Les maths vus du Château

Vous avez compris, vous ? moi non. Le chômage monte et progresse, on a les chiffres de novembre dans ce sens, mais en fait il a amorçé sa baisse ?!  A relire et re-relire les déclarations de nos Grands Chefs, en fait, ils font allusion à la dérivée quatrième de la courbe du chômage, qui mollit  légèrement, un quart de poil : ça accélère d’accélérer de monter un chouïa moins vite, si si, puisqu’on vous le dit, on le sent bien en haut lieu, la « baisse du chômage est engagée » (sic). Bon, moi je veux bien, acceptons-en l’augure, comme dit l’autre, il n’y a que la foi et la méthode Coué qui sauvent. Et, ah oui, aussi, les ribambelles d’emplois « aidés » créés de toutes pièces, avec nos impôts, évidemment.

Et ces quenelles ? moi je pensais naïvement à un truc gratiné à la lyonnaise, façonné avec de la mie de pain de la farine des oeufs du poulet ou du poisson, moulé avec deux cuillers à soupe, façon petit boudin ventru, poché dans l’eau frémissante… de l’abbé Chamelle, une couche de gruyère râpé dessus, un Petit-Chablis pour arroser tout ça, ou un Mâcon-Loché… mais il paraît que c’est nazi, la quenelle, maintenant. Tout ça parce qu’un bateleur mal inspiré s’en est emparé. Que n’a-t-il introduit un néologisme à lui au lieu de prendre en otage un des fleurons de notre cuisine, d’ailleurs connu chez nos voisins sous un vocable proche, tels les  knedel allemands, ou les knedlik tchèques. Suggérons-lui de se créer plutôt un néo-mot moche, genre « cacapabo », ou « sodolaid », une insulte bien à lui…

Enfin, chers auditeurs, je termine ce large tour d’horizon avec la trouille des taxis. Aussi bien sous Sarko-Kärcher que sous Normal-Moi, et même en remontant à Chichi-la-Corona, personne, non personne n’a osé affronter l’Hydre, le Redoutable, l’Invincible Corporation des Taxis et son Avant-Garde éclairée, les Taxis Parisiens. Profession décriée, trop rare, inefficace, désagréable, obsolète, mal vue des Français – et des étrangers qui s’y sont frottés, mais nuisance suprêmement menaçante : « ils » pourraient bloquer Paris ! vous rendez compte ? on serait foutus.

Tibert

Ma foie…

Vous la connaissez sûrement, elle est célébrissime, « Il était une fois un marchand de foie qui vendait du foie dans la ville de Foix ; il se dit ma foi, c’est la première fois et la dernière fois gnagnagna…« . Eh bien, à propos de foie – pas de Foix, ni de fois, ni de foi – je lis dans un canard (*) sérieux, je lis, donc, qu’on soupçonne un chirurgien britannique de signer ses interventions de ses initiales, là sur le corps, dans le corps plutôt, de ses patients. On aurait déchiffré sur un foie greffé par ses soins, ses initiales : « SB ». Il est d’ailleurs logique d’écrire là où l’oeuvre s’admire dans sa splendeur : sur la pièce raboutée elle-même, pas sur le flanc interne d’un doigt de pied ou dans le sillon des fesses. Du tatouage de foie, en somme.

Cela remet en vogue une pratique hélas tombée en désuétude. Les artisans médiévaux signaient leurs oeuvres : « Machin-Truc hoc fecit » : en cas de litige, on savait à qui s’adresser. De nos jours, allez donc chercher sur le bas du chauffe-eau remplacé à prix d’or la signature, le monogramme « Allo-Plombard » du bricoleur pressé qui vous l’a branché comme ça peut.

Mais au fait, comment a-t-on découvert le poteau rose sur ce foie-ci, cette fois-là ? le canard reste muet là-dessus, sauf à nous dire que c’était au cours d’un contrôle de routine, la vidange des 15.000, ou le passage au pont pour vérifier les bas de caisses. Bref, petite révision « de routine », on ouvre, voyons voir voyons voir, et, ah ça alors, Good Lord, quel est le gougnafier qui vous a fait ça ? eh bien on a un début de réponse, deux initiales : une devinette. A défaut de sauter aux yeux, de trouver une vraie plaque signalétique détaillée rivetée sur le lobe gauche, on a un début de traçabilité. Important, ça, la traçabilité.

