On appelle ça une trêve

De Noël au Jour de l’An, on est supposé se mettre sur Pause, pour se consacrer au nougat, bouchées à la liqueur, marrons glacés, crèmes au beurre et crises de foie, avant une indispensable cure de bouillon de poireaux et de yaourt nature. Mais ne nous y trompons pas : d’aucuns bossent, pour que ça continue comme d’habitude !

Tenez, dans les prisons de Nantes, qu’on chante, que trouve-t-on, quand on s’y « fait faire prisonnier / Pour voir la fille du geôlier / Qui paraît-il est avenante » ? on y trouve, relate Ouest-France, « 1200 téléphones, 20 kg de drogue, des couteaux… » . C’est l’effet drone, mes amis : les colis arrivent par les airs, suffit de commander chez A-Ma Zone. Il existe des tas de dispositifs propres à brouiller les télécommandes des drones, mais apparemment l’administration pénitentiaire est trop pauvre pour se les payer, ou elle aura perdu la notice d’utilisation.

Les « sportifs » – vrooom-vrooom et fumées noires – du Dakar 2025 se préparent dur. C’est que cette année qui vient, ça va se faire en Arabie Saoudite, le pétrole y coule encore à flots sur les dunes de sable, et sans vergogne, « fuck l’empreinte carbone » ! comme dirait madame Hidalgo. Les coureurs et les bagnoles seront bardés de bandeaux publicitaires, comme les magnifiques navires du Vendée-Globe, d’ailleurs, et donc en lieu et place de « Marie-Jeanne » ou « Etoile du Sud » ce seront les équipes « Saubriquet » , « Salade de thon Taine » , « Mortadelle Dugenou » … exaltant !

Enfin mais non des moindres, cette initiative inspirée d’un influenceur à Lyon, proposant une Chasse Aux Trésors (trésors = cellulaires, écouteurs Dent-Bleue, sacs à main, montres simili-Rolesk…) dans les rues de la ville. Emeutes en perspective, violences et déprédations, la préfecture a donc interdit la chose. C’est assez logique, car ça craint ! le profil des meutes de « chasseurs » espérés ne coïncidant pas du tout avec ces paisibles piétons qui par exemple font le tour d’un pâté de maisons, pour balader en chanson la statue de la Bonne-Mère. L’étonnant est qu’il soit apparemment licite d’appeler à des rassemblements massifs évidemment pas calmes, voire chargés de menaces conséquentes et de conséquences, comme ça, sans en référer aux autorités compétentes. Mais, peut-être espérait-on que lesdites autorités fussent occupées ailleurs, à goûter la trêve de la crème au beurre et du nougat glacé ?

Tibert

Une orange ?

( Il me souvient avoir vu – j’ai gardé une photo de la chose – lors d’un deuil national, sans doute Charlie ou le Bataclan, une affichette sur la porte d’entrée de ma Caisse Maladie : « la CPAM sera fermée de 11h à 13h en raison d’une minute de silence » : savoureuse justification d’une pause opportune. C’est pareil aujourd’hui avec Mayotte : on n’annonce pas le gouvernement Bayrou (… de secours), car c’est jour de deuil national ! De qui se moque-t-on ? c’est tout bonnement que les derniers arrangements et compromis ne sont pas réglés, que ça coince encore sur certains postes, « là-haut » . Il est vrai que c’est assez périlleux…

Ceci étant, ça gueule là-bas dans les bidonvilles : alors, ces secours, ça vient ? c’est long… eh oui, on arrive illégalement et en masse des Comores ; Mayotte c’est Cocagne en comparaison, on s’y dégote ou y construit un abri, on y survit – on tente d’y survivre – et la France, après le cyclone, manque à tous ses devoirs ! rebâtir les bidonvilles, en plus solide ce serait mieux, remettre l’eau courante (il n’y en avait peut-être pas auparavant), la nourriture, tout ça… c’est qu’en somme on y a droit : c’est en principe « buffet à volonté » au Pays des Droits de l’Homme. Bien évidemment on ne peut pas laisser crever les gens ; il existe cependant des contingences matérielles : quand ça surpeuple dans l’illégal précaire et furtif, il est difficile de bien gérer les choses, hélas.

