Sac de noeuds-noeuds

Je relis les livraisons journaleuses obsolètes qui le méritent, certains jours de désoeuvrement, savez-vous. Ce matin tôt, donc, c’est un bon vieux Libé épais et fourni, celui de samedi-dimanche dernier (avec une grosse accroche en Une sur le terme  islamophobie, auquel est consacré tout un cahier). Surtitre en page 10 :

« Nombre de sites dénonçant les actes anti-islamophobes sont l’oeuvre de personnages controversés« .

Oulà oulà…

Voyons voir, voyons voir…. reprenons.

Un islamophobe, ça n’aime pas les Musulmans.

Un anti-islamophobe, ça combat ceux qui… (voir plus haut) : en gros c’est donc favorable aux Musulmans, vous suivez ?

Soit un islamophobe… disons un gars qui va partout se moquant, par exemple, des femmes voilées dans la rue. Les pointant bêtement du doigt en s’esclaffant. Un islamophobe assez rustique, disons-le. Appelons-le Albert.

Un anti-islamophobe, c’est donc quelqu’un qui combat Albert. Un acte anti-islamo-gnagnagna, c’est par exemple un grand coup de latte dans les chevilles d’Albert l’islamo-chose.

Dénoncer les actes anti-islamophobes, c’est protester contre les violences envers Albert : « Garnements, pourquoi vous en prendre à ce pauvre Albert, qui pourtant ne fait qu’être islamophobe« .

Il paraît donc qu’il y a des sites Houèb qui sont spécialisés là-dedans : dans la dénonciation des actes anti-islamophobes – entre autres dans la défense d’Albert, pour terminer sur notre exemple. C’est ce que titre Libé. Et ce seraient des sites tenus par des personnages controversés, mais bon, ça on s’en moque, restons concentrés sur notre noeud logique.

Sites cités par Libé  : Islametinfo, Islamotion, Al-Kanz, Saphirnews (« proche des Frères Musulmans », dixit Libé). Que des sites favorables à l’Islam, très clairement. Qui sont paradoxalement, toujours suivant le titre, engagés dans la défense des islamophobes.

Résumons-nous : Libé titre exactement le contraire de ce qu’il développe dans l’article. On s’est pris les pieds dans le tapis, à Libé. Vous suivez toujours ? vous êtes bien bons.

Tibert (pcc Kurt Gödel)

Touit-touit rien pu dire

Un article bien tendancieux, façon Noël Mamère l’amer me fait bondir, tant c’est faux, trafiqué, bourré d‘a priori, d’antiphrases, de supposées évidences, de racolage de gôche : vous vous ferez une idée, c’est dans Rue-89. Infect, quoi.

Bon, je vais pas laisser passer ça, je clique donc, irrité, indigné, sur l’icône Touitteur en bas de l’article pour balancer un commentaire bien senti accompagnant l’adresse de la page Wouhèb où niche la tribune mamèresque. Vous en déduisez immédiatement que l’ai un compte Touitteur, bravo, vous suivez.

Et donc la petite fenêtre Touitteur habituelle apparaît, et m’affiche l’habituel cadre où je suis fondé à inscrire 140 caractères, pas un de plus – à la suite de l’adresse de l’article incriminé, évidemment (et mon identifiant-mot de passe, gnagnagna)…

…ma parole, le compteur de signes m’indique – 11 : j’ai déjà dépassé et j’ai rien écrit ! C’est ignoble : on ne peut pas commenter, on en a déjà trop dit, rien qu’avec l’adresse http://blogs.rue89.com/chez-noel-mamere/2013/09/23/bijoutier-de-nice-la-france-peur-et-nous-sommes-tous-des-assassins-en-puissance-231199 : je suis sûr qu’il l’a fait exprès, Samère. Il aurait mis un titre plus court, j’aurais pu lui voler dans les plumes ; mais là, macache. j’en suis réduit à protester sur mon blog – heureusement que c’est moi qui fixe les limites, c’est MON blog.

Tibert

Phobie : …u-e

« Pour beaucoup, l’islamophobie est devenu un racisme acceptable« , titre ce matin en gros, assez gros et en détail le Libé du lundi.

