Déferler, verbe intransitif

( D’abord zéro pointé à monsieur Zemmour, qui a brillamment réussi à diviser son camp et à ne pas être élu. A peine mieux pour les LR et assimilés, qui se retrouvent comme des glands, pris en tenaille entre les Macronistes et les Marinophiles ; ils payent des années d’inefficacité, de discours creux et vains, de manque de courage, de postures contredites dans les faits. Sans oublier le four de la candidature Pécresse – mais d’autres ont fait bien pire !)

Et puis le pompon à monsieur Mélenchon, qui souhaite, exhorte, veut que ça déferle dimanche prochain. Verbe soigneusement choisi par son équipe de communicants, dans son acception intransitive je suppose ( « se répandre avec impétuosité » ) , vu qu’en mode transitif déferler est le contraire de ferler, qui ne sert à rien en politique, mais en technique nautique – demandez-en le sens à Honoré Panisse, maître-voilier du port de Marseille. Hélas, monsieur Mélenchon, vous vous vantâtes trop vite hier soir d’avoir gagné ( » le parti présidentiel est battu et défait » ) quand, chiffres complets à disposition, votre Nupesse bâtie à la Dubout-de-ficelles arrive un poil derrière les « Ensemble » (*) : vous avez visiblement « pris le melon » comme on dit familièrement ; en d’autres termes vous plastronnez à tort et à contretemps. C’est dans votre nature : il y a peu, troisième à la Présidentielle, vous preniez des poses de vainqueur !

Mais le constat est sans appel : 52 % d’abstention, c’est le parti des jemenfoutistes qui a gagné, les doigts dans le nez, ou plutôt les doigts de pieds en éventail. Les institutions de cette Cinquième République sont usées, à bout de souffle, et inauthentiques à en pleurer, tant est vaste le hiatus entre la lettre des lois et la moche réalité, à quoi nous nous heurtons tous les jours.

Tibert

PS – Dans le topo mélenchonien, hier soir : s’il gagne, ce seront 700.000 contractuels de la fonction publique titularisés ! ou comment raser gratis demain, à la mode RDA : « tous fonctionnaires » .

(*) Evidemment, vexée, la Nupesse accuse le Ministère de l’Intérieur d’avoir bidouillé les chiffres. Mauvais perdants, en plus !

Advienne que pourra ?

( Non, je ne traite pas ici des Législatives ; effectivement « advienne que pourra » sachant qu’avec UN bulletin comme seule arme et dans ma circonscription, verrouillée d’avance et inexpugnable, c’est aussi utile de voter que de lever le majeur pour capter la 5G. A quoi bon, hein ? à quoi bon… mais on ira, on ira. Les dés sont pipés dans les grandes largeurs, aucune nuance correctrice de « proportionnelle » , ça ne reflètera pas du tout les vrais rapports de forces de ce pays, c’est comme ça… )

( Et puis si, encore une parenthèse, que je vais regretter de ne pas l’avoir ouverte et refermée ! l’histoire des enregistrements vidéos au Stade de France le soir du foot Liverpool-Madrid… effacés en grande partie ! en moins tragique – à Nice c’était un massacre, en ce 14 juillet et de feu d’artifice sur la Prom’ – je retrouve l’incroyable « négligence » , entre guillemets, qui permet ou veut qu’on escamote des preuves. J’ose espérer que d’aucuns auront l’opiniâtreté de faire la lumière sur les magouilles ou les fautes – rayer la mention inutile – qui ont abouti à ce pataquès lamentable et louche. )

Mais je traite ici des bagnoles : je ne suis probablement pas concerné par les échéances annoncées : trop tard pour moi – pour la « fin des moteurs thermiques » en 2035 dans les voitures neuves, je constate que les élus européens (*) sont soit naïfs, soit jemenfoutistes, soit mal renseignés, voire les trois.

Et de une, quid de la production d’électricité pour alimenter-charger les batteries ? vu que des inconscients veulent supprimer le nucléaire, vu que le charbon c’est caca… on va pédaler pour faire tourner des dynamos ?