Mais je lis dans Le Monde de croustillants articles pour des cadeaux coquins à l’occasion de Noël. Entre autres, un superbe masturbateur pour homme, décrit comme moelleux à souhait : à mettre sous le sapin, dans sa godasse ou devant la crèche du Petit Jésus. C’est ça, Noël ? ouvrez vos mirettes en arpentant les rues, Noël (la naissance d’un sauveur, pour les chrétiens, tout le monde sait ça) c’est la foire à xxx,99 € partout, menus festifs, on va s’en mettre plein la lampe, comment bien désaoûler le lendemain, que faire des cadeaux malvenus, etc… C’est mort, le sens sacré de ce jour-là ; c’est la Sainte-Consommation, à gogo. Faut-il s’en affliger ? je suis dans ce cas, tout mécréant que je suis. C’était un conte, pas très crédible certes, mais une belle histoire tout de même. En guise d’inspiration, on ne rêve plus que du merveilleux cellulaire ( smartphone, en français) pliant de chez Appeul à xxxx,99 €, payable heureusement par mensualités.

Tibert

Canepière toi même

( Si monsieur Bismuth, alias Sarkozy, était né plus tard, avec les réseaux du genre Houat’Sape ou Toc-Toc, sûr que lui et son avocat auraient profité de la confidentialité offerte pour dialoguer en toute discrétion ! privant ainsi les oreilles intrusives de matériaux propres à bâtir un dossier d’accusation bancal mais jouable. On saluera ici, ironiquement, l’acharnement féroce des juges et de leurs marionnettistes (*) à détruire le pseudo-Bismuth – que leur a-t-il donc fait ? – et cette initiative d’écoutes façon « barbouzes » , déontologiquement condamnable – indigne, pour rester poli. )

Et puis un tribunal bordelais vient de déclarer illégaux trois projets de « mégabassines » , dont la tristement célèbre de Sainte-Soline, morne plaine d’affrontements extrémistes. Le gagnant dans l’affaire, c’est l’outarde canepière ! Il se trouve que cet oiseau est menacé, pas que par les gigantesques baignoires : menacé, point ! (**) On a, chez les juges, jugé que les précautions nécessaires n’avaient pas été, ne sont pas prises pour sauvegarder cet estimable gallinacé, donc : illégales, les bassines ! Stop aux travaux.

Ce revirement met en lumière l’aspect bancal de ces projets d’énormes réservoirs, qu’on est supposé remplir en période hivernale quand les nappes phréatiques sont bien garnies, pour y pomper utilement en été. L’idée est belle ! Qui rappelle les élucubrations écologistes du dessinateur Reiser à propos du stockage de la chaleur. Ah… au plus beau des jours d’été, emmagasiner les calories, qu’on réutiliserait en hiver pour se chauffer… le rêve ! Sauf que ça ne fonctionne pas. Pas encore, du moins. S’agissant des bassins – ce sont des bassins, pas des bassines – c’est moins futuriste ; normalement, ça doit marcher – si tout se passe bien.

Sauf que… de une, c’est moche ! Comparez avec, au hasard, le lac Chambon, en Auvergne : ça a une autre gueule ! ces pataugeoires plates, nues, rectangulaires sont aussi sexy que des prothèses de hanches. De deux, qui va en profiter ? les écolos dénoncent une appropriation par quelques uns : si c’est vrai c’est injuste. De trois, ça suppose des hivers suffisamment et régulièrement pluvieux, ce que personne ne peut garantir. Quarto : où est le consensus là-dedans ? on en est à l’opposé.

