Démocratie et votations, pièges à cons ?

La CHuiche, qui a le secret de n’être point en Europe tout en y étant en plein milieu, la  Suisse, donc, a la sale habitude de demander directement à ses habitants leur avis à propos de tout plein de questions essentielles et existentielles (ou inversement ? l’existence précède-t-elle l’essence ? vaste sujet). La Suisse fait des « votations », comme nous ferions, nous, des votes sur des questions référendaires, si par extraordinaire nos Dirigeants Bien-Aimés (bien aimés de quelques-unes) avaient l’idée suicidaire de nous demander notre avis.
Car, nous informe « Le Monde« , toujours à la pointe de l’info (*), « la Suisse [est]  habituée des votations populistes« . Populistes ? votations pas bonnes, beurk, où l’on a coché la mauvaise réponse. « Populiste », qu’est-ce que ça vous évoque ? euh… démagogie, nationalisme frileux, promesses en l’air, flattation des bas instincts, rejet des élites, poujadisme… pas bien, quoi.

Il est évident que pour tout journaleux pourvu d’une vraie conscience professionnelle de journaliste français, les récentes votations suisses sont révoltantes : le coup des minarets, de l’immigration, de l’expulsion des criminels étrangers… populiste, vous dit-on. Nationalisme frileux , démagogie… et tout ça parce qu’on leur demande leur avis ! y a qu’à pas leur demander leur avis. On ne fait pas le bonheur des gens avec eux, ils n’y connaissent rien.

Rassurons-nous, par chez nous on ne risque pas d’overdose de votations populistes : on ne nous demande JAMAIS notre avis – sauf tous les 5-6 ans, pour choisir ceux qui vont ensuite éviter soigneusement de nous demander notre avis.

Tibert

(*) Ce week-end dernier, le « Figaro » a devancé le « Monde » d’une vingtaine d’heures sur une info. En Une du Figaro, et bien bien plus tard, le Monde a fini par en causer aussi ; ça ne devait sûrement pas être très intéressant. C’était à Rennes, et il s’agissait de « casseurs », mais des casseurs de gauche, ah bon ! c’était une manif’ pour protester contre une réunion du FN.