Reste à regretter que le renseignement essentiel manque, que la traçabilité s’arrête là  : QUI vous l’a refilé, ce foie, SON foie ? les initiales de l’installateur, OK, ça compte, mais la provenance ? c’est du bio ?

Tibert

(*) dans un canard ? ah bon ? les devins, les oracles, bref les haruspices étrusques lisaient l’avenir et la conjoncture internationale dans les entrailles d’animaux récemment sacrifiés ; pas forcément des canards. Récemment sacrifiés, enfin, je suppose, sinon bonjour les effluves ! et, justement, c’était dans le foie qu’on lisait le mieux : un foie ça se lit bien. Un foie de canard gras, de préférence : ça se lit encore mieux, et une fois déchiffré le message, ça peut resservir, avec de la compote d’oignons ou un chutney de figues.

Vérifiez bien

Je le reformule tous les ans : cette énorme affaire commerciale, commerçante, de Noël, a des allures écoeurantes, insultantes, suscite la gerbe. Alors, encore une fois : Noël, c’est tout sauf l’indigeste bûche à la crème au beurre et les amas de paquets-cadeaux. Il faudrait revenir aux fondamentaux, comme disent les entraîneurs de rugby ; rappeler que c’est intime, que c’est l’enfance, la paix et le partage – pour ceux qui y croient. Les autres ? profitez-en, l’enfance, la paix et le partage, ça fait quand même un joli tiercé, même touché dans le désordre.

Mais je reviens à ce qui m’avait inspiré des billets du joli mois de Mai, cette année : le « Mur des cons » du local syndical du Syndicat de la Magistrature. Et, sur le fameux mur, parmi les trombines honnies de ces messieurs-dames les juges qu’on peut, sans trop de risque de se tromper, classer très à gauche, cette apostrophe en lettres capitales : « AVANT D’AJOUTER UN CON, VERIFIEZ QU’IL N’Y EST PAS DEJA ».

On sait que notre actuel Président pratique la blague à froid, l’humour à demi-mots ; moi aussi, j’adore et m’y adonne, et nous nous rejoignons sur ce point – ailleurs je ne vois pas. Il blaguait donc tout en retenue, en esthète de l’humour, sur monsieur Valls, revenu d’Algérie (toujours aussi mal renseigné, il pensait d’abord qu’il devait s’y rendre, mais au fond de la salle on lui fait signe  que c’est l’inverse).  « Il en revient. Sain et sauf, c’est déjà beaucoup« .

Vous voyez tout de suite où le bât blesse dans cette affaire : quand on est Président de la République, on ne peut RIEN dire qui ne soit noir sur blanc, écrit sur les anti-sèches. Il n’y a pas de « off the records« , de propos privés, quand on est Président. Il y a toujours un micro qui traîne dans le coin, un clampin qui filme, un journaleux qui note. « Casse-toi pauv’con » marmonnait entre ses dents le précédent, et malgré le marmonnement ce fut entendu, enregistré, monté en mayonnaise. Ces jours-ci la blague clin-d’oeil de Normal-Premier sur l’Algérie rejoint « Casse-toi pauv’con » au panthéon des con.. âneries à ne pas dire, même en marmonnant.

Mais, rappelons-le : avant d’ajouter gnagnagna, vérifiez bien etc etc.

Tibert

Aujourd'hui, rien

Mais heureusement, l’avenir s’annonce plus prometteur, car « demain, on rase gratis ! » : cette citation est l’équivalent textuel de la fameuse image de l’âne tirant une cariole, à la poursuite de la carotte que le conducteur de ladite cariole a suspendue devant ses yeux au moyen d’un dispositif ad hoc, généralement une ficelle attachée au bout d’un bâton – mais ce pourrait ête un filin déroulé depuis un hélicoptère, ce qui en ferait la carotte la plus chère de toute l’histoire de l’aviation.