Tout ça ne justifie pas les empoignades saignantes provoquées par les écolos et autres Blocs Noirs furieux, prêts à tout casser. La vérité n’est pas du côté des « verts » par décret divin : on a assez payé pour une politique stupide de rejet du nucléaire, on le paye encore, c’est clairement leur mauvais combat. Idem, refuser le stockage de l’eau quand c’est possible et utile, c’est débile. Sauvons donc les outardes canepières – ça semble super-important – puisque depuis hier nous connaissons leur existence, et qu’elle est en péril. Et construisons, ça devrait être possible, des bassins de taille raisonnable, utiles, consensuels et agréables à l’oeil : ne jetons pas le bébé avec l’eau des bassines !

Tibert

Mea culpa – J’ai été pris d’un doute affreux : l’outarde est-elle un gallinacé ? NON ! c’est un Otididé. Merci le Houèbe : otididé, avec des pattes à 3 doigts, un mode de vie au sol, et capable de voler efficacement. On se sent plus savant, non ?

(*) On a connu des manips du même tonneau à l’occasion de la campagne du Canard Entravé contre le candidat Fillon à la présidence de la République en 2017 ; on a même identifié le-les tireurs de ficelles. Sauf que là, l’ex-président NS ne fait de l’ombre à personne, ne brigue aucun poste… c’est juste une vieille haine recuite.

(**) Les outardes en question – c’est notre page ornithologie – sont soit sédentaires, méditerranéennes et se portent bien, soit migratrices, surtout en Centre-Ouest, et en voie d’extinction. Je cite : « La population migratrice a vu ses effectifs chuter de 6800 à 400 mâles chanteurs entre 1978 et 2000, ce qui correspond à une diminution de 94% de la population en 22 ans » . Il n’est rien dit des mâles aphones, muets ou taciturnes, qui sauveront peut-être l’espèce ? avec l’aide des juges bordelais.

Tout gratuit

( Parenthèse : la liberté de s’exprimer, c’est de plus en plus problématique. Deux exemples : Au Mans, on a voulu empêcher monsieur Bardella, du RN, de venir signer son bouquin… c’est stupide, ça lui fait de la pub. Les partisans de cet homme n’en seront que plus convaincus ; les contradicteurs le détestent déjà. Alors à quoi ça sert ? à montrer une face détestable de notre ambiance politique, à gauche le plus souvent, cette prétention à museler toute expression qui ne va pas dans le sens exigé.

Une autre : le Dernier tango à Paris, de Bertolucci, que la cinémathèque parisienne vient de renoncer à projeter. L’actrice Maria Schneider y fut mochement humiliée, c’est un fait reconnu ; le tournage de la scène à la plaquette de beurre reste comme une tache sur cette oeuvre, devenue par ailleurs un classique, au même titre que d’autres films sulfureux, La grande bouffe, Orange mécanique ou Portier de nuit… alors il n’est plus possible de visionner Le dernier tango, parce que ce film a été tourné dans des conditions regrettables ! On avait pourtant prévu un débat, une mise en perspective, tout un volet pédagogique censé expliciter en quoi ce film, par ailleurs superbe, avait sa part d’ombre. Je t’en fiche ! c’est trop risqué, alors on verra Le gendarme et les Tropéziennes, ou Angélique se marie : c’est conforme, donc nettement plus tranquille.

Et des horreurs… une gamine de 15 ans tuée au couteau par un gamin. C’était dans une banlieue de Limoges ; c’était hier, c’était simplement pour lui piquer son cellulaire : sûrement un magnifique appareil. Le tueur ? un mineur, du vent dans le crâne, aucune humanité, juste l’envie d’un beau cellulaire, gratuit. Une pulsion, comme ça…

