J.O. 2024, fuyons !

C’est décidé après un suspense terrible, le barnum olympique va planter ses chapiteaux, étaler ses fastes et ses flonflons à Paris et alentours, en 2024. Pensez, cent ans qu’ils l’attendaient, nos entêtés des J.O. Curieusement, il n’y avait pas d’autre candidat… mais va savoir, avec 100 % de chances de les avoir, si des fois ils ne les avaient pas eus ? une malédiction, un mauvais oeil… mais non, ça y est, on l’a (on l’a dans le baba ! )

Bizarrement, et par un mystérieux effet de siphonnage, les autres villes initialement candidates s’étaient en effet ravisées, même Los Angeles, ces goinfres : « Ben… non, bof… finalement on n’y va pas« . Et Paris de triompher  sans adversaire, et tous les groupies des J.O. 2024 parigots – forcément parigots, qui pourrait imaginer une seconde des J.O. à Lyon ou Bordeaux ? – de s’esbaudir et se congratuler. Pas une voix discordante, sauf la mienne, c’est clair (*).

Ces très-très maigrelettes candidatures aux futurs J.O. préfigurent, espérons-le, la fin des haricots et des J.O. revisités Grand Cirque, car l’enflure, le pognon, les chantiers pharaoniques et les embarras qui vont avec, les énormes ardoises laissées au final et aux contribuables, les compromissions, les bidouilles et magouilles l’auront bientôt achevée, la flamme olympique. On ne se bouscule plus pour s’inscrire, on y va à reculons, et bientôt il faudra désigner les volontaires, leur remonter le moral, allez soyez courageux !

Il y avait déjà au départ un gros bémol, un vrai malentendu à ces Jeux de l’ère moderne : pour Coubertin, « l’essentiel, c’était de participer« , mais la devise clamait tout autre chose, « plus vite, plus haut, plus fort« . Qui fallait-il suivre ? On a suivi l’enflure affairiste, « plus cher, plus gros, plus spectaculaire » – il y a du fric à faire, en effet : si les budgets olympiques sont systématiquement explosés, cet argent que nous, clampins de base, devrons sortir de notre poche pour renflouer les caisses, une fois les lampions éteints, ne sera pas perdu pour tout le monde !

Tibert

(*) Soyons honnêtes, Le Monde (voir le lien plus haut) se montre dubitatif, lui aussi ; l’unanimisme affiché ne le convainc pas, et les commentaires des lecteurs vont grosso-modo dans le même sens.