Marqueur.e

J’ai pu voir une photo datant du jour de la « Fierté Homo » à Paris – au fait, pourquoi en être fier ? c’est comme ça, et puis c’est tout – avec la lunette arrière d’un bus où l’on pouvait lire « Paris fier.e » . La RATP allait de son petit soutien à la Bonne Cause, et donc tout Paris en était, nolens volens, et sous la houlette de madame Hidalgo, fier.e. Au fait, savoir si Paris est mâle ou femelle, alors là…

Et puis l’on me communique un tract rigolo, car trompeur, siglé et signé « Ensemble » ! a priori donc c’est du Macron ? ben non, c’est un « mouvement pour une alternative de gauche, écologiste et solidaire » , qui entretient la confusion… et ce tract (très utile, car imprimé sur une seule face, donc utilisable en brouillon, notes de courses sur le frigo, pense-bête… * ) y va de sa prose inclusive, lui aussi. Extrait : « Dans le 13e arrondissement, Sandrine Rousseau et Rodrigo Arenas sont élu.es pour la NUPES » – ça semble leur faire plaisir, bon courage les amis, mais là n’est pas mon propos. Car ce qui se voit clairement, c’est l’alignement très fort des sensibilités « de gauche » sur le choix et la révérence à l’écriture inclusive, cette néo-vérole grêlée. On sait ce que je pense de cette monstruosité grammaticale, que je mets au même niveau qu’un infinitif pour un participe passé. Le plus cocasse, c’est qu’ a contrario et à l’oral, on constate de plus en plus l’abandon du féminin là où il devrait figurer, « Où elles sont mes chaussettes noires ? – je les ai mis dans le tiroir du bas » ; aussi bien à gauche qu’à droite, d’ailleurs.

Bref, si à l’oral on s’assoit souvent sur le féminin, c’est fatigant – d’ailleurs le genre des mots un peu rares est souvent trahi -, à l’écrit et « à gauche » on serre les rangs, l’écriture inclusive, y a qu’ça ! c’est une belle merde posée sur notre beau langage, « et ça marche » ! et tant pis pour le français, qui peut aussi se faire du souci pour d’autres excellentes raisons, anglicisation galopante, orthographe aux oubliettes, langage SMS, verlan ou sabir des banlieues… .

Allez, une goulée d’air frais…

Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous, / Seigneur, que tant de mers me séparent de vous ?
Que le jour recommence et que le jour finisse / Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice…

Tibert

(*) Pour les tracts imprimés recto-verso, il reste les marges, l’allumage du barbecue, les cocottes en papier…

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