Et voilà ! une fote d’ortograf en gros titre à la Une, qui aurait dû ne pas échapper au regard attentif des correcteurs dudit canard, s’il en existait. Devenu-u-e, pas -u.  Islamophobie, mot féminin, et donc « devenu », qui ? l’islamophobie, s’accorde au féminin, devenu-e, c’est pourtant pas compliqué.

Pourquoi « islamophobie » est un mot féminin ? parce que « nimportequoiphobie » est féminin, vu que la phobie est féminine, et à juste titre : c’est bien des femmes de tomber en pâmoison à la vue d’une araignée.

Quant à ce titre mal écrit et tendancieux, quant à ce qu’il véhicule, disons qu’il mérite un bon coup de gueule, et pour trois raisons :

– Premio, l’islam est une religion – très très politisée, d’ailleurs, mais bon… – et rassemble des Blancs, des Arabes, des Asiatiques, des Noirs… toutes les couleurs. Où est le racisme là-dedans ? quelle « race » est visée ? Remarquons, en outre, qu’il n’y a pas un, mais des Islam(s) : Sunnites et Chiites, par exemple, et en plus ils ne s’aiment pas.

– Deuxièmo : avoir de l’aversion pour, « phobir » (merci Ségolène pour ce néologisme hardi), c’est bien normal. On ne peut pas tout aimer, sinon « aimer » ne signifie plus rien. Je persiste : j’ai horreur de, je déteste la musique de Wagner, et ce n’est pas du racisme musical, et c’est bien normal, tant c’est mauvais.

-Troizio, le jour où les Musulmans normaux et raisonnables protesteront en masse et vigoureusement contre les attentats, les attaques-suicides, les massacres dans les églises, les prises d’otages commises au nom d’Allah par des fanatiques se déclarant Musulmans, on pourra commencer à considérer cette religion comme fréquentable. Les derniers évènements ne sont pas encourageants de ce point de vue : avant-hier, attentat devant une église, 53 morts et plein de blessés à Peshawar, au Pakistan. Et ça ne les défrise pas, au Grand Islam de France. Ils sont bien trop occupés à préparer la fête du mouton en octobre.

Tibert

Sénat… turellement non

Eh oui, le Sénat dit NON à l’abolition du cumul des mandats, qui en finirait avec un scandale chronique chez nous : des gens dont on voit périodiquement et partout affichée la trombine avenante, vous invitant instamment à leur confier une mission – vous allez voir comme je vais être bon ! je vais me consacrer à vous corps et âme –  et qui ensuite viennent vous en réclamer une autre, vu que finalement l’herbe est plus verte ailleurs également. Des pros de la politique, qui savent bosser 48 heures par jour au vu de leurs attributions, qui bouffent les emplois des autres, se cramponnent souvent jusqu’à plus d’âge à leurs multiples casquettes et vous serinent inlassablement que pour « nourrir » leur activité parisienne il leur faut un « ancrage » local (et vice-versa, évidemment : une grosse légume à Paris ne peut que faire du bien localement, pas vrai ? « J’ai le bras long, vous aurez de mes nouvelles, mon ami…« ).

L’ancrage local ? vous l’avez ipso facto, sénateurs de mon coeur, ça fait partie de vos attributions de sénateurs, de fréquenter, d’être à l’écoute, de représenter, dans le cadre de votre travail, les instances décisionnaires locales. Evidemment, c’est moins reluisant, plus plouc que le Palais du Luxembourg, mais bon, on vous rembourse vos frais de déplacements.

Evidemment aussi, quand on reste 9 ans à fréquenter assidûment la cantine gastronomique du Sénat, on perd un peu le sens des réalités provinciales… façon de corriger une aberration de la Constitution – 9 ans, c’est beaucoup trop long, et ça s’encroûte donc ferme au Sénat – par une autre, le cumul des casquettes, qui est aussi un déni de démocratie et une violation du Droit du Travail.

