sens unique. Ce qui est chouette, tout de même, c’est qu’on avait tous toute notre tête pour en débattre ; et puis que finalement, sans décider de ne pas donner suite, on n’a pas décidé de donner suite : ça peut encore attendre.

Tibert

L’essence précédant l’existence

Ce billet est un cinglant démenti à J-P Sartre : commençons par l’essence !

Une lectrice assidue m’interpelle sur les blocages de raffineries et dépôts de carburants par les agriculteurs de la FNSEA : aurait-elle des problèmes d’approvisionnement ? Et puis qu’en dire ? dans ce pays, s’il vient à un individu isolé l’idée sotte et grenue de bloquer, disons, l’entrée de la Poste de son bled pour protester contre le comportement grossier de la préposée, on le met au trou ou à l’hosto… mais si vous en mettez quarante comme ça avec des banderoles et des pneus enflammés, c’est normal ! c’est tout à fait normal… le « vivre ensemble » en se prenant en otages les uns les autres, en somme : chouette ambiance ! et avec la bénédiction des autorités.

Mais l’existence ? ah oui. Eh oui, l’Italie a voté carpe et lapin, populiste et droite dure, avec un programme idoine, programme qui défrise le consensus mou. L’Italie en a ras la casquette de se taper toute seule les flots de « migrants » dont la très large majorité n’arrive que pour chercher en douce et en Europe un hypothétique meilleur cadre de vie, pas pour fuir les persécutions ou la guerre. L’Europe, lâche, et trop heureuse de laisser la Botte se démerder ; l’Europe, incapable de fermeté et de lucidité. Trier les arrivants, accueillir correctement les vraies détresses humanitaires et refouler les autres sans faiblir, tout simplement parce que l’Europe n’est légalement pas un espace ouvert à tous les vents, et qu’à laisser piétiner les règles d’accès à notre sol on en crèvera tous.

Alors l’Italie refoule un navire humanitaire : eh oui, c’est la logique du programme qui a été choisi par les Italiens. L’Italie montre rudement à l’Europe – après les Hongrois, Slovaques, Tchèques, qui se font pour ça traiter de noms d’oiseaux – qu’il existe d’autres choix que de laisser entrer tout le monde en levant les bras au ciel. L’Italie démontre aussi à quoi mènent des années de laxisme : à des raidissements violents. C’est choquant ? sans doute ; mais il faut l’entendre comme un cri de révolte.

Péroraison… je cite le Premier Ministre, le nôtre, Philippe ; il commente l’initiative espagnole d’accueillir le navire humanitaire boudé par l’Italie :  « Nous sommes évidemment prêts à aider les autorités espagnoles pour accueillir et analyser la situation des personnes pouvant bénéficier du statut de réfugié « . Voilà qui est clair : accueillir les réfugiés, et basta ! Les autres, il faut poliment mais fermement les renvoyer chez eux. Je sais, c’est plus facile à dire qu’à faire.

Tibert

Demandez le programme !

Les mairies, c’est quand que ça change ? euuh… eh beh… c’est en 2020 ? six ans, eh oui, mars 2020. C’est là qu’à Paris on débarquera, acceptons-en l’augure, la calamiteuse madame Hidalgo ; et alors, on en prendrait un / une autre ? enfin c’est le projet de certains.

Il y en a un qui y pense dur, c’est Gaspard, Gaspard Gantzer. C’est un bon copain, dit-on, de Macroléon, ils ont usé ensemble leurs fonds de costards et les bancs de l’ENA, promotion Léopold Sédar Senghor. Ce fut le brillant (!) conseiller en communication de Moi-Normal-Président, et l’on sait comme ce fut étincelant : pensez que si ça se trouve c’est lui qui a soufflé à Pépère la brillantissime idée d’aller très vite, trop vite (*), au chevet du malheureux Théo, dont on connaît aujourd’hui les ennuis judiciaires. Peut-être est-ce lui également qui a orchestré le magistral et surréaliste duo entre l’auguste Flamby et la lycéenne kosovar Leonarda Dibrani…

Ce qui s’est dit noir sur blanc mais ne sera sans doute jamais validé – chuuut c’est confidentiel – c’est que ce serait lui l’organisateur du bombardement et de la descente en flammes du candidat Fillon aux Présidentielles (avec, soyons juste, la coopération dudit Fillon, dont l’entêtement à rester en piste mordicus fut un tragique hara-kiri) . Désinformation ? (en amerloc,  « fake news » ?) il serait curieux que les révélations du Coin-coin Déplumé – l’affaire dite du PénélopeGate – soient sorties d’ailleurs que du Ministère des Finances, qui seul sait tout. Le circuit qui a été décrit, que je cite ci-après et que vous pouvez consulter, figure sur tous les bons moteurs de recherche, au hasard, tenez, le NoumeaPost, qui depuis la lointaine Nouvelle-Calédonie vous détaille le montage supposé.

