Tiercé funèbre

On nous bassine et nous culpabilise à fond à fond avec les chiffres des accidents de la route, et ça va réprimer encore plus dur, tant c’est facile, high-tech, peu dangereux – et ça peut rapporter gros. On a donc ce problème très à coeur en haut lieu. Les chiffres ? chauffards, assassins, mauvais citoyens, malchanceux, nous avons eu 3.334 morts sur les 12 derniers mois et sur les routes. Détail curieux, c’est exactement trois dixièmes de 10.000 Français : 3.333,3333333… arrondis au cadavre entier immédiatement supérieur. Aff-freux !

Mais il y a 6 fois plus affreux : les accidents domestiques. Vingt-mille morts par an, les amis ! la perçeuse ou le sèche-cheveux dans la baignoire, l’escabeau fatigué ou la tronçonneuse invasive : six fois plus. Vous imaginez le fric que le gouvernement pourrait récupérer en infligeant des amendes aux accidentés domestiques ?  hélas, ils sont difficiles à flasher, les bricoleurs maladroits et / ou malchanceux qui oublient de coudre leur numéro Sécu bien lisible dans le dos.

Les suicides en Europe
Hit-parade dépressif

Médaille d’Argent, pour finir sur une note triste : les suicides : 10.300 suicides environ l’an dernier. Trois fois plus que de morts sur la route. Voyez ce graphe : on constatera que nous, Français, sommes seconds en Europe juste derrière les Belges, une fois, et largement devant les dépressifs suicidaires Allemands.

Pourquoi derrière les Belges ? c’est assez compréhensible : avec un ciel si bas qu’il fait l’humilité, avec un ciel si gris qu’un canal s’est pendu, le Belge a de quoi déprimer ferme. Et nous, pas beaucoup moins, surtout les cinquantenaires mâles et Bretons : voyez ce lien . Cerise sur le rateau, nous – pas moi précisément, moi ça va encore, mais « nous » – nous suicidons, nous Français, 5 fois plus que les Grecs ! comme quoi le pastis vespéral sur le guéridon Confomama acier-verre du living-roume, dans le F3 au 4ème étage, face à la barre des HLM lépreux de la cité Thaurice Morez  se révèle singulièrement plus déprimant et suicidogène que l’Ouzo pris sur le port, avec des olives et les copains du club de foot.

Tibert