Trop long, trop long

Deux-mille-huit aura bientôt vécu, avec, outrageusement, 1 jour et 1 seconde de plus que les années lambda. Car bissextile, divisible en effet par quatre sans être un multiple de cent (et encore moins un multiple de quatre-cents, of course !) ET allongé d’une seconde pour corriger le tir, comme si nous n’avions pas assez souffert comme ça. Deux-mille-huit, casse-toi, casse-toi, pauv’ con.

Et mes VEILLEURS MEUH à vous tous, chers lecteurs de ce blog épisodique, foutraque, lancinant, cahotique, mais qui bouge encore. Certes, statistiquement, deux-mille-neuf a de grandes chances de ressembler comme un frère à son prédécesseur – en plus bref – mais, hein, faisons tous semblant d’y croire.

On retiendra que deux-mille-neuf est un nombre divisible par sept au carré, ce dont tout le monde se tape. En effet, la divisibilité d’une année par sept n’a aucune importance, donc par sept au carré : aucune importance puissance deux !!   Nous ne le retiendrons donc pas.

A la question : si vous deviez ne retenir qu’un fait de 2008, que choisiriez-vous ? je réponds, ça dépend du point de vue où l’on se place… mais non, je ne me déroberai pas (se dérober ! quand on a une robe, d’accord, mais en pantalon ? hein ? ) : manifestement, la planète financière a pris un gros coup de pied au cul, et c’est bien fait. Espérons que ceux qui ont essayé de s’en foutre plein les poches sans travailler se sont bien plantés, sont bien lessivés, ce sera toujours ça de pris.

Et si j’ai droit à une réponse subsidiaire, je dirai : ce type gravement malade, qui est mort, là, récemment, avec son ambulance qui n’a pas été foutue de lui trouver un  lit en réanimation quelque part en région parisienne : ça, ça m’interpelle. J’avais déjà vu ça dans « Elle court, elle court, la banlieue« , film de 1973 !! Sauf que là, on ne mourait pas. Donc c’est de pire en pire ??

Allez, à l’année prochaine.

Le prix du Gaz(a)

Le prix du gaz n’augmentera pas durant l’hiver 2008-2009, foi de gouvernement ! scrogneugneu ! non mais ! dixit Luc Chatel, alias la voix de l’Elysée.

Merci M. Chatel, de ce beau cadeau de Noël. Quand le pétrole montait, le gaz montait, mais quand il dégringole sous les 40 dollars, le gaz flotte toujours aussi haut, lui. Pas de circonlocutions inutiles, d’explications à la noix, ne cherchez pas : il faut bien que GDF-Suez se fasse du gras sur le dos des Français, eh eh.

Gaz, Gaza… transition facile, si l’on ose dire, sur une autre histoire, à plus de 200 morts, celle-là. Le résultat de cette grosse colère ? encore plus de haine à venir, de roquettes, d’enfermement, de fanatisme. Est-il utile de redire que cette bande de terre ridiculement étroite, coincée bloquée et verrouillée de partout, inhabitable, est une honte géographique et historique ? quel peuple peut vivre là, dans ces conditions-là ? et quand donc ces messieurs des instances internationales viendront-ils y faire un stage de survie, juste pour voir ? tenez, M. Bush, pour vous détendre, après la fin de votre présidence…

Y aurait-il une justice immanente ?

L’épidémie de gastro-entérite – mâtinée de coryza et de bronchite pour faire bon poids – progresse à grande vitesse. Nous frôlant déjà à la Noël, elle prendra toute son ampleur d’ici une petite semaine. Et donc, si par hasard la débine de l’économie, la récession, la mévente des bagnoles, le grand plouf des placements Madoff, les « subprimes » ravageurs et le chômage galopant ne nous mettaient décidément pas le moral dans les chaussettes trouées, ne nous dissuadaient pas de gueuletonner, la gastro, elle, saura nous persuader des vertus du bouillon de poireaux, du riz à l’eau avec une noix de beurre, et de l’intérêt qu’il y a à rester à proximité des toilettes.

Ce qui devrait donner une ambiance plus conforme à l’air du temps.