Mais quand donc Normal-Premier s’avisera-t-il que pour « nourrir » son action à l’Elysée il lui faut derechef et tout de suite un poste d’ « huile » locale à Tulle ? c’est ça qui serait bien, qui lui nourrirait sa pratique parigote. Et le Chef du rayon Boucherie chez Carrouf’ à Niort, pourquoi ne « nourrit »-il pas son action chez Carrouf’ en occupant un deuxième emploi plein temps comme magasinier aux Galeries Farfouillettes ?

Et monsieur Raffarin, sénateur et ex-Premier, qui nous joue les pères-la-morale sur les acoquinements supposés, possibles, potentiels… de certains ténors de l’UMP avec le vilain parti de madame Le Pen : ouh que c’est pas beau ! en revanche ça ne le défrise pas du tout, et il est pour, qu’un élu de la République se fasse élire en rafales, se moque de ses électeurs et occupe inefficacement et indûment deux postes (trois, quatre..). La morale républicaine a certaines souplesses à certains endroits, voyez-vous.

Tibert

Sont-ce des laïks laucoste ?

Phénomène de société avancée (comme l’escalope restée trop longtemps dans son emballage au soleil), le Fesse-Bouc national bruit de ce fait divers affreux, de ce 4.827 ème bijoutier braqué depuis le début de l’année, cette fois-ci à Nice. Il se trouve que là le « cave » s’est rebiffé trop fort, proportionnant mal sa riposte à l’agression : menacé de très réels fusils à pompe mais juste humilié et frappé à coups de crosse, il aurait dû se contenter de les humilier en retour, les menacer de son calibre, sans en faire usage, une fois qu’ils avaient tourné casaque et enfourché leur scooter, l’affaire faite. Vous connaissez tous l’histoire, reportez-vous à vos canards chéris, qui défendront l’un (14 condamnations au compteur, certes, mais c’était un bon petit gars, un peu paumé… il allait être papa, il avait besoin d’argent…) ou l’autre (il demandait juste à pouvoir travailler en paix, fallait pas venir lui chatouiller les doigts de pied…).

Notons tout de même cette ahurissante déclaration d’une soeur de la victime (le bijoutier agressé c’est l’agresseur, le braqueur c’est la victime, ne confondez pas), qui déclare dans le Figues-haro « nous avons été élevés ainsi, dans le respect de la justice« … le sens qu’elle donne au « respect de la justice » pose manifestement problème : nous n’avons pas les mêmes valeurs, comme disait l’amateur de rillettes.

Mais bon : 1,2 millions de « J’aime » pour la page Fesse-Bouc qui prend la défense du bijoutier : c’est boucoup ! et naturellement les sceptiques font dans le dénigrement, c’est bidonné, ils ont acheté des « Likes » par paquets de 10.000, c’est une manip’ du FN, etc. Vous pourrez voir ce genre de réactions partout. Je ne prends pas parti, je n’en sais rien, n’ayant pu compter. Ce qui est rigolo, c’est que, discret comme on le connait, Fesse-Bouc permet de savoir QUI a « aimé » (laïqué, en fessebouquien). Décoiffant !

Cerise sur le bateau, on se gargarise d’anglicismes à ce propos. Rue-89 y va d’un savoureux  likes low-cost d’une grande élégance. C’est bien la peine que Fesse-Bouc Corporécheun se soit fait suer à mettre des boutons « J’aime » en vrai français : ces votes achetés en masse, qui sait ?  ce sont des J’aime pas chers, ma chère, et ça vous a tout de suite une autre gueule.

Tibert

PS : parcourant le Monde quelque peu après avoir publié ce machin, je ne puis résister au plaisir de vous recommander cette délicieuse lapalissade, en forme de truisme, de notre Ministre des Phynances :  » la dette publique va atteindre un maximum, puis décroître« . Les matheux apprécieront…

Martin n'est pas Samira, et alors ?