J’écris ça, et je réalise que « demain on rase gratis » est une carotte pour mâles, voyez-vous : à part la femme à barbe, quelle individue de la gente féminine pourrait trouver quelque intérêt à se faire raser gratos ? hein ? encore une preuve du sexisme intolérable des coiffeurs et barbiers de tous poils. Ou plutôt de tout poil, plus correct syntaxiquement, sinon orthographiquement.

Et tiens, à propos de syntaxe correcte, je visionnais récemment, il y a peu, ce n’est pas vieux, une video mise en ligne par Libé-sur-Toile ( il reste encore quelques bribes de matière rédactionnelle gratuite, donc consultable sans payer d’abonnement, dépêchez-vous). Tenez, c’est ici.

C’est une espèce de salmigondis de phrases aigres-douces ou carrément agressives, échangées entre « politiques » et badauds, journalistes, militants etc. Certains appellent ça un bestoffe, terme bourratif et indigeste pour signifier morceaux choisis, florilège, sélection, extraits juteux… on y voit et entend donc messieurs ou mesdames Mélenchon, Hollande, Copé, Le Pen, Sarkozy… se faire apostropher, et répondre. Et j’ai des doutes concernant le dialogue tendu entre madame Le Pen et une journaleuse, laquelle selon toute apparence la traite de « raciste ». Madame Le Pen répond sèchement, menaçante : « raciste ? vous pouvez le répéter une deuxième fois ? »

Voilà : si la journaleuse a dit 2 fois « raciste« , ou à la rigueur bégayé, madame Le Pen a bon : il s’agit bien de « répéter une deuxième fois« . En revanche, si l’apostropheuse a dit une seule fois « raciste » – ce qui, à écouter la bande sonore, n’est pas discernable – madame Le Pen a syntaxiquement tort : elle aurait dû répondre « vous pouvez le dire une deuxième fois ? » ou, mieux et plus bref – bref, moins long – « vous pouvez le répéter ?  » , et là, là, d’accord, j’opinerais du bonnet, j’approuverais – syntaxiquement, s’entend, mon propos se borne à cela.

Vous voyez comme ça va la vie ? la dérive de la pensée ? on est là à s’exciter sur une hypothétique gratuité des prestations des barbiers pour la journée de demain, on évitera donc de se raser aujourd’hui pour pouvoir bénéficier pleinement de cette offre promettteuse, et l’on finit par se demander si une journaleuse – de gauche, forcément de gauche, c’est quasi pléonasmique – a traité madame Le Pen de « raciste » une seule fois, ou deux, pour enfoncer le clou. Des fois qu’on aurait mal entendu.

Tibert, perplexe

Le Porduvoual

Une connerie, avec un K majuscule.

Nos grands communicants – les politiciens, évidemment, « Les Françaises z’et les Français gnagnagna » –  mais aussi les journaleux (et les journaleuses, y a pas de raison), tous autant qu’ils sont, y vont lourdement, à pieds joints, comme un seul homme : tenez, dans le dernier Huffington, Corinne Lepage et Bouchera Azzouz, à propos du fameux rapport Tuot :  » … des signaux extrêmement dangereux qui sont envoyés, comme la suppression de l’interdiction du port de voile à l’école « : C’est faux, et malfaisant.

C’est faux : la loi en question interdit TOUS les signes religieux ostentatoires. Evidemment les islamisants prosélytes ont monté en épingle le refus du port du foulard islamique, et lui seul : ça les arrange de se poser en victimes exclusives. Mais la croix ostensible, la kippa ou le turban sikh (forcément ostensibles), etc, sont aussi interdits.

Car cette loi, c’est une loi anti TOUS les signes religieux ostentatoires à l’école ; c’est une loi de laïcité, pas une loi anti-islam. Une loi anti {Calotte, judaïsme, islam, etc…} à l’école, pas à la maison – à la maison chacun fait ce qu’il veut.

C’est simple : mesdames Lepage et Azzouz agitent bêtement et à tort un chiffon rouge mal orienté. Et elles sont loin d’être seules, tant cette lecture islamo-centrique de la loi se banalise, dangereusement.

Tibert

Kss Kss multifonctionnel

Superbe cacophonie que nous offrent les ministères, et leur chef d’orchestre avec.