Du vin et des femmes

On le sait- mais dans le cas contraire je vous en informe – les ventes de Champagne vont chuter cette année : de l’ordre de – 3%. On peut s’en réjouir, car d’une part cela freinera peut-être les tentatives pour étendre abusivement les terrains classés « Champagne », d’autre part ça va peut-être faire baisser les prix, parfois un peu surfaits compte tenu qu’il s’agit de jus de raisin fermenté.

Le vin, justement, ce jus de raisin fermenté, a de drôles de résonances chez l’homme… résonances qu’aucun autre jus ne suscite, je parle de jus comestibles, bien entendu. La bière ? ce n’est pas du jus. Le whisky ? pas du jus non plus. Non, ne cherchez pas, c’est le seul jus de fruits fermenté qui suscite tant de passions. Tenez, voyez cet article du Monde, qui nous parle d’un homme qui a constitué une cave du feu de Dieu : « Michel Chasseuil, toqué des vins« . Apparemment, oui, ce type a un grain : il ne boira jamais ses Yquem 1848, ça coûte trop cher. Et puis, à quoi bon thésauriser tous ces Montrachet, toutes ces Côtes rôties, comme nous le montre la photo illustrant l’article ? il faut les boire, ces vins, c’est pour ça que ça a été fabriqué ! Voyez comme ces collectionneurs sont bizarres.

Mais au détour d’une phrase, l’article du Monde nous livre une perle : «  J’ai tous les Château Petrus de 1941 à 2005 (…) c’est comme ça que j’ai pu me payer 4 caisses en 1982. Je pouvais me permettre des dépenses extravagantes pour moi, je n’avais plus de femme. »

Eh oui, eh oui. Du vin OU des femmes.

Très tendance

Très tendancieux, plutôt. Des individus non identifiés – ou un court-circuit – viennent d’incendier une mosquée dans le département du Rhône : M. Sarkozy dénonce « un acte raciste »… on se demande en quoi une mosquée, lieu de prière, est représentative d’une race (d’ailleurs les anti-racistes les plus radicaux nient l’existence des races d’humains, alors de quoi parle-t-on ? ).

Il y a des musulmans (et des musulmanes, ne les oublions pas) européens, asiatiques, moyen-orientaux, africains… bref de toutes origines. Où est la « race » visée là-dedans ? Et si ç’avait été une église qui avait cramé, aurait-on eu l’idée sotte et grenue de crier à l’acte raciste ?

Autre n’importe quoi sur ce sujet : le Figarôt du matin nous interroge : « Etes-vous favorables au financement des mosquées par les municipalités ? » … et d’ajouter en sous-titre : « Les pouvoirs publics apportent désormais 30% des fonds nécessaires à l’édification des lieux de culte. Qu’en pensez-vous ? »

Donc, si les pouvoirs publics financent les lieux de culte, ce peut être des mosquées, des synagogues, des églises, des temples, des… heu… des lieux de cultes divers et variés, non ? alors pourquoi le Figarôt focalise-t-il sur les mosquées, exclusivement ?

Imaginons : « Etes-vous favorables au financement des temples boudhistes (protestants…) par les municipalités ?  » eh ho !! et la laïcité ? tout laïc normalement laïc pense bien évidemment que les fidèles des diverses religions n’ont qu’à se prendre par la main, et qu’ils édifient leurs lieux de culte tout seuls, en respectant évidemment les lois et les règlements d’urbanisme, et basta.

En revanche, s’agissant des mosquées, de nombreux lecteurs du Figarôt commentent ce sondage (orienté, partial et malhonnête) dans le sens : « ouais, à la rigueur, si ça peut permettre de canaliser, de contrôler, de contrer l’islamisme radical, pourquoi pas ? » : et voilà ! les bombes, quelque part, trouvent ainsi leur justification. Parallèlement, en somme, si des chrétiens extrêmistes se mettaient à menacer de pratiquer la Messe en latin, ça justifierait, pour les canaliser, les contrôler, de financer les églises ? drôle de laïcité, drôle de sondage.

Divers d'hiver

C’est dimanche et c’est l’hiver. On reste donc sous la couette ce matin, il doit faire froid dehors. Et l’on n’écrit pas de billet sur son blog, car le dimanche c’est un repos bien mérité pour le bloguiste, le blogueur, le blogophile, le blogoscripteur. Ceux qui réclament l’ouverture des blogs le dimanche n’ont qu’à en écrire un, ils comprendront  rapidement que tout blogueur a légitimement droit à un jour de repos par ci par là, et pourquoi pas le dimanche ?