Un fort utile article du « Monde » nous raconte les « fraudeurs en équipe » (je vous signale également un autre article, celui-là du Figues-à-rôts, nous posant gravement la question : « La circoncision réduit-elle le plaisir ? « , mais je vous laisse le soin de le lire, soucieux de ne point réduire votre plaisir). Et parmi les diverses informations sur la fraude aux transports, mutualisée ou pas, les contrôles signalés illico sur Touitteur (« illico », c’est aussi rapide que « en temps réel », et c’est plus savoureux), sur les techniques de truandage, il y a ces gens qui, le croirez-vous, utilisent des billets Eurostar qui ne sont pas à leur nom.

Horreur ! Martin voyage en Eurostar avec un billet au nom de Samira. Vous vous rendez compte ? non ? vous ne vous rendez pas compte ?

Eh non. Moi je ne vois pas pourquoi, ayant acheté une place dans un Eurostar Paris-London,  le 31 février 2014, je serais obligé, MOI, de m’asseoir moi dans la place ainsi réservée, disons voiture 7, place 64. Qu’est-ce que ça peut leur foutre, à Eurostar Corporécheun, que ce soit moi, ma soeur ou la nièce de ma concierge qui voyage voiture 7, place 64 ? du moment qu’elle voyage normalement, la nièce de ma concierge, qui ne boit pas du pinard au goulot en rotant, qui n’étale pas ses godasses pleines de bouse sur le fauteuil d’en face, qui ne menace pas ses voisins avec un surin quand ils protestent de son camembert posé sur l’accoudoir.

Bon d’accord, carte Sénior, s’Miles, de fidélité indéfectible, de réduction-Sion, de famille pléthorique, de militaire à terre, de voyageur vraiment fréquent… certes, si c’est Samira qui a droit au tarif « Spécial Samira-et-rien-qu’elle », Martin ne peut pas voyager à sa place. Soit. Mais dans tout autre cas ?

Si j’achète un camembert, justement, il n’est pas nominatif, que je sache ? une place de théâtre, un billet de cinéma, une entrée à une expo… pourquoi serait-ce nominatif ? j’achète une place, elle est à moi, j’en fais ce que je veux – dans la limite des règles de bonne conduite, d’accord.

Les compagnies aériennes nous ont insidieusement habitués à accepter cette même anomalie : le fauteuil d’avion, ça ne se refile pas à un ami, un parent, ça ne se revend pas. Admettons que si je le revends, mon billet, à un émule de Ben Laden, on puisse y trouver à redire. Mais les contrôles aux aéroports et aux frontières sont là justement pour écarter les individus fichés, dangereux, armés etc. Alors ?

Alors c’est tout simplement abusif, sauf exception tarifaire dûment justifiée, de délivrer des billets nominatifs. Mais apparemment je suis seul à protester, comme d’hab’. Je vais finir par passer pour un râleur, ma parole.

Tibert-grrrr

Tiercé funèbre

On nous bassine et nous culpabilise à fond à fond avec les chiffres des accidents de la route, et ça va réprimer encore plus dur, tant c’est facile, high-tech, peu dangereux – et ça peut rapporter gros. On a donc ce problème très à coeur en haut lieu. Les chiffres ? chauffards, assassins, mauvais citoyens, malchanceux, nous avons eu 3.334 morts sur les 12 derniers mois et sur les routes. Détail curieux, c’est exactement trois dixièmes de 10.000 Français : 3.333,3333333… arrondis au cadavre entier immédiatement supérieur. Aff-freux !

Mais il y a 6 fois plus affreux : les accidents domestiques. Vingt-mille morts par an, les amis ! la perçeuse ou le sèche-cheveux dans la baignoire, l’escabeau fatigué ou la tronçonneuse invasive : six fois plus. Vous imaginez le fric que le gouvernement pourrait récupérer en infligeant des amendes aux accidentés domestiques ?  hélas, ils sont difficiles à flasher, les bricoleurs maladroits et / ou malchanceux qui oublient de coudre leur numéro Sécu bien lisible dans le dos.

Les suicides en Europe
Hit-parade dépressif

Médaille d’Argent, pour finir sur une note triste : les suicides : 10.300 suicides environ l’an dernier. Trois fois plus que de morts sur la route. Voyez ce graphe : on constatera que nous, Français, sommes seconds en Europe juste derrière les Belges, une fois, et largement devant les dépressifs suicidaires Allemands.

