Bientôt les petits pas

Après les Municipales (… demain on rase gratis, l’avenir est radieux, etc, vous connaissez…), le vote « Blanc » sera comptabilisé. Aahhhh enfin.

Hélas, on déchante rapidement : « les bulletins blancs seront désormais comptés séparemment (sic, c’est pas moi qui ai fait la faute) des bulletins nuls, sans pour autant influencer les résultats« .

En clair : c’est presque juste pour du beurre. Pourtant, monsieur le Rapporteur de la loi nous affirme : «  L’absence de reconnaissance de la voix de l’électeur qui se déplace pour accomplir son  devoir civique était choquante en démocratie ». Oui, mais le gus qui écrit « bande de guignols » sur son bulletin rageusement rayé, celui qui glisse la photo de sa chanteuse préférée dans la petite enveloppe, ils se sont  déplacés eux aussi, non ? ils sont venus s’exprimer. Alors, pourquoi sont-ils considérés comme « nuls », inintéressants – moins intéressants que le « blanc » ? Blanc et nul, même combat, c’est pourtant le bon sens même.

D’autre part, les « blancs » ne pèseront rien dans la balance ; ça va juste modifier les comptages votants / abstentionnistes, autant dire les statistiques de participation. Les résultats des élections n’en seront pas affectés, vu que seuls les suffrages valablement exprimés compteront. Pour du beurre, je vous dis.

Enfin, qu’est-ce qu’un vote « blanc » ? pas clair. Wiki nous en cause, et on n’en est pas plus savant pour ça. Vous avez deux possibilités :

– si l’on met obligeamment à votre disposition des bulletins vierges, mais alors vierges, bien blancs avec surtout rien dessus, vous en glissez un dans l’enveloppe (les vrais bulletins à voter pour de bon, vous les gardez pour faire des listes de courses, à afficher sur le frigo). Interdit d’écrire « Bande de guignols », « Non au cumul des mandats », etc. Ne vous épanchez surtout pas.

– sinon, ne surtout RIEN mettre dans l’enveloppe du vote. Vous la refermez, vide, et vous aurez ainsi voté « blanc ». Et ça ne modifiera rien au vote – sauf les statistiques.

Mais c’est une avancée, on progresse, tout doucement, soyons-en persuadés.

Tibert

BB, comme Bulletin Blanc

BB est de retour, et c’est pour la bonne cause.  « Et mes fesses, tu aimes mes fesses ? » lui faisait dire Godard, et oui, on les aimait, et on aimait l’entendre faire semblant de se soucier du sentiment de Michel Piccoli sur ses fesses. Au fond, elle connaissait la réponse, mais bon…

Mais tout ça ne nous rajeunit pas.

Ici c’est le nouvel avatar BB-esque, le Bayrou-Borloo ou le Borloo-Bayrou, bref le Bayloo, le Borroux, comme il vous plaira, qui joue BB dans « le mépris des électeurs« . Voilà-t-y pas que BB se soucie de la reconnaissance des votes blancs et nuls dès les municipales, en Mars 2014 donc. Mais hélas, le PS traîne les pieds, y a pas le feu, on a bien le temps, aux Européennes de Mai, peut-être ? fauuut voooir…

Eh oui, le vote « blanc » (je ne mets rien dans la petite enveloppe bleue) ou « nul » (je biffe les noms, je mets des insultes, j’écris rageusement « Non au cumul des mandats », je mets 2 bulletins, etc…) compte encore pour du beurre. C’est dégueulasse : l’électeur se déplace, fait son devoir, donc – mais bernique, il aurait aussi bien pu aller à la pêche, on lui fait, à lui aussi, le coup du mépris. Evidemment qu’il faut les comptabiliser, les votes blancs-nuls, c’est la moindre des choses en démocratie, et l’on veut encore temporiser, repousser cette juste initiative aux calendes hellènes ?

Il y a des raisons à ce soudain coup de gueule de notre duo BB centriste – pas forcément vertueuses, les raisons ! tenez, c’est simple : si sur 1000 inscrits – duel droite-gauche, le grand classique éculé de chez nous – vous avez 300 votes réguliers à gauche, 280 à droite, 80 « blanc-nul », et donc 340 abstentions…

Aujourd’hui :

Gauche : 300 / 580 = 51,7 % ; Droite, 48,3 % : le candidat de gauche est élu au premier tour.

Si on compte les blancs-nuls, ce qui est bien normal :

Gauche : 300 / 660 = 45,5 % ; Droite : 42,5 % ; blanc-nul : 12 %. Il y aura un second tour… et ça peut tout changer.

Il est clair que notre Bayloo, ou Borroux, comme vous voudrez, a fait son calcul. Il s’attend à des « triangulaires », il les espère, et bien évidemment c’est pour ça qu’il s’aperçoit, en 2013, d’une anomalie qui dure depuis 1945. Mais bon, vieux motard que jamais, pas vrai ?

Tibert