La dernière séance

( Macronius, encore lui… pourquoi tant de haine ? et jamais UN SEUL interviouvé dans les micros-trottoirs pour dire qu’il apprécie ce président opiniâtre, équanime et stoïque sous les casserolades à sec. Popularité autour de 28 % ? ça fait un peu moins de trois avis favorables sur dix – suivant des sondages que je soupçonne fort d’oublier des tas de voix, dont la mienne ! Où sont-ils, ces oiseaux rares ? pas à casseroler, certes ! Ceci ne rend pas cette réforme bancale des retraites plus sympathique, mais qui trouverait des grâces à un projet qui va contraindre à travailler deux ans de plus (dans 7 ans) ? Ceci étant, je lis que le rade basquo-espagnol « Peña Pil Pil » à Pérols, dans le 3-4, où Macronious est allé impromptu boire une mousse – sans demander la perme, comme vous et moi quand nous avons soif – s’est retrouvé ensuite au coeur d’une tempête d’insultes : c’est d’une imbécilité crasse, malfaisante, pire encore que les concerts de poêles à sec. Le Houèbe charrie des tonnes de cochonneries, proférées par des hordes d’abrutis (*), ça se vérifie tous les jours. )

Et puis le cinéma… hier je passe devant une salle ; prix d’un billet standard : 10, 90 euros ! 11 euros, quoi, en comptant l’usure des semelles. Vous imaginez ? 11 euros pour être assis dans le noir pendant deux heures à mater un écran avec des images qui bougent ? On va où, là ? eh bien on va à la mort du cinéma, bientôt la salle à 11 euros la séance « finira en garage, en building-supermarché » , comme chantait Schmoll. J’ai à ce propos trouvé du sens à la gueulante de l’actrice Blanche Gardin, sollicitée pour se produire (une journée de tournage à 200.000 euros le cachet) dans une série de chez A-ma-zone. Non que je souscrive à l’ensemble de ses opinions, que je devine plus ou moins. Mais ce qu’elle dit du cinéma et de son devenir est pertinent, et malheureusement, involontairement, prophétique. « Je n’ai pas envie que dans dix ans plus personne n’aille au cinéma et qu’on soit tous en train de mater des séries sur le canap’ en se faisant livrer des burgers par des sans-papiers qui pédalent sous la pluie » . C’est très exactement comme ça que ça va se passer, et peut-être plus vite que ça, sauf peut-être la pluie et le pédalage – elle a un peu forcé le trait, là… Des rondelles de vidéo scientifiquement conçues et calibrées, qu’on accompagnera de pizzas (de makis, de burgers, de tacos, de chicken-wings, de wraps, de… mais surtout pas de blanquette de veau ni de truffade) au fond du canapé. Renoir, Bunuel, Hawks, Kaurismäki (**) et tutti quanti ? au musée !

Tibert

(*) Si vous m’appliquez ce propos, grand bien vous fasse. Personne n’est obligé de me lire.

(**) Je vous l’ai sûrement déjà dit, j’apprécie les oeuvres de cet auteur : laconisme, sobriété, humanité, et de l’humour, même dans le noir.

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