Evidemment tout ça a fait des vagues, monsieur Gantzer a véhémentement démenti être à l’origine du PénélopeGate ; il a d’ailleurs été pour cela menacé de mort, rien que ça. Mais  bon… passons. Il est intéressé par la mairie de Paris, monsieur Gantzer, et pour lancer la dynamique, pas con, il lance un mouvement ! c’est plus vivant que de lancer un immobilisme, admettez. Le mouvement serait du genre « Allons-y les Parisiennes, allons-y les Parisiens« , en abrégé « P,P », ou « Parisiennes, Parisiens » !. Les LGBT etc… se trouveront entre les lignes, je suppose qu’il ne les oublie pas, mais seuls deux sexes sont cités.

Notez la virgule : importante, cette virgule ! « Parisiennes, Parisiens ». C’est là l’ébauche d’un programme de maire, à n’en pas douter ; un programme soigneusement fignolé dans les détails. Si vous avez des questions…

Tibert, Tibert

(*) Ce faisant (avec un t, attention !) il prenait clairement parti contre la Police, sans autre précaution. Bravo les p’tits gars !

Spots, prouts et des fèk’niouzes

Un soudage du Figues-à-rôts nous interpelle : « Etes-vous pour ou contre la loi anti-‘fake-news’ ?  » (au fait, j’ignore le résultat du sondage, un sondage stupide de plus, et je m’en fous : la politique ne se fait pas au sondomètre, et heureusement !). Le Monde, Le Parigot… tout partout c’est « … la loi sur les ‘fake-news’ « . Question : les intox, les infos bidon, les bobards… seraient-ils systématiquement en provenance des pays anglophones ? j’en doute, il en est venu pas mal de l’Est ces derniers temps. Comment dit-on bobard en russe ? La vraie question, celle que je me pose et vous pose, c’est de savoir si la loi en préparation sur la répression des intox osera le  terme « fake news« , au cas où chez nous il n’existerait pas de désinformation.

Bon sang, mais c’est bien sûr : la désinformation ! monsieur Dugenou, l’illustre Dugenou, aurait des moeurs spéciales et aurait été vu en compagnie compromettante ; l’escaladeur d’immeuble sans-papiers (pas l’immeuble, l’escaladeur) aurait mis au point son numéro de grimpette improvisée deux jours avant son exploit ; nos services secrets auraient canardé au Bataclan et à la kalach’ pour mouiller de braves islamistes barbus qui se trouvaient là par hasard… de la désinformation. S’ils mettent ‘fake news‘ dans la loi, je vous préviens, j’écris un billet vengeur. Nous avons les mots ! les journaleux, non ; ils copient par dessus l’épaule des Amerloques.

Et puis le Firago balade le touriste et l’autochtone dans la capitale : « Cinq spots gourmands les pieds dans l’eau à Paris« . Un spot ? je pensais ce terme anglais dédié aux  coins chéris des surfeurs, plongeurs, véliplanchistes – un terme de sport, en somme, comme penalty, tie-break etc (*). Mais pas du tout ! ces lieux, ces coins, ces endroits, ces adresses, rades, canis, troquets, restos, salons de thé… ce sont des spots ! (c’est lumineux). L’incorrigible canard anglolâtre l’avoue ensuite dans son développement : « voici cinq adresses sur la Seine, le canal Saint-Martin... ». Alors, que vient foutre là ce spot ? un prout, quoi, une envie de prout.

Tibert

(*) Quoique… les Italiens ont leurs termes cohérents, pallacanestro, pallavolo, calcio… qui remplacent sans problème nos foot, volley, basket etc. Je me suis laissé dire qu’ils ont systématisé ça du temps du Duce… ah bon, alors si c’était du temps du Duce