Et de deux, le bilan-nature des moteurs électriques alimentés par batteries est réputé excellent, en réalité affreux ! qui a honnêtement fait le calcul ? qui pour faire des projections à 12 ans ? on est là devant des béats et des dévots de l’électrique, qui n’ont jamais été visiter les mines de lithium et autres denrées rares, métaux ou métalloïdes dont on a absolument besoin. Tenez, si vous voulez vous cultiver, cet article très complet de wiki sur le lithium… mais c’est loin, le lithium : les zones d’extraction sont en Amérique Latine, en Chine, alors… un tout petit extrait : « Sur le plateau tibétain, autour des lacs asséchés, les cancers se multiplient, du fait des solvants utilisés pour la production, et le lithium présent dans les sources d’eau provoque des intoxications... » .

Et de trois, on est là devant une décision à l’aveugle, une décision « faut que » , une décision « yaka » . Yaka définir enfin des standards européens, yaka reconvertir toute la filière automobile, yaka équiper les immeubles, les villes, les villages et les routes en bornes de recharge assez nombreuses, yaka produire assez d’électricité, yaka mettre en place le recyclage des batteries, yaka trouver des techniques non polluantes, yaka trouver l’argent pour acheter des voitures nettement plus chères.

Yaka espérer qu’on va rapidement trouver le stockage massif de l’électricité, genre 35 megawatt-heure dans une boîte à chaussures ; car avec les techniques actuelles on fonce dans le mur, avec nos voitures électriques.

Tibert

(*) Au fait, il me souvient avoir voté lors d’un référendum sur l’Europe, sous l’ère Sarkozy ; le résultat national était un NON. « Le peuple a tort » , fut-il décrété, avant que de passer outre.

Mais… la barre du cadre ?

( Je vous avoue que de voir la trombine, omniprésente, de monsieur Mélenchon sur tous les canards me lasse profondément. Vivement qu’on passe à autre chose ! cette communion, cet unanimisme journalistique pour faire monter l’épaisse mayonnaise Nupesse à la sauce Méluche est extrêmement pénible. Si par aveuglement politique j’étais enclin à voter chez moi pour un des représentants de ce salmigondis « carpe-lapin » écolo-socialo-trotskiste, cette machine de guerre annoncée, le pilonnage promotionnel du Mélenchon « t’en veux pas t’en auras quand même » m’en détournerait carrément. Il a fait troisième, et le voilà qui gonfle son plumage et son ego pour nous obstruer l’horizon ! ).

Mais autre chose : la piste cyclable non genrée, c’est lyonnais (ça va de soie !) Comme les canis, les canuts, la boule éponyme – nettement plus sportive que la pétanque -, le « tablier de sapeur » , le ballon de Beaujolpif’ au comptoir du buffet de Perrache, Guignol-Gnafron et les bistanclaques. Le ridicule ne tue pas, et donc il est, à Lyon, permis de puiser à l’aveuglette dans la boîte à outils lexicale « inclusive » , y pêcher des composants, goupiller de l’intersectionnel, du LGBTIQ++, du non-genré, de la sauce woke, de l’épicène épicé, que sais-je encore ? pour créer de nouveaux concepts absurdes mais très tendance : ici, donc, la piste cyclable non-genrée, qui sonne agréablement à l’oreille.

En se battant les flancs, on pourrait incriminer le sexisme daté des cadres de vélos : cadre ouvert, pour les dames en jupe étroite, et les transsexuelles du même métal ; cadre triangulaire – tellement plus rigide ! – pour les individus couillus, aptes à l’enjamber ; les selles, dont il se dit que, je cite, « chez les hommes, la selle compresserait le périnée et donc le canal pudendal. Et par conséquent, serait l’ennemie de l’érection. Quant aux femmes, la pratique intensive du vélo provoquerait des pertes de sensations génitales » . D’où l’intérêt, justement, des selles genrées ! Et que dire de la posture dite « en danseuse » , qui relève du sexisme le plus abject ?

