Coiffeur ou psychothérapeute

Le rapport Attali (Attila est un bon calembour et a déjà été employé) est décidément une mine pour le gloseur-billetiste en quête d’inspiration. On apprend à son propos que ce qui motive l’ire des z’UMP contre ledit rapport, c’est notamment que deux des professions qu’il propose d’ouvrir – taxis et coiffeurs – et qui se lèvent comme un seul homme pour hurler qu’on les égorge, sont des professions de parole. Entendez par là que taxis ou coiffeurs partagent avec vous – votre nuque ou votre reflet dans le rétroviseur – de longs moments qu’ils jugent généralement utile de meubler de leurs propos pertinents et de leurs remarques profondes sur la nature humaine(*). Et bien évidemment, si votre coiffeur est remonté contre les propositions Attali, il va vous tartiner, tout en vous champouinant, son aversion contre le pouvoir en place, ses sbires, ses élus locaux… qui vont avoir des soucis à se faire réélire : vous suivez ? Si le rapport Attali s’en était pris aux mimes et aux nageurs-sauveteurs, cela n’aurait pas fait de vagues, ceux-là ne causent pas.

Et je me dis que coiffeur, c’est tout de même une sacrée responsabilité, pour que personne ne puisse ouvrir une boutique sans avoir en poche son Brevet Professionnel ! dur métier, où pourtant, que je sache, les ravages éventuels ne prêtent jamais à conséquences irréparables : les cheveux repoussent généralement, sauf sabotage.

Comparons avec la profession de psychothérapeute : zéro diplôme exigé, zéro stage professionnel, liberté totale de visser sa plaque : demain matin si ça me chante, je serai psychothérapeute. Ces gens-là et les coiffeurs partagent la particularité de « soigner » la tête de leurs clients ; mais au vu des diplômes requis, il semblerait que les seconds prennent manifestement de bien plus gros risques  !

(*) une des raisons pour lesquelles je ne fais jamais appel aux services des coiffeurs… s’il existait des coiffeurs taciturnes, peut-être y reviendrais-je ?

Spleen

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle (ouah le plagiat !!!) sur nos cieux plombés et nos taxis en grève perlée, on se dit qu’on vit décidément dans un pays de cons, où …

– les fumeurs estiment avoir le droit de goudronner les bronches de leurs voisins et hurlent à la liberticitude car on leur nie désormais ce droit dans les lieux publics,

– où les élus UMP trouvent que le rapport Attali tombe comme une fiente sur leur campagne électorale et plombe leurs chances, vieux réflexes moches de vieux roublards, toute vérité n’étant pas bonne à dire (classiquement, pour un candidat UMP (et d’autres, oui oui) on promet la lune et des lendemains radieux, quittes à expliquer ensuite que c’était pas possible en fait…)

– où les taxis, justement, se cramponnent à la pénurie de taxis dans les grandes villes comme seule politique de survie, alors que tout le monde sait qu’on en manque cruellement.

A part ça, tout va bien.

Spleen2, le retour

Il fait vraiment un temps dégueulasse, et je comprends pas pourquoi Paris a été installé si au Nord. On devrait par décret intervertir Paris et Bormes-les-Mimosas, ou Miramas, je sais pas, moi…

Sur mon vélo rouge je pédale ce matin merdeux, mouillé, frigorifié et vissé – j’ai le droit – sur le couloir de bus du Bd St Germain (à Paris, oui oui)… et suis doublé par une Citroën C6 nickel-chrome à vitres fumées, conducteur en costard qui visiblement n’est pas le proprio, aux places arrière c’est black-out, et aucun des signes habituels que ce soit un taxi, mais, peinard, le mec se prélasse dans un couloir ous’qu’il a pas le droit de circuler. Sûr qu’il ne redoute pas la prune, les points de permis etc.

Moralité 1 : la démocratie a encore du chemin à faire… privilèges pas morts. Ces gus étaient spécialement pressés ? ils ne connaissent pas le code de la route ?

Moralité 2 : je constate avec joie que ma pension de retraite est augmentée cette année de 1,1 % : merci nos Maîtres ! vous êtes trop bons, on vous baise les pieds, c’est la vie de chateau. On va pouvoir flamber, avec l’inflation en cours.

Les dernières minutes du rail

Excellente idée de la SNCF, cette initiative de vendre les billets invendus des dernières minutes : ça s’appelle originalement « bons plans sur le Net« . Idée simple et déjà largement utilisée aux USA : quoi de plus stupide que de s’entêter à vendre 200 dollars un siège d’avion Boston-Chicago, siège qui restera vacant, alors qu’en le proposant à la moitié ou au tiers du prix ce siège sera occupé ? évidemment ça n’est possible que si tous les sièges sont soumis à réservation préalable ; évidemment aussi, il y a un équilibre à trouver, le kérosène par passager transporté ça se calcule.