Pourquoi derrière les Belges ? c’est assez compréhensible : avec un ciel si bas qu’il fait l’humilité, avec un ciel si gris qu’un canal s’est pendu, le Belge a de quoi déprimer ferme. Et nous, pas beaucoup moins, surtout les cinquantenaires mâles et Bretons : voyez ce lien . Cerise sur le rateau, nous – pas moi précisément, moi ça va encore, mais « nous » – nous suicidons, nous Français, 5 fois plus que les Grecs ! comme quoi le pastis vespéral sur le guéridon Confomama acier-verre du living-roume, dans le F3 au 4ème étage, face à la barre des HLM lépreux de la cité Thaurice Morez  se révèle singulièrement plus déprimant et suicidogène que l’Ouzo pris sur le port, avec des olives et les copains du club de foot.

Tibert

Dislikitude

Il paraît, à lire l’excellent article du Monde dont je vous fournis le lien et vous recommande la lecture, très chères lectrices et estimés lecteurs (entre les deux je ne sais pas, c’est au coup par coup), il paraît que Normal-Premier dislike les asperges. A vrai dire je force un peu le trait, l’article ne déclare pas qu’il  « dislike les asperges« , mais – je synthétise :  « Les chefs [ les chefs cuistots des Présidents, NDLR ] se gardent aussi de communiquer publiquement sur les dislikes de leurs « patrons » ; un peu plus loin, on nous annonce : »...le nouveau chef de l’Etat [ Normal-soi-même, NDLR ] avait trouvé, dans son assiette berlinoise, des asperges. Un légume qu’il déteste« . Perfide Angela, qui offre des asperges honnies à Normal-Moi ? quand on connaît l’engouement des Berlinois pour ce légume du mois de Mai !

Mais là git le problème, et le loup aussi d’ailleurs : dislike est, dans l’article cité, pris en tant que substantif, et au pluriel. Et alors ? et alors ? et alors le journaleux qui a commis l’article n’avait pas sous la main de dictionnaire Français-Anglais et vice-versa : répugnant à téléphoner à Ségolène, la madonne des substantifs en -ude pas faciles à trouver, répugnant à y aller d’une détestation, d’une détestitude, d’une haine – excessif, la haine des asperges, ça devient freudien, et l’on voit tout de suite que c’est sexuel : que vous évoquent donc les asperges ? – notre rédacteur y est allé d’un anglicisme, et allez hop, un petit dislike vite fait, personne ne va s’en offusquer.

Meuhh non, enfin ! trop facile, l’anglicisme inutile, snob et malvenu. L’aversion se fait très bien, » j’ai de l’aversion pour les asperges » (pas moi, mais Moi-Président) ; l’antipathie, bof, c’est trop personnel ; la détestation, un peu long en bouche, comme les asperges, d’ailleurs. Le dégoût ? comme la haine, freudien. Bref, c’est clair, l’aversion pour les asperges, c’est ce dont souffre notre Président, et qu’une bonne thérapie comportementale pourrait soigner. Vous ignoriez, vous, qu’il dislikait les asperges ? avouez, vous n’auriez pas voté pour lui si vous l’aviez su.

Tibert

Foot et colliers

A l’heure blême où je vous cause, le résultat, sec, est tombé : 0-0, match nul entre les footeux français et leurs homologues géorgiens. Match nul, c’est à dire NUL. Heureusement que je me contrefous du foot, de ses spectacles poussifs et de ses histoires, sinon je serais triste pour eux. Se faire suer et courir 90 minutes pour RIEN, c’est quand même assez improductif. Le foot c’est bien autre chose, et d’abord un jeu pour JOUER, se remuer la couenne comme des gosses, pas pour épaissir son compte en banque ou ponctionner son stock de bières.

Je vous parle de foot, mais en fait France-Géorgie au foot, c’est du domaine du micro-évènement, ça ne mérite pas un lever de sourcils dans votre morne quotidien, deux lignes d’entrefilet dans votre morne quotidien. Ce qui motive ce billet, c’est Marseille. Encore un cadavre troué sur la chaussée marseillaise, et c’est quelque part pas loin du foot, figurez-vous. Marseille, une si jolie petite ville.