Un jour on voit le Sous-Chef Ayrault ( le Chef François, lui, est sur l’équateur ou aux environs)  serrer chaleureusement la pogne d’un superbe Rapporteur en Chef, monsieur Thierry Tuot, qui lui remet solennellement, comme son nom l’indique, un magnifique Rapport (« sur la refondation des politiques d’intégration ») : sourires, aimableries, vue plongeante sur le beau document, du moins sur la couverture. La presse était convoquée et a pu immortaliser l’instant, des photos, des videos, bref la presse a fait son boulot. Chouette, un beau rapport, un de plus.

Depuis, c’est le diable, ce rapport. Boulets rouges sur le rapport… rapport que, je le rappelle, vous pouvez télécharger sur le site du Premier Ministre, et ailleurs, tenez, ici (bon courage pour la lecture, c’est onctueux à souhait, bien beurré, aucune aspérité, un vrai suppositoire…) Mais là-haut on prend ses distances, on récuse, on tient ça à bout de bras, au bout des doigts, éventuellement en se bouchant le nez… vous y comprenez quelque chose, vous ?

Parce que, avons-nous appris, 10 ministères y ont participé, à ce rapport, 250 personnes : ce n’est pas un travail solitaire pondu par un solitaire hurluberlu à multiples casquettes, qui, ne dormant, paraît-il, qu’un peu moins de quatre heures par nuit, comme tous les Supermen, a beaucoup de temps libre chaque matin avant d’aller nourrir ses ch’vaux et ses chiens et puis de partir au boulot, musette sur l’épaule – sa boîte est au Palais Royal, à Paris, il prend le train, forcément, il habite en banlieue… et il rentre très très tard chez lui le soir, ses heures il ne les compte pas, fourbu mais content (*).

Non, c’est un travail collectif, moult personnes y ont participé, un truc de grosse surface. Et l’on découvre en décembre que c’est de la bouillie pour les chats ? que c’est juste une petite étude de pas grand-chose, qui n’engage personne ?

Pour le naïf que je suis, ça sent la provoc’ à plein nez. La manoeuvre est classique et a été utilisée sous Tonton : on braque le citoyen normal, le Gaulois républicain, il se dit que la-haut ils sont tous tombés sur la tête, et on le pousse ainsi dans les bras du FN, le parti-repoussoir. Et hop, ce sera autant de moins pour  la Droite modérée, les Copé, Bayrou, Borloo etc. Bref on émiette l’électorat de droite en vue des Municipales.

Remarquez, ça peut être une manoeuvre encore plus tordue que ça : on a aussi appris avant-hier que le chantier de terrassement de l’Ayraultport, à Notre-Dame-Des-Landes, avait débuté, allait débuter, bref, ça repart. L’aéroport le plus idiot du 21ème siècle, et ruineux avec ça, sauf pour le bétonneur, évidemment. Et, faute de mettre des grosses chaussettes aux chenilles et des silencieux aux pots d’échappement des engins de chantier, il est bon, n’et-ce-pas, de détourner l’atttention du bon peuple.

Tibert

(*) détails tirés de l’hagiographie de monsieur Tuot par Libé. Libé aime boucoup monsieur Tuot. Pensez, il va à la gare en Fiat Panda, et pas fier, avec ça.

Au cas où vous auriez des doutes

Tenez, encore heureux que Tibert le chat, LE TibertLeChat, soit vigilant et attentif. Je vous avais entretenus de l’usine à gaz qu’était le système Ecotaxe : je prétendais qu’on aurait pu faire bien plus simple.

Eh ben voilà, on apporte là de l’eau à mon moulin. Tenez, lisez plutôt. « Les portiques Ecotaxe, un système orwellien« .

Moralité : les portiques Ecotaxe au dessus des routes, c’est juste pour repérer les camions qui trichent. Parce que les camions qui ne trichent pas, on les piste par GPS et enregistreur embarqué. Et pour repérer les fraudeurs, ça coûte… ça coûte… ça NOUS coûte un max. Jusqu’à présent, 150 millions. Juste pour coincer les éventuels fraudeurs, pas pour calculer les taxes !