Excellente idée, mais la SNCF a comme d’hab’ un discours de façade (« y en aura pour tout le monde, pas seulement les TGV, blahblahblah ») mais une pratique qui vise à tuer le transport non-TGV (Corail Intercités TER Luna et j’en oublie…) ou plutôt à refiler ces rossignols à d’autres mécènes, Régions, transporteurs privés, qui n’en veut ? Ainsi le jour où l’on pourra prendre un billet dernière minute de Tours à Clermont-Ferrand (pas par Paris, évidemment, trop fastoche !) n’est pas encore en vue. Et pourtant, qui peut prétendre que de tels parcours sont le fait de travailleurs au quotidien, forcément munis de cartes d’abonnement ?

Autre bémol, et celui-là devrait quand même faire grogner quelque part : quid des arriérés mentaux qui n’ont pas Internet à haut débit ? eh bien, qu’ils crèvent, répond la SNCF. Donc, messieurs-dames pas suffisamment instruits, trop âgés, trop pauvres, trop mal situés géographiquement… en trois mots, allez au diable ! Il est vrai que les mal situés géographiquement ne sont pas concernés : de toutes façons, dans les zones mal desservies par Internet, il n’y a pas de TGV… alors…

Quant aux citadins illettrés, pauvres, vieux (ou toute combinaison des trois), ils ne voyagent pas, ou si peu ! Ils peuvent bien se payer par ci-par là un billet « plein pot », pas vrai ? en se déplaçant et allant faire la queue à la gare. Avec un aller simple en corbillard en perspective, et pour celui-là, il n’y a pas encore de réservations par Internet.

Enfin quoi, et le fichier log ??

Ce billet est forcément un peu technique, et nous prions nos estimés lecteurs de bien voulouér nous en excuser, mais faut ce qu’y faut !

Retour sur cette salade concernant la Société Générale, qui a perdu 5 milliards d’Euros par la faute d’un jeune imprudent, un peu hacker sur les bords. Version officielle ce lundi matin 28 janvier 2008 : ce gus avait le droit de « jouer » sur 500.000 euros, pas plus. Raisonnable… il passait donc des ordres normaux achat / vente sous cette limite, gentiment, mais (version officielle) en passait d’autres qu’il accompagnait aussi sec par un ordre en sens inverse, de sorte que vu de l’extérieur ça passait pour zéro. Après quoi, comme il disposait des mots de passe de comptes privilégiés (comment ?) il « gommait » les contre-ordres, et donc ses ordres étaient vraiment passés. Grosso modo, c’est le conte de Noël qu’on nous sert.

C’est à dormir debout. D’abord comment une banque peut-elle avoir une politique de mots de passe aussi rustique, qu’un hacker tout seul peut les déplomber ? que foutaient les Responsables de Sécurité Informatique ? les audits techniques ? à quoi bon obliger les gens à changer leurs mots de passe fréquemment ? à quoi servent les badges magnétiques, les lecteurs biométriques ? Et que foutaient les gus qui supervisaient le boulot du jeune zozo ?

Il existe dans ces métiers un outil tout con, simple comme bonjour : un fichier « log », en français une main courante, ou un fil de l’eau. Toutes les opérations y sont enregistrées et datées : [ tel jour / telle heure / tel gus / telle opération / sur tel poste ]. En fin de journée, on trie tout ça par gus, par exemple, et on a l’histoire de la journée de chaque gus. Pas les pauses-café, ni le taille-crayon ni la lecture des dépêches, mais toutes les opérations passées. Les ordres et les contre-ordres. Et des « log » il y en a des tas : un autre qui est assez chatouilleux, c’est celui des connexions / déconnexions sur les comptes.

Et un « log » c’est normalement très protégé, et donc très difficile à bricoler, raturer, caviarder. On en écrit d’ailleurs couramment de multiples exemplaires simultanément, justement pour qu’un petit malin ne puisse pas tous les bricoler. Et la lecture d’un « log » permet de voir – ça saute aux yeux – que notre petit bidouilleur passe systématiquement des ordres et des contre-ordres. Zarbi, non ? Machepreau, vous avez deux minutes ? venez dans mon bureau.

