Misère et boulet

Les Afghans réfugiés ou candidats au refuge nous le disent, avec leurs pieds, leurs suppliques, leurs gesticulations, les mouvements de foules affolées : le retour des Talibans en deuxième saison n’est pas une divine surprise ! c’est même une très mauvaise nouvelle pour des tas de gens (il en est tout de même qui se réjouissent, genre le Pakistan, les Talibans, leurs groupies, certains musulmans, etc). Sur le destin de ce pays, les USA ont aussi sérieusement merdé, et d’autres…

Mais disons aussi que les Afghans (les mâles, essentiellement, mais pas que !) sont les premiers responsables de leur malheur. Après un épisode de cinq ans pourtant clairement instructif et désastreux, terminé en 2001, et presque vingt ans pour en tirer les conclusions, ils se lamentent de retrouver aux manivelles des fanatiques rétrogrades et bornés, résolus à replonger leur pays dans l’obscurantisme religieux, la soumission et l’abêtissement des femmes, la barbarie de la Justice, la haine de la culture… Quand on n’est pas fichu de tirer les leçons d’un passé pourtant bien frais, de questionner ses croyances, ses moeurs, son mode de fonctionnement, c’est assez moche ! Il y a une profonde contradiction à vouloir la démocratie, à aspirer à la modernité, à la liberté, quand on reste englué dans des schémas rétrogrades et les raideurs tribales, religieuses et sociétales d’un pays à la ramasse.

Nous allons donc devoir accueillir des gens qui, certes, pour beaucoup, ont pâti du régime des Talibans ou craignent d’en pâtir, mais n’ont rien remis en cause de leur façon de penser et de se comporter. Et, comme dit fort justement le proverbe, on ne peut faire boire un âne qui n’a pas soif.  Bref, ça craint.

Tibert