Tout gratuit, c’est aussi la préconisation de la HAS, la Haute Autorité de Santé, pour les transitions de genre, et cela dès 16 ans. Vous avez envie de plus grosses fesses, d’une poitrine affirmée ? d’une petite saucisse avec deux boules et puis de la barbe ? ce devrait être gratuit, selon la HAS, dont l’effectif semble – voir les articles du Figaro afférents – largement noyauté par des aficionados de la chose ; notamment un urologue, spécialiste de ce genre de bidouilles, et qui pourrait ainsi se faire des couilles en or. Plus sérieusement, on met là en lumière une magnifique contradiction : a) – Non la dysphorie de genre (l’intime conviction de n’être pas né dans le bon sexe, le besoin impérieux de corriger la chose) n’est pas une pathologie ! b) – Oui ce doit être pris en charge par la sécu, plein pot !

A ma connaissance il n’y a, actuellement, qu’un seul état qui joint ces deux particularités : la grossesse, en aucun cas une maladie, mais prise en charge à 100 %. Quoi de plus naturel en effet que de perpétuer l’espèce, malgré les risques, et donc les coûts médicaux ? De même, on va tenter de nous convaincre – ce sont des experts ! impartiaux ! 😉 – que le contribuable devra mettre la main à la poche, pour ces interventions correctives, si naturelles ! les roberts de Patricia-ex-Kevin, l’hystérectomie de Myriam-presque déjà Léo, et qui ne perpétuera pas l’espèce.

Tibert

Sentiment de

( La débandade du clan Bachar Al Assad en Syrie : on n’a rien appris des renversements de situations similaires en Lybie, en Irak, en Afghanistan ! Voyez cette accroche du Fig’ragots sur les perspectives politiques de ce malheureux pays. Rappelez-vous, les Taliban de Kaboul sont arrivés, la deuxième fois – rebelote ! – la gueule souriante, tout miel… et c’est aujourd’hui l’enfermement rétrograde et bas du front. Ce qui pend au nez des Syriens, c’est assez probablement la même chose, édulcorée ou pas ; disons que les Alaouites (une variante locale du Chiisme) vont raser les murs, les Sunnites tiendront le haut du pavé. Superbe progrès, n’est-ce-pas ? )

Mais cette perle de lapalissade, ce superbe truisme, dans les colonnes du Parigot hier : « Ce sont dans les départements où elle observe davantage de délinquance que la population se sent le plus en insécurité » . On y dresse le palmarès grimaçant des départements les plus flippants, si je puis dire. Le podium : 93, 75, 13 (ça vous étonne ? et le 59 n’est pas loin). C’est tout de même consternant, il est toujours aussi difficile de DIRE les choses, que le sentiment d’insécurité, c’est l’insécurité ! Le racket, la drogue, le vol violent, la manche insistante, le système mafieux qui s’installe. Qui nous interdit de flâner à la brune, de sortir tard le soir, qui force à passer deux minutes à bidouiller un cadenas quand on se déplace à vélo, qui oblige les femmes à mettre leur sac en bandoulière, à verrouiller leur attitude, etc.

L’état de droit, que le monde nous envie 😉 donne ce paradoxe, choses vues tout récemment dans la bonne ville de N. sur la place centrale : les choufs (les guetteurs) tenant ostensiblement les murs des immeubles bourgeois, les vendeurs à la sauvette proposant calmement leurs paquets de Barlmoro « made in Val de Marne » à 5 balles le paquet, les flics municipaux garés 35 mètres plus loin, discutant entre eux… on peut rien faire ! On ne peut rien faire, c’est l’état de droit ! de droit de délinquer en toute quiétude. Et puis ils ont tant de circonstances atténuantes, les dealers, les arracheurs de sacs, les dépouilleurs, les casseurs de bagnoles, les surineurs pour un « mauvais regard » : des enfances malheureuses, des parents absents, l’engrenage de la délinquance, l’échec scolaire, le… ah ma pauvre dame ! c’est touchant comme du Dickens, du Zola.