Il y a quelques lustres je lisais, choqué, qu’à Bogota (Colombie) les femmes évitaient de sortir avec des bracelets, boucles d’oreilles, colliers…  parce qu’elles se les faisaient arracher ! voire couper l’annulaire pour récupérer la bagouze. Vous imaginez ? eh bien c’est venu à Marseille, où le dernier sport « djeune » à la mode c’est d’arracher les colliers, à deux sur un scooter avec le casque intégral ou un foulard ou une capuche, évidemment, avec toutes ces caméras dans la rue, maintenant…

Bref, Marseille va mal – elle n’est pas seule, mais chhuut – , avec son {maire + sénateur} hors d’âge, sénat’maire, ou mairsénateur, ça dépend des jours – 74 ans et deux mandats électifs majeurs en même temps plus diverses bricoles, pourquoi se gêner, c’est encore licite  ! –  et qui caresse l’espoir de rempiler en 2014 !! en 2020 ça lui fera 80 balais, l’âge de la retraite ? va savoir… avec ses Kalachnikov et ses marchands de shit à à tous les coins de rue, avec notre ministre de l’Intérieur qui appelle à un pacte national ! Monsieur Valls, le « pacte national » ce devrait être le comportement par défaut, pas l’exception. Vous êtes tous élus ou nommés pour que ce pays fonctionne au mieux, pas pour vous tirer dans les pattes  pour vos idées plus ou moins fumeuses ou votre carrière.

Mais j’entends que, nonobstant les Kalachnikov, justement, la délinquance baisserait, à Marseille : les vols avec violence (enregistrés, évidemment, pas les autres) ont baissé de 18 % en un an… davantage de Kalachnikov, certes, hélas, mais moins d’arrachages de collier, paraît-il !

Moins d’arrachages de colliers ? cest simplement qu’il y a moins de colliers à arracher : les Marseillaises, pas plus connes qu’ailleurs, ont renoncé à les arborer dans la rue. C’est ça les bonnes statistiques, les amis : savez-vous que les agressions vespérales contre les allumeurs de réverbères ont baissé drastiquement ? en haut lieu on s’en félicite.

Tibert

Le contenant pour le contenu

Le « Monde » de ce soir – douce soirée de septembre, au fait, beau temps sur la France, pastis et espadrilles autour de bols d’olives et de cahuètes – titre un truc étonnant : « L ‘AFP retire une photo « ridicule » de François Hollande… et le regrette« .

Suit, sous le titre, la photo en question, avec Normal-Président soi-même : un Normal « ravi » qui fait sa plus belle grimace hilare sous un tableau de classe proclamant à la craie blanche, et en cursive : « Aujourd’hui, c’est la rentrée« .

Je vous pose la question : est-ce la photo qui est ridicule, ou le « ravi » ?  quelle photo « ridicule » ? celle que je vous cite est à l’état de l’art, une reproduction techniquement bien faite et bien composée, nette, en deux dimensions et en couleurs, d’une scène du réel. Normale, rien de risible, de daté, d’incongru, de loupé : une photo, quoi.

Eh non, c’est, bien évidemment, ce qu’elle donne à voir qui est ridicule. Le faciès de notre Président de la République en exercice, sur la photo : ridicule, vraiment. Pauvre homme… remarquez, je le plains. Avec les appareils actuels, capables de « tirer » des rafales de 8 photos à la seconde, il est très aisé de prendre un instantané savoureux, décalé, cocasse, choquant, assassin. Ils l’ont eu, les gars de l’ AFP, leur guignol de la rentrée, c’est dans la boîte, coco.

Alors, photo ridicule, ou photo d’un individu ridicule ? photo, en tout cas, d’une agence d’informations assez putassière en l’occurrence. Normal-En-Chef a assez de misères comme ça. « On ne tire pas sur une ambulance« , disait la gentille Françoise Giroud à propos de Chaban-Delmas : mesdames-messieurs les journaleux, ce serait charitable de vous en inspirer.

Tibert