Mais à Lyon, on va plus loin : c’est la piste cyclable elle-même qui fait l’objet de la sollicitude des élus, épris de progrès sociétal. On y verra des hommes ET des femmes (et entre les deux) : dingue, non ? Ou bien alors c’est de l’ordre lexical ? LE piste cyclable ? avec le point inclusif ? pist.e cyclable (*) ? pour bien marquer que les pistes femelles y ont droit, sont bien là, elles aussi ? va savoir… c’est qu’à Lyon, ça bosse fort !

Tibert, à bicyclette

(*) cyclable est épicène, naturellement, sans adjuvant inclusif.

Il peut le dire, dit-il

( Je plains sincèrement monsieur Valls : installé en Catalogne, il y a pris une veste électorale à Barcelone. Revenu en France, il s’en ramasse une autre avec les législatives, où il se présentait pour les « Français de l’étranger » . Je persiste à penser qu’il est de bon fond, monsieur Valls, et je mets ça sur le compte de la scoumoune hollandienne : pauvre homme, il a pris en son temps l’initiative malheureuse de bosser en tandem avec Moi-Président, et ça lui reste comme un grelot aux fesses. Sincères condoléances, monsieur Valls, il reste plein de boulots passionnants, plus obscurs, certes…)

Mais imaginez une donne de bridge où l’on connaîtrait la couleur de l’atout – disons Pique – mais pas l’enchère, un Pique ? quatre Pique ? petit chelem ? aucune idée. Et le meneur de jeu de claironner, partie terminée, j’ai gagné ! ce serait ridicule… Idem, je lis quasiment tous les jours depuis fin février que l’armée russe « remplira ses objectifs » [lesquels ?] ; que « le plan d’intervention est respecté » [quel plan ?] ; que « les résultats sont conformes aux objectifs » [quels objectifs ? ] ; que « Moscou assure pour sa part avoir déjà atteint certains de ses objectifs » [lesquels ? ]. Et puis avant-hier, vexé de ne plus être le seul à disposer d’armes de longue portée pour mettre son voisin à feu et à sang (l’OTAN en procure (*) désormais à l’Ukraine, paraît-il), Poutine menaçait de bombarder d’autres sites : mais lesquels ?

Eh oui, QUELS sites ? quels objectifs ? quel plan, qui se déroulerait forcément comme prévu ? mystère et boule de gomme. La partie finie, les résultats sur la table (de négociation), on célèbrera les objectifs pleinement atteints, conformes aux résultats… et vice-versa !

Bref, après avoir cru – il s’est carrément planté, là – que les « marionnettes » de Kiev allaient s’évanouir très vite dans la nature, il rame et navigue à vue ! ça évoque ces temps-ci une tentative de priver l’Ukraine de sa façade sur la Mer Noire, mais vous verrez, ça va évoluer en fonction du sort des combats… « conformément au plan » 😉 soyez en sûrs.

Tibert

(*) en délivre, en langage journaleux : « l’OTAN délivre des armes gnagnagna » … Qui nous délivrera de ce verbe anglais mal traduit, utilisé à tort et à travers par des ignares ?

En option, l’avenir sera radieux

( Vous le savez, je lis La Montagne, c’est en général vite lu, car très-très maigre si l’on zappe le rugby et le foot. Et j’y ai trouvé ce bon article sur la sécurité à Aurillac. Eh oui, même à Aurillac, pourtant réputée peinarde au possible, ça insécure, maintenant… où va-t-on, ma pauvre dame… Je retiens cette phrase du maire, qui vante ces démarches : « du contact humain, de l’éducation et de la prévention ». Il a dit éducation, le maire d’Aurillac, et il a fichtrement raison. Quand l’Educ’ Nat reprendra les leçons d’Instruction Civique (*) (« Complétez les phrases : Nettoyer c’est bien, ne pas salir… ; Bien mal acquis ne… ; Qui vole un oeuf vole… ; Un tiens vaut mieux que… » ) sans ricanements dans les rangs des chères petites têtes blondes ni quolibets du type « Whouaa l’bouffon » … on pourra peut-être reprendre espoir. )