Et disons-le, écrivons-le plutôt (*) cette entrée en matière officielle de l’hiver, cet hiver calendaire nous arrive en plein hiver : on a commencé sans lui, neige sur les champs, patinoires routières, congères qu’on gère comme on peut.

Mais les jours, petit petit petit, vont rallonger d’un pouïème dès demain : la lumière revient progressivement, la crise n’y peut rien, nous allons vers les beaux jours. Les beaux jours de récession et d’économie à la ramasse.

Tiens, ça s’arrose !

* Parler en écrivant, c’est bénin et banal… tenez, Glenn Gould avait coutume de chantonner en jouant ses BWV sur sa chaise surbaissée et son Steinway trafiqué, ça s’entend même sur ses enregistrements ; m’entendez-vous parler mes blogs ?

Paris… golo du tout

Je suis allé à Paris, en voiture – excusez-moi, chers Verts, de n’avoir pas utilisé mon vélo, d’avoir gravement produit du CO2, j’avais 400 km à faire et 2 m3 de paquets à trimballer, ça semblait difficile.

Sur l’A6, vers Bondoufle, des pancartes lumineuses : « accident dans 4 km, bouchon… 45 minutes pour atteindre BP »  (les initiés savent que BP, ce n’est pas une station d’essence, mais le Périph’ ; les pas initiés se jettent dans le bouchon, tant pis pour eux ) donc je me dévie par Grigny et la N7 : Grigny centre, petit village peinard que j’ai connu il y a pas mal de temps, pavillons de meulière, poiriers en espaliers dans les jardins, que c’est glauque à présent, laid, sinistre. Je passe, j’atteins Paris, je vous fais grâce des détails, livreurs abusifs, etc.

Une manif vers Gobelins me bloque un bon moment… des lycéens, ou qui se disent tels, qui protestent contre la 4.932 ème tentative de réforme. Toute réforme est impossible, semble-t-il.

Je prends le métro, on est coincés immobiles 20 minutes : il paraît qu’il y a un colis suspect à la station Chatelet, donc on attend… on change de rame, on poireaute… finalement ça repart. Le colis était inoffensif, nous dit-on. Ouf.

Je vais au BHV acheter un truc, ils n’en avaient momentanément plus, évidemment ; mais en revanche, voulant repartir en bus par le 47, pas de chance ! une manif de sans-papiers (tam-tams et boubous) bloque la circulation. Tant pis, je prends le métro, qui cette fois-ci, miracle, fonctionne. Sauf que mon ticket – pourtant bien bon, nickel, jamais utilisé et honnête – refuse de passer. Pas de guichetier en vue pour protester, les guichets sont fermés, il faut s’adresser à un automate de vente de billets, qui, lui, n’en a rien à cirer que mon ticket soit bon mais pas bon. Et je n’ai pas de liquide sur moi. Que faire ? je passe les portillons frauduleusement, que faire d’autre ? rentrer à pied, au risque de glisser sur une crotte au milieu du trottoir ? Tiens, si vous pensez que je fabule, allez voir les trottoirs de la rue Santeuil, Paris 5 ème.

Et attendez, c’est rien ça, c’est la capitale, le top du top, le plus montrable !! alors, pensez un peu, comment ça doit être, la France profonde.

Du blues dans le pipe-line

Chouette nouvelle, les pays producteurs de pétrole – le cartel disparate nommé OPEP en français – décide ce jour de réduire drastiquement sa production, soit une diminution d’environ 7 à 8 %. Ils craignent, ces braves gens, ne plus pouvoir nous tenir – nous, les consommateurs de pétrole qui n’en produisons pas – par la peau des couilles, nous serrer à la gorge, nous pressurer le citron.

Et espérons que leurs craintes sont justifiées ! que nous aurons retenu la leçon : le pétrole, c’est bientôt fini, passons à autre chose !! Certes le litre de fioul redescend sous les 1 euro à la pompe, mais c’est temporaire, conjoncturel, passager… donc, messieurs des beaux discours façon Grenelle des environs, on les attend, nous les attendons, vos bagnoles z’électriques, hybrides, décarbonées, nonobstant le baril de pétrole à 40 dollars. Ne relâchez pas la pression, politiciens volages que vous êtes. Un peu de constance ne vous nuirait point.