Bon, allez, je vous ennuie pas plus avec ça. Mais savez-vous que les scènes de ménage permettent aux époux de vivre plus vieux ?? si si. Excellent pour la longévité. C’était dans les canards tout récemment. Autre brève intéressante : les psys sont des modèles de longévité, également : on ne compte plus les psychanalystes archi-vieux. Ma femme a donc une espérance de vie… je vous raconte pas !

Carlsbourg et Kronenberg, même soupe

Vous l’ignioriez sûrement, Kronenbourg (le parrain des abdominaux éponymes, le fameux « Kro », les bitures au foyer du soldat à Mourlemon-le-Grand… tout un mythe) appartenait à Scottish & Newcastle, boîte terriblement british.

Eh bien, c’est plus la peine de retenir cette info désormais obsolète, car c’est Carlsberg qui s’y colle ! Oui, la Kro à 2 euros 20 le quart de litre au comptoir et minimum 3 euros en salle (forcément c’est plus cher, ça voyage…) est désormais danoise.

Vous vous en foutez, et vous avez raison, car c’est la même soupe. Ayant pas mal éclusé de mousses diverses et variées dans ma jeunesse, mon tiercé n’a jamais retenu la Kronenbourg, ni même pratiquement aucune des bières françaises de grosse cavalerie : trop gazeuses (nécessitant impérativement un dégazage partiel avant bibition*), amères mais de peu de bouquet, rapidement pesantes à boire… je vote sans hésitation pour les Plzen tchèques, légères et parfumées, suivies de près par les allemandes.

C’est mon credo, pas en latin celui-là : vive les micro-brasseries, les bières bretonnes, californiennes, québecoises… artisanales, faites avec amour ou passion, ou les deux ; les trappistes belges, une fois ; les bitter galloises bues à peine fraîches… les bières du Ch’Nord, et au diable la bière d’hypermarché.

(*) J’avais pensé à boiritude, mais Ségo m’aurait attaqué pour plagiat. Donc, quel mot français décrit-il le fait de boire ? déjà, le fait de manger (la manducation) n’est pas vraiment du vocabulaire de tous les jours. C’est la bibition, quand on boit. Clair, non ? de bibere, boire en latin (pour ce qui est de boire en Suisse, alors là, c’est pas beau !)  Mon illustre prédécesseur en écriture, Raymon Queneau, utilisait d’ailleurs ce terme, p. 131 de Loin de Rueil : « Malheureusement on dut cesser assez rapidement la bibition des pots ».

Vous vous endormirez donc un peu moins ignorants ce soir.

Trois p'tits tours

Un de mes derniers billets s’intitulait « Tous banquiers » : hein, je vous le disais bien ! C’est le boulot le plus spectaculaire, de loin !! quand on voit UN mec perdre 4,9 milliards d’euros (une somme qui ne nous « parle » même pas, disons, à Paris, 2.000 appartements luxueux de 200 m2 chacun ??? presque 6 ans à changer d’appartement tous les jours ? c’est idiot), on se dit : comment va-t-il faire pour rembourser ? hein ? sachant que ce fric ne s’est pas envolé, pas parti en fumée, tel le billet de 500 balles brûlé en public par Gainsbarre – ici, ça ferait 65 millions de billets de 500 balles, prévoyez les camions – il doit bien y avoir des bénéficiaires ? suffit de les contacter et de leur demander poliment de rembourser : « Suite à une erreur technique, nos services vous ont indûment… gnagnagna… merci de libeller votre chèque à l’ordre de… » : voyez le topo ? ça devrait pouvoir marcher, et la Société Générale va sûrement bien s’en sortir comme ça.

Les Gazaouis se répandent en Egypte, et on les comprend, il y a de quoi exploser, bloqués, tassés et pressurés qu’ils sont dans leur étroite bande Gazaesque en état de thrombose, qu’on pourrait comparer à un Chili en miniature (un humoriste écrivait : « pour traverser le Chili du Sud au Nord, je prends le train ; pour aller d’Est en Ouest, je change de quai »). Cette frontière en brèches, cela rappelle irrésistiblement – tout contexte politique mis à part – la chute du mur de Berlin, sauf à constater que les Egyptiens ne sont pas demandeurs ? Mais je me dis, tiens, quelque chose se dessine, quelque chose s’esquisse là : d’une part, une Palestine Cisjordanienne (quid de Jerusalem ?? je ne lis pas dans le marc de kawa), entité « fréquentable » comme on a pu le voir – GWB lui-même s’en est rendu compte ; et d’autre part une Egypte agrandie – mais en a-t-elle besoin ? – de 360 km2, mais surtout de 1,5 millions d’habitants. En surface, c’est un pouïème, 360 km2 pour environ 1 millions actuellement, soit 0,036 % ; en population c’est une autre histoire : 1,5 million pour 80, ça fait quand même dans les 1,8 % Pas simple donc, oh non, mais hein, y a de ça ? à suivre, comme on dit dans les BD.