Tibert

PS – Une lectrice attentive et critique me demande, pourquoi ne pas nommer N. ? bonne question. Effectivement, pourquoi ne pas nommer N. ? il s’agit de Nantes, au bas du cours des 50 otages. Si vous êtes sur place, il vous sera facile de vérifier mes propos. Mais, on peut rien faire ! Donc on en crèvera.

Et ma prime ?

( Les électeurs ardennais, du moins 30 % d’entre eux (les autres sont allés à la pêche, ont flemmardé sous la couette…) ont récemment désigné un député « sans étiquette » face au candidat du RN, qui l’avait emporté en juillet dernier, après la catastrophique dissolution macronienne. Le Fig’ragots nous en cause, et s’interroge gravement sur ce revers pour la Marine et ses ouailles. C’est assez clair : primo c’est du 49,9 contre 50,1 % : ça ne tient pas à grand-chose ! deuxio, 70 % d’abstention, c’est lamentable : en fait, les citoyens « lambda » sont très loin de ces jeux de partis, hors de leurs préoccupations : « ils » s’étripent à Paris-7ème sur la doctrine, ils s’entredéchirent à Paris-8ème pour le pouvoir, tandis que nos problèmes, hexagonaux, persistent et prospèrent. Troisio, c’est l’effet censure : on s’est trouvé péniblement un Premier Barnier prêt à se retrousser les manches pour tenter de nous sortir de la mouise, et voilà que, tranquille, sereine, benoîte, la Marine, accrochée soi-disant à sa retraite à 60 ans (pourquoi pas 45 ?), à son « pouvoir d’achat » (où est l’argent ?), soucieuse de montrer aux retraités qu’elle les bichonne, voilà qu’elle baisse le pouce, allez hop, à mort, je veux. Et ce mauvais coup, de concert avec les autres furieux du Grand Soir et d’en face, là, les insoumis… eh bien c’est mal agir ! voilà la morale de l’histoire, et sans doute la punition qui s’ensuit. )

Et ce n’est pas tout. Les merveilleuses pompes à chaleur, LA solution écolo au chauffage, font un bide. On devait en fabriquer, chez nous (*), des palanquées : un million d’ici 3 ans. Et puis mettre nos vieilles chaudières à énergie fossile à la benne.. bref, on aura péniblement assemblé, en France, 170.000 pompes à chaleur d’ici la fin décembre. D’abord c’est trop cher ! trois à quatre fois le prix des chaudières à gaz. Et l’on se méfie : ça s’entretient, ces machins, ça tombe en panne, on n’a pas suffisamment de recul. Par grand froid c’est inefficace : juste quand on en a le plus besoin ! Et ce genre d’engin dans un logement mal isolé, c’est l’histoire du robinet qui coule dans une baignoire percée (« en combien de temps la baignoire, sachant que, gnagnagna.. » ?). Un bide ! et les industriels de la chose ont le blues…

On marche sur la tête, on fantasme – on surestime l’intelligence des Verts, qui ont chez eux, grosso modo, la même proportion d’imbéciles qu’ailleurs. On raisonne « en l’air » . Madame Borne voulait carrément interdire les appareils au gaz ; elle a fort heureusement renoncé à cette aberration verte et dogmatique, du même calibre que l’abandon du nucléaire, la fin des moteurs thermiques à l’horizon 2035, et pourquoi pas l’interdiction des allumettes et des bougies parfumées ? Réveillez-vous, là-haut : nous ne sauverons pas, seuls, la Planète, avec notre Prim’Renov version 43 bis et nos merveilleuses pompes à chaleur. Nous le glorieux Hexagone, 0,37 % des surfaces émergées, c’est dire !

Tibert

(*) Avec tout plein de composants chinois. La réindustrialisation, c’est ça.

