Vite une bâche !

Huffington, version gauloise, se plante dans ses guillemets. En l’occurrence, il s’agit du titre d’un article – une chronique, en fait, de monsieur Birenbaum, qui a, semble-t-il, la plume d’un rouscailleur, pourfendeur, redresseur, etc. Tenez, voyez : « Birenbaum bashe le « sondage » épouvantable de Midi-Libre sur les Roms« . Les guillemets, c’est autour de bashe qu’ils devraient être, pas sur « sondage« , qui est un terme on ne peut plus normal, correct. Au reste, un sondage sur 3027 individus, c’est tout à fait crédible, représentatif, pour employer le terme ad hoc ; ça n’a pas besoin de guillemets. Précisons : dans l’esprit de monsieur Birenbaum, ce ne sont pas seulement les résultats du sondage qui sont choquants, c’est le fait même d’avoir conçu et réalisé un tel sondage.

« Bashe », en revanche, c’est de l’anglais 100 % pur Rosbif (ça signifie à peu près « cogne sur »), et qui tente mine de rien de se faire passer pour du français. On aurait pu écrire « critique », « éreinte », « enfonce », « démolit », etc, il y a plein de termes possibles. Tenez : « Birenbaum vitupère le sondage épouvantable…« , ça fonctionne très bien, et dans notre belle langue, ma chère.

Mais pour le fond : on en revient, cher Huffingtonne, non à la « bashe », mais à la bâche : ce sondage, si l’on comprend bien la juste pensée de monsieur Birenbaum, il aurait fallu le cacher, tant il est vilain-pas beau. Evidemment si les lecteurs du Midi-Libre avaient à 75 % été choqués par les déclarations désobligeantes du maire de Roquebrune-sur-Argens à propos des Roms, il aurait été judicieux de monter ça en épingle. Mais les résultats, aussi abominables soient-ils, sont pourtant instructifs ! et comment les obtenir, ces pourcentages instructifs, sinon en sondant ?

C’est finalement assez simple ; que je vous explique : vous faites un sondage… si le résultat en est convenable, correct, bien orienté, propre sur lui, digne du PS, de la LICRA et du MRAP, plein de bons sentiments et de charité chrétienne, vous le publiez ; dans le cas contraire, vous le planquez sous le tapis. C’est comme ça qu’on doit faire l’information… la bonne, évidemment.

Tibert

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