A la radio hier : « … cela entraîne gnagnagna un risque potentiel de blahblahblah… » et je me demande tout à trac, qu’est ce qu’un risque potentiel ? il n’y a pas d’orthographe à la radio, et donc j’ai pu mal interpréter… excluons d’abord l’orthographe « un risque potenciel » : certes, quoi de plus risqué qu’une potence !!! mais ça ne se dit guère. Non, c’est sûrement « risque potentiel ». Donc, le dictionnaire, voyons voir, voyons voir… « risque : danger possible » ; « potentiel » : qui existe en puissance ». Donc un danger possiblement en puissance ? disons un danger possiblement possible. Certes, certes. Enflure du verbe, disions-nous.

Quand je serai grand, je ferai taxi

Notre ex-sherpa mitterandesque Attali en veut aux taxis !! ce type a dû monter un jour dans un bahut à Réaumur et demander d’aller à la Bastille, et s’est peut-être fait balader du côté de Mirabeau ou Clichy, histoire de visiter la capitale et charger le compteur.

Non, plus sérieusement, il en veut aux professions verrouillées : il cite les taxis, les coiffeurs, les notaires… et il a clairement raison, du moins sur les premiers ; pour les coiffeurs je passe au large, le dernier que j’ai vu doit remonter à 1980, et je me débrouille en famille (*); quant aux notaires, ce n’est pas un produit de grande consommation, pas vrai ?

Bref, dans son rapport (que vous pouvez télécharger ici, par exemple, bande d’ignares, en cliquant sur le mulot), M. Attali, à la page 157, constate que les taxis (0,18% de l’emploi total), il en manque. J’opine vigoureusement du bonnet : j’ai pas mal bourlingué, et que ce soit à Birmingham, Madrid, Singapour, on se pose au bord du trottoir, on poireaute 5 minutes maxi, et il en passe fatalement un en maraude, et il s’arrête, et en voiture Simone ! à Singapour c’est 2-3 minutes, pas plus. Pas besoin de téléphoner, réserver, faire la queue… et ils sont moins chers ! oui madame. Une course banale de 15-20 minutes, c’est 10 euros maxi, on n’hésite pas à en user largement. Voyez aussi les yellows cabs new-yorkais : il y en a beaucoup, et ça fonctionne à plein.

Ici par cheu nous, essayez donc de trouver un taxi à Paris : galère garantie. Certaines professions ont érigé des murailles pour se calfeutrer ; certes ils se trouvent peinards, mais moi égoïste consommateur je m’en tape, de leur petit nid douillet : si Paris, Nantes, Marseille… avaient assez de taxis, si cette profession était déverrouillée, on pourrait enfin, prem’s trouver des taxis, deu’s, payer probablement moins cher un service plus anodin, plus fréquemment, et donc les taxis s’y retrouveraient.

Oui mais… les taxis sont contre ! ah tiens, voilà qui est étonnant. Un bon courant d’air leur ferait pourtant du bien ; par ailleurs, ce n’est plus un travail aussi pointu qu’il y a quelques années : ils ont tous des GPS et ça vaut mieux, parce que nombreux sont les taxieurs (**) qui ne connaissent que sommairement la géographie de leur ville. Il est vrai que c’est un cercle vicieux ; plus les GPS vous assistent, moins vous vous cassez pour mémoriser des noms et des circuits. C’est humain.

Donc oui, M. Attali, en voilà une proposition qu’elle est bonne.

(*) Tiens, rien que le « brushing« , ce coup de brosse anglophone, coûteux, quasi obligatoire et totalement inutile, car foutu en l’air au premier coup de vent : c’est pas de l’arnaque, ça ?

(**) ancien néologisme emprunté à nos amis francophones Africains, plus court et aussi efficace que « chauffeur de taxi » ; voilà des mines de mots chouettes et pas rosbifiants ! Tiens, je donne tous les show-rooms pour une salle de montre, merci les Québecois.

Aux petits zoignons

Voilà-t-y pas qu’atteignant la Place d’Italie (*) avec mon char ce mardi, je trouve le Boulevard de l’Hôpital l’Avenue des Gobelins etc… tout verrouillé par la police ! Il a fallu que tels des limaces nous autres pôvres automobilistes rampions le long de Blanqui, Arago, je vous raconte pas la galère. Bref un mardi noir.