Nous connaissons désormais clairement les enjeux, qui nous ont été expliqués de long en large, du temps  du baril à 140 dollars : ya plus de pétrole ? y en a plus, à 40 ou à 140 dollars. Donc, on continue comme on a dit ! ça nous changera des virages à 180 degrés.

Alice au pays des moteurs de recherche

Je zonais la Toile à la recherche d’un thème. Un thème qu’on aime, je thème, un peu, beaucoup… et rien, rien de rien, le sous-préfet de l’Ariège bourré et qui plante sa bagnole de fonction dans un arbre, les constructeurs américains de bagnoles qui font la manche après avoir construit pendant des décennies des engins dinosauresques et inadaptés, le congrès du PCF qui bouge encore, se demandant avec qui s’allier pour conserver ses 2 députés aux prochaines élections européennes- Mélenchon ? Besancenot ? où trouver une planche de salut ? même Robert Hue se barre, alors…

Bref, je zone, et tombe sur des sites de cinéma… on y cite Wenders, et je me demande si « Alice dans les villes » a été édité en DVD – récemment encore, nada, il n’y était pas, pas plus que les bon vieux Pascal Thomas, dans un autre registre – et je pose la question à mon moteur de recherche : j’entre sans guillemets, hardiment, Alice dans les villes dans la zone de saisie  des mots-clés.

Déferlement de pages faisant référence à Alice dans les villes ; évidemment Ebay veut me vendre Alice aux enchères, un site de copinage veut me faire retrouver Alice… voyons voir, voyons voir… ah tiens : « Bonjour, voila ma question comment se connecter a reseau wifi alice en villes ? j’ai un ordinateur portable avec wifi intergre svp responder … » (ici j’ai fait du copier-coller, c’est brut de fonderie)

DANS LES VILLES, Dugland, pas EN VILLES, avec une faute d’orthographe. Voilà ce qu’on trouve sur la Toile, tel le pêcheur à la truite faisant émerger une vieille godasse de son épuisette.

Mais bon, je l’ai trouvée, mon info. C’est tout frais, ça vient de sortir en Octobre, je crois. « Alice dans les villes », en DVD, 20 euros. Trop cher ! 4 places de cinoche pour une galette de plastique. J’attendrai les soldes.

C'est logique, non ?

Deux courts commentaires – je serai donc bref – sur les points suivants :

Premio : Il appert que les 3 opérateurs de téléphonie mobile de l’hexagone – moins les zones d’ombre – Bouygues, SFR et Orange, ne veulent pas qu’un quatrième larron partage la soupe, le fromage et le gâteau (le quatrième larron, ce serait FREE, qui en voudrait bien, un peu du fromage). Ils trouvent pour cela tout plein de bonnes raisons, voyez plutôt.

Etonnant, non ? Moi je subodore qu’ils ont une autre raison à cette résistance : et si par hasard ils n’avaient pas envie de partager la soupe, le fromage et le gâteau ? simple hypothèse, hein.

Deuxièmo : le gouvernement prépare une disposition pour que les ministres élus du peuple (parlementaires, donc) puissent retrouver sans problème ni secousse leur poste d’élu le jour où ils quittent leur poste ministériel ( Il prépare aussi, le gouvernement, un nouveau charcutage des circonscriptions électorales, mais ça, on est habitués, ils le font tous. Ceux d’en face font semblant de trouver ça très très mal, ça fait partie du jeu…)

Mais revenons à nos ministres : eh bien, quoi de plus normal ? ministre, c’est une charge qu’on vous refile, c’est du boulot, plus des embrouilles, des couleuvres, des coups de pied au cul, des peaux de bananes qui traînent dans les couloirs, et j’en passe. Et donc, ministre, c’est tout sauf une sinécure. Et c’est un emploi précaire. Donc qu’on puisse, ayant servi son pays (c’est beau, hein ? ) retrouver son poste d’élu, c’est tout à fait logique. Parler de parachute doré à ce propos, c’est injuste, on voit bien que ceux qui disent ça sont jaloux, ils n’ont jamais été ministres.