Remarquez, les portiques Ecotaxe, puisqu’ils sont là – pour rien – autant s’en servir : alors ils photographient TOUT LE MONDE, le camion et la voiturette. En principe, les photos de voitures sont aussitôt détruites, mais c’est juste en principe. Et ma foi, ça pourrait servir à autre chose qu’à l’Ecotaxe, si nos gentils gouvernants se mettent à imaginer des trucs, des trucs « orwelliens », comme dit l’autre. Si par hasard on ne vous piste pas encore assez avec votre mobile, votre carte de crédit, votre Pass Navigo, les caméras de rue, ça va permettre d’affiner les informations. Et, tenez, vous photographiez la même bagnole sur 2 portiques Ecotaxe consécutifs : reste à calculer la vitesse moyenne, c’est tout simple, et vous avez là de magnifiques « radars-tronçons », y a plus qu’à verbaliser.

Tenez, dans la même veine, je reçois un document papier à renseigner et renvoyer à GDF-DolceVita (DolceVita !!  vous apprécierez  l’humour…) : pour « compléter » mon dossier client, qu’ils disent, il faut leur dire l’âge de ma chaudière, si je la fais entretenir (*) et à quelle fréquence, si j’ai des projets immobiliers, si ma grand-mère fait du vélo… je leur en pose, des questions, moi ?

Tibert

(*) question-piège : c’est obligatoire, l’entretien une fois l’an. Si l’idée saugrenue vous prend de répondre à ce questionnaire, cochez la bonne case.

Apprenez à sous-traiter, zut quoi…

Madame F. Fressoz, journaleuse au « Monde », qui ne cache pas son aversion pour la Droite politique (en l’espèce, les UMP), nous régale d’un article de fond : « La droite (sans majuscule, non mais !) malade de l’impôt« .

On y apprendra que, tout bien pesé, la droite est aussi nulle que la gauche (sans majuscule, y a pas de raison) pour gérer correctement les milliards qu’ils ou elles nous ponctionnent. La thèse de madame Fressoz tient debout, et j’abonderais bien volontiers et sans réserve dans son sens, si elle avait le bon goût de vitupérer idem la gauche, hélas aussi mal inspirée, aussi piteuse, aussi timorée, aussi négligente – bien que se basant sur des principes assez différents.

Lecteur estimé, et lectrice itou, lisez donc ce « papier » fressozien, et dans la foulée allez voir le courrier des lecteurs, assez fourni et instructif – revenez ensuite sur mon blog, ça va sans dire.

Un lecteur (appelons-le Y) à X, autre lecteur : « Pourquoi le contribuable devrait il financer autre chose que la police, la justice, l’armée et la diplomatie ? »

Réponse de X  à Y : « Parce qu’il y a des biens communs dépassant ces simples domaines régaliens et qui nécessitent au minimum une présence du public pour garantir la prise en compte de l’intérêt général. »

Voilà, tout est dit ! et rien n’est dit. Car « X » a bien raison, la liste de « Y » est incomplète ; il est des « biens communs », des fonctions non régaliennes, qui méritent que nous y contribuions, au moins en les finançant. Citons, au hasard, l’adduction en eau potable, le ramassage des ordures, la Poste-peau de-chagrin, le système de Santé… mais hélas, « X » répond à côté de la plaque : il faut une « présence du public », certes, mais ça se sous-traite très très bien, ça se délègue (*), nul besoin de stipendier de ruineux fonctionnaires pour faire fonctionner ces « biens communs » non-régaliens. Les services administratifs d’une Mairie, par exemple, seraient parfaitement tenus par d’humbles salariés « ordinaires », et il n’est pas nécessaire, et surtout pas efficace, d’entretenir des cohortes surabondantes de fonctionnaires territoriaux dont le statut aux petits oignons et la retraite de la même eau sont une ruine et une insulte aux principes d’égalité.

Tenez, les yeux fermés, entre la piqûre intraveineuse que vous inflige une infirmière de clinique privée et celle que vous administre une infirmière de la fonction publique hospitalière, vous sentez, vous, le patient, une différence ? la différence, vous la sentirez, notamment, sur ce que va vous coûter la pension de retraite de l’infirmière « publique ».