Cependant et entretemps, sur le boulevard de Port-Royal, la CGT, les z’électriciens occupaient le terrain et défilaient pour défendre leur régime de retraite aux petits oignons. Avec en prime le 220 volt à 10 % du prix public !! ça permet de chauffer le garage.

Tout ça pour dire que les Cégétistes de l’EDF ont gagné en moi aujourd’hui, si besoin était, un chaud supporter de la suppression des régimes spéciaux de retraite. Répétons-le : la pénibilité et la dangerosité du travail, ça mérite des retraites plus précoces, c’est le bon sens même. Tout le reste c’est de l’inégalité anormale devant le travail, et des « avantages acquis » à benner.

(*) Je vous l’ai fait comme tous les journaux et journaleux le font, candidement, benoîtement : pas besoin de préciser que c’est à Paris, pas vrai ? ça va de soi, il y a UNE place d’Italie, et c’est bien évidemment à Paris. Celle de Toulouse ? possible, mais qu’est-ce qu’il va chercher, Toulouse ! n’importe quoi… ah il y en a une aussi à Montpellier ? va donc, eh bouseux.

Tous banquiers !

Cet article dénonciateur du Monde – quel éclairage opportun sur les pratiques banquières, à l’heure où certains boursicoteurs, ceux qui passent leur temps à acheter et revendre des actions en espérant ainsi « monter l’escalier » boivent la tasse (*) – nous livre une image ma foi cocasse et plaisante : le « système de la carotte et de la carotte » ; entendons par là, pour ceux qui ne prendront pas le temps de lire cet article, que les banquiers américains se payent des salaires royaux quand ça va bien, et des salaires royaux quand ça va mal. Ceci, bien évidemment à contre-courant de la morale libérale traditionnelle.

L’article en question se lamente aussi sur la fuite des meilleurs sujets vers les carrières financières, jugeant fort dommageable pour les autres branches de l’activité humaine cet engouement pour la banque.

Voilà qui éclaire d’un jour cru la difficile réalité du marché du travail, et la pénurie chronique d’artisans : s’il y a si peu de plombiers, de maçons, de platriers, de couvreurs, d’ouvriers-patissiers, de tourneurs-fraiseurs… c’est qu’ils sont tous allés bosser dans la banque. Fuite des cerveaux, oui, mais aussi des truelles, des niveaux à bulle, des poches à douille, des trusquins et des pieds à coulisse.

Symbolique, la carotte ! Pour la finance, il y avait déjà le blé, les radis, l’oseille… les financiers sont donc à tort montrés comme des requins, sauf à les supposer végétariens.

(*) L’actionnariat consiste en principe à investir durablement (donc à participer au capital ) dans une ou plusieurs entreprises que l’on juge intéressantes, performantes, prometteuses. On est très loin, dans les pratiques boursières actuelles, de cette conception pépère, morale et naïve.

Vieilles lunes à bout de souffle

Cette brève m’avait échappé, mais je sursaute à la lecture du Monde sur la Toile : vous savez, on commence par « DSK au forum de la rénovation », puis « Le PS bzzbzzbzz, ceci-cela, le couple de la machine à perdre (c’est de Hollande-Royal qu’il est question), enfin on tombe sur ça : « François Hollande peine à faire accepter l’union avec le PCF à ses troupes ». Dépêche pas datée de 1988, non, ni de 1947, mais du 17 janvier 2008 !!

Les bras m’en tombent. Il s’agit des Municipales, of course, what else ? (promis, je le mets plus) et la gauche masochiste de 2008 réinvente l’eau saumâtre, se recolle névrotiquement ses casseroles au cul, incapable qu’elle est de péter ce schéma débile, son Inter-na-tionaaaa-le, le spectre de Hue le nain de Jardin (ou le Prof » de Blanche Neige ??), le Grand Soir, Marchais et Liliane-fais-les-valises, la calvitie Thorezienne, les airs patelins du père Duclos. On va encore bouffer du Lendemain Qui Chante, Prendre l’Argent où Qu’elle Est, Faire Payer Les Riches, et j’en passe.

Oh du P.S., y a quelqu’un qui pense, là-dedans ? il est peut-être encore temps de reprendre les manivelles et de redresser la trajectoire ? Le PCF !! La Corée du Nord en Europe ! Le « cher leader » Buffet Marie-Georges… non mais vous réalisez ? le bilan « globalement positif » ? le Mur de Berlin ? la Trabant ? c’est ça vos valeurs ? Mais laissez-le donc agoniser en paix, le PCF, foutez-lui la paix !! C’est déjà assez dur comme ça, tout un idéal qui part en eau de boudin.