Même pas cap’

( Mendiez, ça peut toujours rapporter : le diffuseur DAZN, qui octroie, entre autres, contre paiement le droit de voir à la télé les matchs de foot de ligue 1 ( quelle joie ! 😉 ) fait du yoyo avec ses tarifs : d’abord très haut, jusqu’à (40 – 0,01)* euros par mois – ce qui a encouragé massivement le piratage – c’est descendu à (20 – 0,01), et ça fluctue… bref, du grand n’importe quoi. Le Parigot nous en cause ; le plus rigolo, ou scandaleux, c’est selon, c’est cette phrase d’un porte-parole de cette boîte : « Tous les abonnés qui ont demandé à bénéficier du nouveau tarif ont reçu une demande favorable ». Voilà : vous avez souscrit, hélas pour vous, un abonnement au prix fort ? écrivez-nous pour quémander une faveur ; nous examinerons votre requête avec bienveillance. Sans manifestation de votre part, nous considérons que vous êtes satisfait de vous faire pigeonner. )

Autre chose, une brillante idée ! d’un député, qui ne s’époumone pas à crier « Macron démission » comme certain obstiné aux intentions transparentes (moi ! moi !) ; lui cherche une solution sensée, et il l’a trouvée ! Voilà : on ne peut pas dissoudre l’Assemblée avant juin 2025 ? on est coincés avec trois blocs antagoniques ? rien à espérer de cette situation figée ? eh bien on démissionne, TOUS, les 577 députés, et ça donne 577 législatives partielles, qui rebattront les cartes. C’est assez bien vu, comme est bien vu ce parallèle avec le « dilemme du prisonnier » bien connu des théoriciens des jeux. En gros : OK on y va ; j’y vais… mais l’autre ? qui me dit qu’il va y aller aussi ?

L’article du Fig’ragots cité ici détaille les faiblesses de cette hypothèse, notamment la vacance massive des élus pendant les semaines nécessaires aux 577 scrutins… ça on peut faire avec ; et puis rien ne dit que ça donnera des résultats suffisamment différents ; enfin, et surtout, surtout ! à ce jeu les tricheurs seront nombreux. C’est pénible, en effet, de retourner devant les électeurs, faire les marchés, les cages d’escaliers, tracter, serrer les pognes, flatter, dénigrer les adversaires, promettre la lune… alors qu’on est peinardement installé au moins jusqu’à l’été prochain. Il est donc extrêmement peu probable que ça se fasse, mais, bravo, il fallait y penser. Chiche ?

Tibert

(*) Cette manie de nous donner du xxxx,99 partout est d’un pénible ! 399,99 euros ça dit deux choses : c’est 400 euros ; et puis qu’on nous prend pour des faibles d’esprit.

Les voraces et les coriaces

( Un autre président, celui de la Corée du Sud, a « pété un câble » , déclarant fugacement la Loi Martiale. Cette épidémie de décisions aberrantes de la part d’individus supposés maîtres de leurs nerfs – cette dissolution navrante de notre Assemblée : une bouffée délirante, sans doute – est très inquiétante. Avec le blond et massif vieillard états-unien qui joue les come-back façon matamore, ça va décoiffer ! Accrochons-nous.

Mais soyons brefs : notre Barnier n’est pas la Madone, ni Jeanne d’Arc, il ne tient pas le salut de la France dans son auguste main, mais il fait un difficile travail pour sortir notre pays de l’ornière. Celles-z’et-ceux qui vont assez probablement lui scier les pattes aujourd’hui sont des « parlementaires » pur jus, des individus d’appareils, des petits soldats de manoeuvres pas glorieuses. Entendre ricaner un des cadors du RN (« Barnier a autant de chances d’échapper à la censure que de gagner au Loto » ) ou vociférer à l’unisson « à mort, à mort » les thuriféraires de la gauche radicale, obstinément attachée à tuer ce gouvernement… ces gens-là n’ont strictement « rien à cirer » des problèmes du pays : juste leurs calculs, pour le Pouvoir ! Il faudra nous en souvenir, quand ils reviendront (*), la gueule enfarinée, nous promettre les délices du lendemain, la retraite à 60 ans, le SMIC à 2.000 euros et le gaz à tous les étages.