Mais vous savez aussi que je porte une grande estime à cette discipline, les maths, que l’Educ’ Nat, toujours elle, a récemment décidé (c’est trop dur, c’est rebutant, ah la la ! ) de réduire à la portion congrue. Devant l’évidente connerie et la minabilité des perspectives que ça ouvre – ou plutôt que ça ferme – on rétropédale, maintenant : mais si mais si… les math… tsss… enfin, voyons… naturellement… ! donc on revient, enfin… on dit revenir aux maths, matière de base s’il en est, mais admirez la contorsion du propos macronien : « Il y aura toujours la spécialité maths, mais il y aura la possibilité offerte à tous les élèves de choisir, hors de la spécialité, l’heure et demie de mathématiques ». Vous saisissez ? non ? je vous le décrypte : outre les téméraires qui feront volontairement des maths ( « spécialité maths » ), les courageux pourront choisir de faire des maths, à raison de 90 minutes par semaine : à cette dose, c’est marche ou crève, mais heureusement c’est en option !

C’est sans doute ce que monsieur Macron appelle l’école du futur. Une « révolution culturelle » , dit-il. Douteuse référence, demandez donc aux Chinois.

Tibert

(*) Voir Fernandel en instituteur dans « Topaze » , pour une illustration très ironique de la chose.

N’allez pas dans les rues !

N’allez pas dans les rues, à la sortie des matches de foot, sans être accompagnés de quelques dizaines de flics : vous vous feriez dépouiller par de djeunes habitants du coin, venus amicalement en voisins et en meute. Monsieur Darmanin argue qu’au récent évènement de samedi dernier dans le 9-3, il n’y a pas eu de morts : c’est pas si mal, ça laisse l’espoir de survivre aux prochains Jeux Olympiques de 2024 à Paris. Mais les supporters britanniques de Liverpool invitent, eux, leurs compatriotes à ne pas y aller ; la rue dans la région parisienne, ça craint, et ce n’est pas demain que ça va changer, vu qu’il n’y a aucun problème. D’ailleurs Macronibus laisse le gouvernement gérer tout ça, c’est cool !

N’allez pas dans les rues n’importe où, donc… mais à Monaco c’est possible et sans risque, le Droit y règne. Tenez, monsieur Rotenberg, résident monégasque, oligarque russe et copain d’enfance de monsieur Poutine… il a – heureuse conjonction du destin – fait fortune dans le BTP (il s’est notamment fait des paquets de roubles dans les chantiers des J.O. de Sotchi), et possède une datcha sur les hauteurs d’Eze, dans le 0-6, à un jet de pierre de son appartement monégasque. Eh bien, dommage collatéral de l’agression poutinienne en Ukraine, on l’a privé de compte bancaire ! C’est très désagréable, et du coup il envoie son avocate niçoise, une voisine donc, rouspéter auprès du Tribunal de Première Instance de Monaco : il a droit à un compte bancaire, comme tout citoyen (monégasque), zut quoi ! Quand je songe au prix du mètre carré de bâti dans la Principauté, quel gâchis que ce Tribunal de Première Instance… on a les mêmes chez nous à Nice ! ça fait doublon, on pourrait construire un paquet d’appartements grand luxe. D’ailleurs au prix du mètre carré, les rues elles-mêmes sont hors de prix, d’où la sécurité qui y règne.

Et puis n’allez pas dans les rues à Kaboul, si vous êtes de sexe féminin. Je lisais ça l’autre jour, quelques dizaines de très courageuses Afghanes y avaient manifesté – enfin, tenté de manifester : elles essaient d’exister, les femmes, là-bas, autrement que sous formes d’ombres bâchées et grillagées, juste là pour procréer et servir leur Seigneur et Maître domestique. Ladite manifestation a parcouru quelques dizaines de mètres, et hop, la Police des Bonnes Moeurs et des Convenances a stoppé tout ça, Kalach’ en bandoulière – là-bas ça ne rigole pas. Prise d’identités, téléphones confisqués, rentrez à la maison ! Comme il est dit dans les consignes, « à moins que les femmes n’aient une raison pressante de sortir, il est mieux pour elles de rester à la maison ». C’est juste du bon sens : sans testicules, comment des êtres humaines peuvent-elles espérer survivre dans l’espace public ? je n’ose imaginer, si elles étaient allées arpenter les rues autour du Stade de France…

Tibert