Quand je serai grand, je ferai taxi

Notre ex-sherpa mitterandesque Attali en veut aux taxis !! ce type a dû monter un jour dans un bahut à Réaumur et demander d’aller à la Bastille, et s’est peut-être fait balader du côté de Mirabeau ou Clichy, histoire de visiter la capitale et charger le compteur.

Non, plus sérieusement, il en veut aux professions verrouillées : il cite les taxis, les coiffeurs, les notaires… et il a clairement raison, du moins sur les premiers ; pour les coiffeurs je passe au large, le dernier que j’ai vu doit remonter à 1980, et je me débrouille en famille (*); quant aux notaires, ce n’est pas un produit de grande consommation, pas vrai ?

Bref, dans son rapport (que vous pouvez télécharger ici, par exemple, bande d’ignares, en cliquant sur le mulot), M. Attali, à la page 157, constate que les taxis (0,18% de l’emploi total), il en manque. J’opine vigoureusement du bonnet : j’ai pas mal bourlingué, et que ce soit à Birmingham, Madrid, Singapour, on se pose au bord du trottoir, on poireaute 5 minutes maxi, et il en passe fatalement un en maraude, et il s’arrête, et en voiture Simone ! à Singapour c’est 2-3 minutes, pas plus. Pas besoin de téléphoner, réserver, faire la queue… et ils sont moins chers ! oui madame. Une course banale de 15-20 minutes, c’est 10 euros maxi, on n’hésite pas à en user largement. Voyez aussi les yellows cabs new-yorkais : il y en a beaucoup, et ça fonctionne à plein.

Ici par cheu nous, essayez donc de trouver un taxi à Paris : galère garantie. Certaines professions ont érigé des murailles pour se calfeutrer ; certes ils se trouvent peinards, mais moi égoïste consommateur je m’en tape, de leur petit nid douillet : si Paris, Nantes, Marseille… avaient assez de taxis, si cette profession était déverrouillée, on pourrait enfin, prem’s trouver des taxis, deu’s, payer probablement moins cher un service plus anodin, plus fréquemment, et donc les taxis s’y retrouveraient.

Oui mais… les taxis sont contre ! ah tiens, voilà qui est étonnant. Un bon courant d’air leur ferait pourtant du bien ; par ailleurs, ce n’est plus un travail aussi pointu qu’il y a quelques années : ils ont tous des GPS et ça vaut mieux, parce que nombreux sont les taxieurs (**) qui ne connaissent que sommairement la géographie de leur ville. Il est vrai que c’est un cercle vicieux ; plus les GPS vous assistent, moins vous vous cassez pour mémoriser des noms et des circuits. C’est humain.

Donc oui, M. Attali, en voilà une proposition qu’elle est bonne.

(*) Tiens, rien que le « brushing« , ce coup de brosse anglophone, coûteux, quasi obligatoire et totalement inutile, car foutu en l’air au premier coup de vent : c’est pas de l’arnaque, ça ?

(**) ancien néologisme emprunté à nos amis francophones Africains, plus court et aussi efficace que « chauffeur de taxi » ; voilà des mines de mots chouettes et pas rosbifiants ! Tiens, je donne tous les show-rooms pour une salle de montre, merci les Québecois.

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