Tibert

(*) Parce qu’ils vont revenir, évidemment, on prend les mêmes et on remet ça. On n’apprend rien.

De l’urgence

( Selon madame Borne, ex-Grand Chef à Matignon, les soucis de sécurité qu’elle rencontre justifient pleinement les mesures de protection dont elle bénéficie… donc, les économies « de bouts de chandelles » proposées par le probable éphémère Barnier, hein, il peut toujours flûter ! pour les autres, les économies ! Admettons qu’elle soit effectivement menacée ; ses traces de 49-3 en rafales sont encore fraîches. Mais pour d’autres… tant d’autres, oubliables et qu’on a oubliés, et que plus personne ne menace ? Quelle légèreté, quel égoïsme, alors qu’on exige de nous effort, rigueur, austérité. )

Mais causons de choses plus légères, en ces temps menaçants. La LDH, Ligue des Droits de l’Homme (des droits humains, donc, pour donner dans le féminisme pas cher ; quant aux devoirs, à d’autres !) a engueulé l’Académie Française, qui sort bon an-mal an quelques bordées de définitions de son dictionnaire, dont tout le monde se contrefiche, vu que bientôt avec 120 émoticônes et 800 mots on aura tout ce qu’y faut pour communiquer. Des définitions qui ne plaisent pas à la LDH, officine désormais dévouée à la défense et propagation de la Bonne-Pensée bien lisse et sans nuance.

Les académiciens ont planché par exemple sur l’entrée « hétérosexualité » : « relation naturelle entre les sexes » . C’est affreux, et la LDH en déduit : « ce qui implique que l’homosexualité ne l’est pas ». Logique à deux balles, hélas… ce raisonnement serait carré si c’était un choix binaire et obligatoire, homosexuel sinon hétérosexuel, et vice-versa, mais en matière de sexualité, homo… n’est pas l’opposé de hétéro : on a des inter… et puis des bi…, des a…, des pan… et sans doute encore d’autres curiosités. Osons un parallèle : être droitier, c’est naturel ; cela implique-t-il que les gauchers sont pervers ?

Le cocasse de cette histoire, par delà la hargne avec laquelle la LDH s’attaque à toute expression non soumise à la doxa, c’est l’urgence ! La LDH « appelle l’Académie française à rectifier « d’urgence » la définition de plusieurs mots de son dictionnaire » . Il n’y a pas le feu, que je sache ? Ce « d’urgence » a comme un goût de comminatoire : « au pied ! couché ! » . C’est ça la gauche d’aujourd’hui.

Terminons sur cette enquête du Parigot, qui liste les villes où bien vivre quand on travaille à Paris. Significatif : si Paris était vivable, on n’aurait pas envie de fuir, non ? « Volem viure al païs » , vivre et travailler au pays, c’était le slogan du Larzac, plein de bon sens. S’agissant de Paris, eh bien… bon courage !

Tibert

Le mauvais gras

( Nous avons le plaisir d’apprendre que les péages d’autoroutes ne vont augmenter que « modérément » l’an prochain. C’est le Monde qui porte cette bonne nouvelle : 0,92 % en moyenne, soit par exemple pour un trajet Paris-Clermont-Ferrand (42,30 euros actuellement, une arnaque !) un tout petit 38 centimes : ça reste une arnaque. Je persisterai donc à boycotter autant que possible ces rubans asphaltés hors de prix, ce hold-up de nos routes, payées avec nos sous et confisquées, merci monsieur Villepin, par des groupes privés. )