Si l’Etat était une boîte privée, il y a longtemps qu’il aurait réduit la voilure (ses effectifs, ses coûts), ou déposé le bilan ! mais voilà, plutôt que de se remettre en question, il lui est plus simple et plus facile de nous presser le citron, et tant qu’il y aura du jus…

Tibert

(*) La plupart des grosses entreprises proposent une cantine à leurs salariés ; la bouffe n’étant pas leur tasse de thé, leur « coeur de métier », elles sous-traitent ça à des gens qui savent le faire. Et, corrélativement, elles contrôlent que ça se passe bien. Tandis que dans les cuisines centrales des grandes villes, les cantines scolaires, on se paye – avec nos impôts – des fonctionnaires territoriaux.

Vite une bâche !

Huffington, version gauloise, se plante dans ses guillemets. En l’occurrence, il s’agit du titre d’un article – une chronique, en fait, de monsieur Birenbaum, qui a, semble-t-il, la plume d’un rouscailleur, pourfendeur, redresseur, etc. Tenez, voyez : « Birenbaum bashe le « sondage » épouvantable de Midi-Libre sur les Roms« . Les guillemets, c’est autour de bashe qu’ils devraient être, pas sur « sondage« , qui est un terme on ne peut plus normal, correct. Au reste, un sondage sur 3027 individus, c’est tout à fait crédible, représentatif, pour employer le terme ad hoc ; ça n’a pas besoin de guillemets. Précisons : dans l’esprit de monsieur Birenbaum, ce ne sont pas seulement les résultats du sondage qui sont choquants, c’est le fait même d’avoir conçu et réalisé un tel sondage.

« Bashe », en revanche, c’est de l’anglais 100 % pur Rosbif (ça signifie à peu près « cogne sur »), et qui tente mine de rien de se faire passer pour du français. On aurait pu écrire « critique », « éreinte », « enfonce », « démolit », etc, il y a plein de termes possibles. Tenez : « Birenbaum vitupère le sondage épouvantable…« , ça fonctionne très bien, et dans notre belle langue, ma chère.

Mais pour le fond : on en revient, cher Huffingtonne, non à la « bashe », mais à la bâche : ce sondage, si l’on comprend bien la juste pensée de monsieur Birenbaum, il aurait fallu le cacher, tant il est vilain-pas beau. Evidemment si les lecteurs du Midi-Libre avaient à 75 % été choqués par les déclarations désobligeantes du maire de Roquebrune-sur-Argens à propos des Roms, il aurait été judicieux de monter ça en épingle. Mais les résultats, aussi abominables soient-ils, sont pourtant instructifs ! et comment les obtenir, ces pourcentages instructifs, sinon en sondant ?

C’est finalement assez simple ; que je vous explique : vous faites un sondage… si le résultat en est convenable, correct, bien orienté, propre sur lui, digne du PS, de la LICRA et du MRAP, plein de bons sentiments et de charité chrétienne, vous le publiez ; dans le cas contraire, vous le planquez sous le tapis. C’est comme ça qu’on doit faire l’information… la bonne, évidemment.

Tibert

La "4 G" vue d'Auvergne

Prière d’insérer :

Mes amis d’un hameau de la Montagne Thiernoise (Une dizaine de maisons) me prient, dans leur désespoir, de faire savoir que depuis le mercredi 22 novembre 2013, et la chute d’une abondante quantité de neige, ils n’ont plus de téléphone (et plus d’Internet, évidemment !).

France Télécom Dépannage (message vocal enregistré, évidemment) affirme que « tous ses services sont mobilisés »  pour réparer : sur les bords de la route où passent les fils, pourtant, ça ne se bouscule pas…

Et ça fait 15 jours aujourd’hui. Bravo le service public ! et la mairie du coin ? elle ne peut rien faire, dit-elle. Et pour les réclamations ? on joint invariablement un robot.

Vous me direz, ils ont encore le téléphone mobile : oui, certes, en montant 150 mètres sur le sentier qui part au Nord-Est. Dans la neige. Et dans les maisons ? faut monter au grenier, sur un escabeau, et encore…

Mais la 4 G arrive, ça va booster, ça va dépoter !! si si, puisqu’on vous le dit. Comment, vous n’avez pas encore souscrit un abonnement 4G, là-bas ? ah, c’est du 0,5 G ? et encore, quand ça marche ? ah bon.

Tibert