Mais autre chose : Le Monde, toujours lui, commente la situation pénible où se trouve monsieur Barnier, qui doit faire adopter un budget 2025 avec des flingues dans le dos. Je cite : « Il n’avait sans doute pas mesuré à quel point la culture du compromis reste étrangère au pays et combien le sérieux budgétaire y est une donnée relative » . J’écris « DES FLINGUES » car si madame Le Pen pose ses conditions, pour d’autres – la gauche, en bloc – c’est sans condition, ayant depuis le début annoncé que, quelles que fussent les propositions, ce serait non : ce n’est pas du chantage, c’est la volonté de mise à mort, mordicus. Vexés qu’on ait refusé leur sémillante candidate première ministre, issue du doux cénacle des énarques parisiens, dépourvue de toute expérience mais redoutablement cramponnée au programme délirant du NFP, je veux dire de LFI.

Il y a des constats navrants, et la phrase citée plus haut les reprend clairement. Nos partis politiques sont irresponsables, juste attachés à défendre leurs petits prés carrés. La situation du pays ? rien à foutre, pourrait-on dire sobrement. Et le « sérieux budgétaire » va bien tant qu’il s’agit de ponctionner toujours plus le contribuable : ça on sait faire, la gauche s’en est fait une spécialité reconnue. On ne sait d’ailleurs faire que ça : dès qu’il s’agit de serrer la ceinture à l’état, on devient manchot. J’ai cité il y a peu les 70 péquins attachés aux cuisines du premier ministre (*) : c’est juste soulever un bout du coin du voile. Nos institutions grouillent de niches ruineuses, boursouflées, parasitaires, de rentes de situations illégitimes, de boudoirs douillets sans autre utilité que de bien nourrir leurs occupants. Il faudrait du courage…

L’olibrius qui a été élu derechef à la Maison Blanche ce mois-ci a bien des défauts ; on va quand même pointer une décision qui décoiffe (sic) : pressentir Elon Musk, cet Ovni politique urticant, pour qu’il s’emploie à « dégraisser le mammouth » administratif des USA. Notre Claude Allègre de ministre, en son temps – 1997, ça remonte à loin – a vainement tenté de faire de même à l’Educ’Nat, pétrolier géant ingouvernable de 1,5 millions de salariés : eh bien c’est maintenant qu’il nous faut un Elon Musk ! avec grosso modo les mêmes cibles. Mais équilibré, celui-là, et têtu, incorruptible, courageux : il a de quoi s’occuper, à identifier, mettre au jour, pointer du doigt les endroits où ça consomme, ça consomme le budget de l’état… sans rien produire d’utile, voire en sabotant l’effort collectif.

Tibert

PS – Il me souvient – c’était il y a 15 ans – avoir cotoyé, à Ciboure, lieu de mémoire de Maurice Ravel, dans le 6-4, un car de CRS obstinément stationné devant la résidence secondaire d’une ex-ministre de Chirac… c’était une protection policière, peut-être justifiée à l’époque. Mais je découvre ce jour que cette même ex-ministre est toujours protégée quotidiennement ! Voyez : notre Bruno Retailleau de l’Intérieur planche sur une réforme des dispositions aberrantes qui coincent des tas de flics dans des missions inutiles, à coller au train d’ex-personnalités qui ne risquent de nos jours rien de plus que vous et moi.

(*) Une idée… je sais bien que c’est cracher en l’air, mais disons toujours… les grands corps d’état, les ministères, etc… sont tous à Paris, forcément : c’est plus commode, ça tombe sous le sens, la proximité… eh bien, justement, la proximité ! pourquoi ne pas regrouper les diverses et proches cantines « de luxe » en un seul établissement, disons entre le 7ème et le 8ème arrondissement ? pas à Marx Dormoy ou Château-Rouge, vous pensez bien. On y assurerait les dîners classieux ou les petites bouffes vite fait, les réceptions, les buffets diplomatiques, les… bref ce serait là qu’iraient gueuletonner ou juste se nourrir, aux frais de la nation, nos Chefs et leurs invités. Economies d’échelle, ça s’appelle ; ça se pratique très couramment dans les boîtes bien gérées.